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Étude de la bande 2ν 4 de l’iodure de méthyle D3 à 2,2 µ
Colette Joffrin, Nguyen van Thanh, Pierre Barchewitz
To cite this version:
Colette Joffrin, Nguyen van Thanh, Pierre Barchewitz. Étude de la bande 2ν 4 de l’iodure de méthyle D3 à 2,2 µ. Journal de Physique, 1966, 27 (1-2), pp.15-23. �10.1051/jphys:01966002701-201500�.
�jpa-00206359�
ÉTUDE DE LA BANDE
203BD4 DE
L’IODURE DEMÉTHYLE D3
A2,2 03BC
Par COLETTE
JOFFRIN,
NGUYEN VAN THANH et PIERREBARCHEWITZ,
Laboratoire
d’ Infrarouge,
ChimiePhysique,
Faculté des Sciencesd’Orsay,
Essonne.Résumé. 2014 Nous avons obtenu un
enregistrement
du spectred’absorption infrarouge
dela molécule
CD3I
entre 4 530 et 4 700 cm-1. La bande observée ici est attribuée à l’harmo-niqne 203BD4 ;
lespectromètre
utilisé avait unpouvoir séparateur
de0,07
cm-1 dans larégion
considérée.Nous avons donné
quelques
constantes rotationnelles relatives à la molécule.Abstract. 2014 An infrared
absorption
spectrum of theCD3I
molécule from about4,530
to
4,700
cm-1 was recorded.The observed band was
assigned
to the203BD4
overtone, it was obtained with a spectrome- ter, theresolving
power of which reached 0.07 cm-1 in the studiedspectral
range.A few rotational constants of this molecule have been listed.
Introduction. - Nous nous proposons d’étudier ici la structure fine de vibration-rotation de la bande
hybride 2v 4
de l’iodure deméthyle
deutériéCD3I
vers 4 500 cm-1.Le
spectrographe
utilisépermet
une résolution de 80 000 dans larégion
considérée c’est-à-dire 4 500 - 6 000 cm-’.L’étude de cette bande nous a
permis
de calculerles constantes de vibration-rotation de la molécule considérée pour la transition
avec
1.
Étude expérimentale.
- Lespectre
a été obtenu à l’aide d’unspectrographe
detype Czerny qui
a étéprécédemment
décrit[1-3].
La
précision
absolue sur lepointé
des raies est del’ordre de
0,01 eni-1 ;
elle estpossible :
1)
parl’enregistrement
simultané duspectre
et d’unsystème
defranges
fournies par un étalonFabry-Pérot ;
2) par l’enregistrement
de raies émises par un tube de mercureisotopique
observées dans le5e ordre du réseau. Les
longueurs
d’onde utilisées sont celles données parMeggers [4], [5],
elles serventde
repères
absolus.’
Les conversions des nombres d’onde de l’air dans le vide ont été faites en
appliquant
la formuled’Edlén
[6].
L’iodure de
méthyle-D 3(l) (à 92 % environ)
était(1)
L’iodure deméthyle-D3
utilisé pour ces recherchesa été
préparé
par les soins du Service des McléculesIsotopiques organisé
dans le cadre des RecherchesCoopératives
sur leProgranlme
du Centre National de la RechercheScientifique
par R.Viallard,
DirecteurScientifique
au C. N.R. S.La
composition isotopique
des échantillons a été déter- miné parSpectrométrie
de Masse par Mme M.Corval, chargée
de recherches au C. N. R. S.placé
dans une cuve de un mètre delongueur
à lapression
de 80 mm de mercure.II.
ttude théorique.
II.a. SYMÉTRIE DE LA MOLÉCULE. - L’iodure de
rnéthyle-D. possède
un axe desymétrie
d’ordre3, C3~
défini par les atomes de carbone et d’iode ettrois
plans
desymétrie
sopassant
par l’axeC3
etpar l’un des atomes de deutérium. Cette molécule
appartient
donc au groupe desymétrie Cs,.
Elle aneuf
possibilités
de mouvements internesqui
serépartissent
en troisvibrations
nondégénérées (v1,
v2,
V3)
detype A,
totalementsymétriques,
et entrois vibrations
dégénérées (v4,
V5’V6)
detype
E.C’est le
premier harmonique
de la vibration dou-bleinent
dégénérée v 4(E)
que nous nous proposonsd’étudier.
Le
type
desymétrie
du niveau vibrationneld’arrivée v4
=2, Bl41
=0,2
est E2 =A,
+ E.La bande
résultante, hybride,
est formée d’unecomposante parallèle
detype A,
et d’une compo-sante
perpendiculaire
detype
E.Il.b. RÈGLES DE SÉLECTION. - La
règle J > K,
valable
quel
que soit letype
de bande exclut un certain nombre de raies.Compte
tenu de cettecondition,
nous pouvons énoncer lesrègles
de sélec-tion propres à
chaque
bande.Il.b.l.
Con1,posante parallèle Ai (l4
=0).
- Labranche Q
de lacomposante parallèle
est définie par :nous obtenons ainsi les raies
QQK(J).
Les branches P et R de la
composante parallèle
sont définies par :
nous obtenons
respectivement
les raiesQ RK( J)
etQPK.(J).
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01966002701-201500
16
II.b.2.
Composante perpendiculaires
E. - Nousn’étudierons dans cette
composante
que les branchesQ correspondants
auxrègles
de sélectionCe sont
respectivement
les raies etPQg(J).
Boyd
etLonguet Higgins
ont montré[7]
que, dans le cas d’unharmonique
d’une molécule du groupe desymétrie Cgv,
etlorsque
AK= + 1, 1
doit satis- faire à la relation :Seul 14
_ -- 2 estcompatible
avec cette rela-tion. De même si t1K = -
1,
larègle
ci-dessuss’écrivant l4 = - 1 +
3m nousimplose 14
.---+
2.Puisque
le niveau dedépart
n’est autre que leniveau
fondamental nous obtenons larègle
sui-vante :
II.C. CALCUL DE LA FRÉQUENCE DES RAIES. -
Elles s’obtiennent à
partir
des valeurs del’énergie
par la relation
. - ~-
Soit,
en notant par l’indice("~
l’état initial et par l’indice(’)
l’étatfinal,
ce que nousgénéraliserons
par la suite :ILd. COEFFICIENTS D’ANHARMONICITE. -- Les
origines v.
des différentes bandes sont données par : B10 =G(Vl’
lJ2,V3’ VI-) 6
~0, 0, 00, 00, 00~
où G est le terme
spectral
vibrationnel correspon- dant àchaque
niveau vibrationnel attaché à la transition avec :avec bas = 1 pour les vibrations VI’ V2)
v3
et ~s = 2 pour les vibrations
V4’ V5’ v6*
II.6. INTENSITÉS RELATIVES DES RAIES. -- Elles
peuvent s’exprimer
sous la formeclassique :
dans
laquelle :
,4z..,
est unegrandeur proportionnelle
au carré dumoment de transition.
v est la
fréquence
de la raie considérée.gll.J est le
poids statistique
du niveau initialqui
est fonction du
spin
nucléaire des atomes de deuté-rium soit I -- 1. Dans le cas
qui
nous concerne, lerapport
gJ’g"3gest
égal
àIl 18.
Il sera voisin du_ ~ _
rapport
des intensités de deux raies voisines :Cette remarque
permet,
par l’observation duspectre
de numéroter assez facilement en ~K les raies des branchesQ,
et nouspermettra
d’attribuer à lasous bande ~
3,
les maximaprincipaux
que l’on observe pour les branches P et R.F(J, K)
estl’énergie
du rotateursymétrique.
III.
Formules utilisées.
- Nousprendrons
pour
expression
del’énergie E,
ledéveloppement
àl’ordre deux de l’hamiltonien de
vibration-rotation,
dans le cas d’une molécule du
type toupie symé- trique,
nous avons :avec
où A et B sont reliés
respectivements
aux momentsd’inertie suivant l’axe zz d’ordre 3 de la molécule
et suivant deux axes
perpendiculaires
xx et vy,par les relations :
0 U -
~41’42
est le coefficient decouplage
deCoriolis
relatif à la vibration defréquence
v~, oisDj, DjK, Dg,
sont les coefficients de distorsion cen-trifuge.
Nous supposerons par la suite pour
simplifier
que :et
III.CG. COMPOSANTE PARALLÈLE
(~4i).
- Lesrègles
de sélection sont les suivantes :Nous observons effectivement ces trois
types
de raies sur lespectre.
Certaines raies de la bande sontsuperposées
à des raies de lacomposante
perpen- diculaire. Nous pouvonsobserver,
dans la brancheQ,
l’alternance des
intensités,
que nous avons men-tionnée dans
le § II.e,
et constater que les raies des branches P et .Rcomportent
des maximumsprincipaux,
ce sont ceux que nous avons attribuésà la sous-bande K = 3.
Des calculs d’intensité faits sur un ordinateur IBM 1620 à propos de la
composante parallèle 2v4
de l’iodure de
méthyle
et du chlorure deméthyle
rendent cette
hypothèse acceptable [9-10].
III.a.l. Raies
QQK(J).
- Nous obtenons uneéqua-
tion de la forme y =
b,
~2 avec2. Raies
QPK(J)
etQRx(J).
- Nous obte-nons :
1. Raies
2. Raies
QRK(J) :
Nous pouvons rendre
compte
de ces deuxéqua-
tions par uneseule,
fonction de la variable m, telleque : Il’ l l 1 n
soit une
équation
de la forme :avec :
III.B. COMPOSANTE PERPENDICULAIRE
(E~.
RAIESpQg(J)
ETRQg(J).
- Pour les raiesobservées,
lesrègles
de sélection sont :Nous n’observons pas, en
effet,
sur lespectre
les raies telles que AJ== :ji 1,
4iK= -1- 1,
que l’on noteBRx(J), -PRK(J), RPg(J)
et-PK(J)
leur inten- sité n’est pas suffisante dans les conditionsexpéri-
mentales utilisées.
Les nombres d’onde des raies et
s’expriment
sous la forme d’unpolynôme
du 3edegré
en K.
avec :
Ces raies dont la structure fine en J n’a pas été observée
présentent également
lephénomène
d’alternance des intensités pour les valeurs succes-
sives de K.
Des calculs
d’intensités,
faits comme dans le casde la
composante parallèle
sur un ordinateurIBM 1620 pour l’iodure de
méthyle
et le chlorure deméthyle,
nouspermettent
d’attribuer à J == 12 le maximum dechaque
raiepointée.
IV. Calcul des constantes de vibration-rotation.
- Nous avons calculé les
coefflcients a, b,
...,par la méthode des moindres
carrés, appliquée
àchaque type d’équation indiquée précédemment.
IV.a. RAIES
QQK(J) (fig. 1,
tableau2).
- Lanumérotation de ces raies est faite sans difficulté
grâce
à larègle
d’alternance des intensités dont nous avonsparlé au §
II-e.FIG. 1.
IV.b. RAIES
fJPK(J)
ETQRK(J) (fig 2, 3 ;
ta-bleaux 1 et
3).
- Les raies sontpointées
pour
20 m 42,
en eff et pour ni 20 ces raiessont
superposées
à celles de la brancheQ,
elles ne18
sont pas
pointables.
Pour des valeurs de msupé-
rieures à 42 leur intensité devient
trop
faible.TABLEAU 1 COMPOSANTE PARALLÈLE
2v4
NOMBRES
D’ONDE,
DANS LE VIDE,EN cm-l DES RAIES
Les raies sont
pointées
pour4 ni 26 ;
au delà de m =
26,
elles sontsuperposées
à desraies de la bande
perpendiculaire qui
devien-nent
plus
intenses et leur structure devientplus complexe.
TABLEAU 2 COMPOSANTE PARALLÈLE
2v,
NOMBRES
D’ONDE,
DANS LE VIDE,EN CM- 1 DES RAIES
TABLEAU 3 COMPOSANTE PARALLÈLE
2V4
NOMBRES
D’ONDE,
DANS LE VIDE,EN cm-l DES RAIES
La numérotation des raies a été ici
plus difl’icile,
elle a été
possible
enprenant
pour base le calcul de vo~ centre debande,
fait àpartir
des raies de la brancheQ.
Dans le cas où lesfréquences
obtenuesauraient été mal numérotées en
J,
le calculde "0
par la méthode des moindres carrés donnait un résul-
tat
qui
n’était pascompatible
avec celui fourni par l’étude de la brancheQ.
L’étude de la combinaison
soit
donnait un
argument supplémentaire (fig. 3).
FIG. 3.
TABLEAU 4
COMPOSANTE PERPENDIULAIRE
2V4
NOMBRES
D’ONDE,
DANS LE VIDE,EN CM-1 DES RAIES
IV.c. RAIES ET
PQK(J) (fig. 4,
tableaux 4et
5).
- L’observation duspectre, compte
tenu de larègle
d’alternance des intensités nous a conduit à choisir pour raieRQ,(J)
soit la raie defréquence
4
584,560
soit la raie defréquence
0"2 = 4
603,857
Nous avonscomparé
les résul-tats obtenus par la méthode des moindres carrés
FIG. 4.
TABLEAU 5
COMPOSANTE PERPENDICULAIRE
2v (
NOMBRES D’ONDE DANS LE VIDE EN cm-1 D r:s RAIES
20
FIG. 5.i.
Fic. 5-2.
FIG. 5-3.
FIG. 5-4.
FIG. 5-5.
FIG. 5-6.
Fie. 57.
Ftc,-..5-8
22
pour la
quantité
~1’ - B’ -- ~1" + B" dans les deuxcas
précédents,
avec celui obtenu àpartir
des raiesde la branche
Q
de lacomposante parallèle. Ceci
suppose que les différences
A;J.)
d’unepart
TABLEAU 6
clure que la raie de
fréquence
al = 4584,56
est la raie
I’V.d. CALCUL D’ERREUR. - Pour
chaque
coef-ficient,
a1,bi,
... calculé par la méthode des moindrescarrés,
nous avons calculé l’erreurquadra- tique
moyenne.V. Résultats.
V.a. COMPOSANTE PARALLÈLE
(A,).
-- V.a.l. Raies(tableau 2) :
V .a.2. Raies
QPX(J)
et’2RK(J) (tableaux
1 et3).
--Elles
permettent
de déterminer :’
Des
expressions de al
et de a2,compte
tenu deshypothèses précédentes,
nous obtenons pour valeur du centre de bandeNous avons
également
effectué des calculs par la méthode des moindrescarrés,
àpartir
de la combi- nai son :1 .t B
Ce
qui
nous apermis
de déterminer :et - d’autre
part
sont trèsfaibles,
bienqu’elles
soientthéoriquement
non nulles.La considération des résultats que nous avons
rassemblés dans le tableau
6,
nouspermet
de con-Il n’était pas
possible
d’effectuer ces calculs sur la combinaisoncar nous n’aurions eu que
quatre
mesuresexpert- mentales,
cequi
aurait étéinsuffisant
pour les calculs.J. W. Simmons
[91
a déterminé pourCD,1
lesvaleurs suivantes :
"
d’où nous pouvons tirer A’ et Bn.
Ces valeurs nous
permettent
de calculerA’,
B’et
Djr (ces
résultats se trouvent dans le tableau7).
Nous pouvons
également
atteindre les coefficientsoeo tels que
Dans le cas considéré nous obtenons :
V.b. COMPOSANTE PERPENDICULAIRE
~E) (ta-
bleaux 4 et
5) :
Ce
qui permet
de déterminer :Ce résultat relatif à la
composante perpendiculaire
est très voisin de celui obtenu pour la
composante
parallèle.
Nous avonssupposé
dans le choix deRQo(J)
que les différences et -Bt y
étaient très faibles.
Toujours
avec cette mêmehypo- thèse,
nous pouvons déterminer~41’42
et soitL’écart entre
Ccalculé
et est sûrementsupé-
rieur à l’erreurquadratique
que nous avonscalculée,
ceci est dû aux diverses
hypothèses
que nous avons formulées.V.C. COEFFICIENTS D’ANHARMONICITÉ. - Le seul coefficient que nous
puissions
calculer avec les résul-tats obtenus
précédemment est xi,,,..
Endévelop-
pant
la formule du a II.d nous obtenons :V.d.
REMARQUES. -
La valeur de~B’
-B’’)
obtenue par l’étude de la
composante parallèle
estnégative,
cequi
est en accord avec le sens de ladissymétrie
observée dans lespectre
pour les raies desbranches Q
descomposantes parallèle
et perpen- diculaire. Ceciimplique
que laquantité B;/I)
-Bw
soit très faible
(comme
nous l’avonssupposé précé-
demment).
~Le coefl’lcient d’anharmonicité X¡,l, calculé ci-dessus
correspond
à celui donné dansl’expression
établiepar H. H. Nielsen
[11].
Les résultats que nous avons obtenus sont ras-
semblés dans le tableau 7.
TABLEAU 7
Remerciements.
--- Nous tenons à remercierici,
M. R.
Viallard,
DirecteurScientifique
au C. N. R. S.qui
a bien voulu nous fournir un échantillon deCD31
ainsi que M. C. Haeusler
qui
nous a aidé dans la réalisationpratique
de ce travail.Manuscrit reçu le 28 juin 1965.
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