ANN´ EE UNIVERSITAIRE 2020/2021 UE 4TBX308U
Devoir surveill´e 1 : corrig´e
Date : 02/10/20 Heure : 14h Dur´ee : 1h30 Documents et calculatrice : non autoris´es
Epreuve de M. Popoff. (sujet en recto-verso)
Exo 1 :
1. Soituendomorphisme deR, il v´erifie donc pour tout x∈Rla relationu(x) =ax, aveca ∈R. On a alors
(u◦u)(x) =u(ax) = a2x.
Ainsi, u est une sym´etrie de R si et seulement si pour tout x ∈ R, on a a2x =x, donc si et seulement si a2 = 1, c’est-`a-dire a∈ {−1,1}. On conclut : un endomorphisme u deR est une sym´etrie si et seulement si u= Id ou u=−Id.
2. (a) Notons B= (e1, e2, e3) la base canonique de R3. On a alors u(e1) = 1
3
1
−2
−2
, u(e2) = 1 3
−2 1
−2
et u(e3) = 1 3
−2
−2 1
,
c’est-`a-dire u(e1) = 1
3(e1−2e2−2e3), u(e2) = 1
3(−2e1+e2 −2e3) et u(e3) = 1
3(−2e1−2e2+e3), et donc, si on noteA = MatB(u), on a alors
A = 1 3
1 −2 −2
−2 1 −2
−2 −2 1
.
(b) Afin de d´eterminer u◦u, on calculeA2 :
A2 = 1 9
1 −2 −2
−2 1 −2
−2 −2 1
1 −2 −2
−2 1 −2
−2 −2 1
=
1 0 0 0 1 0 0 0 1
.
Cela prouve que u◦u est l’application identit´e, et donc que u est une sym´etrie.
(c) Puisque la matrice A repr´esente l’endomorphisme u, on a tr(u) = tr(A) = 3.
(d) Comme pr´ec´edemment, en notantB la matrice de pdans la base canonique, on a
B = 1 3
1 1 1 1 1 1 1 1 1
.
Pour d´eterminer p◦p, on calcule B2 : B2 = 1
9
1 1 1 1 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1
= 1 3
1 1 1 1 1 1 1 1 1
=B.
Cela prouve que p◦p=p, et donc que p est un projecteur.
(e) Un vecteurv ∈R3 est dans Im(p) si et seulement il s’´ecrit sous la forme
v = 1 3
x+y+z x+y+z x+y+z
= x+y+z 3
1 1 1
,
avec x, y et z trois r´eels. Notons t le vecteur
1 1 1
, de sorte que l’on vient de d´emontrer que Im(p)⊂Vect(t). De plus, Im(p) est un sous-espace vectoriel de R3 non r´eduit `a {0}, sinon p serait nul. Donc Im(p) = Vect(t). Notez que si ce raisonnement ne vous plaˆıt pas, vous pouvez montrer que tout vecteur v de Vect(t), donc de la forme v =
α α α
avec α∈R, v´erifie bien p(v) =v, ce qui prouve que Im(p) = Vect(t). Ainsi, Im(p) est la droite engendr´ee par t.
Pour d´eterminer le noyau dep, on se donne v =
x y z
tel quep(v) = 0. Cela est ´equivalent
`
a x+y+z = 0. Cette ´equation d´ecrit un sous-espace vectoriel de R3 de dimension 2 (ce que confirme le th´eor`eme du rang appliqu´e `a p), pour ˆetre plus pr´ecis, il s’agit du plan de vecteur normal t. Pour en trouver une base, il suffit d’en exhiber deux vecteurs non colin´eaires, par exemple
v1 =
1
−1 0
et v2 =
0 1
−1
.
(f) Soit v ∈Im(p), on peut l’´ecrire αtavec α∈R. On a alors
u(v) =αu(t) =α
−1
−1
−1
=−v.
Cela prouve que u|Im(p) =−Id.
Un calcul direct montre ´egalement que
u(v1) =v1 et u(v2) = v2.
De plus, on sait que ker(p) = vect(v1, v2), ce qui prouve comme ci-dessus queu|ker(p) = Id.
Ainsi, u est la sym´etrie orthogonale par rapport au plan de vecteur normalt.
3. (a) L’´egalit´e s◦s = Id montre que s poss`ede une bijection r´eciproque, qui vaut s elle-mˆeme, ce qui peut s’´ecrire
s−1 =s.
(b) On va montrer que ker(s+ Id)∩ker(s−Id) ={0}. Soit donc x∈ker(s+ Id)∩ker(s−Id).
Alors on a
s(x) +x= 0 et s(x)−x= 0, ce qui conduit `a
s(x) = −x=x, et doncx= 0.
(c) Soitx∈ker(s+Id), alorss(x)+x= 0, et doncs(x) = −x∈ker(s+Id), puisque ker(s+Id) est un espace vectoriel. Cela prouve que ker(s+ Id) est stable par s. Par un raisonnement similaire, on montre que ker(s−Id) est ´egalement stable pars.
(d) On se donnex∈E, et on cherchex1 ∈ker(s+ Id) et x2 ∈ker(s−Id) tels quex=x1+x2. Si une telle d´ecomposition existait, en appliquant s, on aurait
s(x) =s(x1) +s(x2) =−x1+x2, puisque en r´eappliquant s :
s(s(x)) =x=−s(x1) +s(x2) =x1+x2.
En combinant ces deux ´equations, on trouve comme condition n´ecessaire : x1 = 1
2(x−s(x)) et x2 = 1
2(x+s(x)).
On v´erifie ensuie que x1+x2 = 12(x−s(x)) + 12(x+s(x)) =x, et que x1 ∈ker(s+ Id) et x2 ∈ker(s−Id).
On a vu que pour tout x ∈ ker(s+ Id), on a s(x) = −x. Cela traduit que la restriction de s `a ce sous-espace vaut −Id. De mˆeme, la restriction de s `a ker(s−Id) vaut Id. Au final, speut-ˆetre vue comme une sym´etrie par rapport au sous-espace ker(s−Id), dans la direction de (on peut aussi dire “parall`element `a”) ker(s+ Id).
(e) Notons n la dimension de E. Dans une base adapt´ee `a cette d´ecomposition, la matrice de s est la matrice par bloc suivante :
−Id 0 0 Id
.
Si on note d= ker(s+ Id), on a alors par lecture de la matrice : tr(s) =−d+ (n−d) = n−2d.
Exo 2 :
1. La fonction f est bien une fonction de Mn(R) dans Mn(R). De plus, si M1 et M2 sont deux matrices deMn(R), et α∈R, on a
f(M1+αM2) =t(M1 +αM2) + (M1+αM2) =tM1 +αtM2+M1+αM2 =f(M1) +αf(M2).
Cela prouve que f est un endomorphisme de Mn(R).
De plus, si on prend S1 ∈ S et S2 ∈ S des matrices, et α∈R, on a clairement
t(S1+αS2) =tS1+αtS2 =S1+αS2,
ce qui prouve que S1+αS2 ∈ S, et donc que S est un sous-espace vectoriel de Mn(R). On montre de la mˆeme mani`ere que A est lui-aussi un sous-espace vectoriel de Mn(R)
2. (a) Soit M ∈ A ∩ S. Alors M =tM =−M, et donc M = 0. Cela prouve que A ∩ S ={0}, et donc que ces deux espaces sont en sommes directes.
(b) Soit M ∈Im (f), alors on peut ´ecrireM =f(N) =tN+N avecN ∈Mn(R), et on a alors
tM =t(tN +N) =t(tN) +tN =N +tN =f(N) =M.
Cela prouve que Im (f)⊂ S. R´eciproquement, si S ∈ S, on peut ´ecrire S = 1
2(tS+S) =f(1 2S), ce qui prouve queS ⊂ Im (f). Au final, on a Im (f) =S.
Le raisonnement pour ker(f) est plus direct : on a
M ∈ker(f) ⇐⇒ f(M) = 0 ⇐⇒ M+tM = 0 ⇐⇒ M =−tM ⇐⇒ M ∈ A.
(c) D’un cˆot´e, puisque A etS sont en somme directe, on a d’apr`es le cours dim(A+S) = dim(AM
S) = dim(A) + dim(S), de l’autre, le th´eor`eme du rang appliqu´e `af fournit :
dim(A) + dim(S) = dim(ker(f)) + dim(Im (f)) = dim(Mn(R)).
Ainsi, AL
S est un sous-espace vectoriel deMn(R) de dimension dim(Mn(R)). En d´eduit que AL
S =Mn(R), autrement dit que S etA sont suppl´ementaires dans E.
3. Les matrices
M1 = M+tM
2 et M2 = M −tM 2 r´epondent `a la question.
4. Rappelons que la matrice ´el´ementaire Eij est constitu´ee de 0, sauf `a la position (i, j), o`u se situe un 1. La famille form´ee des matrices (Eii)i=1,...,n et (Eij+Eji)i<j forment une famille de matrices dansS. Si S = (sij)∈ S, on a sij =sji, et donc on a bien
S=X
i<j
sijEij +
n
X
i=1
siiEii.
Cela prouve que cette famille est g´en´eratrice.
Prouvons qu’elle est libre : soit (αij)i<j et (βi)i=1,...,n des scalaires tels que X
i<j
αij(Eij +Eji) +
n
X
i=1
βiEii= 0.
Alors le coefficient (i, j) de la matrice P
i<jαij(Eij +Eji) +Pn
i=1βiEii est exactement αij si i < j ou i > j, ou bien βi si j =i. Ainsi, si cette matrice est nulle, on a bien αij = 0 pour tout i < j et βi = 0 pour tout i. Cela prouve que la famille est libre.
On vient de montrer que cette famille de S est libre et g´en´eratrice, c’est donc une base de S. La famille (Eij +Eji)i<j comporte autant de matrice qu’il y a d’entiers i et j entre 1 et n tels que i < j, autrement dit elle comporte n(n−1)2 entiers. A cela s’ajoutent les n matrices (Eii)i=1,...,n. La famille est donc compos´ee de n(n−1)2 +n= n(n+1)2 ´el´ements, on d´eduit donc
dim(S) = n(n+ 1)
2 .
Un raisonnement similaire montre que la famille (Eij−Eji)i<j est une base deA, et donc que dim(A) = n(n−1)
2 .
On v´erifie que dim(A) + dim(S) =n2 = dim(Mn(R)), ce qui est coh´erent avec le fait que ces deux espaces soient suppl´ementaires dans Mn(R).