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DE LA DÉMOCRATIE EN AMÉRIQUE

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Academic year: 2022

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P R O F I L Collection dirigée par Georges Décote

D'UNE ŒUVRE

SCIENCES HUMAINES

DE LA

DÉMOCRATIE EN AMÉRIQUE

TOCQUEVILLE

par Claude PO LIN Agrégé de philosophie, Maître-assistant à l'Université de Paris-Sorbonne.

HATIER

59, Bd RASPAIL - PARIS 6e

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© HATIER, 8, rue d'Assas, Paris 6e 1973 Toute représentation, traduction, adaptation ou reproduction, même partielle, par tous procédés, en tous pays, faite sans autorisation préalable est illicite et exposerait le contrevenant à des poursuites judiciaires. Réf. : loi du 11 mars 1957.

ISBN 2-21 8-02249-X

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Nota : Les références des textes renvoient au tome I des Œuvres complètes (De la démocratie en Amérique, 2 vol., désignés I et II, Gallimard, Paris, 1951).

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Tocqueville et son temps

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LA JEUNESSE

Alexis Clerel de Tocqueville naquit le 29 juillet 1805 à Paris.

Par sa famille paternelle il appartenait à la vieille noblesse du Cotentin. Il évoquera lui-même non sans fierté ce lointain et prestigieux ancêtre qui aurait traversé la Manche pour se battre avec Guillaume le Conquérant à Hastings. Sa mère était la petite-fille de Malesherbes qui, après avoir défendu Louis XVI devant la Conven- tion, mourut sur l'échafaud avec sa fille et son gendre;

elle-même ainsi que son mari, emprisonnés, ne furent sauvés que par le 9 Thermidor.

Une illustre famille donc et que le jeune Alexis ne dut pas entendre parler de la Révolution avec indul- gence... Davantage : une famille d'ultras le père, Hervé de Tocqueville, préfet, sera nommé sous la Restauration à la tête de départements importants : Maine-et-Loire, Côte-d'Or, Moselle, Seine-et-Oise.

Charles X qui l'appréciait le nomma Pair de France, mais Louis-Philippe le rendit à la vie privée avec ceux qu'il estimait trop liés au précédent règne.

Sur l 'enfance d'Alexis peu de choses : on a quelques raisons de penser cependant qu'elle fut tranquille, fort chrétienne, assez indépendante, entourée de soins et

1. On appelait « ultras » sous la Restauration les partisans intransigeants de la royauté absolue et de l'Ancien Régime en général.

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d'affection. « Il était plus gâté à Verneuil que je ne l'avais été à Combourg » note Chateaubriand de passage dans la propriété des Tocqueville.

Cette origine aristocratique, une éducation dans la haine de la Révolution, une formation religieuse donnée notamment par un prêtre qui sut gagner l'affection et la confiance du jeune Alexis et de ses deux frères, une habitude puis un goût de vivre dans une assez grande liberté, tout cela résonnera dans bien des thèmes ultérieurs de la pensée de Tocqueville.

Il suivit ensuite son père dans quelques-uns de ses postes, notamment à Metz quand il était préfet de la Moselle, et il y termina ses études secondaires qui avaient été solides et même brillantes. Il fit son Droit puis se rendit en Sicile d'où il ramena quantités d'obser- vations qui laissaient déjà entrevoir ce que seront son talent et sa méthode; en 1827, le 5 avril, il est nommé juge à Versailles où son père est maintenant préfet.

C'est là qu'il rencontra un jeune substitut, Gustave de Beaumont, avec lequel il se lie d'une amitié durable.

Il convient de souligner que le régime qui va s'effon- drer trois ans plus tard, quels qu'aient été ses défauts, et notamment quelque peu libéral qu'il nous paraisse au- jourd'hui, n'a pas, loin de là, été condamné par le jeune Tocqueville. « J'avais passé les plus belles années de ma jeunesse au milieu d'une société qui semblait redevenir prospère et grande en redevenant libre; j'y avais conçu l'idée d'une liberté modérée, régulière, contenue par les croyances, les mœurs et les lois. Les charmes de cette liberté m'avaient touché : elle était devenue la passion de toute ma vie. »

Quelle était la France de la Restauration?

A Paris, une vie cloisonnée et par quartiers : la vieille noblesse émigrée a retrouvé ses vastes et beaux hôtels, elle ne fréquente guère la noblesse d'empire, qui elle- même n'a de rapports qu'avec quelques éléments de la haute bourgeoisie. Ce n'est pas encore l'âge d'or de cette bourgeoisie mais dans son ensemble, propriétaires, artisans, commerçants, fonctionnaires, chacun cherche à s'élever patiemment, laborieusement. La qualité d'élec-

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teur sous ce régime censitaire, celle de garde national sont des étapes de l'ascension sociale. Pour l'essentiel cependant, la nation est rurale. Les paysans vivent comme par le passé : la terre les retient, ils cultivent suivant les plus anciennes méthodes, respectent le sei- gneur et subissent l'influence de quelques notables, le curé, le régisseur, de gros commerçants. Le Rouge et le Noir montre de façon fort exacte combien Julien Sorel doit compter avec leur influence. Quant aux ouvriers, ils sont encore peu nombreux, ils restent, à l'exception des Compagnons, très isolés et soumis à l'arbitraire de l'employeur. Leurs conditions de vie sont atroces, mais ignorées. Il n'y a pas sous la Restauration de

« problème ouvrier ».

Rappelons enfin que le système politique est celui de la Charte (acte en vertu duquel certaines libertés fon- damentales ont été garanties au peuple par le Roi), que Charles X interprétera avec plus d'autorité que Louis XVIII. La tendance au libéralisme ou à l'abso- lutisme ne suscite d'intérêt que parmi la petite élite parisienne qui lit la presse. Le cens électoral (trois cents francs d'impôts directs) crée un « pays légal » d'environ cent mille habitants, dont un sur cinq (mille francs d'impôts directs) est éligible.

Telle est la société française jusqu'en 1830. En substance, ses travaux et ses jours sont ceux de l'Ancien Régime, même si le fondement juridique des rapports sociaux a changé.

VOYAGE EN AMÉRIQUE : la maturation de la doctrine Tocqueville, magistrat, prêtera serment à la monarchie de Juillet sans enthousiasme : « J'avais ressenti jusqu'à la fin pour Charles X un reste d'affection héréditaire, mais un roi tombait pour avoir violé des droits qui

1. Le cens électoral était la somme d'impôts qu'il fallait payer pour pouvoir être électeur; la garde nationale, sorte de milice qui avait la charge du main- tien de l'ordre en cas de troubles sociaux, n'était composée que de contri- buables capables de payer leur équipement.

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m'étaient chers. » C'est à ce moment que l'idée d'un voyage en Amérique avec son ami Beaumont lui vint : ses réticences devant le nouveau régime, la désappro- bation encore vive de sa famille et de ses amis intimes devant l'adhésion que traduisait ce serment prêté, la volonté de voir sur place comment fonctionnait une démocratie, l'idée que peut-être une publication « détail- lée et aussi scientifique que possible » servirait une éventuelle carrière politique, toutes ces motivations - mais suivant quelles proportions exactes? - expliquent sa demande de congé. Officiellement elle était fondée sur le désir bien légitime chez deux magistrats de se docu- menter sur l'administration des prisons. Tocqueville et Gustave de Beaumont, après avoir obtenu l'autorisation du ministre de l'Intérieur, Montalivet, s'embarquent en avril 1831 pour les États-Unis. Ils y restèrent un an et, s'ils rencontrèrent les autorités auprès desquelles ils purent recueillir les informations nécessaires à leur enquête, leur curiosité leur fit approcher et interroger toutes sortes d'hommes, depuis les Américains ano- nymes représentant les différents milieux, jusqu 'aux politiciens importants. Les deux amis furent même reçus à la Maison-Blanche par le Président Andrew Jackson.

Leurs observations valent aussi par l'étendue de leurs pérégrinations; si leur expérience principale eut lieu en Nouvelle-Angleterre, ils visitèrent les grands lacs et le Canada, l'Ohio et le Tennessee et Charleston.

Ils se rendirent à Washington pour étudier sur place le mécanisme du Gouvernement F é d é r a l Tocqueville racontera dans une lettre une chevauchée de deux semaines à travers les solitudes entourant alors le lac Michigan.

En mars 1832, à leur retour en France, où Tocqueville a ramené une santé compromise, les deux amis rappor- tent donc bien plus que ce rapport sur les prisons qui devait paraître sous le titre « Du système pénitentiaire aux États-Unis et son application en France » et fut 1. Gouvernement de l'ensemble des États réunis en une Union, par opposi- tion au gouvernement de chaque État en particulier.

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COLLECTION PROFIL D'UNE ŒUVRE Parus :

12 titres en préparation Série littéraire Parus :

10 titres en préparation

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