G ERGONNE
Géométrie élémentaire. Sur la division de la ligne droite en parties égales
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 15 (1824-1825), p. 93-96
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GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Sur la division de la ligne droite
enparties égales;
Par M. G E R G O N N E.
DIVISION DE LA LIGNE.
ON démontre,
dans tons les traités élémentaires degéométrie,
que deux droites issues d’un même
point
sontcoupées
enparties proportionnelles
par desparallèles ;
mais onn’y
démontre pas formellement que deuxparallèles
sontcoupées proportionnellement
et
disposer
ensuite de ce nombreindéterminé p
de manière que mp±Isoit une
puissance
de .2; soit 2" cettepuissance,
ou aura ainsiqui
se construira sans d’autre difficulté que lalongueur
desopérations.
Si l’on a, par
exemple
comme dans laduplication
du cube,en prenant p=II et les
signes
inférieurs; àl’exposant I 3=II 33
on pourra substituer I0 32 = 5 I6 qui n’en diffère quede I 48, et
l’on aura ainsi sensiblementTom. XV. I3
94
DIVISIONpar des droites issues d’un même
point ;
bien que cette dernièreproposition
semble être du même ordred’importance
que lapremière.
L’une et l’autre
propositions
offrent des méthodeségalement simples
en théorie pour diviser une droite enparties égales,
ou,plus généralement,
pour diviser une droite enparties qui
soiententre elles comme des
longueurs
ou comme des nombresdonnés,
mais ces méthodes diffèrent en ce que cellequ’on
déduit de lapremière exige quelquefois qu’on
mène ungrand
nombre deparal-
lèles à une droite
donnée,
tandis que cellequ’on
déduit de la seconde n’enexige qu’une seule ;
cequi
assure incontestablement à celle-ci lasupériorité.
Aussi est-ce constamment elle que nousemployons
pour notre usage et que nous conseillons à autrui.Nous
pensions qu’un procédé
sisimple
devait être universellementconnu des
géomètres ,
et pour cette raison nous n’avionsjamais songé à
lesignaler.
Mais nous venons de rencontrer , dans laBibliothèque
universelle( mai I824,
pag.I),
un article de M.A.
VORUZ, ministre,
etprincipal
ducollége
deMoudon,
danslequel l’auteur , qui paraît
avoir étéfrappé
comme nous des in- convéniens de la méthodeordinaire,
maisqui
apparemment ne connaît pas celle que nous venons derecommander ,
enindique
une autre
qui n’exige
absolument aucun tracé deparallèles.
Maiscet avantage nous
paraît plus
quecompensé
par lacomplication
duprocédé,
fort curieuxd’ailleurs,
et par les difficultésqu’en pré-
Sente la
démonstration, ainsi qu’on
enpourra juger
tout à l’heure.valeur facile il construire ; mais un heureux hasard sert souvent
beaucoup
mieux que les méthodes
générales.
J. D. G.
95
DE LA
LIGNEDROITE.
Mais ce
qui
nous a sur-toutfrappé,
c’estqu’un procédé
toutpareil
nous a étéindique
verbalement et sansconséquence
parM.
Sarrus,
il y adéjà plusieurs
années. II y avait été conduiten considérant que les droites
qui
vont des sommets d’untriangle
aux milieux des côtés
opposés
se coupent au tiers de leurlongueur ; qu’on
peuttrès-bien,
une de ces trois droites étantdonnée ,
cons-truire le
triangle
de telle sorte que l’une des extrémités de cettedroite se trouve au milieu de l’un de ses côtés et
qu’on
connaissele milieu de l’un des deux autres côtés. En
joignant
donc ce milieuau sommet
opposé
par unedroite ,
cette droitecoupait
la droitedonnée au tiers de sa
longueur.
Il ne
s’agissait
doncplus ,
pourgénéraliser
cetteconstruction
que d’examiner de
quelle
manière secoupent
des droitesqui, partant
de deux sommets d’untriangle , coupent
les côtésopposés ,
nonpas en deux
parties égales,
mais en raison donnéequelconque
etvoici le résultat
qu’obtint
M. Sarrus.Soit un
angle
ASA’( fig. 11 )
dont les côtésSA ,
SA’ soientcoupés respectivement
en B’ etB,
de manièrequ’on
aitm, n, p, q étant des nombres entiers
quelconques ;
en menantles droites
AB 1 A’B’,
secoupant
enC,
on auraComme il y a là
beaucoup plus
d’arbitraires que n’enexige l’objet
que nous avons en vue , nous poserons q=p, cequi
donnera
simplement
96 DIVISION DE LÀ LIGNE DROITE.
Cela
posé,
soit AB une droite donnée delongueur.
Soit menée par lepoint A ,
dans une directionarbitraire
une autre droitesur
laquelle
soientportées ,
àpartir
dupoint A ,
n ouvertures de compaségales
etarbitraires,
se terminant en S. Soit menée SBet soit
prolongée
cette droite au-delà de B en A’ d’unequantité égale
à elle-même. Si alors on mène des droites dupoint
A’ auxn-i
points intermédiaires,
àpartir
deA ,
il est aisé de conclure de la dernière formulequ’en appelant généralement
C lepoint
où ces droites coupent
AB,
on aura successivement pour la valeur de CASi n=2, la seule valeur de
CA CB sera , ce qui
rentre dans la
division d’une droite en trois
parties égales.
Si
n=3,
les deux valeurs de cerapport seront I 1, 4 I,
cequi
rentre dans la division d’une droite en deux ou en
cinq parties égales.
Si
n=4,
les trois valeurs du même rapport seront3 , 2 I, 6 I,
ce
qui
pourra servir à diviser une droite indifféremment en5,
3 et 7parties égales.
Si
n==5 ,
lesquatre
valeurs de cerapport seront I 2, 4 3, 3 I, 3 I,
ce
qui
pourra servirindistinctement
àdiviser
une droiteen 3, 7, 4
et 9parties égales.
En prenant
n=6,
lescinq
valeurs du même rapport seront2 5, I I, 2 I, 4 I0 I,
cequi
suffira pour diviser une droite en 7)2,
3, 5, II parties égales.
Et ainsi de suite.