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Article pp.286-292 du Vol.3 n°5 (2013)

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ARTICLE ORIGINAL /ORIGINAL ARTICLE

Les patients admis en unité d’hospitalisation de courte durée relèvent-ils d’une valorisation financière de soins continus ?

Do patients admitted to observation unit obtain a financial valuation of intensive care?

C. Boyeau-Desmarres · C. Roy · P.-M. Roy

Reçu le 28 décembre 2012 ; accepté le 24 juin 2013

© SFMU et Springer-Verlag France 2013

Résumé Objectif : Les unités d’hospitalisation de courte durée (UHCD) sont obligatoires en France dans chaque ser- vice d’urgence depuis 1995. Elles prennent en charge un cer- tain nombre de patients à pathologie grave et/ou avec un ter- rain à risque et/ou nécessitant des actes lourds. Les unités de surveillance continue (USC) offrent un niveau de soins inter- médiaire entre la réanimation et les services d’hospitalisation conventionnelle. L’objectif de cette étude est de définir la pro- portion et les caractéristiques des patients de l’UHCD du CHU d’Angers qui pourraient relever d’une USC, afin d’éva- luer les possibilités de valorisation financière des UHCD.

Méthode: Une étude prospective descriptive est réalisée sur 1 000 patients consécutifs, pendant 52 jours. Le critère de jugement principal est la proportion de patients hospitalisés en UHCD qui auraient pu relever d’une USC, en se basant sur les critères du code de santé publique, notamment basés sur le score IGS 2 (index de gravité simplifié). Les caracté- ristiques de ces patients et la valorisation financière poten- tielle sont également étudiées, ainsi que les séjours dépassant 24 heures.

Résultats: Au total, 19 patients par jour sont hospitalisés en UHCD. Une requalification en USC serait envisageable pour 43 % d’entre eux : patients plus âgés, aux antécédents plus lourds, moins enclins à rentrer à domicile.

Conclusion: Cette étude incite à une réflexion plus large sur le fonctionnement et la valorisation des UHCD des établis- sements hospitaliers, la place des USC par rapport aux UHCD et la reconnaissance d’USC de courte durée ratta- chées aux services d’urgence.

Mots clésService des urgences adulte · UHCD · USC · Étude prospective · Score IGS 2

AbstractAim: Observation units are required for each emer- gency service in France since 1995. Many patients hospita- lized in these units have serious pathology or serious co- morbidity or need heavy treatments. The intensive care units provide a level of intermediate care between the reco- very units and the services of conventional hospitalization.

The aim of this study is to define the proportion and charac- teristics of the patients in the observation units, who could qualify for intensive care and a possible financial valuation.

Procedure: A descriptive prospective study was performed on 1000 consecutive patients for 52 days. The primary endpoint was the proportion of the hospitalized patients in the observa- tion unit who could have qualified for an intensive care unit, based on the Public Health Code, in particular, and the Sim- plified Acute Physiology Score (SAPS 2). The patient charac- teristics and the possible financial valuation were also investi- gated, as well as the stays which exceeded 24 hours.

Results: A total of 19 patients are hospitalized in Observa- tion Units every day. A requalification for 43% of them could be possible in intensive care: elderly patients, bearer of complex past history, less likely inclined to return home.

Conclusion: This study encourages us to think about a larger functioning and valorisation of Observation Units in Hospi- tals and Observation Unit compared to intensive care. We could also think about the recognition of intensive care units of short duration related to emergency services.

KeywordsAdult emergency department · Observation unit · Intensive care · Prospective study · SAPS 2

Introduction

Le concept des unités d’hospitalisation de courte durée (UHCD) est né aux États-Unis dans les années 1980 avec la

C. Boyeau-Desmarres (*) · C. Roy · P.-M. Roy UNAM université, département de médecine d’urgence, service des urgences adultes, CHU dAngers, 4, rue Larrey, F-49933 Angers cedex 09, France

e-mail : cboyeau@gmail.com P.-M. Roy

UNAM université, université dAngers, faculté de médecine, Angers, France

DOI 10.1007/s13341-013-0342-x

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création desObservations Units[1]. Ces unités se sont déve- loppées progressivement en France et sont devenues obliga- toires dans chaque service d’urgence en France en 1995 [2].

Elles ont été créées afin de pouvoir prendre en charge des patients nécessitant quelques heures de démarche diagnos- tique et/ou thérapeutique et/ou de surveillance clinique.

En 2010, une circulaire dite « frontière » a été éditée par le ministère de la Santé et des Sports, concernant les conditions de facturation d’une prise en charge en UHCD. Elle précise que lorsque le patient est pris en charge en UHCD à l’issue de son passage au service des urgences, un groupe homo- gène de séjour (GHS) ne peut être facturé que si son état de santé présente les caractéristiques suivantes :

un caractère instable ou un diagnostic resté incertain ;

la nécessité d’une surveillance médicale et d’un environ- nement paramédical qui ne peuvent être délivrés que dans le cadre d’une hospitalisation ;

la nécessité de réalisation d’examens complémentaires et/ou d’actes thérapeutiques.

Ces trois conditions sont cumulatives, et si l’une d’elles n’est pas remplie, la facturation d’un GHS n’est pas auto- risée [3]. Le GHS pour une hospitalisation en UHCD est calculé sur une durée de zéro jour quelle que soit la durée effective dans l’unité, et contrairement à une hospitalisation dans une unité de court séjour médical.

Parmi ces patients hospitalisés en UHCD, en particulier ceux présentant un caractère instable, il est possible qu’une proportion non négligeable présente une pathologie grave et/ou un terrain à risque et/ou nécessite des actes lourds.

Ces malades pourraient relever d’une hospitalisation en unité de surveillance continue (USC). Ces USC ont été créées dans les années 1980, devant la constatation d’une fréquence élevée d’occupation injustifiée des lits de réani- mation par des patients dont l’état de santé ne nécessite qu’une surveillance rapprochée [4]. Ce sont des unités de soins de niveau intermédiaire entre les unités de soins clas- siques et les unités de réanimation, qui ont pour vocation d’accueillir des patients « à risque », c’est-à-dire susceptibles de présenter des défaillances vitales aiguës [5,6]. Une étude menée par Zimmerman et al. en 1995 a montré, lors d’une étude sur une cohorte de 14 440 patients, que 35 % des patients admis en réanimation ne justifiaient que d’un simple monitorage [6].

La gravité de chaque patient admis dans un service de réanimation ou dans une USC est évaluée à l’aide d’un score dit « Index de gravité simplifié » ou IGS 2, encore appelé SAPS 2 (Simplified Acute Physiology Score). Ce score a été créé à partir de scores préexistants et est associé à une mortalité prédite. Il comporte 15 variables, cotées de 1 à 26. Il s’agit du score de gravité le plus utilisé en France et en Europe [7-9].

Sur le plan réglementaire, les USC répondent aux condi- tions techniques de fonctionnement définies aux articles D.6124-117 à D.6124-120 du code de la santé publique et l’une des conditions suivantes doit être remplie [10–13] :

soit le patient est transféré directement depuis une unité de réanimation avec un séjour bénéficiant du forfait réanimation ;

soit le patient présente un IGS 2 d’une valeur supérieure ou égale à 7, après déduction des points générés par le critère de l’âge et le diagnostic principal établi correspond à un diagnostic fixé par une liste ;

soit le patient présente un IGS 2 d’une valeur supérieure ou égale à 7, après déduction des points générés par le critère de l’âge et le diagnostic principal établi correspond à un diagnostic, associé le cas échéant à un acte de réani- mation, fixé par une liste ;

soit le patient présente un IGS 2 d’une valeur supérieure ou égale à 15, après déduction des points générés par le critère de l’âge ;

soit un acte chirurgical fixé par une liste a été effectué.

Les USC ont un cahier des charges rigoureux, précisant les critères d’admission et de sortie des patients, ainsi que leur lien avec les services de réanimation qui peuvent être amenés à prendre en charge les patients qui s’aggravent durant leur séjour [14]. Elles bénéficient d’une valorisation complémentaire au GHS avec un forfait journalier défini chaque année (326,12€en 2011).

Le service des urgences adultes (SU) du centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angers comporte une UHCD de 12 lits ainsi qu’une chambre à deux lits utilisée en cas d’hôpital sous tension et/ou pour les enfants devant être opérés au bloc opératoire des urgences adultes. Certains patients ne sont pas physiquement hospitalisés dans un lit du service UHCD, mais restent en secteur d’accueil et sont considérés hospitalisés en UHCD.

L’objectif de cette étude est d’évaluer la proportion et les caractéristiques des patients admis au SU du CHU d’Angers puis hospitalisés à l’UHCD répondant aux critères définis d’une qualification en soins continus afin d’évaluer les pos- sibilités de valorisation financière des UHCD.

Population et méthode

Il s’agit d’une étude prospective descriptive sur 1 000 patients consécutifs hospitalisés à l’UHCD ou considérés comme tel (soit tous les patients physiquement hospitalisés dans un lit à l’UHCD et tous les patients considérés comme hospita- lisés en UHCD, mais restant dans un secteur d’accueil faute de place, pendant cette période). Le critère d’inclusion était l’admission en UHCD sur le dossier administratif. Le critère de jugement principal était la proportion des patients

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hospitalisés en UHCD qui auraient pu relever d’une admis- sion en USC selon les critères définis dans les articles du code de la santé publique D6124-117 à D6124-120 et repris dans les recommandations de la SFAR et SRLF (cf. supra).

Les critères de jugement secondaires étaient les caractéris- tiques de ces patients et l’estimation de la valorisation finan- cière envisageable par la requalification de ces hospitalisa- tions en soins continus. La totalité des patients hospitalisés en UHCD a été analysée ensuite en sous-groupes, en distin- guant les patients hospitalisés en UHCD relevant d’une hos- pitalisation en USC et ceux ne relevant pas d’une hospitali- sation en USC.

Nous avons aussi analysé le nombre et le pourcentage des patients dont la durée de séjour à l’UHCD dépassait 24 heu- res. En pratique, pendant la période de l’étude, pour chaque patient admis à l’UHCD, une fiche était remplie par l’équipe médicale de l’UHCD, dans les 24 heures suivant l’admis- sion. Cette fiche mentionnait l’âge, le motif d’admission en UHCD et tous les éléments nécessaires au calcul du score IGS 2.

La valorisation financière potentielle était calculée uni- quement pour les patients hospitalisés en UHCD répondant aux critères définis d’une qualification en soins continus (la valorisation financière des patients ne répondant pas aux critères de soins continus n’était pas calculée). Cette valorisation financière était définie comme la différence entre la tarification appliquée aux séjours en UHCD pour ces patients et celle qui aurait été appliquée si ces patients avaient été hospitalisés dans une USC.

Ce calcul a été réalisé de la façon suivante :

pour les patients hospitalisés dans un autre service après leur hospitalisation en UHCD, on multipliait, pour cha- cun, le nombre de jours en UHCD par le forfait USC (326,12 euros) ;

pour les patients rentrant à domicile après leur séjour à l’UHCD, on rajoutait à cette somme (nombre de jours UHCD × forfait USC), la différence entre la tarification réelle à l’UHCD et celle correspondant à une hospitalisa- tion conventionnelle dans un service court séjour médical en général plus importante.

Un regroupage de ces séjours en UHCD a été effectué par le département d’information médicale (DIM) de l’établisse- ment pour en établir le GHS. Le nombre de jours de présence en UHCD pour un patient est défini comme le nombre de présences à minuit (pour le calcul financier).

Méthodes statistiques

Le nombre de sujets nécessaires pour l’analyse de l’objectif principal a été estimé à 1 000 (risque de première espèce de 5 %). Le seuil de significativitépest fixé à 0,05. Une préci-

sion de ±3 % a été choisie (intervalle de confiance). Les analyses sont effectuées de manière bilatérale. La saisie des données et l’analyse statistique ont été réalisées sous Excel.

Les tests statistiques utilisés étaient le test de Chi2de Pear- son pour les variables qualitatives et le test-T de Student pour les variables quantitatives. Les résultats sont exprimés sous forme de moyenne ± écart-type pour les variables quan- titatives et sous forme de pourcentages pour les variables qualitatives.

Résultats

Au total, les 1 000 patients consécutifs inclus dans cette étude ont été hospitalisés à l’UHCD ou considérés comme tel du 28 novembre 2011 au 18 janvier 2012 (soit 52 jours).

Il n’y a eu aucun perdu de vue ni exclu de l’analyse.

Pendant cette période, 6 926 patients ont été admis au SU, soit un taux d’hospitalisation en UHCD de 14 % avec 19 hos- pitalisations par jour à l’UHCD (taux d’occupation de 160 %). Sur ces 1 000 patients, 540 ont été hospitalisés phy- siquement dans un lit en UHCD et 460 ont été considérés comme tel, mais sont restés en secteur d’accueil.

Sur ces 1 000 patients, 430 prises en charge auraient pu relever d’une qualification en USC selon les critères précé- demment définis, soit huit patients par jour. Parmi eux, 280 ont été physiquement admis à l’UHCD, soit cinq par jour et 150 (35 %) sont restés dans le secteur d’accueil des urgen- ces. Les caractéristiques des patients sont présentées dans le Tableau 1. La moyenne d’âge des patients relevant d’USC est significativement plus élevée que celle des patients ne rele- vant pas d’USC (70 contre 59 ans ;p< 0,001). L’insuffisance respiratoire aiguë est le premier motif d’hospitalisation, suivi du sepsis et de l’ivresse aiguë compliquée (Tableau 2). Les actes les plus souvent réalisés pour les patients relevant d’USC sont, par ordre croissant, un monitorage continu, des transfusions et une réhydratation importante (Tableau 3). La durée de séjour dépasse 24 heures pour 322 patients (32 %) dont 126 (39 %) sont sortis de l’hôpital (retour à domicile ou en structure antérieure), 183 (57 %) sont hospitalisés dans un service d’aval de l’UHCD (dont un en réanimation) et 13 sont décédés.

Pour l’analyse des possibilités de valorisation financière des 430 patients qui répondent aux critères définis d’une qualification en soins continus, ont été distingués les patients rentrant à domicile et ceux hospitalisés dans un autre service après l’hospitalisation à l’UHCD, selon la méthode précé- demment définie :

pour les 175 patients quittant l’hôpital après leur séjour en UHCD (retour à domicile pour 135 patients, retour en struc- ture antérieure pour 18 patients, décès pour 22 patients), le manque de recettes s’élève à 77 797 euros ;

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pour les 255 patients hospitalisés dans un autre service après leur hospitalisation en UHCD (247 en service d’hospitalisation conventionnelle, huit en réanimation), le manque de recettes s’élève à 83 161 euros.

Si l’hospitalisation à l’UHCD des 430 patients avait été qualifiée USC, une plus-value de 160 958 euros aurait été réalisée. Considérant que l’étude de ces 1 000 patients s’est déroulée sur 52 jours, si on extrapole ce chiffre aux 7 857 admissions en UHCD réalisées en 2011, 1 264 647 euros de plus-value serait potentiellement envisageable sur une année pleine. Cela correspondant à une plus-value annuelle par lit d’UHCD de 374 euros [351–397].

Discussion

Notre étude met en évidence que la proportion de patients hospitalisés à l’UHCD du CHU d’Angers pouvant relever

d’une prise en charge de type USC est importante (43 %), avec par conséquent, une sous-valorisation financière notable pour l’établissement. Une réflexion plus large est nécessaire sur les moyens des UHCD, la valorisation de l’activité des UHCD et leurs relations avec les USC des établissements hospitaliers français.

Dans cette étude au CHU d’Angers, un grand nombre de patients hospitalisés en UHCD pourraient relever d’hospitali- sation en USC de courte durée. Le profil des patients y est différent des patients hospitalisés au sein des USC de l’éta- blissement. Parmi les 430 patients de cette étude pouvant rele- ver d’USC, seuls 247 patients sont hospitalisés à la sortie de l’UHCD (57 %) dont 16 en USC (3,7 %), huit sont transférés en réanimation (1,9 %), 22 décèdent (5,1 %) alors que 153 sor- tent de l’hôpital (domicile ou structure antérieure) [36 %].

Une des particularités du CHU d’Angers est son taux d’admission de personnes âgées (> 75 ans) qui est le plus élevé des CHU de l’interrégion. En effet, la seule autre struc- ture d’urgence de la ville d’Angers est au sein d’un Tableau 1 Caractéristiques des patients hospitalisés en UHCD.

Total(n= 1 000) Patients relevant d’USC (n= 430)

Patients ne relevant pas d’USC (n= 570)

p

Âgea 64 ± 24 70 ± 22 59 ± 24 < 0,001

Sexe

Masculin 530 (53 %) 236 (55 %) 294 (52 %) 0,32

Féminin 470 (47 %) 194 (45 %) 276 (48 %)

Principaux antécédents

Insuffisance cardiaque chronique 138 (14 %) 88 (20 %) 50 (8,8 %) < 0,001

Insuffisance respiratoire chronique 32 (3,2 %) 17 (4,0 %) 15 (2,6 %) 0,24

Insuffisance rénale chronique 49 (4,9 %) 35 (8,1 %) 14 (2,5 %) < 0,001

Insuffisance hépatique 22 (2,2 %) 10 (2,3 %) 12 (2,1 %) 0,81

Diabète 132 (13 %) 65 (15 %) 67 (12 %) 0,12

Cancer, 160 (16 %) 103 (24 %) 57 (10 %) < 0,001

dont cancer métastasé 32 (3,2 %) 32 (7,4 %) 0 < 0,001

Maladie hématologique 42 (4,2 %) 32 (7,4 %) 0 < 0,001

Sida 0 0 0 1

Score IGS2b

IGS 2 sans âge 10,4 ± 7,2 15,4 ± 8,4 6,6 ± 1,7 < 0,001

IGS 2 avec âge 21,6 ± 11,3 28,4 ± 11,8 16,4 ± 7,6 < 0,001

Durée de séjourc 20,5 ± 14,6 22,9 ± 14,9 18,7 ± 14,1 < 0,001

Orientation à la sortie de lUHCD

Domicile 435 (43 %) 135 (31 %) 300 (53 %) < 0,001

Structure antérieure 34 (3,4 %) 18 (4,2 %) 16 (2,8 %)

Hospitalisation 495 (49 %) 247 (57 %) 248 (43 %)

Réanimation 10 (0,1 %) 8 (1,9 %) 2 (0,4 %)

Décès 26 (2,6 %) 22 (5,1 %) 4 (0,7 %)

aLâge est exprimé en années ± écart-type.

bLe score IGS 2 en moyenne ± écart-type.

cLa durée de séjour en heures ± écart-type.

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établissement de santé privé qui ne dispose pas d’un service de réanimation ni de certaines spécialités dont la neurologie, ce qui conduit le CHU à prendre en charge un plus grand nombre de patients en particulier médicaux graves [Société SANESCO–GE Healthcare Performance Solutions. Audit

des urgences du CHU d’Angers. Restitution du diagnostic– Synthèse, points marquants. 17 mai 2011 : Quelques indica- teurs d’activité des urgences–source SAE 2009].

Une autre particularité du CHU d’Angers est sa structure pavillonnaire : les services de médecine polyvalente sont Tableau 2 Motifs dhospitalisation en UHCD.

Total (n= 1 000) Patients relevant d’USC (n= 430)

Patients ne relevant pas d’USC (n= 570)

p

Toxicologie 122 (12 %) 54 (13 %) 68 (12 %) 0,76

Ivresse aiguë 94 39 55

Surdosage médicamenteux 8 7 1

Intoxication médicamenteuse 9 5 4

Sevrage 11 3 8

Traumatologie 104 (10 %) 36 (8,4 %) 68 (12 %) 0,07

Traumatisme crânien 68 26 42

Accident de la voie publique de forte cinétique 28 7 21

Contusion pulmonaire 1 1 0

Entorse du rachis cervical 1 0 1

Fracture vertébrale 5 2 3

Autre lésion traumatique grave 1 0 1

Pneumologie 103 (10 %) 69 (16 %) 34 (6,0 %) < 0,001

Insuffisance respiratoire aiguë 94 62 32

Embolie pulmonaire 7 5 2

Insuffisance respiratoire chronique 2 2 0

Cardiologie 98 (9,8 %) 51 (12 %) 47 (8,2 %) 0,06

Insuffisance cardiaque 32 26 6

Douleur thoracique détiologie indéterminée 54 17 37

Suspicion de syndrome coronarien aigu 1 1 0

Trouble de conduction cardiaque 3 2 1

Trouble du rythme cardiaque 7 4 3

Urgence hypertensive 1 1 0

Neurologie 85 (8,5 %) 40 (9,3 %) 45 (7,9 %) 0,43

Crise convulsive 40 16 24

Accident vasculaire cérébral 11 6 5

Déficit neurologique 27 13 14

Coma 7 5 2

Infectiologie 59 (5,9 %) 46 (11 %) 13 (2,3 %) < 0,001

Sepsis 57 44 13

Méningite 2 2 0

Malaise (détiologie indéterminée) 57 (5,7 %) 28 (6,5 %) 29 (5,1 %) 0,33

Gastro-entérologie 18 (1,8 %) 15 (3,5 %) 3 (0,5 %) < 0,001

Hémorragie digestive 15 13 2

Pancréatite aiguë 3 2 1

Néphrologie : Insuffisance rénale aiguë 14 (1,4 %) 13 (3,0 %) 1 (0,2 %) < 0,001

Hématologie : Aplasie médullaire 0 8 (1,9 %) 0 0,001

Endocrinologie 2 (0,2 %) 2 (0,5 %) 0 0,18

Insuffisance surrénale aiguë 1 1 0

Hyperosmolarité 1 0 1

Autres 330 (33 %) 68 (16 %) 262 (46 %) < 0,001

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isolés, à distance des services de réanimation et de soins continus. Cela conduit à garder des patients instables en UHCD à cause de la capacité de surveillance qu’offre cette unité.

L’UHCD du CHU d’Angers est également nettement sous-dimensionnée, vis-à-vis du nombre de patients admis aux urgences (> 45 000/an), en référence aux recommanda- tions de la SFMU et aux centres de l’interrégion.

De façon plus globale, la valorisation financière des UHCD est nettement insuffisante. La problématique de valo- risation des UHCD repose notamment sur trois éléments forts : les malades admis en UHCD et relevant d’USC sont une réalité non valorisée sur la base du tarif UHCD et cela représente une perte d’argent pour le service des urgences ; certains malades admis en UHCD auraient dû être admis dans un service d’hospitalisation conventionnelle du CHU, et le fait de rester en UHCD est une perte d’argent pour l’établissement ; enfin, certains malades sont admis adminis- trativement en UHCD sans y être présents physiquement, et cela est une valorisation pour le service des urgences et pour l’établissement.

Les UHCD sont insuffisamment dotées en moyens tech- niques et humains pour faire face à la prise en charge de ces patients à risque de défaillances vitales aiguës. Les patients y sont différents des services d’USC classiques, comme le montrent leur courte durée de séjour, le petit nombre de patients transférés en réanimation à l’issue de leur séjour en UHCD. D’où l’intérêt de revoir les procédures qui fixent les conditions d’accès des patients des urgences vers les lits d’USC existants et l’intérêt également d’une reconnaissance d’USC de courte durée, organisées pour la prise en charge de malades d’USC, rattachées aux services d’urgence, avec une valorisation financière adaptée.

Cette étude a été réalisée sur un nombre important de patients. Elle comporte cependant certaines limites. Le caractère monocentrique de cette étude en est une. Le recru-

tement hivernal peut avoir majoré la proportion de patients graves admis en particulier pour pathologie infectieuse. Les estimations en termes de valorisation financière dépendent des conditions actuelles de facturation et sont susceptibles d’évoluer d’une année à l’autre. De plus, la requalification d’un certain nombre de lits de l’UHCD en USC comme la création ou l’extension des USC existantes ne permettrait probablement pas d’accueillir la totalité des patients pouvant relever d’une prise en charge de ce type.

La durée d’étude de chaque patient est une autre limite : seules les 24 premières heures de présence en UHCD sont étudiées (calcul du score IGS2), et le patient ne relève pas forcément d’une hospitalisation en USC sur toute la durée de leur hospitalisation en UHCD.

L’extrapolation à un an de nos résultats est discutable.

Une étude sur toute l’année basée sur le PMSI (programme de médicalisation des systèmes d’information) aurait été théoriquement préférable pour limiter ce biais mais n’était pas possible puisque toutes les informations ne sont pas mentionnées dans le PMSI. Il ne permet notamment pas de calculer le score IGS 2. Seule une étude des dossiers un à un a permis d’obtenir les éléments nécessaires à ce travail.

Conclusion

Notre étude montre qu’une proportion importante des patients hospitalisés en UHCD au CHU d’Angers pourrait relever d’une hospitalisation en USC avec pour consé- quence, une sous-valorisation financière notable pour l’éta- blissement. Il est probable que des constatations similaires puissent être faites dans les autres UHCD des structures d’ur- gence de France. Ces constatations incitent à une réflexion plus large, dans chaque centre, sur la place des USC par rapport aux UHCD, sur le nombre de lits d’USC « polyva- lentes » au sein des établissements de santé. Elles incitent Tableau 3 Actes réalisés chez les patients hospitalisés en UHCD.

Total (n= 1 000) Patients relevant d’USC (n

= 430)

Patients ne relevant pas d’USC (n= 570)

p

Monitoragea 94 (9,4 %) 69 (16 %) 25 (4,4 %) < 0,001

Transfusion 58 (5,8 %) 46 (11 %) 12 (2,1 %) < 0,001

Substances vasoactives 1 (0,1 %) 1 (0,2 %) 0 0,43

Drainage vésicalb 6 (0,6 %) 6 (1,6 %) 0 0,01

Réhydratation/remplissagec 35 (3,5 %) 30 (7,0 %) 5 (0,9 %) < 0,001

Drainage pleural 2 (0,2 %) 1 (0,2 %) 1 (0,2 %) 1

CPAP ou VNI 13 (1,3 %) 9 (2,1 %) 4 (0,01 %) 0,06

aMonitorage continu pendant plus de 4 heures.

bPour insuffisance rénale aiguë.

cPlus de 2 l en 12 heures et/ou nécessité dun contrôle biologique dans les 12 heures.

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donc à une réflexion sur l’intérêt d’une reconnaissance d’USC de courte durée rattachées aux services d’urgence et permettant l’accueil des patients des urgences relevant de ce type de prise en charge.

Conflit d’intérêt : les auteurs ne déclarent pas de conflit d’intérêt.

Références

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