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Le jurisconsulte Germain Colladon : ami de Jean Calvin et de Théodore de Bèze

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Le jurisconsulte Germain Colladon : ami de Jean Calvin et de Théodore de Bèze

KADEN, Erich-Hans

KADEN, Erich-Hans. Le jurisconsulte Germain Colladon : ami de Jean Calvin et de Théodore de Bèze . Genève : Georg, 1974, 174 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:144255

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Le jurisconsulte GERMAIN COLLADON

ami de Jean Calvin et de Théodore de Bèze

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Publié avec !'aide du Fonds du J25e anniversaire

de la Caisse Hypothécaire du Canton de Genève.

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MÉMOIRES PUBLIÉS PAR LA FACULTÉ DB DROIT DB GENÈVE N° 41

ERICH-HANS KADEN Professeur à la Faculté de droit

de Genève

Le jurisconsulte

GERMAIN COLLADON

ami de Jean Calvin et de Théodore de Bèze

GENÈVE

LIBRAIRIE DE L'UNIVERSITÉ GEORG & c1e S. A.

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© 1974 by Librairie de l'Université Georg et Cl• S. A.

Droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays.

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PRÉFACE

La Bibliothèque publique et universitaire de Genève possède, sous la cote Ms lat. 70, un manuscrit du Digestum vetus qu'une note d'une main inconnue signale comme offrant «quelques variantes assez remarquables». Erich-Hans Kaden, en romaniste intéressé à l'établissement des textes, eut un jour l'occa- sion de le consulter et son attention fut attirée par la mention inscrite au verso de la page de garde, ainsi libellée:

Joannes Fosserius Matisconensis legatus proconsulis in provincia Biturigum apud Exoldunum 1532 donavit Germano Colladonio am1co

Donné en 1532 par Jean des Fossés, de Mâcon, lieutenant du bailli de la province de Berry à Issoudun, à son ami Germain Colladon.

Erich-Hans Kaden eut la curiosité de se renseigner le plus précisément pos- sible sur la personne de ces deux amis juristes et, de découverte en découverte, il fut amené à s'intéresser de près, puis à se passionner véritablement pour la carrière et l'œuvre de Germain Colladon. Pendant de longues années il en fü l'objet de recherches assidues, se consacrant au dépouillement systématique d'innombrables pièces d'archives et à l'établissement d'une bibliographie aussi complète que possible. Son avant-propos, qui énumère les concours dont il béné- ficia, et ses notes mêmes, par leur abondance et leur précision, témoignent de la complexité, de la diversité et de la minutie de ses travaux.

Il ne fallut pas moins de soin pour collationner et utiliser tous les matériaux recueillis. Erich-Hans Kaden s'y voua jusqu'à ses derniers jours, pe1fection- nant sans cesse, malgré la maladie, un manuscrit qu'il laissa, par bonheur, pratiquement achevé.

Il est vrai qu'il n'aura pas eu la joie de voir publiée cette étude à laquelle il tenait tant et qu'il considérait, comme il l'a plus d'une fois déclaré, comme

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un hommage rendu à Genève, sa cité d'adoption. Nous le regrettons profon- dément. Et nous regrettons du même coup qu'il n'ait pu, à son tour, recevoir de son vivant, par la publication dans les Mémoires de la Faculté de droit, le juste hommage de cette Université, fondée par Calvin, où il fut pendant 46 ans un maître écouté et estimé.

La Faculté de droit n'en est pas moins heureuse de contribuer, en éditant le présent ouvrage, à ce double témoignage de reconnaissance.

Pierre Cornioley.

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AVANT-PROPOS

Germain Colladon, le juriste, l'ami dévoué de Calvin, a été un des auxi- liaires les plus utiles du Réformateur et fut, avec Théodore de Bèze, «l'une des colonnes de la Genève calviniste», quand le maître eut disparu. Il a joué un grand rôle comme conseiller politique de la Seigneurie et a marqué de son sceau la justice de la jeune République. Il fut enfin le principal rédacteur des Edits civils de 1568 qui ont régi Genève pendant plus de deux siècles, jusqu'en 1798.

Germain Colladon tient donc une place considérable dans l'histoire de la Genève du XVI0 siècle. Cette constatation a été souvent faite et nombreux sont par conséquent les ouvrages qui ont trait à sa biographie-. Mais, à vrai dire, sa vie et son œuvre sont toujours mal connues; elles n'ont jamais fait l'objet d'une étude d'ensemble, complète et approfondie, bien que Théophile Dufour l'ait souhaité déjà en 1883. Les auteurs s'en tiennent, en effet, aux données essentielles de son existence et ne présentent que quelques aspects de ses travaux et de ses occupations; ils mêlent, au surplus, aux faits certains des détails souvent faux, en confondant le juriste Germain Colladon avec son neveu homonyme, un modeste commerçant et marchand, ou avec Nicolas Colladon, autre neveu, qui a été ministre de la parole de Dieu et recteur, en 1564, de l'Académie de Calvin. A côté de l'article for- cément succinct que la « France protestante » des frères Haag a consacré aux Colladon, on ne peut signaler qu'un seul travail qui ait étudié d'une façon sérieuse la vie de notre personnage et apporté des renseignements nouveaux sur ses activités.

Ce travail, on le doit au Comte Emmanuel Peretti della Rocca qui a réservé à Germain Colladon un chapitre important de sa thèse sur « l'In- fluence des Coutumes de Berry sur la législation de Genève au XVI0 siècle».

Il a le grand mérite d'avoir précisé, en dépouillant les Registres du Conseil, la place éminente que Colladon a occupée dans la cité de Calvin, dès son

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arnvee dans cette ville en 1550. Toutefois, l'exposé de notre auteur ne dépasse pas non plus le cadre d'une esquisse assez rapide; il ne cherche pas à analyser la personnalité et à pénétrer la pensée juridique de Germain Colladon, mais se borne à éclairer sa collaboration à la codification des Edits civils. Le rôle politique de Colladon,.sans cesse consulté par le Conseil, est à peine effleuré et l'influence profonde qu'il a exercée pendant de longues années sur la justice criminelle de la République n'est même pas mentionnée.

Notre auteur concentre d'ailleurs toute son attention sur les années que Colladon a vécues à Genève et n'apporte aucun élément nouveau sur la période antérieure de sa vie à Bourges - ce qui est d'autant plus regrettable qu'il s'agit justement de l'époque pendant laquelle Germain Colladon a acquis cette conviction religieuse et cette maîtrise du droit qui lui ont permis plus tard de servir la cause de Calvin avec zèle et autorité.

L'état si peu satisfaisant des biographies de Germain Colladon semble essentiellement dû au fait que leurs auteurs n'ont pas épuisé les sources qui font connaître sa personne et son œuvre. De toute évidence ils n'ont pas, sous cet angle, exploré méthodiquement les riches ressources des biblio- thèques et des archives de Bourges et de Genève; ils ont imparfaitement exploité les Registres et Procès-verbaux des autorités publiques, négligé les fonds de justice et omis les minutes des notaires; ils paraissent même ignorer les très nombreux mémoires, rapports, consultations et autres écrits juridiques ou littéraires - de Germain Colladon et de ses proches parents, bien qu'il s'agisse là de documents qui fournissent les renseigne- ments les plus substantiels sur les diverses étapes de sa vie, sur ses activités et sur ses vues. Le dépouillement minutieux de ces sources s'est révélé en effet extrêmement fructueux. Il nous a permis de réunir un matériel, presque entièrement inédit, si abondant et si important, que nous sommes aujour- d'hui en mesure de retracer exactement la vie et la carrière de Germain Colladon, de dresser un tableau complet de ses charges et fonctions au service de Genève, de connaître ses conceptions juridiques et d'apprécier son apport à l'évolution du droit - civil et criminel - dans la ville de Calvin.

Ce résultat, nous l'avons obtenu grâce au concours de nombreuses insti- tutions et personnes qui ont bien voulu s'intéresser à nos recherches. Nous avons été encouragé et soutenu notamment par la Société académique de Genève qui nous a honoré et grandement obligé par l'attribution généreuse du «Prix Paul Moriaud » de 1966. Nous remercions également MM. les directeurs, bibliothécaires et conservateurs des Archives Nationales à Paris, des Archives départementales du Cher, de l'Ille et Vilaine, de l'Indre

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COLLADON A GENÈVE 11

et de la Savoie, de la Bibliothèque Nationale à Paris et des bibliothèques universitaires ou municipales de Bourges, de Châteauroux, de Dijon, de Genève, de Leyde, de Marbourg et de la Société d'histoire du protestan- tisme français à Paris, de la Bibliothèque des pasteurs à Neuchâtel, de

!'Ordre des Carmes à Rome et de la Fondation Fugger à Augsbourg pour l'aide et l'appui bienveillant qu'ils nous ont apportés.

Notre profonde reconnaissance s'adresse tout spécialement au directeur des Archives du Cher à Bourges, qui nous a toujours réservé le meilleur accueil et guidé dans le dépouillement de leurs collections et dans la lecture de manuscrits difficiles. Nous ne sommes pas moins redevable à M. Gustave Vaucher, archiviste d'Etat honoraire, et à feu M. Paul F. Geisendorf, alors professeur à l'Université, qui n'ont pas cessé de nous faire bénéficier de leur savoir et de leur expérience pour trouver et pour déchiffrer les actes et documents relatifs à Germain Colladon. Nous tenons à dire de même un grand merci à M~e Maria Kaden qui, associée à nos études dès la pre- mière heure, a, par ses patientes recherches d'archives et de bibliographie, enrichi considérablement notre documentation.

Le comte Emmanuel Peretti della Rocca, ancien ambassadeur de France à Rome, nous a communiqué sa thèse manuscrite sur les sources des Edits de Genève, qui nous fut si utile pour la partie de notre travail traitant de ce sujet.

Nous savons le meilleur gré à Mme Germaine Colladon pour une étude graphologique de l'écriture de notre jurisconsulte ainsi qu'à M. Pierre Cornioley, professeur de droit romain à la Faculté de Droit. Nous remer- cions M. Marc-Auguste Borgeaud, directeur de la Bibliothèque publique et universitaire et Mademoiselle Marie Martin, bibliothécaire à la Faculté de Droit, dont les conseils nous ont été très précieux pour la rédaction de notre texte.

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WEISS, Nathanaël, ROMAN, Josef, Poursuite en Savoie et en Dauphiné contre Germain Colladon, Michel Protin et le cordelier Marin. D'après une lettre inédite de Michel de !'Hôpital, 1551, Bulletin de la Société de l'histoire du Protestantisme français, 51 (1903), p. 127-130.

WEISS, Nathanaël, La réforme à Bourges au XVI• siècle, Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, 53 (1904), p. 307 ss.

WERNER, Georges, Le procureur général de l'ancienne République de Genève d"après les Edits de 1543, 1568, Etrennes genevoises 1929, p. 34 ss.

WILMART, André, La tradition des opuscules dogmatiques de Foebadius, Gregorius, Illiberitanus, Faustinus, Sitzungsberichte der Akademie der Wissenschaften in Wien, Phil. Rist. Klasse, Bd. 159, I, p. 1-34.

(22)

PH AEG RC Jur. pén.

PC MDG

DHBS

BIG

BSPF MDSR

BHR n. st.

a. st.

ABRÉVIATIONS

Pièces historiques.

Archives d'Etat de Genève.

Registres du Conseil.

Livre des criminels. Juridiction pénale. Information criminelle.

Procès criminels.

Mémoires et documents de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève.

Dictionnaire historique et biographique de la Suisse.

Bulletin de l'Institut national genevois.

Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français.

Mémoires et documents de la Société d'histoire de la Suisse romande.

Bibliothèque d'humanisme et Renaissance.

nouveau style.

ancien style.

(23)

CHAPITRE PREMIER

GERMAIN COLLADON A LA CHATRE ET A BOURGES

(1508-1550)

(24)
(25)

1. La famille Colladon. Etudes de Germain Colladon.

Colladon lecteur à l'Université et avocat à Bourges.

Germain Colladon descend, selon la tradition, d'une famille illustre qui, originaire d'Espagne, aurait quitté son pays natal aux confins du XV0 et du XVI0 siècle pour se fixer en France 1. Cette tradition bénéficie, certes, de la parenté du nom patronymique en question avec celui de personnes ou de lieux qu'on trouve dans les provinces septentrionales de la péninsule ibérique 2, mais elle n'est malheureusement pas appuyée par nos sources écrites, qui l'ignorent totalement. On ne peut donc guère exclure l'origine purement française des Colladon et cela d'autant moins que des noms assez voisins du leur ne manquent pas non plus dans le Massif Central et dans le Bas-Berry 3Il est en tout cas certain que les Colladon 4 sont présents dans cette dernière région dès la seconde moitié du XV0 siècle. A cette époque déjà, ils y étaient solidement établis et occupaient, sans appartenir à la noblesse 5, des positions en vue: Le centre de leur activité a été alors le pays de la Châtre 6; c'est là que vivaient, vers 1500, Philippe et Germain

1 M. Germain Colladon, ingénieur à Genève, nous a fort obligé en nous faisant connaître la tradition de famille dont nous parlons dans le texte.

2 Nous devons ce renseignement à l'obligeance de M. Jean Hubert, professeur à

!'Ecole des Chartes.

3 Nous suivons ici les renseignements que M. Jean Hubert (v. la note précédente) et M. Paul Lebel, conservateur du Musée archéologique de Dijon, ont bien voulu nous faire parvenir.

4 L'orthographe du nom « Colladon » est souvent corrompue dans les actes du XVI• siècle où l'on trouve: Coladon, Coladeau, Colandon, Coulladon, Coulhadon et même Colhaidon. Germain Colladon lui-même a toujours écrit son nom sous la forme

« Colladon ».

6 Thaumas de la Thaumassière a dressé dans son Histoire du Berry (t. 4, p. 1-530) la liste des «maisons nobles» de ce pays; les Colladon n'y figurent pas.

6 Certains auteurs (p. ex. Raynal, Histoire du Berry, t. III, p. 347) affirment que les Colladon étaient «originaires de La Châtre». Mais c'est aller au-delà des sources, et cela d'autant plus que la «grande Charte» de La Châtre (éditée et commentée en 1910 par Emile Chénon), qui date de 1463 et donne les noms des bourgeois de cette ville, ne mentionne aucun Colladon.

(26)

Colladon, le grand'père et le père du juriste genevois, les premiers de la famille sur lesquels nous possédons quelques renseignements 7

Philippe Colladon, selon la « Généalogie » donnée par un de ses arrière- petit-fils 8, l'unique document qui le mentionne, fut un brave soldat et fidèle compagnon du seigneur de Chauvigny, baron de Châteauroux. L'ayant suivi «en toutes guerres» de son temps, il fut établi juge et garde de la ville et forteresse de la Châtre dont il fit, « à ses frais et dépens », refaire les murs et renforcer l'enceinte fortifiée. Il y vécut «fort honorablement» jusqu'à l'âge de 98 ans 9 et fut enterré en l'église du Couvent des Carmes dont il ne subsiste aujourd'hui que quelques pierres; les tombeaux notamment, parmi lesquels se trouvait aussi le sien, ont complètement disparu et avec eux les inscriptions dont ils pouvaient être recouverts 10

Germain Colladon, le fils aîné de Philippe 11, était «licencié ès loix » 12 Il succéda à son père comme «juge et garde de la Châtre» 13, mais ne borna pas ses services à cette seule ville; il était également, comme l'indique un acte de 1536 rapporté par Thaumas de la Thaumassière 14, « garde du scel estably aux contracts en la terre et prévosté de la Berthenoux», petit village aux environs de la Châtre. Il s'agit donc d'un personnage important qui a sans doute joué un rôle assez considérable dans son pays, bien que nous ne connaissions que deux affaires dans lesquelles il est intervenu: l'émanci-

7 Le 13 mai 1500, un autre Colladon (Coulladon), Julien Colladon, chanoine de l'église Saint-Jacques de Neuvy-Saint-Sépulcre (près de La Châtre), a fait son testament (cf. Arch. Indre, reg. G., cahier 5, fol. 72 ss.) que M. du Boisrouvray, archiviste en chef à Châteauroux, nous a très aimablement fait connaître. Il se peut que ledit Julien fût un parent des Colladon qui nous intéresse, mais nous n'en avons aucune preuve.

8 Il s'agit de la «Généalogie des Colladon », donnée en 1666 par Jean Colladon (1608-1678), et transcrite par Paulin-Riffé dans sa Généalogie du Berry conservée à la Bibliothèque municipale à Bourges.

9 Nous ignorons les dates de sa naissance et de sa mort; il est cependant probable qu'il est décédé avant 1536 (le contrat de mariage de 1536 de son petit-fils Germain ne le nomme pas). Nous ne connaissons pas davantage le nom de sa femme.

10 Des recherches obligeamment entreprises à cet égard par M. Léonce Coq, professeur d'histoire au Collège Georges-Sand à La Châtre, n'ont pas permis d'en retrouver la moindre trace.

11 Philippe a eu trois fils (cf. Jean Colladon, I.e.): Germain, dont nous parlons dans le texte; Hugues, qui était «licencié en loix » et «garde du scel estably en la ville et chastellenie d'Argenton » (cf. Archives Indre, Inventaire sommaire, série G, n° 911), et Martin, qui était prieur des Carmes à La Châtre.

12 Cf. David Colladon, «Livret de famille». Ce livret dont l'original est aujourd'hui introuvable, a été copié par Théophile Dufour; cf. AEG Manuscrits Dufour, carton XVI, f. 348 SS.

13 C'est le titre que lui donne le contrat de mariage de son fils Germain. Cf. David Colladon, I.e., p. 61; il l'appelle « defensor municipii Castrensis ».

14 Cf. Thaumas de la Thaumassière, Coutumes focales du Bel'l'y, p. 216.

(27)

pation des hommes serfs de l' Abbaye royale de Saint Martin de Massay

15

et le dénombrement de l'apanage du Comte d'Artois dont il s'occupait comme «juré et notaire» de noble demoiselle Catherine Aucapitaine

16

Nous ignorons également presque tous les détails de sa vie privée

17

Nous savons cependant qu'il avait épousé une descendante d'une grande famille du Berry: Guillemette de la Bretonnière (alias Bretonnier)

18

dont il eut six enfants

19:

quatre filles, Françoise, Bertrande, Marie et Anne, et deux gar- çons: Léon, l'aîné, qui fera une brillante carrière dans le Berry

20,

et Germain, le futur avocat et conseiller de la Seigneurie de Genève

21

Germain Colladon, le deuxième du nom, naquit en 1508 à la Châtre

22,

où il a passé aussi son enfance et fait ses premières armes « en bonnes lettres», comme le rapporte son fils David

23

A l'âge de 17 ans il quitta sa ville natale et rejoignit son frère Léon, déjà établi à Bourges, pour se préparer à sa future profession de juriste. Il suivit probablement, selon l'usage du xv1e siècle, non seulement des cours de droit mais aussi de lettres, de philosophie et d'histoire, d'abord à l'université de sa nouvelle résidence, où il passa trois semestres (octobre 1525-avril 1527), puis à Orléans, où il fut - en même temps que Calvin

24

et pendant trois ans

15 Cf. Thaumas de la Thaumassière, ibidem.

16 Cf. Archives Indre, Inventaire sommaire, série A, n° 103. L'acte en question est

daté du 31.5.1531. '

17 L'année de sa naissance et son âge sont inconnus. Mort probablement entre 1550 et 1552 (sa succession s'est ouverte après Je refuge, en 1550, à Genève, de ses fils Leon et Germain, mais avant le décès du premier en 1552); cf. AEG Min. Jean Ragueau, t. IV, fol. 133 du 6.2.1561, il fut, selon le témoignage de Jean Colladon (I.e.), enterré, comme son père, en l'église du couvent des Carmes à La Châtre.

18 Cf. AEG Min. Jean Ragueau, t. VII, fol. 505 du 11.6.1565 et t. VIII, fol. 237 du 27.4.1566. Cf. aussi David Colladon, I.e., p. 61, mais qui écrit mal le nom de sa grand- mère, en l'appelant « Barthomeria ».

19 Cf. Galiffe, Notices généalogiques, 2• éd. Il, p. 785, se référant à Jean Ragueau, notaire, acte du 27.4.1566.

20 Léon Colladon, docteur en droit, était avocat à Bourges, échevin de cette ville en 1542 et 1543 (v. Thaumas de la Thaumassière, Histoire du Berry, p. 182), conseiller du roi (v. Archives du Cher, Inventaire sommaire, série E, n° 1227) et bailli de Châteauneuf- sur-Cher (v. Archives du Cher, Min. J. Poille,le-Jeune du 2.10.1531).

21 Maransange, Dictionnaire historique, I, p. 177, invoquant une différence des blasons, affirme que Léon et Germain Colladon descendaient de deux familles différentes, l'une originaire de Vierzon, l'autre de La Châtre. C'est une erreur certaine, comme Je prouve notamment le contrat de mariage de Germain Colladon qui précise que Léon était le frère de Germain.

22 Cf. David Colladon, I.e., p. 1.

23 Cf. David Colladon, I.e., p. 60.

24 Cf. Emile Doumergue, Jean Calvin, 1, p. 130.

(28)

26 ERICH-HANS KADEN

(avril 1527-avril 1530) - l'élève du «Prince» des professeurs, Pierre de l'Estoile (Stella), considéré à l'époque, grâce à la finesse de sa dialectique et de ses arguments, comme «le plus subtil (acutissimus) jurisconsulte de tous les docteurs de France» 25L'arrivée à Bourges d'André Alciat 26, qui enthousiasma ses auditeurs accourus de tous pays, le fit cependant revenir dans la capitale du Berry pour entendre à son tour - comme Calvin - les leçons si nouvelles de ce célèbre Professeur, aussi brillant par sa science humaniste que par son éloquence 27Colladon acquit ainsi une vaste culture générale et une connaissance approfondie du droit romain qui lui permirent d'obtenir successivement ses grades de bachelier, de licencié ès loix 28 et de Docteur utriusque iuris 29 Ses études terminées, il fut ad~s comme

«lecteur» à l'Université de Bourges 30 et professa, selon le témoignage de son fils, le droit romain pendant une bonne dizaine d'années, de février 1531 (n.st.) à janvier 1542 (n.st.) 31Son enseignement était, paraît-il, fort apprécié et ne mérite peut-être pas le jugement général défavorable formulé par Raynal à l'égard des docteurs de l'époque 32; il est en tous cas certain que ses « gaiges », se montant à 50 livres tournois en 1534, furent considéra- blement augmentés en 1535 et portés à 80 livres 33Néanmoins il abandonne, pour des raisons qui nous échappent, sa charge universitaire, le « munus professoris iuris », et présente sa démission qui est acceptée le 17 janvier 1542 (n.st.) 34

25 Cf. Histoire ecclésiastique, éd. Baum et Cunitz, 1, p. 17. Voir aussi Théodore de Bèze, Vie de Calvin, Opera Calvini, XXI, col. 29.

26 Alciat fut professeur à Bourges (1529-1533); v. P. E. Viard, André Alciat, 1926, p. 71 SS.

27 Tous ces détails sur les études de Germain Colladon nous sont donnés par son fils David Colladon, I.e., p. 60.

28 La première mention de ce grade de Germain Colladon se trouve en 1536 dans son contrat de mariage.

29 Ce grade de Germain Colladon est attesté par David Colladon, I.e., p. 1 et 49 et par de nombreux documents dont le plus ancien paraît être le procès-verbal de l'affaire Bolsec (de 1551); cf. PC I, 471, partiellement reproduit dans les Opera Calvini, VIII, p. 141 SS., V. p. 188.

8

°

Cf. les comptes de la ville de Bourges, cités plus loin (note 33).

31 Cf. David Colladon, I.e. p. 60, qui donne, paraît-il, ces dates selon l'ancien style.

32 Cf. Raynal, Histoire du Berry, III, p. 389 et suiv.

33 Les comptes de la ville de Bourges pour 1533-34 et pour 1534-35 (Archives commu- nales de Bourges, CC 309, fol. 43, et 310, fol. 42). Les comptes antérieurs ne mentionnent pas Germain Colladon et ceux qui suivent sont perdus jusqu'à l'année 1542-43, où ils reprennent.

34 Cf. David Colladon, I.e., p. 60.

(29)

27

Auparavant déjà, Colladon s'était préparé pour le barreau, en fré- quentant dès 1533 les audiences du Parlement de Bourges. Inscrit dans l'album des avocats en 1536, il se voua enfin, depuis sa démission de l'Uni- versité, entièrement à sa nouvelle profession. Il l'exerça jusqu'au moment de son départ pour Genève en 1550 35, mais, faute de documents, il n'est pas possible de préciser son activité 36 et de suivre de façon détaillée son rôle dans les procès dans lesquels il intervint. Nous ignorons, s'il a été, selon l'usage du temps, un de ces avocats ou conseillers auxquels les sei- gneurs importants aimaient à confier l'administration de leurs biens ou la gestion de leurs intérêts 37Nous ne sommes pas davantage renseignés sur les consultations qu'il a pu donner, ni sur les plaidoyers prononcés par lui;

les Archives de Bourges n'en ont, à notre connaissance, conservé aucun.

En revanche, nous savons par des témoignages concordants et dignes de foi, que Colladon a joui d'une grande autorité et d'un grand renom, ce qui laisse supposer qu'il fut un maître très expert, un juriste consommé dans la science du droit romain et dµ droit coutumier, ayant notamment une par- faite intelligence de la « docte et scavante » Coutume de Berry 38 et con- naissant à fond la jurisprudence du Parlement de Bourges. Nos sources en effet nous apprennent qu'il était un des plus habiles praticiens du Berry.

Elles le présentent comme un « fort grand personnage » et affirment même qu'il était un des maîtres «les plus sages qui fussent en toute la ville» 39 Aimé et «prisé» par ses concitoyens, très écouté et entouré de l'estime

36 Pour ce qui précède voir David Colladon, ibidem.

36 Les minutes des notaires de Bourges nous laissent seulement constater que Colladon a conseillé une transaction faite entre Pierre et Guillaume Ragueau (v. Archives du Cher, Min. Michel Baujard du 1.4.1544 (1545) et qu'il a été souvent le témoin instrumentaire du notaire Girardeau (v. Archives du Cher, Min. Jehan Girardeau du 31.7.1544; 8.5.1547;

10.5.1548; 10.10.1549 et du 24.7.1550).

37 Une quittance donnée par Germain Colladon, «licencié en droit, conseiller et avocat », vise peut-être ces fonctions, mais est trop imprécise pour en tirer la moindre conclusion; v. Archives du Cher, Min. Adenet Dorléans du 20.4.1543.

38 Germain Colladon n'a pas participé personnellement à la rédaction et réformation des anciennes coutumes du Berry en 1539 (le procès-verbal de ladite coutume ne le nomme pas), mais il a été sans doute très au courant des travaux de réforme pour les avoir entendu commenter par ses confrères et amis, appelés à collaborer, comme ce fut notamment le cas de son frère Léon, de son beau-frère Urbain Chauveton et de son ami Jean des Fossés (Fosserius), lieutenant général du bailli de B~rry à Issoudun. Cf. le procès-verbal de notre coutume dans Thaumas de la Thaumassière, Commentaires sur les co11t11111es du Berry, 2 éd. 1701.

39 C'est ce que constate, bien malgré lui, l'auteur d'un libelle dirigé contre les Français

réfugiés à Genève; cf. Alfred Cartier, Les Genevois en 1558 d'après 1111 /ibe/le contemporain, MDG 25 (1893), p. 185 SS.

(30)

28

générale 40, «honoré, tenu pour un homme de bien et de bonne répu- tation» 41, il fut un «célèbre», un «fameux avocat» comme l'appelleront plus tard les deux grands historiens et jurisconsultes du Berry, Cathérinot 42 et Thaumas de la Thaumassière 43

4

°

Cf. le libelle cité dans la note précédente.

41 Cf. les «Lettres des juges de Bourges» adressées et lues au Conseil de Genève;

elles sont mentionnées et partiellement citées au RC 45, fol. 99 du 26.9.1550, mais ne se trouvent pas dans les «Pièces historiques» conservées aux Archives d'Etat de Genève.

42 Cf. Cathérinot, Le calvinisme en Berry (1684), p. 4.

43 Cf. Thaumas de la Thaumassière, Histoire du Berry (1689), p. 195.

(31)

2. Le mariage de Colladon. Ses maisons à Bourges et ses domaines à la campagne.

Descendant d'une famille influente et réputée, « des myeux provens » 44, Germain Colladon, lecteur à l'Université et avocat au Parlement de Bourges, put s'allier par mariage à l'une des plus anciennes et des plus considérables familles de Berry en épousant la toute jeune Claude Bigot 45, âgée de 15 ans et 9 mois seulement 46, fille de feu noble Nicolas Bigot, seigneur des Fontaines, conseiller du roi et lieutenant général du bailli de Berry 47, et de feu Cathrine Chevrier (ou Charrier), sa femme. Le contrat de mariage, que nous avons retrouvé à Bourges, fut dressé en bonne et due forme le 25 juin 1536 par un ami des Colladon, le notaire Jean Ragueau 48; il stipule, conformément à la Coutume de Berry 49, la communauté des biens meubles et conquêts immobiliers, précise très exactement la valeur et la nature des biens apportés par la future épouse 50 et comporte enfin les clauses usuelles de l'époque en fixant les droits et avantages de chacun des époux, notam- ment le préciput et le douaire de la veuve et le gain de survie du mari en cas de prédécès de sa femme 51Le mariage lui-même fut célébré un mois plus tard, le 24 juillet de la même année 52; il allait durer jusqu'à la mort de Claude, décédée le 18 juin 1571, atteinte de la peste 53

44 Cf. les «Lettres des juges de Bourges», déjà mentionnées v. p. 28, n. 41.

46 Sa belle-sœur, Guimon Bigot, sœur de Claude, était la femme de Léon Colladon, son frère.

46 Cf. David Colladon, I.e., p. 61.

47 Cf. Thaumas de la Thaumassière, Histoire du Berry, p. 1030 ss.

48 Cf. Archives du Cher, Min. Jean Ragi.1eau du 25.6.1536; v. infra.

49 Cf. Henri Mallard, Le droit des gens mariés d'après les coutumes du Berry, thèse Paris 1905.

60 Notre contrat fixe la valeur de ces biens à 1500 livres tournois, dont 1000 auront

«nature d'héritage propre» à Claude Bigot, 500 «nature de meubles».

61 Pour les détails, v., infra.

52 Cf. David Colladon, I.e., p. 61.

63 Cf. AEG Registre des décès, XI, fol. 4.

(32)

De ce mariage devaient naître douze enfants 5'1: les sept premiers à Bourges; les cinq derniers à Genève 55 Les plus connus sont:

Claude (1546-1606), qui était dès 1578 (sinon déjà plus tôt) secrétaire du prince Henri de Condé et fut, en 1583, son émissaire en Allemagne, pour devenir plus tard « conseiller du Roi (Henry IV) et maître des requêtes en son hôtel de Navarre» 56; David (1555-1635), qui fut professeur de droit à l'Académie de Calvin dès 1584, membre des Deux-Cents dès 1590 et du Petit Conseil depuis 1604, auditeur en 1602, trois fois lieutenant de police (1616, 1620, 1627) et syndic (1613-1633) 57; et enfin Esaïe - l'auteur d'un

«Journal » contenant des « Mémoires sur Genève » 58 __.:._ qui fut docteur en médecine 59 et enseigna comme professeur la philosophie, c'est-à-dire les sciences physiques et mathématiques, la logique et la métaphysique, d'abord, semble-t-il, à Lausanne à partir de 1592 puis, dès 1594, à l'Aca- démie de Genève dont il fut également le recteur pendant quatre ans, ayant

·été élu à cette charge en 1596 et réélu en 1598 60; né en 1562, il mourut le 18 juillet 1611; en regard de la mention qui le concerne sur le registre des décès, on lit les mots: «maximum scholae et pauperum detrimentum »,note dont le laconisme éloquent nous apprend à la fois les succès qu'obtenait le professeur dans sa chaire et les habitudes charitables que pratiquait l'homme privé 61

Germain Colladon possédait une fortune considérable. Les « lettres réquisitoires des juges de Bourges » 62 relèvent sa richesse, sans d'ailleurs

54 Cf. notre tableau généalogique des Colladon, v. infra. Incomplet: Galiffe, Notices généalogiques, 2 éd., II, p. 791 ss.

55 Peretti della Rocca, I.e., p. 52 ss., affirme, en rapportant une citation (inexacte) des frères Haag, La France protestante, 2• éd., 1, p. 351, que ces enfants-là ont été élevés par Jean d'Armein (Armenarius); mais il confond Germain le juriste avec son neveu homonyme, fils de Léon et marchand à Genève, comme le précise Armenarius lui-même dans une notice du «Livre du recteur» de l'Académie de Genève, fol. 61 (v. l'édition de ce «Livre», faite par S. Stelling-Michaud en 1959, p. 94).

56 Cf. Théophile Dufour, Le secret des textes (1926), p. 56. Inexact: Peretti della Rocca, I.e., p. 51 qui fait de Claude Colladon un membre du conseil des CC en 1579.

57 Cf. Charles Borgeaud, L'Académie de Calvin, p. 310 ss. Voir aussi Sénebier, Histoire littéraire de Genève, 1, p. 72 et II, p. 61 ss.; cet auteur attribue à David Colladon des

«Mémoires sur l'histoire de Genève», qu'il paraît avoir vus mais qui ont disparu depuis;

cf. Dufour, I.e., p. 63 ss. Quant au «Livret de famille» de David Colladon, v. supra.

58 Ce «Journal» fut retrouvé et édité (en 1883) par John Jullien, avec une introduction de Théophile Dufour.

59 Il a été, paraît-il, le médecin de Théodore de Bèze; cf. Dufour, dans son introduction p. VII au «Journal» d'Esaïe Colladon que nous venons de citer.

6

°

Cf. Théophile Dufour dans son Introduction au «Journal» d'Esaïe Colladon, p. VI, et dans sa «Notice sur Esaïe Colladon » (v. Dufour, Le secret des textes, p. 57 ss.);

cf. aussi Borgeaud, I.e., p. 206 ss.

61 Cf. AEG, Registre des décès, XXIV, fol. 88 v0 • Voir aussi Dufour, I.e.

62 Voir supra.

(33)

spécifier en quoi elle consistait 63Une première précision nous est fournie cependant par le contrat de mariage de Colladon de 1536: d'autres rensei- gnements nous sont donnés par des sources postérieures, par des textes littéraires et par une série d'actes notariés que nous avons pu recueillir aux Archives de Bourges et de Genève. Il en résulte que Colladon était non seulement titulaire de rentes foncières qui lui assuraient, selon la pratique si largement répandue au

xvre

siècle, un revenu annuel et perpétuel 64, mais qu'il était aussi - surtout - propriétaire d'un complexe notable de biens immobiliers, de maisons en ville et de terres à la campagne.

A Bourges, Colladon était propriétaire, depuis son mariage ou peu après, d'une grande maison 65, comprenant cour, jardin, étable, de vastes celliers voûtés, des greniers et des magasins étendus, « assise » en la rue d'Orron (aujourd'hui la rue des Beaux-Arts), près du couvent des Carmes 66D'appa- rence quelque peu claustrale par sa haute façade formant pignon sur la rue et ornée d'une large fenêtre surmontée à son tour de trois arcs brisés, cette maison était à l'époque (et est encore de nos jours) un des hôtels parti- culiers les plus importants de Bourges, bien qu'elle ne possède ni la splen- deur de la maison de Cujas ni le faste somptueux du palais de Jacques Cœur.

Construite au XIIIe siècle(?), peut-être sur des fondations romaines 67, par les religieux de l'abbaye bénédictine de Saint-Sulpice (située aux portes de la ville) 68 pour lui servir de refuge 'intra muras', elle avait déjà subi de nombreuses transformations au cours des temps, lorsque Colladon en

63 L'auteur du libelle mentionné à la p. 27, n. 39, estime que les frères Léon et Germain Colladon étaient « riches de plus de vingt mille».

64 V. Archives du Cher, Min. Adenet Dorléans du 20.4.1543 (quittance donnée par Germain Colladon et sa femme, concernant «le remboursement d'une rente portant sur une somme de 226 livres tournois payables en or»); v. aussi ibidem Min. Jehan Girardeau du 5.1.1549 (n. st.), relatif à la constitution en faveur de Colladon d'une rente annuelle, perpétuelle et foncière» (de peu de valeur), assise sur une vigne à Sainte-Solange. Claude Bigot était également titulaire d'une rente de 13 livres tournois pour une somme de 200 livres; v. son contrat de mariage déjà mentionné.

65 Cf. Jean Chaumeau, Histoire du Berry (1566), p. 235, selon lequel la maison en question était en 1538 «de nouvel acquise». L'acte notarié relatif à cette acquisition de Colladon ne s'est pas retrouvé à Bourges et nous ignorons aussi le prix d'achat de la dite maison.

66 Un acte du notaire Barthélémy Ragueau du 25.10.1566, dont nous ne connaissons que la transcription dans !'Inventaire des titres de Notre-Dame de Fourchault (Archives du Cher, 4 H 261, n° 16, v. aussi 4 H 2), donne la description et les limites exactes de la maison Colladon.

67 En creusant un puits dans sa maison, Colladon trouva, enfoui dans la terre, un vrai trésor romain; plusieurs fragments de marbre, une statue de marbre, un vase funéraire et une grande quantité de monnaies et médailles romaines impériales; cf. Chaumeau, I.e., p. 235; v. aussi Cathérinot, Bourges souterrain (1685), p. 3.

68 Du côté de la route d'Orléans.

(34)

32 ERICH-HANS KADEN

fit

l'acquisition et la remania une nouvelle fois

.

Il remplaça l'escalier par lequel on accédait probablement aux étages supérieurs par un large

«emmanchement» avec une terrasse sur toute la façade orientale, ajouta une porte d'entrée élégamment encadrée par des pilastres et un fronton Renaissance et donna ainsi

à

sa maison l'aspect qu'elle a conservé depuis

69

La maison de la rue d'Orron n'était pas la seule propriété de Colladon en ville

.

Du côté de sa femme il possédait une autre habitation, valant 300 livres tournois, située dans la même rue

70,

et lui-même avait acheté,

à

une date inconnue, une troisième maison, « en deux faist, sise

à

Bourges où pend pour enseigne la Fontaine, jouxte la rue de la Fontaine»

71,

et construit enfin, aux abords immédiats de Bourges, «in parocia Fiscalensi », une dernière maison dont la chronique rapporte qu'elle échappa de justesse, en 1545, aux dangers d'une foudre incendiaire

72

Il possédait en outre de nombreuses terres, tant de son propre chef que de celui de sa femme:

une « mouée de terre en plusieurs pièces», dite «terre du Chasteau », non loin de la ville et estimée

à

260 livres

73;

« un pré assis et situé ès faulxbourgs de la Chastre» que son père lui avait donné le jour de son mariage

74;

et enfin deux métairies, qu'il faisait valoir par des fermiers

75,

situées dans les environs de Bourges, l'une à Saint Solange, achetée en 1548 pour 650 livres

76

et agrandie peu après par l'achat d'une vigne assise dans la même paroisse

77;

l'autre, appelée le Haut Beltin, assise

à

la Gybauldine (aujourd'hui: Plaimpied-Givaudins), acquise en 1547 «par décret et autorité de la justice» pour un prix que nous ignorons

78

Germain Colladon eut ainsi

à

Bourges,

à

l'instar de son frère Léon

79,

69 Cf. Paul Gauchéry, Notes sur la maison Collado11 à Bourges, Mémoires de la Société historique du Cher, t. 29, Bourges 1912, Bulletin mensuel, séance du 26.11.1911.

7

°

Cf. le contrat de mariage de Germain Colladon.

71 Cf. AEG Min. Jean Ragueau du 29.4.1567,

72 Cf. David Colladon, I.e., p. 63 ss.

73 Cf. le contrat de mariage de Germain Colladon.

74 Ibidem.

75 Colladon avait loué la métairie de Sainte-Solange (v. dans le texte) à un fermier

«pour le prix et quantité de dix-sept sestiers de blé par an, deux quarts de chanvre, une oie grasse, deux poules et une demi-douzaine de fromages, payables au jour de la Saint- Michel »; v. Archives du Cher, Min. Jehan Girardeau du 3.5.1549.

76 Cf. Archives du Cher, Min. Jehan Girardeau du 5.10.1548.

77 V. ibidem, acte du 5.1.1548 (ancien style) et du 5.1.1549 (n. st.).

78 Cf. Archives du Cher, Min. Guillaume Bérault du 25.10.1547. Cf. aussi Min. Jean Ragueau, acte du 12.11.1566.

79 V. supra, p. 25, n. 20.

(35)

COLLADON A LA CHÂTRE ET A BOURGES 33

une brillante position que lui assuraient ses origines et ses alliances, son talent d'avocat et sa fortune. Cependant, il n'hésitera pas à sacrifier les privilèges de son rang et les avantages de sa situation, le jour où il lui devint impossible de pratiquer librement ses convictions religieuses.

(36)

3. Germain Colladon et la Réforme à Bourges.

Le milieu social auquel Germain Colladon appartenait, et dans lequel il vivait, était un milieu ouvert aux idées religieuses nouvelles, au mouve- ment qui tendait à la réforme de l'Eglise 80 Favorisé par Marguerite d'Angoulême, sœur de François Jer, duchesse de Berry et reine de Navarre, il avait pénétré de bonne heure à Bourges 81 En 1523 et 1524, Michel d'Arande, l'aumônier de Marguerite, avait sur son ordre prêché !'Avent et le Carême à la cathédrale de Saint-Etienne et ses prédications semblent avoir eu un retentissement considérable dans la bourgeoisie, à l'Université et même dans les rangs du clergé 82Il se forma alors un petit groupe de personnes enclin à modifier les choses de l'Eglise qui, fortifié par Calvin 83, reçut sans doute une nouvelle impulsion et augmenta ses rangs dès que le Réformateur eut jeté les bases de sa doctrine et fut devenu le chef reconnu et incontesté de la Réforme française 84Parmi les « fidèles » de ce groupe figuraient alors des personnages importants, de hauts magistrats, des

80 Pour ce qui suit, v. notamment, Raynal, Histoir~ du Berry (1844), III, p. 308 ss.; Fauconnet-Dufresne, La réforme en Berry (1882), IV, p. 165 ss.; Brimont, Le XVJ• siècle et les guerres de la Réforme e11 Berry (1905), 1, p. 185 ss. Voir également Doumergue, Jean Calvin, I (1899), p. 169 ss.

81 Cf. Nathan Weiss, La réforme à Bourges au XVI• siècle, BSPF 53 (1904), p. 307 ss.

82 Cf. Weiss, I.e., p. 308 ss.; Bonnet-Maury, Le protestantisme au XVI• siècle dans les universités d'Orléans, de Bourges et de Toulouse, BSPF (1889), p. 323 ss.; Bourquelot, Notice sur le joumal de Jean Glaumeau, Mémoires de la Société des Antiquaires de France 22 (1855), p. 203 ss.

83 Telle est la tradition qui remonte à Theodore de Bèze, Histoire ecclésiastique des Eglises réformées, ed. Baum et Cunitz (Toulouse 1882), J, p. 20. On sait cependant que l'époque de la «conversation» de Calvin est difficile à situer et que bien des auteurs estiment qu'elle n'a eu lieu qu'après son départ de Bourges et son retour à Paris en 1533.

Voir sur cette question, sur laquelle nous n'avons pas à nous prononcer, en dernier lieu les avis opposés d'André Biéler, La pensée économique et sociale de Calvin (1959), p. 71 ss., et de Jean Cadier, Calvi11 (1958), p. 25 ss., 33 ss.

84 Cf. Chevalier de Saint-Amand, Hommes illustres du Bel'l'y; Nicolas, Théodore et Germain Colladon, Annonces Berruyères n° 25 du 22.6.1837.

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