J. B. D URRANDE
Géométrie élémentaire. Démonstration d’un théorème de géométrie
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 14 (1823-1824), p. 309-313
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309
GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Démonstration d’un théorème de géométrie ;
Par M. J. B. DURRANDE, professeur de physique
aucollége royal de Caliors.
THÉORÈME DE GÉOMÉTRIE.
THÉORÈME.
Dans toutquadrilatère
circonscrit aucercle ,
ladroite
qui joint
les milieux desdiagonales
passe par le centre du cercle inscrit.Démonstration. Soit ABCD
( fig. I )
unquadrilatère
circonscritau cercle
0 ; soient V, X, Y,
Z lespoints
de contactrespectifs
des côtés
AB, BC , CD ,
DA de cequadrilatère
avec le cercle.De chacun des sommets
A, B, C ,
D comme centre , et avecdes
rayonsrespectivement égaux
aux distances de ces sommets auxpoints
de contact des deux côtésqui
y concourent soient décritsquatre
cercles que nousdésignerons simplement
comme le pre-mier,
par les lettresplacées
à leur centre. Soient menés l’axe radical des deux cerclesopposés
A etC ,
et l’axe radical des deux autres cerclesopposés B
etD ;
soientH , H’ , I ,
Il lespoints
d’intersection de ce dernier avec les deux cercles A et
C ,
et soientK, K’ , L
, L/ lespoints
d’intersection dupremier
avec les cercles B et D. Ces deux axes radicaux secouperont
évidemment aupoint O , puisque
lestangentes
menées de cepoint
auxquatre
cerclesA , B, C, D ont
pourlongueur
commune le rayon du cercle 0.Menons
présentement
les droites AH etCI
, concourant enM ,
Tom.
XIV , n.° X,
I.er avrilI824. 4I
3I0 THÉORÈME
AH’
etCI’
concourant en M’.Soient menées pareillement BK
etDL
concourant enN , BK’
et DL’ concourant enN’, les deux
quadrilatères
AMCM’ etBNDN’
seront desparallélogrammes ,
etauront
conséquemment leurs
côtésopposée égaux.
Eneffet ,
de ceque le
cercle A
esttangent
aux deuxcercles
B et Ddont
l’axeradical
estHI , il s’ensuit (
tom.XIII, pag. I98 ) que
latangente
à A au
point
H estparallèle
àcelle
desdeux tangente
communesextérieures
aux deuxcercles B
et Dqui
ne coupepas
lecercle A ;
et , pour
la
mêmeraison
,la tangente à
C aupoint I
estparallèle
à celle des
deux tangentes
communesextérieures
auxdeux cercles
B et Dqui
ne coupe pas lecercle C ;
donc lesdeux tangentes
en H au cercle A et en I au cercle C
doivent ,
comme les tan-gentes
communes extérieures auxdeux cercles
B et Dfaire
desangles égaux
avecla droite BD qui joint leurs
centres ;donc, puisque
HI est
perpendiculaire
à cettedroite
et queHM
et IM sontrespec-
tivementperpendiculaires
auxdeux tangentes
,il s’ensuit que
letriangle
HMI a sesdeux angles
en H et 1égaux
entre eux et àceux
que font
avecBD les tangentes extérieures
communes auxdeux
cercles B et D. Par un raisonnementtout-à-fait analogue,
ou dé-montrera exactement la même
chose
dutriangle H’M’I’, 9 par rapport
à sesangles
H’ etP ;
d’où on conclura que lesdroites MA
et MCsont
respectivement parallèles
auxdroites
M’A et M’C etqu’ainsi
AM’=CM
et CM’=AM. Ondémontrera
aussi de la mêmemanière,
en
faisant changer de rôle
auxdeux couples de cercles opposés , que DN’=BN
et BN’=DN.Cela
posé
, lespoints
H et 1pourront
êtreconsidérés
comme lespoints
de contact desdeux
cercles A et C avec un cercledécrit du point
M comme centre et avec MH=MIpour rayon ,
etque
pour
abréger ,
nousappellerons
le cercleM ;
de même H’ et I’seront les
points
de contact de ces deux mêmes cercles avec lecercle
M’.
Pareillement
K et L seront lespoints
de contact des cercles B et D avec lecercle N ;
et K’ et L’ seront lespoints de
contactdes deux
mêmes cercles avec le cercle N’.311 DE
GÉOMÉTRIE.
D’après cela ,
les deux droites VZ et KL devantconcourir
au centre de similitude des deux cercles B etD,
lesquatre points K,
Y , Z,
Lappartiendront à
une mêmecirconférence ,
d’oû il suit que les droites KV et LZ iront concourir en un mêmepoint
P de l’axeradical HI des deux cercles B et
D ;
et, pour des raisonssemblables les
deux droites KX et LY iront aussi concourir en un mêmepoint Q
de cet axe radical.Pareillement,
3 les deuxdroites
HV etIX iront concourir en un
point
R de l’axe radical KL des deuxcercles A et
C ;
et les deux droites HZ et IY iront concourir enun même
point
S du même axeradical.
De même les droites VKI et ZLI iront concourir en un
point P’,
etles droites XK/ et YLI en un
point QI
de l’axe radicalHI ;
les droites VH/ et XII iront concourir en unpoint R/,
et lesdroites
ZHI et YP en unpoint
S’ de l’axe radical KL.On
peut remarquer
maintenant que la droiteMM’,
que nousnous
dispensons
de mener, pour nepoint trop compliquer
lafigure,
passe
par
lepoint
0. Eneffet,
considérons d’abord les trois cerclesA , M , MI;
lepoint
H est le centre de similitude externe des deuxpremiers
et lepoint
HI est le centre de similitude interne du pre- mier et dutroisième ;
d’où il suit que le centre de similitude in-terne de M et M’ doit être sur la droite HH’ ou HI. Considérant ensuite les trois cercles
A , B, M, remarquant
que V est le centrede similitude interne des deux
premiers
et H le centre desimilitude externe du
premier
et dutroisième ,
on en concluraque le centre de similitude interne de B et M est sur la droite HV. En considérant de même les trois cercles
C , B, M,
on prou-vera que le centre de similitude interne de B et M est aussi sur
IX ,
d’où on concluraqu’il
est à l’intersection R de cette droiteavec IIV. Des raisonnemens semblables serviront à prouver que le
centre de similitude externe des deux cercles B et MI est le
point R/ ,
intersection des deux droites VH’ etXP ;
d’où il suit quele centre de similitude interne des deux cercles M et M’ est sur
la droite RR’ ou
KL ;
et comme onpourrait
prouverégalement
312 THÉORÈME DE GÉONIÉTRIE.
qu’il
doit être surHI ,
il s’ensuitqu’il
est à l’intersection 0 deces droite deux
droites, laquelle, conséquemment ,
doit être enligne
avec les
points
M et M’. 011prouverait
de la même manièrequ’elle
est aussi enligne droite
avec lespoints
N et N’.On
peut
aussi prouver que la droite MN passeégalement
par lepoint
0. Eneffet,
en considérant d’abord les trois cerclesA , M , N;
le centre de similitude externe des deuxpremiers
étant lepoint H,
et le centre de similitude interne dupremier
et du troi-sième étant le
point P,
comme il est aisé de le prouver , en rai-sonnant comme
ci-dessus ;
il s’ensuit que le centre desimilitude
interne de M et N est sur la droite HP ouHI ;
et onprouverait
de la même manière
qu’il
est aussi sur la droiteKL;
ce centreest donc à l’intersection 0 de ces deux droites
qui conséquemment
doit se trouver en
ligne
droite avec lespoints
M etN;
et on prou- verait la même chose despoints
MI et N’.Voilà donc
conséquemment
lesquatre points M , N, M’,
N’ enligne
droite avec lepoint O ,
c’est-à-dire que, dans les deux pa-rallélogrammes
AMCM’ et BNCNI lesdiagonales qui
ne sontpoint
tracées doivent se confondre en une seule
ligne
droitequi
passe par le.point 0 ;
cette droite doit doncpasser
par les milieux des deuxautres
diagonales
AC et BD des mêmesparallélogrammes
,lesquelles
sont aussi les deux
diagonales
duquadrilatère
ABCD circonscrit aucercle
0 ;
donc la droitequi joint
les milieux des deuxdiagonales
de ce
quadrilatère
contient le centre 0 du cercle inscrit(*).
Tout
triangle
circonscrit à un cerclepouvant
être considéré commeun
quadrilatère circonscrit ,
danslequel
un desangles , égal
à deuxangles droits
a sou sommet sur lacirconférence ,
aupoint
de con-(*) Le théorème
général,
pour une sectionconique quelconque ,
se trouvedémontré dans le présent
recueil,savoir;analiciquement
(tom. XII, pag.382 ),
et
t
( Tom.XII ,
pag. I09 ).J. D. G.
BALANCE DE ROBERVAL.
313tact de l’un des côtés du
triangle ;
ou peut conclure duthéorème
qui
vient d’être démontré lethéorème suivant
que l’onpourrait
aussi
parvenir
à démontrer directement par des moyensanalogues.
THÉORÈME.
Dans touttriangle ,
la droitequi joint
le milieude l’un
quelconque
des côtés avec le milieu de la droitequi joint
le
point
de contact de ce côté avec lecercle
inscrit au sommetopposé ,
contient le centre de ce cercle.STATIQUE.
Sur la Balance de Roberval ;
Par
unABONNÉ.
M. Poinsot,
dans saStatique (*) , observe
ausujet
de la Balance deRoberval, qu’aucun
de ceuxqui
ont écrit avant lui sur cetappareil
n’a donne une solution satisfaisante del’espèce
deparadoxe qu’il présente,
cequi
est très-vrai. Ilajoute
que la théorie des cou-ples
en donne uneexplication
fort exacte et fortlumineuse,
cequi
est vrai encore.
Mais M. Poinsot
paraît
insinuer que leparadoxe
dont ils’agit
nepeut
êtrecomplètement
éclairci que parl’application
de la théoriedes
couples. Or,
s’il en étaitainsi,
ce serait une chose assez fâ-cheuse. Il
arrive
souvent en effet que,parmi
lesauditeurs
descours