Q UERRET G ERGONNE
Géométrie élémentaire. Démonstration de deux théorèmes de géométrie, desquels on peut déduire, comme cas particulier, le théorème de M.
Hamett, mentionné aux pages 334 et 374 du précédent volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 15 (1824-1825), p. 84-89
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84
mètre, l’époque
où il a écrit et les difficultésqui accompagnent
toujours
unepremière
création(*)
GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Démonstration de deux théorèmes de géométrie,desquels
on
peut déduire ,
comme casparticulier, le théorème de M. HAMETT , mentionné
auxpages 334 et 374
du précédent volume ;
Par MM. QUERRET
etGERGONNE.
Théorème de M. QUERRET.
Si
auxdeux
extrémitésA,
Bde
la baseAB
d’untriangle quelconque ACB ( fig. 6 ) ,
on élèverespectivement
à ses deuxautres côtés
CA, CB,
vers son sommet , desperpendiculaires AP,
("’j
Lasuperstition
estpoussée
à un telpoint
chezquelques-uns
que nousne doutons pas que si , ayant à écrire des élémens de
géométrie ,
on leur met-tait en mains une démontration bien courte et bien
rigoureuse
du Postulatum XId’Euclide ,
ils ne s’abstinssent del’employer ,
de peur de faire ainsi , d’unemanière
indirecte ,
la censure del’objet
de leur culte. Il est pourtant certain que ce Postulatum XI, sans démonstration,rapproché
de laProposition
XXVII,soigneusement démontrée,
bienqu’ine mparablement plus évidente , pré-
sente une
disparate
tout-à-faitchoquante ,
et nous osons croire, pour l’honneurd’Euclide,
que c’est ainsiqu’il
enpensait
lui-même ; que ce n’estqu’après beaucoup
de tentativesinfructueuses ,
que ce n’estqu’en désespoir
DE
GÉOMÉTRIE.
85BQ qui
leur soientproportionnelles,
etqu’on
mené ensuite les droitesAQ
etBP ;
ces deux droites secouperont
sur la perpen- diculaire CC’ abaissée du sommet C dutriangle
sur la directionde sa base.
Démonstration. Soient faits
tt
soient abaissées ,
despoints
Pet Q ,
desperpendiculaires
PM etQN
sur la direction de AB. Lestriangles rèctangles AMP, BNQ,
respectivement
semblables auxtriangles rectangles CCA ,
CCBdonneront
Cela posé,
soientrespectivement X
et Y lespoints ou
ladroite
CC’ est
coupée
par les droitesAQ
etBP ;
lestriangles rectangles ANQ, BMP, respectivement
semblables auxtriangles rectangles AC’X, BC’Y, donneront
de cause, et pour ne
point priver
sescontemporains
d’un ouvrage recom- mandable à tant d’autrestitres, qu’il
s’estrésigne
àranger
au nombre desaxiomes une
proposition qu’il
avait vainement tenté de démontrer.J. D. G.
Tom. XV.
I286
donc
C’X=C’Y,
comme nous l’avions annoncé.Si l’on suppose m=I et le
triangle rectangle
enC,
on retombesur
le
théorème de M.Hamett,
démontre dans leprécédent volume
par MM.
Gergonne
et B. D.C. ;
mais cequi précède
fait voir que lapropriété remarquée
par M. Hamett n’est pasparticulière
autriangle rectangle
etqu’elle n’exige
pas même queles figures
construites sur deux de ses côtés soient des
carrés,
mais seulement desrectangles
semblables et semblablementsitués.
Si l’on suppose m
négatif ,
on trouveCe
résultatrépond
au cas où lesperpendiculaires ,
au Heu d’être menées du même côté de la base que le sommetC , seraient
me-nées du côté
opposé ;
alors les droitesAQ
et BP secouperaient
sur le
prolongement
de CC’ au-delà dupoint C’ ,
tantqu’on
auraitm.AB>CC’;
elles seraientparallèles,
si l’on avaitm.AB=CC’;
enfin,
leurpoint d’intersection repasserait
de l’autre côté deAB,
si l’on avait
m.ABCC’.
Si l’on suppose m=o, ce
qui
revient à supposer AP etBQ
d’une
longueur infinie,
etconséquemment
BP etAQ parallèles
àces deux
droites,
et comme tellesrespectivement perpendiculaires
à CA et
CB,
la mêmepropriété
subsiste encore ; cequi
démontreque les
perpendiculaires abaissées
des sommets d’untriangle
surles directions des côtés
opposés
seco upent
toutes trois au mêmepoint. On.
aalors.
87
DE
GÉOMÉTRIE.
résultat
auquel
ausurplus y
il serait facile deparvenir
directement dans ce cas.Il est d’aliieurs facile de s’assurer que cette dernière
propriété
convient
également
autriangle sphérique;
etqu’en désignant
par 1 lepoint
d’intersection des trois arcsperpendiculaires (fig. 7)
on aexpression qui coïncide
avec laprécédente lorsque,
letriangle sphé- rique
ACB restantfini, le
rayon de lasphère
devient infini. Cettepropriété
dutriangle sphérique peut
être aussi biensimplement
déduite
del’équation
qui
a lieu entre les segmens formés sur lescôtés,
par les arcs degrands
cercles menés d’un mêmepoint
aux troissommets (
Géométriede
position ,
pag.300,
n.°248 ).
On
voit ,
par cequi précède,
que laperpendiculaire
CC’ abaissée du sommet C d’untriangle ( fig. (3 )
sur la direction de sa base estle lieu des intersections des droites
AQ
et BPqui interceptent
surles
perpendiculaires
AP etBQ
aux deux autres côtés desparties respectivement proportionnelles
auxlongueurs
de ces mêmes côtés(*).
(*) M.
Querret ,
dans sa lettred’envoi,
observe avecraison ,
I.°qu’à
lapage 35o du
précédent volume ,
nous avons omis d’observer que les quatreéquations
dont ils’agit
en cet endroit avaient étédéjà résolues,
d’unemanière à peu
près pareille ,
par M.Cauchy ,
dans lechapitre
V de sonCours
d’analise,
page io3 ; 2.0 que c’est par erreur que M. Bouvier a88
Si,
par les extrémitésA ,
B de la base AB d’untriangle quel-
conque ACB
( fig. 8),
on mené vers son sommet des droites delongueur
arbitraire AP etBQ, respectivement parallèles
aux côtésCB et
CA;
que par lespoints
P etQ
onmené
,parallèlement
àBQ
etAP ,
des droites concourant enD ;
les trois droitesAQ ,
BPet DC concourront en un même
point.
Démonstration. Nous démontrerons ce théorème à l’aide de la
géométrie analitique,
parce que c’est ainsiqu’après
en avoir pres- senti lavérité,
nous nous le sommes démontré ànous-même,
et parcequ’à
toutprendre,
cetteforme de
démonstration en vautbien une autre,
Soient faits
CA=-a, CB=b, AP=q, BQ=p.
Soitpris l’angle
ACB pour
angle
des coordonnéespositives,
de manièrequè
l’axedes x soit
dirigé
suivantCA,
et l’axe des y suivantCB ;
leséquations
desdivers points
que nous venons de considérer serontavancé à la page I47 du même
volume ,
que personne avant lui n’avait découvert la loi de la sériequi
donne lalongueur
de la tangente en fonctionde l’arc
correspondant ,
attendu que cesujet
a été traité , avec tous les dé-veloppemens
désirables par M. Lacroix , dans son Traité de calculdifférentiel
et de calcul
intégral ,
2.eédition,
tom. I, pages254-257,
n.os90-93.
Nous nous empressons de
réparer
ces omissions et ces erreurs, que nous eussions mieux fait designaler
en leurlieu ,
en mentionnant ici les remarques de M.Querret,
J. D. C.
DE
GÉOMÉTRIE. 89
Les équations
des trois droitesAQ , BP,
CD serontconsé-
quemment
Or,
enprenant
la différence des deuxpremières,
on tombe surla
troisième ;
donc chacune de ceséquations
estcomportée
par les deux autres ; et parconséquent
ellesexpriment
trois droites con-courant au même
point.
Et comme , en variant à volonté les
signes
de p et q il enirait
encore demême,
il en faut conclure que les droites APet
BQ
peuvent être indistinctement menées de côté ou d’autre de la base dutriangle ,
sans quele
théorème cesse pour celad’avoir
lieu.Pour passer de la au théorème de M.