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Québec (PARELAPHOSTRONGYLUS

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(PARELAPHOSTRONGYLUS TENUIS), UN FACTEUR LIMITANT MARGINAL POUR LES POPULATIONS D'ORIGNAUX

(ALCES ALCES) DU QUÉBEC

par

André Dumont et

Michel Crête

Février 1995

Québec

E J H

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Direction de la faune et des habitats

Le ver des méninges (Parelaphostronqylus tenuis), un facteur limitant marginal pour les populations d'orignaux (Alces alces) du Québec

par

André Dumont Département de Biologie

Université Laval

et Michel Crête

Service de la faune terrestre et

Centre d'études nordiques Université Laval

Ministère de l'Environnement et de la Faune Février 1995

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DUMONT, A. et M. CRÊTE. 1995. Le ver des méninges (Parelaphostronavlus tenuis). un facteur limitant marginal pour les populations d'orignaux (Alces alces) du Québec.

Ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec, Direction de la faune et des habitats, Québec. No. Cat.

Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 1995 ISBN: 2-550-09979-6

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Résumé

Bien que le cycle vital, la distribution, de même que les conséquences physiologiques de son parasitisme auprès des cervidés nord-américains soient relativement bien connus, le ver des méninges suscite encore l'intérêt des scientifiques, notamment en ce qui a trait à son impact dans la dynamique de population des cervidés concernés. Afin de quantifier l'incidence du ver des méninges chez les orignaux du Québec, nous avons recueilli des informations relatives à ce parasite par l'entremise d'un questionnaire distribué dans les bureaux régionaux du MEF. Les réponses au questionnaire ont permis l'identification de 84 cas d'orignaux atteints par le ver des méninges, dont 61 au cours de la période de 1983- 1992. La cartographie des observations confirme l'étroit lien existant entre l'aire de distribution du Cerf de Virginie et les localisations des orignaux parasités. Pour l'ensemble des zones de chasse concernées, l'analyse statistique a démontré une relation significative (R2=0,80, p=0,0004) entre l'incidence du parasite chez les orignaux et la densité de cerfs, estimée par la récolte de mâles par les chasseurs. L'incidence du parasite a semblé cependant très faible et les densités de cerfs observées au Québec ne sont probablement pas assez élevées pour limiter la distribution de l'orignal. Le ver des méninges ne peut régulariser les populations d'orignaux du Québec, même s'il est susceptible de réduire les taux d'accroissement, et partant la récolte par la chasse.

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Table des matières

RESUME

TABLE DES MATIERES v

1. INTRODUCTION . 1

2. MÉTHODE 6

3. RÉSULTATS 8

4. DISCUSSION 13

5. REMERCIEMENTS 17

6. RÉFÉRENCES CITÉES 18

ANNEXE 1 25

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1. Introduction

Histoire naturelle du ver des méninges

C'est dans l'État de New-York, en 1945, que fut mentionné pour la première fois la présence, chez un cerf de Virginie (Odocoileus virqinianus), du nématode parasite Parelaphostronqylus tenuis. le ver des méninges (Dougherty 1945). Depuis, l'écologie de ce parasite n'a cessé d'intéresser les biologistes si bien qu'aujourd'hui, la littérature renferme bon nombre d'études s'y rapportant.

Le cycle vital du ver des méninges (Anderson et Prestwood 1981 ) se résume comme suit (Anderson et Prestwood 1981): les vers adultes résident à la surface du cerveau et de la moelle épinière ou à l'intérieur des sinus craniaux des cerfs où ils pondent leurs oeufs fertilisés. Ceux-ci sont acheminés au coeur puis vers les poumons, par la circulation sanguine, où les larves émergent des oeufs (stade L1). Après avoir emprunté les poumons, la trachée et l'oesophage, les larves se retrouvent ensuite à l'intérieur du tube digestif où elles sont finalement expulsées avec les fèces. Les larves pénètrent ensuite le pied d'un gastéropode (limace ou escargot), puis son intestin où elles s'y développent en larves infectieuses (stade L3). L'infection de l'hôte final se produit lorsqu'un gastéropode infecté est ingéré par un cervidé à même la végétation qu'il consomme pour s'alimenter. Les larves traversent la paroi du tube digestif de l'hôte final au niveau de l'abomasum (caillette), se retrouvent dans la cavité péritonéale et migrent le long de la moelle épinière jusqu'en périphérie du cerveau, où ils se développent en vers adultes. Le cycle est ainsi bouclé.

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En tant que principal hôte final, le Cerf de Virginie supporte bien la présence du ver des méninges et des signes neurologiques ne sont que très rarement observés chez les cerfs infectés (Smith et al. 1964; Anderson et Strelive 1967; Smith et Archibald 1967; Gilbert 1973). Cependant, d'autres espèces d'ongulés, qualifiées d'hôtes accidentels, ne peuvent supporter le ver des méninges et sont affectées par sa présence. Il en est ainsi pour le Caribou (Rangifer tarandus), chez qui le parasite est très pathogène (Anderson et Strelive 1968; Behrend et Witter 1968; Anderson 1972; Trainer 1973; Nichols et al. 1986), le Wapiti (Cervus canadensis) (Anderson et al. 1966; Carpenter et al. 1973; Fay et Stuht 1973; Woolf et al. 1977; Pybus et al. 1989), le Cerf mulet (Odocoileus hemionus hemionus) (Anderson et al. 1966), l'Antilope des sables (Hvppotraaus niaer) (Nichols et al. 1986) et l'Orignal (Alces alces) (Anderson 1964, 1965; Smith étal. 1964; Loken etàl. 1965; Kurtz et al. 1966; Smith et Archibald 1967). La présence du ver des méninges chez ces hôtes accidentels se traduit généralement par des troubles neurologiques plus ou moins accentués, allant d'un désordre comportemental jusqu'à la mort, en passant, selon le cas, par la perte de l'équilibre, l'incoordination des mouvements, l'ataxie, la paralysie totale et la cécité (Anderson et Lankester 1974).

En Amérique du Nord, la distribution du ver des méninges coïncide avec celle du Cerf de Virginie. Aux États-Unis, on a rapporté la présence du parasite au Michigan (Deguisti, 1963), en Pennsylvanie (Samuel et Beaudouin 1966), en Virginie (Dudak et al. 1966), au Minnesota (Karns 1967), au Maine (Berhend et Witter 1968), et au Wisconsin (Samuel et Trainer 1969). Il a aussi été mentionné dans 12 autres états du Sud-Est, de l'Arkansas au

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Maryland (Prestwood et Smith 1969). Au Canada, sa présence est connue en Nouvelle- Ecosse (Smith et Archibald 1967), au Nouveau-Brunswick (Smith et Archibald 1967, Upshall et al. 1986), au Québec (Bindernagel et Anderson 1972; Huot 1972; Beaulieu-Goudreault 1981 ; Claveau et Filion 1984), en Ontario (Anderson 1963,1965), au Manitoba (Bindernagel et Anderson 1972) et en Alberta (Bindernagel et Anderson 1972; Samuel et Holmes 1974).

Selon Samuel et Holmes (1974), l'absence du parasite à l'ouest du continent américain dépend vraisemblablement de la présence des prairies, qui représenteraient une barrière écologique. Dans cet habitat plus sec, la survie des larves, à leur premier stade de développement (L1), est compromise (Shostak et Samuel 1984).

Si le cycle vital, la distribution et les conséquences physiologiques du parasitisme du ver des méninges sont maintenant relativement bien connus (Anderson et Lankester 1974), il en va autrement de son impact dans la dynamique de population des cervidés.

. Les relations Orignal-Cerf de Virainie-ver des méninges

Certaines études (e.i Saunders 1973) ont démontré une relation inverse entre le taux d'infection des cerfs de Virginie et la densité d'orignaux. Karns (1967) et Berhend et Witter (1968) ont suggéré, pour les régions où le Cerf de Virginie et l'Orignal se côtoient, que leurs densités respectives soient inversement proportionnelles. Ainsi, l'incidence du ver des méninges chez l'Orignal dépendrait alors de la densité de cerfs. De même, le taux d'infection des cerfs serait aussi proportionnel à leur densité (Karns 1967; Berhend et Witter 1968).

Cependant, Whitlaw et Lankester (1993) ont récemment démontré qu'il n'y avait aucune

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évidence de lien causal impliquant le ver des méninges dans les fluctuations historiques d'abondance d'orignaux et de cerfs de Virginie de l'est de l'Amérique du Nord. Ces auteurs soulignent cependant la difficulté de mesurer les effets du ver des méninges indépendamment des autres causes possibles du déclin des populations d'orignaux. De même, Bogaczyk et al. (1993) rappellent que les populations d'orignaux de l'état du Maine se sont accrues entre 1960 et 1980, malgré une incidence supérieure à 80% du ver des méninges chez les cerfs sympatriques.

D'autres auteurs, notamment Gilbert (1974), suggèrent que la coexistence du Cerf et de l'Orignal repose sur l'existence de refuges occupés par les orignaux et peu fréquentés par les cerfs. Telfer (1967) a démontré l'existence de tels refuges en Nouvelle-Ecosse; dans le parc de Fundy, les orignaux occupaient les milieux plus élevés et les cerfs fréquentaient les secteurs plus bas. Kelsall et Prescott (1971) ont confirmé l'existence de ces refuges alpins en mentionnant que l'accessibilité à ces refuges était limitée essentiellement aux orignaux en raison d'une accumulation de neige trop importante pour les cerfs. Nudds (1990), rappelant la capacité qu'ont les larves du ver des méninges de résister au gel et à la dessiccation (Lankester et Anderson 1968), a mis en doute la théorie des refuges puisque l'infection des orignaux ne dépend pas nécessairement de la présence simultanée des cerfs.

Le fait que la transmission du parasite entre les cerfs et les orignaux dépende de l'abondance des hôtes intermédiaires, les gastéropodes (Lankester et Anderson 1968;

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Anderson 1972), complique les mécanismes possibles de coexistence des cervidés. En effet, l'abondance des mollusques terrestres est étroitement liée aux types d'habitats (Parker 1966;

Kerney et Gilbert 1978; Upshall et al. 1986), à l'humidité (Berhend et Witter 1968; Clarke et al. 1968; Gilbert 1973; Upshall et al. 1986) et à la température (Getz 1959). Aussi le taux d'infection des cerfs par le ver des méninges peut dépendre du type d'habitat (Kocan et al.

1982) et de la pluviosité.

La compréhension des mécanismes régissant le maintien des populations d'orignaux malgré la présence du ver des méninges est encore relativement obscure.

Malheureusement, le phénomène est difficile à étudier, ce qui explique sans doute l'absence d'études importantes traitant de façon quantitative de l'ensemble du phénomène. La présente recherche vise à quantifier l'incidence du ver des méninges chez les orignaux du Québec et à évaluer son importance dans la dynamique de population. Comme il s'agit d'un phénomène rare, nous avons opté pour une enquête auprès de personnes fiables qui étaient susceptibles de recevoir des rapports d'orignaux parasités.

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La récolte des observations a été effectuée à l'aide de questionnaires (Annexe 1) distribués dans tous les bureaux régionaux du ministère de l'Environnement et de la Faune.

Les questionnaires furent généralement complétés par des agents de conservation mais aussi par des biologistes et des techniciens et techniciennes de la faune. Le questionnaire a été distribué en juin 1992 et les réponses ont été reçues jusqu'en mars 1993. Même si le questionnaire n'imposait aucune limite de temps, nous n'avons conservé que les observations des 10 dernières années (1983-1992) pour la plupart des analyses en raison de l'imprécision probablement grandissante des données avec le temps écoulé.

Le questionnaire visait à dénombrer les cas d'orignaux présentant des symptômes d'infection par le ver des méninges (incoordination des mouvements, perte d'équilibre, etc.), puisque la présence du ver n'a été confirmée par une autopsie que pour quelques cas seulement. Nous avons fait l'inférence qu'il y avait infection probable si les symptômes étaient présents puisque Gilbert (1974) a démontré l'existence d'un lien étroit entre les symptômes et la présence du ver chez l'Orignal.

L'incidence des cas de parasitose du ver des méninges a été exprimée sur la base du nombre annuel moyen de rapports pour la période 1983-1992 par 10 000 orignaux, en utilisant les zones de chasse actuelles comme unité territoriale d'analyse. L'estimation des effectifs d'orignaux par zone de chasse provient du dernier inventaire aérien corrigé (Crête

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et al. 1986) réalisé pour chaque zone (Anonyme 1993); les densités d'orignaux furent exprimées sur la base de la superficie d'habitat propice à l'orignal (Anonyme 1993). Le taux d'incidence de la maladie a été mis en relation avec la densité d'orignaux, avec un indice de la densité de cerfs de Virginie, i.e. la récolte annuelle de mâles par unité de surface (Roy 1986; Laflamme 1987, 1988; Bouchard 1989, 1990; Breton 1991; Lamontagne et Lajoie 1991,1993; Lamontagne et al. 1992; M.J. Gosselin et J. Lamoureux, comm. pers.) et le produit de la densité d'orignaux et de la récolte de cerfs. La récolte moyenne de cerfs pour la période 1983-1992 a servi à l'analyse. La force de la relation existant entre l'incidence de la maladie et les densités de cervidés a été déterminée en calculant les coefficients de corrélation simple.

Le rapport des sexes des orignaux adultes parasités et le pourcentage de faons parmi les animaux malades ont été comparés à la composition des populations sur pied en hiver pour l'ensemble des zones de chasse concernées à l'aide du test du chi-carré.

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3. Résultats

II y eut 143 questionnaires qui nous furent retournés, révélant 89 mentions d'orignaux parasités. Nous avons rejeté 5 cas parce qu'ils concernaient des observations faites au Jardin zoologique de Saint-Félicien où des cerfs cohabitent avec des orignaux dans un grand enclos naturel. Aucun autre cas n'a été rapporté pour cette région, bien que la majorité des agents de conservation ait retourné le questionnaire.

Les orignaux des deux sexes ont semblé également vulnérables au ver des méninges puisque le rapport des sexes, chez les animaux adultes malades (40 mâles:60 femelles, n=72), ne différait pas statistiquement (chi-carré=2.39; 1 d.l.; P<0.10) de celui déterminé chez les populations sur pied en hiver pour l'ensemble des zones de chasse concernées (32 mâles: 68 femelles; n=1095). En revanche les faons, qui ne comptaient que pour 3 % des cas rapportés (n=79), étaient significativement moins nombreux chez les orignaux parasités que dans les populations en hiver (28% (n=1509); chi-carré=23,10; 1 d.l.; P<0.005).

Les symptômes les plus fréquemment observés chez les orignaux rapportés infectés furent la perte de la crainte dés humains, la nonchalance, les déplacements circulaires (qui traduisent une perte de la vue) et la perte d'équilibre (Tableau 1). Dans la plupart des cas, les orignaux montraient simultanément plusieurs symptômes d'une infection par le ver des méninges.

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Tableau 1 : Pourcentage d'observation des symptômes typiques d'une infection du ver des méninges chez 61 orignaux soupçonnés d'avoir été infectés au Québec entre 1983 et 1992.

Symptôme Fréquence

Perte de la crainte des humains (84%) Nonchalance (66%) Déplacements en rond (55%) Perte d'équilibre (54%) Faiblesse générale (52%) Incoordination (48%) Boitement (45%) Perte de la vue (38%) Position anormale de la tête et du cou (33%) Paralysie (24%)

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Les cas d'observation d'orignaux vraisemblablement parasités par le ver des méninges se sont concentrés dans deux régions du Québec, l'une dans le centre-ouest, l'autre dans l'est (Figure 1). Dans ce dernier cas, les observations ont surtout été faites avant 1990; la population de cerfs a diminué substantiellement à la fin de la période d'étude dans l'est du Québec, à la suite d'une série d'hivers rigoureux qui a de plus favorisé la prédation du coyote (Canis latrans: Crête et Lemieux 1994).

Le nombre de cas probables de parasitose d'orignaux par le ver des méninges, exprimé sur la base de 10 000 orignaux, a varié par près de deux ordres de grandeurs entre les zones 13 et 15, où le taux d'infection était très bas, et la zone 8, où il atteignait 37,5 cas/

10 000 orignaux (Tableau 2). Le taux d'infection était relié de façon significative à l'indice de densité des cerfs de Virginie (R2=0.80; 9 d.L; £=0.0004); la relation n'était cependant pas significative entre, d'une part, le taux d'infection et, d'autre part, la densité d'orignaux (R2=0.25; £=0.14) ou le produit de la densité d'orignaux et de la récolte de cerfs (R2=0.21 ;

£=0.19). L'addition de la densité d'orignaux dans une régression multiple incluant la récolte de cerfs ne produisait pas d'amélioration significative de la régression linéaire simple (£=0.34).

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11

80° 78° 76° 74° 72° 70° 68

ZONES DE CHASSE DE PÊCHE ET DE PIÉGEAGE

50

• 1983-1990

A 1991-1993 _ _ Distribution

™" "~ du cerf

66"

Figure 1. Périmètre des zones de chasse du Québec (A) et localisations des orignaux rapportés atteints par le ver des méninges entre 1983 et 1994 en fonction de la limite nord de l'aire de distribution hivernale du cerf de Virginie (B).

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Tableau 2: Taux moyen annuel (1983-1992) de rapports d'infection probable d'orignaux par le ver des méninges (cas/10 000 animaux en hiver), densité d'orignaux (animaux/10 km2) et récolte moyenne annuelle de cerfs de Virginie mâles (cerfs/10 km2) pour les zones de chasse où des cas de parasitose ont été rapportés.

Zone

1 2 3-4-6 7 8 9 10 11 13 15

Taux d'infection (cas/10 000) 1.4 (5a) 3.6 (9) 4.9 (3) 1.5(1) 37.5 (3) 13.4(13) 7.2(21) 2.2(1) 0.4 (2) 0.6 (3)

Densité d'orignaux (animaux/10 km2) 1.79

2.22 0.43 1.68 0.23 2.17 1.55 1.06 2.34 1.04

Récolte de cerfs (mâles/10 km2) 0.35

0.47 1.74 0.90b 5.89 0.89 2.54 1.73 0 0

a nombre de cas rapportés pour la période 1983-1992

b estimée d'après la superficie des aires d'hivernage; chasse à l'arc seulement

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13 4. Discussion

II est légitime de s'interroger sur la valeur d'une enquête postale pour évaluer l'importance du ver des méninges dans la démographie de l'Orignal au Québec puisque cette approche fournit des données semi-quantitatives susceptibles d'être biaisées. Il se pourrait notamment que des orignaux, montrant peu de méfiance pour les humains, aient été pris pour des animaux infectés par le ver des méninges. Nous pensons que ce biais, s'il existe, est négligeable sur la base de la coïncidence étroite observée entre la distribution du Cerf de Virginie et celle des cas de parasitose chez l'Orignal. A cet égard, les rapports provenant du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont très révélateurs: les cinq cas survenus au Jardin zoologique de Saint-Félicien ont été signalés, où les deux espèces de cervidés cohabitent, alors que les mêmes observateurs n'ont rapporté aucun cas pour le reste de la région où le Cerf est pratiquement inexistant. De plus, la chute des cas signalés au Bas- Saint-Laurent et en Gaspésie à la suite de la diminution des effectifs du Cerf suggère aussi que notre outil de mesure était relativement sensible.

Le lien étroit que nous avons trouvé entre la densité de cerfs, estimée par la récolte de mâles à la chasse, et l'incidence du ver des méninges chez l'Orignal confirme que l'abondance de cerfs constitue le principal facteur de risque d'infection des orignaux. C'est la première fois qu'une étude met en évidence, de façon quantitative, cette relation pour des populations en liberté. Ainsi, les cerfs, qui sont majoritairement parasités par le ver des méninges au Québec (Bindernagel et Anderson 1972; Claveau et Filion 1984; Beaulieu- Goudreault 1981), répandent des larves dans le milieu. Plus leur densité est grande, plus

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la densité de larves augmente, et conséquemment plus grands sont les risques d'infection pour les orignaux. Même si nos données sont grossières, il semble que les risques d'infection soient par ailleurs indépendants de la densité d'orignaux; cette observation ne supporte pas l'idée de l'existence de refuges pour les orignaux qui vivent en sympatrie avec le Cerf de Virginie.

L'incidence du ver des méninges chez les orignaux semble cependant très basse.

Dans la zone de chasse 8 où l'infection était la plus répandue, moins de 1 % des orignaux de la zone ont été observés avec des symptômes de la parasitose à chaque année. Il est certain que de nombreux cas d'infection soient passés inaperçus, mais les orignaux qui ont été munis de colliers émetteurs dans des secteurs où le Cerf était présent confirment aussi le peu d'importance du ver des méninges comme facteur de mortalité: un seul cas chez 149 orignaux suivis au total pendant 73 968 jours-émetteur. Il s'agit d'un taux moyen de mortalité annuelle de 0.5 % ± 0.05 (E.S).

Comme l'incidence du ver des méninges ne varie pas en fonction de la densité d'orignaux, il est impossible que ce parasite régularise (au sens de Messier 1991) les populations de ce cervidé. La densité d'orignaux d'une région où sa présence est possible dépendra donc exclusivement des ressources alimentaires, de la prédation et de la chasse.

Le ver de méninges constitue cependant un facteur limitant qui réduit le taux d'accroissement des populations d'orignaux en fonction de la densité de cerfs. A l'extrême, l'Orignal pourrait être incapable de coloniser certaines régions où les densités de cerfs sont

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très fortes. Il est cependant impossible de déterminer un tel niveau de densité de cerfs à partie de nos données car nous n'avons pas de mesures de l'incidence réelle de la maladie chez l'Orignal, mais seulement un indice. Il est toutefois peu probable que les densités de cerfs soient à ce point élevées au Québec pour exclure l'Orignal. En effet, celui-ci persiste sur l'île d'Anticosti malgré une densité moyenne de 15 cerfs/km2 (Potvin et al. 1991), une densité supérieure à la plus forte observée dans les zones de chasse du sud du Québec (Plan de gestion du Cerf, en prép.); le taux d'infection des cerfs adultes dépasse 80% sur l'île d'Anticosti (Beaulieu-Goudreault 1981). Mis à part le ver des méninges, d'autres facteurs, liés à la niche écologique qu'occupe l'Orignal, sont susceptibles d'influencer davantage la limite sud de son aire de distribution: la quantité et la qualité de la nourriture en hiver et en été, la capacité de compétition pour la nourriture avec le Cerf de Virginie, et le stress thermique.

Le déplacement vers le nord de l'aire de répartition du Cerf de Virginie aurait aussi un impact sur la vigueur démographique des population d'orignaux du centre du Québec.

Deux éléments semblent actuellement déterminer la limite nord de l'aire de répartition du Cerf au Québec: l'enneigement et la présence du Loup (Canis lupus). Le Cerf est en effet mal adapté pour se déplacer dans la neige alors que les dépenses énergétiques de locomotion augmentent de façon exponentielle avec l'enfoncement (Mattfeld 1973). Ainsi, quand la neige demeure profonde et peu portante pendant de longues périodes, le bilan énergétique de la quête de nourriture devient fortement négatif et les animaux meurent au bout de leurs réserves corporelles. La variation annuelle du taux de mortalité hivernale des

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cerfs en fonction de la rigueur de l'hiver au Bas-Saint-Laurent illustre bien ce phénomène (Potvin et al. 1981). La durée du couvert nival affecte aussi un autre aspect de la démographie du Cerf, soit la survie des faons. En effet il importe que les biches aient accès à une nourriture riche et abondante en fin de gestation et durant le pic de la lactation, autrement les mortalité périnatales deviennent importantes (Verme 1977). Ainsi, l'île d'Anticosti représenterait vraisemblablement le type d'habitat le plus boréal où peut subsister le Cerf en l'absence de loups, à en juger par la faible vigueur démographique démontrée par les cerfs (Goudreault 1980). Quand le Loup est présent, cette limite est repoussée vers le sud, jusqu'à ce que vraisemblablement les conditions d'enneigement soient suffisamment clémentes pour permettre à certains cerfs de déjouer la prédation du Loup. Malgré l'augmentation exponentielle des populations de cerfs du sud du Québec au cours de la dernière décennie, la limite nord de l'aire de distribution de l'espèce n'a pas bougé significativement (Plan de gestion du Cerf, en prép.). Seul un réchauffement climatique serait susceptible de repousser vers le nord la limite actuelle. Dans cette éventualité, de nouvelles populations d'orignaux, parmi les plus denses au Québec, seraient alors exposées au ver des méninges.

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5. Remerciements

Nous aimerions remercier en premier lieu les agents de conservation, les biologistes, les techniciennes et techniciens de la faune, les gardes-parc et les vétérinaires qui ont aimablement complété notre questionnaire. Nous adressons également nos remerciements à M. Gilles Lamontagne et M. Claude Daigle pour les renseignements concernant les superficies des ravages et les récoltes de cerfs par zone. Finalement, Mme Jacinthe Bouchard a dessiné les cartes et révisé le texte.

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6. Références citées

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(31)
(32)

25

Annexe 1

Questionnaire utilisé lors du sondage

(33)
(34)

27 Annexe 1

Au sujet du ver des méninges

Depuis qu'il fut osbservé pour la première fois chez un cerf de Virginie de l'Etat de New-York en 1945, le ver des méninges {Paralaphostrongilus tenuis) fit l'objet de plusieurs études, notamment vers le milieu des années soixante-dix. C'est ainsi qu'on finit par connaître son cycle vital et les conséquences de son parasitisme chez le Cerf de Virginie {Odocoileus virginianus), l'Orignal (Alces alces americana) et le Caribou (Rangifertarandus).

Le cycle vital de P. tenuis implique obligatoirement deux hôtes, l'hôte final le cervidé, et l'hôte intermédiaire un gastéropode terrestre. Ainsi, lorsque le gastéropode (généralement une limace) ingère, à partir des fèces contaminées d'un cerf parasité, les larves de P. tenuis, il devient contaminé et permet à ces larves de compléter leur développement. Ensuite l'ingestion accidentelle, à même la végétation, des gastéropodes infestés permet la passage des larves du ver dans le cervidé où se développent les vers adultes. Ils se logent alors dans le système nerveux central.

Le Cerf de Virginie supporte bien la présence de P. tenuis et des symptômes neurologiques y sont rarement observés. Par contre il en est autrement chez l'Orignal et le Caribou qui sont très affectés par la présence du parasite. Ce dernier provoquera divers troubles neurologiques entraînant généralement la mort. Les indices traduisant la présence de P. tenuis chez l'orignal sont les suivants:

- incoordination des mouvements (ataxie) - marche boîteuse et raideur des membres - perte de l'équilibre

- nonchalance de l'animal - perte de la vue

- déplacement en rond (associé à la perte de la vue) - faiblesse générale (en particulier de la région lombaire) - position anormale de la tête et du cou

- paralysie

- perte de la crainte de l'homme (possiblement des prédateurs)

D'après plusieurs auteurs, il semblerait, lorsque le Cerf de Virginie et l'Orignal (ou le Caribou) partagent un même territoire, que l'Orignal soit éventuellement éliminé par suite de contamination du ver des méninges. Cependant il ne semble pas que cela soit si clair, car au Québec comme ailleurs, les deux espèces de cervidés se côtoient souvent. Récemment, un chercheur a remis en question cette exclusion systématique de l'Orignal (ou du Caribou) par le ver des méninges. Nous voulons estimer la fréquence à laquelle les orignaux seraient affectés par ce parasite au Québec.

(35)

Fiche d'enregistrement d'un orignal possiblement atteint par le ver des méninges (P.tenuis)

1. Avez-vous personnellement au cours de la dernière année (mai 1991 à avril 1992) observé un orignal présentant un/des signes laissant supposer la présence de P. tenuis chez l'animal?

oui ( )non ( ) nb. de cas 2. Au cours des années antérieures;

oui ( )non ( ) nb. de cas (__ )

Pour les questions suivantes, veuillez s'il vous plaît utiliser un formulaire par cas.

3. Si oui, lequel/lesquels des signes suivants étaient présents?

( ) incoordination des mouvements (ataxie) ( ) marche boiteuse et raideur des membres ( ) perte de l'équilibre

( ) nonchalance de l'animal ( ) perte de la vue

( ) déplacement en rond (associé à la perte de la vue)

( ) faiblesse générale (et en particulier de la région lombaire) ( ) position anormale de la tête et du cou

( ) paralysie

( ) perte de la crainte de l'homme

Localisation de l'observation

4. Dans quelle zone de chasse provinciale s'est faite l'observation?

Numéro de la zone ( )

5. Pouvez-vous localiser plus précisément cette observation (Parc, Réserve faunique, Z.E.C, lac, rivière, route, coordonnées mercator, etc...)?

Mercator/ I / / I / / I /

6. S'agissait-il d'un habitat fréquenté par le Cerf de Virginie?

oui ( ) non ( )

(36)

29

Identification de l'animal observé 7. L'orignal observé était:

Sexe Age

( )un mâle ( ) adulte

( )une femelle( )immature (1 à 2 ans) ( ) faon.(moins de 1 an)

( ) inconnu

8. Avez-vous pu observer cet orignal plus d'une fois?

oui ( ) non ( ) Date de l'observation

9. Indiquer le plus précisément que vous le pouvez la date de cette observation.

année mois jour

Identification du répondant, de la répondante 10. Votre nom:

11. Votre adresse au bureau:

tel: ( )

- Merci de votre collaboration.

(37)

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Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Direction de la gestion des espèces et des habitats 150 bou'I. René Lévesque Est, 5e étage

Québec, Qc.

G1R4Y1 ou

André Dumont

Département de biologie, Pavillon Vachon Université Laval

Ste-Foy, (Québec) G1W4M6

(38)

i Gouvernement du Québec Ministère de l'Environnement

| et de la Faune

Direction de la faune et des habitats

NO. CAT.: 95-2544-02

(39)

Reconnaissance optique de caractères Numériseur Kodak 1260/1280

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Le 21 décembre 2004

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