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LA FACULTÉ DANS SA VILLE CLERMONT-FERRAND
ÉDITIONS SANDOZ
Sous le règne de Louis XV, l'Intendant de la Province, Bonaventure Robert Rossignol fit construire cet amphithéâtre d'anatomie. Le terrain fut assuré grâce à la générosité des citoyens. Il fut construit aux frais des
Maîtres de la chirurgie : Jean Delarbre , lieutenant du premier chirurgien du Roy; B. Doulcet, prévôt; J. Chapouille, A. Blancheton, J.-B. Sedillot, F. Fargeon, I. Borie. L'an de grâce : 1749.
LA FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE CLERMONT-FERRAND SE PENCHE SUR SON PASSÉ (1806-1964)
par le Professeur G. Dastugue Le visiteur, qui pénètre pour la pre- mière fois dans le hall de notre Faculté, a son attention attirée par une dalle som- bre en pierre de Volvic appendue à la paroi claire, côté Ouest, de l'entrée, et qui n'est autre que la plaque d'inauguration du Collège des Chirurgiens créé en l'an 1749, en annexe au Collège des Médecins ou- vert dès 1681 et constituant lui-même l'ébauche du premier enseignement mé- dical régulièrement enregistré dans la capitale de l'Auvergne. Telles sont les origines que l'on peut assigner à l'Ecole Secondaire de Médecine instituée à l'Hôtel-Dieu de Clermont par décret impérial de 1806. Transformée en 1841 en Ecole préparatoire, puis en 1891 en Ecole réorganisée, rattachée ensuite à l' aima mater toulousaine, elle fut enfin érigée le Ier septembre 1928, sous l'active im- pulsion du Professeur J. Castaigne et du député-maire le Docteur Marcombes, en Ecole de plein exercice. Dernier prélude, avant les heures sombres et douloureuses vécues en commun avec l'Université de Strasbourg, à sa transformation si long- temps attendue, en Faculté le 3 mars 1954 sous le directorat du Professeur Pierre Luton.
Parallèlement, dès 1566, conformé- ment aux décisions de l'Evêque Guillau- me Duprat, les hôpitaux disséminés dans
la ville, la plupart depuis le Moyen Age et dont le plus ancien était sans doute l' Hôpital du Saint-Esprit au voisinage de la porte du même nom sur l'emplacement de la préfecture actuelle, se trouvèrent réunis en un seul Hôtel-Dieu, édifié au bas de la rue des Gras. C'est à travers ce bâtiment que devait être tracée la rue dite aujourd'hui du 11-Novembre, mais toujours désignée par les vieux Clermontois sous le vocable de Rue-Neuve. L'actuel Hôtel-Dieu enfin, qui, avec Y Hôpital-Général (1657) — pri- mitivement conçu comme refuge d'indi- gents — et trois siècles plus tard l' Hôpital Sabourin (1934) spécialement aménagé pour le traitement des tuberculeux pul- monaires, continue à représenter, depuis 1773, sur le versant sud de la partie cen- trale et surélevée de la ville, l'essentiel de l'équipement hospitalier clermontois.
C'est d'ailleurs dans les dépendances de cet Hôtel-Dieu que s'instaure en 1806 l'enseignement proprement dit de l'Ecole de Médecine jusqu'en l'année 1856 où le legs d'un généreux mécène, M. Meyrand, en permettant l'achèvement de la façade nord de l'édifice, procura aux professeurs et aux élèves des locaux moins défectueux, mais qui, devenus rapidement insuffisants à leur tour, devaient jouer le rôle de facteur terriblement limitant jusqu'en 1950.
Professeur Bousquet (1852-1932)
Pendant toute cette époque héroïque poursuivie sans trop d'espoir à travers tant de générations, le dévouement et la science des Professeurs furent la seule contre- partie, et souvent efficace, à ces carences matérielles par trop caractérisées.
Sans remonter à Laporte, le méde- cin de Blaise Pascal, qui assura pendant 34 ans le service de l'Hôtel-Dieu, qu'il soit permis au moins de citer, aussi sèche que puisse paraître semblable énuméra- tion:
Parmi les chirurgiens:
Bonnet (1734- 1 805), qui fut le véritable fon- dateur de l'Ecole et dont l'enseignement presti- gieux avait attiré à Clermont, à la veille de la Révolution, plus de go auditeurs à une époque où dans les grandes Universités provinciales le nom- bre des étudiants en médecine atteignait à peine la soixantaine.
Fleury (1777-1843), son modeste autant que son brillant successeur, et dont nous ont été rap- portées la très grande adresse et l'incroyable activité.
Bousquet (1852-1932), ancien agrégé du Val-de-Grâce, qui fut le premier à introduire en Auvergne les techniques pasteuriennes, auteur avec Poulet, puis avec Ricard, de traités d'Ana- tomie et de Pathologie externe, qui sont restés longtemps classiques et qui se montra directeur avisé et combien énergique sous sa rudesse tem- pérée d'une profonde bonté.
Parmi les médecins:
Lavort (1778- 1 858), ancien médecin des armées navales, directeur de l'Ecole pendant 4o ans et auteur d'une série d'ouvrages tels que:
« La Thérapeutique des fièvres », et un « Manuel de Médecine clinique » où l'on a pu reconnaître (Imbert-Gourbeyre) « ce cachet de supériorité qui n'appartient qu'au véritable talent ».
J.-B. Blatin (1771-1833), «ancien» des campagnes du Rhin, auteur d'un traité qui eut plusieurs éditions sur le « Catarrhe utérin », pro- fesseur de thérapeutique, membre correspondant de l'Académie de Médecine, maire de Clermont.
Michel Bertrand (1774-1857), élève de Bonnet comme Fleury et Lavort, étudie le pre- mier en France la toxicité de la strychnine, res- suscite et restaure les Bains du Mont-Dore, acquiert une éclatante renommée.
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