Universit´e P. et M. Curie Licence de Math´ematiques
Jeudi 27 janvier 2005
Topologie et Calcul Diff´ erentiel
Dur´ee 4 heures – sans document
I
Dans tout ce qui suit, on d´esignera par H un espace de Hilbert r´eel, dans lequel le produit scalaire de xet de y est not´ehx, yi, et par
L
(H) l’espace des applications lin´eaires continues deH dans lui-mˆeme.1) Soitg : [0,1]→R une fonction convexe. Montrer que pour tout t∈]0,1[, on a g(t)−g(0)
t ≤g(1)−g(0)≤ g(1)−g(t) 1−t
et en d´eduire que si g est d´erivable en 0 et en 1, on a g0(0)≤g(1)−g(0)≤g0(1).
2) Soient U un ouvert convexe de H et F une fonction convexe de classe
C
1 de Udans R (c’est-`a-dire que pour tout x et tout y de U, et pour tout t ∈ [0,1], on a : F(tx+ (1−t)y) ≤ tF(x) + (1 −t)F(y). ) Montrer que pour tout point x et tout point y de U, on a
F0(x).(y−x)≤F(y)−F(x)≤F0(y).(y−x)
(on pourra appliquer `a la fonctiong :t 7→F(t.y+ (1−t).x) les in´egalit´es pr´ec´edentes.) En d´eduire que l’on a pour tout x et tout y de U : ³
F0(y)−F0(x)´
.(y−x)≥0.
3) Soient U un ouvert de H et F une fonction de classe
C
1 de U dans R. Montrer que pour tout x de U il existe un unique point y de H, qu’on appelle le gradient de F en x et qu’on notera gradF(x), tel que pour tout h ∈ H, on ait F0(x).h = hy, hi. Montrer que la fonction gradF est continue deU dansH.Montrer que si F est de classe
C
1 et convexe sur U, la fonction f :x 7→x+ gradF(x) est continue surU et v´erifie pour toutx et tout y de U : hf(y)−f(x), y−xi ≥ ky−xk2. 4) Dans cette question (uniquement), on prend pour H l’espace euclidien R2 et on consid`ere la fonction f : H → H d´efinie par f(x1, x2) = ³P(x1, x2), Q(x1, x2)´ o`u P(x1, x2) = x1+x2 et Q(x1, x2) = −x1+x2. Montrer que hf(y)−f(x), y−xi ≥ ky−xk2 pour tout x et tout y de H. Montrer que s’il existait une fonction F sur H telle que f(x) = x+ gradF(x), la fonction gradF serait de classe
C
1, que F serait de classeC
2et qu’on devrait avoir ∂P
∂x2(x1, x2) = ∂Q
∂x1(x1, x2). En d´eduire que f n’est pas le gradient d’une fonction de classe
C
1 sur H.On d´enote par
P
δ, pour δ > 0, le sous-ensemble deL
(H) form´e des applications lin´eairesT continues telles que l’on ait pour tout ´el´ement x∈H : hT x, xi ≥δkxk2.5) Soit T ∈
P
δ. Montrer que l’on a pour tout x de H : kT xk ≥δkxk, et en d´eduire que T est injectif.On veut montrer que T(H) est un sous-espace ferm´e de H. Soita un point adh´erent `a T(H) ; montrer qu’il existe une suite (xn) dans H telle que T xn →a, puis que, pour net p entiers on a
δkxn−xpk ≤ kT.(xn−xp)k=kT xn−T xpk
et en d´eduire que la suite (xn) est une suite de Cauchy dans H. En d´eduire l’existence d’un pointx ∈H tel que xn →x et que T x=a. Conclure.
6) On veut montrer maintenant queT est surjectif : supposant qu’il existe b∈H\T(H), montrer que la projection orthogonale cde b sur T(H) v´erifie c6=b et hT x, c−bi= 0 pour toutx ∈H. En d´eduire que δkc−bk2 ≤ hT.(c−b), c−bi= 0 et conclure.
D´eduire de ce qui pr´ec`ede que T est inversible dans
L
(H) et que °°T−1°°≤δ−1.Soient δ >0 et f une application de classe
C
1 deH dansH telle que f0(x)∈P
δ pourtoutx de H. On se propose de montrer que f est un
C
1-diff´eomorphisme de H sur H. 7) On consid`ere, pour x et y dans H la fonction g:R→R d´efinie par :g(t) =hf(ty+ (1−t)x), y−xi −δtky−xk2
Montrer queg0(t) ≥0, et en d´eduire que g(1)≥ g(0) puis que, pour tout x et tout y de H on a :hf(y)−f(x), y−xi ≥δky−xk2.
8) Montrer, comme dans5), quekf(y)−f(x)k ≥δky−xk, quef est injective de H dans H, que l’application r´eciproque f−1 est δ−1-lipschitzienne de f(H) sur H, et que f(H) est une partie ferm´ee de H.
D´eduire du th´eor`eme d’inversion locale que, pour tout x∈H, f(H) est un voisinage de f(x) et que f−1 est de classe
C
1 au voisinage de f(x). En d´eduire que l’ensemble f(H) est ouvert dansH.9) Conclure que f(H) =H et que f est un
C
1-diff´eomorphisme de H sur lui-mˆeme.II
Soit n≥2 un entier. On note Ωn l’ouvert ]0,+∞[n de Rn et on consid`ere l’application f : Ωn →R d´efinie par
f(x) =
Qn i=1xi
³Qn
i=1(xi+ 1)´ (Pn
i=1xi)
pour x= (x1, x2, . . . , xn)
1) Montrer que l’ensemble K = {x ∈ Ωn : f(x) ≥ 1
n.2n} est ferm´e et born´e dans Rn et contient le point (1,1, . . . ,1). En d´eduire que f atteint sur Ωn son maximum.
2) Calculer la diff´erentielle premi`ere def en chaque pointxde Ωn, et d´eterminer la matrice jacobienne correspondante.
3) Montrer que f admet un seul extremum local a sur Ωn et calculer le maximum de f sur Ωn.
4) Calculer la matrice hessienne def en a. Que peut-on dire des valeurs propres de cette matrice.
On suppose d´esormais n= 2 et on d´efinit g: Ω2 →R par : g(x, y) = xy
(x+ 1)(y+ 1)(x+y)
5) Calculer le maximum et le minimum absolus de g sur le carr´e C du plan R2, o`u C ={(x, y) : 1≤x≤2 , 1≤y≤2}.
6) Calculer le maximum de g sur l’hyperbole Hα d’´equation xy−α2 = 0 (pour α > 0 fix´e). La fonctiong atteint-elle son minimum sur Hα?