F RÉDÉRIC S ARRUS
Démonstration des deux théorèmes de géométrie énoncés à la page 232 de ce volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 12 (1821-1822), p. 368-373
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368
QUESTIONS
celui des aires de leurs
bases ; puis donc que le volume du tétraèdre
est constant , il s’ensuit que le volume du cône
circonscrit
lesera aussi.
Il n’est pas bien difficile maintenant de prouver que le volume de ce cône est minimum. Le volume de tout autre cône circonscrit serait en effet à celui du tétraèdre circonscrit
correspondant
dansle
rapport
constant des aires de leursbases ; puis
doncqu’alors
letétraèdre circonscrit ne serait pas le tétraèdre
minimum,
le cônecirconscrit ne
pourrait
l’être nonplus.
Remarque.
Ondémontrera,
par un raisonnement tout-à-faitanalogue,
que les
cylindres
et cônes maximums inscrits à une mêmeellip- soïde ,
sont ceuxqui
sont circonscrits auparallélipipède
et au té-traèdre maximums inscrits à cette
ellipsoïde.
Démonstration des deux théorèmes de géométrie énoncés
à la page 232 de
cevolume ;
Par M. FRÉDÉRIC SARRUS , docteur es sciences , professeur
de mathématiques
aucollége de Pezenas.
THÉORÈME
I. La droitequi
va du sommet del’angle circonscrit
à une sectionconique
au centre de la courbe divise la corde decontact en deux
parties égales.
Démonstration.
Supposons,
enpremier lieu,
que la courbe soitune
ellipse ,
etprojetons
lafigure orthogonalement
de telle sorteque la
projection
del’ellipse
soit uncercle ;
on aura ainsi unangle
circonscrit au cercle avec sa corde de coutact, et il est connu
qu’alors
le centre , le milieu de la corde et le sommet del’angle,
lesquels
RÉSOLUES. 369
lesquels
sont ici lesprojections
despoints correspondans
de lafigure primitive ,
seront enligne droite ;
d’où il suit que lespoints
dontceux-là sont les
projections y
seront aussi.Voilà donc la
proposition
démontrée pourl’ellipse;
et on voiten outre que, comme dans le
cercle ,
la distance du centre aupoint
où la droitequi
va de ce centre au sommet del’angle cir-
conscrit coupe la
courbe ,
est moyenneproportionnelle
entre lesdistances de ce centre à ce sommet et au milieu de la corde de contact , il en doit être de même
pour l’ellipse ; propriété qu’on
n’avait démontrée
jusqu’ici
que pour le seul cas où le sommet del’angle
est sur l’un des diamètresprincipaux.
Ces
propriétés
étant tout-à-faitindépendantes
des valeursqu’on
voudra donner aux deux diamètres
principaux
de)’ ellipse,
ellesdevront encore avoir lieu
lorsque
l’un d’eux sera infini ouimagi- naire ; c’est-à-dire, lorsque l’ellipse
deviendra uneparabole
ou unehyperbole. Toutefois,
ceuxqui
ne trouveraient pas cespropriétés
suffisamment
demontrées ,
pour ces deux dernièrescourbes ,
parce qui précède, pourront
recourir à ladémonstration analitique
que voici
(*).
Soit
(*)
M. Durrande ,qui
s’est aussioccupé
de la mêmequestion ,
démontrela
proposition,
pour une sectionconique quelconque ,
en considérant que’ si l’onprend
pour axes des coordonnées deux diamètresconjugués
dont l’un soitparal-
lèle à la corde de contact , les deux extrémités de cette corde auront une
abscisse commune; d’où il suit que les soustangentes de ces deux
points
serontégales,
etqu’ainsi
les deux tangentes iront cnncourir en un mêmepoint
de ladroite
qui joint
le centre au milieu de la corde de contact.On
parviendrait
encore au but en observant , I.° que la .proposition
estévidente
lorsque
le sommet del’angle
circonscrit est sur Fun des diamètresprincipaux ;
2.° qu’on peuttoujours ,
par uneprojection orthogonale
convenable,ramener les autres cas à celui-là.
J. D. G.
Tom. XII.
5I
370 QUESTIONS
l’équation
d’une sectionconique quelconque rapportée
a deux axesquelconques,
son centre sera donné par lesystème
des deuxéquations
Si l’on suppose que
l’équation
de la droite menée del’origine
à cecentre soit y=mx; en éliminant x et y entre cette
équation
etles
équations (2),
on trouverade sorte que
l’équation
de la droite menée deF origine
au centresera réellement
Cela
posé ,
supposons que les axes des coordonnées soient les côtés del’angle
circonscritlui-même,
etdésignons
par a et b les distances de son sommet auxpoints
où il touche lacourbe ;
ladistance a étant
prise
sur l’axe des x, et la distance b sur celui des y. Il faudraqu’en
faisant y=o dans(i)
elledevienne, à
unmultiplicateur près ,
lequarré
de x-a ; etqu’en
y faisant z= 0, elledevienne ,
aussi à unmultiplicateur près ,
lequarré
dey-b ;
on devra donc avoir les deux
équations identiques
ou , en
développant
etréduisant ,
Cela donnera
37I
les
équations
de lapremière ligne
donnentqui y substituées
dans celles de laseconde ,
donnent lesdeux
équations
de conditionqui expriment
que les axes des coordonnées sonttangens à la
courbe,
il en résultequi ,
substitués dans les valeurs(4)
des distances del’origine
auxpoints
de contact , leschangent
encelles-ci ,
d’après quoi
leséquations
du milieu de la corde de contact serontLes mêmes valeurs
de A
etB ,
substituées dansl’équation (3)
dela droite
qui joint
le centre au sommet del’angle circonscrit ,
lachangent
en celle-ci372 QUESTIONS
ou
simplement
or, cette
équation
est satisfaite par les valeurs(7) ; donc,
la droitequi joint
le centre avec le sommet del’angle
circonscrit passe par , le rriilieu de la corde de contact.En mettant dans
l’équation (1)
les valeurs de Aet B ,
elle devientqui,
combinée avec(8),
donne pour l’abscisse de l’intersection de lacourbe
avec la droitequi
va du centre au sommet del’angle
inscrit.
ces mêmes valeurs de A et
B,
mises dans leséquations (2), donnent,
pour l’abscisse du centre,enfin ,
nous avons trouvé pour l’abscisse du milieu de la corde de contactEn conséquence,
lesprojections
sur l’axe des x des distances du centre, I.° au milieu de lacorde;
2.° aupoint d’intersection
avecla
courbe ;
3. G au sommet del’angle J
serontrespectivement
373
or , la seconde est moyenne
proportionnelle
entre les deux autres ;donc la même relation doit avoir lieu entre les distances dont elles
sont les
projections.
THÉORÈME
II. La droitequi
va du sommet du cône cir- conscrit à unesurface
du second ordre au centre de cettesurface
passe par le centre de la
ligne
de contact.Démonstration. Ce théorème est une
conséquence
presque évidente duprécédent.
Concevons en effet unplan quelconque passant
par la droitequi joint
le sommet du cône au centre de la surface dont ils’agit ;
ceplan
coupera le cône et la surface àlaquelle
il estcirconscrit suivant un
angle
circonscrit à une sectionconique qui
aura même centre que cette
surface ;
d’où ilsuit ,
par leprécédent théorème ,
que lepoint
où la droitequi joint
le sommet du côneau centre de la surface perce le
plan
de laligne
de contact, sera le milieu de la corde de contact ; mais cette corde est aussi une corde de laligne
de contact menée par ce mêmepoint ;
donc lepoint
dont ils’agit
est tel que toutes les cordes de laligne
decontact
qui
ypassent
y ont leurmilieu ;
c’est donc en effet lecentre de cette
ligne.
Il est aisé de voir de
plus qu’ici
encore la distance du centreau
point
où notre droite perce la surface est moyenneproportion-
nelle entre les distances du même centre au sommet du cône et
au centre de la
ligne
de contact(*).
(*)
M. Durrande aégalement
démontré ce dernier théorème.J. D, G.