C H . S TURM
Démonstration de deux théorèmes de géométrie, énoncés à la page 248 du XIII.e volume des Annales
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 14 (1823-1824), p. 17-23
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17
Démonstration de deux théorèmes de géométrie, énonces
à la page 248 du XIII.e volume des Annales ;
Par M. CH. STURM.
RÉSOLUES.
THÉORÈMES.
Soit unelemniscate ,
lieugéométrique
despieds
des
perpendiculaires
abaissées du centre d’unehyperbole équilatère
dont les diamètres
principaux
sontégaux
à 2a sur lestangentes
à la courbe. Sur l’axe transverse de cettehyperbole
commegrand
axe soit décrite une
ellipse
dont lepetit
axe soitégal à
la dis-tance entre ses
foyers.
Désignons par D
l’excèsfini
del’asymptote infinie
del’hyper-
bole, comptée
du centre, sur lequart infini
de cettecourbe,
c’est-à-dire,
sur la moitié de l’une de sesbranches, comptée
de sonsommet. Soient en outre q le
quart
dupérimètre
de la lemniscateet
Q
lequart
dupérimètre
del’ellipse;
on auraDémonstration. En
représentant
par a et b les deux demi-diamètresprincipaux
d unehyperbole ,
sonéquation
estl’équation
de sa tangente en unpoint (x’,y’) , pris
sur lacourbe,
estéquation
danslaquelle
xl ety’
sont liées par la conditionTom. XIII. 3
I8
QUESTIONS
L’équation
de laperpendiculaire
menéedu
centre sur cettetangente
estSort
pied
étant donne par lesystème
deséquations (2, 4),
danslesquelles
xl ety’
sont liées par la relation(3) ;
il s’ensuitqu’en
éliminant
x’, y’
entre ces troiséquations , l’équation
résultante enx et y sera celle du lieu des
pieds
de toutes lesperpendiculaires
menées du centre de la courbe sur ces
tangentes.
Or ,
on tire deséquations (2
et4)
valeurs
qui -,
substituées dansl’équation (3) ,
donnentpour
celle du lieu cherchéc’est
l’équation générale
de la lemniscate.Pour passer à son
équation polaire,
nous poseronset cette
équation polaire
sera ainsiQuant
àl’hyperbole ,
enappelant h
sonrayon
vecteurrépondant
àl’angle u,
sonéquation deviendra
-Mais, dans
le casparticulier qui
nous occupe , et où ils’agit
d’une
hyperbole équilatère,
ona b=a ;
en sorte quel’équation po-
laire del’hyperbole devient simplement
gt
celle de la lemniscate
RÉSOLUES. I9
d’où
résulte,
entre leslongueurs
des rayons vecteurscorrespondans
des deux courbes
l’équation
de relationUn peut déduire de ces
équations
une constructionsimultanée des
deux courbes.Sur le demi-axe transverse CA
(fig. 6 )
soit décrite une circon-féreuce ,
àlaquelle
soit menée latangente
AD. Soient menées arbi-trairement ,
par le centre , les deux droitesCE ,
CEI faisant desangles égaux
avecCA ,
et coupant le cercle en F et F’. Soitpris
l’arc
FG= FA ,
et soitportée
la corde CG de C en K. Soit élevée à CA laperpendiculaire
KM rencontrant la circonférence en M et soit menéeCM,
coupant AD en N. Si alors dupoint
C comme centrecommun , et avec CM et CN pour rayon , on décrit deux cercles
concentriques ,
leplus grand
coupera nos arbitraires enquatre points
H, HI, H", H’’’, qui appartiendront
àl’hyperbole ,
et leplus petit
coupera ces mêmes droites enquatre
autrespoints L, L’,
L", L’’’, qui appartiendront
à la lemniscate.En
effet ,
i.0 en abaissant laperpendiculaire
GP sur le dia-mètre,
on aumou bien
c’est-à-dire ,
On aura, 2.e
c’est-à-dire,
20
QUESTIONS
Si
l’hyperbole
étaitdéjà tracée ,
la construction de la lemniscate deviendraitbeaucoup plus facile ;
H étant lepoint
où cettehyper-
bole serait
coupée
par l’arbitraireCE ,
l’arcHN ,
décrit dupoint
C comme centre, déterminerait le
point
N deAD ;
la droite CNdéterminerait le
point
M de lacirconférence ;
et enfin l’arcML.
décrit encore du
point C
comme centre,déterminerait
lepoint L
de
la lemniscate.On tire des
équations (5 a 6)
en observant qne , pour la dernière
courbe ,
le rayon vecteur décroîtlorsque u augmente.
Mais onsait
que s étant l’arc d’une courbe dont le rayon vectetir r fait unangle a
avecl’axe,
on adonc,
enreprésentant respectivement par H ,
L les arcs de nosdeux
courbes ,
nous auronsles arcs étant
comptés
àpartir
du sommet del’hyperbole. Mais ,
àcause de la relation trouvée
ci-dessus s lh=a2,
onpeut exprimer
Hen l,
et il vientainsi
Remarquons présentement
que l’excès del’asymptote
del’hyperbole
sur le
quart
de cette courbe n’est autre chose que ce que devient l’excèsh2013H ou a2 l -H du rayon vecteur sur l’arc correspondant, compté
depuis
lesommet, lorsque
ce rayon vecteurdevient infini ,
ou, cequi
revientau même, lorsque 1= o , d’où
il suitqu’on
doitavoir
RÉSOLUES.
2IOr,
enremarquant
quea2 l -a4-l4 l = a2 l{ I-I la ax}, on
voit que la
quantité qui précède
lesigne
s’évanouit auxdeux limites , de
sortequ’on
asimplement
On
aura demême
pour lequart
de lalemniscate ,
en intervertissant donc l’ordre des
limites,
on trouveraConcevons
présentement
que, sur l’axe transverse de notrehy- perbole y
commepetit
axe, on décrive uneellipse
dont’ legrand
axe soit
a2,
enreprésentant
par 1 l’abscisse de la courbe ré-pondant à
l’ordonnée y, sonéquation
serad’où on tirera
en
conséquence ,
l’arcd’ellipse qui
apo’ur expression dl2+dy2,
sera
et, pour avoir le
quart
dupérimètre
de lacourbe,
il faudraprendre
cette
intégrale
entre les limites o et a ;représentant
donc cetteioagueur
parQI ,
on auraet par suite
22
QUESTIONS
Mais,
si l’onconçoit
uneellipse qui
ait l’axe transversede l’hy- perbole
pourgrand
axe, et dont lepetit
axe soitégal à
la dis-tance entre ses
foyers,
sonéquation
seraelle sera
donc semblable à
laprécédente ,
et lerapport de
leurlignes homologues
sera celui de2 à i ;
enreprésentant
doncpar
Q
lequart
dupérimètre
de cette nouvellecourbe,
on auraet, par
suite,
ce
qui
démontredéjà
lapremière partie
du théorème.Présentement ,
dans la théorie desintégrales
définies de la formexm-Idx(I-xn)p-n n
donnée par Euler(*) ,
on rencontrel’équation
suivante
(*)
Voyez
le Traité dssdi ffé rences
,et des sériex de M. LACROIX, dernière édition , page 426. Onparviendrait également
au but à l’aide des formulesde la page 43o du même ouvrage , en y faisant n=4.
Le mème résultat se
présente
aussi à lapage
4I3 de ce traité ; mais ilnous a paru que la démonstration n’était
point
exacte.On sait que
du moins en
supposant y entier
etpositif.
Si donc l’on pose x=zn, n étantsuppose positif, auquel
cas les limites de z seront les mêmes que celles de x , on aurad’où, en posant
2rn+n-I=p,
il viendra.RÉSOLUES.
23en faisant donc m=I,
n = 4 ,
x=l, on
a obtiendradonc
deuxième
partie
duthéorème (*).
Genève,
le 15 avrilI823.
mais il faut observer que p n’est
point
ici un nombre tout-à-fait arbi-traire, a cause de
l’équation
2rn+n-I=p , danslaquelle
r et n sontnécessairement des nombres
positifs.,
et où. r est un nombre entier. Si jpar
exemple ,
pour obtenir leproduit
on voulait faire p=o et n=2, il s’ensuivrait
4r+I=0, ou r=-I 4, ce
qu’on ne peut admettre ; il faut donc chercher ce
produit
par une autre voie,(*) M. II. W. T. à
qui
on doit ces deuxsinguliers
théorèmes en a donnéune démonstration
qui
ne diffère guère de celle qu’on vient de lire qu’ence que , dans ses
calculs ,
il substituel’angle
u au rayon vecteur.J. D. G.