X – MAP
PC – Lundi avril – Variables al´eatoires r´eelles
Igor Kortchemski –igor.kortchemski@cmap.polytechnique.fr
Corrig´e des exercices non trait´es surhttp:// www.normalesup.org/ ˜ kortchem/ MAPun peu apr`es la PC.
E xercice 1. (Petites queions)
() E-ce que l’ensemble des intervalles ouverts deRforme une tribu ?
() On rappelle que B(R) ela plus petite tribu deRqui contient tous les intervalles de la forme ]− ∞, a] aveca∈R. Montrer que{a} ∈ B(R) pour touta∈R.
() SoitXune variable al´eatoire r´eelle. SoientA, B∈ B(R) deux bor´eliens disjoints.Que vaut P(X∈AetX∈B) ?
() Soit (E,E,Q) un espace probabilis´e. Exie-t-il une variable al´eatoire dont la loi e Q? (autrement dit, exie-t-il un espace probabilis´e (Ω,A,P) et une variable al´eatoire X : (Ω,A)→(E,E) dont la loi eQ?)
Variables al´eatoires r´eelles
E xercice 2. (Identification d’une loi) SoitX une variable al´eatoire r´eelle qui suit une loi ex- ponentielle de param`etre. Soitλ >. Montrer queλXsuit une loi exponentielle de param`etre
/λ.
E xercice 3. (Identification d’une loi) SoitX une variable al´eatoire r´eelle qui suit une loi ex- ponentielle de param`etreλ >. Soita >.Quelle ela loi de la variable al´eatoirebaXc+?
(pour un nombre r´eelx∈R,bxcd´esigne l’unique entierktel quek≤x < k+)
E xercice 4. (Th´eor`eme de transfert) SoitU une variable al´eatoire uniforme sur [−,]. Calcu- lerE
heUi .
E xercice 5. (Int´egrable ou pas int´egrable ?) SoitZ une variable al´eatoire r´eelle de Cauchy (de densit´e π ·
+x). Pour quelles valeurs deα∈Zla variable al´eatoireZαe-elle int´egrable ?
E xercice 6. (A densit´e ou pas `a densit´e ?) Soit` X une variable al´eatoire exponentielle de pa- ram`etreeta >. La variable al´eatoire min(X, a) e-elle une variable al´eatoire `a densit´e ?
Pour des queions, demande d’explications etc., n’h´esitez pas `a m’envoyer un mail.
Variables al´eatoires r´eelles ind´ependantes
E xercice 7. Soient X et Y deux variables al´eatoires ind´ependantes telles que X suit une loi exponentielle de param`etre λ > et Y suit une loi g´eom´etrique de param`etre p. Calculer P(X > Y).
E xercice 8. Soient X et Y deux variables al´eatoires ind´ependantes telles que X suit une loi exponentielle de param`etreλ >etY suit une loi exponentielle de param`etreµ >. Identifier la loi de la variable al´eatoire min(X, Y).
Exercice `a chercher pour le mercredi mai
E xercice 9. Soientn≥etθ >. On consid`ere des variables al´eatoiresU, . . . , Unind´ependantes qui sont diribu´ees uniform´ement sur le segment [, θ]. On pose
S= n+
n ·max(U, . . . , Un).
Calculer l’esp´erance et la variance deS.
Plus appliqu´e (hors PC)
E xercice 10. Le cycle d’un feu de circulation e le suivant : le feu e vert sur l’intervalle [, v] et rouge sur ]v, v+r] avecv, r >. L’inant d’arriv´eeU de Zo´e esuppos´e uniform´ement r´eparti sur le cycle [, r+v].
() Exprimer en fonion de U le temps d’attente T de Zo´e au feu dans le cas o `u aucun vehicule ne se trouve devant le feu `a l’inant o `u elle arrive.
() D´eterminer la fonion de r´epartition de T. E-ce une variable al´eatoire discr`ete ou `a densit´e ?
E xercice 11. (Particule dans un puit de potentiel, loi d’Arrh´enius et loi de Pareto) On consid`ere une particule dans un puit de potentiel de barri`ere d’´energie E positive. La loi d’Arrh´enius donne le temps de sortieτ(E) en fonion deEde la particule hors du puit d ˆu aux fluuations thermiques :
τ(E) =τe
E kBT.
Ici, la conanteτeun temps de r´ef´erence cara´eriique,T ela temp´erature absolue, etkB
ela conante de Boltzmann. On suppose que la barri`ere ed´ecrite par une variable al´eatoire X de loi exponentielle de param`etreλ=/E, o `uE eune ´energie de r´ef´erence. Le temps de sortie de la particule ealors une variable al´eatoire not´eeY :
Y :=τ(X), o `uτ(x) =τekBTx .
() D´eterminer la loiY.
() Montrer que pour toutt0>on a limt→+∞P(Y > t+t0|Y > t) =. Interpr´eter ce r´esultat.
Remarque. la loi deY ela loi de Pareto. C’eune loi de puissance qui a des applications non seulement en physique mais aussi en sciences sociales, en geion de qualit´e, etc.
E xercice 12. (D´etruquer une pi`ece) On dispose d’une pi`ece truqu´ee qui renvoiepileavec une probabilit´e p et on souhaite s’en servir pour g´en´erer un pile ou face ´equilibr´e. John von Neumann a imagin´e l’algorithme suivant :
Lancer la pièce
Lancer la pièce Lancer la pièce pile
face pile
face
face pile
Renvoyer
“face”
Renvoyer
“pile”
DEBUT
FIN
FIN
On noteT ∈ {,,, . . .} la variable al´eatoire donn´ee par le nombre de lancers n´ecessaires pour que l’algorithme se termine, etR∈ {pile,face}le r´esultat de l’algorithme.
() Que valentT etRsi on obtient comme premiers tiragesP P P P FFP P P FFP? () D´emontrer que pour toutk≥,
P(T =k) = (p+ (−p))k−p(−p),
en d´eduire que l’algorithme se termine presque-s ˆurement :P(T <+∞) =.
() D´emontrer que l’algorithme renvoie bien pile ou face avec mˆeme probabilit´e, c’e-`a-dire queP(R=pile) =/.
() D´emontrer queE[T] =p(−p).
E xercice 13. (G´en´erer une loi uniforme avec des variables de Bernoulli)SoitX, X, . . .des variables al´eatoires de Bernoulli ind´ependantes de param`etre/. On poseZ=P∞
k=−kXk. () On note
D=
n
X
k=
ik
k :n≥, i, . . . , in∈ {,}
l’ensemble des nombres dyadiques de [,], qui sont denses dans [,]. Soit Y une va- riable al´eatoire `a valeurs dans [,] dont la fonion de r´epartition FY v´erifieFY(t) =t pour toutt∈ D. Montrer queY eune variable al´eatoire uniforme sur [,].
() Montrer que pour tousi, . . . , ip ∈ {,}on a P
X=i, . . . , Xp=ip
=P
Z∈
p
X
i=
ij−j,
p
X
j=
ij−j+−p
.
En d´eduit que queZ eune variable al´eatoire uniforme sur [,].
() R´eciproquement, montrer que siY eune variable al´eatoire uniforme sur [,], alors les bits de son ´ecriture en baseforment une suite de variables al´eatoires ind´ependantes de mˆeme loi de Bernoulli de param`etre/.
() Que se passe-t-il en baseb≥avec la loi uniforme sur{, . . . , b−}?
Pour aller plus loin (hors PC)
E xercice 14. (Support d’une loi) SoitXune variable al´eatoire r´eelle.
() On suppose que pour toutA∈ B(R), on aP(X∈A)∈ {,}. Montrer queX epresque- s ˆurement conante (c’e-`a-dire qu’il exiec∈Rtel queP(X=c) =).
() On suppose que l’ensemble{P(X∈A), A∈ B(R)}ed´enombrable. Montrer que p.s.Xne peut prendre qu’un nombre d´enombrable de valeurs (c’e-`a-dire, il exie un ensemble d´enombrableΓ tel queP(X∈Γ) =).
E xercice 15. (Une queion de mesurabilit´e) Soit (Ω,A) un espace probabilisable et (Ai)i≥
un sy`eme complet d’´ev´enements (on rappelle que cela signifie queAi ∈ Apour touti≥, que
∪i≥Ai =Ωet queAi∩Aj =∅sii ,j).
On consid`ere l’applicationX:Ω→N∗d´efinie parX(ω) =i, o `ui etel queω∈Ai. Montrer queX eune variable al´eatoire (N∗ ´etant d´enombrable, on le munit naturellement de la tribu P(N∗)).
E xercice 16. (Exemple d’ensemble non mesurable)SoitPla loi d’une variable al´eatoire uni- forme sur [,π] (muni de la tribu bor´elienne sur [,π]). On voit [,π] comme le cercle unit´e Sen identifiant les deux pointsetπ. Choisissonsα >tel queα/(π) soit irrationel, et no- tonsRαla rotation d’angleαsur le cercle, d´efinie parRα(eiθ) =ei(θ+α). On noteR(n)α la compos´ee n-i`eme deRα pourn∈Z.
Si z∈ S, l’orbite de z e par d´efinition l’ensemble{R(n)α (z) :n∈ Z} ⊂S. Comme α/(π) e irrationnel, on peut montrer que toutes les orbites sont infinies (et mˆeme denses).
Notons (Oi)i∈I l’ensemble des orbites, et en utilisant l’axiome du choix choisissons pour tout i ∈I un repr´esentantzi ∈Oi. Posons finalement
E={zi :i ∈I}.
() Montrer queS=S
n∈ZR(n)α (E) et que cette union edisjointe.
() En supposant queEemesurable, aboutir `a une contradiion.