L. F. M AGNUS
Géométrie transcendante. Démonstration de quelques théorèmes sur les enveloppes
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 16 (1825-1826), p. 80-91
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thodes et de nos formules.
GÉOMÉTRIE TRANSCENDANTE.
Démonstration de quelques théorèmes sur les envolppes ;
Par M. L. F. MAGNUS.
L’ENVELOPPE
des cordesqui
retranchent d’un cercle dessegmens
égaux ,
est évidemment un autrecercle, concentrique
aupremier
et touchant ces cordes à leur milieu. On sait aussi que
l’enveloppe
des cordes
qui
retranchent des segmenséquivalons
d’une sectionconique quelconque,
toucheégalement
ces cordes à leurmilieu
mais cette
propriété
n’est pasparticulière à
ces sortes decourbes
et nous allons faire voir
qu’elle est générale
pour toutes. les cour-bes
planes quelles qu’elles
soient. Nous démontrerons ensuitequel-
ques autres
propositions analogues
que le lecteur rie trouverapeut-
être pasdépourvues d’intérêt.
§
I.Pour éviter les
répétitions ,
nousallons ,
avant d’entrer enmatière
établir
quelques
formules et convenir dequelques
locutionsqui
nousseront utiles pour
parvenir
à notre but.Soit
SUR LES
ENVELOPPES.
81l’équation
d’une courbeplane quelconque , rapportée
à des axesrectangulaires.
Soient en outre(03B1 , 03B2) , (03B1’ , 03B2’)
deuxpoints
dé-terminés
quelconques
de cettecourbe ;
de telle sorteau’on
aitl’équation
de la cordequi joindra
ces deuxpoints ’sera
En
supposant qu’il existe ,
entre a et03B1’ ,
une relation donnée parl’équation
l’équation
del’enveloppe
de toutes les cordes 03B3=0 sera le résul-tat de l’élimination des
cinq quantités 03B1 , 03B2 , 03B1’ , 03B2’ , d03B1’ d03B1
entre les sixéquations
Mais
, si l’on ne veut trouver que lepoint
de contact del’une
des cordes contenues dans 03B3=0 avec
l’enveloppe,
il suffira d’éli-miner
d03B1’ d03B1
entre les deuxéquations
Tom. XVI. II
ce
qui donnera l’équation
et de déterminer
ensuite
lesvaleurs de
x etde y qui satisfont
aux deux
équations
ce
qui revient à déterminer
lepoint
d’intersection deslignes
ex-primées
par ces mêmeséquations. Or ,
comme lapremière
est lacorde
elle-même,
il suffira de construirel’autre,
que l’on voit êtreégalement
unedroite , laquelle
couperaconséquemment la corde
au
point cherché ;
cequi
prouve , enpremier lieu ,
quejamais
l’en-veloppe
ne saurait toucher une corde enplusieurs points.
Or
l’équation
V=0 estsatisfaite , quelle que puisse
être la re-lation
U=o, enposant
à lafois
donc
l’équation
V=0 est celle d’unedroite qui joint
lepoint
cher-ché au
point
d’intersection desdeux
droites( 1, l’ ) , point qu’à
l’avenir nous
désignerons
par(s).
Quant
aux droites( l, l’) ,
on voit que chacune d’elles est une1
parallèle
menée à l’une des extrémités de la corde03B3=0 , à
la tan-gente
à l’autreextrémité
de cette corde. A l’avenir nousappellerons triangle
sur la corde letriangle
formé par y avec les deux droi,.tes
( l , /1) ;
lepoint ( s )
de concours de ces droites en sera ditle sommet, et ces droites en seront les côtés. Ce
triangle , joint
auSUR LES
ENVELOPPES.
83triangle
formé par la corde et lestangentes
à sesdeux extrémités ,
forme
unparallélogramme dont
y est unediagonale.
§.
II.Supposons
que les aires des segmens retranchés de la courbe03B3=0 ,
soient constantes etéquivalentes
à unquarré donné c2 ;
etposons -
nous aurons
Substituant
cesvaleurs dans l’équation V=0 , elle deviendra.
et on
voit
aisémentqu’elle
serasatisfaite par les valeurs de
xet y
qui satisferont
aux deuxéquations
lesquelles
seréduisent simplement
àqu’on
reconnaît pour leséquations
destangentes
aux deux extré-cultes de-la
corde
03B3=0. La droiteV=0 ,
que nous savonsdéjà
passer par le
point (s) ,
passe doncaussi,
dans le casprésent,
par. le
point
de concours des deuxtangentes ;
elle est donc ladeuxième
diagonale
duparallélogramme
dont il a étéquestion ci-dessus ;
elle coupe donc la
première
03B3=0 en son-milieu
etconséquem-
ment ce milieu sera
le point
de contact de la corde 03B3=0 avecl’enveloppe
de tontes les cordesqui
retranchent de la courbe des segmenséquivalens.
On a donc ce théorèmegénéral :
L’enveloppe
des cordesqui retranchent
d’une courbeplane quel-
conque des segmens
équivalens ,
touch e chacune de ces cordes en sonmilieu
(*).
(*) Ce théorème
pourrait
aussi êtreassez, simplement
démontré comme ilsuit : -
Considérons deux cordes consécutives
quelconques
MN et M’N’ se cou- pant en 0 ; cepoint
0 sera lepoint
de contact del’enveloppe
avec la corde MN ;et ,
à cause de lapetitesse
des arcsMM’ , NN’ ,
les secteursMOM’ ,
MON’ pourront être considérés comme des
triangles rectilignes , lesquels
par l’état de la
question , devront
êtreéquivalens.
Mais , parce que ces trian-gles
ont en 0 unangle égal,
leurs aires sontproportionnelles
auxproduits
des cétés
qui
comprennent cetangle,
de sorte qu’ondoit avoir
Soient
posés
e
03BC et v pouvant être indistinctement
positifs
ounégatifs ;
ilviendra ,
en substituant ,SUR LES
ENVELOPPES. 85
§.
III.Supposons,
en secondlieu,
que les arcs de lacourbe
sous-tendus par la corde mobile 03B3=0
doivent
être tousd’une
mêmelongueur donnée c ;
et posonsBous aurons
d’
mais il est clair que 03BC et y doivent s’évanouir en même temps ;
donc on
doit
simplement
avoirOn voit même
qu’il
est nullement nécessaire pour cela que la courbe pro-posée
soitassujettie
à la loi de continuité.Ce théorème se lie d’ailleurs fort bien avec le suivant, démontré par M.
Dupin ,
pour une surface continue oudiscontinue,
dans sesApplications
de
géométrie,
( pag. 32 ).L’enveloppe
des plans cordesqui
détachent des segmenséquivalens
d’une sur-face
courbequelconque , touche
chacun deces plans
cordes au centrede gravitè
de son aire.
J. D. G.
en
conséquence , l’équation
V sera icior, comme cette droite doit passer par le
point (s)
deconcours
des deux droites
(l’, 1),
il s’ensuitqu’en désignant
par a et b les coordonnées de cepoint, l’équation
V=0 pourraprendre
la formeDans la même
hypothèse ,
leséquations des deux droites (l’ , l)
prennent
la formeet dès lors on
reconnaît
lapremière
pourl’équation de
ladroite
qui
divise en deuxparties égales Fangle des droites (l’ , l) , de
sortequ’on a
cethéorème :
SUR LES
ENVELOPPES. 87
L’enveloppe
des cordesqui
sous-tendent des arcs de mêmelongueur
d’une courbe
plane quelconque,
touche chacune de ces cordes aupoint
où elle est
coupée
en raison inverse deslongueurs
destangentes à
sesdeux
extrémités ;
ou , en d’autres termes , lepoint
de contact del’enveloppe
avecchaque
corde et lepoint
où sa direction est ren-contrée par la droite
qui
divise en deuxparties égales l’angle
destangentes
à ses deuxextrémités ,
sont despoints symétriquement
situés par
rapport
au milieu de cettecorde.
§.
IV.Supposons
encore que, dans la courbeles
cordes
03B3=0 doivent toutes êtred’une
mêmelongueur
données , nous aurons
d’où
en
conséquence l’équation
V=0deviendra
or
l’équation
dela
corde y-o ,étant
outre, dans le cas
présent, perpendiculaire
sur la corde 03B3=0 ; desorte
qu’on
a ce théorème :L’enveloppe
des cordeségales ,
dans une courbeplane quelcon-
que , touche chacune de ces cordes en un
point
autant distant dechacune de ses extrémités que le
pied
de laperpendiculaire
abais-sée sur sa direction du
point
de concours destangentes
à ses deuxextrémités est distant de son autre
extrémité ;
ou , en d’autres termes , lepoint
de contact del’enveloppe
avecchaque
corde etle
pied
de laperpendiculaire
abaissée sur sa direction dupoint
de concours des
tangentes à
ses deuxextrémités,
sont deuxpoints symétriquement
situés parrapport
au milieu de cette corde(*).
§.
V.Supposons
enfinqtie ,
dans la conrbel’angle
que font lestangentes
aux extrémités de la corde y=o , doit être constant , de manière que satangente
soit unequantité
donnée c ;
nons aurons alors(*) Le
problème
del’enveloppe
des cordeségales
a étéproposé
à la page 36 du VIII.e volume du présent recueil ; et , bien qu’on l’ait restreint aux sectionsconiques
seulement, il n’en a été donné aucune solution ; non pour- tantqu’il
soit difficile à mettre enéquation ;
mais parcequ’il exige
deséliminations extrêmement laborieuses. Il serait curieux de voir si le théo- rème que donne ici M.
Magnus
nepourrait
pas en faciliter la solution.Au
surplus l’enveloppe
dont ils’agit
ayant, engénéral ,
comme les caus-tiques,
despoints
de rebroussementplus
ou moins nombreuxpeut-être
setrouverait-on mieux de chercher d’abord
l’équation
de latrajectoire
ortho-gonale
des cordeségales ; l’enveloppe
en serait alors ladéveloppée.
J. D. G.
SUR
LESENVELOPPES. 89
d’où
Or ,
endésignant
par ml’angle
de ladroite
V=0 avec l’axedes
x , on a en
général,
on aura
donc .
dans le casprésent
Cela
posé,
soientP ,
P’ lespoints (03B1 , 03B2) , (03B1’ , 03B2’) ;
soientC ,
C’les centres de courbure de ces deux
points,
dont nous supposerons les coordonnéesrespectives (t , u) , (t’ , u’) ;
soient enfinQ, Q’
les milieux des droites PC’ et
PC
; les coordonnées de ces deuxpoints
serontrespectivement
Tom. XVI. 12
En
conséquence ,
ladroite Q , Q’
fera avec l’axe des x unangle
n
dont
latangente
tabulaire seraOr on a
valeurs
qui , substituées dans
celle deTang.n , donnent
On trouve
d’après
celaSUR 1 j
E N V E L O P P E S.
9Id’où il suit que la droite
QQ’
estperpendiculaire
à la droiteV=o
et
qu’ainsi
on a ce théorème :Un
angle
mobile invariable étant constamment circonscrit à unecourbe
plane quelconque ,
lepoint
de contact del’enveloppe
de tou-tes les cordes de contact avec l’une
quelconque
d’entre elles s’ob- tiendra en construisant d’abord sur cettecorde ,
commediagonale,
un
parallélogramme
dont deux côtès soient lestangentes
à sesextrémités; puis
sur celle mêmecorde ,
commecôté,
unquadrila-
tère dont les centres de courbure
qui répondent
à ses deux extrémi- tés soient deux sommets.Alors , si,
par le sommet duparallélo-
gramme
opposé
au sommet del’angle circonscrit ,
on conduit uneperpendiculaire
à la direction de la droitequi
contient les milieux des deuxdiagonales
duquadrilatère,
cetteperpendiculaire
couperala corde de contact au
point
de contact cherché(*).
Berlin, le ig
mai I825.(*) On
a proposé
( tom. VIII, pag.36 )
de trouverl’équation
de l’en-veloppe
de la corde de contact d’unangle
mobile et Invariable constam- ment circonscrit à une sectionconique ;
cequi
a donné à M. Poncelet( même
volume, pag. 20I )
l’occasion dedévelopper
sa théorie despolai-
res
réciproques.
Dans l’écrit
qu’on
vient delire ,
l’auteur a exactement suivi la marche que nous avons sisoigneusement
recommandée ailleurs ( tom. VIII, pag.I58 ), et dont nous nous sommes
appliqués
à donner desexemples
en di-vers endroits de ce
recueil ;
et c’est sans doute pour celaqu’il
a obtenu desrésultats si
élégans.
J, D. G.