HAL Id: jpa-00200754
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00200754
Submitted on 1 Jan 1920
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Mesure de la constante h du rayonnement par la limite
du spectre continu des rayons X
M. de Broglie
To cite this version:
MESURE DE LA CONSTANTE h DU RAYONNEMENT PAR LA LIMITE DU SPECTRE CONTINU DES RAYONS X
Exposé
de M. DE BROGLIE1. On sait le rôle fondamental
joué.
dans laphysique
durayonnement.
par la constalte I2 dePlanck,
qui
s’introduit dansl’expression
des lois durayollllPlllPuL
noir etpeut.
parconséqut1l}l.
eh’e évaluée àpartir
de la loi deStcphan-BoItzmann
ou de la loi de il l en Il la=
h
représente
eu effet une action, c’est-a1-;lire leproduit
d’un travail par untemps.
Planck a été conduit à
envisager
unquantum
d’énergie,
propre àchaque
radiation et tel que, dans un
grand
nombre dephénomènes atomiques
oumoléculaires,
l’absorption
ou l’émission d’une radiation defréquence
’1, sefasse. non
plus
d’unefaçon
continue. mais parquantités
élémentaires-ouquanta
d’énetgic.
ayant
pour valeur leproduit
dc lafréquence
considérée par la constante fi durayonnement
noir.Un
exemple
de ceséchanges d’énergie,
soulis à la loi desquanta,
serencontre dans les
pliéiiomèiies j>liotoéleclriques,
où une radiation d’unecertaine
fréquence
v, éclairant un Illétal, en arrache des électrons dechargc
~ e,
qui
sontprojetés
avec une vitesse v : on mesure cette vitesse en arrêtant les électrons par unchamp électrostatique antagoniste
1’.L expérience
ii>ontre, ainsi que l’a vériiié. enparticulier,
Millihan.,
que l’on a la relation :=
2013 ;
en d’autres termes, que
l’énergie
r"c des électronsphotoélectriques,
une foissortis du
métal,
estégale
auquantum
de la radiatioll incidente moins laconstante j> qui
représente
un termesuperficiel.
lié aux forces électromotricede contact. Dans le cas des
fréquences
lumineuses,
ce termecorrectif y
est loin d’êtrenégligeable,
parce que.précisément,
les forces électromotrices de contact sont de l’ordre despotentiels antagonistes
l’, c’est-à-dire de. l’ordre du volt.
,
Les
fréquences
des rayons X sontplusieurs
milliers de foisplus
consi-dérables que celles des rayonslumineux ;
sil’équation précédente
est encoreapplicable,
le termecorrectif p
deviendra tout il faitnégligeable
devant Il ’1 et la relationprendra
la formesimple
dela
loi de Piauckqui
définit h, .c’est-à-dire s’écriia : .
1" e ===
2. Le
phénomène correspondant
auphénomène
pour40
les rayons X. consisterait à éclairer un corps par un faiseau de rayons X et à arrêter les électrons de
grande
vitesse ainsi libérés par unchamp
électrosta-tique, qui
pourrait
atteindreplusieurs
dizaines de milliers de volts. Lephénomène
inverse de l’effetphotoélectrique. auquel
la loi de Planckparait également
tout à faitapplicable
conduit à une méthode de mesurebeaucoup plus
facile ;
il constitue eneffet,
le mécanisme mèmc de l’émissiondes
rayons X
dans lesampoules,
puisque
ces rayons sont excités par unfaisceau d’électrons de
grande
vitesseprojeté
sur l’anticathode.Si le faisceau d’électrons
cathodiques
estcomposé
d’électronsayant
, une vitessedéterminée,
comme c’est le cas dans les tubesCoolidge
fonc-tionnant à
potentiel
constant, il sera caractérisé par uneénergie
déterminéeet;
d’après
leprincipe
de Planch-Einstein, le chocde
ces électrons avecperle
de cetteénergie, s’accompagnera
d’une émission de radiationpério-dique
defréquence )
telle que :’
Les électrons arrêtés dans la couche
superficielle
dé l’anticathode donneront donc lieu à unefréquence
puis
ceuxqui
aurontpénétré
plus .
profondément
subiront un choc avec une vitesse un peu ralentie etcorres-pondront
à unefréquence
un peu moindre et ainsi desuite ;
on devraitdonc observer l’émission d’un
spectre
continu defréquences
àpartir
d’une valeur maximum v..,
- 3. En
réalité,
c’est un fait connudepuis
trèslongtemps
que la
pénétra-tion des rayons
X,
obtenus avec uneampoule,
augmente
quand
celle-cidevient
plus
résistante,
c’est-à-direquand
la tension accrueprojette
les électronscathodiques
avec une vitesseplus
considérable.On
peut
étaler enspectre
un faisceaucomplexe
de rayons X en le faisant réfléchir sur une face cristalline sous desangles
variables ;
chaque
longueur
d’onde ), se réfléchitquand l’angle a
avec leplan
réflecteursatis-fait à la relation :
En recevant ce
pinceau monochromatique
dans un condensateur d’ioni-sation et en mesurant le courantproduit,
on évaluera l’intensité dechaque
longueur
d’onde.pour la
première
fois. dans des conditions évidemment encore trèsimpar-faites,
une courbeindiquant
larépartition
des intensités en fonction deslongueurs
d’onde dans lespectre
continu des rayons X.remarquèrent
que ce tte courbe débutait assezbrusquement
du côté des courteslongueurs
d onde,qu’elle présentait
un maximum,puis
qu’elle
s’abaissait : enemployant
destubes
plus
durs,
le début de la courbe et le maximu1 serapprochaient
des.cou171es
longueurs
d’onde.Supposons
que l’onpossède
le moyen d’a1’Oll’ une tension constante et choisie à volonté, on pourra, en mesurant l’ionisationcorrespondant
à diversangles
de réflexion sur uncristal,
obtenir une courbe donnant larépartition
desénergi-es
en fonction deslongueurs
d’ondesous- potentiel
constant et elleprésentera
l’aspect
de lafigure 1.
4. En
répétant
l’opération
pour une série depotentiels
croissants, onobtient des courbes
qui
présentent
les caractère suivants : le début de la courbe du côté des courteslongueurs
d’onde progresse vers les hautesfré-quences, l’ordonnée maximum marche dans le inéine sens et
l’énergie
totale,
c’est-à-dire l’aire de la courbe, croit il peuprès
proportionnelle-ment au carré de V.
Ce sont là des conditions très
analogues
à cequi
se passe pour lacourbe d’émission du corps
noir,
enremplaçant
la différence depotentiel
par
"
une fonction de la
température
absolue.Cependant,
et il faut insister sur’Cette différence
qui
estcapitale
pour lesujet qui
nous occupe. le début dela courbe du côté des courtes
longueurs
d’ondeparait
tout â faitbrusque
dans le cas des rayons X. leslongueurs
d’onde inférieures à une certainevaleur
,,
n’étant pas du toutreprésentées,
tandisqu’il
n’en est pas de même pour l’émissionthermique
du corps noir.La courbe rencontrant en A l’axe des x sous un
grand angle.
déter-mine nettement une
longueur
d’onde minimum~,,
limite inférieure de cellesqui
peuvent
être émises sous un certainpotentiel
F,
correspondant
à la courbe de la
figure 1.
’
0 n en déduit h par
’
vo étant la
fréquence correspondant
à-, ,o
Ini-méme est évalué au moyen.de la mesure de par la formule
( 1 );
cette formule contient la42
indirecte des raisonnements
qui
ont conduitMM. Bragg
à l’évaluation distances réticulaires.En S01l11l1e. la mesure de lz repose sur celles de a et de 1" que les
con-ditions de fournissent directement. et sur la connaissance des
constantes /.
espacement
réticulaire dans le cristalemployé,
et c,charge
élémentaire de l’électron.
0n
peut
aussi fixerte spectrometre
sur unangle
déterminecorrespon-dant à une certaine
longueur
d’ondeet,
en faisant varier la chute depotentiel
du tube, tracer une courbereprésentant
les intensités de cettelongueur
d’onde en fonction de on obtient ainsi unecourbe que
1 onpeut appeler
isochromatique,
lafigure
2représente
un certain nombre de telles courbescorrespondant
à sixlongueurs
d’onde différentes.Fig. 1.
5. Duane et Hunt
Rev.,
1915-2,
p.166)
ont décrit descxpé-riences tendant à évaluer la
longueur
d’onde minimum émise souspotentiel
constant
(batterie
d’accumulateurs)
par un tubeCoolidge
entre 25 000 et i19 000 volts, et ils ont obtenu pour Il une valeur moyenneégale
à6,37
1 0-27
erg-seconde.
...Rutherford
1915-2,
p.339)
s’estattaqué
à la mêmequestion, spécialement
pour les tensions très élevées(machine statique
jus-qu’à
175 000 mais il évaluait les X, c’est-à-dire enextrapolant
une loid’absorption
à travers leplomb,
cequi
devait fausser ses résultatsparce que,
précisément,
leplomb possède
une banded’absorption
débu-tant it :
dans la
région
étudiée.Il avait cru
pouvoir
conclure à une déviationsystématique
de la loi de-
Planck vers 1es
fréquences
trèsélevées.
Ruther-i’ord et montre que la loi de Planck
s’ai>i>liiiie
bien exactement entre 24000 volts et 100 000 e[ que la banded’absorption
rendait compte
des résultats de Buthcrford.Ledoux-Lebard et DauY,illier ont
également étudie, par enregistrement
photographique
au cristal tournant. le début duspectre
continu anticathode detungstène
(~B /~. ~~v//. ~S’r.. 1916).’
Bta-kc el Duane p. 621) mesuras
de sur la valeur cle h en effectuant
tées par la
largeur
des fentes, lapénétration
des rayons dans le cristal. leurs mesures ontporté
des lellsioll:-; dp à 12000 volts et leurs conclusious pour la -B-aleiir de li estwi>g-s>oii1> :
ilsque le
procédé
des rayons X est leplus précis
de ceuxqui
penneHetd
d’atteindre la constante de Planck.
Wagner
(1er 1918. «->1. 1>i’ll. p.~)
a faitégaie-ment une série 4e mesures pour des tensions basses entre 4 600 et. 10 000 volts
(domaine
oit les tensions sont faciles il mesurer) il trouve Il =1 0-2~
erg-seconde.
’
Eufin
Birge
1919-2. p. 361) a discuté trèscoiiiplèlemeiil
1rapproximation
fournie par les différentes méthodesqui
ontpermis
d’atteindre la valeur de
A;
il pense que cettequantité
est actuellemeutconnue avec une erreur
qui
nedépasse
pas0,04
pour 100. en donnant comme valeur laplus probable :
.
en admettant pour c.
4:,774
>1 0 - 1° unitééleckroslali jue :
lacharge
atomique
e est l’eleme!it, lcplus
ineertam du calcul de fiquand
on estime celle dermèrequantité
par la relation :(’t v sont mesures Üil’eclellH:nt.
Enfin il es[ de iioter que la lhéorie de Bohl’ ét,,tl)lit une
relaHon entre la vatcm’ de /1 et celte de la coiistaiite fondamentale déduite par