ARMOIRIES DE LA VILLE D'ALBI
«De Queule a une tour crénelée de quatre pièces d'argent, maçonnée de sable, ouverte de deux portes du champ, les herses levées d'ar- gent, supportant un léopard d'or, une patte po- sée sur chacun des quatre créneaux, le tout brochant sur une croix épiscopale d'or posée en pal, adextrée d'un soleil, de même et senes- trée d'une lune en décours d'argent ».
Le bâton épiscopal évoque la juridiction reli- gieuse. Le lion juché sur les créneaux de la tour, symbolise le pouvoir seigneurial et pro- tège la ville.
(Note de l'auteur)
P l a n d e l a v i l l e d ' A l b i e n 1 7 7 1 . (Bibliothèque Municipale d'Albi - Photo S.A.E.P.)
A L B I
TARN (81)
André BILLOUX
Editions S.A.E.P. COLMAR-INGERSHEIM
DECOUVRIR ALBI
La plupart des touristes qui visitent le Chef-lieu Tarnais s'y ren- dent pour voir la Cathédrale et le Château Féodal qui dressent leur haute masse au-dessus des rives du Tarn. Mais la découverte d'Albi ne se limite pas là. Une partie de ce qui rend la ville attrac- tive et lui confère un cachet particulier n'est pas suffisamment ap- parent pour que le visiteur s'en rende compte d'un simple coup d'œil. Aussi, l'inviterons-nous à prolonger son séjour et à venir avec nous.
Il s'émerveillera bientôt de trouver, à côté de ce grand ensemble architectural tout de briques, des trésors artistiques et le charme d'une ville calme, agrémentée d'espaces verts et fleuris où il pourra flâner en toute quiétude.
Monuments, vestiges, hôtels particuliers où s'allient avec bon- heur les apports de plusieurs époques: style roman et gothique, simplicité intelligente et sobre des œuvres de la Renaissance lui rappelleront une vieille et parfois dramatique histoire.
Albi, ville accueillante, est une «vitrine de l'Art ». Et, comme telle, elle ne se décrit pas, elle se découvre. C'est la joie que je sou- haite à ceux que la lecture de cet ouvrage - qui ne se prétend pas exhaustif mais simple invitation au voyage - aura convaincus.
L a G r a n d e p l a c e d'Alby, d ' a p r è s une l i t h o g r a p h i e ( 1 8 3 3 ) . (Dessin E.H. Cordier)
CHAPITRE I
A P E R Ç U H I S T O R I Q U E
ALBI LA RUTHENE
Albi : petite poussière tombée a v a n t la conquête romaine, au cen- tre d'une terre âprement convoitée et souvent envahie. C'est, alors, une b o u r g a d e gauloise juchée sur un puy, bordée de falaises. Elle est bien petite, cette Albiga dont le nom n ' a p p a r a î t r a pour la pre- mière fois q u ' a u début du V siècle, dans un texte de Saint-Paulin de Nole, cité p a r Grégoire de Tours : quelques cabanes, construites sur une plate-forme triangulaire. Et p o u r t a n t , c'est déjà une ville assez importante p o u r servir de chef-lieu à une b r a n c h e de la fa- mille ethnique des Ruthènes.
Les Ruthènes habitaient le bassin central du Tarn, deux siècles a v a n t J.-C. A l'époque où les tribus gauloises s'unirent devant le d a n g e r romain, elles se groupèrent en deux confédérations : celle des Eduens, qui avaient p o u r capitale Bribacte - a u j o u r d ' h u i Autun -, et celle des Arvernes, qui avaient pour capitale Gergovie, près de Clermont-Ferrand. Les Ruthènes occupaient alors le sud de la Confédération des Arvernes. C'est probablement le dieu Ruth qui leur a donné son nom, comme le J u p i t e r gaulois, le Taronis, a donné le sien au Tarn. L'Albi primitive des Ruthènes, c'est le Cas- telviel, sur la rive gauche du Tarn.
Achevé d'imprimer sur les presses de la S.A.E.P. Colmar-Ingersheim
le 23 novembre 1977 Dépôt légal 4 trim. 1977
n° 727
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