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La Turquie pittoresque Duckett, William A. A Paris, 1855 ETH-Bibliothek Zürich Shelf Mark: Rar 7072

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La Turquie pittoresque

Duckett, William A.

A Paris, 1855

ETH-Bibliothek Zürich Shelf Mark: Rar 7072

Persistent Link: https://doi.org/10.3931/e-rara-28540

IV. La Corne-d' Or. - Galata. - Le grand et le petit champ-des morts. - Derviches tourneurs. - Top-Hané. - Sa fontaine. - Mosquée de Mahmoud II. - Eyoub. - Scutari. Cahmp des morts de

Scutari. - ...

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IV

LaCovne - d ’Or .— Galata . — Le Grand et le Petit Champ- des -Morts. Derviches Tourneurs .Top -Hané.— Sa fontaine .

Mosquée de Mahmoud ILE ^oub.— Scutari .Champ des morts de Scutari . Derviches Hurleurs .

Trois ponts de bateaux unissent Constantinople à ses faubourgs aux populations bigarrées, en enjambant la Corne - d ’Or . Le pre¬

mier de ces ponts aboutit à laprincipale rue de Galata ; c ’est le pont de Sultan Mahmoud , il est large et bordé de trottoirs . C ’est de cet endroit qu on se rend le mieux compte de l ’étendue du port .

La Corne- d ’Or, véritable corne d ’abondance par sa forme et par lesrichesses quelle vaut à la ville , est un golfe dont la pointe du sérail (Serai -Bournou ), littéralement le Nez du Sérail , et les fonderies -casernes de Top -Hané , forment ses deux caps . De même qu à Londres , il n ’y a pas de quais à Constantinople et la ville plonge partout ses pieds dans la mer ; enfin , après avoir arrondi sa courbegracieuse , la Corne - d ’Or se perd dans les Eaux - Doucesd ’Europe , à travers des prairies bordées de saules.

Galataest le quartier du commerce franc et levantin , et la foule est toujours bruyante et compacte dans ses rues étroites . La tour

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de Galata s ’élève du milieu de maisonnettes basses et derrière les anciennes murailles génoises tombant en ruine à ses pieds. C ’est un véritable donjon gothique avec mâchicoulis et un toit pointu

encuivre . Sa construction remonte aux Génois ; elle s ’appelait , de leur temps , la tour du Christ . Ces marchands soldats avaient fait

de leurs comptoirs autant de forteresses , qui soutinrent plus d ’un siège dans leurs querelles incessantes avec lesGrecs .

Péra , la résidence des Européens et de la société diplomatique ,

étage , au sommet de la colline, ses belles maisons de pierre qui ne seraient pas déplacées à Marseilleet même à Paris .

Parmi les palais des différentesambassades , celui de la légation nisse est incomparablement le plus beau et le plus grandiose .

Péra possède même un théâtre français . Il est construit en bois

et ne donnedesreprésentations que pendant trois mois de l ’année . LesFrancs seuls le fréquentent .

La promenade de Péra , oùse réunit le soir la société élégante pour prendre des glaces, du café et entendre de la musique , est une terrasse située sur la crête de la colline, occupée par un cime¬

tière que l ’on nomme le Petit-Champ -des-Morts , ou , pour écarter cette imagefunèbre , simplement le Petit-Champ .C ’est une sin¬

gulièreville, en effet,que Constantinople ; la moitié en appartient aux vivants, l ’autre moitié aux morts ; outre les petits cimetières qui s ’intercalent entre les maisons , on compte quatre grands champs de sépulture dans la ville ou à ses portes .— Cette terrasse se contourne et va joindre le Grand -Champ-des-Morts derrière le haut Péra . Celui -ci se déploie sur une sorte de terrain planté de cyprès, entre le Bosphore et la Corne - d ’Or . Toutes les tombes sontd ’une uniformité presque complète et consistenten cippes de marbre coiffés de turbans coloriés de différentes formes, avec

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PITTORESQUE . 2 IS quelques inscriptions ; une pierre ornée d ’une tige de lotus ou d ’un cep devigne avec pampres et grappes sculptés en relief et peints , indiquent la tombe des femmes . Au pied de ces cippes est ordi¬

nairement une dalle creusée d ’un petit bassin, où les parents et amis du défunt apportent des fleurs et versent du lait et des parfums .

L ’ouverture est ménagée de manière à correspondre à l ’oreille du mort, afin qu il puisse entendre les gémissements de ceux qui le pleurent sur la terre . Toutesces tombessont confusément jetées çà et , beaucoup sont renversées et brisées en morceaux . On prétend que les cippes décapités recouvrent les corps des janis¬

saires , que la mort n ’a pu mettre à l ’abride lavengeance de Mah¬

moud . En quelques endroits , des terre -pleins entourés de balus¬

trades ou de petits murs , forment des lieux réservés de sépulture pour des famillesde distinction .

Les cimetières turcs sont des lieux de promenade et de réunion ; les oisifsy viennent fumer leurs pipes, les femmes , accoudées aux cippes funéraires ou assises sur l ’herbe , y passent souvent la journée entière , les enfantsy jouent , les marchands de gâteaux et de rafraîchissements parcourent continuellement les nombreux sillons qui les coupent en toussens .

Le Grand-Champ-des -Morts rejoint devant les quartiers francs

le Petit-Champ ,qui descend jusqu aux premières maisonsde Galata et s ’avance, par une pointe de cyprès et de tombeaux , jusquau Tekhé ou monastère des Derviches -Tourneurs . Tout à côté se trouve le tombeau du comte de Bonneval , le célèbre renégat , qui mourut Achmet -Pacha et chefdes bombardiers .

Les derviches tourneurs (mcwlewis), sont des religieux mu¬

sulmans qui vivent en communauté , et valsent par dévol ion .

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Contrairement aux autres mahométans, ils laissent volontiers les ghiaours assister en curieux à leurs exercicesde piété .

Ceuxde Péra habitent un couvent dont l ’aspect n ’arien des tristes monastères des chrétiens ; la salle où ils exécutent leurs valses religieuses , est parquetée et cirée , construite en rotonde , éclairée par de larges fenêtres et entourée par une balustrade cir¬

culaire à hauteur d ’appui . L ’orchestre est placédans une tribune ; il se compose de six musiciens qui jouent de la flûte et du tar - bouka (espèce de tambour fait avec une peau d ’onagre). Après avoir accompli diverses génuflexions et divers rites litur¬

giques , ils étendent les bras en croix, inclinent légèrement la tête sur l ’épaule , ferment à demi les yeux et se mettent à tourner par un mouvement de rotation calme, régulier , lent d ’abord et qui augmente graduellement de vitesse.

Ils sont là vingt ou trente dans un espace très-resserré , et jamais ils ne se heurtent , jamais ils ne se rencontrent . Leur large jupe blanche se gonfle soulevée et ballonnée par l ’air qui s ’y en¬

gouffre,leur visage s ’illumined ’une expressionde volupté mystique et d ’enivrante béatitude , leurs lèvres entr ouvertes se mouillent

d ’une légère écume , leurspieds semblent ne plus toucher la terre . Ce spectacle donne le vertige et l ’on se sent , malgré soi , entraîné à les imiter et à obéir à l ’impulsion de ce rhythme monotone , étrange , d ’une douceur infinie .

Quand ils tombent , épuisés de fatigue et succombant à l ’extase, des serviteurs viennent les recouvrir d ’un ample manteau , puis , quand ils ont repris leurs esprits , ils se relèvent , défilent en ordre devant leur iman et se retirent .

On descenddePéra à Top -Hané , par une ruelle escarpée qu on prendrait pour le lit d ’un torrent à sec , et l ’on débouche sur une

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te - c;

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PITTORESQUE .

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place toujours encombrée et tumultueuse. C ’est un marché , une foire continuelle. On y loue des chevaux , on yvend des confiseries et des sorbets , du lait caillé et dela crème bouillie, dutabacet des pipes, des concombres , des courges , des melons , du raisin ; quelques soldats montent la garde à la porte d ’une caserne . En face se trouve la charmante fontaine de Top-Hané en marbre blanc et de style arabe . Elle était autrefois coifféed ’un toit de plomb aux bords relevés : onl ’aremplacée par une balustrade en fer , qui produit un singulier effet sur ce bijou moresque .

La mosquée de Mahmoud II est voisine de cette place . Bâtie sur le bord de l ’eau, elle diffère par sa construction dans le goût moderne de toutes les autres mosquées auxquelles Sainte-Sophie a servi de type . Elle n ’a qu une seule coupole entourée àsa base de fenêtres et de consoles à volutes , et qui s ’élève entre quatre façades arrondies et flanquéesaux angles par des piliers surmontés de pyramidions . L ’emblème de l ’Islam , le croissant , décore le sommet du dôme central et des quatre contre -forts extérieurs. Les minarets sont d ’une grande élégance ; ce sont des colonnes can¬

nelées , cerclées de deux balcons et qui se rétrécissent toujours en

s ’élevant ; ils se terminent par une flèche conique d ’une grande hardiesse .

Autour de la mosquée sont situés le parc d ’artillerie et les fon¬

deries de canons , et s ’étend une plate -forme baignée par la mer et terminée par deux jolispavillons .

Mentionnons encore sur ce côté de la Corne- d ’Or le quartier de

Kassim -Paclia , aux maisons rougeâtres et aux toits recouverts de tuiles brunes ; l ’arsenal , vastes bâtiments blancs , construits dans le goût européen , Piali -Pacha , le faubourg grec de Saint - I )imiliT avec sa fontaine merveilleuse qui guérit tous les maux et fait

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LA TURQUIE

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retrouver l ’argentperdu , l ’immense caserne du Grand-Champ-des - Morts de Péra , et le vaste collège de Galata -Scraï. N ’oublions pas surtout le cimetière des Juifs sur le versant d ’une collinearide ; il semble que le mépris des Turcs les poursuive encore après leur mort ; rienn ’est d ’un aspect plus misérable que ce cimetière sans

arbres et sansverdure .

Le faubourg d ’Eyoub est ainsi appelé du nom d ’un com¬

pagnon du prophète qui y fut tué , lors du premier siège de Constantinople par les|musulmans , l ’an CG8 de notre ère . Les Turcs y construisirent une mosquée où les sultans allaient ceindre le sabre à leur avènement .

Transportons-nous maintenant de l ’autre côté du Bosphore , en passant devant un ilôt de rochers surmonté d ’une tourelle blan¬

che , que les Turcs appellent Kiss -Koulessi(tourde la Jeune Fille ) et les Francs tour de Léandre , bien que ce fût l ’Hellespont et non le Bosphore que traversait ce jeune amant chanté par Musée , pour aller rejoindre Iléro , la belle prêtresse de Vénus, — et jetons un coup d ’œil sur Scutari , la ville turque par excellence , où les fidèles musulmans se font enterrer afin que leurs cendres ne soient point profanées par le contact impur des ghiaours .

Scutari est située sur remplacement de l ’ancienne Chrysopolis dont il ne reste aucun vestige . Son débarcadère se présente sous

l ’aspect le plus pittoresque . Lesmurailles blanches de la mosquée de Bouyouk -Djami apparaissent au second plan. Cette mosquée produit un très -bel effet ,avec sa coupole , son minaret , ses terrasses surmontées de petits dômesde plomb, ses arcadesarabes , ses esca¬

liers et ses massesdemaçonnerie,entremêlées de touffes d ’arbres . Sur une petite place à laquelle aboutit la principale rue de Scutari , on voit une jolie fontaine avec un toit chinois , toute bro -

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PITTORESQUE . 219

dée (Varabesques . La Grande -Rue monte en pente douce entre des maisons voilées de chèvrefeuilles et de pampres , et lamosquée de Sultan Selim, avecses deux petits portails moresques , ses balus¬

trades dentelées et son dôme évasé que supportent des consoles renversées .

Le grand champ des morts de Scutari est peut-être leplus vaste de tout l ’Orient . 11 commence avec les dernières maisons du fau¬

bourg , longe la plaine sinueused ’IIaïdcr-Pacha et descend par une pente insensible jusquau golfe de Nicomédie . C ’est un immense bois de cyprès, couvrant un terrain accidenté et coupé de larges

allées . Uneroute le traverse dans toute sa longueur et passe devant une immense caserne qui contient huit mille soldats .

Comme tous les autres , c ’est un lieu de promenade et la foule s ’y presse le lundi et le jeudi, spectacle toujours varié et offrant les contrastes les plussaisissants . A côté de la calèche et du coupé parisien qui emporte dans son vol rapide la femme de quelque pacha de la réforme , hermétiquement voilée de mousse¬

line, Yaraba doré et recouvert d ’une bâche en toile , et le la- lika peint , l ’ancienne voiture nationale dont la forme se rap¬

proche de nos vieux carrosses du temps de Louis XIV ,attelés de buffles noirs, cheminent à pas mesurés , en même temps que les fashionables européens et les tchêlébis ottomans déploient à l ’envi leurs grâces decavaliers , ceux -ci sur leurs chevaux anglais , ceux - là sur des pur -sang arabes et kurdes qui les valentbien .

Le lekké des Derviches-Hurleurs est situé dans le haut Scutari , sur la lisière du Champ -dcs -Morls. Aux murailles de la salle où ils se réunissent sont suspendus de singuliers instruments de torture ; ce sont des espèces de broches , terminées par des masses de plomb; ils ’en servent dans les occasions solennelles pour se mar -

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220 LA TURQUIE PITTORESQUE .

tyriser .Mais leur exercice ordinaire consisteà se balancerd ’arrière en avant, en se tenant sur une file par la main et en poussant à chaque fois une clameur profonde etprolongée d ’une sonorité in¬

croyable et surhumaine ; puis leur frénésie augmente peu à peu , leurs mouvements se saccadent de plus en plus , leur visage se décompose , les artères deleurcou se gonflentà éclater et ils con¬

tinuent à tirer de leur poitrine avec une énergie croissante des

cris , des hurlements comparables à ceux du lion desdéserts ,jus¬

qu à ce qu ils tombent à terre sans souffle et les membres roides commes ’ils avaient le tétanos .

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