G ERGONNE
Géométrie de situation. Rectification de quelques théorèmes énoncés dans les Annales
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 18 (1827-1828), p. 149-154
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I49
8tJ»
J’aurais, ~~onsieur , plusieurs
autres réclamations à vous adres-ser pour mon propre compte
(~) ~
mais elle trouveront naturelle-ment leur
place ailleurs,
et la tâche deviendra alors pour mol moins délicate et moinspénible (~) Permettez-mai ,
ausurplus, d’espé-
rer que la notice
qui précède
et les réflexionsqui l’accompagnent
pourront trouver
place
dans votre savantrecueil,
et que vous neles considérerez pas comme dénuées entièrement d’intérêts pour vos
lecteurs ».
GÉOMÉTRIE DE SITUATION.
Rectification de quelques théorèmes énoncés
dans les Annales ;
Par M. GERGONNE.
L’HABITUDE
que l’on aco~~tractée , depuis Descartes ,
dereprésen-
ter les
lignes
et les surfaces courbes par deséquations
entre deuxou trois
variables,
a conduit tout naturellement à les classerd’après
le
degré plus
Qu moins élevé de cesécltiations
que l’on a dit aussi--- - . -- - ~ , , ,
(*) ~e lecteur pensera sans doute, avec nous ,
qu’il
y en a bien suffisam- ment comme cela. Certes , il paraît que si la censure s’étendaitjusqu’aux
re.eueils
scientifiques ,
etqu’elle
fut dévolue à M.Poncelet ,
y les ciseaux n’en demeureraient pas oisifs dans ses mains.J. D. G.
(~) Ce
qui signifie
apparemmentqu’ici
M. Poncelet s’estsingulièrement
modéré.
J. D. G.
~772. XYlll .21
I50 RECTIFICATION
être celui de ces
lignes
on de cessurfaces ; degré qui
demeure in-variable, à quelque système
d’axes d’ailleursqu’on
lesrapporte.
lBt13is,
dans lagéométrie
de siti.,ation où iln’y
a ni axes ni coor-données ni
équations y
cette classification ne saurait êtreemployée ;
,et le ~not
degré, pris
dans le sensqu’on y
attachecommunément,
y est un mot tout-à-fait vide de sens.
T autefais,
dans cettegéométrie,
on peutemployer
un mode declassification
qui
a unrapport
très-Intime aveccelui-là,
c’est celuiqui
consiste à classerles lignes
et les surfaces courbesd’après
lenombre
plus
ou moinsgrand
despoints
communsqu’elles peuvent
avoir avec une même droite.~~ais ,
dans lagéométrie
desituation ,
tout cequi
n’est pas sy-métrique
de soi-même doit Inévitablement êtredouble ;
et on nesaurait y introduire cette classification sans
l’accompagner
d’une au-tre
qui
en soit lacorrelative ;
or , pour peu que l’on soit au courantde ce
sujet,
on apercevra aussitôt que cetautre système
de classi-fication devra
consister à classer
les courbesplanes d’après
le nom-bre
plus
ou moinsgrand
destangentes qu’il
serapossible
de leurmener de l’un
quelconque
despolies
de leurplan ,
et les surfaces cour-bes par le nombre
plus
ou moinsgrand des plans
tangensqui
pour- .ront leur être conduits
par
unemême
droite. On pourra donc poser lespropositions
suivantes :1. Les courbes
planes
peuvent être distribuéesd’après
le n0l11breplus
ou moinsgrand
des intersec- tionsqu’elles
peuvent avoir avecune même droite.
IL Les surfaces courbes peuvent être distribuées
d’après
le nombreplus
ou moinsgrand
despoints
où elles peuvent être
percées
parune même droite.
-... -
I. Les courbes
planes peuvent
être distribuées
d’après
le nombreplus
ou moinsgrand
destangen-
tes
qui peuvent
leur être menéesd’un même
point
de leurplan.
.Il Les surfaces courbes peuvent être distribuées
d’après
le nombreplus
ou moinsgrand
desplans
tan-gens
qui
peuvent leur être menés par une même droite.Il est manlfp~tP on outre , que ces deux modes de distribution
sont tels
que toujours
deux courbes ou surfacespolaires récipro-
ques l’une de l’autre seront des courbes ou surfaces de même rang dans les deux séries.
!’Tous aurions
présentement
besoin de deux mots y F un pour ex-primer qu’une
courbe est tellequ’une
droite la coupe en mpoints t
ou
qu’une
surface courbe est tellequ’une
droite la perce eu nzpoints y
et l’autre pourexprimer qutiiie
courbe est tellequ’on peut
lui mener m tangentes par un même
point
de sonplan ,
ouqu’une
surface courbe est telle que, par une même
droite ,
on peut lui me-11er m
plans
tangens ;mais
., pour nepoint
introduire ici des motsnouveaux pour
lesquets
larépugnance
dupublic,
bienqu’assez
peufondée
peut-être,
est néanmoins presqueinvincible,
I., nousadopte-
rons le mot
degré
pour lepremier
ci-.s, t et le 1110t classe pour lesecond ;
9c’est-à-dire ,
que nous introduirons les dénnhions suivantes :D~/2/~/2
7. Une courbeplane
est dite du
~.~ degré ~ lorsqu’eUe
a avec une même droite /72 iriter- sections réelles ou idefales.
2?~/?/2///~2
II. Une surface courbeest dite du y7ï.~
degf’é, !orsqLi’e’îlt-
a avec une même droite ;-u mter- sections réelles ou idéales.
J9~/?~/977
1. Une courbeplane
est dite de
classe , lorsqu’on
peut lui mener d’un même
point
de son
plan
mtangentes
réelles ou idéales.J)~~://~// 77.
Une surface courbeest dite de
/?2/~ classe lorsque
par une même droite on peut lui
mener m
plans tangens
réels ou idéaux(*).
., ,.Et de là résulteront imn1édiateu1ent ces théorèmes : 1. Deux
lignes
des /7?/~ et Îl" in~edegrés y
tracées sur un mêmeplan,
1. Deux
lignes
des et n.-e-*classes,
tracées sur un mêmeplan,
(~~ J’écris idéaux, comme Berruyer a écrit littéraux, et Desfontaines tri- viaux. Je me range toujours du côté de l’uniformité, pour peu
qu’elle
aitdes exemples en sa faveur.
I52
RECTIFICATION
ont, en
général
mnpoints
com-muns réels ou idéaux.
IL Trois surfaces
des p.’‘~’n‘ , ~.~~mt,
tr,~~?t~
degrés
ont, engénéral,
pqrpoints d’intersection ~
réels ouidéaux.
ont , en
général ,
mntangentes
communes , réelles ou idéales.
IL Trois surfaces
des p.=~"~~~ ~.~~’~
r.~~n~~ classes ont , en
général ,
pqrplans tangens
communs, réels ouidéaux.
Voilà ce que nous aurions dû dire aux
page 216
et 229 de no-tre X,ïII. e
volume;
maisl’emploi
du motordre, qui
était tout-à-fait
déplace
eh cette rencontre 9 nous a induit en erreur , commenous en avions
déjà
manifesté lepressentiment
au haut de la pag.~5~
~ et nous avons une sincèreobligation
à M. Poncelet dont lesdoutes,
bienqu’assez vaguement exprimés,
nous ont conduità examiner de nouveau notre travail et à nous faire sentir la né- cessité de le rectifier.
°
Toutefois,
les rectifications à y introduire ne sont ni très-nom- breuses ni très-difficiles. Onconçoit
d’abord que, dans toute ré- tendue dumémoire ,
tout ce que renferment les colonnes de gau- che est exact,puisque
tout cela estdéduit , Indépendamment
duprincipe
dedualité,
d’uneanalyse très-simple
ettrès-rigoureuse.
Il en sera de même aussi des
propositions
des colonnes de droite( et
c’est leplus grand nombre) qui
ne sont relativesqu’aux lignes
et surfaces du second ordre
seulement, puisque
ceslignes
et surfa-ces sont à la fois du second
degré
et de la seconde classe. Maisl’entière correction du
mémoire, d’après
les idées que nous venonsd’omettre
peut
être renfermée dans ce peu de mots :Remplacer
lemot ordre par le mot
degré
dans lacolonne
degauche ,
et par le motclasse,
dans la colonne dedroite ;
et entendre ensuite cesdeux~
derniers mots comme il a étéexpliqué plus
haut. ,Il faudra aussi faire subir les mêmes modifications aux théorè-
mes démontrés par M.
Bobillier,
pag. ~5 et8g
duprésent
vo-lume.
Mais,
comme les derniers ne sontpoint disposés
en colon-nes, nous
allons,
par formed’exemple
et pourplus grande
in-telligence
de lachose,
y lesreproduire ici ,
telsqu’ils
doivent êtreénoncés,
suivant lelangage
que nous venonsd’admettre y
en les ré-duisant à
quatre
seulement..Ll t.l 1 L l_r l~~
d sSi,
9 ale e tant depoints qu’on voudra,
d-une droite tracée arbitrairement sur leplan
d’une courbe du m.ieme
degré,
onmè.,ie à cette courbe toutes les tan-
gentes possibles,
les courbesqui
coi.,Iiendront les
poir~ts
de contactdes divers
,~’r~sceuux
de iarîgeiz-tes , lesquelles
ne seront que du(lU- 1 )ieme de~.~~é seulerneizt ,
secouperont
toutes aux(m-I)2
c-ines
points.
~.~~’a.~~’1~~~
II. Si tant depoints q~’on
voudra d’unplan ,
situé d’une mani"ère
quelconque
dans
l’espace ,
sont des somn,-elsde
surfaces coniques
cireon,scri-~es à une même
surface
du ln.i(’ntedegré,
lessurfaces
courbesqui
contiendroni les
lignes
de contactde ces diverses
s~ r~aces
coni-ques,
lesquelles
ne seront que du(m-l )ieaee degré s~eulement , _
secouperont
to~ctes aux(lTI-l)3
mêmes
points. Si ,
depliis ,
lessommets des
sur~ faces cor~i~ues
sonttous situés sur une même
droite,
~’I~~~~.~~.~
.~.Si,
par t~~z.,n élm e
point pris
arbi. trai.rel),Zentsur le
plan
d’une courbe de fil.lemeciasse ,
on mène à cette courbetant de sécantes
qu’on voudra 9 puis
ensuite des tangentes, parses
points
d’intersection avec cha-eune de ces
sécantes,
les cour-bes
auxquelles
seront circonscri-tes les
tangentes
desdi~ers ~ais-
ceaux,
lesquelles
ne seront que de(n1-1 )ieme
classeseraler~zer2t ,
se-ront toutes inscrites aux
(n1- i
mêmes droites. ~
.
THÉOP,.ÈME
II.Sl ~
par un mêmepoint 9uelcon~ue
de l’es-pace, on conduit à une même sur-
face
dem.ie,~’
classe tant deplans
sécans
qu’on
e>oudra etqu’ensuite
on lui circonscrive des
sur faces
dévei’oppablns ,
suivant ses inter-sections avec ces
djérens plans,
les
surfaces
courbesauxquelles
ces diverses
surfaces pourront
étrecirconscrites, lesquelles
ne serontque de
(111- 1 )ieme
~IIaSSe seule- ment, auront toutes les(m-I)1
mêmes
plans tan~en,s. Si, de plus,
les
plans
sécans se.coupent
tousI54 QUESTIONS
~G’S t7~Étn~S
Sur~l.lCeS
(~ü(m20132013t)’~’
di,’,,Yré
se couperont toutes , sui-s>ant ~r~ ae r; ~ étne courbe à double courbure. ’
sr~i~·a~~~ une même
droite,
ces m4-17ies
surfaces d~ ~ c~ --~ ~ ~i~~E e lasse
ser~erlf toa~es
cirr.or~scrr~tt’bles ~
une seule et uiéme
surface
déc~e~/~/?/7~~/~.
Ces théorèmes de M. Bo])i1I¡er
cpu
compreiinei-it , comme castrès-particuliers y
la théorie despôles ~ polaires
1,plans polaires
etpolaires conjuguées
deslignes
et surfaces du secondordre,
sont ,comme l’on
voit ,
un fort beausupplément
auxlois ~~~;~~r~l~js qui régissent
leslignes
etsurfaces algéî~i-iqzics
de tor~s les ordres.QUESTIONS PROPOSÉES.
jpro~~z~? de géome**trie.
LA
nature et la situation de laligne
ou de la surface du second ordreprise
pour directricepeut-elle
avoirquelque
influence sur ledegré
del’équation
de lapolaire rc’c!*pî-oque
d’une courbe ou d’unesurface courbe d’un
degré donné ;
et 3 si cette influenceexiste~ quel
est, pour une courbe ou pour une surface
d’un ~~7~ donner
le nu~niiiium du
degré
de sapolaire réciproque ?
1.
Si,
de diverspoint
d’uneligne
du n."m‘
degré,
on mène des tan-gentes
à une même courbe du r~~: ~~~‘.
degré,
située dans le mêmeplan
avec
elle,
lespoints
de contactdes divers
faisceaux
de tangen-tes seront sur des courbes du
~m_ :,~’~~ degré.
Combien ces di-1. Si des tangentes à une courbe de n: ‘~~ classe sont sécantes à une
même courbe de ~72.’~
classe ,
si-tuée
dans
le mêmeplan
avecelle,
et clue , t par les