Intervalles de confiance
A. Godichon-Baggioni
I. Intervalles de confiance
I NTERVALLES DE CONFIANCE
Soient X 1 , . . . , X n des variables al´eatoires ind´ependantes et identiquement distribu´ees.
Soit α ∈ (0, 1), un intervalle de confiance pour le param`etre θ au niveau de confiance 1 − α est un intervalle de la forme
IC 1−α (θ) = [ a ( X 1 , . . . , X n ) ; b ( X 1 , . . . , X n )]
avec
P [θ ∈ [ a ( X 1 , . . . , X n ) ; b ( X 1 , . . . , X n )]] = 1 − α.
Attention ! Cela ne signifie pas que θ ∈ IC 1−α (θ) .
Attention ! On ne peut pas dire que la probabilit´e que θ
appartienne `a la r´ealisation de IC 1−α (θ) est de 1 − α.
E XEMPLES
Exemple 1 : On consid`ere des variables al´eatoires i.i.d X 1 , . . . , X n de densit´e
f θ ( x ) = θ x 2 1 x
2≥θ
avec θ > 0. Soit α ∈ ( 0 , 1 ) , un intervalle de confiance de niveau 1 − α pour θ est donn´e par
IC 1−α (θ) = h
X (1) α 1/n ; X (1)
i .
Exemple 2 : loi uniforme. On consid`ere des variables al´eatoires i.i.d X 1 , . . . , X n avec X 1 ∼ U ([ 0 , θ]) et θ > 0. Soit α ∈ ( 0 , 1 ) , un intervalle de confiance de niveau 1 − α pour θ est donn´e par
IC 1−α (θ) = h
X (n) ; X (n) α −1/n i
.
R EMARQUE
Souvent, on cherche des intervalles tels que
P [θ ≤ a ( X 1 , . . . , X n )] = P [θ ≥ b ( X 1 , . . . , X n )] = α/ 2 . Exemple 1 : On obtient un intervalle de la forme (si α < 1 / 2)
IC 1−α (θ) =
X (1)
α 2
1/n
; X (1)
1 − α
2 1/n
.
Exemple 2 : On obtient un intervalle de la forme (si α < 1 / 2) IC 1−α (θ) =
X (n)
1 − α
2 −1/n
; X (n)
α 2
−1/n
R EMARQUE
Un intervalle de confiance pour le param`etre θ au niveau de confiance au moins 1 − α est un intervalle de la forme
IC 1−α (θ) = [a (X 1 , . . . , X n ) ; b (X 1 , . . . , X n )]
avec
P [θ ∈ [ a ( X 1 , . . . , X n ) ; b ( X 1 , . . . , X n )]] ≥ 1 − α.
Exemple : loi de Bernoulli. Soit X 1 , . . . , X n des variables al´eatoires i.i.d avec X 1 ∼ B(θ) et θ ∈ ( 0 , 1 ) . Un intervalle de confiance de niveau au moins 1 − α est donn´e par
IC 1−α (θ) =
X n − 1 2 √
α n ; X n + 1 2 √
α n
.
B ILAT ERE ` V S U NILAT ERE `
Remarque : Pour les intervalles pr´ec´edents, on parle d’intervalles de confiances bilat`eres.
Remarque : On peut ´egalement construire des intervalles de confiances de la forme
]−∞, b ( X 1 , . . . , X n )] et [ a ( X 1 , . . . , X n ) , +∞[ .
On parle alors d’intervalles de confiance unilat`eres.
Q UANTILES
On consid`ere une variable al´eatoire X et on note F sa fonction de r´epartition.
D´efinition
Pour tout α ∈ (0, 1), on appelle quantile d’ordre α le r´eel q α tel que q α = inf {x ∈ R , F(x) ≥ α} .
Si la fonction de r´epartition F est strictement croissante, elle est inversible et on a alors
F (q α ) = α ⇔ q α = F −1 (α).
E XEMPLES
Exemple 1 : la loi uniforme. Soit X ∼ U([ a , b ]) . Soit α ∈ ( 0 , 1 ) , le quantile q α d’ordre α de X est donn´e par
q α = a + α( b − a ).
Exemple 2 : la loi exponentielle. Soit X ∼ E( 1 ) . Soit α ∈ ( 0 , 1 ) , le quantile q α d’ordre α de X est donn´e par
q α = − ln( 1 − α).
Exemple 3 : la loi de Bernoulli. Soit X ∼ B(θ). On a q α =
0 si α ∈ (0, 1 − θ]
1 sinon (1)
II. Rappels sur la loi normale
R APPELS SUR LA LOI NORMALE
Soient X 1 , . . . , X n des variables al´eatoires suivant des lois normales de moyennes µ 1 , . . . , µ n et de variances σ 2 1 , . . . , σ n 2 . On rappelle que la fonction caract´eristique de X i est d´efinie pour tout t ∈ R par
Φ X
i( t ) = exp
µ i it − t 2 σ 2 i 2
R APPELS SUR LA LOI NORMALE Proposition
Soient X 1 , . . . , X n des variables al´eatoires ind´ependantes suivant des lois normales de moyennes µ 1 , . . . , µ n et de variances σ 1 2 , . . . , σ 2 n . Alors toute combinaison lin´eaire des X i suit une loi normale. Plus pr´ecis´ement, soient λ 1 , . . . , λ n ∈ R, alors
n
X
i=1
λ i X i ∼ N µ, σ 2 avec
µ =
n
X
i=1
λ i µ i
σ 2 =
n
X
i=1
λ 2 i σ i 2
L OI DU C HI - DEUX
D´efinition
Soient X 1 , . . . , X n des variables al´eatoires ind´ependantes suivant une loi normale centr´ee r´eduite. Alors la variable al´eatoire
Z n =
n
X
i=1
X 2 i
suit une loi du Chi-deux `a n degr´es de libert´e χ 2 n
.
L OI DU C HI - DEUX
0 5 10 15 20
0.00.10.20.30.4 n=2
n=5 n=10
F IGURE – Densit´e d’une chi deux `a n = 2, 5, 10 degr´es de libert´e
L OI DE S TUDENT
D´efinition
Soient Z, U deux variables al´eatoires ind´ependantes telles que Z ∼ N (0, 1) et U ∼ χ 2 n , alors
Z
p U/n ∼ T n
o `u T n suit une loi de Student `a n degr´es de libert´e.
L OI DE S TUDENT
−4 −2 0 2 4
0.00.10.20.30.4 n=5
n=15 n=30