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Problématiques de santé et suivi médical des internes en médecine générale de la Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie. Mme Cécile MOUSNIER-LOMPRE épouse BAUDLOT DOCTORAT EN MEDECINE THESE

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Texte intégral

(1)

UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE

(PARIS 6)

ANNEE 2015 N° 2014PA06G016

THESE

Pour le

DOCTORAT EN MEDECINE

DIPLOME D'ETAT

Par

Mme Cécile MOUSNIER-LOMPRE épouse BAUDLOT

Née le 31 mars 1986 à Courcouronnes 91

Présentée et soutenue publiquement le 16 avril 2015

Problématiques de santé et suivi médical des internes en médecine générale de la Faculté de Médecine Pierre et

Marie Curie.

Président de thèse : Monsieur le Professeur Philippe CORNET Directeur de thèse : Monsieur le Docteur Gilles LAZIMI

Membres du jury :

Monsieur le Professeur Jean LAFORTUNE Monsieur le Docteur Arnaud PLAT

(2)

Table des matières

INTRODUCTION ... 3

1. DONNEES DE LA LITTERATURE ... 4

2. QUESTIONS ... 9

METHODOLOGIE ... 10

1. CHOIX DE LA POPULATION ET DE LECHANTILLONNAGE ... 10

2. ÉLABORATION DU QUESTIONNAIRE (ANNEXE 1) ... 10

3. MODALITES DE DISTRIBUTION DU QUESTIONNAIRE ... 11

4. ANALYSE STATISTIQUE... 11

RESULTATS ... 12

1. ANALYSE UNIVARIEE... 12

2. ANALYSE BIVARIEE ... 20

DISCUSSION ... 32

1. RESUME DES RESULTATS ... 32

2. FORCES ET LIMITES ... 33

3. COMPARAISON AVEC LES TRAVAUX DE LA LITTERATURE ... 35

4. HYPOTHESES ET PERSPECTIVES ... 42

CONCLUSION ... 45

ANNEXES ... 47

1. QUESTIONNAIRE DE THESE ... 47

2. TABLEAUX ET FIGURES ... 49

BIBLIOGRAPHIE ... 62

(3)

INTRODUCTION

Les données actuelles concernant le suivi médical des étudiants français mettent en évidence son caractère très médiocre (selon l'Enquête Nationale sur la Santé des Etudiants réalisée en 2011 par La Mutuelle Des Etudiants: 34% des étudiants français ont renoncé à une consultation médicale et 20% ont renoncé à un traitement médical pour raison financière ces 12 derniers mois, 19% des étudiants français n'ont pas de complémentaire santé, 66% des étudiants n'ont jamais pratiqué de test de dépistage du VIH).

Si certaines pathologies bénignes peuvent faire l’objet d’une auto-prescription, les pathologies chroniques les plus lourdes nécessitent un suivi et la prescription encadrée d’un éventuel traitement.

Nous pourrions nous attendre au fait que les internes en médecine, en étant au cœur du système de soins français, aient un suivi médical plus adapté et responsable que celui de leurs homologues étudiants des autres filières. Cependant, il semble que leurs aînés médecins soient généralement assez réticents à appliquer les bonnes pratiques médicales à eux-mêmes : selon une étude française réalisée en 2010 sur 1900 médecins généralistes : 17% des femmes médecins ne réalisaient pas de suivi gynécologique régulier conforme aux recommandations de bonne pratique (frottis cervico-vaginal tous les 3 ans, mammographie de dépistage tous les 2 ans entre 50 et 74 ans), seuls 35% des médecins entre 50 et 74 ans réalisaient tous les 2 ans le dépistage du cancer colorectal et 84% des généralistes interrogés étaient leur propre médecin traitant ; selon une étude réalisée à Hong-Kong en 2008 sur 4198 médecins généralistes : 65% d’entre eux s’autoprescrivaient leur traitement lorsqu’il tombaient malades et 70% d’entre eux considéraient qu’ils n’étaient pas nécessaires d’avoir un médecin référent ; selon une étude australienne de 2003 réalisée sur 896 médecins généralistes : 90% des médecins interrogés avouaient avoir des réticences à consulter un confrère, surtout quand la pathologie était d’ordre psychologique ou psychiatrique.

Quelle est donc l’attitude des internes en médecine générale face à leurs problématiques de santé ? Est-elle déficiente à l’image de leurs aînés ou est-elle plus responsable ?

Il existe de nombreuses études s’intéressant à l’état de santé des étudiants français mais les études se penchant sur le sujet plus spécifique de l’état de santé des internes en médecine et leur suivi médical se limitent pour le moment au stade « confidentiel » des thèses en médecine, n’étant donc pas connues du grand public et encore méconnues du milieu médical lui-même. Nous avons recensé à ce jour 9 thèses de médecine françaises (entre 2006 et 2013)

(4)

portant sur le « burn out » des internes en médecine ainsi que 2 thèses de médecine (toutes deux soutenues en 2013) portant sur la prise en charge des problèmes de santé des internes.

Nous proposerons dans un premier temps un état des lieux de la littérature française et internationale, publiée entre 1996 et 2013, concernant le suivi médical des internes et médecins ainsi que les obstacles éventuels à ce bon suivi, puis nous exposerons les résultats d’une enquête réalisée auprès des internes en médecine générale à l’Université Paris 6 en décembre 2012.

1. Données de la littérature

En France, depuis une quinzaine d’années, les gouvernements successifs ainsi que les grands groupes mutualistes s’interrogent régulièrement sur l’état de santé et le suivi médical des étudiants français.

Le «Rapport d'information sur la santé et la protection sociale des étudiants» dirigé et présenté par Laurent Wauquiez à l’Assemblée Nationale en 2006 [1] retrouve que 96 % des étudiants jugent que leur état de santé général est « bon » (55,5 %) ou « plutôt bon » (44,5 %) mais que seulement 82.3% d’entre eux ont une couverture mutuelle complémentaire, ce qui entraine notamment une différence d’accès aux soins dentaires et optiques puisque les personnes qui ne possèdent pas de couverture complémentaire y renoncent deux fois plus fréquemment que celles qui en ont une.

La 3ème Enquête Nationale sur la Santé des Etudiants réalisée en mai 2011 par La Mutuelle Des Etudiants (LMDE) auprès de 8500 étudiants français révèle notamment que 34% d’entre eux ont renoncé à consulter un médecin durant les 12 derniers mois (principalement pour raison financière), que 19% d’entre eux déclarent ne pas avoir de complémentaire santé, que 21% d’entre eux fument et 3% déclarent fumer régulièrement du cannabis [2].

La thèse en médecine générale réalisée par J. Chiriaco et soutenue en 2005 à l’Université Paris 5 avait pour objectif d’établir un état des lieux des consommations de substances psychoactives chez les internes en médecine parisiens. Cette étude réalisée auprès de 527 internes, toutes spécialités confondues, a révélé les résultats suivants : 27% des internes fumaient, 35% des internes étaient considérés comme des consommateurs excessifs d’alcool selon leur score au test AUDIT-c, 6% consommaient régulièrement du cannabis et 8% consommaient régulièrement d’autres produits psychotropes [3].

(5)

L’étude nationale « la santé des étudiants en 2013 » réalisée par le Réseau National des Mutuelles étudiantes de proximité sur 6134 étudiants retrouvait que 14.2% d’entre eux fumaient quotidiennement, 20.3% d’entre eux étaient jugés comme buveurs excessifs selon l’AUDIT-c, 3% d’entre eux étaient consommateurs réguliers de cannabis et ils n’étaient seulement 45% à avoir consulté un médecin pour parler de cette consommation [4].

La 7ème enquête réalisée par l’USEM (Union Nationale des Sociétés Etudiantes Mutualistes régionales) sur la santé des étudiants français en 2011 sur 8535 étudiants retrouvait que 95.4% d’entre eux considéraient leur état de santé comme « bon » ou « plutôt bon », 4.1% comme « plutôt mauvais » et 0.5% comme « mauvais », 23.1% déclaraient

« mal » ou « très mal » dormir, seulement 55.9% consultaient leur médecin traitant quand ils s’estimaient malade et 46.8% d’entre eux s’automédiquaient. L’étude retrouvait également que 19% des étudiants n’avaient pas de complémentaire santé et qu’environ 5% d’entre eux renonçaient régulièrement à des soins dentaires ou ophtalmologiques pour raison financière [5].

L’Observatoire National de la Vie Etudiante décrit dans l’édition 2013 de son enquête nationale auprès de 51 000 étudiants que la perception de leur état de santé est à 63%

« bonne » ou « plutôt bonne », 23% « assez mauvaise » et 11% « mauvaise ». Ils sont 22% à se plaindre de troubles du sommeil et 53% à se sentir fréquemment déprimés [6].

« L’Enquête auprès des étudiants en médecine sur les violences », réalisée en 2013 et dirigée par le Dr Gilles Lazimi (Département de médecine générale de la faculté de médecine Pierre et Marie Curie) et par le Pr Alexandre Duguet (Vice-doyen de la faculté Pierre et Marie Curie), était une étude observationnelle prospective auprès de 1472 étudiants en médecine et permettait de mettre en lumière les faits préoccupants suivants : 27.5% des étudiants interrogés rapportaient des violences verbales subies durant leurs études, 2% d’entre eux avaient été victimes de violences sexuelles et 8.6% des violences physiques [7].

La thèse réalisée par C. Schreck et soutenue à l’Université de Rennes en février 2013 avait pour sujet « Comment les internes de Rennes prennent-ils en charge leur santé sur le plan préventif, physique et psychique » et s’appuyait sur les réponses de 315 internes, toutes spécialités confondues, à un questionnaire envoyé par internet [8]. Dr Schreck retrouvait les proportions suivantes : 77% des internes avaient un médecin traitant déclaré mais seulement 24% l’avaient consulté dans l’année ayant précédé le questionnaire, 28% étaient fumeurs, 2%

déclaraient consommer régulièrement du cannabis et 23% d’entre eux consommaient plus de 4 verres d’alcool par jour au moins une fois dans la semaine. 11% d’entre eux avaient déjà

(6)

fréquents. 96% des internes interrogés pratiquaient l’automédication de manière occasionnelle (52%) ou régulière (44%).

La thèse de T. Le Quintrec, soutenue en juin 2013 et réalisée auprès de 119 internes de la faculté de médecine d’Angers, toutes spécialités confondues, avait pour objectif de définir leur suivi médical [9]. Cette étude retrouvait que 60.5% d’entre eux jugeaient leur suivi médical insuffisant ou moyen, et permettait, entre autres, de définir les freins de ces internes à un suivi médical de qualité : 24% d’entre eux estimaient ne pas avoir besoin de médecin traitant, 34% ressentaient une gêne à consulter, 26% estimaient leur charge de travail trop importante pour consulter et 47% d’entre eux évoquaient la difficulté à changer du statut de

« médecin » à « patient ».

En Irlande, une étude réalisée en 2008 s’intéressant à 100 internes en médecine générale a retrouvé que 30% d’entre eux n’avaient pas consulté de médecin généraliste depuis au moins cinq ans, que 65% d’entre eux se trouvaient dans l’incapacité de s’absenter en cas de maladie et 92% d’entre eux s’automédiquaient régulièrement. Quasiment la moitié d’entre eux considéraient négliger leur propre santé (49%) [10].

Une étude de cohorte longitudinale écossaise (Astley Ainslie Hospital, Edinburgh) réalisée en 1997 avait permis de détecter les réactions inadaptées des internes en médecine face à leurs pathologies : continuer à travailler tout en étant malade, pratiquer l’auto- prescription, préférer consulter ses amis ou collègues plutôt qu’une consultation médicale formelle. Un tiers d’entre eux n’avaient pas de médecin traitant déclaré et la grande majorité n’avait pas d’idée précise du rôle à jouer de la Médecine du Travail [11].

Aux Pays-Bas, une étude de large ampleur incluant 902 internes en médecine de l’Université d’Amsterdam et réalisée en 2011 retrouvait les résultats suivants : 6% des internes fumaient, 46% avaient une consommation d’alcool jugée à risque selon leurs résultats au test AUDIT-C et 20% recouraient régulièrement à l’auto-prescription [12].

Selon l’étude canadienne réalisée par Suzanne Campbell et Diane Delva en septembre 2003 [13], plus d’un tiers des résidents (38%) avait un médecin de famille local (rôle comparable à celui du « médecin traitant » tel qu’il est défini en France). Pourtant 25% de ceux souffrant d’une maladie chronique et 40% de ceux prenant régulièrement des médicaments, délivrés uniquement sur ordonnance, n’en avaient pas. 41% d’entre eux recevaient des prescriptions de leurs confrères ou rédigeaient eux-mêmes leurs ordonnances.

Il ressortait au final de cette étude que la plupart des résidents ne jouissaient pas d’un accès

(7)

peu d’importance donnée à la nécessité d’avoir un médecin de famille étaient les principaux obstacles.

Aux Etats-Unis, une étude réalisée à l’Université de Médecine du Nouveau-Mexique en 1996 [14] sur 112 internes indiquait que 25% d’entre eux avaient pour principal mode de soins des consultations informelles de la part de leurs collègues ou supérieurs hiérarchiques.

Par ailleurs, les étudiants interrogés indiquaient avoir globalement du mal à se soigner correctement notamment pour raison financière, doute sur le respect du secret médical et la difficulté d’être à la fois étudiant et patient dans un univers hospitalier universitaire avec la crainte sous-jacente d’un avenir médical compromis si certaines de leurs pathologies étaient révélées (notamment psychiatriques).

Concernant les médecins généralistes installés, plusieurs études ont tenté de décrire leurs attitudes face à leurs problématiques de santé.

En France, la thèse réalisée en 2011 par E. Rousseau [15] sur 8 médecins généralistes du département de la Marne mettait en avant les freins des médecins à consulter l’un de leurs confrères en cas de maladie : le manque de temps, un grand sentiment de capacité à se soigner soi-même, la gêne ou la honte à consulter un confrère et le doute sur la compétence des autres médecins généralistes.

La DREES (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques), dans son édition de juin 2010 « Santé physique et psychique des médecins généralistes » [16], rapporte les résultats de son étude portée sur 1900 médecins généralistes de 5 régions françaises : 8 médecins sur 10 se déclarent en bonne santé, un tiers d’entre eux indique pourtant souffrir de problèmes de santé chroniques. 84% sont leur propre médecin traitant. 68% des médecins interrogés souffrent de troubles du sommeil et 80% de stress, de manière répétée. Parmi les 5% des médecins interrogés déclarant avoir suivi un traitement antidépresseur dans les douze derniers mois, la proportion d’automédication était de 60%. 1 médecin sur 5 déclare avoir été victime de violences (physiques ou psychiques) dans le cadre de son activité professionnelle (24% des femmes, 18% des hommes).

La thèse réalisée en 2006 par L. Jaisson [17] parmi 170 médecins généralistes de la Haute-Marne retrouvait que 77% des médecins interrogés avaient le sentiment d’être en bonne santé mais que 44.5% d’entre eux pensaient « ne pas trop » voire « pas du tout » prendre en charge leur santé. La majorité (57.8%) pensait que la santé de leurs patients était

(8)

En 2007, une enquête auprès des médecins libéraux marnais, dans le cadre de la thèse de M. Corpel, montre que seulement 16,6 % des médecins interrogés ont un médecin habituel [18].

Une autre étude réalisée en 2006 en Meurthe et Moselle, dans le cadre de la thèse de R. Suty [19], montre que sur 284 médecins généralistes, 70% environ s’auto-déclarent comme médecin traitant. 95% prennent eux-mêmes en charge leur santé. 45% d'entre eux considèrent la prise en charge de leur santé moins bonne que celle de leurs patients.

L’étude Baromètre 2005 de l’INPES (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé), « Médecins généralistes et pharmaciens d’officine. Quels sont leurs comportements personnels de santé ? » [20], révèle que seulement 63.2% des 2057 médecins généralistes interrogés se sont fait vacciner contre la grippe dans l’année précédant l’enquête.

Au Collège Royal de Londres, une méta-analyse réalisée par Kay et al [21] en 2008 sur l’accès au soin des médecins conclue à la pauvreté des informations connues sur le sujet mais met cependant en exergue certains points intéressants. Concernant les freins aux soins, les médecins sont influencés par les mêmes facteurs que leurs patients soit : l’automédication, le manque de temps, l’inquiétude d’une bonne confidentialité, le coût financier, la peur et la gêne de l’éventuelle trivialité de leur pathologie. Cependant la spécificité du frein de la part du « médecin-patient » viendrait de l’inquiétude concernant la qualité du soin qu’il pourrait recevoir et de son statut qu’il juge à part, du fait de sa profession, qui pourrait ne pas être reconnu. Les « consultations de couloir » se révèlent fréquentes et les médecins ne semblent pas recevoir les soins adaptés, concernant les pathologies chroniques mais aussi sur le plan préventif, qu’ils conseilleraient et appliqueraient pourtant à leurs propres patients. Les médecins disent ressentir une immense pression de la part de leurs pairs et de la communauté entière concernant leur état de santé ; ils se doivent d’être en bonne santé.

En Australie, une étude réalisée en 2003 sur 896 médecins généralistes [22] retrouvait les résultats suivants : 90% d’entre eux trouvaient acceptable le principe d’auto-prescription et d’automédication quand ils souffraient de pathologie aigüe, et ils étaient encore 25% à le croire concernant une pathologie chronique. 90% d’entre eux se considéraient réticents à consulter un autre médecin en cas de maladie, plus particulièrement quand il s’agissait d’une problématique psychologique.

Une étude réalisée à Hong Kong en 2008 et concernant 4198 médecins généralistes retrouvait que 62% d’entre eux s’étaient automédiqués lors de leur dernière maladie et 70%

d’entre eux ne considéraient pas nécessaire le fait d’avoir un médecin traitant [23].

(9)

2. Questions

À notre connaissance, aucune étude de grande ampleur sur le suivi médical des internes en France n’a été publiée.

Ce fait nous a été confirmé par les représentants des syndicats SNJMG (Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes) et ISNAR-IMG (Inter Syndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale).

Nous n’avons retrouvé que 2 thèses sur ce sujet (citées dans le chapitre précédent [8], [9]), toutes deux soutenues en 2013, donc très récentes, et ne concernant les internes que d’une faculté bien spécifique (Rennes et Angers).

Il semble donc que les problématiques de santé des internes en France et la façon dont ils leur font face soient encore bien méconnues en 2014 à l’échelle nationale.

Dans toute activité professionnelle, un mauvais suivi médical et, de manière corollaire un état de santé discutable, posent des problèmes bien identifiés : absentéisme, accidents de travail, conflits, fautes professionnelles…Les professions médicales ont peut-être des problématiques spécifiques et non résolues qui se surajoutent.

Les internes en médecine sont des acteurs importants de la filière de soins hospitalière et participent, dès leur premier semestre, à l’exercice d’une médecine de qualité à travers notamment l’application des recommandations d’experts tant sur le plan curatif que préventif.

Mais qu’en est-il de leur attitude face à leurs propres problématiques de santé ? Etant au cœur du système de soin, ont-ils un suivi médical satisfaisant ? A l’instar de leurs homologues étudiants des autres filières, renoncent-ils régulièrement à des soins ? Si oui, pour quelles raisons ? Qu’en est-il de leurs consommations de tabac, alcool et autres produits psychotropes ? Mieux connaitre les symptômes et complications des pathologies courantes a- t-il un impact positif sur la gestion de leur propre santé ?

Depuis le DCEM 2 jusqu’à la fin de l’internat, le suivi médical minimum et gratuit n’est plus pris en charge par la Médecine Préventive Universitaire (MPU) mais par les services de Médecine du Travail des hôpitaux dans lesquels les externes puis internes sont en stage.

Qu’en est-il réellement sur le terrain de cette prise en charge ? Les internes en médecine générale de Paris 6 font-ils appel à ce service en cas de problème de santé ? Se rendent-ils à leurs convocations en début de semestre ?

Pour tenter de répondre à ces questions, nous avons réalisé une enquête descriptive auprès des internes en médecine générale de la Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie du premier au dernier semestre.

(10)

METHODOLOGIE

1. Choix de la population et de l’échantillonnage

Le choix a porté sur tous les internes du DES de Médecine Générale de l’Université Paris 6, toutes années confondues.

2. Élaboration du questionnaire (annexe 1)

Une première partie a intéressé des données sociodémographiques simples ainsi que deux questions portant sur le sentiment propre à chaque étudiant d’être en bonne santé et d’avoir un bon suivi médical.

La seconde partie s’est intéressée au suivi médical général: l’existence ou non d’un médecin consulté régulièrement, la couverture mutuelle, la consultation ou non du service de Médecine du Travail sur leurs lieux de stage.

La troisième partie s’est intéressée aux suivis médicaux spécialisés: addictologique, dentaire et ophtalmologique, gynécologique, vaccinal et psychiatrique.

La quatrième partie questionne les internes sur l’éventuelle présence de violences physiques, sexuelles ou sexistes sur les lieux de stage et, le cas échéant, leur capacité à les dénoncer à un médecin de leur choix.

La cinquième partie s’intéresse à l’attitude des internes face à d’éventuelles absences des lieux de stages pour raison médicale.

La sixième et dernière partie, qui est en réalité une question unique, s’intéresse à savoir si, suite au remplissage du questionnaire, les internes ont changé d’avis concernant leur perception de leur suivi médical.

Le questionnaire a été réalisé en format A4, sur un double feuillet avec le titre sur la première page puis les questions à l’intérieur du feuillet, permettant ainsi un respect de la confidentialité des données. Les questions, à l’exception de la dernière, sont toutes fermées.

C’est un auto-questionnaire respectant l’anonymat.

(11)

3. Modalités de distribution du questionnaire

Le questionnaire a été distribué en début de cours et récupéré en fin de cours à la faculté en décembre 2012. Afin d’obtenir des réponses de la part d’internes des trois années du troisième cycle, je me suis rendue aux cours ayant eu lieu le mardi, mercredi et jeudi après- midis pendant les cours des TCEM1, TCEM2 et TCEM3 ainsi qu’à un atelier obligatoire du stage chez le praticien de niveau 1 ayant eu lieu le mardi matin et exclusivement composé d’étudiant en TCEM3.

La distribution du questionnaire s’accompagnait d’une explication orale sur le sujet de ma thèse et ses objectifs.

Le questionnaire se devait d’être succinct et se remplissait en maximum cinq minutes afin de ne pas interférer avec le bon déroulement des enseignements.

4. Analyse statistique

Les questionnaires ont été codés et entrés sur une base de données créée sur « Excel » (marque de Microsoft®). L’analyse statistique a été entièrement menée grâce à ce logiciel.

Elle a permis le calcul des pourcentages et la comparaison entre les différentes sous- populations et le calcul de tests Khideux.

Concernant les seuils du « petit p », une valeur inférieure ou égale à 5% était considérée comme significative. Une valeur inférieure ou égale à 20% était considérée comme révélatrice d’une tendance.

153 questionnaires ont été distribués aux étudiants et la totalité de ces questionnaires ont été récupérés. Ayant été entièrement et correctement remplis, l’ensemble de ces 153 questionnaires a pu être analysé.

(12)

RESULTATS 1. Analyse univariée

Informations générales (tableau 1)

%

Sexe féminin 76

Sexe masculin 24

Année d'études

TCEM 1 31

TCEM 2 24

TCEM 3 45

Lieu de vie

Domicile familial 18,5

En couple 49

Colocation 3

Seul 29,5

Sentiment bonne santé

Oui 95

Non 5

Sentiment suivi médical satsfaisant

Oui, tout à fait 13,5

Plutôt oui 40

Plutôt non 36,5

Non, pas du tout 10

Tableau 1 : caractéristiques générales des IMG (n=153)

Au total, 153 internes en médecine générale à Paris 6 ont répondu au questionnaire. Ce qui représente 43% de la population totale concernée.

L’échantillon étudié était majoritairement composé de femmes (76%), de TCEM 1 au TCEM3, vivant en couple (49%). La grande majorité des étudiants se considéraient en bonne santé (94.8%) mais seulement la moitié d’entre eux considéraient avoir un suivi médical satisfaisant (ils étaient 53.5% à avoir répondu « oui tout à fait » ou « plutôt oui »).

(13)

Suivi médical général (tableau 2)

% Médecin consulté

régulièrement?

Oui 45

Non 55

Si oui, médecin consulté ces 12 derniers mois?

Oui 48

Non 52

Si non, raison de non- consultation

Auto-diagnostic 21

Manque de temps 24

Absence de besoin 55

Raison financière 0

Mutuelle

Oui 85

Non 15

Pathologie chronique nécessitant un suivi

Oui 13

Non 87

Médecin faisant le suivi

Médecin traitant 5

Spécialiste 35

Interne lui-même 60

Consultation médecine du travail proposée à chaque début de stage

Oui 17,5

Non 82,5

Médecine du travail consultée

Oui 37,5

Non 62,5

Consultation "de couloir" en cas de maladie

Oui 38

Non 62

Tableau 2 : Suivi médical général des IMG (n=153)

(14)

Moins de la moitié des étudiants (45%) consultaient régulièrement un médecin en cas de maladie. Ceux qui jugeaient ne pas consulter régulièrement l’expliquaient majoritairement par l’absence de besoin ressenti (55%). Aucun des étudiants interrogés n’expliquaient cette absence de suivi par raison financière.

La grande majorité des étudiants avaient une couverture mutuelle (85%).

En cas de pathologie chronique, la majorité des internes interrogés s’occupaient eux- mêmes de leur suivi (60%) bien plus qu’ils ne consultaient leur médecin traitant ou un spécialiste. On retrouvait les mêmes proportions quand il s’agissait d’un éventuel traitement chronique à prescrire.

Une minorité des internes interrogés faisaient appel à un co-interne ou supérieur hiérarchique pour obtenir un diagnostic en cas de maladie (méthode de consultation couramment appelée « consultation de couloir »).

Seule une minorité des internes s’étaient vu proposer une consultation systématique à la médecine du travail en début de semestre (17.5%), et ils étaient également une minorité à l’avoir consulté au moins une fois depuis le début de l’internat (37.5%).

Consommation de tabac, alcool, cannabis et autres produits psychotropes (tableau 3)

Consultation (%)

Tabac 8,6

Alcool 0

Cannabis 50

Autres psychotropes 75

Consommation à risque (%)

22,9 2,6 1,3 2,6

Tableau 3 : Consommation de produits psychotropes et consultations spécialisées chez les IMG (n=153)

Presque un quart des étudiants interrogés fumaient du tabac régulièrement. Seule une minorité (8.6%) avait déjà consulté un médecin pour parler de sa consommation.

2.6% des étudiants déclaraient avoir une consommation d’alcool à risque selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) soit plus de 3 verres d’alcool par jour (ou 21 verres par semaine) pour les hommes ou plus de 2 verres d’alcool par jour (ou 14 verres par semaine) pour les femmes. Aucun de ces 4 étudiants à avoir répondu « Oui » n’avait déjà consulté à ce sujet.

(15)

Les étudiants qui déclaraient avoir une consommation régulière de cannabis, soit en moyenne plus de 10 fois par mois selon l’OMS, étaient très rares (1.3%) mais la moitié d’entre eux avait déjà consulté un médecin pour ce motif.

2.6% des étudiants déclaraient consommer régulièrement d’autres produits psychotropes et la grande majorité d’entre eux (75%) avaient consulté un médecin pour ce motif.

Suivi dentaire et ophtalmologique (tableau 4)

% Soins dentaires réguliers

Oui 46,5

Non 53,5

Suivi OPH régulier

Oui 51

Non 49

Renoncement à des soins depuis début internat

Oui 49

Non 51

Si oui, motif*

Raison financière 40

Manque de temps 77

* réponses non exclusives

Tableau 4 : Suivis dentaire et ophtalmologique des IMG (n=153)

La moitié de l’échantillon interrogé déclarait avoir un suivi dentaire et ophtalmologique régulier. La moitié des internes déclarait également avoir déjà renoncé à ce type de soins depuis le début de l’internat. Pour la plupart, ce renoncement aux soins s’expliquait par manque de temps.

(16)

Suivi gynécologique (tableau 5)

Tableau 5 : Suivi gynécologique des IMG féminins (n=116)

%

Moyen de contraception

Oui 80

Non 20

Prescripteur de

contraception

Médecin traitant 10

Gynécologue 30

L'interne elle-même 60 Si prise de pilule, bilan de

contrôle tous les 5 ans?

Oui 62

Non 38

Suivi gynécologique régulier

Oui 70

Non 30

Les internes féminines interrogées prenaient très majoritairement un moyen de contraception. Ce contraceptif était exclusivement la pilule et était le plus souvent prescrit par l’interne elle-même.

Une majorité des internes sous pilule contraceptive réalisait le bilan biologique de contrôle tous les 5 ans, selon les recommandations émises par la HAS (Haute Autorité de Santé) [26]. La majorité d’entre elles déclarait également avoir un suivi gynécologique (comprenant le frottis) régulier.

Vaccins (tableau 6)

%

DTP - Coqueluche 95,4

VHB 98

ROR 89,5

Grippe saisonnière 41,8

Tableau 6 : couverture vaccinale des IMG (n=153)

(17)

La grande majorité des internes interrogés jugeaient être à jour concernant leurs vaccins contre la diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche, l’hépatite B et rubéole-oreillons- rougeole.

Par contre, moins de la moitié de ces étudiants se faisaient vacciner systématiquement contre la grippe saisonnière depuis le début de leur internat.

Suivi psychologique et psychiatrique (tableaux 7 et 8)

% Syndrôme dépressif depuis

le début de l'internat 21,6 Idées suicidaires depuis le

début de l'internat 4,6

Troubles du sommeil invalidants depuis le début

de l'internat 32

Consultation pour l'un de ces symptômes

Oui 24

Non 76

Traitement anti-dépresseur

durant l'internat 13,6

Prise régulière

d'anxiolytiques pendant

l'internat 18,6

Autoprescription

Antidépresseur 62,5

Anxiolytique 82

Tableau 7 : Symptomes psychatriques parmi les IMG (n=153)

% Internes ayant consulté 23,8 Type de médecin consulté

Médecin généraliste 10,2 Psychologue/Psychiatre 13,6 Tableau 8 : Suivi psychologique et psychatrique des IMG souffrant de

détresse psychologique (n=59)

(18)

L’échantillon interrogé était composé d’un quart d’internes ayant déjà souffert de dépression depuis le début de leur internat, presque un tiers ayant déjà souffert de troubles du sommeil qu’ils jugeaient invalidants et presque 5% avaient déjà eu des idées suicidaires (tableau 7). Environ 1 interne sur 10 avait déjà suivi un traitement antidépresseur et presque 1 interne sur 5 avait déjà pris régulièrement un traitement anxiolytique, depuis le début de leur internat. Plus de la moitié des internes sous traitement antidépresseur se l’était auto-prescrit et la grande majorité des prises régulières d’anxiolytiques provenait également d’une automédication (tableau 7).

Concernant ces internes ayant déclaré au moins un symptôme de détresse psychologique (syndrome dépressif, troubles du sommeil invalidants et/ou idées suicidaires), moins d’un quart d’entre eux avait consulté un professionnel (qu’il soit médecin généraliste, psychologue ou psychiatre) à ce sujet (tableau 8).

Violences subies au cours de l’internat (tableau 9)

%

Violences physiques 3,3

Violences sexuelles 0

Propos sexistes 15

Communication à ce sujet

avec un médecin 11

Tableau 9 : violences rapportées par les IMG sur leur lieu de stage (n=153)

Peu de violences physiques et aucune violence d’ordre sexuelle n’ont été rapportées par la population d’internes interrogée. Par contre, un interne sur 6 a déjà été victime de propos sexistes sur son lieu de stage.

Quel que soit le type de violence subie, seul un interne sur 10 a pu être en mesure d’en parler avec un médecin.

(19)

Absences en stage (tableau 10)

% Absence pour raison

médicale

Oui 29

Non 71

Si oui, justification par arrêt de travail

Oui 32

Non 68

Sentiment de pouvoir s'absenter de manière adaptée en cas de maladie

Oui 47

Non 53

Si non, motif*

manque d'internes 53

pression de la hiérarchie,

absence "mal vue" 23,5

Culpabilité 4

NSPP 19,5

* réponses non exclusives

Tableau 10 : absences des lieux de stage depuis le début de l'internat

(n=153)

En matière d’absence du lieu de stage pour raison médicale, environ un tiers des internes interrogés la justifie systématiquement par un arrêt de travail et la moitié de la population estime pouvoir s’absenter de l’hôpital de manière adaptée en cas de maladie.

Les raisons invoquées par les internes jugeant ne pas pouvoir s’absenter de manière adaptée sont principalement le manque d’internes et la pression exercée par la hiérarchie pour être présent quoi qu’il arrive. L’arrêt maladie est souvent mal perçu par les supérieurs mais également par les co-internes.

4% des étudiants évoquent également la culpabilité qu’ils peuvent ressentir en cas d’absence et qui les freine dans leur décision de s’absenter.

(20)

Ressenti sur la qualité du suivi médical (tableau 11)

Avant Apres

Oui tout à fait 13,5 10

Plutôt oui 40 36,5

Plutôt non 36,5 39

Non, pas du tout 10 14,5

Tableau 11 : Sentiment de bon suivi médical avant et après remplissage du questionnaire (n=153)

Il était demandé aux étudiants si, après avoir rempli ce questionnaire, ils avaient toujours le sentiment d’avoir un bon suivi médical.

Un décalage global vers les réponses négatives pouvait être constaté entre le début et la fin du questionnaire. Contrairement au début du questionnaire, ils étaient une majorité à considérer avoir un mauvais ou plutôt mauvais suivi médical.

Seul 1 interne sur 10 continuait à considérer avoir un très bon suivi médical après remplissage du questionnaire.

2. Analyse bivariée

Influence du sexe (tableau 12)

Tableau 12 : Suivi médical associé au sexe des étudiants (n=153)

Hommes Femmes Chi 2

% (effectif) % (effectif) p

Sentiment de suivi médical satisfaisant

< 0,05 (0,00)

Oui, tout à fait 5,4 (2) 16,4 (19)

Plutôt oui 13,5 (5) 48,3 (56)

Plutôt non 64,9 (24) 27,6 (32)

Non, pas du tout 16,2 (6) 7,7 (9)

Médecin consulté régulièrement 0,52

Oui 40,5 (15) 46,5 (54)

Non 59,5 (22) 53,5 (62)

Médecin consulté ces 12 derniers mois 0,49

Oui 40 (6) 50 (27)

Non 60 (9) 50 (27)

Mutuelle 0,45

Oui 81 (30) 86 (100)

Non 19 (7) 14 (16)

(21)

Pathologie chronique nécessitant un

suivi régulier 0,22

Oui 19 (7) 11 (13)

Non 81 (30) 89 (103)

Consultation de couloir en cas de

maladie 0,43

Oui 32,4 (12) 39,6 (46)

Non 67,6 (25) 60,4 (70)

Tabagisme 0,11

Oui 32,4 (12) 19,8 (23)

Non 67,6 (25) 80,2 (93)

Consommation excessive d’alcool 0,25

Oui 0 (0) 3,5 (4)

Non 100 (37) 96,5 (112)

Consommation régulière de cannabis

p < 0,05 0,012

Oui 5,4 (2) 0 (0)

Non 94,6 (35) 100 (116)

Consommation régulière d’autres

psychotropes 0,22

Oui 5,4 (2) 1,7 (2)

Non 94,6 (35) 98,3 (114)

Soins dentaires réguliers 0,23

Oui 37,8 (14) 49,1 (57)

Non 62,2 (23) 50,9 (59)

Suivi ophtalmo régulier 0,28

Oui 43,2 (16) 53,4 (62)

Non 56,8 (21) 46,6 (54)

Renoncement à des soins dentaires ou

ophtalmo 0,67

Oui 51,4 (19) 47,4 (55)

Non 48,7 (18) 52,6 (61)

Syndrome dépressif pendant l’internat

< 0,05 (0,021)

Oui 35,1 (13) 17,2 (20)

Non 64,9 (24) 82,8 (96)

Idées suicidaires pendant l’internat

< 0,05 (0,037)

Oui 10,8 (4) 2,6 (3)

Non 89,2 (33) 97,4 (113)

Troubles du sommeil invalidants

pendant l’internat 0,09

Oui 43,2 (16) 28,5 (33)

Non 56,8 (2) 71,5 (83)

(22)

Consultation d’un médecin généraliste

pour l’un de ces symptômes 0,44

Oui 14,3 (3) 7,9 (3)

Non 85,7 (18) 92,1 (35

Consultation d’un psychologue ou

psychiatre 0,09

Oui 23,8 (5) 7,9 (3)

Non 76,2 (16) 92,1 (35)

Traitement antidépresseur reçu

pendant l’internat 0,36

Oui 8,1 (3) 4,3 (5)

Non 91,9 (34) 95,7 (111)

Traitement anxiolytique régulièrement

pris pendant l’internat

< 0,05 (0,015)

Oui 16,2 (6) 4,3 (5)

Non 83,8 (31) 95,7 (111)

Médecin prescripteur 0,35

Médecin 33,3 (2) 12,5 (1)

L’interne lui-même 66,7 (4) 87,5 (7)

Violences physiques 0,82

Oui 2,7 (1) 3,4 (4)

Non 93,3 (36) 96,6 (112)

Violences sexuelles 1

Oui 0 (0) 0 (0)

Non 100 (37) 100 (116)

Propos sexistes

< 0,05 (0,003)

Oui 0 (0) 19,8 (23)

Non 100 (37) 80,2 (93)

Communication avec un médecin à ce

sujet 0,72

Oui 0 (0) 11,5 (3)

Non 100 (1) 88,5 (23)

Absence de stage pour raison médicale 0,57

Oui 32,4 (12) 27,6 (32)

Non 67,6 (25) 72,4 (84)

Justification systématique par arrêt de

travail 0,55

Oui 25 (3) 34,4 (11)

Non 75 (9) 65,6 (21)

Sentiment de pouvoir s’absenter du

stage de manière adaptée 0,2

Oui 37,8 (14) 50 (58)

Non 62,2 (23) 50 (58)

(23)

Si non, pourquoi ? 0,44

1) Manque d’internes 76,5 (13) 52,6 (20)

2) Pression de la hiérarchie 17,6 (3) 21,1 (8)

3) Culpabilité 0 (0) 2,6 (1)

1 et 2 5,9 (1) 18,4 (7)

1 et 3 0 (0) 5,3 (2)

Sentiment de bon suivi médical après

remplissage du questionnaire

< 0,05 (0,022)

Oui, tout à fait 5,4 (2) 11,2 (13)

Plutôt oui 18,9 (7) 42,3 (49)

Plutôt non 56,8 (21) 33,6 (39)

Non, pas du tout 18,9 (7) 12,9 (15)

Les résultats du suivi médical associé au sexe des étudiants sont présentés dans le tableau 12.

Le suivi médical des hommes et des femmes se révélait être différent sur plusieurs aspects, et ce, de manière significative.

Les femmes étaient beaucoup plus nombreuses (65%) à juger leur suivi médical satisfaisant que les hommes (19%).

Les hommes (32%) avaient tendance à plus fumer que les femmes (20%) et avaient une consommation de cannabis (5.4%) significativement plus élevée que les femmes (0%).

Les hommes étaient significativement plus nombreux (35%) que les femmes (17%) à avoir souffert d’un syndrome dépressif au cours de leur internat. Ils étaient également plus nombreux (11%) que les femmes (3%) à avoir eu des idées suicidaires. Nous retrouvons la même tendance concernant les troubles du sommeil jugés invalidants par les internes puisque 43% des hommes en souffraient contre 28.5% des femmes.

Logiquement, les hommes étaient donc plus nombreux (24%) que les femmes (8%) à avoir consulté un psychologue ou psychiatre pour ces symptômes. De même, les hommes (16%) avaient plus souvent recours à un traitement anxiolytique régulier que les femmes (4%).

(24)

Les internes masculins étaient tout autant victimes de violences physiques à l’hôpital que leurs homologues féminines, par contre seules les femmes rapportent être victimes de propos sexistes (20%).

Bien que les proportions restent élevées dans les deux groupes, les hommes avaient plus souvent tendance à considérer ne pas pouvoir s’absenter de leur lieu de stage pour raison médicale (62%) que les femmes (50%) ; les justifications de ce sentiment (manque d’internes, pression de la hiérarchie, culpabilité) en fonction du sexe des étudiants ne présentent, par contre, pas de différence significative.

Après remplissage du questionnaire, on retrouvait à nouveau une différence significative de ressenti sur un suivi médical satisfaisant entre les hommes (25%) et les femmes (53%).

Les variables non associés au sexe de l’étudiant étaient la fréquence de consultation du médecin traitant, la présence d’une couverture complémentaire, le recours aux consultations dites « de couloir », la consommation d’alcool ou d’autres produits psychotropes, le suivi dentaire et ophtalmologique, la prise de traitement antidépresseur au cours de l’internat et son taux d’auto-prescription ainsi que les violences physiques ou sexuelles subies sur le lieu de stage.

Le sentiment de suivi médical satisfaisant plus présent chez les internes féminines que masculins semble donc refléter une certaine réalité. En effet, les femmes semblent à la fois mieux prendre en charge leur suivi somatique et être moins fragile psychologiquement face aux pressions et à la fatigue que représente l’internat.

Influence de l’année d’étude (tableau 13)

Tableau 13 : Suivi médical associé à l’année d’étude des étudiants (n=153)

TCEM 1 TCEM 2 TCEM 3 Chi2

% (effectifs) % (effectifs) % (effectifs) p

Sentiment de suivi médical satisfaisant 0,06

Oui, tout à fait 14,6 (7) 13,5 (5) 13,2 (9)

Plutôt oui 58,3 (28) 29,7 (11) 32,4 (22)

Plutôt non 22,9 (11) 43,3 (16) 42,7 (29)

Non, pas du tout 4,2 (2) 13,5 (5) 11,7 (8)

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