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Graphisme de la couverture: Chantai Esseiva, Fribourg

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PRO FRIBOURG Septembre octobre 1991 Trimestriel N" 92

LES ENJEUX

DE L'AUTOMNE

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SOMMAIRE

Gouvernement cantonal: une chance de renouveau 3 Fribourg, la Suisse et l'Europe: vers de nouvelles frontières? 4 9 Mos pour la route Bourguillon-Marly 8 Projet Kleinert à l'avenue de la Gare 10 Halle Ritter: bientôt un souvenir? 11 Débâcle à La Liberté 20 En bref 22 Le CAC rebondit 23 Infos internes 25 In memoriam 26 Crédit photographique:

Primula Bosshard, Fribourg: p. 2,11.

Ganet Editions, Lyon: p. 15.

Leo Hilber, Fribourg: p. 14.

Eliane Laubscher, Fribourg: p. 23.

Alois Lindenmann, Fribourg: p. 17-19.

Graphisme de la couverture:

Chantai Esseiva, Fribourg.

N.B. Notre cahier spécial sur la restauration de l'église des Cordeliers a reçu un très bon accueil. Une édition en langue allemande est en préparation. Vous pouvez obtenir des exemplaires supplémentaires au prix de 12 Frs.

Sur simple demande à notre secrétariat, vous pouvez recevoir un exemplaire de notre revue mensuelle en langue allemande "UMBRUCH".

Imprimerie Mauron+Tinguely & Lâchât S.A. Villars s/Glâne Tirage: 5'500 ex.

PRO FRIBOURG Secrétariat: Stalden 14,1700 Fribourg CCP 17 - 6883-3, Fribourg

Cotisations:

Ordinaire:35 fr.; de soutien 50 fr.

Tarif réduit: 24 fr. /étudiants, apprentis, 3e âge)

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Les enjeux de l'automne

"Pro Fribourg défend l'intérêt public":

c'est forts de ce brevet de civisme que vient de nous décerner le Conseil d'Etat (en nous refusant tout droit de recours pour la Hal¬

le Ritter) que nous intervenons dans le dé¬

bat politique.

Il ne nous est pas indifférent de savoir qui va être élu au Gouvernement cantonal ou au sein de notre représentation à Berne.

Quand, une législature durant, on se heur¬

te à des personnages vissés sur leur siège, imbus de leur autorité, inaccessibles au dia¬

logue, on éprouve un immense besoin de changement, Car c'est usant de se heurter toujours au même mur, à la même langue de bois.

La dernière fois, notre intervention "par la bande" avait aidé à l'élection de Raphaël Rimaz et aussi (mais elle n'en avait pas be¬

soin) de Roselyne Crausaz. Le visage du Conseil d'Etat n'avait pas pour autant changé de nature: il restait majoritairement archi-conservateur (ce qui n'est pas affai¬

re de parti, mais bien d'une mentalité fort ancrée à gauche comme à droite).

En ville de Fribourg, les élections com¬

munales ont permis d'ouvrir une petite brèche dans le conformisme collégial de l'exécutif. Et quelques jeunes se sont glissés ou ont été confirmés à la mentali¬

té plus ouverte que celle de leurs aînés.

A l'usage, on serait tenté de penser que c'est plus affaire de personnes que de par¬

tis. Mais là, le choix se resserre car au sein de ces machines politiques, la sélection est sévère et coupe les têtes qui "dépassent".

A chacun, à chacune ses convictions, ses sympathies. Mais que chacun(e) pense par soi-même et fasse son choix en dehors des consignes de parti: car il faut élargir la brèche.

Après plus de 25 ans de lutte, Pro Fribourg est toujours aussi mal perçu par les auto¬

rités en place, mais il a gagné la confian¬

ce de milliers de lecteurs, parfois agacés par nos prises de position mais recon¬

naissant souvent, après coup, leur bien fon¬

dé. Qui, de Lorette, peut contempler avec ravissement, soit l'Eurotel soit le parking des Alpes ? On nous reprochera un rôle de frein, mais sans toujours voir les obstacles qui se dressent devant nos propositions simplement raisonnables: voir le sort pro¬

mis à la Halle Ritter.

Heureusement, les enjeux de cet automne sont très ouverts et il y a une bonne chan¬

ce de donner à notre Gouvernement un vi¬

sage plus amène, plus ouvert et, finale¬

ment, plus démocratique.

Gérard Bourgarel

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Gouvernement fribourgeois:

une chance de renouveau

Quatre départs d'un coup! Quel ouf! Le Conseil d'Etat sortant laisse peu de re¬

grets. Ce panier de crabes voilé de collégialité, cette autorité crispée, cette absen¬

ce de dialogue, tout cela devrait être bientôt un mauvais souvenir. Pour autant qu'on ne retombe pas, une fois de plus, dans la routine.

Une brèche avait été pourtant ouverte, avec l'entrée de la première femme et l'élection sur¬

prise de Raphaël Rimaz. L'une comme l'autre se représentent et ne devraient pas courir de risque. Rimaz a fait ses preuves, à un poste qu'on lui avait refilé comme une peau de ba¬

nane. Il a donné à l'autorité face humaine et l'exemple d'un homme fidèle à ses convic¬

tions, franc, honnête et fiable.

Edouard Gremaud particulièrement, dont la lourdeur seule aura masqué le manque de poids. Il quitte la politique sur une dernière grossièreté, l'allusion bêbête à un "petit cha¬

peau de cuir". Le journal La Suisse avait en son temps qualifié en quelques lignes le person¬

nage: il n'y a pas à en rajouter.

Parmi les partants, deux ont incarné le conser¬

vatisme le plus rétrograde et autoritaire et ont malheureusement donné le ton tout au long de la législature.

Inspiré

C'est fou ce que les médias inspirent les politiciens ! Même ceux qui d'ordinaire ont la réputation d'être très, très peu... inspirés. A tel point que cela en devient une prati¬

que assez peu originale. C'est ainsi qu 'Edouard Gremaud, le président du gouvernement fribourgeois, vient de les dési¬

gner comme ses ennemis pu¬

blics numéro un. Pour lui, ces satanés journalistes sont à éviter comme la peste, car «ils sapent la confiance des gens envers l'autorité». En vérité, il était temps que le conseiller d'Etat démocrate-chrétien se profile : il arrive au terme d'une législature et les Fribourgeois, par cette attaque tonitruante, ont enfin remarqué qu'Edouard Gremaud siégeait au gouvernement! (ASL)

Gat.

Le cas de Marius Cottier est plus complexe.

Son sourire crispé ne donnait plus le change:

il a régné sur l'Instruction Publique comme un petit potentat, entouré d'un cercle de courti¬

sans. Il laisse un climat détestable et des rela¬

tions détériorées avec le corps enseignant. Son bilan culturel est bien maigre. Ayant la haute main sur la conservation des monuments, sa carrière, de Villarepos à la Halle Ritter, aura été dévastatrice. L'expo Tinguely aura été son dernier titre de gloire, le Fribourg officiel se distinguant, en matière culturelle, par ses en¬

terrements de première classe. Il aura été le pè¬

re de "lois culturelles" qu'il se sera employé à rendre inoffensives, écartant les associations représentatives. Il aura été le Rémi Brodard de la culture, mais quel émule de Rimaz par- viendra-t-il à assainir ce dicastère ?

La pléthore de candidat(e)s au premier tour ne facilitera pas la tâche des citoyens. Souhaitons qu'au second, l'effet Rimaz se multiplie et ré¬

serve de bonnes surprises. Nous y reviendrons en temps utile.

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Fribourg, la Suisse et l'Europe:

Vers de nouvelles frontières ?

Dilemme il y a. Il vient d'être illustré caricaturalement par notre quotidien local.

LA LIBERTE milite d'un côté pour une Europe sans frontières - initiative à l'ap¬

pui - et, de l'autre, pour une "application stricte de la territorialité" des langues...

Selon une hiérarchie naturelle, nous appré¬

hendons la réalité par cercles concentriques, partant de notre coin de terre, ville et région pour s'étendre au pays, à l'Europe et à la pla¬

nète. La mondialisation de l'économie rend pourtant quasi impossible et illusoire de vivre à l'heure de son clocher. Longtemps au-dessus des événements, trônant sur son château d'eau, la Suisse se retrouve main¬

tenant comme une île battue par les flots, protégée par de minces digues des courants environnants.

Sans doute, sommes-nous davantage respon¬

sables ici et maintenant, dans notre ville, notre village et notre canton, que de ce qui se pas¬

se au-delà de nos frontières. Mais il nous faut de plus en plus penser globalement.

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Comment nous situer?

Notre tâche première reste de conserver une identité collective: nous avons la chance d'habiter, non pas n'importe quel bled, mais une cité. Notre canton est resté à échelle hu¬

maine, gardant un équilibre ville-campagne, même si les limites s'estompent sous la pro¬

lifération des banlieues et des zones indus¬

trielles. Fribourg reste un lieu d'ancrage, notre port d'attache. Nous faisons partie d'un pays sans unité religieuse, culturelle et lin¬

guistique, dont la cohésion repose sur le degré élevé de solidarité entre ses composantes.

L'Europe des régions n'est encore qu'un vain mot. En Suisse, pas de régions délaissées, pas encore de désert français ou de sous-déve- loppement façon Italie du Sud: cela tant que nous obéirons à nos règles propres et non aux directives imposées de l'extérieur.

C'est donc avec étonnement que nous avons pu voir LA LIBERTE faire campagne pour une adhésion rapide à la Communauté Européen¬

ne tout en s'arc-boutant à une frontière lin¬

guistique réputée étanche et intangible. D'un côté, on plaide pour une abolition des fron¬

tières, avec toute la liberté de circulation et d'établissement qu'elle implique, et, de l'autre, on veut bétonner la barrière linguistique cou¬

pant en diagonale notre canton. A rebours de l'histoire qui a fait de Fribourg un lieu de contact et de passage, ayant la seule universi¬

té bilingue loin à la ronde.

On s'aperçoit que des échéances jugées loin¬

taines se sont subitement rapprochées et que la réflexion nous manque. Pire, que ceux qui sont là, qui devraient être là, pour penser pour nous, sont étonnamment absents: les déclara¬

tions du 700e ne nous apporté aucune vision d'avenir. Le déficit matériel des "Mythenspiel"

sera plus facilement comblé que le déficit spi¬

rituel qui s'est révélé à cette occasion. Nous n'en sommes évidemment plus à une contra¬

diction près: nous tenons un compte exarcer- bé du nombre de réfugiés en quête d'asile alors

que le montant des capitaux immigrés du Tiers- Monde reste un secret bien gardé.

La confiance dans nos gouvernants s'est ain¬

si amenuisée. Dans ce pays sans direction, l'en¬

jeu de cet automne ne peut être seulement ce¬

lui d'une modification mineure de l'équilibre subtil entre formations politiques tradition¬

nelles. Ce petit jeu n'est pas un enjeu.

Fribourg ne peut plus se contenter d'être men¬

talement "à la traîne" et de suivre docilement les impulsions et les mots d'ordre venus d'ailleurs. La grisaille et le conformisme de notre représentation ne nous prépare nullement à jouer un rôle dans l'orientation de notre ave¬

nir.

Un canton guère homogène

Pour le Canton, les sacro-saintes limites ter¬

ritoriales ne sont plus ce qu'elles étaient: des frontières héritées des conflits de religion. Avec la N1 en route, pour le bien ou pour le mal, les limites quasi-moyennageuses dans la Broyé sont un handicap majeur pour une région mor- cellée entre Vaud et Fribourg. Déjà les régions voisines se mettent à penser l'impensable:

l'idée d'un regroupement de Neuchâtel, du Ju¬

ra et du Jura bernois ne paraît nullement fol¬

le: elle permettrait de surmonter une question jurassienne dans l'impasse. Un rapprochement de Vaud et de Genève paraît seul à même de résoudre le problème de l'urbanisation léma- nique. Et Bâle-Ville s'apprête à rejoindre Bâ- le-Campagne en inversant le courant de l'his¬

toire. Quand les choses se mettent à bouger, on ne sait plus quand elles s'arrêtent.

Dans ce mouvement général, Fribourg aura bien du mal à garder sa cohésion. Le type unique du Fribourgeois n'existe vraiment que vu de l'extérieur, au travers de cette ima¬

ge réductrice que pouvaient en avoir Vaudois ou Bernois, d'une contrée reculée et rétrogra¬

de. Le "Röstigraben" n'est en fait que le moindre des clivages: la Singine est tradi¬

tionnellement tournée vers la ville. La sépa- 5

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ration entre ces alémaniques catholiques des

"Anciennes Terres" et ceux, protestants, des communes de Chiètres à Fräschels, est plus profonde: ils sont déjà dans la mouvance ber¬

noise. La Veveyse, au Sud, fait déjà partie de la région lémanique et la Gruyère, le district à la plus forte identité, soigne sa différence.

Maintenant que Fribourg a rejoint le courant, son identité menace de se dissoudre. Cet ar¬

rière-pays devient, autoroutes aidant, la proche banlieue de Berne. L'activité économique a rat¬

trapé son retard, mais les centres de décision sont désormais à Bâle ou à Zurich. On a, à au¬

cune occasion, contesté ce développement, mais on en accepte mal les conséquences.

Avoir fait venir la CIBA a donné à un homme politique une gloire de prophète, mais la cris¬

pation marlinoise face au problème des langues en est une des suites directes.

des confins, des limites et des frontières...

Du temps de la Charte des langues, due aux ef¬

forts conjugués de Gonzague de Reynold et du Dr. Böschung, le problème était relativement simple. Il y avait deux villes ayant un hinter¬

land campagnard à la fois romand et aléma¬

nique: Morat-Murten et Fribourg-Freiburg leur devait leur caractère bilingue. Hors les murs, c'était encore la pleine campagne. En 30 ans, les choses se sont compliquées. Une zo¬

ne suburbaine s'est développée, qui compte plus d'habitants que le chef-lieu, les limites, de nettes, sont devenues floues. Pénurie de lo¬

gement aidant, on ne choisit plus aussi faci¬

lement son point de chute et les communau¬

tés romande et alémanique se sont mélangées.

Malgré cela, il n'y a pas d'invasion germa¬

nique: les alémaniques s'assimilent rapidement et, dès la deuxième génération, deviennent sou¬

vent plus romands que les romands, en té¬

moignent ces "Laupère" et autres "vent de l'air"... Le vrai problème est donc celui de la vitalité de la langue française et de sa culture.

Négligées, elles perdront leur attrait. D'où

l'importance de la promotion culturelle et de l'encouragement à la création.

Une cause majeure d'incompréhension, du cô¬

té romand, est l'influence de la grande nation voisine. Le jacobinisme français a utilisé la langue française comme un rouleau compres¬

seur: la constitution française ne reconnaît qu'"un" peuple français et une langue unique.

Une guerre d'usure a été menée contre les pa¬

tois et langues de terroir. Quels sont les Pro¬

vençaux qui peuvent encore s'exprimer dans la langue de Mistral? Les Bretons, Basques, Flamands et Alsaciens de même sont en pas¬

se de perdre leur identité.

La Suisse romande a vécu le contre-coup de cette politique, depuis un siècle, les glossaires, l'enseignement scolaire n'ont eu de cesse de faire disparaître toute trace patoisante, jus¬

qu'aux expressions qui puisaient leurs racines dans le vieux français. Les Romands formés à ce "bon français" appauvri attendent natu¬

rellement de leurs voisins alémaniques qu'ils aient recours au "bon allemand", mais en ou¬

bliant que cela leur demande un réel effort par¬

ce que leur langue n'a jamais subi un tel ali¬

gnement forcé.

Il est temps de rappeler que le concept de fron¬

tière est relativement récent et s'est dévelop¬

pé avec le nationalisme. Il y eut de tout temps, des marches, des confins, des zones de tran¬

sition: le "limes" romain en est un ancien exemple. Vouloir tracer à tout prix des fron¬

tières à l'intérieur d'un même pays relève de l'esprit de système et nie la réalité. La situa¬

tion de Fribourg, ville-pont entre deux cultures est un atout majeur pour ses habitants. Que des problèmes, des tensions surgissent, cela fait partie de la vie. C'est dans le cadre de l'ag¬

glomération que des solutions humaines, pragmatiques doivent être trouvées, sans trop de rigueur carthésienne.

L'Europe en formation nous offre le spectacle de conflits exacerbés, anachroniques et inso¬

lubles, Belfast, le pays basque scindé, ou les

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Fourons, sorte de Clochemerle belge. Ne laissons pas la situation fribourgeoise dégé¬

nérer, de gaffes en faux-pas: qu'un rédacteur confonde Jura et Fribourg ou qu'un préfet at¬

tise des incidents par pur électoralisme devrait rester l'exception. Voit-on le préfet de Morat traiter de la même façon les communes ef¬

fectivement bilingues de son district? Fribourg dispose désormais d'un cadre à sa mesure: une agglomération,, dont le principe a été adopté par le Grand Conseil. Reste à lui donner un contenu.

Le problème linguistique peut et doit être ré¬

solu dans ce cadre. C'est la meilleure façon de nous préparer à affronter les défis de l'avenir.

Gérard Bourgarel

Plus large

Plus rapide

Plus dangereux

m

5flM Wfmt BtiÂMIs

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9 millions pour la route

Bourguillon-Marly

Dans le programme cantonal des GTI (Grands Travaux Inutiles) l'élargissement de la route Bourguillon-Marly occupe une place de choix. Heureusement les ci- toyen(ne)s fribourgeois ne sont pas obligés d'en payer la facture: ils peuvent ren¬

voyer en port dû le paquet à l'expéditeur lors des votations du 20 octobre.

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Les Travaux Publics font du zèle: de la peti¬

te route campagnarde, agréablement bordée d'arbres, serpentant au-dessus de la profonde coupure de la Sarine, ils veulent faire une voie corrigée à grand frais, au gabarit élargi, aux arbres sacrifiés, véritable artère de contour- nement de Fribourg, pourtant non programmée dans les plans d'aménagement des communes touchées. Marly n'a vraiment que faire d'un flot accru de voitures et de camions se déver¬

sant en plein centre. Aussi la réaction a-t'elle été vive et il n'y a pas eu besoin de lancer de référendum (ouf): il s'est trouvé suffisamment de député(e)s pour signer la démarche salva¬

trice au Grand Conseil. C'est maintenant ä nous tous de jouer.

Attention casse-cou !

Mais prenons garde, ce n'est pas gagné d'avance car des promoteurs de génie (civil) vont mettre en avant les impératifs de sécuri¬

té. La police cantonale pleine de malice a ja¬

lonné au moment opportun (avant le vote du Grand Conseil) le parcours d'écriteaux mar¬

quant tous les accidents survenus le long de cette route sinueuse (en dix ans, 103 accidents provoquant 6 morts et 38 blessés). Ils sont dûs dans leur écrasante (sans jeu de mot) majori¬

té à des excès de vitesse et d'alcool. Le par¬

cours sert encore actuellement de piste d'es¬

sai pour les mordus de la route.

C'est à dire qu'on s'apprête à rendre le circuit encore plus performant et mortel. Pourquoi pas prolonger une telle route de contournement en direction de l'Hôpital cantonal et du cimetiè¬

re de St-Léonard ? La boucle serait bouclée.

Parlons chiffres

Selon le projet GTI, le "réaménagement" de la route Bourguillon-Marly est devisé à 9,3 mil- lions de frs pour 3,5 km, 7,3 millions étant cou¬

verts par le Canton, 665'000 frs par les com¬

munes de Marly et Fribourg et le solde (1,4 millions) ...par l'ensemble des communes fri- bourgeoises! A ce prix là, on s'apprête à dou¬

bler la largeur de la route, soit à environ une dizaine de mètres. On sacrifiera pour cela 25'000 m2 de terres cultivées.

Attrape-vélos

Ce volumineux paquet est noué d'une faveur verte. Car les Travaux Publics se fendent d'une piste cyclable, qui se limitera bien sûr à une simple bande jaune peinte en bordure. L'ennui est que le Groupe Velo n'a pas mordu à l'ha¬

meçon. Il sait combien de telles pistes non sé¬

parées de la chaussée peuvent être dange¬

reuses: les automobilistes ne les respectent guère et ont tendance à les couper dans les vi¬

rages.

Il y a mieux à faire

Cette route a besoin d'être entretenue, sans mo¬

dification de tracé. Inutile d'en accroître la ca¬

pacité. Tout au plus peut-on améliorer son pro¬

fil et sa signalisation. Mieux encore, il est possible d'y restreindre la vitesse. Après les échecs de crédits routiers en 1983 et 1984, le Canton n'a encore rien appris: il continue à éla¬

borer des projets à la chaîne sans avoir une conception générale du trafic et du rôle des transports en commun. Aussi son projet Bour¬

guillon-Marly est-il largement combattu.

A moins que vous ne soyiez carrossier, en¬

trepreneur de routes ou de pompes fu¬

nèbres, vous avez l'occasion d'économiser 9 millions (cela ne vous arrive pas tous les jours) en opposant un NON résolu à ce cré¬

dit routier. Offre valable jusqu'au 20 oc¬

tobre.

Gérard Bourgarel

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Projet Kleinert à l'avenue de la Gare une pointure trop grande?

Les projets mammouth sont d'une espèce en voie de disparition. Un "Baustopp"

vient de frapper le plus gros chantier de Suisse (l'500 Mos) à la Gare de Zurich.

A Fribourg, le projet Kleinert (180 Mos) reste vacillant, bien que mis à l'enquê¬

te. Optimiste, la Commune a déjà baptisé rue Jean Tinguely une artère encore en devenir: pour Tinguely, le purgatoire risque d'être long.

Le plus gros promoteur de Suisse, Viktor Kleinert, n'aura pas vu le déclin de son em¬

pire: il l'aura précédé dans la tombe, à l'âge de 77 ans. Sa veuve, de 30 ans sa cadette, est maintenant à la tête de l'entreprise familia¬

le et de sa montagne de dettes. Kleinert s'était spécialisé dans les gros investissements en centre-ville de toute la Suisse et avait draî- né les investisseurs institutionnels en leur ga- rantisant un rendement minimum. Sa plus importante réalisation aura été le complexe ICC de Cointrin pour 550 Mos, suivi de ce¬

lui de Métropole 2000 à Lausanne où, lors de la votation populaire, il n'avait pas hésité à monter aux barricades. Sa croissance rapide (1000 salariés) a engendré un endettement énorme que la dépression du marché immo¬

bilier a transformé en boulet.

Un exemple, qui ne touche pas Kleinert, illustre la situation. Le projet de la Gare de Zurich (75'000 m2 de surface utile) est blo¬

qué, alors que 60 Mos sur les 1 '500 sont dé¬

jà dépensés. Pour la principale raison qu'il y a actuellement pour 600'000 m2 de sur¬

faces commerciales et de bureaux à louer dans la région zurichoise, et autant en pro¬

jet ou en cours de construction.

Quand Kleinert était au faîte de sa puissan¬

ce, il disposait d'une vingtaine d'emplace¬

ments pour des projets en réserve, dont ce¬

lui de Fribourg. Manquant de liquidités, sa veuve est maintenant contrainte de vendre le plus possible de ces terrains. C'est chose fai¬

te à Bienne, où son projet se heurtait à une

forte contestation populaire. A Fribourg, la situation est moins conflictuelle, car les ter¬

rains sont soit à l'état de friche depuis 20 ans, soit inhabités. Rien n'indique pourtant que l'opération va démarrer. La mise à l'enquê¬

te récente semble être un coup d'essai pour tâter le terrain des oppositions. La Commu¬

ne est d'ailleurs bien en peine d'arbitrer le conflit: elle est prête à laisser réaliser une ga¬

lerie marchande en parallèle de l'avenue de la Gare, future rue piétonne qui sera ainsi bordée d'une façade aveugle, style Placette...

La Commune n'en est pas à une contradic¬

tion près et pourra sans doute économiser en¬

core longtemps les plaques de rue au nom de Jean Tinguely!

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HALLE RI^TJER

bientôt plu» qu'un souvenir ?

> :

Ouverte à tous les vents, encombrée de débris inflammables, elle est à la merci des trax ou des ...incendiaires. La Halle disparue, ce sera un terrain vague pour des années.

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TERRAIN

VAGUE ?

Ce ne serait ni le premier ni le dernier!

Souvenez-vous, à l'avenue de la Gare, de la pharmacie Cuony, démolie depuis vingt ans; ou de l'ancien Grand Séminaire, qui avait abrité le premier FRI-ART, rasé en 1982, déjà à l'ins¬

tigation de la Commune et de l'Etat.

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LA HALLE RITTER, POUR QUOI FAIRE?

Cette manif, ces prises de position, ces recours, à quoi riment-ils? La confusion naît (et est exploitée par nos adversaires) avec l'Ecole d'Ingénieurs, acceptée par une large majorité populaire. L'Ecole d'Ingénieurs se fera et, avec le vote par le Grand Conseil du crédit pour l'achat de la dernière parcelle manquante, les travaux vont pouvoir démarrer. La Halle Ritter, c'est une tout autre affaire.

Au Plateau de Pérolles, les projets de la Com¬

mune et du Canton n'ont de loin pas le même degré d'avancement. Suite à un échange de ter¬

rain avec l'Etat, la Commune va se trouver pro¬

priétaire de l'emplacement de la Halle Ritter:

elle a le projet d'y réaliser un complexe d'équi¬

pements pour 68 millions (chiffre actuel). Il s'intitule "centre régional de congrès", mais sans que les communes voisines y soient in¬

téressées, et sans que le projet soit accepté et le financement assuré. Une salle de concert est prévue en sous-sol et une halle, approximati¬

vement de la volumétrie de la halle Ritter, était destinée initialement pour le Comptoir.

Le Comptoir a décidé d'émigrer ä Granges- Paccot, d'où ce projet de remplacement, qui, c'est certain, ne pourra se faire au cours de la présente législature. Les perspectives finan¬

cières des collectivités publiques s'assom- brissant, ce projet communal risque de rester des années en sommeil.

Ce que les pétitionnaires des milieux culturels demandent avec Pro Fribourg, c'est, pour le moins, un délai de réflexion. La Halle Ritter a le mérite d'exister: elle peut être aménagée sommairement et être utilisée dans les années qui viennent et suppléer au manque d'espaces pour la culture.

C'est pourquoi, de FRI-SON à FRI-ART et FRI-SCENE, de la SPIRALE au BELLUARD,

de DA MOTUS au THEATRE DE LA FAYE, les acteurs de la scène culturelle étaient pré¬

sents pour demander le sursis pour cette vas¬

te halle menacée de démolition.

Vaste, elle l'est, prodigieusement. Construite en 1869 par l'ingénieur Guillaume Ritter, cet¬

te "cathédrale industrielle" comporte une nef centrale de 88 mètres de long, d'une hauteur de 17 mètres. Avec ses bas-côtés, elle s'étend sur une largeur de 40 mètres. Elle peut, en l'état, accueillir de 2 à 3'000 spectateurs, ain¬

si que le Festival des Potes de l'an dernier l'a prouvé. En 1981, déjà, trois jeunes architectes avaient fait la démonstration sur le papier des possibilités d'utilisation d'un pareil bâtiment (voir en pages suivantes).

Peu connue du grand public, longtemps inac¬

cessible et cachée au milieu d'entrepôts dis¬

parates, la Halle Ritter est un important témoin de la première tentative globale d'industriali¬

sation de Fribourg. Aussi ne sommes-nous pas seuls à la défendre. Des voix se sont élevées de gauche à droite (autant des VertEs, du PS, du PCS, du PSD que de radicaux pour qui le patrimoine industriel signifie quelque chose) pour son maintien. Qualifiée de "basilique du travail" (La Gruyère), la Halle Ritter offre au Gouvernement, selon un éditorial de José Ri- beaud, "une dernière chance de réaliser sous forme d'espace culturel l'utopie qu'il prêche depuis le début de l'année".

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Démolir? il y a mieux à faire!

Fribourg a un bon exemple: ses anciens abattoirs.

Ce grand bâtiment, oeuvre d'Alois Mooser, n'était pourtant qu'une ruine après l'incendie qui l'avait ravagé. Il est devenu, par l'intervention moderne de bons architectes, l'annexe du Mu¬

sée. Ce qui a permis l'expo tant vantée de Jean Tinguely!

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A Lyon, la Halle Garnier était aussi condamnée

Cette halle a été sauvée et fait l'orgueil des Lyonnais: ici le jour de son inauguration.

Depuis, elle constamment utilisée pour des spectacles et des expos de toute sorte.

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Le projet alternatif de 1981

Bien qu'élaboré sur une base fictive par trois architectes - Benoît de Reyff, Jean-Marc Ruffieux et Thomas Urfer - le projet était réa¬

liste par ses qualités tant spatiales que fonc¬

tionnelles. Il comprenait une salle de 840 pl;

une petite salle de 250 pl.; un studio de TV lo¬

cale lié à l'infrastructure de la scène. Une sal¬

le d'essai (ballet, etc) avec gradins pour 80

spectateurs donnant sur l'extérieur, côté ravin.

Enfin, un théâtre de poche pour 200 à 250 per¬

sonnes avec accès direct pouvant servir de sal¬

le expérimentale. Ceci donnant un ordre d'idées quant aux possibilités du bâtiment: on pourrait tout aussi bien imaginer une vaste structure ouverte, façon halle Garnier de Lyon.

A^E^I^GEMEN^ OU THEATRE KFRRXJRS MNS LANCEN DEPOT DES TRAMS AK CHARKETTES COUPE

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Débâcle à LA LIBERTE:

Feue la liberté rédactionnelle

Depuis l'éviction de François Gross, rien ne va plus. Hugo Baeriswyl, le tout puis¬

sant administrateur de Saint-Paul, est resté seul maître à bord, d'où la dérive de notre quotidien local. De censures en licenciements, l'oeuvre de vingt années de l'an¬

cien rédacteur est réduite à néant. Que lui importe: "le journal continue à paraître".

II ne fait plus que cela. Les perdants sont les lecteurs.

Le départ de François Gross a été le triste épilogue de son conflit avec Hugo Bae¬

riswyl. Les derniers temps, les protagonistes ne communiquaient plus que par avocats in¬

terposés. Baeriswyl a eu le dernier mot et l'affaire a été étouffée. Il a concocté un ar¬

rangement limitant la casse et évitant (pro¬

visoirement) le scandale. François Gross était expédié à Zurich, pour le compte d'un panel de quotidiens romands lui assurant un salaire équivalent faisant de lui le corres¬

pondant sans doute le mieux payé de Suis¬

se.

Les lecteurs sont, à l'évidence, les dindons de la farce. Ils assistent impuissants à la ra¬

pide dégringolade de leur journal, aux li¬

cenciements et aux départs en chaîne, qui mettront bientôt LA LIBERTE au niveau du ...Nouvelliste valaisan. Bien entendu, ce ne sont pas les lecteurs qui font "tourner" le journal, mais bien la pub envahissante, que l'on draîne par tous les moyens, finalement au détriment de la liberté rédactionnelle. La pub compte en fait pour plus de 80% des rentrées. Il y a pourtant un hic, c'est le tirage:

c'est le nombre et la fidélité des lecteurs qui assure le taux de rendement de la publicité.

Cette primauté donnée au rendement publi¬

citaire a causé déjà pas mal d'errements. Il y a eu, imposé aux lecteurs (et à François Gross), le débile magazine "VOUS", soi-di- sant "féminin", mais véhiculant les étrons de la société de consommation. Il a fini heu¬

reusement à la poubelle. Mais le ton était donné.

Voir l'oeuvre de François Gross partir en lam¬

beaux est vraiment consternant. En vingt ans de présence, François Gross avait transformé ce journal inféodé au parti conservateur, selon le mot de Gonzague de Reynold: "mal écrit par des bien-pensants". Il en avait fait un organe indépendant de bonne tenue émergeant d'un paysage médiatique romand déjà fortement dé¬

gradé. Certes, l'homme était d'un abord dif¬

ficile pour ses collaborateurs, ombrageux et se¬

cret. Sa plume était accérée: ses coups de patte étaient imparables, ses interventions salutaires et craintes. Il a contribué à la mutation des es¬

prits, à combattre le conformisme ambiant, sans jamais sacrifier ses principes. Ses colla¬

borateurs savaient au moins qu'ils étaient bien défendus.

Tous ceux qui le peuvent quittent maintenant le bateau. Michèle Roquancourt, qui avait 20

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courageusement et lucidement traité de 1'"affaire" de Domdidier, est partie au Ca¬

nada, Antoine Geinoz a rejoint La Gruyère, Yvan Mudry le BRRI. Ivan Duc avait de son côté déjà rejoint l'ATS.

Ils ont certes été bien avisés, car les dix ans d'activité de pointe à LA LIBERTE, n'ont valu à Jean-Luc Piller que 13 lignes en bas de page et une explication sur son départ qui laisse planer le doute sur les causes de son licenciement. Jean-Luc Piller avait déjà été écarté du poste de rédacteur en chef adjoint au profit de ...Claude Chuard. Le choix était clair: on optait pour le conformisme et la ser¬

vilité au détriment de l'éthique journalis¬

tique.

Mais ce n'est pas tout. Le ménage a été fait au supplément littéraire. Déjà, la finesse et la grande culture de Charles Descloux avaient été jugées superflues. C'est main¬

tenant au tour de Béatrice Berset de prendre la porte, après dix ans de collaboration bien mal payés. Et Eliane Fournier, à bout de pa¬

tience, est sur le départ.

Et le nouveau "rédacteur en chef', quel est son rôle ? José Ribeaud ne tient pas vrai¬

ment le gouvernail. Il est contesté au sein même de la rédaction. Mais il est en place par la volonté d'Hugo Baeriswyl: cela de¬

vrait suffire, au moins pour le proche ave¬

nir.

Alors, encore une fois, les lecteurs, dans tout cela ? Ils peuvent laisser faire, restant ac¬

crochés au memento et aux annonces mor¬

tuaires... Ils peuvent aussi se rebiffer. Les médias romands sont en pleine mutation et le Nouveau Quotidien tente sa percée. Entre son esprit d'ouverture et les remugles de "La Liberté" le choix est tentant. Les lecteurs, en cette fin d'année, peuvent se sentir libres d'essayer ailleurs ou de manifester leur mé¬

contentement. Rien de plus facile que de ne pas payer son abonnement au premier rap¬

pel, et de le faire sentir. C'est le seul point faible de la carapace de l'épais Baeriswyl.

Gérard Bourgarel

Sans blâaague:...

mm

* Le magazine «VOUS» disparaît

La" fin

d'une belle expérience

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En bref

Tinguely, le récupérateur récupéré

Avoir ce simulacre de Fête-Dieu, ces pompes funèbres scandées de coups de canon, on res¬

tait songeur. Sans conclure que la perte du sens du sacré ouvre la porte à tous les sacrilèges, on peut se demander si le brave Tinguely en de¬

mandait autant. Bah, homme médiatique s'il en fut, il l'aura été jusqu'à sa dernière demeure.

Cet amoureux de la belle mécanique, tournant rond sur les circuits automobiles ou ahanant à vide dans ses sculptures, aura été plus qu'au¬

cun autre dans le mouvement de ce siècle, lui offrant le miroir de sa dérision. Aussi, devant cet hommage aussi tardif qu'appuyé de notre monde officiel, on comprend ce à quoi Max Frisch avait renoncé: cette lugubre parade de pontes aux phrases creuses. Pour la beauté du spectacle, il aurait fallu forcer la note et voir tous ces importants personnages entraînés dans une danse macabre où l'art de Manuel Deutsch aurait rejoint celui de Tinguely, dans un mou¬

vement perpétuel.

A pénurie de logements, immeubles vides!

A la seule Grand'Rue, sept immeubles sont ac¬

tuellement vides, inoccupés. Un se trouve en transformation, un deuxième est un chantier apparemment bloqué, les cinq autres sont en attente, dont trois pour cause de spéculation mal engagée. Des immeubles en Vieille-Vil¬

le sont ainsi abandonnés et se dégradent jus¬

qu'au point de non retour (Pl. Pt-St-Jean 33, Samaritaine 9). Un scandale de plus en plus in¬

tolérable face à la pénurie grandissante de lo¬

gements.

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1er août à Fribourg: la fête escamotée

Pour une fois, on sortait de l'ornière patrio¬

tique. En confiant à Hubert Audriaz l'anima¬

tion de notre fête nationale, on entrouvrait la porte d'un monde ludique où les enfants se¬

raient rois. Et on retrouvait son coeur d'enfant devant ces milliers de points lumineux glissant sur la Sarine accompagnés d'une subtile mu¬

sique d'instruments à eau.

Aussi, bon Dieu, pourquoi casser ce spectacle magique par l'irruption fracassante d'une sono à tout berzingue, d'une débilité parigote affli¬

geante? Cela parce que nos édiles ne sont pas capables de faire entièrement confiance à un en¬

fant de la Basse mais croient être dans le vent en faisant appel à un sous-orchestre de banlieue vulgaire et ringard. Coût 20'000 francs (pour les débiles bien sûr, pas pour Hubert).

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Notre Centre d'Art Contemporain, aux Petites-Rames, a, en un tour de main, doublé ses locaux et présente sur deux étages l'expo d'un architecte belge, visionnaire et provocateur, Luc Deleu. A voir jusqu'au 27 octobre!

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Informations internes

L'assemblée générale de Pro Fribourg

Notre assemblée générale du 17 avril à la Gre- nette a marqué une étape importante de notre mouvement: la mutation réussie de notre re¬

vue trimestrielle BRENNPUNKT en UM¬

BRUCH: l'élargissement de son public alé¬

manique permet de passer à une parution mensuelle avec plus de professionnalisme.

La revue PRO FRIBOURG garde ses carac¬

téristiques: alternant des cahiers d'actualité avec des cahiers spéciaux qui illustrent la mi¬

se en valeur de notre patrimoine. Elle s'appuie sur une base solide de 2'000 membres abon¬

nés, dont la moitié en ville de Fribourg. Mal¬

gré le gros effort financier consenti pour la pré¬

paration des cahiers spéciaux, les comptes restent équilibrés de justesse, grâce à l'aide gé¬

néreuse de la Loterie Romande.

Le comité est confirmé dans sa composition actuelle: Christa Mutter et Christoph Allens- pach étant co-Président(e)s et Gérard Bourgarel secrétaire général. Jean-Luc Rime entre au co¬

mité: il orientera nos efforts vers la Gruyère.

Un représentant gruérien informe sur l'initia¬

tive "Sauver la Haute-Gruyère" lancée par Franz Weber et Helvetia Nostra contre le pro¬

jet d'implantation d'un héliport à Grandvillard.

Le résultat, avec 9'500 signatures est excellent.

Dans la même foulée, l'assemblée décide de continuer les efforts pour le sauvetage de la Halle Ritter.

La méthode de planification urbanistique saint-galloise

Comment passer de l'approche juridique et bureaucratique à une approche urbanistique et spatiale? Edgar Heilig fit part ensuite de son expérience de dix ans: partant du constat que la réglementation ne suffit pas pour garantir un urbanisme de qualité, la ville de St-Gall a développé une méthode pragmatique et effi¬

cace. Elle comprend une analyse historique;

une analyse de l'état actuel, puis sur cette ba¬

se, mandat est donné à un architecte pour une étude (avec maquette) sur le développement spatial de la zone. Une telle étude n'est pas ju¬

ridiquement contraignante, mais oblige les in¬

tervenants à la réflexion: à dépasser les limites de leur projet pour penser tri-dimentionnel- lement en terme d'espaces. La discussion nourrie qui suivit, avec des interventions d'usagers, d'architectes et de représentants de l'édilité, a montré que cette démarche sédui¬

sante est encore loin de pouvoir passer dans les faits à Fribourg.

Civitas Nostra

Notre fédération internationale, qui tint son congrès à Fribourg en septembre 1989 pour ses (et nos) 25 ans, organise le prochain à TROYES, les 9 et 10 novembre 1991. Son thè¬

me: "Patrimoine et Communication: pour l'identité et l'image d'une ville". Le pro¬

gramme est disponible auprès de notre secré¬

tariat, Stalden 14. (Tél. 037 22 17 40. Fax 23 23 87).

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Emmanuel de Reyff

Plus qu'homme de parti, Emmanuel de Reyff était hom¬

me de conviction. D'une intransigeance affable, res¬

pectueux de l'autre, il emportait l'adhésion par sa hau¬

teur de vues. Il ne cédait en rien aux modes du temps:

il avait le regard fixé sur l'au-delà. Aussi, modestement et naturellement, a-t'il jusqu'au bout suivi sa voie, tai¬

sant ses souffrances, tendu vers l'à venir. Ce mainteneur nous a quittés discrètement, à 43 ans.

G.B.

Jean-Baptiste Dupraz

Membre fondateur, avec son épouse Maria, de Pro Fri- bourg, dont il fut un fervent et actif défenseur tout au long des premières années, Jean-Baptiste Dupraz ne craignait pas l'étiquette alors plutôt décriée de bourgeois; bour¬

geois de Fribourg, d'abord, et en tant que tel amoureux de sa ville, de sa vieille ville surtout, ce qui n'était pas encore, à ce moment-là, aussi évident pour tout un cha¬

cun qu'on pourrait le croire aujourd'hui, les mentalités et l'opinion publique ayant sensiblement évolué entre temps.

Peintre verrier de formation, il s'était tourné vers la pein¬

ture, à laquelle il est resté fidèle jusqu'à ses derniers ins¬

tants, mais son goût pour la tradition, classique s'entend, devait aussi l'amener, par le biais d'une collaboration, temporaire et décisive, avec le restaurateur d'art Clau¬

de Rossier, à mettre ses talents au service de la sauve¬

garde du patrimoine artistique fribourgeois.

Avec son départ, c'est le symbole vivant d'une sociabilité incomparable, dont les pionniers de Pro Fribourg avaient pu apprécier toute la qualité, qui hantera désor¬

mais nos mémoires. Au revoir, Jean-Baptiste!

Gaétan Cassina

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ROUTE PLUS LARGE:

PLUS ON VA VITE

PLUS ON S'ECLATE!

9.3 MILLIONS POUR MARLY - BOURGUILLON

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