G ERGONNE
Géométrie élémentaire. Sur la recherche du rapport de la circonférence du cercle à son diamètre
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 6 (1815-1816), p. 192-200
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192
RAPPORT DE LA CIRCONFERENCE
Si l’on prend
lestemps
enprogression arithmétique
cequi
per-mettra de supposer a=-I,
b=o, c=+I,
ces formulesdeviendront
43.
Les formulesqui
ont étél’objet
de cemémoire ,
fondées surce que l’orbite de la
planète
étaitsupposée
dans leplan
del’é1ip- tique ,
subissentquelques
modificationslorsqu’elle
est hors de ceplan ;
cequi
seral’objet
d’un autre mémoire.GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Sur la recherche du rapport de la circonférence du
cercle à
sondiamètre.
Par M. GERGONNE.
DANS
unpetit
traité élémentaire degéométrie plane, publié à Nancy
enI8I3 ,
par M.SCHAWAB,
on trouve, entre autreschoses intéressantes,
le théorème que voici:
Soient deux
polygones réguliers
de mêmepérimètre ,
l’un dem et l’autre de 2m
côtés;
soientrespectivement
r, R les rayons des cercles inscrit et circonscrit aupremier , r’,
R’ les rayonsdes cercles inscrit et circonscrit au
dernier ,
on auraCet
élégant théorème
se démontretrès-simplement
comme il suit :AU DIAMÈTRE. I93
Soit
SMC(fig. 3)
untriangle , rectangle
enM ;
soitprolongé le
côté MC au-delà du
point C ,
de manière que souprolongement
CC’ soit
égal
àl’hypothénuse CS. Soit
menéeC/S,
et soit abaisséedu
point
C sur cette droite laperpendiculaire CS/ ;
enfin soit menée S’M’parallèle
à SM.Voici
ce-qui
résulte de cette construction :Le
triangle
SCC’ayant
ses deux côtés CS etCC’ égaux,
doit aussiavoir les
angles opposés égaux,
etconséquemment
C’ l’un d’euxest
égal
à leurdemi-somme ;
cetangle
C’ est donc aussi moitié del’angle
extérieur SCM. En outre , lepoint
S’ étant le milieu deSC’,
il s’ensuit que S’M’ est la moitié deSM ; ainsi,
on a enmême
temps
S’M’=SM , Ang.S’C’M’=Ang.SCM .
Il résulte de
là
que, si l’on supposeque
MS soit undemi-côté
d’unpolygone régulier
de rncôtés,
dont C soit le centre, M’S’sera un demi-côté du
polygone régulier
de 2mcôtés ,
de mêmecontour, dont C’ sera le centre.
Or ,
il est clair que CM et CSseront les rayons des cercles inscrit et circonscrit au
premier;
etque C’M’ et C’S’ seront les
rayons
descercles inscrit
etcirconscrit
au dernier : ainsi l’on aura
CM= C’M’=r’ ,
CS=R ; C’S’=R’ .
Or,
lepoint M’
étant le milieu deC’M,
on doitavoir 2C’M’
=C’M=CM+CC’=CM+CS;
et deplus
letriangle CS’C’, rec-
tangle
en S’ donneC’S’=C’M’ C’C’=C’M’ CS;
donc2r’=r+R, et R’2=r’R ; c’est-à-dire,
r.r’.R , r’:R’;R ;
comme nous l’avions annoncé.
I94 RAPPORT DE LA CIRCONFERENCE
Cette
proposition peut
encore être démontréetrigonométriquement
ainsi
qu’il
suit:On a
d’abord évidemment
de
plus,
lespérimètres
des deuxpolygones
étant2mrTang.
m, 4mr’Tang. 2m,
-on doit avoirSi l’on élimine r, r’ de cette dernière
équation ,
au moyen dedeux
précédentes ,
il viendraou bien
ou en réduisant
équation qui,
combinée parmultiplication
avecl’équation (2)
donnequi
est la seconde de nos deuxproposions.
On a en outre
AU DIAMETRE. I95
d’où
éliminant
lescosinus, au moyen
deséquations (I), (2),
ilvient
mettant dans cette
dernière
pour R’2 savaleur (4) ,
ilviendra
enfinqui
est lapremière
des deuxpropositions
annoncées.Cela
posé ,
concevons unpolygone régulier quelconque,
de mcôtés,
dont on connaisse le
périmètre
p, ainsi que les rayons r et R des cercles inscrit etcirconscrit ;
si l’on forme unesérie ,
dont lespremier
et second termes soientrespectivement
r etR ,
et dont,les
suivans soientalternativement
àpartir
dutroisième,
moyenspar
différences
et parquotiens
entre les deuxqui précèdent
immé-diatement chacun
d’eux ;
il suit de cequi
vient d’êtredémontré,
que les termes de rangs
impairs
de cette série seront successivement les rayons des cercles inscrits auxpolygones réguliers
de m m4m, 8m,... côtés, ayant
leurspérimètres
constammentégaux à p ,
et que les termes de rangs
pairs
de la même suite seront succes-sivement
les rayons des cercles circonscrits aux mêmespolygones.
Mais, lorsque,
lepérimètre
d’unpolygone régulier
demeurantconstant, le nombre de ses côtés croît
continuellement,
le rayon du cercle inscrit croît aussi sans cesse , tandisqu’au
contraire celui du cercle circonscritdécroît’;
lepremier
esttoujours
moindre et lesecond
plus grand
que le rayon du cercle dont la circonférence seraitégale
aupérimètre
dupolygone ;
mais ils ‘tendent sàns cesse , l’unet
l’autre,
vers cette limite commune.Ainsi ,
dans la série dont il vient d’êtrequestion,
tandis que lestermes de rangs
impairs
croîtront sans cesse, ceux de rangspairs,
au
contraire ,
décroîtrontcontinuellement ;
mais de manière que lesuns et les autres
tendront,
deplus
enplus, à
devenirégaux
entreI96 RAPPORT DE LA CIRCONFÉRENCE
eux , et au
rayon
du cercle dont la circonférence serait p ;c’est-à- dire ,
que ces termesconvergeront perpétuellement
vers lavaleur
p 203C0.(*)
Voilà donc un
procédé , aussi simple qu’élégant,
pour obtenir du nombre une valeur aussiapprochée qu’on
pourra ledésirer ;
il(*) Soient rI, r2 , r3 ,....rx les rayons des cercles inscrits et RI ,
R2 , R3 , .... Rx
ceux des cerclescirconscrits;
nous aurons les deuxéqùations
auxdifférences
nous aurons
pareillement,
enchangeant x
en x+ i ,Si, entre ces quatre
équations,
on élimine successivementRx , Rx+1, Rx+2,
et ensuite rx, rx+I, rx+2 , on obtiendra ces deux-ci
La
première
de ceséquations exprime ,
entre les termes de rangsimpairs ,
unerelation
indépendante
des termes de rangspairs,
et la seconde entre les termesde rangs pairs, une relation
indépendante
des termes de rangsimpairs.
On voiten outre que , dans le cas de x=~ ,
l’intégrate
commune des ces deuxéquations
est L,
pourvu seulementque r
soit le cosinus d’unsous-multiple
de la circon- férence ; et l’on a alorsp=2mR2-r2.
Si r R
était le cosinus d’une fraction rationnelle et irréductiblen
de la cir- conférence , on tomberait alors sur lespolygones
étoilés de M. Poinsot , et la sérieconvergerait
continuellementvers p 2n03C0.
ne
AU DIAMETRE. I97
ne
s’ag-ira ,
eneffet ,
que de déterminer r etR ,
avec un nombresuffisant de chiffres
décimaux,
et d’en conclureensuite ,
comme ilvient d’être
dit,
les autres termes de lasuite,
avec le mêmedegré d’approximation , jusqu’à
cequ’on
soit parvenu à deux termes con- sécutifsqui
neprésentent plus
aucune différence dans l’ordre de décimalesadopté. Divisant I 2
p par l’und’eux,
lequotient qu’on
obtiendra sera une valeur
approchée
du nombre On en connaîtra ledegré d’approximation
en divisant denouveau ;p
par le mêmediviseur, augmenté
ou diminué d’une unité décimale du dernierordre;
et on ne conservera dans le résultat que les chiffres décimauxcommuns aux deux
quotiens.
On serappellera
ausurplus
que, dansles extractions de racines
quarrées,
dèsqu-on
a obtenuplus
de lamoitié des chiffres de la
racine,
onpeut
obtenir les suivans par unesimple
division.Ce
procédé
estdéjà
biensimple,
rnais il est encoresusceptible
de
quelques sirnplifications
assez notables. Etd’abord , l’inégalité
des termes de la série diminuant
continuellement y
a mesure queces termes seront
plus
avancés vers ladroite,
onparviendra
bientôtà deux termes consécutifs
qui,
abstraction faite de lavirgule,
seressembleront ,
vers ladroite ,
dansplus
de la moitié de leurs chiffres : or,lorsqu’on
en sera parvenula,
on pourra , sans erreursensible,
dans le
degré d’approximation qu’on
aura eu en vue, substituer des demi-sommes aux racinesquarrées
deproduits ;
de sorte que le calcul des termes ultérieurs de la série sepoursuivra,
d’une manièretout à fait
simple
etuniforme,
enprenant
constamment, pourchaque
terme , la
demi-somme
des deuxqui
leprécéderont
immédiatement.Cette
remarque, qui
n’apoint échappé à
M.Schwab , peut
sejus-
tifier comme il suit.
Tout se réduit évidemment à prouver que la demi-somme de deux nombres
entiers , qui
ontplus
de la moitié de leurs cl1iffres-pareils
vers lagauche
, ne diffère pas deplus
d’une demi - unité de la racinequarrée
de leurproduit. Or,
soient en effet A leplus petit
de ces nombres etA+a
leplus grand ;
ils’agira
de prouver queTome VI. 29
I98 RAPPORT DE LA CIRCONFÉRENCE
ou, en
transposant
etmultipliant
par 2,En
quarrant
etréduisant,
cetteinégalité
devientOr , puisqu’on
suppose que a n’a pas la moitié du nombre des chiffres deA,
a2 et àplus
forte raison(a-I)2
n’aura pas autant de chiffres queA ,
d’où il suitqu’en
effet(a-I)2 4A
sera une vérita-ble
fraction
, commel’exprime l’inégalité
ci-dessus.Voilà donc
déjà
notreprocédé
devenu biensimple ;
mais ,quelque
facile
qu’il puisse
être deprendre
la derni-sornme de deuxnombres,
si l’on faisait le calcul avec
beaucoup
de chiffresdécimaux ,
onpourrait
se trouver entraîné àrépéter
ungrand
nombre de fois cetteopération,
avant d’être parvenu à anéantir totalement la différenceentre deux termes consécutifs : voyons donc si nous ne pourrons
point
encore nousépargner
ce travail.Soient a, b respectivement
deux termes consécutifs d’une suite dontchaque
terme est la demi-somme des deuxqui
leprécèdent immédiatement ;
les termessubséquens
de cette suite serontet il
s’agira
de connaître le dernier terme de cettesuite, prolongée
à l’infini. Pour le
découvrir,
donnons à ces termes cette autre formeon verrd alors que son terme
général
estOr,
dans le cas de ninfini ,
la secondepartie
de cette valeurs’évanouit ;
d’où il suit que le dernier terme de la série estI 3(a+2b).
On pourra
donc
, dèsqu’on
sera parvenu à deux termes consécutifs différant dans moins de moitié de leurs chiffresdécimaux,
calculerAU
DIAMÈTRE.
I99de suite le dernier terme de la
série ,
sans passer par le calcul des intermédiaires.(*)
Il n’est
plus question présentement
que de fixer le choix du po-lygone primitif
devant servir depoint
dedépart.
Ce choixpourrait
être fait d’une infinité de manières
différentes ;
mais de tous lespolygones réguliers ,
leplus simple
est , sanscontredit ,
lesystème
de deux droites
qui
se confondent : c’est unpolygone
de deuxcôtés ,
ayant
deuxangles nuls.,
danslequel
le cercle inscrit a un rayon nul et le cercle circonscrit un rayonégal
à la moitié de l’un deses côtés ou au
quart
de sonpérimètre ;
de sorteqtl’en prenant
ce rayon pourunité ,
cepérimètre
sera4; et p 203C0
deviendra - .Ainsi,
la suite dont les deuxpremiers
termes sont o et I , et dont les autres sontalternativement , à partir
dutroisième,
moyens par différences et parquotiens
entre les deuxqui
lesprécèdent
immé-diatement,
converge sans cesse vers la valeur de2 03C0 (**). Voici le
calcul de ces termes , avec
sept
chiffresdécimaux,
et enayant égard
aux observations
précédemment
faites. s(*) Ce
qui précède
revient à dire que , si l’on aéquation
aux différences il s’ensuivrad’où résulte encore ce théorème de
géométrie.
THEORÈME.
Soientmarqués arbitrairement ,
sur une droiteindéfinie
deuxpoints I
et 2;puis ,
sur la même droite , soientmarqués
successivement unpoint
3également
distant de I et 2, unpoint
4également
distant de 2 et 3,un
point 5 également
distant de 3 et 4, et ainsi de suite. Cetteopération,
continuée à
l’infini ,
conduira à unpoint final
qui se trouvera situé aux deuxtiers de l’intervulle entre I et 2, à
partir
de I.(**) De là résulte ce théorème.
Théorème. Soit CMS
(fig.
4) untriangle isocèle, rectangle
en M. Soitprolongé
MC, de sorte que CC’=CS, et soit menée
SC’ ,
dont S’ soit le milieu ; soit faitet
soit menéeS’C",
dont S" soit le milieu ; soit fait C"=C’’’=C"S".200 OUESTIONS
PROPOSÉES.
On a
donc 2 03C0 = 0,6366I97 d’où I 03C0 =0,3I83098; résultat
exact àsept chiffres décimaux.
QUESTIONS PROPOSÉES.
Problèmes de Géométrie.
I.
DANS
la vue de boucher un troupolygonal,
fait dans une étoffequi
a un envers, on a taillé une
pièce polygonale
de la mêmeétoffe.
Cettepièce
bouche exactement le trou ; mais c’est en mettant l’envers à l’endroit. Ne serait-il paspossible
de ladécouper
enplusieurs
autrespièces qui,
assemblées entreelles ,
formassent une nouvellepièce qui
bouchât encore le trou, mais sans offrir cet inconvénient ?
Il. Deux
polyèdres
étantsymétriques
l’un àl’autre, c’est-a-dire , égaux
mais nonsuperposables ; décomposer
l’un d’eux enparties qui,
assemblées
d’une autremanière, forment
par leurréunion ,
un po-lyèdre identique
avec l’autre ?(*)
et soit menée
S"C’’’ ,
dont Slll soit le milieu et ainsi de suite. Les droites CC’,C’C’,
C"C’’’, ... convergeront sans cesse vers le rayon du cercle dont la circonférence serait 4MS.(*) M.
Legendre
a démontré , dans ses Élémens degéométrie,
que deux po-lyèdres symétriques
sont des sommes de parties superposables, moins d’autressommes de