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L'amour, loi de la vie

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Academic year: 2022

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L'amour, loi de la vie

Roman sentimental inédit par WILLIE COBB

Sont réservés tous droits de traduction, d'adaptation, de mise au théâtre et au cinématographe.

P. R. n° 694.

CHAPITRE PREMIER LE DÉPIT AMOUREUX

Le gentil bourg de Longjumeau, à quelques kilo- mètres de Paris, présentait, ce jour-là, une anima- tion inaccoutumée.

Sur la route venant de Paris, c'était un tapage assourdissant de klaxons. Une véritable foule de voitures avançaient, se doublant les unes les autres, provoquant les protestations des automobilistes qui voulaient retourner vers la capitale et à qui il deve- nait impossible de tenir leur droite. On se rensei- gnait auprès des gens du pays : — Qu'est-ce qui se passe donc, aujourd'hui, à Longjumeau ?

Tous les habitants ou presque étaient dehors par ce beau temps de fin mai. Ceux qui n'étaient pas sor- tis étaient sur leur porte. On répondait

— C'est parce qu'il y a un mariage... Mlle Moni- que Valleray épouse M. Marot...

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— Et qu'est-ce que c'est que M. Marot? conti- nuaient les curieux.

— Vous ne le connaissez pas ? Il a une belle pro- priété par ici. C'est comme cela qu'il a connu Mlle Monique. C'est un ancien industriel, très riche...

On ne peut jamais prononcer de telles paroles sans voir, dans les yeux de ceux à qui l'on s'adresse, une petite lueur d'envie. C'est si naturel, hélas! Lorsque c'était une . femme, elle demandait :

— Elle est donc bien jolie, cette Monique?

— Je crois bien, répondait-on d'un air convaincu.

Et le plus beau, c'est qu'elle, elle n'a pas un sou.

— Et lui, ce M. Marot, est-il bien?

— Heu... Heu... Oui, sans doute... Mais il a soixante- dix ans passés...

Jamais la ravissante petite place de l'église n'avait connu une telle splendeur. Un somptueux tapis la parcourait d'un bout à l'autre pour aboutir au por- che. Celui-ci disparaissait presque sous une avalan- che de plantes vertes et de fleurs blanches, des roses à profusion, des lys, des œillets... Une assez jolie auto venait de s'arrêter à l'angle de la place. Deux jeunes gens en descendirent. L'un était un garçon un peu rond, de figure géné- ralement gaie mais qui, pour l'instant, paraissait pro- digieusement ennuyé. Visiblement, il s'inquiétait beaucoup de son compagnon. Celui-ci était très diffé- rent de lui. C'était un grand jeune homme brun et pâle, le front barré par une mèche du genre fatal, extrêmement élégant dans son smoking que décou- vrait un léger pardessus ouvert. — Pas de bêtises, hein, Daniel?

Le jeune brun haussait les épaules :

— Quelle bêtise veux-tu que je fasse, crétin? Que je me précipite au-devant des mariés? Que je m'écrie : « J'aimais cette femme! On me l'a prise » ?

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— Non. Je l'espère, du moins. Mais avoue que tu as du chagrin...

Daniel Jonqueray serra les dents :

— Du chagrin? Si tu veux. Je suis, surtout, hor- riblement vexé et furieux. Quand je pense...

— Que veux-tu? Quand on fait une folie, on la paye.

— Une folie? Tu es bon, toi. Que veux-tu? Cette petite Sonia Algerlof était ravissante. Je me suis laissé aller à la courtiser. Elle ne m'a pas été cruelle, je suis devenu son amant. Oui, j'avoue, là! Pouvais-je supposer...

— Que le hasard l'apprendrait à Mlle Monique?

— Non, mais qu'elle s'en formaliserait. Quel est le garçon qui n'a pas une maîtresse? J'aurais rompu avant mon mariage, naturellement...

— Mais Monique ne l'a pas entendu de cette oreille.

Daniel resta pensif, un instant. Un regret passait dans ses yeux :

— Je n'aurais jamais cru qu'une jeune fille, en 1938 pût être aussi romanesque. Elle m'a déclaré qu'elle ne me pardonnerait pas ma trahison! Ma trahison! Je te demande un peu si c'est raisonna- ble? Non, vois-tu, tout cela, c'est de la comédie. En vérité, elle ne me trouvait pas assez riche. Sinon, aurait-elle accepté d'épouser mon vieil imbécile d'oncle?

L'ami serra le bras de Daniel :

— Tais-toi, voyons... Si on t'entendait?

— Qu'on entende, cela m'est égal. Je trouve cela révoltant.

— Oui, naturellement. Une jeune fille belle comme une fleur, une fille de vingt ans, épouser un vieil- lard.

— Oui, c'est révoltant... Mais il y a une chose qui me révolte encore plus que cette pensée-là...

Daniel Jonqueray fronça les sourcils. Son visage

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L'amoureux tendit les bras vers la jeune femme :

— Monique... Monique, pourrez-vous me pardon- ner de vous avoir soupçonnée?

— Oui, puisque je viens vous soigner, Germain. Daniel, Raymonde avaient glissé hors de la pièce.

Monique vint s'asseoir près de la couche où Ger- main reposait et où il l'avait appelée si ardemment.

Il posa sa tête sur l'épaule de celle qu'il aimait. Un grand silence régna. Enfin le blessé murmura : — Ma fiancée...

— Oui, Germain, pour toujours... Il semblait à Monique entendre, autour d'elle, le battement d'une grande aile, et elle pensait : — Enfin... Enfin, c'est l'Amour qui vient...

FIN

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Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

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