B RET
Géométrie analitique. Théorie analitique de la ligne droite et du plan
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 5 (1814-1815), p. 329-341
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329
GÉOMÉTRIE ANALITIQUE.
Théorie analitique de la ligne droite
etdu plan ;
Par M. BRET , professeur de mathématiques à la faculté
des sciences de l’academie de Grenoble.
DE
LA LIGNE DROITE ET DÙ
PLAN.NOUS
avonsdéjà employé
dans ce recueil(*),
pourexprimer analitiquement
une droite dansl’espace,
troiséquations
telles quex=
03B1+ar2 , y=03B2+br2 , z=03B3+cr2 ,
nous avons
observé que 03B1, 03B2, 03B3
étaient les coordonnées, d’unpoint fixe, pris
à volonté sur ladroite;
que r était la distance variable,de
cepoint
fixe à unpoint
mobile de lamême droite ;
etqu’enfin a, b, c
étaient trois constantes , déterminant la direction de la droite dont ils’agit,
et nevariant
pasconséquemment lorsque
cettedroite
se meutparallèlement
à elle-même. Ces trois constantes. doivent d’ailleurs être liées par une relation que nous avonsdonnée alors ,
mais que nous allons
enseigner
à déterminer directement.Substituons
d’abord à notre droite saparallèle passant par l’origine,
et dont les.
équations
serontconséquemment
et
supposons, pour
un moment , queles coordonnées soiént
rectan-gulaires ;
r sera alors ladiagonale
duparallélipipède rectangle
construit sur x, y , z ; d’où il’ suit
qu’on
aura(*)
Voyez
notamment la page 93 du IV. e volume.Tom.
F,
n.°XI, I.er
mai I8I5.44
330 DE LA LIGNE DROITE
x2+y2+z2=r2 ; c’est-à-dire,
estsubstituant
etdivisant
parr2,
a2+b2+c2=I . Soit
ensuite une autre droiterapportée
aux mêmes axes ; nous auronspareillement a/2+b/2+c/2=I ;
et
ensuite,
par un théorème sur lestriangles rectilignes (x-x/)2+(y-y/)2+(z2-x/)2=r2+r/2-2rr/Cos.(r, r’) ,
ou , en
substituant, ayant égard
aux relationsci-dessus, réduisant,
divisant par 2rr’ ettransposant
.Cos.(r , r)=aa’+bb’+cc’ ,
Cela
posé,
concevonsprésentement
que leséquations (r) appar-*
tiennent à un
système
d’axes nonrectangulaires.
Par la mêmeorigine
concevons unsystème rectangulaire ; soient t , u , v ,
lesprojections
de r sur les axes de cesystème ;
eu sortequ’on
aitt2+u2+p2=r2 ;
soient de
plus
x, y , z lesprojections obliques
de r sur les axesprimitifs ;
et soientenfin
.sur
les axesrectangulaires,
cequi donnera conséquemment
t’
2+u’
2+v’2=x2 ,
t"
2+u" 2+v" 2=y2 , t’’’2+u’’’2+v’’’2=z2 ;
et en outre,
par
cequi précède,
33I
- ET
DU
PLAN.Présentement r est
diagonale
commune de deuxparallélipipèdes
l’un
rectangle ayant
pour ses arêtes t, u, v, et l’autreobliquangle’, qui
a pour arêtes x, y , z dont nous connaissons lesprojections
sur celles du
premier ;
or, comme onpeut
aller d’une extrémité de r à son autre extrémité cnparcourant
ces troisarêtes ,
il s’en-suit
qu’on
doit avoirEn
prenant
la somme desquarrés
de ceséquations,
etayant égard
à toutes les relations
ci-dessus,
on aurasubstituant enfin pour x , y , z leurs valeurs données par
l’équa-
tion
(r)
et divisant parr2 ,
on aura, pour la. relationdemandée ,
Il est aisé de voir
qu’en supposant
Soient
Les
équations
de deux droitespassant
par un mêmepoint. Si
par ces deux droites on
conçoit
unplan,
et que sur lesgrandeurs
et directions de p
et y
on construise unparallélogramme ,
sonsommet variable
opposé
aupoint
de concoure des deux droites sera donné par les troiséquations-
332 LA LIGNE DROITE
.or comme, en variant les
grandeurs
et lessignes de p
et y , cecommet
peut
devenir unquelconque
des-points
duplan
où il estsitué ,
et n’enpeut jamais sortir ;
il s’ensuit que ceséquations
sontcelles de ce
plan.
Dans le cas
particulier où 03B1, 03B2, 03B3
sontn.uls,
leplan
passepar l’origine,
et seséquations
sontsimplement
Ce
plan passe
alors pardeux droites dont les équations
sontd’où
il
suitqu’on
a, entre lessix
constantesd, e, f, g, h, k, qui déterminent
la directiondu plan pq,
lesdeux relations
d2+e2+f2+2ef Cos.(y , z)+2fdCos.(z, x)+2deCos.(x , y)=I , (P) g2+h2+k2+2hkCos.(y , z)+2kgCos.(z , x)+2ghCos.(x , y)=I ;
(Q)mais les
trois dernières
sont toutà fait indépendantes des trois premières.
On doit remarquer encore que,
lorsqu’on
a ,Cherchons l’angle de deux droites - , rI; si l’on joint leurs
ex-ET DU PLAN. 333
trémités
par
une droite on formera untriangle rectiligne )
danslequel
on aura , par cequi précède,
En
substituantpour x , y , z , x’, y’, z’
leurs valeurs ar,br ;
cr ,
a’r’ , b’r’ , clrl , ayant égard
aux relations(R), (R’),
ré-duisant
et divisant par20132rr’ ,
on auraSi ,
au moyen desconditions (I) ,
on faitsuccessivement coïncider la
droite r’ avecchacun
des axes, on auramais l’équation
de relation(R) peut
être écrite ainsielle
pourra donc(2) être remplacée
par celle-ciPareillement ,
onpeut
écrire ainsi la formule(i)
en
pourra donc (a)
luisubstituer celle-ci
334 DE
LALIGNE DROITE
et il est clair
qu’on pourrait écrire pareillement
En
posant, pour abréger,
les
équations (2)
donnentSi l’on substitue ces valeurs dans
l’équation
de relation(5) ,
onobtiendra la suivante
qui exprime
la relation entre les sixangles
que forment deux à deux
quatre
droites x, y, z, r dansl’espace
ou , ce
qui
revient aumême ,
entre lessix
distances deux à deux.de
quatre points quelconques
d’unesphère ,
Les mêmes valeurs substituées dans la formule
(5;
lachange
encelle-ci
,qui
fait connaîtrel’angle
de deux droites r, r’ en fonction desangles qu’elles
forment avec trois autres droites x , y , z ou,ce
qui
revient au même, la distance entre deuxpoints
d’unesphère
en fonction des six distances de ces deux
points
à. trois autrespoints pris
arbitrairement sur cette-sphère
335
ET DU PLAN.
Cherchons présentement l’angle
d’une droite r avec unplan
pq ;et d’abord occupons-nous des conditions de leur
perpendicularité.
Pour que r soit
perpendiculaire
à pq , il est nécessaire et il suffitqu’elle
le soit à la fois aux deux droites pet q
ou , cequi
revient au
même ,
que les cosinus desangles qu’elle
forme avecces deux droites soient
nuls ,
cequi
donne(5)
Si l’on combine ces conditions avec la relation
(R),
enposant,
pour
abréger ,
et ensuite
il viendra
Mais on a
(2)
Substituant donc,
etposant
encore, pourabréger,
il
viendra
336
DE T ALIGNE
DROITEet de là on conclura
Ainsi, a, b, c pourront
êtreexprimés immédiatement,
en fonctionde d, e, f, g, h, k
et desangles
que forment deux à deux les axes descoordonnées.
Cherchons présentement l’angle
de la droite r avec leplan pq.
Pour
l’obtenir, imaginons
une autre droite r’perpendiculaire
à ceplan ;
nous auronsc’est-à-dire (I)
Mais
ici les valeursde a’b b’, c’
sont les mêmes que celles. de a,b , c
dans- le casprécédent ;
on auradonc,
en,substituant
ou, en mettant pour
X, Y, Z
leurs va’eurson pourra- donc
exprimer
immédiatementSin.(pq , r) ,
enfonction
dè a,
b ,
c ,d,
ef,
g, h,
k et desangles
que forment deux à deux les- axes descoordonnées.
Si,
ET DU PLAN. 337
Si,
aumoyen
des conditions(1) ,
on faitsuccessivement
coïnciderr avec les trois axes , on aura
Si ,
aumoyen des
conditions(II) ,
on faitsuccessivement
coïncider pq avec les troisplans coordonnés ,
on auraSi , enfin,
par le concours des conditions(I)
et(II),
on faiesuccessivement coïncider le
plan
pq avec chacun desplans
coordonnéset la droite r avec l’axe
qui
lui estopposé ,
ilviendra y
en chassantles
dénominateurs,
ces dernières
équations prouvent
que, dans touttriangle sphérique,
les
produits
des sinus des côtés par les sinus des arcsperpendi-
culaires, abaisses
sur leur direction des sommetsopposés,
sont constansSi l’on compare à
l’équation (II) la
somme desproduits
deséqua-
tions
(I2)
par a ,b , c ,
on auraéquation qu’on
aurait pu, ausurplus,
déduire immédiatement del’équation (5).
Tom. V. 45
338 DE LA LIGNE DROITE
En
observant
que,d’après
les valeursde A, B, C en d, c;
f, g, h, k,
on ales
équations (12)
donneront encoreLa
comparaison
deséquations (13)
et(I4)
donneSi
l’on substitue cesvalent
dans larelation (3),
onarrivera
à cethéorème
Si
l’on substitue ces mêmes valeurs dans la formule(5) J
on auraEn les substituant
enfm dans la formule(’5)
on obtientOccupons-nous,
en dernierlieu,
de la recherche del’angle
dedeux
plans
pq,p’q’.
Le cosinus de cetangle n’est
autre que lecosinus
de deux droites r , r’qui
seraientrespectivement
per,pendiculaires
à cesdeux plans. On
auradonc, (I)
et(I0),
ET DU
PLAN. 339
ou
X, Y, Z,
rI et 0394 ont été déterminésprécédemment ,
et on obtiendraX’, YI,
ZI enchangeant
dansX, Y, Z,. les quantités A, B, C
en
A’, B’, C’ ;
on aura d’ailleursOn trouvera , au
surplus
En conséquence,
la formule(22)
deviendraou en core
Au moyen de cette dernière-
formule,
il sera très-aiséd’exprimer immédiatement Cos.(pq , p’q’),
en fonction ded,
e,f,
g,h, k , d’ , e’ , f’ , g’ , h’ ,
kl et desangles
que formentdeux
à deux lesaxes des coordonnées.
Si , au moyen des conditions
(II) ,
on fait successivement coïncider leplan p’q’
avec les troisplans, coordonnés ,
on- trouvera340 DE LA LIGNE DROITE ET DU PLAN.
au
moyen
dequoi
la formule(23)
deviendraou encore
mais,
enéliminant
0394 entre les formules(I2) et (I4),
ilvient
substituant
cesvaleurs
dans la forme(26) ,
elledeviendra
SI
, au moyen des conditions(II) ,
on fait successivement coïncider les deuxplans pq , p’q’
avecdeux plans coordonnés différens ,
on
tirera des formules (23)
34I
POLYGONES RËGULIERS.
On reconnaît ici les
équations
fondamentales de latrigonométrie
sphérique.
Il n’aura pas au
surplus échappé
au lecteur que toutes les formules que nous venonsd’obtenir ,
etbeaucoup
d’autres que nous aurions pu endéduire j,
sont des formules detrigonornétrie sphérique, auxquelles peut-être
onparviendrait beaucoup
rnoins facilement enemployant
les voies ordinaires.GÉOMÉTRIE.
Théorèmes relatifs
auxpolygones réguliers ;
FRANÇAIS
IL a
été fait mention , dans le IV.e volume de ce recueil (pages
70 et I33)d’une communication faite par M.
Legendre à
feu M.Français,
ausujet
de lanouvelle théorie des
imaginaires
de M.Argand.
Cequ’on
va lire est la subs-tance d’une
réponse à
cette communication , datée de LaFère, 7
novembre 1806.M.
Français
mande à M.Legendre qu’il
était, dès l’an X , enpossession
desthéorèmes que sa lettre
renferme , qu’il
ensupprime
les démonstrations , pour éviter leslongueurs ;
maisqu’il
pensequ’elles
doivent se rattacher facilement a la nou-velle théorie. Il termine ainsi :
« Je suis intimement
persuadé
que la Géométrie deposition
va enfin voir le" jour.
Depuis
Leibnitz,plus
d’un siècle elle fut annoncée aux savans. C’en est" fait, je crois, elle va naître ou elle est née :
gloire
à son auteur ".Nous aurions .pu tenter de donner les démonstrations de ces théorèmes ; nous
avons
pensé qu’il
étaitplus
convenable de laisser au lecteur leplaisir
de lesdécouvrir.
Dans tout ce
qui
vasuivre ,
nousreprésenterons
constammentpar