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L’aménagement des conditions de vie au travail des éleveurs. Proposition d’un cadre d’analyse des relations entre rapport subjectif et organisation du travail en élevage et étude de cas chez les éleveurs pluriactifs

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Academic year: 2021

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éleveurs. Proposition d’un cadre d’analyse des relations entre rapport subjectif et organisation du travail en

élevage et étude de cas chez les éleveurs pluriactifs

Cecile Fiorelli

To cite this version:

Cecile Fiorelli. L’aménagement des conditions de vie au travail des éleveurs. Proposition d’un cadre d’analyse des relations entre rapport subjectif et organisation du travail en élevage et étude de cas chez les éleveurs pluriactifs. Milieux et Changements globaux. AgroParisTech, 2012. Français. �tel- 02819915�

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INRA

UMR Métafort AgroParisTech-Cemagref-Inra-VetAgroSup  

                   

L’aménagement des conditions de vie au travail des éleveurs

Proposition d’un cadre d’analyse des relations

entre rapport subjectif et organisation du travail en élevage et étude de cas chez les éleveurs pluriactifs

T H È S E

pour obtenir le grade de docteur délivré par

L’Institut des Sciences et Industries du Vivant et de l’Environnement (AgroParisTech) Spécialité : Zootechnie des Systèmes d’Elevage

présentée et soutenue publiquement par

Cécile FIORELLI

le 2 novembre 2010

Directeur de thèse : Benoit DEDIEU Co-Directrice de thèse : Jocelyne PORCHER Co-encadrement de la thèse : Jean LOSSOUARN Jury

M. Jean LOSSOUARN, Professeur, AgroParisTech Président de jury M. Bernard HUBERT, Directeur de Recherche, Inra Rapporteur Mme Denise VAN DAM, Chargée d'enseignement, FUNDP Namur Rapporteur M. Patrick MUNDLER, Enseignant-Chercheur, ISARA Examinateur Mme Alice BARTHEZ, Chargée de Recherche honoraire, Inra Examinateur Mme Jocelyne PORCHER, Chargée de Recherche, Inra Examinateur M. Benoit DEDIEU, Directeur de Recherche, Inra Examinateur

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INRA

UMR Métafort AgroParisTech-Cemagref-Inra-VetAgroSup  

                   

présentée et soutenue publiquement par

Cécile FIORELLI

le 2 novembre 2010

L’aménagement des conditions de vie au travail des éleveurs

Proposition d’un cadre d’analyse des relations

entre rapport subjectif et organisation du travail en élevage et étude de cas chez les éleveurs pluriactifs

Doctorat ParisTech

T H È S E

pour obtenir le grade de docteur délivré par

L’Institut des Sciences et Industries du Vivant et de l’Environnement

(AgroParisTech)

Spécialité : Zootechnie des Systèmes d’Elevage

Directeur de thèse : Benoit DEDIEU Co-Directrice de thèse : Jocelyne PORCHER Co-encadrement de la thèse : Jean LOSSOUARN Jury

M. Jean LOSSOUARN, Professeur, AgroParisTech Président de jury M. Bernard HUBERT, Directeur de Recherche, Inra Rapporteur Mme Denise VAN DAM, Chargée d'enseignement, FUNDP Namur Rapporteur M. Patrick MUNDLER, Enseignant-Chercheur, ISARA Examinateur Mme Alice BARTHEZ, Chargée de Recherche honoraire, Inra Examinateur Mme Jocelyne PORCHER, Chargée de Recherche, Inra Examinateur M. Benoit DEDIEU, Directeur de Recherche, Inra Examinateur

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Remerciements

Mes remerciements les plus sincères et chaleureux à :

Tous les éleveurs que j’ai rencontrés, et particulièrement, André, Béatrice, Frédéric, Elisabeth, Georges, Gilbert, Jérôme, Lucien, Marie-Françoise, Philippe, et Robert, pour le partage de leurs expériences de travail,

Benoît Dedieu, qui m’a initiée à la zootechnie des systèmes d’élevage et qui m’a accompagnée patiemment dans mes réflexions, en me laissant la liberté des détours notamment du côté des sciences sociales, pour son enthousiasme et ses encouragements,

Jocelyne Porcher, pour ses travaux et ses critiques qui ont nourri ma réflexion, son exigence intellectuelle, sa passion communicative de la lecture, son humour, et la découverte du Vélib,

Denise Van Dam, Alice Barthez, Bernard Hubert, Patrick Mundler pour avoir accepté de faire partie de mon jury,

Jean-Yves Pailleux, pour sa collaboration, la richesse des échanges, son attention et sa confiance, Véronique Soriano, dont les travaux m’ont inspirée, qui m’a donné envie d’écouter autrement les éleveurs et qui m’a appris à le faire,

Tous les membres d’Intersama, et particulièrement Pierre et Hélène, pour les débats passionnants à propos de la pluriactivité, du travail, de l’accompagnement des agriculteurs, et pour la bonne humeur, la convivialité et l’amitié,

Bernadette Leclerc, Patrick Steyaert et Laurent Hazard, pour l’invention et l’animation des Journées des Doctorants du SAD, qui m’ont aidée à cheminer avec plus de clairvoyance et de confiance,

Gabriel Laignel, pour sa collaboration sympathique,

Sandrine Lagoutte, pour la mise en forme de ce document, dans la bonne humeur,

Christine Molé, Sabine Rossi, Josiane Chaucot, Françoise Barré, Colette Cadiou, Béatrice Davi, les documentalistes de l’UMR Métafort, pour les recherches bibliographiques, les livres, les articles, Josiane Voisin, pour les discussions et le partage d’expériences à propos de l’accompagnement des éleveurs,

Gérard Servière, Jean-Marie Mouchard, Lucien Conte, François Madeuf, pour leur intérêt vis-à-vis de ma recherche,

Anne Mathieu, pour le partage d’expérience, les relectures et le soutien en fin de parcours,

Tous les membres du noyau dur des « ex TSE », Jean-Yves, Nathalie, Marie-Angelina, Benoît, Sylvie, Stéphane, Claudine, et les derniers arrivés, Lucie et Xavier, pour le partage du meilleur et du pire au quotidien….

Tous mes amis et ma famille, pour leurs encouragements sans fins,

Rainer, pour son soutien inconditionnel, sans qui je n’aurais jamais trouvé la volonté de finir.

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Sommaire

Introduction ... 17

Chapitre 1 - Aménagement des conditions de travail en agriculture : enjeux sociaux et scientifiques Première partie Divergences à propos de l’amélioration des conditions de travail en élevage : conditions de travail vivables ou conditions de travail propices à l’accroissement de la subjectivité ? Introduction ... 23

1. L’hémorragie démographique agricole : constats et enjeux ; travail et revenus en cause ... 23

1.1. Constats : diminution du nombre d’exploitations et d’actifs agricoles et augmentation de la quantité de travail... 23

1.2. Augmentation des cessations précoces d’activité et déficit d’installation : les filières ont peur pour leur approvisionnement et mettent en cause les problèmes de revenu et de durée du travail... 24

1.3. Hiatus entre la réalité de l’hémorragie démographique en agriculture, la reconnaissance politique de la fonction de cohésion économique et sociale de l’agriculture et la loi de modernisation agricole de 2010 ... 25

2. Rationalisation économique du travail en agriculture : un héritage de la modernisation agricole toujours d’actualité ... 27

2.1. Modernisation et parité économique et sociale : transformation du travail agricole27 2.2. Les contradictions entre la parité économique et la parité sociale : conséquences sur le travail, les conditions de travail et la qualité de vie ... 28

2.3. En 1984 : la fin des modèles et une agriculture viable et vivable... 30

2.4. Aujourd’hui : toujours une focalisation sur la durée du travail et sur les équipements ... 31

2.5. « Nouveaux » conseillers, nouveau « conseil », nouvelle façon de voir le travail ? 34 3. La pluriactivité = un modèle discriminé qui a résisté à la restructuration ... 37

3.1. Retour sur l’exclusion de la combinaison d’activités par la Profession... 37

3.2. En 2000 : 20% de chefs d’exploitation pluriactifs en France ... 38

3.3. Que s’est-il passé entre les années 60 et aujourd’hui ? ... 39

3.4. La pluriactivité : un modèle de résistance au modèle productiviste ?... 40

4. Concilier viabilité et vivabilité : un slogan qui cache la dimension humaine du travail ... 40

4.1. Crise des vocations et augmentation des installations hors-cadre familial : ... paradoxe ? ... 41

4.2. Pérennité des exploitations agricoles et maîtrise de la charge de travail : ... paradoxes, importance de l’éthique de métier... 41

4.3. Vivabilité et durabilité : la productivité du travail comme valeur ?... 42

4.4. Monolithisme des expressions des problèmes de conditions de travail en agriculture et diversité des rapports au temps et à l’organisation du travail ... 43

4.5. Spécificités du travail en agriculture : rapport à la vie, éthique, rapport au temps .. 44

(7)

4.6. Souffrances liées aux réorganisations qui ne tiennent pas compte du réel

du travail en agriculture... 45

4.7. « Peut-on aimer ce travail ainsi organisé ? »... 46

4.8. Prendre le risque de l’aliénation ou défendre la place de la subjectivité dans le travail ?... 47

Conclusion... 49

Deuxième partie Analyser l’organisation du travail en élevage : De la caractérisation de l’articulation de la conduite technique, de la main-d’œuvre, et des équipements à l’aménagement des conditions de vie au travail Introduction ... 50

1. Améliorer les techniques pour optimiser le facteur de production « travail » ... 50

2. Caractériser et évaluer la durée du travail et la flexibilité de l’organisation du travail en élevage pour maîtriser la durée du travail et avoir du temps de non travail ... 51

3. Mettre en évidence les dimensions affectives et morales du travail en élevage pour améliorer les conditions de vie au travail en élevage... 53

4. Le problème : une vision éclatée du travail en élevage ... 55

5. Expression de mon projet de thèse... 57

Conclusion... 58

Chapitre 2 - Pourquoi étudier les conditions de vie au travail des éleveurs pluriactifs ? Un argumentaire construit au fil de la recherche Introduction ... 59

1. Historique de ma recherche... 59

1.1. La pluriactivité, au cœur d’enjeux de développement socio-économique des territoires ruraux... 59

1.2. Des interrogations sur les conditions de sa mise en œuvre, notamment en élevage 60 1.3. Un intérêt de la part d’acteurs locaux en Auvergne et en particulier des acteurs du secteur ovin ... 61

1.4. De la première question à la problématique de cette thèse ... 62

2. Une revue de la littérature sur la pluriactivité en agriculture rendue difficile par l’évolution des termes au cours des époques ... 63

2.1. La notion de pluriactivité, un néologisme récent ... 63

2.2. Une littérature internationale abondante ... 65

3. Une littérature dominée par les sciences sociales qui étudient le phénomène en tant qu’écart à la norme et absence d’études sur le fonctionnement technique des exploitations agricoles dans des situations de pluriactivité ... 67

4. Les éleveurs pluriactifs : des situations privilégiées d’observation de l’aménagement des conditions de vie au travail en élevage ... 69

4.1. Des contraintes d’organisation du travail a priori exacerbées... 69

4.1.1. Une durée importante de travail et une disponibilité limitante ... 70

4.1.2. La complexité de l’articulation des rythmes ... 71

4.1.3. Une charge mentale importante... 73

(8)

4.2. Articuler de manière satisfaisante production et rapport subjectif au travail

grâce à… ... 74

4.2.1. la mobilisation d’une main-d’œuvre importante... 74

4.2.2. une sécurité économique ... 75

4.2.3. des motivations non économiques pour l’activité agricole ... 76

4.2.4. l’écart vis-à-vis du processus de modernisation ?... 76

5. Etat de lieux de la pluriactivité en élevage en Auvergne ... 78

5.1. Choix de la production ovine pour mener ma recherche ... 79

5.2. Choix du Puy de Dôme ... 80

Conclusion... 81

Chapitre 3 - Présentation de la démarche en 2 étapes : cadres théoriques, questions de recherche, hypothèses et dispositifs Introduction ... 83

1. Les approches du fonctionnement technique et de l’organisation du travail développées par la zootechnie des systèmes d’élevage ... 84

1.1. Analyser le fonctionnement d’un système d’élevage du point de vue de l’élaboration de la production : les approches « éleveur pilote technico- économique » permettent d’analyser la dimension productive du travail... 85

1.1.1. Le postulat de cohérence technico-économique... 85

1.1.2. Le système famille-exploitation et l’importance de connaître les objectifs de la famille vis-à-vis de l’exploitation ... 86

1.1.3. Projet, objectif, principe d’action, stratégie de production, « opportunité ou raison » des pratiques, logique de production... 87

1.1.4. Fonctionnement de système d’élevage : étude des combinaisons de pratiques ... 88

1.2. Analyser le fonctionnement d’un système d’élevage du point de vue de l’organisation du travail : les approches « éleveur travailleur-organisateur » permettent d’intégrer les travailleurs et la dimension temporelle du travail... 91

1.2.1. Les pratiques analysées comme des tâches et caractérisées par le « qui », « quand », « pendant combien de temps » ... 91

1.2.2. Deux approches de l’organisation du travail... 93

1.2.2.1. Quantifier la durée du travail et caractériser la complexité des modalités d’associations entre tâches et travailleurs ... 93

1.2.2.2. L’organisation du travail vue comme la combinaison de 3 leviers ... 95

1.2.3. L’éleveur devient un « pilote de l’organisation du travail ; les postulats de rationalité technico-économique et de cohérence sont inchangés... 98

1.2.4. Objet d’observation : l’activité d’élevage, l’exploitation, le système d’activités du ménage... 99

1.2.5. Le temps ... 99

1.2.6. Pivot / levier ... 99

2. Analyser les relations entre travail et subjectivité : « travail vivant », rapport subjectif au travail et conditions de vie au travail ... 100

2.1. Qu’est-ce que le travailler, le travail vivant ? ... 101

2.2. La subjectivité comme capacité à s’éprouver vivant ... 102

2.3. Corps subjectif, reconnaissance, accomplissement de soi, rationalité subjective.. 104

2.4. La part affective et communicationnelle du travail en élevage et les conditions

de vie au travail ... 106

(9)

3. Cadre théorique, questions de recherche et hypothèses, dispositif, étape par étape. 108

3.1. Démarche globale... 108

3.2. Première étape ... 109

3.3. Seconde étape... 111

Chapitre 4 - 1

ère

étape (exploratoire) : Caractérisation de la diversité des stratégies d’élevage des éleveurs pluriactifs Introduction ... 115

1. Rappel du cadre théorique d’analyse et des hypothèses spécifiques ... 115

2. Echantillonnage ... 116

2.1. Couvrir une gamme de tailles de troupeau... 117

2.2. Durée et rythme des activités extérieures à l’exploitation ... 117

2.3. Diversité des modalités de commercialisation ... 117

2.4. Caractéristiques de l’échantillon ... 118

3. L’enquête ... 120

3.1. Le contenu ... 120

3.2. La réalisation ... 121

4. L’analyse des données ... 121

4.1. Construction d’une typologie à partir de la méthode des grilles-répertoires ... 121

4.2. Description des 6 attributs... 122

4.2.1. L’attribut « chronologie des activités » (CHRO) ... 122

4.2.2. L’attribut « dynamique de l’activité agricole » (DYN)... 123

4.2.3. L’attribut « attentes de revenu agricole » (REV) ... 123

4.2.4. L’attribut « logique de production » (PROD) ... 123

4.2.5. L’attribut « contribution des membres adultes du ménage au travail agricole et aux activités extérieures » (MEN)... 124

4.2.6. L’attribut « logique d’organisation du travail » (TRAV)... 124

4.2.7. Résumé des attributs et de leurs modalités, fréquence des modalités... 127

4.3. Evaluation de la performance du troupeau ovin... 128

4.4. Analyse des correspondances multiples : identification des axes de différenciation des stratégies... 128

4.5. Construction des types de stratégie à partir de la méthode graphique de Bertin ... 128

5. Axes de différenciation des stratégies d’élevage ... 128

6. Typologie des stratégies d’élevage ... 130

6.1. « Le troupeau conduit comme l’amortisseur du système d’activités » ... 130

6.2. « Le troupeau conduit dans l’état d’esprit du modèle technique local visant une forte productivité» ... 131

6.3. « Le troupeau conduit avec passion et ambition technique »... 131

6.4. « Le troupeau conduit avec passion et compromis » ... 131

6.5. « Le troupeau conduit simplement, en famille »... 132

6.6. « Le troupeau conduit dans l’incertitude »... 132

7. Avec les attributs, les axes de différenciation et les types de stratégies, retour sur les hypothèses ... 133

7.1. Les objectifs de production ne sont pas toujours subordonnés aux objectifs

de revenu agricole, ce qui est structurant de l’organisation du travail, c’est la

combinaison des objectifs de production et de revenu agricole... 133

(10)

7.2. L’activité d’élevage est loin d’être systématiquement subordonnée

temporellement aux activités extérieures, et ceci indépendamment du fait que l’activité extérieure soit exercée à titre salarié et des attentes de revenu agricole134

7.3. Une combinaison de leviers mobilisés ... 136

7.4. Le dimensionnement de l’activité agricole ... 136

8. Conclusions & conséquences pour construire le cadre d’analyse de l’aménagement des conditions de vie au travail... 137

8.1. Histoire du passage de la première question à la question de recherche de cette thèse ... 137

8.2. La pluriactivité est un bon révélateur des relations entre organisation du travail, contraintes temporelles et rapport subjectif au travail ... 138

8.3. Les résultats de l’étude exploratoire qui vont guider la construction du cadre d’analyse... 139

Chapitre 5 - Construction du cadre d’analyse de l’aménagement des conditions de vie au travail en élevage Introduction ... 141

Chapitre 5.1 Méthode : les entretiens, supports, mise en œuvre, analyses Introduction ... 142

1. Pourquoi une étude de cas et un suivi thématique ? ... 142

2. Echantillonnage ... 143

2.1. Critères pour sélectionner une diversité de ménages suivis... 143

2.2. Présentation des ménages suivis et de leur système d’activités ... 144

3. L’entretien « Parlez-moi d’élevage » (février-mars 2006) ... 145

3.1. Pourquoi faire un entretien de type psychosociologique et accéder aux représentations sur l’élevage ? ... 145

3.1.1. Que sont les représentations ? ... 146

3.1.2. D’où viennent les représentations ? ... 146

3.2. Un entretien ouvert, non directif pour accéder aux représentations... 147

3.3. Analyse... 149

4. L’entretien « Conduite » (août-septembre 2006)... 151

4.1. Le contenu de l’entretien... 152

4.2. Les supports d’entretien ... 152

4.3. La réalisation ... 153

4.4. L’analyse ... 153

5. L’entretien « Organisation du travail » (mai 2007) ... 154

5.1. Contenu de l’entretien ... 154

5.2. Supports de l’entretien ... 154

5.3. La réalisation de l’entretien... 154

5.4. L’analyse ... 155

6. Les analyses transversales aux trois entretiens... 158

6.1. Le rapport aux temps, la gestion de l’articulation des temps, les contraintes temporelles ... 158

6.2. Les modalités de dimensionnement des activités et leur sens pour les éleveurs.... 160

(11)

6.3. Les relations entre modalité technique et modalité organisationnelle

des pratiques... 161

Chapitre 5.2 Caractériser le rapport subjectif au travail d’élevage comme une combinaison de cinq types de rationalités subjectives du travail Introduction ... 162

1. Qu’est-ce qu’apporte l’élevage ? ... 162

1.1. Les intérêts économiques vis-à-vis de l’élevage sont variés en terme de modalités et d’importance pour les pluriactifs suivis... 164

1.1.1. « Rentrer un peu d’argent » : un revenu complémentaire ou juste rentrer dans ses frais... 164

1.1.2. L’élevage comme moyen de capitaliser ... 165

1.1.3. Des attentes économiques différentes selon les productions ... 166

1.1.4. L’élevage rapporte un revenu insuffisant mais nécessaire... 166

1.2. L’élevage peut permettre d’investir, d’enrichir et d’affirmer son identité... 167

1.2.1. L’élevage : une raison d’être, de vivre, un but dans la vie,... 168

1.2.2. Se réaliser : l’élevage vocation, le rêve d’enfance ... 168

1.2.3. Le plaisir d’apprendre : « L’élevage c’est un métier qu’on apprend toute sa vie »... 169

1.2.4. Etre responsable et libre, décider, organiser son propre travail ... 170

1.2.5. Un travail reconnu... 171

1.2.6. S’inscrire dans une histoire familiale ... 171

1.2.7. Vivre et travailler où j’ai mes racines, l’attachement à la terre... 173

1.2.8. Un travail perçu comme varié ... 173

1.3. L’élevage peut permettre d’exprimer son affectivité avec les personnes et animaux, de se sentir « vraiment » vivant, de choisir des relations de travail ... 174

1.3.1. Avec les animaux ... 174

1.3.1.1. Le plaisir de la réciprocité, de l’échange, du contact ... 174

1.3.1.2. Des relations maternelles, familières, de l’attachement ... 175

1.3.1.3. Avoir un rapport à la vie particulier... 176

1.3.1.4. Des relations apaisantes ... 176

1.3.1.5. Avoir des bêtes : un besoin vital ... 176

1.3.2. Avec les gens... 177

1.3.2.1. L’ambiance des foires et des marchés... 177

1.3.2.2. La solidarité entre éleveurs de brebis... 177

1.3.2.3. Travailler ensemble = être ensemble, en famille... 178

1.3.3. Sans les gens... 178

1.4. L’élevage peut permettre d’investir ses habiletés, apporter le plaisir de la maîtrise technique ... 178

1.4.1. Plaisir de la maîtrise du processus de production sur le plan technique .... 179

1.4.2. Plaisir de la maîtrise de l’organisation ... 179

1.5. L’élevage peut permettre une mobilisation du corps qui fait du bien... 179

1.5.1. Le plaisir d’être dehors... 180

1.5.2. Le plaisir du contact avec les bêtes, de la manutention ... 180

1.5.3. Le travail d’élevage permet de rester en forme... 180

1.5.4. Travailler à son propre rythme ... 181

1.5.5. Le travail d’élevage permet de se reposer de l’autre travail ... 181

(12)

2. Pourquoi faire de l’élevage quand on a un autre travail ? ou comment les pluriactifs

trouvent leur compte avec l’élevage et un autre travail ... 182

2.1. Apports et sens différents de l’élevage et de l’autre travail ... 182

2.2. Apports de même nature ... 185

3. Proposition d’une méthode de caractérisation du rapport subjectif au travail ... 186

3.1. Distinction de cinq rationalités subjectives du travail en élevage... 186

3.1.1. Méthode d’identification des 5 rationalités... 186

3.1.2. Présentation synthétique des 5 rationalités du travail en élevage ... 187

3.2. Recenser les rationalités présentes et celles mises en avant... 188

3.3. Comprendre comment les personnes lient les différentes rationalités de l’élevage ... 188

3.4. Comprendre comment les personnes lient les expressions des rationalités pour l’élevage et celles pour l’autre travail pour chacune des rationalités ... 189

3.5. Comprendre comment les rationalités se combinent au niveau du couple d’éleveur... 191

3.6. Proposition d’une représentation graphique... 192

4. Exemple : Robert et Béatrice... 192

4.1. Béatrice... 192

4.2. Robert ... 193

Conclusion ... 195

Chapitre 5.3 Analyse des 5 facteurs de l’organisation du travail du point de vue des rationalités du travail et des contraintes temporelles 1. Le dimensionnement des activités du système d’activités... 196

1.1. André : un dimensionnement stable et pas satisfaisant ... 197

1.2. Robert et Béatrice : ils ajustent les dimensions de toutes les activités... 197

1.3. Lucien & Marie-Françoise, toujours plus de travail pour en donner aux enfants.. 199

2. La composition du collectif de travail et la répartition des tâches... 200

2.1. Lucien et Marie-Françoise, toute la famille pour faire le travail et du travail pour toute la famille ... 201

2.2. Georges, un collectif de travail gage de liberté... 205

2.3. Quelques éléments sur la répartition des tâches chez Béatrice et Robert ... 209

3. Les modalités techniques d’élevage ... 209

3.1. Chez Jérôme : des modalités techniques qui renvoient surtout à la rationalité technique ... 210

3.2. Rôle prépondérant des modalités techniques comme levier pour réduire ou maîtriser la quantité de travail à réaliser ... 211

3.3. Les modalités techniques porteuses de sens : la priorité est au sens, indépendamment du coût ou du temps nécessaire ... 213

3.3.1. Distribuer des biberons... 213

3.3.2. Réformes ... 216

3.4. Abandon révélateur de modalités techniques... 218

4. Les équipements... 219

5. La gestion du temps... 223

5.1. Diversité des rapports au temps ... 223

5.1.1. Le temps de l’élevage ne s’additionne pas forcément au temps de

l’autre travail ... 223

(13)

5.1.2. Ce n’est pas la durée qui compte, c’est le fait de ne pas avoir d’horaires fixes, ni de cadence de travail imposée, de pouvoir

reporter du travail ... 224

5.1.3. Le temps qu’il faut, le temps qui ne se compte pas, le temps qui passe ... vite... 225

5.1.4. Etre disponible grâce à l’autre travail ou ne pas être disponible à cause ... de l’autre travail… ... 226

5.2. Temps dédié à l’élevage : une diversité d’envies et de modalités de gestion ... 230

Conclusion ... 238

Chapitre 5.4 Identifier et expliciter les éléments structurants, les compromis et les tensions dans l’aménagement des conditions de vie au travail en élevage Introduction ... 239

1. Expression des tensions et des compromis à différents niveaux d’organisation ... 239

1.1. Rappel sur les notions de levier, pivot, tension et compromis... 239

1.2. Au niveau d’un élément constitutif d’un facteur de l’organisation : l’exemple ... des modalités de commercialisation chez Jérôme... 240

1.3. Au niveau d’un facteur de l’organisation... 241

1.4. Au niveau de plusieurs facteurs de l’organisation du travail : identification des éléments structurants de l’aménagement des conditions de vie au travail... 242

1.4.1. Frédéric... 242

1.4.1.1. Présentation de la situation de Frédéric... 242

1.4.1.2. Quelques extraits d’entretiens révélateurs de la façon dont Frédéric envisage les facteurs de l’organisation du travail : ... 243

1.4.1.3. Analyse des éléments structurants de l’aménagement des conditions de vie au travail ... 244

1.4.1.4. Tableau récapitulatif de l’analyse des facteurs de l’organisation du travail... 245

1.4.2. Gilbert... 246

1.4.2.1. Présentation de la situation de Gilbert ... 246

1.4.2.2. Quelques extraits d’entretiens révélateurs de la façon dont Gilbert envisage les facteurs de l’organisation du travail : ... 246

1.4.2.3. Analyse des éléments structurants de l’aménagement des conditions de vie au travail : ... 247

1.4.2.4. Tableau récapitulatif de l’analyse des facteurs de l’organisation du travail... 248

2. Différentes natures de tensions et de compromis dans l’aménagement des conditions de vie au travail... 249

2.1. Des compromis de nature économique ... 249

2.2. Compromis identitaire... 250

2.3. Des tensions liées au manque de disponibilité ... 250

2.4. Des compromis qui proviennent de désaccord entre les membres du collectif de travail... 251

2.5. Des tensions liées à l’engagement physique et au manque de repos ... 252

3. Présentation schématique du cadre de l’aménagement des conditions de vie au travail en élevage ... 253

Conclusion ... 256

(14)

Chapitre 6 - Discussion

Introduction ... 257

1. Aménagement des conditions de vie au travail en élevage ou recherche de la vivabilité ? ... 257

2. Retour sur le choix d’étudier des éleveurs ovins pluriactifs et possibilités de généralisation ... 259

2.1. Etudier des éleveurs ovins... 259

2.2. Des rationalités non économiques du travail et des contraintes temporelles effectivement exacerbées ... 259

2.3. Pourquoi le cadre d’analyse n’est a priori pas spécifique des pluriactifs... 261

2.4. Comprendre d’autres situations avec le cadre d’analyse ... 262

3. Retour sur les éléments du cadre d’analyse ... 263

3.1. Les approches mobilisées pour sa construction : une articulation inédite ... 263

3.2. La caractérisation du rapport au travail... 265

3.2.1. Qualité des entretiens et analyse manuelle du discours ... 265

3.2.2. La décomposition du rapport subjectif en 5 rationalités du travail ... 265

3.2.3. Absence de la rationalité axiologique ... 267

3.3. La caractérisation des facteurs de l’organisation du travail ... 269

3.3.1. Pertinence du dispositif pour analyser les ajustements et construire le cadre ... 269

3.3.2. Confirmation d’éléments classiques relatifs à l’organisation du travail : .. 270

3.3.3. Diversité des rapports au temps et relations temporelles entre les activités ... 272

3.4. Identifier les éléments structurants de l’aménagement des conditions de vie au travail : leviers et pivots, tensions et compromis ... 274

4. La validation et les intérêts pour les conseillers ... 275

4.1. Validation interne inachevée... 275

4.2. Validation externe : perspectives opérationnelles... 275

4.3. Premières mises à l’épreuve... 278

5. Les enjeux disciplinaires vis-à-vis de la zootechnie d’une telle analyse du travail en élevage... 279

5.1. Une autre vision de l’élevage, de la zootechnie, de l’éleveur ... 279

5.2. Une approche théorique du travail différente, celle du « travail vivant »... 281

5.3. Une approche méthodologique plus compréhensive, qui donne plus de place aux différentes personnes dans l’analyse et qui conserve des éléments concrets sur les modalités techniques,... 284

5.4. Un apport nécessaire aux réflexions de la zootechnie sur la durabilité en élevage 286 6. Une contribution aux recherches sur ce qu’est le travail ... 287

6.1. Exprimer son potentiel d’action sur le monde, la liberté d’être soi-même ... 288

6.2. Travail de nature autonome, référence à la praxis ... 288

6.3. Un travail dont l’utilité est évidente – jugements d’utilité et de beauté... 289

6.4. Un travail qui permet de progresser, apprendre, acquérir un savoir faire... 291

Conclusion ... 293

Bibliographie ... 301

Annexes ... 313

(15)

Liste des Annexes

Annexe 1 : Guide d'enquête pour la 1

ère

étape, chapitre 4

Annexe 2 : Projection des exploitations sur le plan factoriel 1-2 (Chapitre 4) Annexe 3 : Identification des types de stratégie à l’aide de la méthode

graphique de Bertin (chapitre 4)

Annexe 4 : Poster présenté aux Rencontres Recherches sur les Ruminants

en 2008

Annexe 5 : Guide d'enquête pour la conduite pour le cas de Jérôme (jeudi 24 août 2006)

Annexe 6 : Schéma d'allotement (Jérôme)

Annexe 7 : Guide d’enquête "organisation du travail" – Jérôme Annexe 8 : Analyse des ajustements chez Jérôme

Annexe 9 : Liste des modalités techniques mises en œuvre par Jérôme

(16)

Liste des figures

Figure 1 : Représentation graphique de la dynamique de recherche qui fonde ma thèse ... 63 Figure 2 : Répartition, nombre et taille des exploitations d’élevage herbivore tenues

par des pluriactifs ... 78 Figure 3 : Répartition des brebis élevées dans des exploitations tenues par des pluriactifs .... 80 Figure 4 : Les usages de la parole (Darré J.P.)... 96 Figure 5 : Construction des deux cadres théoriques pour les 2 étapes... 108 Figure 6 : Résumé du dispositif de recherche ... 109 Figure 7 : Statut des activités extérieures à l’exploitation, surface agricole utile, taille

du troupeau ovin pour les 35 exploitations de l’échantillon ... 119 Figure 8 : Répartition des ménages de l’échantillon selon les statuts des activités

exercées par les chefs d’exploitation à l’extérieur de l’exploitation... 119 Figure 9 : Statut des activités exercées par le conjoint du chef d’exploitation en fonction

du statut des activités exercées par le chef de l’exploitation à l’extérieur

du chef d’exploitation... 120 Figure 10 : Représentation schématique des 5 modalités de l’attribut « Logique

d’organisation du travail »... 125 Figure 11 : Représentation graphique de la caractérisation du rapport subjectif au travail

en élevage... 151 Figure 12 : Exemple de reconstitution d’emploi du temps montrant les contraintes

horaires de Béatrice (en gris temps de non travail, en rouge temps de trajet

et de travail au supermarché) ... 159 Figure 13 : Représentation schématique du rapport subjectif au travail d’élevage de

Béatrice... 193 Figure 14 : Représentation schématique du rapport subjectif au travail d’élevage

de Robert ... 194 Figure 15 : Evaluation de la disponibilité de Jérôme pour l’élevage selon le type de jour

travaillé à l’usine ... 229 Figure 16 : Evaluation de la disponibilité de Béatrice pour l’élevage selon qu’elle

travaille ou non le samedi après-midi au supermarché. ... 232 Figure 17 : Reconstitution de l’emploi du temps d’André sur la base d’une journée type

en semaine en décembre (agnelages et tous les animaux en bergerie) et

janvier (pas d’agnelage, tous les animaux en bergerie)... 234 Figure 18 : Reconstitution d’une semaine type d’André (éleveur, bûcheron indépendant,

employé communal) en janvier ... 235 Figure 19 : Éléments constitutifs du cadre d’analyse de l’aménagement des conditions

de vie au travail en élevage ... 253 Figure 20 : Résumé de ma démarche d’analyse de l’aménagement des conditions de vie

au travail... 255

(17)

Liste des tableaux

Tableau 1 : Répartition des ménages selon les critères d’échantillonnage ... 118

Tableau 2 : Quelques caractéristiques des éleveurs et des exploitations de l’échantillon ... 119

Tableau 3 : Attributs relatifs à chaque questions - clés... 122

Tableau 4 : Construction de l’attribut « logique de production » (PROD) ... 124

Tableau 5 : Description des 5 modalités pour l’attribut « Logique d’organisation du travail »... 126

Tableau 6 : les attributs et les modalités construites et effectifs par modalité ... 127

Tableau 7 : Coordonnées des modalités les plus actives dans la définition des 2 premiers facteurs ... 129

Tableau 8 : Caractéristiques et performances zootechnique des EA par stratégie d’élevage (min-max / moyenne) ... 130

Tableau 9 : Présentation des ménages suivis dans la deuxième étape ... 144

Tableau 10 : Caractérisation du collectif de travail de Jérôme ... 157

Tableau 11 : Exemples de contraintes temporelles ... 159

Tableau 12 : Analyse des rationalités du travail en élevage et dans le travail salarié d’épandage ... 190

Tableau 13 : Composition du collectif de travail et de la répartition des tâches chez Lucien et Marie-Françoise ... 203

Tableau 14 : Tâches prises en charge par Lucien, Marie-françoise, Grégory et Julien ... 204

Tableau 15 : Composition du collectif de travail et répartition des tâches chez Georges... 208

(18)

Liste des encadrés

Encadré 1 : Éléments caractéristiques du modèle dominant en production porcine prescrit

actuellement par la technostructure (Mouret, 2009, p57) ... 56

Encadré 2 : Recensement des éleveurs ovins pluriactifs du Puy de Dôme ... 116

Encadré 3 : Liste des thèmes probablement abordés par l’éleveur ... 147

Encadré 4 : Développer mon répertoire de reformulations ... 148

Encadré 5 : Extrait de l’échange avec l’éleveur sur le portrait que j’ai rédigé à partir de l’entretien « Parlez-moi d’élevage » ... 150

Encadré 6 : Extrait du guide d’entretien « conduite » pour Jérôme concernant l’agnelage de printemps ... 152

Encadré 7 : Extrait du guide d’entretien sur l’organisation du travail pour le cas de Jérôme 154 Encadré 8 : Extrait d’entretien « organisation du travail » entre Cécile (C) et Jérôme (J) .... 155

Encadré 9 : L’équipement chez Gilbert... 223

Encadré 10 : Réflexions sur l’argumentaire d’introduction du Robot de Traite (Porcher, 2001) p288... 272

Encadré 11 : L’aliénation du travail portée par la vision abstraite et marchande du travail d’après Marx ... 283

Encadré 12 : Le sentiment d’utilité de Matthew Crawford ( p 10 - 11)... 290

Encadré 13 : Inscription dans une communauté d’usagers et reconnaissance de l’excellence... 290

Encadré 14 : La satisfaction liée à l’efficacité du travail et à la compétence (p20)... 291

(19)
(20)

Cette thèse est le résultat de l’histoire d’une recherche. Tout d’abord, suite à mon recrutement en 2003 comme ingénieur de recherche au sein du département Sciences pour l’Action et le Développement (SAD) de l’Institut National de la Recherche Agronomique à (INRA), j’ai conçu un projet de recherche sur l’élevage en situation de pluriactivité. Ce projet était partie prenante du projet de l’équipe de zootechniciens « Transformation des Systèmes d’Elevage » (TSE) devenue aujourd’hui l’équipe pluridisciplinaire « Systèmes d’Elevage, Coordinations, Territoire » (Select

1

) qui s’intéresse au fonctionnement des systèmes d’élevage et notamment à l’organisation du travail des éleveurs, ainsi que du projet de l’unité Métafort

2

(Mutations des activités, des espaces et des formes d'organisation dans les territoires ruraux). L'Unité Mixte de Recherche Métafort regroupe des chercheurs et des enseignants-chercheurs en sciences agronomiques et en sciences sociales dont les travaux visent à comprendre et accompagner les transformations des territoires ruraux. En savoir plus sur les éleveurs pluriactifs faisait l’objet d’intérêts convergents, de la part de mon équipe et de mon unité, et de la part des acteurs de l’élevage et des collectivités territoriales de la région Auvergne que j’avais enquêtés sur leur vision de l’avenir de l’élevage d’herbivore en Auvergne en 2003 (Fiorelli et Dedieu, 2004).

La combinaison d’activités, qu’il s’agisse de diversification agricole, de pluriactivité, est mise en avant notamment dans l’Agenda 2000 au titre de la contribution de l’agriculture à la cohésion socio-économique territoriale (Laurent et Mouriaux, 1999 ; Laurent et al., 1996).

Elle est aujourd’hui considérée comme une des formes d’avenir d’exercice de l’agriculture par les responsables politiques européens

3

, compte tenu de la diminution prévue des revenus agricoles liée à la baisse des subventions publiques à l’agriculture. Mais concrètement on peut se poser la question de savoir si c’est véritablement une forme d’avenir d’exercice de l’agriculture. En effet, la mise en œuvre de la pluriactivité fait l’objet d’importantes contraintes et difficultés d’organisation du travail (Blanchemanche, 2000). Ce sont d’ailleurs ces mêmes contraintes et difficultés qui sont actuellement rendues responsables des cessations précoces d’activité et de la perte d’attractivité du métier d’éleveur. L’étude des situations d’élevage chez les pluriactifs s’inscrivait ainsi dans la problématique de mon unité à ce double titre de situation contribuant à la cohésion économique et sociale et de situation faisant l’objet de contraintes d’organisation du travail. En outre, ou à cause de, la discrimination de la pluriactivité en agriculture par les responsables professionnels durant la période dite de modernisation de l’agriculture (1960-1990) portant notamment sur leurs capacités techniques, de production, les manières de produire, les performances de production de l’activité agricole, ces systèmes, alors qualifiés d’« archaïques », de « déviants », de « non modernisables » par la Profession (Blanchemanche, Ibid.), sont méconnus en terme de fonctionnement technique et de capacités à approvisionner les filières.

Les questions qui nous intéressaient, l’équipe, les acteurs régionaux et moi, étaient relatives au nombre d’éleveurs pluriactifs en Auvergne, à leur localisation, à leurs caractéristiques structurelles, mais aussi à la diversité de leurs manières de faire de l’élevage et plus particulièrement d’organiser leur travail. Pour répondre à ces questions, j’ai mis en place plusieurs actions :

1 https://metafort.cemagref.fr/projet-scientifique/projet-scientifique/projet-scientifique/Equipe%20select

2 https://metafort.cemagref.fr/

3 Cf. Déclaration de Marian Fischer Boel, commissaire européenne à l’agriculture dans le Financial Times (janvier 2007)

(21)

- un partenariat avec les acteurs des collectivités territoriales, des groupements de producteurs ovins, des instituts techniques de l’élevage,

- une caractérisation des ménages dont l’un des membres était pluriactif avec une activité d’élevage d’herbivore, et de leurs exploitations à partir des données du recensement général de l’agriculture de 2000 à l’échelle de l’Auvergne (Fiorelli et al., 2005b),

- un recensement des éleveurs ovins pluriactifs parmi les adhérents aux groupements de producteurs,

- une étude exploratoire du fonctionnement des systèmes d’élevage et de l’organisation du travail chez les éleveurs ovins pluriactifs avec les cadres d’analyse et les méthodes de la zootechnie des systèmes d’élevage, et en particulier la notion de stratégie d’élevage, et plus tard une collaboration avec Gabriel Laignel, économiste de l’élevage (Laignel et al., 2008).

Dans cette étude que je peux a posteriori qualifiée d’exploratoire, j’ai fait l’hypothèse que la combinaison d’activités, du fait de la durée cumulée de travail, de la difficulté à articuler les activités dans le temps quotidien, mais aussi du fait de l’existence des revenus extérieurs, marquerait les stratégies d’élevage c’est-à-dire les logiques et les modalités d’organisation du travail des éleveurs pluriactifs selon une rationalité technico-économique. Finalement, outre le fait que j’ai observé des pratiques d’élevage et des performances techniques qui rappelaient la diversité de celles des exploitations d’élevage dites «d’éleveur à temps plein » ou

« professionnelles »

4

(Fiorelli et al., 2007b), j’ai aussi entendu beaucoup de choses sur le travail en élevage qui étaient en décalage avec mes hypothèses et ma représentation des difficultés d’organisation du travail. Contrairement à mes hypothèses, certains éleveurs pluriactifs consacraient le plus de temps possible à l’élevage ou avaient des objectifs de production ambitieux sans en attendre de revenu pour les besoins du ménage, voire en acceptant de travailler à perte, certains pluriactifs mettaient en œuvre des pratiques très exigeantes en temps de travail alors qu’ils avaient de fortes contraintes de disponibilité (Fiorelli et al., Ibid.). La représentation des difficultés d’organisation du travail et le cadre théorique construits à partir des documents du développement agricole et des travaux de zootechnie des systèmes d’élevage sur l’organisation du travail étaient décalés par rapport à la réalité de l’organisation du travail que j’avais observée et ne permettaient pas bien de la comprendre. En effet, chez un certain nombre de pluriactifs, le travail en élevage et son organisation renvoyaient certes à une gestion plus ou moins « acrobatique » de l’articulation des activités dans le temps mais renvoyaient également explicitement à des préoccupations de passion, de tradition familiale, d’accomplissement personnel, d’affection vis-à-vis des animaux. Les préoccupations de revenu, de production, de pénibilité, de temps libre, étaient loin d’être systématiques et dominantes dans les façons de penser et d’organiser le travail, contrairement à ce qui est mis en avant par le développement agricole, et par différence avec la façon de penser le travail et son organisation dans les travaux de zootechnie des systèmes d’élevage

5

. Même si ce n’était pas son objectif, cette étude exploratoire a montré qu’en faisant abstraction de ce qu’est le travail pour les éleveurs, on passe à côté de quelque chose d’essentiel pour comprendre l’organisation du travail chez les éleveurs. Mais intégrer ce qu’est le travail pour les éleveurs dans une analyse de l’organisation du travail, vue comme l’agencement des choix de conduite, de main-d’œuvre et de bâtiment, c’est-à-dire telle que menée par la zootechnie des systèmes d’élevage ne va pas de soi. Ainsi en écoutant certains pluriactifs, il semblerait que «aimer les animaux », « avoir un troupeau de taille modeste », « travailler en famille » sont des objectifs assignés à l’élevage … mais ce ne sont ni des

4 Dans les statistiques du ministère de l’agriculture, une exploitation agricole est dite professionnelle quand elle atteint une dimension économique d’au moins 8 UDE (12 hectares équivalent-blé, voir ci-après). Elle utilise au minimum l’équivalent du travail d’une personne occupée à trois quarts de temps pendant une année (0,75 UTA)

5 Zootechnie des systèmes d’élevage : branche issue de la zootechnie, qui a pour objet la conduite par les éleveurs des troupeaux et des surfaces

(22)

objectifs de production, ni des objectifs économiques, ni des objectifs de calendrier de travail… avec un regard de zootechnicien, on dirait qu’il s’agit de « moyens de production » ou de « facteurs de production »… or les éleveurs ne considéraient pas ces éléments comme des moyens ou des facteurs de production, mais plutôt comme ce qui fait sens dans leur travail. Ce sont ces récits qui m’ont donné envie de construire la question de recherche qui fait l’objet de cette thèse :

Comment analyser les relations entre l’organisation du travail, entendue comme l’ensemble des choix de conduite, de composition de la main-d’œuvre et de la répartition des tâches dans le temps et entre les travailleurs, et des équipements, les contraintes temporelles, et le rapport subjectif au travail des éleveurs ?

J’ai intégré l’étude exploratoire dont je viens de parler dans ma thèse en tant qu’étape préliminaire pour deux raisons. La première raison est que l’étude exploratoire apporte une preuve empirique que les situations de pluriactivité sont particulièrement révélatrices des relations entre organisation du travail, rapport subjectif et contraintes temporelles et constituent donc un terrain pertinent d’étude de ces relations. La deuxième raison est que pour répondre à la question de recherche précisée ci-dessus, j’ai construit un cadre d’analyse de l’organisation du travail à partir des résultats de cette étude exploratoire.

Mais quels sont les enjeux de cette compréhension des relations entre organisation du travail en élevage, rapport subjectif au travail et contraintes temporelles ?

Cette compréhension me semble importante en vue d’améliorer les conditions de travail en élevage. En effet, l’amélioration des conditions de travail des éleveurs est un enjeu de transformation des systèmes d’élevage afin d’assurer la pérennité des exploitations d’élevage, le renouvellement des générations d’éleveurs et de restaurer l’image du métier d’éleveur.

Alors que les politiques européennes de développement rural comptent sur l’agriculture pour maintenir des activités en milieu rural, les filières d’élevage craignent les cessations précoces d’activité et les responsables professionnels agricoles déplorent le déficit d’installations.

Mais que sont de bonnes conditions de travail pour un éleveur ?

Vis-à-vis du manque d’attractivité du métier d’éleveur et du déficit d’installation, les revenus insuffisants et les mauvaises conditions de travail, liées à une durée excessive de travail, l’insuffisance du temps libre et la pénibilité sont mis en cause par les éleveurs, les responsables professionnels et l’encadrement agricole (Guillaumin et al., 2007 ; Seegers et al., 2004). Face à ces enjeux, les discours et les actions de l’encadrement agricole et les travaux de recherche des zootechniciens sont centrés sur la nécessaire conciliation de la viabilité économique et de la vivabilité (Cournut et Chauvat, 2010 ; Martel et al., 2008). Le néologisme de la vivabilité réfère à l’adjectif « vivable » qui signifie « supportable ». Il s’agit donc de faire que les conditions de travail en élevage soient supportables. Dans ces approches, le travail, c’est une question d’argent, de production, de productivité, de durée du travail et de temps libre.

Pourtant d’autres travaux menés en sciences sociales invitent à penser autrement les bonnes

conditions. En effet, des travaux sur le travail en agriculture montrent que le monolithisme de

ces revendications est simpliste et trompeur : les agriculteurs ont une diversité de rapport au

temps de travail (Dufour et Dedieu, 2010), de points de vue sur ce que sont de bonnes

conditions de travail, sur la durée et la pénibilité du travail (Macombe, 2007) ; ce qu’ils visent

dans l’organisation du travail ne se résume pas à la recherche de l’efficacité du travail en

terme de production (Rault, 2005). La psychodynamique du travail montre qu’il est dangereux

(23)

de réfléchir les conditions de travail avec une vision du travail réduite à un facteur de production dont il faut optimiser l’efficacité. Car « travailler, ce n’est pas seulement produire ou fabriquer, ce n’est pas seulement transformer le Monde, c’est aussi se transformer soi-même, se produire soi-même» (Dejours, 1993, p175). Travailler, c’est aussi

« vivre ensemble ». Travailler c’est investir sa subjectivité. Ainsi ces travaux montrent les enjeux politiques de l’amélioration des conditions de travail, qu’ils invitent à penser en tant que conditions de travail qui rendent possible ce « produire », ce « se produire », et ce « vivre ensemble », qui offrent la promesse d’un accroissement de la subjectivité.

Dans les exploitations familiales, les éleveurs organisent et réalisent eux-mêmes leur travail

6

. Leurs conditions de travail sont donc en partie configurées par leurs choix de conduite des troupeaux, des surfaces, d’équipement, de collectif de travail, de répartition des tâches dans le temps et entre les travailleurs, mais aussi par leurs choix de gestion du temps. L’analyse de ces choix, leurs modalités, leurs combinaisons, leurs raisons, leurs effets sur les performances de production, sur la durée du travail et sur la complexité de l’organisation du travail fait l’objet de la zootechnie des systèmes d’élevage. Tout un courant de recherche – développement s’est construit dans le secteur de l’élevage, sur « la dimension travail du fonctionnement des systèmes d’élevage ». Dans le cadre d’un partenariat étroit entre INRA, Institut de l’Elevage et Cemagref, la zootechnie des systèmes d’élevage a développé des cadres théoriques centrés sur l’articulation entre les choix de conduites d’élevage, l’organisation et la durée du travail (Dedieu et al., 2000 ; Madelrieux, 2004). Sur la base de ces cadres théoriques, plusieurs outils et démarches de conseil, visant l’amélioration des conditions de travail, des modalités d’agencement des activités des ménages dans le temps, l’évaluation des marges de manœuvre et de l’efficacité productive du travail ont ainsi été développés. Mais ces cadres et ces outils considèrent le travail sous l’angle de la production et n’abordent pas les aspects relatifs à ce « se produire » et au « vivre ensemble », c’est-à-dire le sens qu’a le travail pour les éleveurs. La zootechnie des systèmes d’élevage n’est donc pas en mesure d’analyser l’organisation du travail dans ce qu’elle génère ou non des conditions de travail propices à l’accroissement de la subjectivité. Or le bien-être des hommes et des animaux au travail, en dépend comme l’explique Porcher (2001, p297 ; 2010) dans ses recherches sur le travail en élevage. En effet, Porcher (Ibid.) et Mouret (2009), en s’appuyant notamment sur les cadres théoriques de la psychodynamique du travail, ont étudié la façon dont l’organisation du travail prescrite en élevage porcin industriel par la technostructure réprime l’affectivité et altère le sens moral du travail en élevage. Ils montrent que l’organisation du travail, ainsi que le système de production, constituent le contexte de travail de l’éleveur, qui conditionne la possibilité de bien-être au travail de l’éleveur. Pour réfléchir à l’organisation du travail du point de vue des conditions de travail qu’elle génère pour l’éleveur, Porcher (2003) propose la notion de conditions de vie au travail qu’elle définit comme l’ensemble des facteurs de l’organisation du travail qui concourent aux activités productives et participent du rapport subjectif au travail. Selon moi, la vision éclatée du travail en élevage dans les recherches portant d’un côté sur les dimensions productives et temporelles et de l’autre sur les dimensions affectives et morales ne permet pas de penser l’organisation du travail comme l’aménagement des conditions de vie au travail, en vue d’assurer le bien-être des hommes et des animaux au travail en élevage. Ainsi l’objectif de ma thèse est de construire un cadre d’analyse de l’aménagement des conditions de vie au travail des éleveurs qui articule les dimensions productives, temporelles et subjectives du

6 Cette assertion doit être nuancée selon les productions et le degré d’intégration de l’exploitation par les filières aval notamment. En effet, dans certaines productions et certaines filières, les choix de conduite, d’équipement, de répartition des tâches dans le temps sont prescrites par les différents acteurs de la filière.

(24)

travail, en vue d’identifier les éléments structurants, les tensions, les compromis faisant sens pour l’éleveur dans cet aménagement.

Je fais en effet l’hypothèse que les tensions ou les compromis dans l’aménagement des conditions de vie au travail peuvent être explicités à partir de l’analyse des relations entre le rapport subjectif au travail, les facteurs clés de l’organisation du travail, les contraintes temporelles. Je ne suis ni psychologue du travail, ni psychodynamicienne du travail, ni sociologue du travail. Cette réflexion méthodologique s’inscrit en zootechnie des systèmes d’élevage. Il y a donc un enjeu de simplification de l’approche du rapport subjectif au travail de manière à considérer l’éleveur comme un sujet du travail et à tenir compte de la subjectivité dans le travail et donc dans l’organisation du travail dans une approche zootechnique de l’organisation du travail.

J’ai organisé la présentation de ma thèse en 6 chapitres.

Dans le premier chapitre, je présente les réflexions en cours sur les conditions de travail en agriculture et pourquoi il est important d’améliorer les conditions de travail en agriculture. En m’appuyant sur des travaux en sciences sociales, j’interroge le caractère monolithique des revendications en termes de réduction de la durée et de la pénibilité du travail, d’augmentation du temps libre. J’explicite les divergences à propos de l’amélioration des conditions de travail en élevage : l’encadrement agricole et les responsables professionnels visent des conditions de travail vivables au sens de supportables tandis que la psychodynamique du travail défend l’idée que de bonnes conditions de travail sont des conditions de travail propices à l’accroissement de la subjectivité et de la vie. J’explique ensuite que pour analyser l’organisation du travail en vue d'améliorer le bien-être au travail, je considère l’organisation sous l’angle de l’aménagement des conditions de vie au travail : les facteurs de l’organisation du travail doivent être analysés en ce qu’ils concourent aux activités productives et participent du rapport subjectif au travail de l’éleveur. Pour cela, il faut articuler une approche des dimensions productives et temporelles et une approche de la dimension subjective du travail en élevage.

Dans le deuxième chapitre, j’explique pourquoi j’ai choisi de réaliser ma recherche chez des éleveurs ovins pluriactifs du Puy de Dôme. Pour cela je reviens sur l’histoire de la construction de la question de recherche de cette thèse et je présente la revue de la littérature sur la pluriactivité. La revue de la littérature est difficile du fait de l’évolution de la terminologie relative à la combinaison d’activités et du fait de son abondance. Je montre que la littérature est dominée par les sciences sociales qui étudient le phénomène en tant qu’écart à la norme et qu’il n’y a pas d’études sur le fonctionnement technique des exploitations agricoles dans des situations de pluriactivité. Je finis par les arguments qui laissent penser que les éleveurs pluriactifs constituent des situations privilégiées d’observation de l’aménagement des conditions de vie au travail en élevage.

Dans le troisième chapitre, je présente les cadres théoriques de l’étude exploratoire et pour

l’étude de l’aménagement des conditions de vie au travail. Le premier est construit à partir des

approches du fonctionnement des systèmes d’élevage et de l’organisation du travail de la

zootechnie des systèmes d’élevage. Le deuxième est construit à partir de l’approche de

l’organisation du travail de la zootechnie des systèmes d’élevage et des concepts de travail

vivant, de rapport subjectif au travail, de rationalités subjectives du travail empruntées aux

sciences sociales et notamment à la psychodynamique du travail. Les questions, les

hypothèses et le dispositif de recueil de données sont ensuite présentés pour chaque étude.

(25)

Les détails de la démarche méthodologique et les résultats de chaque étude font l’objet des chapitres 4 et 5. Dans le quatrième chapitre, j’explique comment j’ai caractérisé la diversité des stratégies d’élevage. Je présente les éléments de différenciation des stratégies d’élevage et les 6 six types de stratégies que j’ai identifiés. J’explique en quoi les résultats sont à l’origine de la question de ma thèse. Je précise ce que je retiens de ces résultats pour construire le cadre d’analyse. Dans le cinquième chapitre, je présente la construction du cadre d’analyse en 4 parties. Premièrement je présente le suivi chez les éleveurs et la manière d’analyser les données. Deuxièmement je rends compte de l’élaboration de la grille de caractérisation du rapport subjectif au travail à partir de 5 rationalités. Troisièmement je présente l’analyse au regard des rationalités subjectives et des contraintes temporelles des 5 facteurs retenus pour caractériser l’organisation du travail. Quatrièmement je montre comment identifier les compromis et les tensions dans l’aménagement des conditions de vie au travail à partir des notions de pivot et de levier.

Le sixième chapitre est consacré à la discussion : j’explique que les résultats confirment la

pertinence de viser l’amélioration du bien-être au travail en référence aux « conditions de vie

au travail » plutôt que des « conditions vivables ». Je reviens sur le choix d’étudier des

éleveurs ovins pluriactifs pour construire le cadre d’analyse et j’argumente le fait que le cadre

n’est a priori pas spécifique des situations de pluriactivité. Ensuite je discute la façon dont j’ai

retenu et défini les éléments constitutifs du cadre d’analyse, en précisant ses limites et ce qui

fait son originalité. Je précise en quoi consiste la validation d’un tel cadre. Enfin je situe ma

proposition conceptuelle parmi les recherches en zootechnie des systèmes d’élevage et parmi

les recherches sur le travail hors agriculture. J’aborde les prolongements souhaitables dans la

conclusion.

(26)

- Première partie -

Divergences à propos de l’amélioration des conditions de travail en élevage : conditions de travail vivables ou conditions de travail propices à

l’accroissement de la subjectivité ?

Introduction

Cette première partie du premier chapitre s’intéresse aux questions suivantes : Quelles sont les réflexions en cours sur les conditions de travail en agriculture ? Qui pense quoi ? Pourquoi est-il important d’améliorer les conditions de travail en agriculture ? Que sont de bonnes conditions de travail en agriculture ?

1. L’hémorragie démographique agricole : constats et enjeux ; travail et revenus en cause

En France, l’« arrêt du lait », les « cessations d’activité » et autres « départs précoces » ou

« anticipés » inquiètent de nombreux acteurs du développement agricole et rural, des filières notamment de la filière laitière, mais aussi le ministère de l’agriculture. Ils tirent la sonnette d’alarme de peur que cette hémorragie démographique soit cette fois fatale aux filières et à certains territoires. De leur point de vue, les mauvaises conditions de revenu et de travail et le décalage de ces conditions avec celle du reste de la société, en particulier des salariés aux 35 heures sont responsables de ces départs anticipés, du déficit d’installation, du manque d’attractivité du métier d’éleveur.

1.1. Constats : diminution du nombre d’exploitations et d’actifs agricoles et augmentation de la quantité de travail

Il y a de moins en moins d’exploitations agricoles en France, de moins en moins d’actifs agricoles quoique la quantité de travail réalisée augmente. Les exploitations s’agrandissent et se spécialisent. La productivité du travail augmente et le travail s’intensifie.

Entre 1979 et 2003, il y a eu une diminution de 60% du nombre d’exploitations, et de 52% du nombre d’UTA

7

totales. Solange Rattin (2006) titre: « le travail s’intensifie dans des exploitations professionnelles toujours agrandies ». Elle dénombre en France métropolitaine 347 000 exploitations professionnelles en 2005, soit 45 000 de moins qu’en 2000. « La tendance observée dans le passé se confirme : les plus petites exploitations sont de moins en moins nombreuses et le nombre des grandes progresse ». On observe une concentration des moyens de production : « Moins du quart des exploitations professionnelles sont de taille supérieures à 100 unités de dimension européenne

8

mais elles concentrent plus de la moitié du potentiel agricole » ; « 16% du potentiel économique « professionnel » est concentré par 3% des exploitations ».Les exploitations non spécialisées, notamment les exploitations de polyélevage, ont le plus régressé entre 2000 et 2005 (moins 6.1% / an). Sur les 347 000

7 Une unité de travail annuel (UTA)

8 Une unité de dimension européenne (UDE) vaut approximativement 1.5 hectare d’équivalent-blé

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