B OBILLIER
Géométrie pure. Démonstration de divers théorèmes de géométrie
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 18 (1827-1828), p. 185-202
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I85
GÉOMÉTRIE PURE.
Démonstration de divers théorèmes de
géométrie ;
Par M. BOBILLIER, professeur à l’Ecole des
arts etmétiers
de Châlons-sur-Marne.
THÉ 0 fi È ~1 E S
DEG É 0 ~,I É TRI E.
I.
IL
est connu que lepôle d’une
droite parrapport à
un cercleest sur la direction du
’rayon perpendiculaire
à cettedroite ; et,
cornrzre
d’ailleurs, lors~n’c~rr quadrilatère
adeux angles droits ,
sesdeux autres
angles
sontébar~x ,
il s’ensuit quel’an~le
des rayons d’un cerclequi
contiennent lespolaires
de deuxdroiles ,
estP~al
p l’angle
de ces deux droites()f.).
Cette ol)servation fort
simple
conduit à desconséquences
assez,r(Àrnarquahles;
on en déduit d’abord ces deux. tl1éorèn}es;1.
Si,
d’unpoint pris
arbitnairemer~~ sur le~~lan
d’untriangle,
on mène des drr~ites ~ ses sommets,
puis ,
~ar le mêmepoint ,
desper~endi,~r,~la~‘rns
’C’l cesdi-oiies ;
ces dernièresde,’Zeî-uii,,2eront ,
t sur lescôtés
respee~iclement op
tr~Jspoints qui a~~artieJadron~ â
unetnéme droite.
II.
si
D d’unpoint pris
ar~itrairemerlt sur leplan
d’untr: ~rn~ le ,
on mène a’L~s droites à ses sommets et
rlr~ ~~nsua‘te ,
par le rra~me,poiiii ,
on ~né~ze s~x autres drol~es di~~isarit en deuxparlies égales
(if)
Deux droites tracées sur un mêmeplan
déterminent ~~uat~~~angles égaux
deux à deux; u1ais nous n-entcndonsparler
ici que desangles aiguso-
~ ôrn,
.X~,~.l~ ,
~z.°~L~ =
I .ef~ünlG’~t’r ~ 8::8~
26I86
THEOREMES
tant les
angles
quefcjrrnent
le,ç troispreiniers deux ~ ~
deux qt~e lessr~ppié~nens
de cesangles ;
ces derr~icresd.-,’Ierrrineront ,
sur- ladirection de chacun des côtés
opposés, deux,voint,r
te~’s que les sixpo~~rlts
ainsi déterminc~s setrt~uct~ror~t
auxintersectiar~s
dequatre
droites.
Si,
eneffet,
dans chacun des deux cas , on construit lapolaire réciproque
de lafigure
dont ils’agit ,
relative à un cercle de rayonarbitraire,
yayant
soncentre
aupoint
dedépart
des droitesqui
vontaux trois sommets
du triangle,
cettepolaire réciproque
sera, dansle
premier
cas, unautre triangle
et lesperpendiculaires
abaissées deses sommets sur les directions des côtés
opposés ,
et dans lesecond
un
triangle
avec les sixdroites
squi
divisent endeux
,parties égales parties égales
tant les
angles
de cetriangle
que leurssupplémens. Or ,
on sait que lesperpendiculaires
abaissées des sommets d’untriangle
sur lesdirections des cotés
opposés
secoupent toutes
trois au mêmepoint;
d’où il suit que les
points
dont ces droites sont lespolaires
doiventappartenir
tous trois à une même droite. Onsait ,
en outre , que les six droitesqui
divisent tant lesangles
d’untriangle
que leurssupplémens
en deuxparties égales joignent
deux à deuxquatre
points ,
centres des cerclesqui
touchent à la fois ses troiscôtés ;
"
donc les six
points
dont ces droites sont lespolaires
doiventêtre
aux intersections de
quatre droites.
~. Soient a,
b, c, d,
.... tant depoints qu’on voudra,
situésdans
un même
plan, auxquels
soient menées des droites oa,ob,
oc,od>...
par un autre
point quelconque o
de ceplan. Supposons qu’il existe
entre les distances niutuelles
ab, ac, bc, ad,
... despoints
du sys-tème,
une relation telle que cette relation subsiste encore en subs- tituantrespectivement
à ces distances les sinus desangles aob,
aoc,boc , aod,
... En d’autres termes, supposonsqu’en coupant
le fais-ceau des droites
partant
dupoint
o, par une transversalearbitraire,
en des
points A, B , C, D,
... , il y ait entre les distancesAB,
AC , ne , AD ,
... les mêmes relationsqui
existent entre les dis-DE G E 0’-,~l E T Pt 1 E.
I87
tances
ab , ac, bc, ad ,
... Si l’on construit lapolaire réciproque
de la
figure,
relative à un cercle situé d’une manièrequelconque
sur son
plan ,
lespôles respectifs a’, b’ , c’ , d’ ,
... des droites Ua ,ob , oc , od,
t’... seront tous situés enligne
droite sur lapolaire
du
point
o, et les rayonso~a~ , o~b~ , o~cJ , o~d~ ,
... menés à cespôles
du centre ducercle,
feront entre eux desangles a’o’b’, a’o’,C’, bjo’c’, a’o’d’,
.,... dont les sinus serontrespectivement égaux à
ceuxdes
angles aob ,
aoc ,boc, aod,
.... ; d’où il suitqu’il
devra yavoir,
entre les distances
a’b’, a’cl , b’c’, a’d’, ....~
ou entre lesangles a/olb’,
~’o’c’ , b’o’e’ , a’o’d’,
.~...., les mêmes relationsqui
existent entre lesdistances
ab, ac, bc , ad ,
... ou entre lesangles aob,
aoc,boc,
aod,
...Donc ,
s’il existe une relation dé? natureprojective
entre les dis-tances mut~~elles de
dr~’érens points
a,b ,
c,1 d >
.,.,. d’un mé~replan ,
1et que
a, b~~ c~~ d~ ...
soientrespectivement
lespoints
où ur~etransversale arbitraire cor~pe les
polaire,~
de cesdi~crens por~ts ,
relatz’~’es à un cercle tracé arbitraire~nent sur leur
plan ;
cette re-lation
subsistera encore lorsqu’on
aura accentué toutes les lettresqui dési~; nent
lespoints
dont ils’agit.
Ainsi,
p parexemple
lespolaires de quatre points ~~r/72~/2/yz/~~
~’r~r~r~e~~i
unfitisceaii harmonique
etréciprr~rluernent.
. On
peut
déduire de là le théorèmeindiqué
par M. PonceletC Annales,
tom.XVII ,
pag.272)
et n1ènle un théorèmeplus gé- nérale
enremplaçant
letriangle
sécant par unpolygone quelconque..
3 Soit r
le
rayon du cercledirecteur,
et soientd, dl
les dis-tancts d’une droite arbitraire et de son
pôle
au centre de ce cer-cle ;
on aura , comme l’on saitddf~r~ ,
y d’oùpar
conséquent ,
s~!! existe une relationquelconque
entre les dis-tances du centre du cercle directeur aux
points
et aux droites d’uneTHEOREMES
figure recdHgne ~
onol~tienc~ra ,
en faisant usage de cesformules ~
la relation
correspondante
entre les distances de ce même centreaux
points
et aux droites de lafigure rectiligne, polaires réciproques
de celle dont il
s’agit.
Pour faire une
application
de cette remarque, par le centre 0 du cercledirecteur,
soit menée à un autre cercle C une sécante arbi- trairequi
le coupe auxpoints
M etN ;
on auraLes
polaires des points
de la circonférence du cercle C seront , commel’on
sait , tangentes à
une mêmeconique ;
et , enparticulier ,
cel-les des
points
M et N seront deuxtangentes parallèles.
Si l’on dé-signe
par MI et NI lespieds
desperpendiculaires
abaissées dupoint
0 sur ces
tangentes,
on aura, en vertu des formulesci-dessus,
d’où
il suit que lespoints
MI et NI sont à la circonférence d’titi mêmecercle ;
et , attendu que lestangentes parallèles
lesplus
dis-,
tantes sont les
tangentes
aux deux extrémités dugrand
axe de la’
conique ,
il s’etisuit que cegrand
axe est le diamètre du cercle dont ils’agit.
On sent d’ailleurs que, si lapolaire réciproque du
cercleC est une
parabole ,
le cercle lieu despoints
M~ et N~dégénérera
en une
tangente
au sommet de cette courbe.On voit donc
qu’en général,
si l’un des côtés d’unangle
droitmobile passe constamment par le
point 0 ,
et que l’autre côté de ,cet
angle
droit soit constammenttangent à
lapolaire réciproque du
cercle
C ,
son sommet décrira une circonférencequi
aura pour dia- mètre legrand
axe de cettepolaire.
On reconnaît aisément par la(*j
que le
point
0 est unfoyer
de cettepolaire.
(~)
Voy. Annales,
tom. V, pas. 5c.DE
GEOMETRIE. I89
On
peut parvenir
à ce résultat d’une manièreplus
satisfaisanteau moyen des considérations suivantes :
Menons au
cercle
C deuxtangentes parallèles quelconques ;
lespoints
de contact-et le centre se trouveront sur un même diamè-tre
qui
sera en mêmetemps perpendiculaire
aux deuxtangentes.
Dans la
conique polaire réciproque
du cercleC ,
cettepropriété répond
à la suivante :.
Si,
dans laconique polaire réciproque
ducercle C ,
on mèneune corde arbitraire
qui
passe par le centre 0 du cercledirecteur, puis
destangentes
à la courbe par les extrémités de cettecorde ,
’ces
tangentes
iront concourir sur lapolaire
du centre du cercleC ,
et, en outre , la droite
qui
unira lepoint
0 aupoint
de concoursdes
tangentes
seraperpendiculaire
à la corde de contact,Or,
3 le centre du cercle directeur et lapolaire
du centre du cer-cle C ne
peuvent jouir
d’une tellepropriété
àl’égard
de la coni-que
polaire
de ce derniercercle,
y sans êtrerespectivement
lefoyer
et la directrice de cette
conique ;
on a donc ce théorème :La
polaire i@éciproque
d’uncercle ,
relative à un autre cercle con-sidéré comme
directeur ,
t est uneconi-que clui a
pourfoyer
le cen-tre du cercle directeur et pour directrice la
polaire
du centre del’autre cercle.
Les
tangentes
menées au cercleC ,
par le centre 0 du cercle di- recteur, 1 sont lespolaires
despoints
de laconique
situés àl’infini,
et leurs
points
de contact sont lespôles
destangentes
en cespoints , c’est-à-dire ,
desasymptotes ;
donc laconique polaire réciproque
du cercle C est une
ellipse ,
uneparabole
ou unehyperbole ,
sui-vant que le centre 0 du cercle directeur est intérieur au cercle C
sur sa
circonférence
ou extérieur à ce cercle.4.
Ce dernier théorème estsusceptible
d’ungrand
nombred’ap-
plications ;
nous nous bornerons à enindiquer quelques-unes ,
enénonçant
d’abord un théorème connu , et enplaçant
immédiatement -a sa suite celuiqui
s’en déduit en vertu de cequi précède.
I90
On sait que tous les
arr~les
inscrits à un mçmesegment
de cer- cle sonte,’~,aux.
Dor1C , l’angle
sousleqziel
onvoit,
duf(?yer
d’uneconique,
la por- tir~n d’unei~xngente
mobileinterceptée
entre deu’xtangentes fixes quelco,riques
est unangle
constant.On sait f{ue ,.
lorsqzt’-un angle
mobileir~variable ,
a son sommet_fixé
en un des
points
de lacirconférence
d’uncercle ,
la cordequ’il
sou-tend daras le cercle
enveloppe
un autre .cercleconcentrique
aupre-
mier,
tandis que lepôle
de cettecorde , relatif
aucercleprimitif,
dierit un troisième cercle
qui
lui estégalement c©~céntriguer
Onsait de
plus
que, sil’angle
invariable estdroit,
l’un des deux cer-cles
concentriques
au cercleprimitif
se réduit à soncentre,
tandisque 1"auttrc- passe à l’infini.
. Donc,
si unangle varia~le ,
circonscrit à unec®nzqr~e ,
se meut dernantér~e à
intercepter,
entre sesc~tés ,
~rneportion
d’ranetangente
fixe rlr~elcort~r~e qui
soit vr~e dufo~er
sous unangle constant , ~ .°
le sommet de
l’angle
rnol ile et variable décrira une secondeconique ;
~: ° la corde de contact
envelappera
une iroisz*èrneconique ;
3.0 ces troisconiqz,tes
auront mêmefoyer
et aze-ine directrice. Sil’ang}’ ~
constantsous
lequel
laportion.
detangente interceptée
est vue dufoyer
est-tin
angle d’fait,
le somnlet del’angle
vari~able décrira la directricede’la conique donnée ,
et sa corde de contact passeraconstalil111ent
par le
foyer
de cette courbe.On sait que, dans tout
rlur~drilat~re , formé
par deuxtangentes
~~ un même cercle et par les
i~a~°ons
menés auxpoints
de contact, les r~er.~xdiagonales
secorlpent oribogonaleinent
etfont respeciii,,e-
ment des
angles égaux ,
soit avec lestar~ge~ntes ,
soit avec les rayons°.Donc,
une corde étant arbitrairerhent inscrite â uneconi~cre , si ,
de l’un de
ses fo~ers ,
on mène des r~a~rons vecteurs(1)
et(2)
auxdeux extrémités de cette
corde,
un rayon vecteur(3) au~ poa’~t
oùcette corde coupe la directrice-
qui r~~ond
à cef~~~-~er ~
i-iî-i ra~y-onvecter~r
(4-)
au u~a~nmet del’angle
c~~~c~nsr,ritqui r~’p,,,Pd
à la cordeT~tscrlt~n , en"~n
d~~u.~ autres ra- .yons vccïer~r~~~(5)
et(6)
auxpoints
DE GEOMETRIE. I9I
où ~es eat~s de cet
angle
circonscritcoz,,pent
celle m~n~edirectri’ce ,
il arrivera alors que le ra on vecteur
(4.)
dl~zsera en deux par- tieségales l’angle
dt,-s deux rayonsvecteurs ~ I ~
et(2) ;
que le rayon vccteur(3)
divisera en deuxparties e.gales-l’angle
desrayons
veclez,ers
(5)
e~~(6),
etqu’enfin
ces deux rayons vectez~rs(3)
et(4)
seront
perperrd~’culaires
l’un à l’ar~tre,Les
cltia~,re
sommets duquadrilatère
dont il vient d’êtrequestion
ci-dessus
appartenant
à une ll1êlllecirconférence,
il s’ensuit que les c~té.~ d’unangle
circonscrit à uneconi~ue ,
la corde de contact et la directrice toiicli-ei2t une autrecor~i~ue qui
a mêmefoyer
que lapremière.
Mais on sait que les
obliques
abaissées dans le même sens etsor~s la même inclinaison du
foyer
d’uneconique
sur toutes sestangentes ,
ont leurspieds
sur une mêmecli~co~z férence.
,Donc, si,
dufoyer
d’uneeonique ,
onabaisse,
sous un mér~aeangle
et dans le même sens , desoblr’~ues
sur les deux côtés d’unangle
circonscrit et sur sa corde de cor~tact, lacirconférence
dé-terminée par les
pieds
de cesobliques,
et toutes lescirco~ f 7rences
d~terrninées par une semblable construction se
couperont
toutes au m~mepoint.
Si l’on fait varier1 angle
desobliques,
cepoint décrira
la directrice
rel,ative
anfoyer qu’ou
aura choisi.On sait que,
si,
de l’unquelconque
despoints
de lacirconférence
du cercle circonscrit à un
triangle,
onrnè,-.e ,
dans le ~nême sens,des
obliques également
inclinées sur les trois côtés de cetriangle,
les
pieds
de cesobliques appartiendront
tous trois à une mêmedroite.
Donc,
untriangle
étant circonscrit arbitrairement à uneconique
si l’on mène de
son foyer
des droites aux trois sommets dutriangle puis
du mêmepoint
trois nouvelles droitesfaisant,
dans le mêrne sens, aveccelles~-l~,
desangles égaux quelconques,
toutetangente
à la courbe coupera ces trois dernières droites de telle sorte
qu’en joi-
gnant
lespoints
d’intersection aux sommetscorrespondans
du trian-gle
par desdroites ,
ces trois droites concourront en un mêmepoint.
I92
On sait que tous les
angles droit c ?
circonscrits à une même co-nirlue
pourvue de centre, ont leurs sommets sur lacirconférence
d’un cercle
concentrique
à cetteconique.
Donc,
si unangle droit,
mobile sur leplan
d’uneconi~gzce,
tourneautour de son sommet
fixe,
la corde soutendiie par cetan~ le
droitenveloppera
une autreconique ayant
pourfoyer
lesommetfixe
del’angle
mobile.On sait que tous les
angles
droits circonscrits à une même pa- rabole ont leurs sommets sur la directrice.Donc ,
unangle
droit mobileayant
son sommetfixe
en funquelconque
despoints
dupérimètre
d’uneconique,
la cordequi
lesoutendra passera constamment par un même
point
de la normalemenée à la courbe par le sommet de
l’angle
mobile.On sait que tous les
angles. égaux
circonscrits à une même pa- rabole ont leurs sommets sur une mêr~aehyperbole équilatère.
Donc,
si unangle quelconque,
mobile etin~ariable ,
a son som-met fixé
en unquelconque
despoints
dupérimètre
d’uneconi~ue ~
la corde
qui
le soutendraenvelappera
une auti-econique.
~~co t
ei-c.5. Les
principes desquels
nons avons déduit ces divers théorè-mes et ces théorèmes eux-nlê111eS mettent en évidence la vérité de l’assertion contenue dans la lettre de 1B1. Poncelet
( ibid ~ ,
pag.z ~ o ~ ,
savoir : que les
propriétés descriptives
etangulaires
d’uns~~st~mp
_
de
coniques confocales
sont lesr~éeipro~ues
decelles qui appartien-
nent à un
sy~stè~~ne
de cercles situés dans un mêmeplan.
Ainsitous les théorèmes relatifs aux
points
de concours destangentes
com-munes à trois
cercles ,
et lesproblènles
de contact, au-tant de théorèmes et de solutions de
problèmes
relalifs à des co-niques
confocales.Ainsi,
parexemple,
de ce que les r. o~ ~~f~~ ~ c~n-mi.,nes deux à deux à trois cercles
qui
secot,,pent
co; r~l~~ ~~r~c~~ t it z9 - tes trois au rnemepoint,
il s’ensuit que les somin~c,,s ~~~~c~lL ;l~s
circonscrits conîrnz,.tîs à troiscoiziïues con focales , 1;~~~sJs
i~L~~~ àDE GEOMETRIE.
I93
_
tozir dcu~~.~ ~
deux, appartzetîiie,,îi
tous trois à une mê,-iie di, Olle.’Voici encore deux
applications :
Il est visible (lue, si un
angle
invariable se meut, sur lepl,,,In
de deux cercles
cancentrar~ues ,
de rnanacre que ses c~ôté.s soient res-pecil’~ferr~e~~ t tangens
à ces deuxcercles,
son sommeter~~ endrera
~cr~tro~ï~i~~ne cercle
cor~centrir~ue
à cesdezéx-là ,
tandis que la corde de contact enei2-,-îzdrera
uizr~~ratriérne qui
leur seraégalement conceiîtri-Illie.
Donc t
si unarr~le
nlabileet
invariable a constamment son som- met aufoyer
con,,.nîuiz de deuxconiques
de mé~ned~rect~’ïce , la,
‘ droite
qui joi,-..,d,--a
lepoint
d’iiîtersecii6~n de l’un des cc~tés de ceta,,igle
avec une desconiques
. ai~ aupoz",-zt
d’intersection de l’autre côté0 du irié »n. ean~Ie
avec l’az~treconique, enveloppera
une troisit~ -me co-nique
der~lélr~e ~ f oy~er
et de rrdéme directrice que les deuxpremüfr~~s ;
en outre , le
point
de concours destangentes
menées uux deuxcou rbes ,
par les extrémités de cettedroite,
décrira unequatrz’èl.,2e conl’~ue qui
aura aussi rncnaeforer
et m~~r~e directrice que les trois-autres.
On trouve aisément que,
si,
surla droite qui joint
le centrede similitude directe de deux cercles à leur centre de szi:~~’l°t~~de
incterse , prise pour diamètre,
on décrit un troisz’èuiecercle,
les deuxpremiers
seront vus so~~s desangles é~yaux
de c~~xcuja despor~lts
de la
circQn~érence
de ce troisi~j~le cercle.Donc,
si une droite se merEt sur leplan
de deux sections co-niques con,~’acales ,
de telle sorte que les cordesr~tercr~ptées
par l’es~ del~x courbes soient vues constamment deleur ~~~er
coinniunsous des
an ,gles égaux ,
cet!, 1 droiteeni--eloppera ,
dans sor? rr~oavP~7,neîit . une troi,~z’èrne
conique,
de~raérne f ~y~er ~ ue
les deuxpremièr~~s.
6. Si l’on
ren1arque
que lepôle
cI’Lil1plan,
relatif à unesphère
directrice,
est situé sur laperpendiculaire
abaissée de son C(-tutre Sur ceplan ,
et que lal)olaire conj uguée
dlunedroite , par rapport
Tom. XVIII .2 7
I94
à cette même
sphère,
se trouve située dans leplan
conduit per-pendiculairement
à cette droite par le centre de la mêmesphère,
on en pourra tirer les conclusions suivantes :
1.°
L’angle
de deuxplar~s
estégal
à celui des rayons de lasphère qui
contiennent leurspôles.
2.°
L’angle
de deux droites estc~bal
àl’angle
desplans
con-duits par le centre de la
sphère
et par leurspolaires conjr~~uées,
3.°
L’angle
d’une droite et d’unplan
estégal
àl’an~le
du rayonqui
contient lepôle
duplan
et duplan 9r~i , passant
par le cen-tre de la
sp7ière ,
contient lapolaire conju,-,uée
de la droite(*).
Soit
placé
au centre de lasphère
directrice lesommet
d’un an-gle polyèdre quelconque ;
les rayons vecteurs despôles
de ses fa-ces,
lesquels pôles
seront infinimentdistants,
seront des diamètresrespectivement perpendiculaires
à cesfaces,
et lesplans
vecteurs despolaires conjuguées
de ses arêtes seront lesplans
consécutifs déter- ’ mines par ces mêmes diamètres. On formera donc ainsi un nou-vel
angle polyèdre qui
sera dit lesupplémentaire
duprelnier,
at-tendu que les
angles plans
de chacun d’eux seront lessupplémens
des
angles
dièdrescorrespondans
de l’autre.Considérons , plus généralement ,
unangle polyèdre gauche ,
c’est--
à-dire;
unassemblage
deplans
consécutifsqui ,
au lieu de con-courir tous au même
point ,
concourent deux à deux suivant les côtés d’unpolygone gauche.
Il est visible que les rayons vecteurs despôles
de ses faces constitueront les arêtes d’unangle polyèdre
or-dinaire dont les faces seront les
plans
vecteurs despolaires conju- guées
des arêtes dupremier.
Ainsi lesangles plans
et lesangles
dièdres de
l’angle polyèdre gauche
auront, poursupplémens
res-pectifs,
lesangles
dièdres et lesangles plans correspondans
de l’an-gle polyèdre
ordinaire.Ces considérations sont
susceptibles
d’une multituded’applications
(*) On
comprend qu’ici,
comme au commencement del’article,
il ne peutêtre
question
qued’angles aigus.
DE
GEOMETRIE. I95
diverses , parmi lesquelles
nouscl~oisiroos ,
commeexemples ,
lesdeux suivantes :
IL est connu que les arcs de
g.-ands
cercles a~rllss~S des troissorr~rn~~ts d’~~n
triat~~ le sphérique,
sur les directions dcs t-eiés res-pecti’vei,,zent opposés ,
secoup,-,nt
tous trois au mém_"point.
~o~~G ,
dans deux/rz7/?~/~ ~~~/’zy~’~~ , polaires
l’un del’ar~tre ,
les
p6,itits
de concours des directions des côtésopposés appartien~ ~
nent tc~~.~s trois à un nz~r~~e arc de
grand
cercle.Il a été démontre par MM. Hachette et Binet
que, si
deuxp~ans
rnoh~’les sontass~.~l’ettis
à passer constamment par deux droi- tesfixes
non sitiue,es dans un m~rr~eplan ,
et à se couper cor~~s-tamment à
a~~gle droit ,
le lieu de leur intersection sera une sr~r-’
face gauche
du secondordre,
se réduisant à unesur~ace conique,
si les deux droites sont dans un mérne
plan ,
et à unc~lind~~e ,
sielles sont
parallèles.
Donc, lors,~u’une
droiteglisse
sur deux autres, non situées dansun même
plan ,
de telle sorte que lapartie interceptée
entre ellessoit cons~arnrnent vue sous un
angle
droit d’un certainpoint
del’espace ;
cette droiteengendrera
unesr~r~ f ace gauche
du second or-dre, la~uelle , lorsque
les deux droitesfixes
seront dans un mérr~eplan,
se réduira auplan
de ces dro~~es, Dans le dernior cas , ladroite mobile
enveloppera
uneligne
du secondordre.
7 Concevons
que ,
par l’accroissementprogressif
du nombre etla diminution
progressive
de lagrandeur
de sesangles plans
et deses
angles dièdres, l’angle polyèdre gauche,
dont il a étéquestion ci-dessus,
devienne une surfacedéveloppalJle , l’angle polyèdre
sup-plémentaire correspondant
deviendra une surfaceconique,
et ces deuxsurfaces conserveront les
propriétés
relatives de celles dont elles se- ron t les li m i tes.Si les
génératrices rectilignes
de cette surfacedéveloppable
sont’
d’inclinaison constante par
rapport
à un certainplan ,
les rayonsvecteurs des
pôles
de sesplans tangens
feront desangles égaux
avecI96 THEOREMES
le rayon vecteur du
pôle
de ceplan,
y etco~~séqr~emment
la surfaceconique supplémentaire
sera une surface de révolution.Si,
y dans ce même cas, Farete de rebroussemcnt de la surface dé-veloppable
se réduit à unpoint ,
cette surfacedéveloppable
se trans-. formera en un cône de révolution et sa
polaire
en une courbeplane ;
d’en on voit que la surfaceconique qui
a pour base la courbepolaire
d’un cône derévolution
est elle-même de révolution.8. Par une droite
quelconque
~y , et par chacun despoints
ab, c, d,
... del’espace ,
faisons passer desplans
paq ,/~y~~ ~ pdq 5,
..., et supposonsqu’il existe ,
y entre les distances mutuelles de cespoints ,
une relation tellequ’elle
donne lieu à une autrerelation tout-a-fait semblable entre les sinus des
angles
dièdres for- més par lesplans qui interceptent
cesdistances ;
en d’autres terrnes , supposonsqu’une
transversalerectiligne
perce cesplans
en despoints A ~, B 5 C > D
3 ... ~ B tels que la même relation subsiste encore en rem-plaçant respectivement
lespoints
de lapremière
suite parceux-ci ;
les
pôles respectifs al , bl , ~ ~ ~
... ne seront autres que lespoints
où les
plans polaires
despoints a , b ? c , d,
... serontpercés
par lapolaire conjuguée
de la droite p~.Or ;
5 les rayons vecteurs de cespôles
faisant entre eux desangles égaux
auxangles
dièdres desplans correspondans,
il s’ensuit que la relationsupposée
subsisteraencore en y
changeant
a,~3
cd ,
.,... en~~ ~ ~
;,dl,
... ~ res-pectivement.
Donc,
3 s’il e.-t-i.~te une relation de na~areprojective
entre les dis-tat,,ces izzi.~iiielle.~ de
dr~érens points
a,b ,
c,d,
... del’e.çl)ace .
et que
a’ , LI , c~ , d~~
... soientt-espectiieinent
lespoirzts
où unetl,ai2suersal,.- a~~~itraire perce les
plans polai~~es
de cesa’1~~~~ens ~~~z’nts , relatifs
à unesn l~érr~ ~r~etcon9r~e ;
cette rc~lG~tion s~~bsisterrx encorelorsqu’on
aura a~ceE~t~t~ toutes les lettresqui désignent
lespoïrlts
‘
de
l’espace
d~),rit ils’abit .
Ainsi
., pare~e~~~loe ,
lesplans pr~laines
dequatre points
harnio-rii(î,,ies f~l~rn~~nt
uns~y~stërr~e harmonique,
etrécipr~~~r~cnaent ;
et ilDE GEOMETRIE. I97
.
en est de même de
quatre
droitesharmoniques
et de leurspolai-
res
conjuguées.
Il est connu q’~e , si
d 9 ~ , c, c~
sont les sommets consécutifs d’unquadrilatère gauche
y etqu~une
surface du second ordre coupe le côté ~~ en e etf,
le cûté b~ en S etl~ ,
le côté cd en i etk,
lecôté da en 1 et /7z ~ on aura
et, parce que cette relation est de nature
projective,
on en dé-duira la suivante: »
Soient
a , b 1) ~p ~
lesquatre
faces d’unangle polyèdre gauche.
Soit une surface du second ordre à
laquelle
soient menésdeuxplan~
tatiaetis e etf par
l’arête(~Z’) ~ deux pians tangens g
et h par l’arête(bc) ,
deuxplans tangens
/ et k par l’arête(cd),
et enfin deuxplans
tangens
1 et m par l’arè-te(da).
Si l’ondésigne respectivement
par~3 ~, ~ ~ ~ 1 el . /~ ~~ /!"’ ~ il , k/ , 1/
lespoints
où ces douzeplans
coupent
une transversalerectiligne quelconque,
on aura9. Soit r le rayon d’une
sphère directrice.
Soit d la distance deson centre à un
~o~~lt ,
une droite ou unplan;
et soit d~ la dis-tance du même centre an
plan polaire
de cepoint, à
lapolaire conjuguée
de cette droite ou aupôle
de ceplan ;
on aura, commeFon
sait 3
c~~’°’-= r,~ d’oùPar
conséquent ,
s’il existe une relationquelconque
entre les dis-tances
du centre de lasphère
directrice aux sommets, p arêtes et fa-ces d’un
polyèjre ,
onobtiendra,
en faisant usage de ces formu-I98 THEOREMES
.les,
la relationcorrespondante
entre les distances du même centre auxfaces ,
arêtes et sommets d’un autrepolyèdre, polaire récipro-
que de celui-là.
Ces
deuxpolyèdres
auront évidemment unégal
nombre
d’arêtes,
et chacun d’eux aura autant de sommetstrièdres, tétraèdres, pentaèdres ,
...., que l’autre aura des facestriangulaires quadrangulaires y pentagonales !
....En raisonnant ici comme nous l’avons fait ci-dessus
(3~,
4on re-connaîtra aisément que le lieu des
pieds
desperpendiculaires
abais-sées du centre de la
sphère
directrice sur tous lesplans tangens
à lapolaire réciproque
d une autresphère
est unesphère
décrite surle
grand
axe de cettepolaire pris
pour diamètre. Cette dernièresphère
se réduit d’ailleurs auplan tangent
au sommet,lorsque
lasurface
polaire
est unparaboloïde.
On reconnaît par là que la
polaire réciproque
d’unespllère,
parrapport
à une autresphère directrice ,
est une surface de révolu- tion du secondordre, ayant
pourfoyer
le centre même de lasphère
directrice.
Voici,
ausurplus ,
un autre moyen deparvenir
à cetteconclusion.
Lorsqu’une
surfacecylindrique
est circonscrite à unesphère,
laligne
de contact estplane
etperpendiculaire
auxgénératrices
rec-tilignes
de cette surface. Enpassant
donc de cettesphère
à sa po- laireréciproque ~
cettepropriété
se transformera dans la suivante :Si un cône circonscrit à la
polaire réciproque
d’unesphère
a sonsommet dans le
plan polaire
de son centre , leplan
de laligne
decontact passera par le centre de la
sphère
directrice et se trouveraperpendiculaire
à ladroite’qui
unit cepoint
au sommet du cône.Or,
le centre de lasphère
directrice et leplan polaire
du cen-tre de l’autre
sphère
ne peuventjouir
d’une tellepropriété ,
à l’é-gard
de lapolaire réciproque
de cettedernière,
à moins que cepoint
et ceplan
n’en soient lefoyer
et leplan
directeur.Donc ,
lapolaire réciproque
d’unesphère,
parrapport
à une au-tre
sphère ,
est unesurface de
révolution du secondordre , qui a
DE GEOMETRIE. I99
t ~ tl
pour
foyer
le centre de las pllère
drrectrif~e Pt pourplan
t--I~,"recteur leplan polaire
du centre de l’autre,~pl~~re.
On s’assurera d’ailleurs facilement
(3)
que cette surfacepolaire réciproque est
unellysoi’de ,
unpara~oloi’de
ou unh~~erboloi’de ,
suivant qne le centre c~~ la
sphtlre
directrice est intérieur à l’autresphère,
sur sa surface ou horsd’elle.
to. Cette théorie est
si~sce~ti~~~e
d’ungrand
nombred’applications
entre
les~~~~elles
nous choisirons les suivantes:On sait que tous les
an~le.s
inscrits à unesphère, qui s’appuyent
sur un rrr~~ne diamètre sont dr~oits.
Donc,
p si l’on mène deu-,vplans tangens
à unesurface
de ré-volution du second
ordre,
par une droite tracée arbitrairement dansson
plan directeur ;
les deuxplans
déternlinés par lef(~j-er
et parles intersections des
deuxplans ta,,,zgens
avec un autreplan tan~ent
9izelcon~ue ,
serontrectangulaires.
On sait
que
le cône circonscrit à unesphère
et celuiqui, ayant
son centre pour sommet, passe par la
ligne
de contactc.lu premier ,
sont deux cônes de révolution
a~~ani
pour axe commun la droitequi joint
leur som~net ,laquelle
estperpendicu’aire
auplan
de laligne
de contact.Donc,
1.° toutesurface conique qui, ayant
son sommet aufoyer
d’une
surface
de r~vodution du secondordre,
passe par une sec- tionplane quelconque
de cettesurface
der~voluiion ,
est elle-méme une
surface conique
derévolution ;
2.. la droitequi joint
le
foyer
aupôle
duplan
de lasection, faite
dans lasurface
du second
ordre,
est l’axe de lasurface conique ;
3.°enfin
cetaxe est
perpendiculaire
auplan
déterrnirzé par lefoyer
et par lacommune section du
plan
directeur et duplan
de lasection faite
dans
lasurface
du second ordre.On sait qne le centre d’une
sphère,
le sommet d’un cône circons-crit et le cercle de contact sont situés sur une même autre