HAL Id: jpa-00206935
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Submitted on 1 Jan 1970
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Étude de la bande 2 ν 5 parallèle et de la bande ν 2 + ν 5 du chlorure de méthyle
Mireille Morillon-Chapey, Georges Graner, Claude Alamichel, Claudine Betrencourt-Stirnemann, Michel Betrencourt, Jacques Pinard
To cite this version:
Mireille Morillon-Chapey, Georges Graner, Claude Alamichel, Claudine Betrencourt-Stirnemann,
Michel Betrencourt, et al.. Étude de la bande 2 ν5 parallèle et de la bande ν 2 + ν5 du chlorure de
méthyle. Journal de Physique, 1970, 31 (7), pp.519-531. �10.1051/jphys:01970003107051900�. �jpa-
00206935�
LE JOURNAL DE PHYSIQUE
ÉTUDE DE LA BANDE 2
03BD5PARALLÈLE
ET DE LA BANDE 03BD2
+ 03BD5DU CHLORURE DE MÉTHYLE
par Mireille
MORILLON-CHAPEY, Georges GRANER,
ClaudeALAMICHEL,
ClaudineBETRENCOURT-STIRNEMANN,
Michel BETRENCOURT Laboratoired’Infrarouge (Equipe
de Recherche Associée au C. N. R.S.),
Faculté des Sciences de
Paris,
ChimiePhysique, 91, Orsay
et par
Jacques
PINARDLaboratoire Aimé
Cotton,
C. N. R. S.2, 91, Orsay (Reçu
le 5janvier 1970)
Résumé. 2014 Une résonance de Coriolis de type X- Y a été mise en évidence entre les bandes 2 03BD5
(A1)
et 03BD2 + 03BD5(E)
et apermis
uneinterprétation
assez satisfaisante des spectres. Environ 800 raies de ces deux bandes pour la variété CH335Cl et 200 pour la variété CH337Cl ont été identifiées. Le centre de la bande 2 03BD5 se trouve à 2 879,360 cm-1 pour lapremière
variété et à 2 879,057 cm-1 pour la seconde. On a déterminé sansambiguité
lesigne
duproduit
du coefficient d’interaction de Coriolis par les dérivées du momentdipolaire
par rapport aux vibrations normales considérées.Abstract. 2014 A X-Y type Coriolis resonance was shown to exist between the 2 03BD5
(A1)
and03BD2 + 03BD5
(E) bands,
whichprovides
arelatively satisfying explanation
of the spectra. About 800 lines of these bands for the CH335Clspecies
and 200 for CH337Cl were identified. The band center of 2 03BD5 has afrequency
of 2 879.360 and 2 879.057 cm-1 for thesespecies.
We obtained aunique
determination for the
product
of the Coriolis interaction coefficientby
thedipole
moment deriva-tives in each
pair
ofinteracting
normal vibrations.Introduction. - Dans une étude récente
[1 ],
nousavons montré que la
bande v du
chlorure deméthyle
ne
présentait
pas d’anomalie de structure rotation- nelle. Ce résultatposait
leproblème
del’interprétation
des
caractéristiques
de la bande voisine2 vs (compo-
sante
parallèle).
Eneffet, depuis 1934,
à la suite d’Adel et Barker[2],
tous les auteurs ont admis l’existence d’une résonance de Fermiimportante
entre V1 et 2 vs,qui
semblaitindispensable
pourexpliquer
l’intensité« anormalement forte » de la
composante parallèle
de 2 v5
(1).
D’autrepart,
unpremier dépouillement
de
2 vs [4]
a montré au contraire que cette bandepré-
sentait des anomalies de structure.
Or,
si deux niveauxsont en résonance de
Fermi,
sans intervention d’un troisièmeniveau,
on s’attend à ce que les bandesqui
y aboutissentprésentent
des anomaliescomparables.
Comme ce n’est pas le cas, il n’est
plus possible
deconsidérer la résonance de Fermi entre V1 et 2 V5 comme le
phénomène
essentiel dans cetterégion
et une étudeplus poussée
de la bande2 vs s’impose.
( 1) Il nous semble intéressant de signaler que dans un cas
similaire, celui du monofluoroacétylène, Reichman et al. [3] ont conclu qu’il n’y avait pas de résonance de Fermi sensible entre v3 3 et 2 v4 bien que cette dernière bande semblait, elle aussi, trop intense pour une bande harmonique.
Depuis
l’article de Di Lauro et Mills[15],
noussavons que les
halogénures
deméthyle possèdent
deuxvibrations de
fréquences
assezproches,
v2 et v5, sus-ceptibles d’interagir
par une résonance de Coriolis suivant X Y. Les calculs et les essaisd’interprétation
des références
[15]
et[16]
montrent que pourCH3F, CD3CI, CH3Br
etCD3Br,
le coefficient de Corio- lisS2,5
intervenant dans le terme d’interaction estcompris
entre0,45
et0,70 ;
il ne semble donc pas déraisonnable d’admettre le même genre de valeurs pourCH3Cl.
Malheureusement les études des bandes v2et v5
n’ont pas étépoussées
assezloin,
tant en infra-rouge
[17] qu’en
micro-ondes[18],
pour détecter cette résonance dans le chlorure deméthyle. Cependant,
comme la théorie montre que le même
type
de réso-nance est
possible entre v2 + vs
et2 v5 (A1),
avec desconstantes d’interaction du même
ordre,
ilapparaît
normal
d’invoquer
une résonance de cetype
pourexpliquer
la structure de 2 vs.Nous
analyserons
d’abord la bande2 vs parallèle.
Nous serons amenés à résoudre la bande voisine
v2 + vs ;
nous montrerons ensuite que la résonance de Coriolis entre ces deux bandespermet d’expliquer
un certain nombre de leurs
propriétés
et decompléter
l’attribution de leurs raies.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003107051900
A.
Dispositif expérimental.
- Lespremiers spectres
de 2 v5 etde vz + Vs
ont été effectués avec unspectro-
mètre detype
SISAM dont lescaractéristiques
ont étédonnées antérieurement
[1, 5, 6].
Les réseaux sont ici utilisés dans leseptième ordre,
la limite de résolution est de l’ordre de0,031 cm-1.
Nous avons ainsi pu mettre en évidence les caracté-
ristiques principales
des deux bandes. Il a toutefois sembléintéressant, compte
tenu de lacomplexité
duproblème,
d’utiliser desspectres
à très haute résol-vance obtenus avec le
spectromètre
à transformée de Fourier de Connes et Pinard[7, 8].
La limite de réso-lution,
dans lesspectres utilisés,
était de0,007
3cm-1 (différence
de marche maximale : 1mètre),
mais lalargeur Doppler
des raies était d’environ0,008
5cm-1.
Il fonctionnait ici dans des conditions un peu anor-
males, puisque
saséparatrice
en Infrasil étaitcomplè-
tement opaque au-dessous de 2 740
cm-1
etprésentait déjà
une certaineabsorption
dans larégion qui
nousconcerne ; de
plus,
il n’était pas sous vide et nous avons dû tenircompte
de la correction d’indice de l’air(toutes
lesfréquences
données dans cet articlesont
rapportées
auvide).
Les
pressions
et leslongueurs
des cuves utiliséessont
indiquées
dans le tableau I. Ce tableaupermet d’apprécier grossièrement
les intensités relatives des bandes enprésence.
B. Notations et
généralités.
- Nous utiliserons laplupart
des notations del’ouvrage classique
de Herz-berg [9] ;
le nombrequantique correspondant
à laprojection
du momentangulaire
sur l’axe desymétrie
de la molécule sera
désigné par k qui
estpositif, néga-
tif ou
nul ;
sa valeur absolue seradésignée
par K.Nous aurons besoin
parfois
dequalifier
les niveaux.Nous
appellerons
alorsPE, QE
etRE respectivement
lesniveaux
qui
sont reliés au niveau vibrationnel fonda- mental par une transitionpermise avec DK= -1, 0,
+ 1respectivement.
L’identification des transitions de vibration-rotation est facilitée par l’utilisation de relations de combinai-
son entre ces transitions. En
particulier,
nous avons faitun
grand
usage des relations entre transitions abou- tissant au même niveau rotationnel de l’état vibration- nelsupérieur.
Ces relations ont été données sous uneforme
simple
par Blass et Edwards[10,11 ].
Des diffé-rences telles que
ne
dépendent
que des constantesB, DJ
etDjK
de l’étatfondamental. Pour le chlorure de
méthyle,
ces cons-tantes ont été déterminées avec
précision
dans ledomaine hertzien
[12].
Il en résulte que mêmelorsque
le niveau
supérieur
estfortement perturbé (2),
les diffé-(2) Sauf lorsque se produit un dédoublement de niveau et que les transitions avec AJ = db 1 n’aboutissent plus à la même composante que les transitions AJ = 0, ce qui se produit ici
pour RQo et RPo.
rences de
fréquence
dutype précité
sont très bienconnues, ce
qui permet
d’infirmer ou de confirmer des attributions de raies. Notons toutefois que si cesrelations de Blass-Edwards
permettent
de mettre en évidence une erreur de numérotation enJ,
elles sontbeaucoup
moins sensibles aux erreurs sur K carDj.
n’est pas très
grand
pour le chlorure deméthyle.
C.
Description
duspectre
de2 11s parallèle. -
Le travail antérieur de Pickworth et
Thompson [13],
effectué avec une limite de résolution de l’ordre de
0,25 cm-1
permet derepérer
aisément l’amas de branchesQQK (voir
lafigure
3 de la référence[13]),
sanstoutefois donner la numérotation en K. Sur le
spectre
obtenu avec le SISAM(Fig. 1),
nous avonsrapidement
identifié les branches
QQ1, QQ2
etQQ3,
cette dernièreétant toutefois moins intense que
prévu.
Les branchesde K
plus
élevé sont indiscernables àpremière
vue,ce
qui
laisse supposer desperturbations.
FIG. 1. - Spectre de la région des branches QQ de 2 v5, obtenu
avec le spectromètre S. I. S. A. M. Pression = 10 torr, lon- gueur = 1 m.
Par les relations de
combinaison,
onparvient
à identifier lespremières
raies des branchesQPK(J)
et
QRK(J) pour K
=0, 1, 2,
3puis
ces sériescomplètes
par continuité. Il s’avère
alors,
en revenant aux branchesQ,
que celles-ci sontplus
étaléesqu’il
n’estFIG. 2. - Spectre de la région des branches QQ de 2 v5, obtenu
avec le spectromètre par transformation de Fourier. Pres- sion = 1 torr, longueur = 12 m.
usuel,
l’étalement semblant croître avec K. Lespectre
TF(Fig. 2)
de cetterégion,
où les branchespresque totalement résolues en
J, permet
de confirmerces attributions avec
précision ; toutefois,
l’extrêmedensité du
spectre (31
raiespointables
parcm-1)
renddifficile la
poursuite
de l’identification des raies de Kplus
élevé sans l’aide d’une théorie donnant la varia- tion de(B’-B")
effectif avec K. Comme nous le ver-rons, c’est en considérant la résonance de Coriolis suivant X Y avec v2 + v s que les identifications ont pu être
poursuivies. Signalons
que les transitions dues à la variétéisotopique CH337Cl
se trouvent mêléesaux
précédentes,
lesorigines
des deux bandes étant trèsproches.
Les relations de combinaisonprécitées permettent
dedistinguer
ces deuxtypes
deraies,
carles constantes rotationnelles des deux variétés sont assez différentes.
D.
Description de v2
+ 11s. - Cette bande perpen- diculaire avaitdéjà
étésignalée
parJones, Popplewell
et
Thompson [14] qui
avaient numéroté huit branchesQ,
deRQ1 à PQ6 :
comme la faible résolution de leurspectromètre
nepermettait
pas d’observer les branches P etR,
cette numérotation restait à vérifier. Nosspectres présentent
unaspect
assez différent du fait de laplus grande
résolvance desappareils utilisés,
cequi
a facilité les
attributions,
comme pour la bande 2 Vs.Les séries
PPK(J)
sont aisément reconnaissables. La distance de deux raies de J consécutifs vautapproxi-
mativement 2 B soit environ
0,9 cm-1
pour les Jfaibles ;
elle croîtjusqu’à
atteindre1,1 cm-1
pour lesJ élevés. Les relations de combinaison permettent de relier les raies de ces séries aux raies résolues des branches
IQ,(J).
D’une
façon générale,
considérons les séries de raies :...pP3(J), PP2(J),PP1(J), Rpo(j)@ RP1(J), RP2(J)...
Dans un
spectre classique,
la distance entre deux raies de mêmeJ, appartenant
à deux séries consécutives varie lentement et sansprésenter
de discontinuité.D’autre
part,
la distance entre deux raies de J consé- cutive au sein d’une même série estapproximativement
la même
quand
on passe d’une série à la suivante. Mais si les sériespPK(J)
sontintenses,
en revanche lesséries
RPK(J)
sontgénéralement
peu visibles. Or dansnotre cas, nous avons
rencontré,
au-delà de la sérieP PI,
des séries
ayant
le mêmecomportement
que les sériespP,
c’est-à-dire des écartements faibles pour les
fréquences
élevées
(environ 0,9 cm-1),
croissant pour les fré- quencesplus
bassesjusqu’à
atteindre1,2 cm-1.
Malgré
l’intensité de cesséries,
bienplus grande qu’on
ne
s’y
attend pour unspectre normal,
on est doncFIG. 3. - Spectre T. F. vers 2 780 cm-’. Pression = 15 torr, longueur = 12 m.
FIG. 4. - Spectre T. F. vers 2 800 cm-’. Pression = 15 torr, longueur = 12 m.
conduit à les assimiler aux séries
RPK(J).
A titre d’exem-ple,
lesfigures 3,
4 et 5 montrentl’aspect
duspectre
observé vers2 780,
2 800 et 2 815cm-1 respective-
ment ; dans cesrégions
les sériesRPK(J)
sontbeaucoup
plus
intenses que ne le laisseprévoir
un calcul clas-sique
sansperturbations.
Toutefois,
on aurait pu songer àexpliquer
ces ano-malies par une erreur de numérotation en K. L’alter-
nance ternaire étant très
visible,
seul undécalage
de3 unités sur K était
envisageable. Après
différentsessais en décalant le centre de bande de ± 36
cm-1,
nous avons été amenés à confirmer la numérotation de la référence 14.
FIG. 5. - Spectre T. F. vers 2 815 cm-i. Pression = 15 torr, longueur = 12 m.
E. Résonance de Coriolis suivant X Y. - Nous
avons alors
pensé
quel’hypothèse
d’une résonance de Coriolis suivant X Y entre2 v5 parallèle
et v2 + v,pourrait expliquer
ces anomalies d’intensité. Les niveaux en cause ont la même valeur de J mais des valeurs différentes de K. Ce sont :En faisant A’ =
A",
B’ =B",
et ennégligeant
ladistorsion
centrifuge,
lesénergies
de ces niveaux sontdonnées par les formules
suivantes,
oùv /
et vlrepré-
sentent
respectivement
lesorigines
de la bandeparal-
lèle et de la bande
perpendiculaire :
On a
pris
les valeursapproximatives
suivantes :(valeur
déduite des références 13 et14).
On obtient alors les différences suivantes entre les niveaux :
La
première quantité
peut s’annuler pour K=5, 6 ;
par contre, la seconde ne
peut
pas s’annuler. Il appa- raît doncqu’il
doit y avoir uneperturbation impor-
tante dans la
région
des branchesQQ.5
etQQ6 de 2 Vs
et
’Q5
etRQ6 de v2
+ V5 -La résonance de Coriolis du
type
X Y entre deuxbandes,
l’uneparallèle,
l’autreperpendiculaire,
d’unetoupie symétrique
adéjà
été étudiée : Amat et Niel-sen
[19]
ontsuggéré qu’une
telle résonance intervenaitentre v3
et V6 du cyanure deméthyle ;
Di Lauro etMills
[15]
ont pureproduire
desspectres
à basse réso- lution deplusieurs halogénures
deméthyle
en tenantcompte de cette résonance : nous nous référons sou- vent à cette étude. Récemment
Dilling
et Parker[20]
et Blass
[21]
ontprécisé
certainspoints théoriques.
Dans tous les cas
précédents ;
ils’agit
de bandesfondamentales vn et vt
de molécules du groupeC3,.
Les trois niveaux
qui interagissent
sont :et
Pour
chaque
valeur de J etk,
il faut doncdiagonali-
ser une matrice
qui
engénéral
est d’ordre 3.Dans le
problème qui
nousintéresse,
où interviennent des combinaisons binairesde vn
et vt, on constate que six niveauxinteragissent,
à savoir :Les interactions entre ces niveaux
(3)
sont schéma-tisés par la
figure
ci-dessous(Fig. 6).
FIG. 6. - Schéma des niveaux en interaction. La signification des ’ri est donnée dans le texte.
Dans cette
figure, f (J, k) = [J(J
+1) - k(k
+1)]/2
et la constante C vaut
B. Q. (’,5
en reprenant lesnotations de la référence
[15].
L’étude
complète
de ceproblème exige
dediagona-
liser des matrices 6 x 6.
Réciproquement,
si l’ondésire déterminer tous les
paramètres
duproblème,
ilfaut identifier les raies de 2 v2, v2 + v., 2 v5
parallèle
et
perpendiculaire.
Le
problème
que nous avons traité est unproblème plus simple :
nous nous sommes limités à l’interaction entre il, i2 et ’t’3, c’est-à-dire entre 2 V5parallèle
et V2 + V5- Il
s’agit
donc d’uneapproximation.
Ellenous a semblé relativement
justifiée
car nous nous sommesprincipalement
intéressés à2 v s parallèle, qui
n’est influencée directement que par v2 + v5, commel’indique
le schéma de lafigure
6.F. Calculs et résultats
expérimentaux.
- Le pro-blème, compte
tenu desapproximations faites,
esttrès similaire à celui de l’interaction de deux fondamen-
tales,
2 v5parallèle jouant
le rôlede Vn
et v2+ vs
celui de vt. Ils’agit
engénéral
dediagonaliser
unematrice
3 x 3, qui
se ramène dans certains cas à 2 x 2 ou 1 x 1[15].
Nous avons écrit un programme de
calcul,
en For- tran,qui
donne lesfréquences
et les intensités des raies des deux bandes en résonance de Coriolis sui-(3) Il peut y avoir des interactions supplémentaires, par exem-
ple, la résonance essentielle entreT2, T5 et z6 qui fait intervenir la constante qt du dédoublement 1.
TABLEAU 1 Conditions
expérimentales
Nota : m = J + 1 pour les branches
QP ; m
= - J pour les branchesQR.
vant X Y et trace le
spectre
reconstitué. La nomencla- ture des transitions ne pose pas deproblème
pour K"différent de 6 si on
accepte
d’attribuer à une transitionperturbée
le nom de la raie nonperturbée qui apporte
la contribution laplus grande.
Près ducroisement,
vers K" =
6,
nous avonspréféré
utiliser une notationdu
type
de celle d’Amat[22]
soit[QR6(j), RR6(J)]1
pour la raie de
fréquence
élevée et[QR6(J), R R6(J)]n
pour la raie de
fréquence
basse obtenues par l’action de laperturbation
sur les raiesQR6(J) et RR6(J)
(cf.
TableauVII).
Le calcul des intensités se faitéga-
lement en utilisant les formules de Di Lauro et Mills
[15].
Il fait intervenir les moments de transi- tionM,
relatif à la bandeparallèle
etM,
à la bandeperpendiculaire.
En l’absence deperturbation,
l’in-tensité de 2 V5
parallèle
seraitproportionnelle
à(Mr)2
et celle de v2 +
V5 à (MS)2.
Enprésence
de lapertur- bation,
les intensités sontperturbées
d’une manièrequi dépend
fortement dusigne
de laquantité (-, 5 M, M,.
Nous avons
également
écrit un programme de moin- dres carrésqui,
àpartir
desfréquences expérimen- tales,
donne directement lesparamètres
moléculaires cherchés : cette méthode ne nous est pas apparue d’un usage aisé car les itérations successives conduisent souvent à des solutionsphysiquement inacceptables.
De ce
fait,
lamajeure partie
de notre travail a été faiteavec le programme de
prédiction
citéplus haut,
enfaisant varier
régulièrement
lesparamètres.
Les
premiers
calculs defréquences
ont été effectuésavec les constantes des références
[13]
et[14]
et, en cequi
concerne le terme decouplage,
avec les valeurs de la référence[15]
pourCH3F.
Pour lesintensités,
entenant
compte
despressions
utilisées pour chacune des bandes(Tableau I),
nous avons admis audépart
que le
rapport (Mr)2/(MS)2
valait environ 40.a)
Comme il a étéprécisé plus haut,
les séries K" > 3 n’avaient pu êtrerepérées.
Cesprédictions
de fré-quences nous ont
permis
decompléter
les attributions :nous avons ainsi mis en évidence les séries K" = 4 et 6
(Tableaux
IV àVII).
b)
A l’aide de cescalculs,
il a été facile de compren- drepourquoi
les raiesRR6(J)
sont visibles contraire- ment aux autresRRK(J) qui
sont situées dans larégion
de la bande
2 vs parallèle,
40 foisplus
intense et trèsdense : pour K" =
6,
lemélange
des fonctions d’ondeest tel que les deux séries ont une intensité
comparable,
la sous-bande issue de v2 + V.5 «
empruntant »
son intensité à l’autre sous-bande.c)
Cette forte résonance entraîneégalement
d’énor-mes valeurs de B’ - B" pour les sous-bandes de K" =
6,
de sorte que la sous-bande I a des raies P distantes de0,480 cm-1
et des raies R distantes de1,3 cm-1
etque c’est à peu
près
l’inverse pour la sous-bande II(cf.
TableauVII).
Les résultats ci-dessous montrent clairement que l’introduction de la résonance de Coriolis dans nos
calculs
permet
de rendrecompte
d’une manière rai- sonnable des écarts entre raies d’une même série pour K" = 6.TABLEAU Il
Fréquences
des raies des branches P de la bande V2 + vs deCH3Cl3s
TABLEAU III
Fréquences (en cm-1)
des raies des branchesPQ
de la bande V2 + vs de
CH3Cl3s
De même les tableaux IX et X montrent que nous
nous rendons
compte
correctement des intensités« anormales » et des écarts entre raies dans certaines séries dont nous avons vu au
paragraphe
Dqu’elles
n’étaient pas
explicables
par un calcul sansperturba-
tion. Il
s’agit
là encore d’unphénomène « d’emprunt
d’intensité » de la
bande v2
+ v5 à la bande 2 V5paral-
lèle : comme les niveaux
RE
sontplus proches
dupoint
de croisement que les niveauxPE,
il est normalque les séries
RPK
soient renforcées parrapport
aux sériesP PK,
Il est à noter que ce
phénomène
permet de montrer d’une manière nonambiguë (Tableau IX)
que l’in- teractionentre v2
+ v5 et 2 v5 estnégative
au sens deDi Lauro
et Mills[15],
c’est-à-dire que leproduit ( y 2,5 M, MS
estnégatif :
ce résultat estidentique
à celuitrouvé pour
CH3 F
etCD3 Cl.
Dans ces deux
bandes,
nous avons réussi à identifierprès
de 800 raiesappartenant
auspectre
de la variétéCH33sCl,
dont lesfréquences
sontconsignées
dans lestableaux II à VII. Nous sommes affirmatifs sur ces
attributions bien
qu’elles
ne nouspermettent
pasd’obtenir une valeur très
précise
desparamètres
molé- culaires relatifs aux niveauxsupérieurs. Toutefois,
pour certaines constantes nous avons obtenu des valeurs satisfaisantes. Ce sont pour
2 vs :
et pour V2 + V5 :
On a de
plus
estimé pour cette dernière bande :Nous avons
également
mis en évidencequelques
séries de raies
appartenant
au spectre de la variétéCH33’Cl :
environ 200 raies ont été identifiées et leursfréquences
sont données dans le tableau VIII. Nous en avons déduit vo =2 879,057
±0,010 cm-1
et nousavons constaté que les
spectres
deCH33 SCI
etCH33’Cl
avaient des structures très similaires.
TABLEAU V
Fréquences (en cm-1)
des raies des branchesde la bande 2 Vs
parallèle
deCH 3 Cl3 s
TABLEAU IV
Fréquences (en cm-1)
des raies, des branchesQP
de la bande 2 v5parallèle
deCH3Cl3s
TABLEAU VI
Fréquences (en cm-1)
des raies des branchesQR
de la bande2v5 parallèle
deCH3Cl3s
TABLEAU VII
Fréquences (en cm-1)
des raies des branches K = 6(Combinaisons
des sous-bandes avec AK = 0 et AK = +1)
TABLEAU VIII
Fréquences (en cm-l)
des raies deCH3C’ 37
TABLEAU IX
Comparaisons
d’IntensitésRégion
de 2 800cm-1.
Région
de 2 815cm-1.
a) Elongations
en mm surl’enregistrement.
b)
Même unité pour les 3 colonnes.c) Trop
faible pour être observé.d) Après
correctionlogarithmique,
en unités arbitraires.Commentaires : On remarquera que la colonne 3 rend
compte
d’une manière raisonnable des intensités rela- tivesobservées,
cequi
n’est le cas ni de la colonne2,
ni de la colonne 4.Valeurs utilisées
(en cm - 1) :
1 M8/Mr 1 = 0,16; l’tsl = 0,50 .
(*) Valeurs tirées de la réf. [23] dans le cas
où ! ÇÉ,s =
0,50.TABLEAU X
Ecarts moyens entre raies successives des
différentes
sériesPK(J) identifiée (Les
valeurs utilisées dans les calculs sont les mêmes que pour le tableauIX)
Conclusion. - On voit que
l’hypothèse
d’une réso-nance de Coriolis X Y entre la
composante parallèle
de la bande2 vs
et la bandeperpendiculaire v2 + vs
ne
permet
pas d’obtenir un très bon accordquantitatif.
Pour
l’obtenir,
il faudraitprendre
en considération les résonances avec2 v2
et2 Vs (E)
que nous avonsnégligées. Néanmoins,
notre théoriesimplifiée explique
l’allure des
spectres
defaçon
satisfaisante. Nous avonspu identifier la
quasi-totalité
des raies visibles sur le spectre et mesurer leursfréquences.
De
plus,
nous avons bienreproduit
les distancesentre raies dans les différentes séries et
justifié
leursanomalies d’intensité.
Les auteurs tiennent à remercier Monsieur le Pro- fesseur Barchewitz de l’intérêt
qu’il
a manifesté pource travail.
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