IMAGE EVALUATION
ÏEST TARGET (MT-3)
1.0
l.l
1.25
25
i-'-o 111112.0
.8
1-4
il.ô
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<^^ ^A '^\
4^t y*.
% Cl
ÙP-
CIHM/ICMH
Microfiche
Séries.
^
>>'CIHM/ICMH
Collection de
microfiches.
L\
Ccnadisn
Instjtute for Hlstorical Microreproductions institutcanadiertde microreproductions historiques1980
see pp. 10 -11 for 1630
Technical
and
BibliographieNotes/Notes
techniqueset bibliographiquesThe
Institutehasattempted
to obtainthe best originalcopy
available forfilming.Featuresofthiscopy which may
be bibliographicallyunique,which may
alterany
oftheimages
inthe reproduction, orwhich may
significantlychange
the usualmethod
of filming, arechecked
below.n D n D n n n D
Coloured covers/
Couverture de couleur Covers
damaged/
Couverture
endommagée
Coversrestored and/or laminated/
Couverturerestaurée et/oupellicuiée
Cover
title missing/Letitre de couverture
manque
I I
Coloured
maps/
Cartes géographiques en couleur
Coloured ink (i.e. otherthan blueorblack)/
Encre
de
couleur(i.e.autreque
bleueou
noire) Coloured platesand/or illustrations/Planches et/ou illustrationsen couleur
Bound
with othermatériel/Reliéavecd'autres
documents
Tightbinding
may
causeshadows
ordistortion along interiormargin/La reliureserréepeut causer
de
l'ombreou
dela distortion lelong delamarge
intérieureBlank leaves
added
duringrestorationmay
appearwithin the text.
Whenever
possible, thèse hâvebeen
omittedfrom
filming/M sepeut
que
certaines pages blanches ajoutées lorsd'une restaurationapparaissentdans
létexte, mais, lorsque celaétait possible, cespages n'ont pasété filmées.L'institutamicrofilméle meilleurexemplaire
qu'il luia été possiblede se procurer.Lesdétails
de
cetexemplairequisontpeut-être uniquesdu
pointdevue
bibliographique, qui peuventmodifierune image
reproduite,ou
quipeuventexigerune
modificationdans
laméthode normale de
filmage sont indiqués ci-dessous.I I
Colouredpages/
Pages
de couleurI I
Pages damaged/
D
D
Pages endommagées
Pages
restored and/or laminated/Pages
restauréeset/oupelliculéesPages
discoloured, stained orfoxed/Pages
décolorées, tachetéesou piquéesPages
detached/Pages
détachéesShowthrough/
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matériel/Comprend du
matériel supplémentaireI I
Onlyédition available/
Siule édition disponible
Pagr»
whollyorpartially obscured byerrata slips, tissuas, etc.,hâve been
refilmed to ensurethebest possibleimage/
Les pages totalement
ou
partiellement obscurciesparun
feuillet d'errata,une
pelure, etc., ontété filmées ànouveau
de façonà obtenirla meilleureimage
possible.The
to tThe pos
oft filmOri(
beg
the sior othi firsl sior orilThe
shal TINI wh(iMaj: diff« enti begi righ reqL
met
D
AdditionalCommentaires comments:/
supplémentaires;10X
This itemIsfilmad atthe réductionratio
checked below/
Ce document
est filméau
taux de réductionindiquécl destout.14X 18X
22X 26X
30X•/
12X IfX
20X 24X
28X J2Xlils
lu difier
me âge
The copy
filmedhère hasbeen
reproduced thanks to thegenerosity of:DouglasLibrary
Queen's
UniversityThe images
appearing hèrearethe beatquality possibleconsideringtheconditionand
legibility oftheoriginalcopy and
in keeping with the filming contractspécifications.Originalcopiesin printedpaper covers arefilmed beginning with thefrontcover
and
endingon
the lastpage
witha printed orillustrated impres- sion,orthe back coverwhen
appropriate.AH
otheroriginalcopiesarefilmed beginningon
thefirst
page
witha printed orillustrated impres- sion,and endingon
thelastpage
with a printed orillustratedimpression.The
last racordedframe on
each microfiche shallcontainthesymbol ^^ (meaning "CON- TINUED").
orthesymbol V (meaning
"END"),whîchever
applies.L'exemplairefilmé fut reproduitgrâceàla gé.iérositéde:
Douglas Library
Queen's
UniversityLes
images
suivantesont étéreproduitesavec le plusgrand soin,compte
tenude
laconditionetde
la nettetéde
l'exemplairefilmé, eten
conformité aveclesconditionsdu
contratde filmage.Les exemplaires originauxdontlacouvertureen papier est
imprimée
âontfilmésencommençant
parlepremier plat eten terminant soitparla
dernière
page
quicomporte une
empreinte d'impressionou
d'illustration, soitparlesecond
plat,selonlecas.
Tous
lesautresexemplaires originauxsontfilmésencommençant
parlapremière
page
quicomporte une
empreinte d'impressionou
d'illustration eten terminantpar ladernièrepage
quicomporte une
telleempreinte.
Un
dessymboles
suivants apparaîtra sur la dernièreimage de chaque
microfiche, selon le cas: lesymbole -^
signifie "ASUIVRE
", lesymbole V
signifie "FIN".Mapa,
plates, charts,etc.,may
befilmed at différent réductionratios.Those
toolarge tobe entirely includedinone
exposurearefilmed beginning in theupperlefthand
corner,leftto rightand
topto bottom, asmany frames
as required.The
followingdiagrams
illustratethemethod:
Lescartes, planches, tableaux, etc., peuventêtre filmés èdes tauxde réductiondifférents.
Lorsquele
document
est tropgrand pourêtre reproduitenun
seulcliché, il estfilmé à partirde
l'anglesupérieurgauche,de gauche
àdroite, etde
hautenbas, en prenant lenombre
d'imagesnécessaire. Lesdiagrammes
suivants illustrentlaméthode.
rata
elure, à
3
32X1 2 3
1 2 3
4 5 6
\
]
UN COLONISATEUR DU TEMPS DE RICHELIEU
ISAAC DE RAZILLY
BIOGRAPHIE — xMÉMOinE INÉDIT
PAR
LÉON DESCIÏAMPS
» > \
KXTHAIT DE
LAREVUS DR CÉOGRAPUIB
DiRioiiPAnM. L. DRAPEYRON
PARIS
INSTITUT GÉOGHArUIQUE DE PARIS
Cli.
DELAGRAVE
15, RUBBUUFrtOT, 15
1887
r/o'5o.'l^A;oJ?i V
V
UN COLONISATEUR DU TEMPS DE RICHELIEU
ISAAC DE RAZILLY
BIOGRAPHIE — MEMOIRE INEDIT
En
cssayani,dans
notre arliclede novembre 1885
à laRevue de
Gco(jraphle,de
caraclciiser la politique colonialede
Iliclielieu eten même
Icmiis l'élancolonisateur des Françaisde son époque, nous
avionsavance que
toutelapensée du
ministre etdescontem-
porains étaitformulée dans un Mémoire
inédit d'Isaacde
Hazilly, clpromis de
faireconnaître leMémoire
etson auteur.Nous tenons aujourd'hui
celtepromesse.
Ce
n'estpasseulement pour
êtrefidèle ànotre parole,que nous
faisonscelte publication.Nous nous
flattonsque
la notice biogra-phique
et surtoutleMémoire peuvent
être,en
ce Icmps-ci, d'une certaine utilité.A
l'indifTérenceou
àlapassionque
certainspartisou
certainshommes
departi ontmontrée
j\propos
des entreprises coloniales récentes, il estbon d'opposer
l'enthousiasme d'uniiomme
etd'une époque également
glorieux. Hazilly adonné
la leçon et l'exemple.Sans doute
les circonstancesne
sont pas lesmêmes,
ni l'intérêtde même
nature, à sonépoque
età lanôtre.Mais l'amour de
lapatrie est toujourssemblable
àlui-même,
et c'estune
leçonde
patriotismeque
cethomme du
xvii* sièclepeut donner aux hommes du
xix*.Le Mémo/rc,
d'ailleurs, aune
valeur historiqueque nous comptong
mettre plus tarden
pleine lumière. C'estun document de premier ordre pour
laquestion coloniale: Colbert,comme
Richelieu,en
a suivipresque
Ala lettre lesconseils.De
plus, ilcontient des rensei-gnements
précieuxsur
lecommerce européen
etfrançaisau début du xvir
siècle.Nous ne
voulons pasle défloreren
l'analysant:on
le lira.Le
style,
au
surplus,malgré
.sonarchaïsme,
aun charme de
franchise6124
4 L'N
COLONISATEUR DU TEMPS DE flIGHELIEU.
qui
ne peut que
retenirleslecteurs.Nous pouvons
affirmerqu'au- cun
d'euxne
setrouvera
déçu.Nous
le serionsnous-même
si l'onne
faisait pasà celte pièce età son
auteur
lebon
accueil qu'ilsnous semblent
mériter.LA FAMILLE DE
RAZILLY.f
A 5
kilomètresau nord-ouest de Ghinon
et à 2 kilomètresde
la rive droitede
laVienne,
tout prèsde
laroutedépartementale de Chinon
àlaLoire parBeaumonl-en-Véron
etAvoine, surune
petite liauteurdominant une
riante contrée,on peut
voirencore
aujour- d'hui lemanoir abandonné
desRazilly.Son
aspect n'est pas fortimposant
; etpourtant, ilfutun
chàteau-fortau temps de
laguerre
des Anglais*, etcomme
le quartier généralde
ladéfense nationale.Le
c(pe'lit roide Cliinon»y
vintsouventchercher
refuge; il ysigna la trêveheureuse de UU, que cimenta
l'unionde Marguerite d'Anjou
etdu
roi anglaisHenri
VI; il yséjourna de mai
à sep-tembre lUG, en mai 1449, de
janvier àmai 4459,
età d'autresépoques
sansdoutée
LouisXI lui-même
ypassaau moins
lesmois de
janvier et févrierUW;
et l'héroïqueMarguerite d'Anjou
y vint attendreen
14-09 la fin des préparatifsde
l'expéditionque
LouisXI,Warwick
etelle-même devaienldirigercontre Edouard
IV d'York. Cesgrands
faits etcesgrands noms
contrastent avecl'appa- rencemodeste de
cemanoir
féodal.L'histoire
de
la famille quile possédaitoffrelamôme
oppositionde modestie
etde
gloire.Aucun de
sesmembres
n'ajoué un
pre-mier
rôle;beaucoup
ont tenu lesseconds
avecéclat.Le
fiefdes Razilly* futconstituéau
xii»siècleen
faveur de Herbert, àson
retourde
laCroisade. Ilengloba successivement
les seigneu- riesde Beaumonl-en-Véron,
Avoine, Matefelon-en-Véron, Vélort,1. Charles Vil,par6ditdeI43<J. aulo.i.so .leandeRazilly à le lorlilior(cf.Carrc^ do Uesserol.s, Diclionnaire,,,'ograpliique, historiqueet bwgrnpiuque. d Indve-etLoire, nrt.lUziiXY.
-
11 donne 1<!texte do l'cdit).. „ „
2. Ordonnances,t Xlil, XIV, XV. Dou/.e pièces datéesdo Ra/iUy.
3. Ordonnances,t. XVl. Trois piôees datées<loHnzilly.
4. LesRazilly portaientd'argent à11Heurs de Us de gueules poséescommecellesde France,auxsupportsdeuxanges drapés de gueules.
ISAAC DF RAZILLY. 5
Eîlux—
Mesles, Ciion etSavigny.La
terrede
Razillyétaitmouvante du comté de
Lucé, cellede Beaumont de
laseigneuriede
Gravant, cellede
Malefelonde
laseigneurie d'Ussé.De
pluslesRazilly étaient vassaux desducs de
Richelieu, seigneursde Chinon, pour
leGrand-
Pressigny,dépendance de
leur fief *.Le
cardinal futmême en
procès, à co sujet, avecAnne Bertrand de
la Bazinière,veuve de Claude de Dreux, comte de Nancré, acquéreur de
celtebaronnie,
sur laquelle lessires deChinon
exerçaient les droits d'achat etde
relief\Mais iln'y avaitpas
seulement,
entrelesRazilly etlesDu
Plessis Richelieu, des relationsde
vassalité.Les deux maisons
étaient apparentées. Ainsi,en 4409,
lasuccessionde Jean de
Razilly,mort
sans enfants, fut disputée entre Pierredu
Plessis et Louisde
Razilly'.Ce
faitexplique rintïucncedu
cardinal sur lesmembres de
la famille qui lui étaientcontemporains,
et ledévouement de
ceux-ci.Les sires
de
Razilly,en
effet,comme ceux de
Gravant, ontétéjusqu'au xvip
siècledes «capitainesde
terre» ; lepays de Touraine charme
et retient ses enfants. Ainsi François de Razillyfut, i)ar lettrespatentesdu
21mars 1587,
constituégouverneur
deLoudun
et
défenseur du cours de
la Loire*.De même, Charles-Hercule
de Gravant,premier marquis
d'IIumières, étaitgentilhomme de
lachambre du
roi et capitainede
centhommes d'armes ^
Or, les quatrefdsde François
et quatre desneveux de
Charles-Hercule,les1.Archivesd'Indre-et-Loire, E,163-164-165{Aveuxetdénombrementsdesdomaines de l{aiilhj, Beaumontel V»lort).
—
Ducliesnc : Histoire de la maisonDu
Plessii:(Prouves).
Ces différents domaines sont tous situés dans rarrondissement et le canton do Ciiinon (commune do Beaumont. 157"2 habitants,Avoine, 818 habitants et Savigny,
15'.)'J habitants).
—
Le Graiid-Lucéestaujourd'huiunchof-lieudo canton do laSarlho(2110 iiabitants), arrondissement do Saint-Calais.
—
Ussé ou Higny-Ussé est dans l'Indre-et-IiOire, arrondissement do Ciiinon, canton d'Azay-le-Uideau. Le château d'Ussé, uno merveillede la Hcaaissanco,est parfaitement conservé etclassé parmi lesmonumenishistorifiues.—
Gravant appartientaussiàl'arrondissement de Chinon et au canton del'ile-lloucliard; lessires de Gravant devinrent par alliance marquis d'IIumièresen 15!)5, etco manjuisatfutérigé on duchr liriopourlocélèbre maré- chald'IIumières en1008.—
Quant au Grand-Pressigny, c'estun chef-lieude canton (1702habitants)de l'arrondissement do Loches. 11 est à unotrentaine do kilomc'res àvold'oiseau do llicholieu, dontlocardinal, comme l'on sait,voulut faireson Ver- sailles."1 Archivesd'Indre-et-Loire, E, 163.
:l. Garré de lirosserolles donne lo texte dol'arrAt du Parlomont, qui tranchole différend (Art. Kazii.ly).
A. llibliothèquo nationale, Manuscrits, FondsD. Ilousseau,XI,ilSb.
5. Lachcsnaye :Dictionnairedelà noblesse.
6
UN COLONISATEUR DU TEMPS DE RICHELIEU.
propres
frèresdu maréchal
d'IIumières, furent des capitainesde mer*. Ne
doit-on pas voirdans
celtedéviation, d'ailleursunique,
des traditionsde deux
familles, l'influence personnelledo
celui quise halade prendre,
àson
entréeau
ministère, letitre dechef
et surintendantde
lanavigationetdu commerce?
Quoi
qu'ilen
soit,des quatre fdsde
Françoisde
Razilly, Gabriel, François, Isaac et Claude, lesdeux
derniers furent des agentsdévoués du
cardinalpour
les chosesde
lamarine.
Claude, sieurde Launay,
a la plusgrande
réputation; lesbiographies,même
locales,
ne
parlentque de
luis.C'estune
injusticeenvers
ses frères, et surtout envers Isaac,comme nous
Talionsmontrer. Mais
il amérité
celtefaveurde
l'histoirepar
sesservices etses titres. Il se distinguaau
siègede La
Rochelleen 1027,
futgouvci'nour de Ré etOleron,
vice-amiralde
PYance, puis lieutenant-généralen
Acadie,où
ilmourut
vers1606^.
Lui seul, d'ailleurs, a fait souche.Au xvir
etau
xviii'siècles,sesfilset petits-filsconservèrent
lafaveur qu'avaientméritéeles filsde
François.La
fillede
François, Marie, orpheline àun an en 1C24
etadoptée par
son oncle Claude,sieurde de Launay,
se fitun nom dans
les lettres.On
l'appelait Calliope, et elle reçut, après lamort de son
oncle,une pension
royalede 2000
livres «vu
sa qualitéde
poète »*.Le
fils aînéde
cemême
Claude de Launay,
Gabrielde
Launay-Razilly, qui semaria par devant M"
Arouel,père deVoUaire^
futsous-gouverneur du duc de Beny
cllieutenant-généralau gouvernement de
Tourainc.Son
fils,
Armand-Gabriel,
lieulenant-général desarmées du
roi etcommandeur de
l'ordrede
Saint-Louis, fut lui aussi lieutenant- généralde Tourainc
etgouverneur de
Ré.L'intendant
Miromesnil
avaitdonc
laison,dans un Mémoire
adressé
au duc de Bourgogne en
1097,de mettre
lesRazilly à la tôlede
la noblessede
Touraine*. Ilnous
resteàmontrer que
l'un1. Des cinq flisdo Louis de Gravant, frère doCharlos-llerculo,deux furentcheva- liersdo Malte(lloger et IJallhasar),deux chefsd'cscadro etiieulenants-généraiix des .innées navales (Jucub, mort devant Mcssino (1075), Kaymund, mort en 1088). Lo cinquièmefut lo maréchald'IIumières.
2. Le Dictionnaire biographiquedu Dr Ilœfer no
nommo môme
pas les autres.3. Voy. Carréde IJrasserollos etGuérin : Navigateursfrançais. Voy. aussiCorres- pondance de lUchelieit, t.11(dix lettresde Kichclieu àClaude do Launay. Kazilly, (16-27-28).
4. Cf.Tilon du Tillot:Parnaxsr français, p. 487 (édition 1732, in-f»), .5. Pièce conservée dansla fiimilln.
G. Mémoires de Hliromesnil (analysé par Lcpaige : Dictionnaire du Maine, t. I,
p. V,édition 1777). .
ISAAC DE HAZILLY.
d'eux, Isaac,
presque inconnu
jusqu'à ce jour*, doit êtremis
à la tète des colonisateursfrançaisdu
xvii° siècle.II
ISAAC
DE
RAZILLY.Isaacest
né au château de
Razilly vers1580\
Ilentra
dans
lamarine en 1C03
'et,avant1621
,comme
il leditlui-même,
a il avaitvoyagé dans
les quatre parlyesdu monde
».Il s'engagea
dans
l'Ordrede
Malle avecou
aprèsson
frèreGabriel, cvintcommandeur
àla finde
,1f^m .» :i ,]
1
OO
I. et II xjnyqui était chevalier dès
iCrîO
ou au commencement de
1031'. Il portait, à cette date, les titresde
«premier
capitainede
l'Amirautéde
France, chef d'es- cadredu
roien
sa provincede Drelagne
et amiralde
la fiolte deSa
Majesté surles côtesde
Barbarie'' ».H
devint,en1032,
«lieute- nant-généralen
laNouvelle-France
»,avantson
frère Claude, avec quion
l'aconfondue
Enfin, ilmourut dans
sacolonie d'Acadie,en1C37\
Nous avons tenu
àfixer toutd'abord
cesdateset ces titres,pour
écarter les confusionsdont
Isaac a été victime.Mais
il reste àremplir
lecadrede
cette vie, et la matièrene manque
pas.^^omme
tousnos marins,
Isaac aaccompli beaucoup
d'exploits;comme son
frère Claude, ilaeu
laconfiancede
Ilichelieu; mais,de
plus, il a étéun penseur
etun
initiateur,en matière
de colonisation.On ne
trouveaucune mention de
lui avant 1021.Mais on
p-^ut inférerde
certains [tassagesde son Mémoire
qu'ilaccompagna son
frèreFrançois dans
l'expé'litionconduite par
la Ravardièreen
1. Gucrin seul lui a consacré quelques pages, mais incomplètes ou inexactes (cr.Navigateursfrançais, p.337).
—
Le l'. Cliarlevoix, d'onliuairo exact, commetdo grosses erreursà son propos.—
Le 1». Fournicr le confond avec son frère Claude (p. 208).2. Ilnenous apas été possible do llxcrladate précise, n'ayanl puavoirla cora- uiunicalioa des piècesde famillo.
3. LeMémoire,infine.
4. Dans l'actede nomination du P. Mazctà luqualité de consul ii Salé, dont il
seraquestionplus loin, etqui est de septembre 1030, Isaac nos'intitule encoreque
« chevalier do l'Ordre »; mais dan? le traitédu 17 septembre l(i31 avec l'cmperour du Maroc,il prend le titredocummandour,
n. (;r.Traité du 17septembre 1631.
6.Archivesdesa(l'<iiresètrniifit'rcs,Amérique, I, f»98.
7. Aufoit de la llève(cl. Denis : Descriplioude rAmérique, 1(1(12. pp. 80-90).
â
UN COLONISATEUR DU TEMPS DE RICHELIEU.
1611,
àl'embouchure
del'Amazone,
« en l'isle appeléedes Fran-
çoysMaragnon
»*. Il a vu,en
tout cas, ce paysde
« l'Eldorado »dont
il dépeint avec précision etenthousiasme
les richesses, et il est problablequ'ily aséjournéquatre
ans*.En 1621,
ilétait chef d'escadreen
laprovince de
Bretagne'. Ilfut
chargé de réunir quatorze
vaisseaux équipésdans
les portsdo Bretagne
etde
lesamener au Brouage, pour
se mettresous
lecommandement du comte de
Saint-Luc, lieutenant-généraldu
roien
samarine. Le 5
octobre, ilcaptura
trente vaisseauxmarchands
qui se rendaientà
la Rochelle etbombarda
Saint-Marlin-de-Ré.Mais
cet exploit fut sans résultat.Les
Rochellois reprirent ces navires,comme on
lesmenait
«en
la rivièrede Marans
», etavec eux un
navirede
Razilly qui leur faisait escorte etdeux
centscinquante hommes préposés
à leur garde.La campagne maritime devant
la Rochellene
futd'ailleurs pasheureuse. Et comment
s'en étonner,quand on
voitque
surle navirede
Razilly,par exemple, beaucoup d'hommes manquaient*,
le «mât de devant
» étaitrompu,
quatorzecanons démontés,
lesancres
brisées?Ilest vraisemblableque
lemarin
et le patriote souffrirentégalement de
cet étatde choses
etque
l'idéedu relèvement de
lamarine germa
dès lorsdans
l'espritde
Razilly.Ilattendit
pour
laformuler que quelqu'un
capablede
lecom- prendre
fûtau pouvoir; ou
plutôt, il rédigea sansdoute son programme
à la sollicitationde Richelieu, avec quiil était depuislongtemps en
rapport. L'importantmémoire que nous donnons
aujourd'hui est datéde
Pontoise, le27 novembre
1626.Mais
ce n'étaitpaslapremière communication du
genre. Isaacditlui-même
qu'il avaitdéjàfourniàRichelieu
un
planpour
laforme
des navires à construire*.On
sait,par
laCorrespondance du
Cardinal,que son
frèreClaude
et luifurent lesconseillers ordinaireset les agentsde
confiancedu grand
ministrepour
leschosesde
lamarine.
Richelieu écritàIsaac,par exemple,
le1" décembre
1626. €Quand
il (Claude)1. Cf. LesrelationsdesCapucins,etsurtout cellede 1013 ; Discours et congratu- lationsàlaFrance enl'arrivéedes PP.Capucins enl'Inde nouvellede l'Amérique méridionaleenlaterreduBrésil,appeléedesFrançais Maragnon, sous l'autoritéde notre très cher monarque Louis XIIIet la conduite deM. de liaùlly... (Paris, Langloys, in-S-, 1013).
2. Mémoire,2"partie,p. 34.
3. Mercure, t. VIII, p. 142{a. 1021).
i. Le Mercureoit'i05, cequicslune exagérationévidente, 5.Mémoire,2' partie,p.28.
I',
\
ISAAG DE RAZILLY.
9II
seraiétabli,jo seraibien aysequ'ils'en
revienne
icy, ayantlousiourr, besoin d'avoirauprès de moy quelqu'un
qui m'instruiseaux
affairesde mer.
» Illes a chargés tous lesdeux
d'équiperau Havre douze
vaisseaux qu'il veut avoirpour
la Saint-Jean etde
surveiller les opérations des sieurs Beaulieuetde May,
chargésde
lamôme
be-sogne en Normandie
eten
Bretagne. 11 saitbien « qu'il n'estpas nécessaire de leurrecommander
ladiligence », et il s'en rapporteentièrement
à eux, «non seulement pour
lecorps
des vaisseaux,mais pour
lesvoiles,cordages
etautreséquipages
».Ilseréserve seu-lement
« lesoindes canons
nécessaires» etcelui «de
fairedonner de
l'argent ». Il envoie àIsaac, le 10décembre 1626, 26 000
livres.Cette confiîince est bien placée. Les
deux
frèresmontrent
leurdévouement non seulement par
leuraclivitéetleur conscience,mais
par le sacrificede
leur fortune propre.Ilfont,pour
cetéquipement commandé au Havre, de
fortes avances qu'ilsne
sontpas
sûrsde
se voirrembourser.
Richelieupromet seulement
«d'employer
lepeu de
créditqu'ilapour
lesfairepayer
tous lesdeux*
».Avec
ces précédents, est-ildouteux que
Richelieu ait faitbon
accueilau Mémoire que
luienvoya
Issac?lienaccusa
réceptionen
ces termes,le10 décembre 1626
: «Pour
l'entrepriseque vous me
proposez,
quand
il(Claude) sera ici,nous en
parleronsparticulière-ment ensemble.
»La
consultationfutfavorable,malgré
des réserves surla possibilitéde
risquer les vaisseauxdu
roidans
l'état actuelde
lamarine. Le
planproposé
reçut, dès l'année suivante,une première
applicationdans
le Contrat desCent
associés, etune
autreen 1629, dans
l'expéditioncontre Salé,que commanda
Isaaclui-même.
Ilen
reçut d'autresdans
lasuite; car, ainsique nous
l'avons dit, Isaac aeu
legrand mérite
d'exposernettement,sinon de
suggérer, toute la politique des Richelieu et des Colberten matière de
colonisation.Isaac attachait
une grande importance
àune
action contre le Maroc. Il se souvenait «que de
touttemps
la nation française a esté libre etfranchepour
toutlemonde,
et qu'iln'y aque depuys
vingt-quatreans que
lesTurcqs
ontrendus
esclaves lesFrançoys
naviguantssoubs
les trois fleursde
lys, yen
ayant àprésant dans
l'Affricquc plusde
huict mil des meilleursmarynyers du
royaulme'... ». Aussi se consacra-t-il toutd'abord
à cetteœuvre.
1. Lettresdu tO décembre1G26, Correspondance,t. II.
2.Mémoire, 2« partie, p.27.
mm
iO
UN COLONISATEUR DU TEMPS DE RICHELIEU.
Dès 102i,
d'aprèsle narrateurde son
cxpédilionde
103i{', ilfitsur
lacôLcdu Maroc une
sortede
reconnaissance, «pour rompre
laglace». Mais ce n'est
qu'en 102G
qu'il dirigeaune
cxpédilion sérieuse. Il l'avait concertée avec Richelieu, qui l'autorisepar
lettre
du 18
juin1629,
à se saisirde Montgucdor (Mogador)
« s'ilestimaitquc
lelieusepuisseconscrveretquela
priseen
soitutile- ».11 voulait
en
fairo, d'après leMémoire, une revanche
des fleursde
lyscontre le croissant,une aHirmation de
la puissancedu
roide France
etune
occasion d'établissementavantageux au commerce.
Aujourd'hui que
la questionmarocaine
est poséeou
à la veillede
l'être,
on
doitune grande
reconnaissance à celui qui l'avaitdevinéeily après
de
troiscents ans,etavaitconnncncé
àlarésoudre
ànotre profit.L'entrepriseétait difficile, clRazillydutla
reprendre
à trois fois.Parti en
août 1020
aveclevice-amiralLa Touche,
ilcingladroit sur Salé, « villeappartenante au Roy
deMarroc, mais occupée main- tenant
par lesMores drenadins
qui sesontcantonnés
là-dedanset révoltéscontre leur prince légitime ».La
seuleprésence
de la flot- tille française intimidaà Ici pointles hahiliints,qu'ilspioposèreiild'eux-mêmes une
trêve.Mais,au moment de
laconclure,lemauvais temps
forçala petite escadreà s'éloignerde
lacôteet ù reveniren
France. Razillyne
sedécouragea
pas. Ilobîinlleconsentement du
roi
pour une seconde campagne.
Ilpartitde
Saint-Martinde Ré
le12
juillet 1G.30, avec troisbons
vaisseaux: laLicorne
(capitainefib'^valier), la
llenonimëc
(vice-amiral dcGlialard)', etune
patache tortde
Saint-Jeande Luz
(capilainc Pâlot). Arrivédevant
Salé le9!3juillet,ilagitavecprudence
etdécision. Ilrepoussa
d'abordune
surprisede
nuitque
les habitants tenlèrent avec dix-sept navires qu'ils avaie.ii,au jtort; puis,au
lieu decherchera
les en punir, ilaccueillit lesoiivcrturcs qu(^ vint lui faire
un
deleurs « Alcaides »,nommé Céron,
exigeaun
otage et enfin dicta la paix.Tous
lejt
I. Voijaget d'Afriiiuc, failsfntr le cominandemenl du roij sous lu rondutte de m. leomvmnidcur de Kaiillij,parJoaii-Ariiinnil,Turc do nation (Pari», VictorTra- bouillut,au raluiH, lliKI, in-l(i).
t. Conrupoiidance,t. III.
—
Cf. loMémoire, p.i'J.;i. I)iîClialai-.l.capilainc maid_•-(•Atf(li«(luycnnoet p)UV(Tn(iur dola loin- do Cor- douan,avait di'jà (''li'; lo
rompa^mm
(rarniosdo H.i/.illy en tlî'2:' rondo la iliiclicllo.I.c 1*. Kouriiior ipii doniio codôtiiil(p. !2.%7) rolusn à\'m\ riA raiiln- los titrc!< i|uo nousleur n-stitudus, dans laranipugnc du Maroc[p. ^(i7)
—
Du Cli.iiird lit »cu\ iinu nouvelle expédition en HVM),pourrétablirl'accorddoItlMI,compromisparla trahison•l'un certain Davidi'alacUe (Cf. Fouruicr, p.!2(iH; Dan.p, ili».
^
m
ISAAC DE RAZILLY.
ilI
i
A
esclaves français devaienlètrelibérés
moyennaul rançon
etconduilsau
vaisseau anniraldu au
-12août.Les
Anglais et lesFlamands
supplièrent Razilly d<i lesprendre
sous sa protection, ce qu'il fitvolontiers,ettous lesesclaveschrétiens furent délivrés
au nom du
Roi
de
France. C'étaitun beau
résultat, et capablede rendre
à laFrance
cetterenonmécquc
Razilly sedésolaitde
voir atteinte.Mais
il étaitincomplet; il laissait désirer
une semblable
satisfactiondu
roi
de Maroc lui-même,
etaveclesuns
et lesautresune
paixsolide.Sans perdre
detemps,
Razilly, touten
négociant avecSalé,envoiele capitainePâlotau
portd'Azaffy'avecdeux
lettres,l'unede LouisXdl, au
roi deMaroc,
lesommant de rendre
les esclaves, l'autrede
Razillylui-même au gouverneur
de la ville,pour
luiannoncer son
arrivée prochaine. Ils'yrend
bientôtlui-même
le27
août, laissant àdeChalard
le soin d'en finir avecceux de
Salé.Le
7septembre de
Chalardvint le rejoindre avecle traité signé. C'étaitune
trêvede deux
ans, garantissantaux
Français lelibrecommerce dans
le portde
Salé, y autorisantun
consul français aveclibertéde
culte, interdisantaux
habitantsde jamais
faire ni recevoir d'esclaves français.Ce
succès assuré,Razillyrenvoya
Pâloten France
avec les esclaves,de peur du
«gros temps
».H
futlui-même
obligé,après
avoirattendujusqu'au 12
octobre,de
quitter cettecôte sans avoir rp^usatisfaction.\\rentraàBelle-Ile le31 octobre.Mais
il importait trop d'obtenirau Maroc
le succèscherché
|)ouren
laisser \\ les chose.*.Razillyfitaveclemême de
Chalardune
troisième expédition l'année suivante. Ceite fois, il obtintun
traité etune
convention, qui furent signés les17
et24 septembre
lO.iP.Cent
cinquante esclaves étaientrendus^
et des avantagescomnicrciaux
accordés.Le
roide France
avait le droit d'entretenirdos consulsdans
toutes les villesdu Maroc
qu'illui plairaitdechoisir,etRazilly,sanslarder,lit les
nominations. Dès
1(130,il avaitnommé un
Mar.seillais, P.Ma-
zet, consul àSalé;
en
l(».'Vl,ilnomma deux
«provençaux», Mazeret Du
Prat, àMaroc,
etle sieurllourgaronneà
.\zaffy*. 11 s'en fautque nous ayons
progressédans
ce pays,que
tout leinonde en Franco
reconnaît devoir êtreune annexe
de notre Algérie".I. Atijoiinl'liuiSary, i\environ KN)kiloiiiMrc!*au nnrd iln M«g:i<lnr, 180 kiliiiii''lrcs
nuiiiinl (le Sale.
t. P. Daa : //i.v'orc deIhirharie(Paris !0K). pp. 135-10.
3.OnonavailnirlioW ÎM)àSnlt^ (if.P. Diui, loc. cit.).
4. Cf. Vonniji' </"/1/rn/M(',déjà ciit'. cl P. D.in, loc. al.
f».Nous avons inijnuitriiui, au Muriii-, un onvoyc cxlraonlinairn niinislrn pléni- potentiaire, résiliant à Tan^or, un vico-consul do Oasaldanm et Itabot (prc«
12
UN COLONISATEUR DU TEMPS DE RICHELIEU.
Le
succèsdo
l'enlreprisede
Razillyluien
fitpresque
aussitôt confierune
plusimportante
: ilfutchargé de préparer une expé-
ditionpour
enlever leCanada
et l'Acadieaux
Anglais, qui s'en étaienttraîtreusementemparés en 1626 ^
Maisavant
qu'il eûtappa- reillé, Richelieu î^vaitobtenu du
roi d'Angleterre ledésaveu du
capitaineKerlk
et lapromesse d'une
restitution intégrale.Le
traité futsignéàSaint-Germain-en-Laye,
le29 mars
1032. Alorson
confia à Razilly, le27 mars,
la mission d'aller recevoir desmains
des Anglaislescolonies usurpées. Illuifutremis un
inventaire détaillé des pièces nécessaires dressépar
devantM.
E.Ferraud,
tabellion royal àSaint-Germain-en-Laye*.
L'expéditionprenaitainsi
un
autre caraclère.Mais,àlademande
d'isaac
lui-même,
elle subitune
transformation plusimportante
encore.Une commission
royaledu 10 mai
16.32, contresignéepar
l'intéressé, autorise lecommandeur de
Razilly à allerfonder une
colonieen
Acadie, avec le titrede
lieutenant-généralen
laNou- velle-France^ Le
lî),un
actede
laCompagnie des Cent
associésluidonne
laconcession de
la rivière etbaie Sainle-Croix,sur
la côle des Etcliemins. «Donnons
et octroyons,par
ces présentes, dit l'acte, l'étendue des terres etdes pays qui sensuivent,à savoir : la rivière et baieSainle-Croix, isles ycontenues
et terres adjacentesd'une
pari et d'autreen
iaNouvelle-France,de
l'étenduede douze
lieuesde
large, àprendre
le point milieuen
l'isle Sainte-Croix,où
le sieurde Monlz
a hiverné, et20
lieuesde
j)rorondenr, dc|)uisle portaux
Coquilles, qui esten
l'une desislesde
l'entréede
la rivière Sainte-Croix,chaque
lieuede
4-000 toises de long...pour
jouir parledit sieurde
Razilly, sessuccesseurselayans
cause,en
toute propriété, seigneurie et justice à perpétuité... àla ré- servede
la foi elhommage que
ledit sieurcommandeur,
sessuc- cesseurs el ayant cause seront tenusde
porterau
fort Saint-Louisde
Québec...par un
seulhommage
lige, àchaque mutation de possesseur
des dits lieuv avecune
mailled'ordu
poidsd'une once
et lerevenu d'une année de
ceque
leditsieurcommandeur
sesera))eSalé),plutuncoiuiilà Mngador.Sary n'nqu'un ngnntconsulniio, ainsi(|uoLararlio el Tctouan (noteduo à l'ubligeanco de M. Girard do lliallo, directeur des Arcliivus oux Ad'. (>lr.
1. Cliam|iliiin. Voyage»:/{e/rt(io»ide16;iO, 2"partie—VoyiigodoDaniel de Dieppe.
t. Celle pièce el lasuiviinte sontaux ArcliivosdosnlTairos •trangt^ro» : Amérique,
I.
—
Elles portent lu signature duchevalier do l(a/.illy.—
Lo1*. Kournicr fait iciconrusion(p. i67),
3. AfTaircs (^trnngôros, Amérique,i, f» î)8.
ISAAG DE RAZILLY.
13 réservé, après avoirdonné en
fiefou
à censetrente toutou
partie des dits lieux.... sansque
ledit sieurcommandeur
puisse traiter despeaux
etpelleteriesqu'aux
conditions portéespar
l'édit d'éta- blissementde
laCompagnie de
laNouvelle-France'?... »Ainsi donc,
Isaacde
Razillydevenaitun
desprincipaux
colonisa- teursde
l'Acadie. Il y devançaitson
frèreClaude,dont on
l'afait à tortleconcessionnairepour un
tiersde
cettecontrée". Ildonnait
l'exempledu dévouement
à lacause colonialequ'il avaitsi chaleu-reusement
plaidéedans
sonMémoire de
16^26. Il acceptaitde
laCompagnie
les conditionsqu'il avaiten
partie suggérées, etque, pour
cela,nous avons tenu
àdonner
complètes. Il méritedonc pour
avoirmis
ses actes d'accord avecses principes (ce qui est toujoursune
verturare), l'estimede
lapostérité.Mais
ilmérite mieux que de
l'estime; lesmobiles de
saconduite commandent
l'admiration.Ce
serait lui faire injure, bienque
lachose ne
soit pas honteuse,de
croire qu'il est alléen Acadie par
spéculationou
inquiétude d'esprit. Il l'a faitpar
patriotisme ; carilétait,
comme Courbet
qu'il rappelle,un grand
patriote.Voyez
comme
il s'exprimedans une
lettre à Richelieu, datéedu
fort Sainlc-Marie-de-Giàce, provincede Guyenne en
laNouvelle-France
le
25
juillet1G34
: «Nous avons
desja, dit-il,mes amys
etmoy, avancé 50 000
escuspour
lecommencoment de
cesteœuvre,
sansen
avoir retiréaucun
profTict, sinon desbasliments
etdes forte- resses,munies
de25 canons en
batterie,en bonne
(sic) estâtde
deflendre la croix et les lys, etj'employcray encore
à cesleffoct, jusqu'à ladernière gouttede mon
sang, attendant le secoursqu'il j)layraau Roy de nous donner,
parlafaveurde
vostrcEminence \
»Ces
paroles sontdignes de
l'auteurdu Mémoire.
Les
actesrépondent
à ces sentiments. Razillycommença par
sauverla colonie.Claude de Latour
qui avait été pris parKertk
etemmené on
Angleterreen 1G28
étaitrevenu en 1030 avec une
colonie d'Kcossais*, et, traître i\sa patrie, avaitvoulu
faireun
éta- blissementau nom de
l'Angleterre.Son
filsCharles
deLatour
et Riencourl, lilsde
Poulraincourt, s'yopposèrent énergiquemenl;
1.M(''mi)ii'eHdes commiiisaireiidu roipour ladélimilalion de l'Acadie{\1^)\), t. II, P.J., p. 491.
i. (im'-riii :Navigateursfrançais. Biogriipliio Didot, olc.
—
P. Fournicr (llydro- graphir, p.!itt7).3. AlVitircii('irangiTo», Amérique, I.f" 100.
•i. C'est(.0co fuit qiio les Anglais ont piétoxlé pour noinmur TAcadio Noi^ello-
£cot80,etIn diro angluiso.
guvello-
H UN COI.ONISATEUII
llUTEMPS DE
lUCHlîl.lEU.n,»is il.anraicnlci, ledessous, si Hazilly
ne hU
arrivé.11repoussa
lesÉeossais et
garda aux Français
celle '«•'•'^/'»"S»'se- Celafait, ilseconsacra
àradminislraUon de
sa»"«<>,
"«"-J^'»
fut
douce
el i..leUigenle'clalaisséun
souvenu-<craux
C,an,uIcns
Français.Us
le considèrentcomme un
des percsde
laF.ancc
rlmérique,
qui estrestéesiattachéede cœur
à lavicdle rancc-.MaiT ombi^n, dans
celtevieilleFrance, où Ton oubUe
v, c cou Ton
reste volontiers ignorant,connaissent ««"'»,"» ;»" T"^'
Bazillv
mourut au
lorlde
laIlèveen
Acadie, a lafm de 10J/.
Lou sxÙr par
lettre patentedu 10 fé-™; 1Ç38' p..agea son commandement
entre sesdeux
lieutenants Charles oL «u qm
eutl'Acadic, el
DaunayCharnizay,
qu. cul la cotedes
El- niinsSon fee Claude
cul lanue-,,ropriélcde
la..onccssion e, h.enlol le litre dcliculenant-sénéral.i'..«,.',,
Telle fut la vie
d'un
des plusimporlauls
et desP -
';
» collaborateurs
de
Bichelicudans
son'f'"'»™.™'"'';- T
'de
larestituerpour venger un
braved'un
oubl.immcr.te,
clpou,
monîm que
lesleçonscontenues dans
leMénmre émanent
dun liommc
nui avaitle droit d'endonner.
Ccomcnpcains
récouteront-ds'?Peul-cl,cque non. Au mo,ns,
ils leconnaitiont, el ce sera
quelque
chose.lieu dochasliniciil... (Ad vU: Ami-i. \,
'J,
-^(^royale du Canada, quej- -,r:t:^Zsr :rrkit';:i;:rie j. ..ce.
,.......dédicace. , .,
3. Mémoiresdescommmatres,loc. cil.
J
MEMOIRE DU CIIEVALIEH DE IIÂZILLY*
Monseif/HeurrtUiistmsimecardinalde Illchvlicu chefdu conseildulioy itsuperintendant ducommerce de France.
Monseigneur,
Lezeellcpassionnéquej'ayauserviceduroyclbienpublicm'alicenliédo rédiger par cscript les Mesnioyres cy-dessoubs, selonla pralicquc que j'ay acquise dans les quatre parlycs du monde. Et d'autantque je n'ay csludyé, sinon dans les
mœurs
et coutumes des vivans,je ne puys pas escryrc ung discourspoUy,pour exprimermes conceptions.Parlant,jesuplyeVostreGran- deur d'excuser les deiïaultx qui s'y pouront trouver, cl remarquer ce que jugerez de bon pour vous en servir dans les louables entreprises qu'avez pour remettre la navigation, laquelle est dopuys longues années délaissée;quejo rcprésenteray
comme
ungvaisseau errantdansles costes,quyse laisse porter çaet laparlamarée, à la morcy des vents, n'ayant point de gouver- nail, déniasiéde tous sesmâts,sansvoilles,cables, ancres, ny canons; néant- moins, le vaisseau est remply d'liomn)eset victuailles.I.e flot le fait passer au traversleraset de tousles rochersdes costesde France;et,parmiracle, le susdit navyren'estpointsubmorgéjusques à présent;maisilnepcult plus subsistersans se perdre, sy VoslrcGrandeur ny met ung gouvernail, ne le fait remasler etresqnipper deses voilles, ancres, cables,canons, canonnyers et munitions, puys, par ung bon pilbitlage, le conduyre au havre de Grâce, vray port de sallut; où estant, le fayre promptemenlcallaister, radouberet suyfer, en meltant nouveauxhommes
nécessaires, faisant arborer les îrois lleursde lys au grand mast;et le fayre accompagnercl suyvre de plusieurs autres navyres; puys commettre au gouverneniant les plus experimanlez capilaynesquysoientdansloroyaulme, leurordonnantqu'ilsaillent dellivrcr les chresticns esclaves, quy sont en llarbaryc,etaller naviguer dans toutest. Ce mémoire so trouve à labibhollicquc Sainlc-Gciiovièvo, manuscritsLf. 30.
Il fiMinoun caliior in-4do 71p.ifços.
(-'(!sl une copie. La signaluic du w Clicvallyor do Razilly%
m
bas dn la dëdioaco(p. 3)esten dcini-rondcrtsans aucun rap|iorlaveccelle i|uenousavcnis vue surle»
doux pièces desA/J'aires vtranuiris nienliouiiées dans mitro nolico biograpliiiinc, L'éciituron'estpasnon plus celledolaletlroi\Ilichcliende tOlll.
Ya-t-ilunoriginal ?Nousl'avonsrecherché on vain mxAIJ'aires elranun-exetM. Mar-
«ry,ipiiiHailà niéuiodesavoirs'ilosli\la marine ou s'ilestresltidansles papiers de lamillc,dont il a eu communicalion,n'ajamaisson(jé à publierquelapiùco quinous aservi. I.c, p. I.clong (n»itf177)iiidi<|uodéji\ que ce mémoire, qu'il attribue àHos- ffUi,u\ trouve àla ltil»liotli<'t|ne SaiiJte-Cienoviève.
Onpeul croirequeItazillylU niolironnnelsontravailpourlepré.«tentori\lliclielieii,
•>lt|ue n-ius avonsla pièce niâme qu'a liio |pcardinal.
—
Kn tout ca»,rienne peutaire ninllrc en doute souaulhenlicilé.
16
UN COLONISATEUR DU TEMPS DE RICHELIEU.
lesmers, planter des coUonyes, reduyreles Iiifydclles augiron del'Egliseet fayreque tousles habitantsduglobeterrestrerandcnt
hommage
à ces trois fleurs delys. Toutcela se peult, sy Vostrc Grandeur contynue la bonne vol- lonté qu'elle a de remettre la navigation, la seullebasedu royaulme. Donc, dans sescommandemans,
je 'uyforay voyrquejesauraymieux exécuter aux effects,quelesluy tesmoigner par escript.Et en atlandant lebonheurd'estre employéà sonservice,qu'il luy plaiseme
donner quelqu'une de ses heures, moings occupées, à fayre lire ces lignes, oùj'espère qu'elle y treuvera du contentemant. Cette espéranceme
fera pryer Dieu deplus, pour benyr ses saintsdésirs,en l'augmentationdu service du roy et soullagementdu public, et la tenyren sa protection et garde, desyrant estre toutema
vie.Monsei- gneur,Vostrc trèshumbleet trèsobéissantserviteur,Le chevalier de Rasilly.
De Pontoisc, ce26 novembre 1626.
Plusieurs personnes dequallilé,
mesmes
du Conseil,m'ont dict etsoutenu que la navigation n'estoyt poinct nécessayre en France, d'aultant que les habitants d'ycelle avoyent toutes choses pour vyvre et s'habiller, sans rien emprunterdesvoysins; partant quec'estoytpure erreur de s'arrester àfayre naviguer, et que l'exemple est que l'on a tousiours mesprisé au passé les aifayres dela mer,comme
estantdu tout inutilles; etoultrequeles Françoys ne sont pas capables d'entrcprandre des voyages de long cours, ny plante colonies.A
quoyje respons, que ce sont vielles chymèresdecroyrc que la navigation ne soyt poinctnécessayre en France etquelesFrançoys ne soyent propres à naviguer. Et prétendsfayrevoyr le contrayre,audiscoursci-des- soubs,aprèsavoirrécitté lesadvantagcs qu'en ont retyréles cstrangers,puys je déduyrayles raisons véritables que lesFrançoys ont plus subiectdenavi- gueret ysont pluscapables qu'aulcunonation du monde.Exemple
pour fayre voyr de quelle Importance sont les afraire»do mer.
Ilfaultconsydérer quel'oretl'argent necroistpas en France; partant, au temps où nous sommes, ung royaulme ne peult subsister sans icelluy,car ungroy ne peult faire aulcune armée pours'opposer i\ceux quy l'attaquent, sanspayersessoldats; tellementque par nécessité il en fault avoyr, ce (juy nepeult ce fayre que par le