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Mesures de masses sur les particules du rayonnement cosmique

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(1)

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Mesures de masses sur les particules du rayonnement

cosmique

Charles Peyrou, André Lagarrigue

To cite this version:

(2)

MESURES DE MASSES SUR LES PARTICULES DU RAYONNEMENT

COSMIQUE

Par CHARLES PEYROU et ANDRÉ LAGARRIGUE.

Laboratoire École

Polytechnique.

Sommaire. 2014

Exposé de la méthode impulsion-parcours et description d’une expérience réalisée pour la mettre en 0153uvre.

Les résultats sont discutés aussi bien du point de vue de la précision sur la mesure de la masse

du méson 03BC que de la présence ou l’absence de mésons de masse différente.

11,

1950,

Durant les étés

1947-1948-1949,

nous avons

fait,

dans le

champ

magnétique

de la bobine de

l’Argen-tière-la-Bessée,

à I o0o m

d’altitude,

une

expérience

pour la mesure des masses des

particules

du rayon-nement

cosmique.

Nous exposons ici les résultats

les

plus complets

obtenus

spécialement

en

ig4g

[1,

2].

Principe

de la détermination de la masse

d’une

particule

ionisante par la mesure de

l’impulsion

et du parcours. - Si une

particule

chargée,

traversant la

matière,

perd

son

énergie

uniquement

par ionisation le

long

de sa

trajectoire,

Fig.i.

il existe une relation reliant son

énergie

et son

parcours restant. Cette relation

peut

être calculée

théoriquement

à

partir

de données connues

(charge

élémentaire,

potentiel

d’ionisation de la matière

traversée,

masse de la

particule,

etc.).

La

figure

i

représente

la courbe R

= f (p),

parcours en fonction

de

l’impulsion

pour deux masses différentes de la

particule.

On voit que les courbes ne sont pas les

mêmes,

elles sont

homotétiques

par

rapport

à

l’origine,

le

rapport

d’homotétie étant celui des

masses. Une mesure de

l’impulsion

et du parcours

de la

particule

fournit donc la masse. En

pratique,

le parcours se détermine par l’arrêt de la

particule

dans une

plaque

d’une certaine

épaisseur,

il est donc

compris

entre deux limites

extrêmes,

RI

et

R2.

L’impulsion

n’est mesurée

qu’à : àp près;

pour des raisons évidentes de

rendement,

on ne

peut

prendre

une

plaque

d’arrêt

trop

mince.

D’ailleurs, si pi

et P2 sont les

impulsions

correspondantes

à

Ri

et

R2,

on ne gagnera à peu

près

rien à choisir

l’épaisseur

de la

plaque (R2- Rl)

telle que p2- pl soit

plus

petit

que àp

(erreur probable

sur

l’impulsion).

Pour obtenir une bonne

précision

dans la mesure

de la masse, il faudra donc faire une moyenne sur

plusieurs

cas de

particules

arrêtées.

Réalisation de

l’expérience.

- La

figure

2

donne le schéma de

l’appareil,

dans sa dernière

forme

(employée

en

1949).

W est une chambre de

Wilson de 70 cm de haut et 18 cm de

large

et 8 cm

de

profondeur

éclairée. La chambre de Wilson est

placée

dans le

champ

magnétique. L’impulsion

de la

particule

est mesurée par le rayon de courbure

de la

trajectoire photographiée.

El

est un écran de

cuivre,

E2

et

E,

des écrans de

plomb. Cl, C2, C3,

C4,

C5,

C6

sont des

compteurs (84

en

tout).

F est un filtre de

plomb.

En tenant

compte

des

parois

des

compteurs

et de la

chambre,

l’épaisseur

de

El

est

équivalente

à

63 g . cm-2

de

plomb.

E2

et

Es

ont 16, 5

g. cm--2 de

plomb.

La chambre est déclenchée par l’événement :

coïnci-dence

C2, C3,

C4

anticoïncidence

C6 :

(C2,

C3, Ci-Cl)’

Toute

particule photographiée

avait donc traversé

El

et s’était arrêtée soit dans

E2,

soit dans

E3.

Cette

impulsion pilote

I =

(C2, C3,

C47C,)

est

mélangée

dans un deuxième sélecteur avec les

impulsions

des

compteurs

C5;

s’il y a coïncidence

(I,

C5),

la par-ticule a traversé

C.

et s’est donc arrêtée dans

E3,

dans le cas

contraire,

la

particule

s’est arrêtée

dans

E2.

Le parcours est ainsi déterminé

à 1 6,5

g :

cm2

(3)

667

de

plomb

près.

La coïncidence

(I,

C 5)

est

enregistrée

à l’aide d’une

petite lampe

témoin dont

l’allumage

est

photographié

en même

temps

que la

trajec-toire,

cette indication est d’ailleurs

répétée

à

l’obser-vateur par un annonciateur

téléphonique.

Fig. 2.

Un troisième sélecteur

opérait

exactement de la même manière pour la coïncidence

(I,

CI).

Ceci

permettait

de

distinguer

celle des

particules

qui

avait été

produite

localement dans le filtre de

plomb

F

par une

particule

neutre incidente ne déclenchant

pas

CI.

Cette

production (ou

non

production)

de

mésons est

intéressante,

mais n’a pas de relation

directe avec le

système

de mesures de masses.

Nous avons

employé également

un autre

type

de

fonctionnement,

l’impulsion pilote

était alors l’ =

(C2, C3,

C4)

coïncidences de

C,, C3,

C4;

le parcours

était alors mesuré par deux sélecteurs

prenant

les coïncidences

(I’,

C5)

et

(I’,

C6),

on

enregistrait

aussi

comme

plus

haut

(I’, CI).

Ce

système

est utile pour

l’étude de la

production locale, parce que le nombre

de

particules qui

déclenchent est

beaucoup

plus

grand,

mais il est mauvais

quant

au rendement

des mesures de masse, parce que la

plupart

des

particules enregistrées

ne s’arrêtent ni dans

E2

ni dans

E3

et font

perdre

chaque

fois les 3 mn

néces-saires à la remise en

fonctionnement

de la chambre

(petites

détentes,

etc.) (1).

Il va sans dire que les bancs de

compteurs C1,

C5, C6

devaient couvrir très

largement l’angle

solide défini par

C2, CI,

C4.

Ils étaient

disposés

comme

l’indique

la

figure,

de

façon

à boucher tous les trous. Les

compteurs

C.

avaient 60 cm de

longueur

efficace

et couvraient en

largeur

24

cm,

C6 (80

cm de

long,

56 cm de

large), Ci (i

m de

long,

80 cm de

large).

Discussion des erreurs de la méthode. -Celles-ci

peuvent

être

séparées

en deux

types :

10 les erreurs du

type

classique,

c’est-à-dire en

fait les

imprécisions

sur les différentes mesures

(rayon

de courbure de la

trajectoire, étalonnage

du

champ

magnétique,

fluctuation du parcours due au

scattering).

Ces erreurs n’affectent que la

précision

avec

laquelle

est déterminée la masse d’une

particule

donnée,

elles sont discutées en même

temps

que les

résultats;

2° les erreurs essentielles à la méthode elle-même

et

qui

peuvent

conduire,

par une

interprétation

trop

hâtive des

résultats,

à des mesures de masse

parfaitement

aberrantes. Ces erreurs ont des causes

différentes.

La

première

est due aux

compteurs.

Un

compteur

n’a

jamais

qu’une

efficacité limitée. On

peut compter,

en

général,

qu’une

particule

sur 200 traversant les

bancs tels que C4,

C,

et

C6

ne

produiront

aucune

impulsion.

Par

conséquent,

1/200e

des rayons

cosmiques

qui

traversent tout

l’appareil,

y

compris

C6, .

seront

enregistrés

faussement comme arrêtés dans

E3.

Leur

interprétation

conduirait à leur attribuer une masse

plus grande

que celles

qu’ils

ont en réalité. En

effet,

leur

impulsion

est

plus grande

que celle

qu’ils

auraient s’ils s’arrêtaient vraiment dans

E3

(plus

l’impulsion

correspondante

à un parcours

donné est

grande, plus

la masse est

grande).

Ce fond de

particules

faussement arrêtées n’a aucune

impor-tance tant

qu’il s’agit

de mesurer la masse de

par-ticules relativement abondantes dans le

rayonnement

cosmique (mésons

p.).

En

effet,

les

impulsions

des

particules

erronées

sont

dispersées

sur tout le

spectre

des rayons

cosmiques,

elles ne donnent donc pas de

groupement

dans un faible domaine

d’impulsion caractéristique

seulement des

particules

réellement arrêtées dans

un écran.

L’inefficacité des

compteurs

interdit donc

seu-lement de tirer des conclusions d’une mesure de masse effectuée sur une seule ou un très

petit

nombre de

particules.

Le

problème

est un peu différent en ce

qui

concerne

(4)

la

plaque

E2.

En

effet,

pour

qu’une particule

soit,

par erreur,

marquée

comme arrêtée en

E2,

il faut

qu’il

y ait inefficacité simultanée des

compteurs

C5

et

C,.

La

probabilité

d’un tel événement est très

faible

(ce

n’est pas

i/4ooooe,

car les inefficacités ne

sont pas

indépendantes).

Un

compteur

est inefficace par suite du temps mort de 5. 10-4 s

qui

suit toute

impulsion.

La

plupart

des

impulsions

étant dues à des rayons

cosmiques,

il y a très souvent

décharge

siuultanée d’un

compteur

de

C5

et d’un de

C.,

si ce sont

précisément

ceux-là mêmes que la

particule

traversant la chambre aurait dû

actionner,

il y a

inefficacité simultanée de

C5

et de

C..

La

proba-bilité d’une erreur simultanée de

C5

et de

C6

peut

être évaluée en gros à

i/4oooe.

Les indications de

particules

arrêtées dans

E2

sont

donc très sûres. Une mesure

unique

de masse

constitue ainsi non une preuve, mais une forte

présomption;

quelques

mesures

groupées

constituent une certitude. La

plaque E2

permettrait

de déceler facilement en

principe

des

particules

dont la

pro-portion

dans le

rayonnement cosmique

ne serait

pas

supérieure

au

I 1I000e. La vie moyenne de

l’expé-rimentateur est ici

plus

limitative que

l’appareil.

Il reste d’ailleurs des erreurs du même

type,

mais

d’origine

encore

plus

fondamentale. La relation

impulsion-parcours

est basée sur

l’hypothèse

que la

perte d’énergie

s’effectue

uniquement

par ionisation. Elle est

complètement

en défaut si la

particule

subit un

freinage

catastrophique,

comme c’est le cas des

électrons

qui perdent

leur

énergie

par

Bremsstrahlung.

C’est aussi le cas des

protons

qui

peuvent

provo-quer des

désintégrations

nucléaires dans la

plaque.

Signalons,

enfin,

que les mésons

peuvent,

après

s’être arrêtés dans une

plaque,

émettre leur électrons

de

désintégration

de telle

façon

qu’il

en résulte une

augmentation apparente

du parcours.

Expéri-mentalement,

le cas semble assez rare, en raison de

la

rapide

absorption

de ces électrons dans le

plomb.

Résultats relatifs à la

production

locale.

-Cette recherche a été faite en utilisant le deuxième

système

de déclenchement de la chambre

(par

la concidence l’ =

C2,

CI,

C4).

On a

opéré

avec deux

épaisseurs

de filtres F

différentes,

12 et

4o cm

de

plomb.

Sur 3 ooo

particules photographiées

dans la

chambre, il y

en avait seulement

I J200e qui

n’était

pas

accompagné

par une

impulsion

dans les comp-teurs

Cl.

D’autre

part,

cette

proportion

était à peu

près

constante,

quelque

soit

l’épaisseur

de F. Comme la

proportion

de

I’20Je

est

parfaitement explicable

par l’inefficacité du train de

compteurs CI,

la pro-duction de "mésons dans une

épaisseur

de

4o

cm de

plomb, par particule

neutre,

à i ooo m

d’altitude,

est

négligeable

par

rapport

à l’ensemble des mésons

venant du sommet de

l’atmosphère.

Naturellement,

le résultat

pourrait

être différent si l’on sélec-tionnait des mésons de très faible

énergie,

ce

qui

est

le cas des

plaques

photographiques

où l’on trouve une

proportion

notable de mésons 7r

(produits

loca-lement)

par

rapport

aux mésons M..

Masse du méson ,u.. - La

grande

majorité

des

particules

arrêtées dans

E2

et

E,

sont des mésons ia. Les résultats

qui

les concernent sont réunis dans les

histogrammes

de la

figure

3. On a

porté

en abscisse

Fig. 3.

l’impulsion

des

particules.

En

ordonnée,

le nombre de

particules

arrêtées dont

l’impulsion

était

comprise

dans une bande de io MeV de 165 à

175,

de

175

à

185,

etc.

L’histogramme

du bas est relatif aux

particules

arrêtées dans

E2,

celui du haut aux

parti-cules arrêtées dans

E3.

Les

histogrammes

ont été construits avec les résultats

d’expériences

faites

avec o, 1o et

72

cm de

plomb

comme filtre F.

(5)

669

pointillées

verticales

marquent

le domaine dans

lequel

devraient se trouver les

particules

arrêtées

si l’on ne commettait aucune erreur dans la mesure

de

l’impulsion. Largeur

de bande de

20 MeVjc

correspondant

à

l’épaisseur

des écrans

E2

et

E,.

La moyenne des

impulsions

des

particules

arrêtées dans

E2

est

I95,4

MeV/c,

celle des

particules

arrêtées dans

Es

est

2I4,6.

Leur différence

théorique

serait de

20

MeV,

elles se

correspondent

donc bien à o,8 MeV

près.

On

peut

aussi mesurer la

dispersion

des mesures en

prenant

l’écart

quadratique

moyen des

impulsions

mesurées autour de la moyenne

pour n mesures,

on trouve o- = 12

MeV jc

aussi bien pour les mesures

dans

E2

que celles dans

E3.

Cette

dispersion

est due à deux causes :

n la

largeur

de bande due à

l’épaisseur

des

plaques;

20 l’erreur dans les mesures de courbure. La

première

correspond

à une loi de

probabilité

en

rectangle,

c’est-à-dire constante dans un certain

intervalle et nulle

ailleurs,

la

largeur

de l’intervalle étant 20

MeV/c,

l’écart

quadratique

calculé

corres-pondant

est

()r,

si Cmesure est l’erreur

,quadratique

moyenne dans les mesures

d’impulsion,

on a

l’erreur sur les mesures de

l’impulsion

déterminée

a

posteriori

est donc de 1 o

MeV/c,

soit rL 5 pour I oo.

A

priori :

les mesures de courbure faites sur des

trajectoires

photographiées

sans

champ

donnaient

un rayon de courbure

supérieur

à 10o m pour toutes les

trajectoires.

Le rayon de courbure des

particules

arrêtées étant de

4

m, l’erreur de mesure

était environ de 3 pour oo. Mais il faut y

ajouter

la courbure

parasite

due au

scattering

dans le gaz de la

chambre,

celle-ci

peut

être calculée par les for-mules données par Bethe et l’erreur

correspondante

est

3,5

pour oo, l’ensemble faisant presque 5 pouri oo.

Les erreurs de mesures de courbure estimées a

priori

et mesurées a

posteriori

se

correspondent

donc assez

bien. Critère de la cohérence externe et interne. On

peut

aussi calculer la courbe de

répartition

des

mesures

d’impulsion

en

supposant

que leur

disper-sion résulte de la

superposition

de la loi de

proba-bilité en

rectangle

de

largeur

20

MeV/c

et d’une

dispersion

gaussienne

sur les mesures de

cour-bure

o’mesure= 10MeV/c.

La

figue 4

montre le résultat

comparé

à

l’histogramme

E2,

on voit que

la concordance est très bonne. ,

L’écart

quadratique

des mesures autour de la

moyenne étant 12

MeV,

et le nombre de mesures

étant

chaque

fois 70,

chaque

moyenne est déter-minée à

1,5

MeV

près.

Comme nous travaillons dans un domaine étroit

d’impulsion

et dans une

partie

de la courbe

parcours-impulsion

où elle est

quasi

linéaire, pour

mesurer la masse du méson ja, on

peut

faire

correspondre

l’impulsion moyenne

au parcours

moyen

(celui

qui

correspond

au milieu des

plaques E2

ou

Es).

Il faut faire

cependant

une

correction,

les

particules

ne traversant pas les écrans

El, E2

perpen-diculairement à leurs

faces,

il y a une certaine

inclinaison,

très faible il est

vrai,

due aux conditions

géométriques.

Il y a surtout une inclinaison due aux

petites

déviations

(scattering)

de la

particule

à la traversée de la matière. Il en résulte un

allon-gement du parcours.

C’est pour réduire cette erreur

que l’écran

E,

est en cuivre et non en

plomb.

L’allon-gement moyen du parcours

a été calculé à

partir

des formules de

scattering.

Fig. 4.

Pour déduire la masse de la

comparaison

parcours

moyen-impulsion

moyenne, nous avons utilisé les

courbes de Wheeler et

Ladenburg

relatives à l’alu-minium et au

plomb.

Pour le parcours dans le

cuivre,

nous avons utilisé les calculs de

Aron,

Hoffmann et

Williams de l’Université de

Californie.(2).

On trouve comme résultat 213 -!- 3 masses

électroniques

comme masse du méson li., si l’on

prend

les résultats relatifs

à la

plaque

E3

et 2I ±3, si l’on

prend

ceux de la

plaque E2,

l’erreur zt 3 est celle

qui

résulte de l’écart

type

-+ 1,5

MeV sur les

impulsions

moyennes. Comme les deux mesures ont à peu

près

le même

poids,

leur moyenne est 212 ± 2. ± 2 est donc une erreur

qua-dratique

résultant du caractère

statistique

de la

mesure. Mais il faut tenir

compte

que le chiffre

don-né 212

peut

être affecté par

l’étalonnage

du

champ

(6)

670

magnétique,

les incertitudes

possibles

dans le calcul du parcours. Nous croyons tenir

compte largement

de ces erreurs en donnant pour masse du méson N,

212 ± 5,

en bon accord avec les mesures d’autres

expérimentateurs [3,

4].

Remarque.

- Le

champ

magnétique

était

seu-lement de

1750

gauss. On aurait pu

augmenter

la

précision

sur

l’impulsion

en

prenant

un

champ

plus

fort.

Mais,

étant donné le caractère du domaine où

règne

le

champ (haut

et

étroit),

le résultat eut été

dangereux :

Avec

1750

gauss, le rayon de courbure moyen des

particules

arrêtées était de

4

m et descendait

parfois jusqu’à

3,50

m. Avec un

champ plus

fort,

les

particules

trop

courbées auraient

purement

et

simplement

été éliminées

(cut’off

magnétique).

Ceci aurait diminué le rendement et surtout

supprimé

sélectivement les

particules

les moins

énergiques

et, par conséquent, faussé les mesures.

Mésons 1!. - Le domaine des mésons

7: arrêtés

dans

E2

s’étendrait à peu près de 210 à

23oMeV/c.

On voit

qu’il

y a

quelques particules

dans ce

domaine,

mais il

s’agit probablement

de la queue de distribution des mésons p. En

I947

et

I948

cependant,

nous avons trouvé que cette queue était

beaucoup plus

importante quand

on

opérait

avec un filtre de

plomb

épais

au-dessus de la chambre. La différence étant assez

significative,

nous avions conclu à la

présence

de mésons 7: sous 72 cm de

plomb.

Ce résultat n’a pas été retrouvé en

I949.

Il est encore

impossible

de dire à

quel

moment nous avons

été induit en erreur par une fluctuation anormale :

soit en

1947-1948,

cette fluctuation simulant la

présence

de mésons r, soit en

1949,

celle-ci la

dissi-mulant.

Cependant,

nous avons trouvé une

produc-tion locale très

faible;

d’autre

part,

le méson

ayant

une vie moyenne de 10- 8 s ne

pourrait

appa-raître que s’il était

produit

localement. Nos

résul-tats de

1949

nous

paraissent

donc

plus

vraisem-blables.

Proportion

de

protons

et mésons. - Les

protons

arrêtés dans

E2

et

E3

sont facilement identifiés dans

l’appareil.

D’abord évidemment par la mesure de

leur masse et aussi parce que, dans les conditions

de

l’expérience,

ils ont une ionisation

plus

grande

que le minimum et se différencient nettement des mésons de même

impulsion.

On

peut

donc utiliser les

protons

arrêtés dans la

plaque E3.

Les résultats sont résumés par le Tableau

I,

où l’on a

porté :

Iole nombre d’heures d’attente effective de la

chambre,

c’est-à-dire la durée de

l’expérience

corrigée

du

temps

perdu après chaque

déclenchement;

l’épaisseur

du filtre de

plomb placé

au-dessus de la

chambre;

30 le nombre de mésons et de

protons

arrêtés dans les

plaques

E2

et

E3.

Les chiffres de mésons arrêtés donnés pour

l’expé-rience avec

l’épaisseur

de F nulle sont

extrapolés.

En

effet,

dans une

partie

de cette

expérience,

nous avons cherché à mieux

séparer

les

protons

d’éventuels

mésons T de masse 1000. Pour

cela,

l’écran

El

avait

été réduit à 23 g : cm2 et le

champ

magnétique porté

à 2 5oo gauss; dans ces

conditions,

les mésons

[J-étaient à peu

près

tous éliminés de

l’appareil

parce que

trop

courbés

(cut’off

magnétique).

TABLEAU l.

On voit que la

proportion

de

protons augmente

rapidement quand

on diminue

l’épaisseur

du filtre F.

Cette

augmentation

est encore

plus

sensible si l’on

tient

compte

du fait que deux des six

protons

enre-gistrés

pour F = 12 cm étaient

produits

localement

dans

F,

probablement

par un neutron, de même

pour un des deux

enregistrés

sous 72 cm de

plomb.

On

peut

donner les résultats sous la forme sui-vante. On

appelle K

le

rapport

du nombre de

protons

au nombre de

mésons ,u

pour les

particules

ayant

un parcours donné. Les valeurs de K en fonction

de ce parcours sont à I000 m d’altitude.

La diminution

rapide

de la

proportion

de

protons

est due à

l’absorption

nucléaire dans le filtre

F,

et sans doute aussi au fait que leur

spectre

doit

décroître

plus rapidement

vers les hautes

énergies

que celui des mésons.

L’intensité différentielle des mésons calculée par nos

données est de

3,5. 10-6 méson,

par gramme d’air par seconde et par stéradian pour des mésons

ayant

g2 g : cm2 d’air de parcours. Ce résultat est en assez

hon accord avec les chiffres donnés par Rossi

[5].

On voit que dans les

expériences

sur la

compo-sante non

électronique

du

rayonnement

cosmique,

si l’on ne

distingue

pas les protons des mésons et si

l’on

opére

sous un filtre

insuffisant,’

les chiffres

(7)

671

Particules de masse anormale. - Nous

enten-dons par là toute

particule

dont la masse n’est ni celle du

proton

ni celle des mésons T ou u.

Masses

plus

légères

que celle du méson u.

-Au cours de toutes les

expériences

où la chambre était

protégée

contre les électrons par le filtre F

de

plomb,

on a trouvé

quatre

particules

arrêtées dans

E2

et dont

l’impulsion

était nettement

plus

faible que celle des

mésons u

de

l’histogramme

Ez.

Elles avaient environ de 120 à

1 40 MeV.

Prises littéralement ces

particules

auraient une masse

d’environ 1 oo unités

électroniques,

toutes les

quatre

étaient

négatives;

deux d’entre elles étaient des électrons secondaires créés dans la

paroi

supérieure

de la chambre par une

particule énergique

et

oblique.

Il n’existe aucune

particule légère enregistrée

dans

E,

mieux

protégée

contre les électrons. Le même résultat a été observé en

I947

et

1948.

On

peut dire que, si l’on

met un filtre de

plomb

d’au moins 1 o cm au-dessus de la chambre de

façon

à éliminer la

plupart

des

électrons, il

n’y

a pas

plus

de deux

particules

anormales

légères

sur ioo mésons.

D’autre

part,

il reste à peu

près

aussi 2 pour 100

d’électrons secondaires de mésons

obliques.

Le fait que les

particules

anormales sont

négatives

et

qu’on

n’en retrouve pas

d’analogue

dans la

plaque E3

nous conduit à penser que les deux particules

anor-males étaient

également

des électrons

secondaires,

la

particule primaire

était,

dans ce

cas-là,

disposé

de

façon

à ne pas être observable dans la chambre. Masses intermédiaires entre le méson r et le

proton.

- Ce sont à ces

particules

en

particulier

que

s’appliquent

les considérations du

paragraphe

sur les erreurs. Nous n’avons donc recherché ces

particules

que

parmi

celles arrêtées dans la

plaque E2.

Au cours de

l’expérience

sans filtre de

plomb

F

faite

spécialement

pour rechercher les mésons de

masse oco, nous n’en avons trouvé aucun sur un

total d’heures d’attente

correspondant

à 5o mésons

en moyenne arrêtés dans

E2;

leur

proportion

ne

peut

donc pas être

supérieure

à 2 pour i oo dans ces

conditions. Dans les

opérations

sous filtre de

plomb

de

8,

12 et 72 cm, nous n’en avons pas trouvé

davantage.

Donc,

dans ces conditions

également

il

n’y en

a pas

plus

de 2 pour 10oo.

En

prenant

l’ensemble des

résultats,

il semble donc que la

proportion

de mésons : ou de tout autre

particule

intermédiaire entre le méson 1! et le

proton

est inférieure à i pour 10o de la

compo-sante normale de mésons il, pour les

particules

ayant

un parcours de l’ordre de 60 g : cm2 de

plomb.

Il faut noter

qu’au

cours des

expériences

de 1948

une

particule

anormale a été trouvée dans

E2,

sa masse se trouvait

précisément

voisine de ooo.

Ceci ne

changerait

rien au résultat

puisque,

en

rassemblant les

résultats,

cela fait un méson -. sur 13o mésons p.

Par

contre,

rien ne

permet

d’affirmer que la

particule

trouvée en

1948

soit un méson 1"; en

effet,

dans l’intervalle

d’impulsion

entre la zone des

mésons tu

et des

protons,

il est

passé,

au cours des

deux années

d’expérience,

plus

de i5oo

particules.

Le méson en

question

pourrait

donc être une erreur

simultanée des

compteurs

C.,

et

C6

(probabi-lité

I/4.

oooe)

qui

s’est trouvée par hasard dans la bande des mésons T. C’est seulement si l’on

retrou-vait d’autres masses anormales dans cette bande et

non pas dispersées au hasard entre le méson z et

le

proton

que l’on pourrait conclure.

On retrouve dans cette discussion les

caractéris-tiques

essentielles des

expériences

négatives.

Io Nous ne pouvons pas affirmer que la particule

n’existe pas, mais seulement que, dans certaines conditions

expérimentales,

sa

proportion

est infé-rieure à une certaine valeur.

2° Si l’on cherche à réduire cette limite

supérieure,

on est limité par les erreurs de l’instrument.

Si,

par

exemple,

nous étions sûrs que l’ensemble

C.,

C6

fait une erreur sur

4ooo particules

et que l’on trouve

I o mésons :

sur 40000

mésons F

(toute

question

de

temps

mise à

part),

les o mésons T

s’expliqueraient

tous par les erreurs et l’on ne

pourrait

conclure à

l’existence du méson T. Mais en l’absence de toute

preuve supplémentaire pour éliminer les 10 mesures,

il serait tout aussi

imprudent de dire que l’on n’a

trouvé aucun méson r

simplement

en

s’appuyant

sur

le fait que les 10 mesures sont vraisemblablement des erreurs.

Particules de masses

plus

lourdes que celles des

protons.

- Ici

nous

disposons

d’un facteur nouveau :

l’ionisation. Les

particules

que nous mesurons

ayant

un parcours

donné,

à parcours fixe les

particules

,sont d’autant

plus

lentes que leur masse est

plus

élevée.

Ainsi,

dans notre cas, les mésons avaient une vitesse telle que leur ionisation était voisine

du minimum. Les

protons

étaient

déjà plus

ionisants

et facilement reconnaissables. Une

particule plus

lourde

qu’un proton,

et arrêtée dans

E2

aurait

une ionisation encore

plus

grande.

Nous avons

enregistré

21

particules

arrêtées

dans

E2

et

d’impulsion

plus grande

que celle des

protons

correspondants.

Toutes,

sauf une, avaient

une ionisation voisine du minimum. Il ne

s’agit

donc pas de particules

plus

lourdes que le

proton.

La seule

particule

d’ionisation élevée était

positive

et

peut-être

identifiée comme un deuton.

Pour les autres, on

peut

les attribuer en

partie

aux erreurs simultanées de

C.

et

C,.

Le nombre total

de

particules

ayant

traversé le

télescope C,, C3,

C4

pendant

toute la durée des

expériences

est environ de 30 000; le nombre

probable

des erreurs est donc

de 7

ou 8. Le reste doit être attribué

probablement

(8)

nucléaire résultante ne

puisse

actionner les comp-teurs

C5:

Ceci est confirmé par le fait que, sur les

20

particules

anormales,

16 étaient

positives.

Si l’on admet que le libre parcours moyen

d’absorp-tion des

protons

dans le

plomb

est de l’ordre de 30o g : cm2 un

proton

sur 20 de ceux

qui

auraient dû

traverser

E2

y

est,

en

fait,

arrêté. Il suffirait donc

que la

proportion générale

de

protons

parmi

les

particules

de la

composante pénétrante

soit de i pour 10o pour

expliquer

nos résultats. Ceci n’est pas

impensable

puisque,

nous l’avons vu,

cette

proportion

monte

jusqu’à

2, pour 100 pour

les basses

énergies.

Nous pouvons donc affirmer avec

certitude,

en

raison du contrôle par l’ionisation, que nous n’avons trouvé aucune

particule

du

type signalé

par

Ali-chanov,

Alichanian et

Weissenberg [6].

Il faut remarquer

qu’il

n’y

a rien d’étonnant à ne

trouver,

dans ces

expériences,

que des

mésons y.

et des

protons,

alors que le méson r: existe sûrement

et un méson

plus

lourd

probablement.

Pour mesurer des masses avec un certain

carac-tère de

certitude,

il faut

opérer

sur des

particules

relativement lentes. Si elles sont

produites

au sommet de

l’atmosphère,

on n’aura que des

particules

de vie moyenne assez

longues (méson ,u).

En mettant un filtre F on

opérera,

en

fait,

sur des

particules

assez

énergiques qu’on

freinera

brusquement

pour

les ramener dans la

région

de mesure. Mais on ne

gagnera pas

grand’chose

par ce

procédé.

On

peut

dire en gros que, pour trouver une abon-dance mesurable de

particules

nouvelles à iooo m

d’altitude,

il faut que leur

rapport ?

vie moyenne

in

sur masse, ne soit pas

plus

de trois ou

quatre

fois

inférieur au

rapport correspondant

pour le méson p.

La seule méthode pour identifier de nouvelles

particules

instables dans le

rayonnement cosmique

est de s’adresser à des

particules

produites

loca-lement. En

ajustant

l’appareil

de

façon

à s’assurer

chaque

fois de ce caractère «

produit

localement »,

on éliminera du même coup le fond dû aux erreurs

inévitables faites sur les

particules

beaucoup

plus

nombreuses

qui

viennent du sommet de

l’atmosphère.

Détails

techniques.

-- Les sélecteurs avaient

tous un

pouvoir séparateur

de i o. i o-6 s. Ils avaient été construits par MM. Ferrand et

Berger que

nous

voulons remercier ici.

La chambre de Wilson était

remplie

d’argon,

vapeur d’eau et alcool

éthylique.

Éclairage

lampe

flash au xénon faite par Claude Paz et Silva

(M.

Lemaigre). L’éclair était fourni par

une batterie

de condensateur

(96 p.F

et

4 5oo V);

certaines de

ces

lampes

ont fourni

plus

de 20 ooo éclairs de

plus

de

1000

joules

chacun.

La

photo

centrale était

prise

par un

objectif

f =

26 cm, ouverture

f :

2,9. Les

photos

latérales pour la

stéréoscopie

par des Tessar

f

= 8,5 cm,

ouverture

f :

3,5.

Film Kodak super XX.

Remerciements. - Nos remerciements vont

aussi à M.

Lhéritier,

qui

a commencé

l’expérience

avec nous; à M.

Boulanger,

mécanicien

spécialiste

en chambre de

Wilson,

qui

a exécuté la

plupart

des

automatismes de contrôle et à tous les Membres du Laboratoire de l’École

Polytechnique, qui

nous ont

permis, par leur

assistance,

de faire fonctionner

l’appareil

de

jour

et de nuit : Mlle

Bousser,

MM.

d’Andlau, Garnier,

Hoang,

Jauneau, Mabboux,

Morellet et

Trembley.

Enfin,

et surtout, nous remercions M.

Leprince-Ringuet qui

a

supervisé l’expérience,

pour de

nom-breuses

discussions

et pour ses conseils.

Manuscrit reçu le 23 juin I950,

BIBLIOGRAPHIE.

[1] LHÉRITIER, PEYROU et LAGARRIGUE. 2014 C. R. Acad. Sc.,

1947, 225, 1304-1306.

[2] PEYROU, LAGARRIGUE et F. BOUSSER. 2014 C. R. Acad. Sc.,

1950, 230, 1058-1060.

[3] RETALLACK et BRODE. - Phys. Rev., 1949, 75, 1176.

[4] FRANZINETTI. - Phil.

Mag., [7[, 1950, 41, 312.

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[6] ALICHANOV, ALICHANIAN et WEISSENBERG, J. de Physique,

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