G ERGONNE
Géométrie élémentaire. Sur le rapport de la circonférence du cercle à son diamètre
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 17 (1826-1827), p. 148-152
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I48
GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Sur le rapport de la circonférence du cercle
à
sondiamètre ;
Par M. G E R G O N E.
A la
page I92 du VI.e volume duprésent recueil,
nous avons d&montré, d’après
M.Schawab
, cetélégant
théorème :THÉORÈME.
Si l’onforme
une suite dont les deuxpremiers
termes soient zéro et un, et dont chacun des autres soit alterna- tivement la demi-somme et la racine
quarrée
duproduit
des deuxqui
leprécèdent immédiatement ;
les termes de cette suite conver-geront
sans cesse vers le rayon du cercle dont lacirconférence
est
quatre (*).
Si à trois
points
d’une même droite P on mcne des deux extrémités d’uueautre
droite S,
savoir, de l’une, des. droites A, A’, Arl et de l’autre, des droi.tes B , B’ , B’’ , et si C, C’, C’’ sont respectivell1ent les droites
qui joignent
l’intersection de A’’ et B’’ à celle de A’’ et B’ , l’intersection de Ali et B’
à celle de A et B’’ , et enfin l’intersection de A et B’ à celle de A’ et B ,
ces trois droites C, C’, Cil concourront eu un même
point
de S, et réci- proquement, si ces trois droites concourent en un mêmepoint
de S , les.points
de concours de A et B, AI etB’ ,
A’’ et B’’appartiendront
tous troisà une même droite P.
J. D. G.
(*) M. Ampère nous a
communiqué , il y
aquelque
temps, un théorèmeduquel
celui-là peut facilement êtredéduit,
et dont il déclare êtredepuis
long-temps
enpossession.
AU DIAMÈTRE. I49
Ce
théorème,
dont la démonstration esttrés-élémentaire ,
four-nit
déjà,
telqu’il
vient d’êtreannoncé ,
unprocédé
tellement brief pour le calcul du nombre 03C9qu’on
rie saurait désormais raison- nablement se refuser à l’introduire dans les traités degéométrie.
C’est un
exemple qui
a été donné récemment par M.rincent
pro- fesseur àReims,
etqui
sera sans doute imité par d’autresgéomè-
tres.
Mais
l’application
du théorème de M. Schawab à la recherche du nombre 03C9 estsusceptible
de diverses abréviationstrès-notables,
qui paraissent
avoiréchappé à l’inventeur ,
et que nous avons fait connaître à l’endroit cité. Onpourrait
seulement nousreprocher
d’a-voir
justifié
cessimplifications
par desprocédés
outrop
peu élé- gans outrop
peugéométriques ;
et c’est cequi
nous détermine àrevenir de nouveau ici sur ce
sujet.
D’abord , puisque
les termes de la suiteconvergent
vers une li- mite commune , ils tendentconséquemment
à devenirégaux ;
et ,comme on ne les calcule que par
approximation ,
ils deviennent bientôtégaux
en effet. Dès lorsl’opération
estterminée ,
et onpeut
regarder
le dernier d’entre eux commeexprimant,
dans les limites del’approximation adoptée ,
le rayon du cercle dont la circonfé-rence est
quatre,
Mais
,long-temps
avant que ces termes soient devenus tout-à-faitégaux,
on doit rencontrer deux termes consécutifsqui
se ressem-blent dans
plus
de la moitié de leurs chiffres degauche,
et il estclair
qu’à plus
forteraison,
il en sera de même de tous ceuxqui
les
suivront ;
or , Unefols parvenu
àce point ,
on pourra , dansles limites de
l’approximation adoptée ,
substituer desimples
demi-sommes aux racines
quarrées
deproduits
cequi permettra
depoursuivre
le calcul de la suite par unprocédé
tout-a-faitsimple
et uniforme.
Comme on doit calculer tons les termes avec un même nombre de chiffres
décimaux ,
onpeut
, pour prouver cetteassertion ,
faire abs- traction de lavirgule.
Tout se réduit alors à prouver que, si deuxTum, XVII. 20
nombres
entiers,
d’un même nombre dechiffres,
se ressemblent dansplus
de la moitié de leurs chiffres degauche y
leur demi-somme n’excédera pas d’une demi-unité la racine
quarrée
de leurproduit..
Soient,
eneflet , a
et b ces deuxnombres ; d’après l’hypothèse ,
le nombre des cl1iffres de leur différence a-b sera moindre
que
la moitié du nombre des chiffres de chacund’eux , et , à plus
forte
raison ,
moindre que le nombre des chiffres de leur somme a+b et , àplus
forte raison encore , moindre que la moitié du nombre des chiffres de cette sommeaugmentée de 2 ~ ab
ou(a+
b)2 ;
et , comme le nombre des chiffres de(a-b)2
est, auplus,
double du nombre des chiflres de
a- b ,
on auramais
a-b=(a+b)(a-b)
; doncc’est-à-dire,
comme nous l’avions annoncé.
Soient a et b les deux termes a
partir desquels
onpeut
con- tinuer la suite enprenant simplement chaque
termeégal
à la demi-somme des deux
qui
leprécèdent immédiatement ,
et soientc, d,
e , ... ceux
qui
suivent cesdeux-là.
Si l’on suppose que a et b soient les deux bases d’untrapèze, c
sera laparallèle équidistante
de a et
b, d
laparallèle équidistante
de b et c, e laparallèle équidistante
de c etd,
et ainsi de suite. La limite verslaquelle
convergeront les termes de la suite ne sera donc autre chose que la limite vers
laquelle convergeront
cesparallèles
successives.Concevons
qu’on
leur mène uneperpendiculaire
comnaune , cou-AU
DIAMÈTRE.
I5Ipée respectivement
enA, B, C, D, E,
... par a,b c, d, e, .... ;
Csera le milieu de
AB , D
celui deBC,
E celui deCD ,
et ainside
suite;
laparallèle
limite sera doue cellequi
passera par lepoint
limite des
points A , B, C , D , E,
...Soit construit arbitrairement un
triangle
tel que lepoint
A soitun de ses sommes et le
point
B le milieu du côtéopposé;
soientconstruits une suite d’autres
triangles
tels que les sommets de cha-cun soient les milieux des côtés de cFlui
qui
leprécède
immé-diatement ,
àpartir
de celuiqui
aura été construit surAB ,
ilest aisé de voir que
les
milieux des côtés de cestriangles paral-
lèles au côté du
premier
dont B est le milieu ne seront autre choseque nos
points C, D, E,
... Il n’est pas moins évident que letriangle limite , qui
se réduira à unpoint ,
ne sera autre choseque le centre commun de
gravité
des aires de tous cestriangles, lequel
sera situé aux deux tiers de lalongueur AB ,
àpartir
deA ;
donc aussi lepoint
limite despoints
A ,B , C , D, E ,
... ,déterminés comme il a été dit
ci-dessus ,
sera situé aux deux tiers de AB àpartir
deA ;
et parconséquent
la limite desparallèles c, d,
e, ... aux bases a et b de notre
trapèze,
déterminées comme il a été ditci-dessus,
sera uneparallèle
à ces bases deux foisplus
distante dea que de b.
Soit x la
longueur
de cetteparallèle,
et soit y lalongueur
dela
parallèle également
distante de x etde a ;
on aurad’où,
enéliminant y ,
Ainsi a et b étant les deux
premiers
termes de la suitequi
seressemblent dans
plus
de moitié de leurs chiffres degauche ,
lalimite vers
laquelle
convergeront sans cesse les termes de cette suitesera donc a+2b 3. Telle sera donc aussi la
longueur
du rayon d’uncercle ayant une circonférence
égale à quatre ,
du moins dans la li- mite del’approximation
àlaquelle
on se sera arrêtée.Le diamè-
tre de ce cercle sera donc
et on aura
conséquemment
Le calcul du nombre 03C9
peut
donc être ainsi renfermé dans le sim-ple
énoncé que voiciTHÉORÈME.
Soientposés
zéro et un pour les deuxpremiers
termes d’une
suite ;
soit continué cettesuite,
enfaisant
alternati-vement chacun de ses termes
égal
à la demi-somme et à la racinequarrée
duproduit
des deux termesqui
leprécèdent
immédiate-ment,
jusqu’à
cequ’on
soit parvenu à deux termesconsécutifs qui
se ressemblent dans
plus
de la moitié de leurschiffres
de gau- che. Divisant alors six par lepremier
de ces termesaugmenté
dudouble de