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N 1965 CET OUVRAGE, LE QUATRIÈME DE LA COLLECTION «LES SOIRÉES DU LUXEMBOURG», A ÉTÉ TIRÉ SUR VERGÉ D'ARCHES ARJOMARI. L'ÉDITION COMPREND

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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La dernière heure

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C E T O U V R A G E ,

L E Q U A T R I È M E D E L A C O L L E C T I O N

« L E S S O I R É E S D U L U X E M B O U R G » , A É T É T I R É S U R V E R G É D ' A R C H E S A R J O M A R I . L ' É D I T I O N C O M P R E N D 2 0 0 0 E X E M P L A I R E S , N U M É R O T É S D E 1 A 2 0 0 0 , E T 2 0 0 E X E M P L A I R E S H O R S C O M M E R C E , N U M É R O T É S

H . C . D E 1 A 2 0 0 .

E X E M P L A I R E

N° 1965

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J E A N G U I T T O N de l'Académie française

La dernière heure

LES SOIRÉES DU LUXEMBOURG

Hachette

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© Librairie Hachette, 1969

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays.

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AVANT-PROPOS

J'

AI RETROUVÉ, dans un cahier écrit à Leignitz au mois de mai 1945, ce récit. C'est un exercice, fait de sou-

venirs et de pensées entrelacés. Selon le conseil de J o u b e r t , il f a u d r a i t t o u j o u r s penser après u n long repos de l'être « et comme on se souvient ».

J ' a u r a i s dû, je le sens, je le sais, modifier, a d a p t e r ce t e x t e qui d a t e d ' u n a u t r e temps. J e ne l'ai pas osé;

les ratures, les adjonctions s o n t diffi- ciles.

Le lecteur t r o u v e r a dans ces pages une m é d i t a t i o n r o m a n c é e sur l'athé- isme, c'est-à-dire sur l ' et sur la présence —, sur l ' h a b i t a t i o n du m y s t è r e au milieu de nous. Il me semble que tous les esprits, quelle que soit leur croyance, p e u v e n t s'y reconnaître.

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J'offre ce conte (qui est aussi un mémorial) à mes camarades de capti- vité, anglais et français, qui se trou- vaient avec moi dans la citadelle de Colditz en 1945. Et, entre tous, à Charlie Linlithgow, que j'ai retrouvé à Paris, comme si cet intervalle de vingt ans était un seul jour.

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I

C

E QUI S'EST PASSÉ pendant les quelques jours qui précédèrent puis qui suivirent notre libération de la forteresse de Colditz, est-ce si étrange?

Doit-on le soumettre à la Society for Psychical Research? Je ne sais.

Y a-t-il eu (comme l'on disait jadis) exception aux lois de la nature, ou plus simplement quelque communication avec l'hyper-espace plein de mystère qui nous entoure, qui nous presse, qui est beaucoup plus près d'apparaître que nous ne le pensons? Ou bien avons- nous été le jouet d'un songe tenant à la faim, au désir, à l'imminence?

Il y a tant de différence entre ce que nous appelons « nos idées » et ce qui se montre, ce qui existe au-dehors. Cet élément divin de l'existence doit-il être

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relégué à l'écart, sans possibilité de présence au milieu de nous? Ces ques- tions se posent à tous obscurément, je ne suis pas d'humeur à les résoudre.

Je me bornerai à dire avec un souci d'exactitude comment les choses se sont passées.

C'était en mars 1945 : nous venions d'arriver dans la citadelle saxonne de Colditz, camp de représailles anglo- américain, et où se trouvaient aussi les Polonais du siège de Varsovie, certains prisonniers des Forces Françaises Libres, en particulier ceux de Bir-Hakeim.

Cette citadelle était faite à la manière des villes fortes; ses enceintes succes- sives se protégeaient, constituant comme des « demeures », des « châ- teaux » de l'âme, aurait dit sainte Thé- rèse. A notre arrivée, sous une petite pluie lourde, il nous avait fallu longue- ment attendre sous le premier porche, ou plutôt dans la pente qui montait vers la première porte. Il était curieux de voir ces prisonniers se précipiter vers leur geôle pour y trouver un repos.

Après quinze jours passés sur les che- mins, on était soulagé de se sentir enfermé, revenu à une vie en somme normale. Le château émergeait du haut Moyen Age. On l'aurait cru dessiné par Hugo avec une allumette et du marc

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de café. Les sentinelles passaient encore sur les chemins de ronde : les moyens de protection anciens se combinaient avec les modernes. Les armes automa- tiques, les miradors et leurs projec- teurs, la signalisation téléphonique ren- daient l'évasion presque impossible. On avait l'impression d'entrer dans une forteresse définitive, difficile à péné- trer, encore plus difficile à quitter; pur- gatoire, enfer? Mais, comme dans toutes choses de ce monde une compensation se retrouve, il y avait de l'espérance dans l'air.

Colditz était un camp de représailles pour les prisonniers durs ou notables, mais qui allait se trouver très vite selon la vraisemblance dans la zone améri- caine des combats, des avances; qui, par conséquent, devait être libéré bien- tôt et sans coup férir; où nous serions protégés par ces vieux murs, par la considération des Alliés, par le respect de la vieille armée allemande pour des prisonniers qui n'étaient pas vulgaires.

Nous nous trouverions libres avec les Anglais et compris dans le champ de leur gravitation; ce serait favorable au retour. Avoir échappé au côté redou- table d'une délivrance était bon à croire.

On pensait vaguement à tout cela

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sous la pluie, le corps adossé au mur, pliant sous le sac. J'avais fait des expé- riences sur le porter, encore que je me fusse déchargé le plus qu'il était pos- sible. J'avais été raisonnable en appli- quant le principe du strict nécessaire, cela d'une manière radicale. J'avais réformé tous les objets qui n'étaient pas indispensables, même mon Novum testamentum graece cum apparatu critico de Eberhard Nestle, qui était pour moi le plus précieux de tous les fardeaux, celui qui a le plus de densité (plus même que ma minuscule boîte d'aquarelle, violon consolateur) et ce carnet jaune sur la Sagesse dans les Tempêtes, constat et mémorial des expériences faites en captivité. Je pouvais observer que le nombre des choses indispensables à la vie est en somme assez léger, que l'homme peut porter sur lui le tiers du poids de son corps; que dans les temps d'effort considérable il n'est pas néces- saire de beaucoup manger; que l'air, cette nourriture du sang, est donné avec surabondance, qu'on peut toujours et partout respirer; qu'il n'est donc pas utile d'être fort, que, même, cela nuit souvent parce que le fort se croit plus fort qu'il n'est et qu'il néglige les aver- tissements de détail, si importants dans les longues épreuves. Quant à cette

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douleur conjointe des muscles et des nerfs qui vient de la fatigue, elle peut être traitée de bien des manières par des procédés à la Montaigne agissant sur l'imagination. Ce qui me convenait le mieux était de garder mon rythme tou- jours un peu désaccordé, nonchalant : j'oscillais avec fantaisie autour d'une ligne d'équilibre et que je maintenais par le seul vouloir. J'ai observé que, vers la fin des étapes, je n'étais pas aussi las que les athlètes ; la plus grande lassi- tude me venait plutôt dans le cours des matinées, comme il m'arrive encore dans le travail intellectuel. Je savais déjà que ce travail de l'esprit porte toujours un peu plus qu'il ne peut, tandis que le corps possède sa règle en lui-même et qu'il est aisé de discerner le moment où la mesure est franchie.

Je récapitulais dans mon esprit ces enseignements, en attendant sous le porche de la citadelle, encore inconnue, tandis que les gendarmes hongrois qui nous avaient gardés désarmaient leurs fusils, disparaissaient de la scène.

Enfin, nous voici dans l'ultime enceinte.

La fouille fut pour la forme : on sen- tait l'Allemand désabusé, automate accomplissant les rites d'encagement sans y croire, avec l'air niais de ceux qui

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Imprimé en France

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