HAL Id: jpa-00234101
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00234101
Submitted on 1 Jan 1948
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Calcul semi-quantique du spectre de rayonnement dans
un accélérateur circulaire, à électrons
A. Abragam
To cite this version:
CALCUL
SEMI-QUANTIQUE
DU SPECTRE DE RAYONNEMENT DANS UNACCÉLÉRATEUR CIRCULAIRE,
AÉLECTRONS
Par
A. ABRAGAM.Sommaire. 2014 On étudie
par une méthode semi-quantique le rayonnement d’un électron dans un
accélérateur circulaire.
Les résultats coïncident avec ceux obtenus par la méthode classique, ce qui tend à légitimer cette
dernière dans les cas où elle pourrait paraître sujette à caution.
LE JOURNAL PHYSIQUE SÉRIE VIII, IX,
Introduction. - Une étude de
Schwinger
a montréqu’un
électron
degrande énergie
en mouve-ment circulaire émet unrayonnement,
dont lespectre
d’énergie
est d’une extraordinaire richesseen
harmoniques.
Le6principaux
résultats de cetteétude sont
les
suivants : Notations :E,
énergie
del’électron;
Eo,
énergie
de repos del’électron;
W,.,
énergie
rayonnée
par tourd’électron;
..W,,,
énergie
rayonnée
surl’harmonique
de rang n.Dans ces conditions on montre que
(Schwinger)
D’autre
part
croît avec n comme(n)’
jusqu’à
’%
un rang n,,
puis
décroîtrapidement.
’Exemple.
-- Soitun électron de 109 eV
(1 B eV)
avec unefréquence
de révolution de 3o Mc(À
= i om).
Avec des valeurs raisonnables pour les différents
paramètres
del’accélérateur,
on trouve30000
eV,
101°, Â.Or
l’énergie
d’unphoton
de 1 o Á estdéjà
de l’ordrede 1000 eV. Il en résulte que sur un
harmonique
déterminé,
et par tourd’électron,
seul unpetit
nombre de
photons
est émis. Onpeut
se demander dans ces conditions si le calculclassique
durayon-nement est
légitime
et s’il ne serait pas nécessairede faire
appel
à lathéorie
desquanta.
Position du
problèmes Que
l’accélérateur soit un bétatron ou unsynchrotron,
lesystème
secompose essentiellement des
parties
suivantes : A. 1° Unchamp
magnétique
constant destiné àproduire
le mouvementcirculaire;
2° Un
champ
électrique
accélérateur,
tangentiel
à latrajectoire
(localisé
en despoints
de latrajec-toire pour le
synchrotron,
réparti
lelong
decelle-ci,
pour lebétatron).
’
B. L’électron en mouvement.
C. Le
champ
rayonné
par l’électron.Il n’est bien entendu pas
question
dequantifier
leschamps
A,
qui
seront considérés comme des fonctions données del’espace
et dutemps.
Quantifier
le mouvement de l’électronapparaît
à la fois comme très
difficile
etprobablement
inutile. ,
Difficile,
parce que si enmécanique
classique
onpeut
considérer destrajectoires
circulaires dans unchamp
magnétique
constant et uniforme(en
négli-geant
lerayonnement) correspondant
à une vitesseinitiale
perpendiculaire
auchamp magnétique,
enmécanique
ondulatoire il estimpossible
d’imposer
de telles conditions initialesparticulières
qui
assurent à latrajectoire
sapériodicité.
Un électron dans un
champ
magnétique
constantet uniforme n’aurait pas d’états fermés.
Il faudrait donc
(comme
cela a lieu enpratique)
imposer
auchamp
constant une structure focali-sante(variation
convenable duchamp
dansl’espace)
que l’on ferait entrer dansl’équation
de Diracrégissant
le mouvement de l’électron. Un telproblème
serait certainement trèscompliqué.
~ Inutile,
parce que lesgrandes
dimensions
de latrajectoire
permettent
à la. fois de satisfaire auprincipe
d’incertitude et de considérerpratiquement
l’électron comme unpoint
localiséayant
unequan-tité de mouvement bien définie. °
Si donc l’électron est décrit
classiquement,
lechamp
accélérateur et la réaction derayonnement
auront tendance à transformer latrajectoire
circu-laire enspirale, respectivement
centrifuge
oucentri-pète.
,(Ceci
dans le cas dusynchrotron;
dans le cas dubétatron,
si l’onnéglige
lerayonnement,
l’effetdu
champ
accélérateur est de conserver le rayon en faisant croître la vitesseangulaire.)
Si nous nous
plaçons
à la limite despossibilités
d’accélération en considérant que
l’énergie
fournie partour,
par lechamp
accélérateur,
estégale
à cellerayonnée,
nous pourrons faire abstraction duchamp
144
extérieur et considérer le mouvement circulaire et
uniforme de
l’électron,
commeimposé
en fonctiondu
temps,
sans nouspréoccuper
des causesqui
leproduisent.
Le
champ
électromagnétique
derayonnement
sera considéré comme un
système quantifié
Sinteragissant
avec l’électron en mouvementqui
provoque une
perturbation
de cesystème.
On
peut
remarquer que c’est là unpoint
de vuesymétrique
de celuiadopté quelquefois, qui
consisteà considérer la matière en mouvement comme un
système
quantifié,
et une onde lumineuse décriteclassiquement,
comme uneperturbation
de cesystème.
Cette dernière manière de voir rendcompte
correctement de nombreux
phénomènes.
Onpeut
en trouver une
justification
dans le raisonnementsommaire suivant : Les
échanges d’énergie
entrematière et
rayonnement
doivent se faire defaçon
discontinue. Une
description
desphénomènes,
oùseul l’un des
partenaires
peut
céder et recevoir del’énergie
parquanta, quoique
incomplète,
peut
donc conduire à des résultats corrects. Ce raisonnements’applique
sanschangement
au casqui
nous occupe.Résolution du
problèmes
Recherche de l’hamillonien d’interaction. - On montreen théorie
quantique
deschamps
que l’onpeut
prendre
commehamiltonien de
couplage
entre matière etrayon-nement
l’opérateur
Notatians : Le
.champ
est décrit par lequadri-vecteur
potentiel
Les diverses
composantes Ai
sont desopérateurs.
s
(x,
y, z,t)
est le vecteur courantélectrique
(vecteur
tridimensionnel);
An
est un trivecteur dont les troiscomposantes
sontA,, A2,
Contrai-rement à s est dans nos
hypothèses
non unopérateur
mais une fonction ordinaire.Si f
(t)
est le trivecteur dont lescomposantes
sont les coordonnés del’électron,
on a pour s6 est la fonction de Dirac.
En
intégrant
l’expression
deH’,
il viènte est la
charge
de l’électron.Calcul des
probabilités
d’émission. -Pour introduire le
langage
desphotons,
supposons commeon le fait
toujours,
tout lesystème enfermé
dans uncube de rayon très
grand
etdéveloppons
An en série de Fourier suivant des vecteursk,
= ). (Toutes
les notations sont celles deHeitler,
Quantum
Theory o f Radiation.)
q;, et
qt
sontrespectivement
lesopérateurs
d’émission etd’absorption
dephotons
de direction+
de
propagation
kj,
polarisation
e;, etfréquence
V).D’après
(2)
il vient’
q;, et
q*
sontreprésentés
par des matrices auxpropriétés
bien connues, dont les seuls élémentsnon nuls sont :
où ni
représente
le nombre dephotons
dans un étatdéterminé.
Le maximum de
renseignements disponibles,
sur le
champ
est fourni par la connaissance des nombres n,,. Sous l’actionperturbatrice
de l’électron en mouvement il y aprobabilité
detransition
s’exprimant
par la variation des nombres ni,.Nous nous intéressons ici
uniquement
à l’émissionspontanée
del’électron,
à l’exclusion de toutphéno-mène
d’absorption
et d’émissionprovoquée.
Nousprendrons
donc comme étatW 0
nonperturbé
du
système
l’état où tous les nombres n;, ont la valeur zéro.Par suite de la
perturbation
l’état duchamp
au
temps 1
sera de la formeoù les
W)
sont les états propres duchamp
nonperturbé,
caractérisés chacun par l’ensemble des nombres n~, desphotons,
existant dans cet état duchamp.
La méthode deperturbation
de Diracdonne,
compte
tenu du faitqu’il
n’y
a pas dephotons
dans %état
initial,
.
Le second membre est le seul élément de matrice
de l’hamiltonien de
couplage,
intervenant dans lecalcul de la
perturbation
dupremier
ordre, àlaquelle
on. se limite dans l’étude de l’émission. L’état ’1B
des nombres no est
égal
à i, tous les autres étantnuls (1).
Soit v la vitesse de
l’électron, Wo
sa vitesseangu-laire.
Prenons comme axe des z l’axe de la
trajeçtoire
circulaire.
On aura alorsSoient a,
~3,
~y les cosinus directeurs du vecteur depropagation k),
et«’,
[3’, y’
ceux du vecteur de ,polarisation
On a
De
même,
(1) A ce point du calcul on peut remarquer, compte tenu de l’expression des matrices q que b> est proportionnel
1
d’après (4) à La probabilité d’émission d’un photon v
sera proportionnelle à (Elle est proportionnelle à , 1 bi. 2). L’énergie rayonnée sur cette fréquence, proportionnelle à
cette probabilité, et à 1ï’n aura une expression qui ne contiendra pas t. Or d’après le principe de correspondance l’énergie rayonnée w-,, devrait tendre vers celle calculée classiquement lorsqu’on fait tendre lî vers zéro. Comme elle ne contient pas ti- elle coïncide donc avec l’expression classique. Ce résultat
est évidemment indépendant de la loi de mouvement f (t) imposée à l’électron.
La seule différence au point de vue résultats avec la théorie classique, réside dans le fait que si les probabilités d’émission
d’un photon par unité de temps sont petites, il peut y avoir des fluctuations que la théorie classique est évidemment
impuissante à prévoir.
Mais il suffît, pour obtenir ces probabilités, de diviser
par n’V l’énergie rayonnée sur une fréquence déterminée, calculée classiquement.
Il est néanmoins intéressant de poursuivre le calcul pour
les raisons suivantes :
I A titre de vérification;
2° Pour l’intérêt intrinsèque de la méthode de calcul,
car elle donne peut-être plus rapidement et simplement que la méthode classique des potentiels de Liénard-Wichert,
le contenu spectral de la radiation émise.
En
développant
l’exponentielle
suivant unefor-mule
classique
En.
décomposant
les cosinus enexponentielles,
puis
enintégrant,
on obtientpour b~,
(t)
une sommed’exponentielles imaginaires
dont les dénominateurssont de la forme
(n -(-1)
Wo -!- v; et(n-I)
Wo ± VI,.~/
(t)
a au cours-4lu
temps
une valeur moyenne- très faible à moins
que la
fréquence vA
duphoton
f
émis ne soit très voisine de pmo où p est un nombre
entier. Si nous n’écrivons alors que la
partie
prin-cipale
de b>,
(t)
on trouve enposant
et
compte
tenude b>,
(o)
= o,~ l’’ ~’ ~ ’ l, l
~ b,, 2
représente
laprobabilité
d’émission d’unphoton
defréquence vA
très voisine de pmo. Maisce
qui
a un sensphysique
c’estl’intégrale
de cetteexpression
sur une bande defréquence
étroitew,,
contenant
En effectuant cette
intégration qui
estclassique,
puis
enmultipliant
l’expression
ainsi obtenuevi
dQ~
"
par
(2Rc)3 (nombre
dephotons,
compris
entreles
fréquences j-,
+
d>,, émis dansl’angle
on trouve pour laprobabilité
d’émission d’unphoton
defréquence )-,,
=pw à
d V),près,
et depolarisation
déterminée,
dansl’angle
solide dS~ et par unité detemps,
Il faut encore faire la somme
Pl+P2=P
correspondant
aux deuxpolarisations possibles
pour un même vecteur depropagation.
Ce calculpeut
sesimplifier
par un choixparticulier
des axes.146
de coordonnées
qui
ne restreint pas lagénéralité,
puisque
lerayonnement
présente
certainement lasymétrie
de révolution autour de l’axe de latrajectoire.
Supposons
alors que les vecteurspropagation
etpolarisation
desphotons
soientplacés
commel’indique
lafigure.
Fig. i.
’
On obtient pour les cosinus directeurs de ces vecteurs les valeurs suivantes :
Si l’on
remplace
alors, compte
tenu des formules ci-dessus P parPi + P2
et si l’onpose -==
B
(il
n’y
e
a pas de
danger
de confusion avecB
cosinus directeurqui
n’interviendraplus
dans lasuite),
il vientOn
peut
encoreexprimer
1 etJp +
i enfonction de
al,
etJ 2
par les formules des fonctionsde Bessel. On trouve
où R est le rayon de la
trajectoire.
°
En
multipliant
P parPú)o.1ï
énergie
duphoton
on obtient
l’expression
deW~,, énergie
émise parunité de
temps
surl’harmonique
pqui
coïncideavec le résultat
classique (voir
parexemple
Schiff,
Production of
particles energies beyond
200 MeV,
Reviewo f Scientific
Instruments,
janvier
1946,
vol.
17).
Conclusion. --- n On
peut
considérer commecorrects les calculs
classiques
faits sur lerayon-nement des
particules
accélérées. Si l’on veut tenircompte
de la structurequantique
de lalumière,
il suffit de diviserl’énergie
rayonnée
sur unefré-quence donnée calculée
classiquement,
parl’énergie
duphoton
correspondant,
pour obtenir laproba-bilité d’émission.
-Si cette
probabilité
estfaible,
un calcul de fluctuations durayonnement peut
êtreentrepris
àpartir
de cesprobabilités.
~~ La méthode
semi-quantique
précédente
peut
remplacer
avantageusement
la méthodeclassique
pour l’étudespectrale
del’énergie rayonnée.
3~ C’est par une discussion
approfondie
de la formule(A),
faisant intervenir lecomportement
asymptotique
de 3p
(p)
pour p trèsgrand,
queSchwinger
a obtenu les résultatsindiqués
dansl’introduction.
Le détail de ses calculs n’a pas étépublié
à ma connaissance.’
On trouvera des indications sur ce calcul dans l’article
déjà
*cité de Schiff.Je
prie
M. le Professeur Francis Perrin de trouver icil’expression
de maprofonde gratitude
pourl’intérêt