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Submitted on 1 Jan 1969
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MESURE DES ÉLECTRONS DU RAYONNEMENT COSMIQUE
B. Agrinier
To cite this version:
B. Agrinier. MESURE DES ÉLECTRONS DU RAYONNEMENT COSMIQUE. Journal de Physique
Colloques, 1969, 30 (C3), pp.C3-119-C3-125. �10.1051/jphyscol:1969319�. �jpa-00213696�
MESURE DES ÉLECTRONS DU RAYONNEMENT COSMIQUE
B. AGRINIER
Service d'Electronique Physique, C. E. N. Saclay
Résumé. - L'étude des électrons s'inscrit naturellement dans celle du spectre de masse des par- ticules du rayonnement cosmique. Mais les pertes d'énergies caractéristiques des électrons : Rayon- nement Synchrotron, Rayonnement de freinage, Effet Compton inverse, fournissent des informa- tions précieuses sur le milieu interstellaire. De nombreux chercheurs se sont lancés dans la mesure du spectre d'énergie et du signe de la charge de cetté composante rare du rayonnement cosmique.
Abstract. - Cosmic rays electrons survey is a field of general cosmic particles studies.
Electron particles have special energy loss mecanisms as synchrotron radiation, Bremsstrahlung and inverse Compton effects.
In this regard, the cosmic electron research field gives important scientific data on the interstellar medium.
At this date, research has been strongly developed in two ways : energy spectrum measurement and charge sign recognition.
Motivation et historique de 1'Etude des électrons du Le nombre de laboratoires poursuivant cette recher- rayonnement cosmique. - L'étude des électrons s'ins- che est alors rapidement croissant. Actuellement une crit naturellement dans celle du spectre de masse des dizaine ont mesuré le spectre d'énergie entre 100 MeV particules du rayonnement cosmique. '. et 100 GeV et trois ont précisé le « rapport de signe » Historiquement la théorie des cascàdes avait été ou proportion de positrons parmi l'ensemble des développée depuis 1937 (Bhabha-Heitler-Carlson- électrons des deux signes. L'intensité de cette compo- Oppenhelmer) pour expliquer la courbe « Intensité- sante est voisine de 1 % de celle des protons du rayon- altitude » des rayons cosmiques avec l'hypothèse que nement cosmique dans le domaine d'énergie > 1 GeV.
les rayons cosmiques primaires étaient tous des élec-
trons de grande énergie. Cette hypothèse fut abandon- Principaux résultats expérimentaux sur les electrons née grâce à la découverte du méson TC. de haute énergie (E > 1 GeV) - Difficultés. - Bien L~ recherche des électrons ne fut reprise 1948 que le domaine d'énergie mesuré s'étende à des éner- par Rossi et Hulsizer [ l ] qui ne trouvèrent qu'une gies aussi que quelques MeV, nous nous limi- limite supérieure de l'intensité des électrons devenus terons ici au domaine > 1 GeV. Les électrons de une rare du rayonnement cosmique. basse énergie étant soumis à la modulation due à
cependant la découverte du rayonnement radio- l'activité solaire, leur spectre est actuellement assez galactique non thermique conduisit à l,hypo- mal connu mais fait l'objet de nombreuses mesures, thèse du rayonnement Synchrotron qui impliquait principalement en satellite, de façon à sortir de la l'existence d'électrons de haute énergie (Shklovski- magnétosphère.
Ginzburg, 1953) [2]. La détection directe des électrons se heurte à plu- La recherche expérimentale repartait alors avec un sieurs :
arsenal croissant de moyens, et l'on obtenait les pre- a) La principale est due a u fait que la longueur miers résultats positifs. caractéristique d'interaction (longueur de radiation) - 1960, Earl [3], chambre de Wilson en ballon : dans l'air est seulement de 37 g/cm2, il est alors néces- (2 événements) E 2 4,5 GeV ; saire d'embarquer le détecteur dans un véhicule capable - 1960, Meyer vogt 141, calorimètre de compteurs : de naviguer à des altitudes correspondant à des (qq. événements) E >, 1 GeV ; pressions résiduelles < 10 g/cm2, donc ballons ou - 1963, Collaboration Milan/Saclay (c Mi-Sa » [SI, ~atellite~. La plupart des expérimentateurs Ont utilisé chambre à étincelles : les ballons stratosphériques en plastique flottant
(18 événements) E 3 5 GeV ; couramment vers 5 g/cm2.
- 1963, Daniel [6], émulsions nucl. : b) Dans le cas du ballon, il est nécessaire d'évaluer (12 événements) E > 16 GeV . et d'éliminer les « électrons secondaires atmosphé-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyscol:1969319
C 3 - 120 B. AGRINIER riques » c'est-à-dire les électrons produits dans l'atmos-
phère surmontant le détecteur par interaction des protons et des noyaux du rayonnement cosmique, ce que I'on appelle l'albedo.
Il existe également un albedo sortant dont une fraction est réentrante, c'est-à-dire pourrait tout-à-fait simuler une composante primaire. L'énergie maximale de cette source secondaire est cependant inférieure à l'énergie correspondant à la rigidité magnétique de la latitude d'observation.
c) Enfin, reste l'identification des électrons dans le détecteur parmi un grand nombre d'interactions parasites dues aux protons qui sont cent fois plus nombreux.
Principaux détecteurs. - Les expérimentateurs ont tenté de résoudre les difficultés énumérées ci-dessus avec plus ou moins de bonheur.
L~ détection est basée sur effet de des FIG. 1. -Cascade électromagnétique provoquée par un élec- tron de grande énergie dans une chambre à étincelles à plaques électrons de grande énergie dans des matériaux de de plomb de l'expérience Mi-Sa (Col!aboration Milan-Saclay)
élevé. (vue stéréoscopique).
- Les détecteurs sont de 3 types :
O visuels : chambre de Wilson : Earl, (Minnesota) chambre à étincelles Mi-Sa, Meyer-Vogt, E. F. 1. N. S. (Chicago) ;
calorimètres : sandwiches compteurs à scintilla- tion et plaques de métal lourd (E. F. 1. N. S., Chicago) ;
e émulsions nucléaires : Daniel (TATA. 1. F. R., Bombay) Freier-Wadding- ton (Minnesota).
- L'identification des interactions d'origine nuclé- aire donc dues aux protons, se fait généralement par l'utilisation de la différence des longueurs d'inte- raction.
1 nucl. 180 g dans le Pb
1 rad. 6 g -
Dans le cas des détecteurs « visuels » l'aspect des deux types d'interaction est également très différent et permet une séparation individuelle (Voir Fig. 1 et 2 qui sont des photos prises dans la chambre à étincelles de l'expérience Mi-Sa).
La différence des longueurs d'interaction sert à soustraire globalement les événements dus aux protons dans le cas où I'on n'identifie pas les électrons (cas des calorimètres) et comme deuxième contrôle dans le cas des détecteurs visuels. L'addition d'un compteur Cerenkov à gaz permet également de supprimer les protons d'énergie 5 20 GeV (Meyer. Vogt E. F. 1. N. S., Chicago).
- L'élimination des « secondaires atmosphériques »
!AG. 2. -Interaction d'un proton de grande énergie dans la chambre à étincelles de l'expérience (Mi-Sa).
se fait en étudiant la croissance du taux de comptage en fonction de la pression atmosphérique lors de la montée du ballon (Fig. 3) (Collaboration Milan, Saclay).
L'élimination des secondaires atmosphériques et
d'albedo réentrant se fait également par la mesure de
leur énergie qui est pour la plupart d'entre eux infé-
rieure à celle des électrons primaires recherchés. Ceci
nécessite donc une bonne précision de la mesure de
l'énergie et pose le problème de la calibration du détec-
teur en accélérateur : on peut trouver en Europe des
faisceaux d'électrons purs jusqu'à 6 GeV (D. E. S. Y.)
et des faisceaux mélangés (n et électrons) jusqu'à
P r o f o n d e u r atmosph&rique (g/0m2) 10"
1 1 1l
t l l i l 1 1 1 1 1 1 1 1 1IO0 10' IOZ
FIG. 3. - Variation du flux d'électrons en fonction de la pro- fondeur atmosphérique :
- la courbe en trait plein représente la variation théorique du flux d'électrons secondaires ;
- la courbe en tirets représente le flux incident, corrigé des pertes par bremsstrahlung ;
- la courbe -.-.- rend compte des résultats expérimen- talement observés.
N
14 GeV (C. E. R. N.). L'étalonnage en énergie nécessaire à la mesure du spectre jusqu'au-delà de 25 GeV est donc actuellement impossible. Les meil- leurs résultats étant obtenus dans les émulsions par extrapolation d'étalonnage à basse énergie.
On peut également utiliser l'effet de latitude. Le seuil de rigidité pc/Ze variant avec la latitude, on est cependant limité à 15 GeV à l'équateur.
Principaux résultats. - SPECTRE D'ÉNERGIE. - Comme pour les autres rayons cosmiques au-delà de quelques GeV, il est de la forme :
La valeur de y qui était assez mal connue en 1963 : y = 3 + 0,5 Mi-Sa E > 5 GeV
= 2,2 Daniel E > 16 GeV
est maintenant y = 2,4 + 0,2 voir l'ensemble des résultats (Fig. 4) (spectre exper.). On constate égale- ment qu'aucun changement de y n'est perceptible jusqu'à des énergies de l'ordre de 100 GeV.
FIG. 4. - Le spectre des électrons cosmiques d'aprks l'ensemble des résultats expérimentaux.
RAPPORT DE SIGNE. -La mesure du signe de la charge aux énergies supérieures à 1 GeV ne peut se faire que de 2 façons soit en adjoignant aux détecteurs visuels un aimant et en mesurant le rayon de courbure des traces (Groupe E. F. 1. N. S. Chicago, Pr. Meyer) [7], soit en utilisant le champ magnétique terrestre et la modulation directionnelle de l'intensité qui en résulte c'est 1'« effet Est-Ouest » bien connu. Le groupe Mi-Sa franco-italien (Fig. 5) [8] et le groupe indien du Pr.
Daniel, T. 1. F. R. [6] de Bombay ont utilisé cette dernière méthode.
Les résultats publiés depuis 1964 ont un peu varié
et sont représentés (Fig. 6). On peut voir qu'à part le
résultat du groupe de Bombay, la proportion de
positron est relativement faible 10 à 20 %. L'ensemble
des résultats à haute énergie (= 10 GeV) est entâché
d'erreurs statistiques assez grandes dues au faible
nombre d'événements ; il est cependant remarquable
que les résultats obtenus avec des méthodes différentes :
Milan-Saclay (effet E. W.) et Meyer-Hartman (aimant)
conduisent à des résultats identiques.
C 3 - 122 B. AGRINIER
E N W S E N
I 1 1
90 O 270 180 90 O
azimulh (degreesi
FIG. 5. - La distribution azimuthale des particules de charge Z 3 2 et celle des électrons (B). A titre de comparaison, la ligne e n tirets représente la distribution théorique obtenue pour un flux de particules toutes positives dont le spectre différentiel en fonction du moment serait dN/dP P-215 (flux normalisé à la moyenne sur toutes les dirzctions azimuthales).
FIG. 6 . - Ensemble des résultats expérimentaux sur la mesure du rapport :
r e + l e + t I e -
'
en fonction de l'énergie entre 10 MeV et 15 GeV. La courbe en trait continu représente le rapport théorique dans le cas d'une origine purement cc secondaire galactique
))des électrons détectés
(Scarsi-Perola).
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