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EVALUATION DE L’UTILISATION DES INTRANTS AGRICOLES DANS LA ZONE D’OCCUPATION CONTROLEE DE LA PENDJARI

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

********************

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI

********************

DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT

*********************

OPTION : Aménagement et Protection de l’Environnement

RAPPORT DE FIN DE FORMATION

POUR L’OBTENTION DE LA LICENCE PROFESSIONNELLE

Soutenu par :

SAHGUI Kouétcha Frédéric

11e Promotion

Année Académique : 2017-2018

Sous la Supervision de : Dr. Ir. Vincent Isidore TCHABI Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

Maître de Conférences des universités (CAMES)

Maître de stage : M. YOA KASSA Augustin Chargé Cellule Technique du

Coton Alafia à Tanguiéta

EVALUATION DE L’UTILISATION DES INTRANTS AGRICOLES DANS LA ZONE D’OCCUPATION

CONTROLEE DE LA PENDJARI

Soutenu le 29 mars 2019 devant le jury : Président : Prof. CHOUGOUROU C. Daniel

Membres :

Prof. Dr. YEHOUENOU PAZOU A. Elisabeth Prof. Dr. Ir. TCHABI Isidore Vincent

(2)

Je dédie ce travail en signe d’honneur, de mérite et de gratitude A

Ma grand-mère DARI Maga Adeline, pour les éminents sacrifices consentis pour la réussite, et le bonheur de vos fils et petit-fils.

et mon grand-père, feu GNAMMI Kassa Nicolas, pour vos conseils et orientation de sage, de grand-père.

DEDICACE

(3)

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UAC/EPAC Kouétcha Frédéric SAHGUI

REMERCIEMENT

Ce document n'aurait pas vu le jour sans l'assistance dévouée et la disponibilité d'un grand nombre de personnes à qui nous tenons à témoigner nos sincères remerciements.

Prof. Dr. Ir. Vincent I. TCHABI, enseignant-chercheur en Ecologie et gestion de la faune à l'Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi (EPAC), qui a suivi ce travail avec abnégation, malgré ses multiples occupations. Sa rigueur scientifique et ses conseils ont permis d'améliorer la qualité scientifique de ce travail ;

M. Augustin D. YOA KASSA, Chargé cellule technique du coton alafia, pour sa disponibilité, son implication personnelle et son apport technique ;

Président du jury pour l’insigne honneur que vous nous faites de présider ce jury nonobstant vos précieuses occupations ;

Honorables membres du jury pour avoir accepté porter votre esprit critique en vue de l’amélioration de la qualité scientifique de ce document.

Prof. Dr. jacques ADJAKPA, ancien chef du Département du Génie de l'Environnement (D/GEn) pour sa simplicité ;

M. Séraphin B. KOUAGO, Président/AVIGREF pour m’avoir accepté dans la structure M. Djaléni DJATTO YEMPABOU, SE/AVIGREF pour ses conseils dignes de sagesse ;

Tous les enseignants et autorités de l'EPAC, en particulier ceux du Département du Génie de l'Environnement, pour leur exigence du travail bien fait, leur rigueur scientifique et leur esprit d'organisation au cours de ces trois années de formation ; Tout le personnel de l’AVIGREF/PENDJARI ;

Les Membres du jury qui ont accordé un intérêt à cette étude et accepté d’examiner ce rapport ;

M. GNAMMI Mora Patrice, pour son soutien matériel et financier tout au long de ma formation ;

M. YARIGO Mathieu pour son soutien de tous genres ;

Tous mes camarades de la 11ème promotion, en particulier JOURDAN Epiphane et AYIDOTO Epiphane qui ont toujours été à mes côtés.

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TABLE DES MATIERES

DEDICACE ... ii

REMERCIEMENT ... iii

LISTE DES TABLEAUX ... vii

LISTE DES FIGURES ... viii

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES ... ix

RESUME ... xi

ABSTRACT ... xii

INTRODUCTION ... 1

CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ... 3

1.1 Généralité ... 3

1.1.1 Intrants chimiques ... 3

1.1.2 Pesticides ... 3

1.1.3 Engrais ... 3

1.1.4 Impacts des intrants ... 3

1.1.4.1 Sur la santé humaine et animale ... 4

1.1.4.2 Sur l’environnement ... 4

1.1.5 Amendement organique et biopesticide ... 5

1.1.5.1 Engrais organiques ... 5

1.1.5.2 Biopesticides ... 5

1.1.6 Intrants organiques ... 5

1.1.7 Concept d’aires protégées ... 6

1.1.8 Historique de la Reserve de Biosphère de la Pendjari (RBP) ... 7

1.1.9 Cadre juridique de gestion et d’utilisation des fertilisants et pesticides chimiques au Bénin ... 9

1.1.10 Agriculture et protection des écosystèmes ... 10

CHAPITRE 2 : MILIEU D’ETUDE ... 11

2.1 Situation géographique ... 11

2.2 Climat ... 11

2.2.1 Pluviométrie et température ... 12

2.2.2 Vents ... 12

2.2.3 L'insolation et humidité relative ... 13

2.3 Relief et Sols ... 13

2.4 Réseau Hydrographique ... 13

2.5 Végétation ... 14

(5)

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UAC/EPAC Kouétcha Frédéric SAHGUI

2.6 Flore ... 14

2.7 Faune ... 15

2.8 Population et Activités socio-économiques ... 15

2.8.1 Population ... 15

2.8.2 Agriculture ... 16

2.8.3 Elevage ... 16

2.8.4 Autres activités ... 16

CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES DE TRAVAIL ... 18

3.1 Matériel ... 18

3.2 Méthodes ... 18

3.2.1 Choix des villages et Collecte des données ... 18

3.2.2 Traitement des données ... 19

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION ... 20

4.1 Résultats ... 20

4.1.1 Données relatives à l’agriculture conventionnelle ... 20

4.1.1.1 Liste des produits chimiques agricole utilisés dans la ZOC ... 20

4.1.1.2 Superficies emblavées en intrant chimiques ... 20

4.1.1.3 Point de l’utilisation de l’engrais chimique par les producteurs ... 21

4.1.1.4 Point de l’utilisation de l’herbicide et insecticide ... 22

4.1.1.5 Données économiques ... 22

4.1.1.6 Ampleur des superficies emblavées ... 23

4.1.1.7 Quantité d’intrant utilisé par spéculation ... 24

4.1.1.8 Impact de chaque spéculation dans les terroirs ... 25

4.1.1.9 Perception des producteurs sur les impacts des techniques utilisées en rapport avec les terroirs exploités biologiquement ... 25

4.1.2 Données relatives à l’agriculture biologique ... 26

4.1.2.1 Les intrants biologiques de la ZOC ... 26

4.1.2.2 Superficies emblavées en production biologique ... 26

4.1.2.3 Point de l’utilisation de l’engrais biologique par les producteurs ... 27

4.1.2.4 Point de l’utilisation du pesticide biologique ... 28

4.1.2.5 Données économiques ... 28

4.1.2.6 Ampleur des superficies emblavées ... 29

4.1.2.7 Impact de chaque spéculation dans les terroirs ... 30

4.2 DISCUSSION ... 31

CONCLUSION ET RECOMMENDATION ... 33

Références bibliographiques ... 35

ANNEXES ... 37

(6)

Annexe 1 : Fiche d’enquête ... 37 Annexe 2 : Cliché de quelques insecticides rencontrés dans la ZOC ... 39 Codes relatifs aux producteurs ... 40

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UAC/EPAC Kouétcha Frédéric SAHGUI

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Accord et conventions relatifs à l’environnement ratifiés par le Bénin………….9 Tableau II: Quantités d’intrant utilisé par produit………...………...23 Tableau III : Données comparatives du rendement économique du coton conventionnel et

biologique dans la

ZOC………..27

(8)

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de la Reserve de Biosphère de Pendjari……….……….11

Figure 2 : Diagramme climatique……….12

Figure 3 : Variation mensuelle de la température……….12

Figure 4 : Superficies emblavées par producteur...22

Figure 5 : Quantité d’engrais utilisé par producteurs………..……..23

Figure 6 : Quantité d’herbicide et d’insecticide utilisé par produits……….……24

Figure 7 : Somme des coûts des intrants………...25

Figure 8 : Superficies emblavées par culture………25

Figure 9 : Somme des superficies emblavées sur les deux dernières années………...….27

Figure 10 : Feed back (réaction) des producteurs conventionnels sur leurs techniques culturales………...28

Figure 11: Superficies emblavées par producteur biologique ……….……29

Figure 12 : Quantité d’engrais vert ( compost et dejection animal) mobilisé par producteur... 30

Figure 13 : quantité de biopesticide utilisé ………31

Figure 14 : superficie des emblavure par spéculation ………..32

Figure 15 : Somme des superficies des emblavures sur les deux derniers années ………..33

Figure 16 : Champ du coton ………….………41

Figure 17 : Champ du riz …………..………...………41

Figure 18 : Champ du sésame ………..41

Figure 19 : Epis d’un maïs biologique ………41

Figure 20 : Champ du sorgho biologique ……….………..42

Figure 21 : Champ du niébé ………..42 Figure 22 : Les quatre principaux herbicides utilisés dans la Zone d’Occupation Contrôlée .42

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UAC/EPAC Kouétcha Frédéric SAHGUI

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

AFD : Agence de coopération Française pour le Développement

AVIGREF : Associations Villageoises de Gestion des Réserves de Faune B : Biologique

BT : Batia

C : Conventionnel

CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur CDB : Convention sur la Diversité Biologique

CENAGREF : Centre National de Gestion des Réserves de Faune D/Gen : Département de Génie de l’Environnement

DFRN : Direction des Forêts et des Ressources Naturelles DS : Dassari

EPAC : Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture GTZ/K FW : Coopération Allemande pour le Développement

INSAE : Institut National Statistique et de l’Analyse Economique IPNC : Inspection de la Protection de la Nature et de la Chasse KN: Kani

KR : Kourou

MEHU : Ministère de l’Environnement de l’Habitat et de l’Urbanisme OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PAG : Plan d’Aménagement et de Gestion du Parc PAPN : Projet d’Aménagement des Parcs Nationaux

PCGPN : Programme de Conservation et de Gestion des Parcs Nationaux PCGRN : Programme de Conservation et de Gestion des Ressources Naturelle PGRN : Projet de Gestion des Ressources Naturelles

PR: Pouri

RBP : Reserve de Biosphère de la Pendjari

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SDRF : Sous-Direction des Réserves de Faune SG : Sangou

SP : Sépounga ST: Sétchendiga TN : Tanongou

U-AVIGREF: Union des Associations de Gestion des Réserves de Faune UREEQ : Unité de Recherche en Ecotoxicologie et Etude de Qualité WT : Wantéhoun

ZC : Zones Cynégétiques

ZER : Zone d’Exploitation des Ressources ZOC : Zone d’Occupation Contrôlée

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UAC/EPAC Kouétcha Frédéric SAHGUI

RESUME

La présente étude est une contribution à la conservation et à l’exploitation rationnelle des terres de la Zone d’Occupation Contrôlée (ZOC) de la Reserve de Biosphère de la Pendjari (RBP). Elle a consisté à identifier et à caractériser des techniques culturales dans cette zone pour enfin faire des suggestions allant dans le sens de la défense des écosystèmes qui la constituent, mais aussi pour améliorer les conditions de vie des riverains. Trois mois durant, tous les villages de la ZOC ont été parcourus pour faire l’état des lieux en rapport avec des objectifs cités supra. Pour cela, une enquête a été menée sur cent (100) producteurs. Toutes analyses faites (moyenne, fréquence, graphiques), il est retenu que l'agriculture de la ZOC utilise de grandes quantités d’intrants chimiques artificiels. En effet, en moyenne 299,778 hectares (ha) de terres sont emblavées par une franche de 100 producteurs dont 130,48 ha en mode biologique contre 169,29 ha en mode conventionnel. Ce dernier groupe, composé de la plupart des personnes analphabètes (ayant la moindre formation sur l’usage des produits toxiques) emploie chaque année en moyenne par producteurs 101,986 Kg d’engrais ; 0,67 litres d’insecticides et 1,2 litre d’herbicides comme régulateurs de la croissance des plantes et pour lutter contre les insectes, les mauvaises herbes, les maladies des plantes et autres facteurs nuisibles qui influent sur les cultures. Ces produits (engrais, insecticides, les herbicides) sont épandus dans l'environnement immédiat de la zone cynégétiques, dommageable à la faune.

Du fait de leurs toxicités, de leurs propriétés écotoxicologiques avérées, ils engendrent de jour en jour de sérieux problèmes d’ordre écosystémiques sur toute la Reserve de Biosphère de la Pendjari. Pour y remédier, il est suggéré d’encourager les cultures intégrées basées sur des principes agro-forestiers bien connu ainsi que recommandé.

Mots clefs : Zone d’occupation contrôlée, agriculture, intrants, conservation, développement local, Pendjari

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ABSTRACT

The present study is a contribution to the conservation and the rational exploitation of Controlled area of occupancy lands of the Pendjari. It consisted by identifying and characterizing farming techniques in this area to finally make suggestions in order to defend, but also to improve local residents living conditions. For three months, all villages in the Controlled area of occupancy have been surveyed to assess the state of affairs in relation to the objectives mentioned above. For this, a survey was conducted on one hundred (100) producers. All analyzes made (average, frequency, graphs), shown that Controlled area of occupancy agriculture uses large amounts of artificial chemical inputs. Around of 299,778 hectares (ha) of land were used by 100 producers including 130.48 ha with biological mode against 169.29 ha using conventional mode. This last group, composed of most illiterate people (with the least training on the use of toxic products) uses on average 101.986 kg of fertilizer per year; 0.67 liters of insecticides and 1.2 liters of herbicides for plant growth regulators and to control insects, weeds, plant diseases and other harmful factors that affect crops. These products (fertilizers, insecticides, herbicides) are spread in the immediate environment of the hunting zone, damaging to wildlife. Due to their toxicities and proven ecotoxicological properties, they are causing serious ecosystem problems every day in the entire Pendjari Biosphere Reserve. To remedy this, it is suggested to encourage integrated crops based on well-known agroforestry principles as well as recommended.

Keyword: Controlled area of occupancy, Agriculture, input, Conservation, Local Development, Pendjari

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INTRODUCTION

La situation géographique du Bénin, la diversité des reliefs et des conditions climatiques lui offrent une richesse faunistique et floristique remarquable. Au nombre de ces atouts, figurent ceux qu’abrite la Réserve de Biosphère de la Pendjari, qui présente des valeurs universelles, non seulement de par ses espèces, essences et espaces originaux, mais également en raison du rôle qu’elles peuvent jouer pour l’humanité. La gestion et la conservation de ces richesses naturelles restent toujours une priorité pour les conservateurs pour protéger un patrimoine en proie à la dégradation des terres riveraines et aux changements climatiques dû en parti à l’avènement des intrants chimiques de synthèse. En effet les paysans des pays en voie de développement comme le Bénin, par manque de formation et par l'analphabétisme, utilisent mal et de façon abusive les intrants chimiques. Cela n'est pas sans conséquence sur la santé humaine et celle de l'environnement. Le comble, c’est que l’autosuffisance alimentaire reste encore un déficit criard.

Les terres cultivables se réduisent de plus en plus pour cause de la dégradation occasionnée par les systèmes culturaux, l'utilisation des produits chimiques de synthèse et la croissance galopante de la population. Selon Konaté et Kampmann (2010), la contribution des activités agricoles dans la modification des communautés d’organismes vivants est devenue une question majeure dans le contexte actuel de crise de la biodiversité. Le rapport final du CENAGREF (2004), exécuté par l’équipe de recherche de l’UREEQ, va dans ce sens en reconnaissant que, non seulement l’utilisation des intrants constitue une source d’intoxication pour les personnes qui les manipulent, mais aussi pour les populations riveraines des aires protégées et leur faune. L’utilisation accrue des produits chimiques de synthèse dans la ZOC de la Pendjari est source potentielle de catastrophe écologique selon do-Rego & Tohoun (2012). Une forte application des produits phytosanitaires dans la ZOC entraînerait une baisse de la fertilité des sols selon Sabi et al (2017).

Une étude comparée de l’impact de l’utilisation des intrants chimiques dans la ZOC à partir de terroirs-témoins utilisant des intrants biologiques permettra de mieux comprendre les interactions entre les techniques culturales des riverains et l’état actuel des écosystèmes de la ZOC, d’anticiper les bouleversements que pourraient engendrer l’utilisation accrue des fertilisants et pesticides chimiques ; et de proposer des modes d’utilisation durable appropriée. La connaissance de ces impacts permettra aux gestionnaires de la Réserve de Biosphère de la Pendjari, qui est d’ailleurs l’une des aires sauvages les mieux protégées d’Afrique de l’Ouest, de dotée de plan d’aménagement et de gestion de ZOC d’après Sabi et al (2017). Pour la pérenniser, la présente étude s’est consacrée à comprendre les influences des activités humaines sur elle. Cette contribution sera appréciée à partir des objectifs et hypothèses suivants :

(15)

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UAC/EPAC Kouétcha Frédéric SAHGUI

Objectifs Global

Evaluer l'état des lieux en matière d'utilisation des engrais et pesticides ainsi que leurs impacts sur la faune, la flore et l’économie rurale dans la Zone d’Occupation Contrôlée

Objectifs spécifiques

Recenser les différents engrais et pesticides utilisés dans la Zone Occupation Contrôlée (ZOC)

Apprécier la toxicité et les effets écologiques des engrais et pesticides dans la Zone Occupation Contrôlée (ZOC)

proposer des solutions et actions écologiques durable de la Zone Occupation Contrôlée pour l’amélioration des conditions de vie des producteurs riverains de la Reserve de Biosphère de la Pendjari (RBP).

Hypothèse de travail

Une panoplie de produit chimique de synthèse est utilisée dans Zone Occupation Contrôlée de la RBP

Les produits chimiques de synthèse utilisés dans la Zone Occupation Contrôlée de la Pendjari développent des toxicités aiguës

Des intrants biologiques doivent être fortement recommandé dans la Zone Occupation Contrôlée

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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1.1 Généralité

1.1.1 Intrants chimiques

Les intrants chimiques sont des produits chimiques utilisés pour la nutrition des végétaux ou pour lutter contre les organismes nuisibles des plantes et des animaux. L'utilisation des intrants chimiques est très délicate, et nécessite une utilisation bien avisée.

1.1.2 Pesticides

Il s’agit de nombreuses substances très variées, agissant sur des organismes vivants (bactéries, champignons, vers, insectes, plantes, vertébrés) pour les détruire, les contrôler ou les repousser (INSERM, 2013). Selon Samuel et Laurent, (2001), les pesticides sont des produits antiparasitaires qui peuvent être définis comme toutes substances ou mélanges de substances qui sont utilisés pour prévenir, détruire, éloigner ou diminuer les populations d'insectes, de mauvaises herbes, de champignons, de rongeurs ou toutes autres formes de vies considérées nuisibles par l'humain. Selon la FAO (1996), les pesticides se définissent comme : « toute substance ou association de substances qui est destinée à repousser, détruire ou combattre les ravageurs, y compris les vecteurs de maladies humaines ou animales, et les espèces indésirables de plantes ou d'animaux causant des dommages ou se montrant autrement nuisibles»

1.1.3 Engrais

Les engrais sont des matières fertilisantes dont la fonction principale est d'apporter aux plantes des éléments directement utiles à leur nutrition (éléments fertilisants majeurs : azote, phosphore, potassium ; éléments fertilisants secondaires : calcium, magnésium, sodium, soufre ; oligoéléments : bore, cobalt, cuivre, fer, manganèse, molybdène, zinc). Les engrais minéraux sont des poudres ou grains qui contiennent les éléments nutritifs indispensables aux cultures (Jonis, 2008 cité par Ouattara, 2014). Ces éléments sont principalement: l'azote N, phosphate P et le potassium K.

1.1.4 Impacts des intrants

Les intrants utilisés en agriculture ne sont pas sans conséquence sur la nature. D’autres sont des véritables poisons pour la santé de l’homme et des animaux tandis que d’autres sont des véritables pollueur des cours d’eau.

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1.1.4.1 Sur la santé humaine et animale

Libérés dans l'environnement, les pesticides vont évidemment éliminer les organismes contre lesquels ils sont utilisés. Mais, la plupart de ces produits chimiques vont également toucher d'autres organismes que ceux visés au départ, de manière directe (absorption, ingestion, respiration, etc.) ou indirecte (via un autre organisme contaminé, de l'eau pollué, etc.). Les effets sur la biodiversité sont donc indéniables. Lorsqu'un pesticide atteint des zones non cible, ce qui peut arriver de pire est que des gens s'empoisonnent. Selon INSERM (2013) il existe un risque de malformations congénitales chez les enfants des femmes vivant au voisinage d'une zone agricole ou liée aux usages domestiques de pesticides (malformations cardiaques, du tube neural, hypospadias). Une diminution du poids de naissance, des atteintes neuro-développementales et une augmentation significative du risque de leucémie. Plusieurs études sur les animaux indiquent que certains pesticides pourraient produire des effets sur la reproduction et/ou sur le développement. Parmi les effets possibles, on peut noter les anomalies du développement embryonnaire qui incluent sur les lésions structurales (malformations) et les lésions fonctionnelles (retard de croissance et de développement) (INSERM, 2013).

1.1.4.2 Sur l’environnement

Si l'utilisation d'intrants chimiques permet de maîtriser la population des ravageurs, cela a un effet négatif sur la pédofaune. Les engrais mal dosés peuvent tuer la microfaune du sol qui fertilise le sol à l’état naturel et laisser les plantes sans nourriture dorénavant. Ils peuvent affecter la santé des plantes et des produits récoltés. Les risques de mauvaise utilisation d'engrais font que les engrais naturels sont souvent préférables aux engrais artificiels. Les engrais naturels sont plus équilibrés et leur apports en sels minéraux sont plus diversifiés (Dupriez & Leener, 1987). Les engrais chimiques ont en commun la propriété d'être rapidement assimilable par les plantes, mais également, parce qu'étant plus ou moins solubles dans l'eau, de pouvoir facilement polluer les eaux de surface et les eaux souterraines. Selon des résultats d’une étude initiée par le CENAGREF en 2004, les taux pesticides sont au-delà des taux tolérables dans la plupart des mares de la RBP.

En effet, lorsqu'un pesticide est appliqué sur une plante, une partie atteint la plante mais une autre s'infiltre dans le sol pour finir dans les nappes phréatiques ou les cours d'eau. La plus grande partie s'évapore dans l'air et retombe aux sols par les pluies et les vents. Quand la température s'élève, ils s'évaporent à nouveau et se déplacent, parcourant des centaines ou milliers de kilomètres. Les pesticides appauvrissent le sol en augmentant sa toxicité, détruisent encore davantage les micro- organismes du sol, sans compter la pollution. Ce qui entraîne progressivement la perte de matière organique et l'érosion du sol. Ce sont surtout des espèces au sommet de la chaîne alimentaire (oiseaux, mammifères etc.), qui témoignent des problèmes posés par les pesticides. Mais les

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insectes (notamment butineurs comme les abeilles et papillons) et les animaux à sang froid (comme les reptiles et les amphibiens) sont les plus touchés.

1.1.5 Amendement organique et biopesticide

Les amendements organiques sont des matières fertilisantes composées principalement de combinaisons carbonées d'origine végétale, fermentée ou fermentescible, destinée à l'entretien ou à la reconstitution de la matière organique du sol (helvetas, 2014). Les engrais organiques sont constitués par le fumier, compost, engrais verts et la cendre. Ils apportent à la terre l'humus dont elle a besoin (Jardin, 1996). Les bio pesticides sont les pesticides extraient des végétaux ou organismes naturels pour lutter contre les ravageurs et les mauvaises herbes (helvetas, 2014)

1.1.5.1 Engrais organiques

Le compost est un mélange de constituants organiques d'origine animale et/ou végétale, utilisé comme matière fertilisante. La matière organique nourrit et abrite un grand nombre d’organisme du sol utile, tels que les vers de terre et les microorganismes, qui œuvrent continuellement à l’amélioration de la fertilité et à la structure du sol.

1.1.5.2 Biopesticides

Les bio-pesticides peuvent se définir au sens large comme des pesticides d'origine biologique, c'est-à-dire, organismes vivants ou substances d'origine naturelle synthétisée par ces derniers, et plus généralement tout produit de protection des plantes qui n'est pas issu de la chimie. Les bio- pesticides sont des pesticides qui proviennent de matières naturelles telles que les animaux, les végétaux et les bactéries. Les bio-pesticides peuvent être des alliés utiles dans le cadre des programmes de lutte intégrée.

Les bio pesticides s'assortissent souvent d'allégations, non pas de maîtrise des ennemis combattus, mais de maîtrise partielle ou de réduction des dégâts. Pour une action renforcée, utiliser ces produits en combinaison avec d'autres méthodes de lutte (helvetas, 2014).

1.1.6 Intrants organiques

Les pratiques de fertilisation organique (effluent d'élevage, pailles, compostage, culture d'engrais verts) et de rotation des cultures diversifiées maintiennent un niveau élevé des teneurs en matières organiques, reconstituant le capital détérioré par l'activité agricole. De plus, elles permettent un développement de la biodiversité du sol, une augmentation des populations et une activité biologique plus intense.

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Cependant, les déchets ligneux et cellulosiques ne doivent pas être mélangés en quantité importante au sol arable. S'ils le sont, les microorganismes qui doivent les décomposer, consomment plus d'élément minéraux et d'azote dans le sol au détriment des racines. Dans ce cas, il y a une compétition alimentaire très forte entre les plantes et les microorganismes décomposeurs du bois et de la paille (helvetas, 2014). Les engrais verts améliorent la structure du sol et stimulent l'activité microbienne dans le sol.

1.1.7 Concept d’aires protégées

L’aire protégée désigne un territoire d’étendue variable, bénéficiant d’un statut de conservation (Triplet, 2009). C’est aussi une aire bien délimitée dans laquelle une importance particulière est accordée à la conservation de la nature et de la faune. La notion générique d’aire protégée se révèle très riche et le statut d’aires protégées est aujourd’hui très diversifié.

En effet, selon la définition de l’UICN (2008) une aire protégée est « un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services éco-systémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés ». Cette définition, simple, concise, détermine les objectifs fondamentaux des aires protégées, à savoir la protection et le maintien de la biodiversité, des ressources naturelles, des paysages et des valeurs culturelles rattachées. Pour l’UICN, seules les aires dont le principal objectif est de conserver la nature peuvent être considérées comme des aires protégées. Les espaces protégés peuvent avoir d’autres buts de même importance, mais en cas de conflit d’intérêts, la conservation de la nature doit être prioritaire.

L’homme n’est pas exclu des aires protégées et de leur gestion ; il est au contraire au cœur de la conservation sans y devenir un facteur d’appauvrissement, de pollution, de dérangement ou de piétinement. La tâche du gestionnaire est tracée; il doit jouer en permanence sur un subtil équilibre entre les intérêts parfois contradictoires provenant de la gestion des ressources naturelles.

Les aires protégées ont de multiples fonctions (d’après Des parcs pour la vie citée par Triplet, 2009):

- protection des espèces hautement sensibles aux activités et dérangements humains,

- maintien des ressources génétiques sauvages importantes pour la médecine ou pour la reproduction des espèces animales ou végétales,

- recherche scientifique sur des espaces ressemblant au plus aux écosystèmes naturels originels, - conservation des sols et des eaux dans les zones érodables,

- régulation et purification des eaux notamment en protégeant les zones humides et les forêts, - protection contre les catastrophes naturelles telles que les inondations ou les tempêtes, - maintien d’une importante végétation naturelle sur sols pauvres et dans les zones sensibles,

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- mise à disposition d’habitats pour l’alimentation, la reproduction ou le repos des espèces, - rôle fondamental dans l’éducation et la sensibilisation du public, notamment scolaire, - protection d'éléments naturels et culturels particuliers,

- création de revenus et d’emplois grâce au tourisme.

Tous ces objectifs ne peuvent être développés sur toutes les aires protégées. Les objectifs communs des aires protégées sont, selon l’UICN (2008) et Triplet (2009) :

- conserver la composition, la structure, la fonction et le potentiel évolutif de la biodiversité, - contribuer aux stratégies régionales de conservation (réserves centrales, zones tampons, corridors, étapes-relais pour les espèces migratrices, etc.),

- préserver la biodiversité du paysage ou de l’habitat, des espèces et des écosystèmes associés, - être suffisamment grandes pour garantir l’intégrité et le maintien à long terme des cibles de conservation spécifiées, ou pouvoir être étendues pour y arriver,

- préserver à jamais les valeurs pour lesquelles elles ont été créées,

- opérer avec l’assistance d’un plan de gestion, ainsi que d’un programme de suivi et d’évaluation qui encourage une gestion adaptative,

- posséder un système de gouvernance clair et équitable,

- préserver les caractéristiques significatives du paysage, sa géomorphologie et sa géologie,

- fournir des services éco-systémiques régulateurs, y compris l’effet tampon contre les impacts des changements climatiques,

- conserver les zones naturelles et scéniques d’importance nationale et internationale à des fins culturelles, spirituelles et scientifiques,

- distribuer aux communautés locales et résidentes des bénéfices en accord avec les autres objectifs de la gestion,

- offrir des avantages récréatifs dans le respect des autres objectifs de la gestion,

- faciliter les activités de recherche scientifique qui ont un faible impact, et un suivi écologique lié et cohérent par rapport aux valeurs de l’aire protégée,

- utiliser les stratégies de gestion adaptative pour améliorer peu à peu l’efficacité de la gestion et la qualité de la gouvernance,

- aider à fournir des opportunités éducatives (y compris au sujet des approches de gestion), - aider à gagner le support général à la protection.

1.1.8 Historique de la Reserve de Biosphère de la Pendjari (RBP)

L'ancienne aire de chasse de la Boucle de la rivière Pendjari a connu en 1954 un nouveau statut, celui de Réserve partielle de faune de la boucle de la Pendjari, avant de devenir Réserve totale de

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faune de la Pendjari l'année suivante. En 1959 les zones cynégétiques de la Pendjari et de l'Atacora sont créées. La Réserve de faune devient Parc national de la Pendjari en 1961. A partir des années 1970, le développement des aires protégées a connu un nouvel essor grâce à une nouvelle prise de conscience du pouvoir public, qui a pris d’importantes mesures de valorisation de ces aires à travers l’élaboration des premiers plans directeurs des parcs nationaux (la Pendjari en 1979 et le W en 1989) avec l’appui de la FAO sur demande du gouvernement béninois.

Le 16 juin 1986, le statut de réserve de biosphère est accordé par l'UNESCO.

Dès 1993, la Sous-Direction des Réserves de Faune (SDRF) a été créée par Arrêté N°134/MDR/DC/CC/CP du 22 mars 1993 pour succéder à l’Inspection pour la Protection de la Nature et de la Chasse (IPCN) qui a coordonné le Projet d’Aménagement des Parcs Nationaux (PAPN) pendant trois ans sans véritablement fonctionner, faute d’attributions, d’organisation et de fonctionnement. Ce contexte n’a pas changé jusqu’à l’avènement du Projet de Gestion des Ressources Naturelles (PGRN) qui a élaboré et testé des approches de cogestion avec les populations riveraines de la Pendjari et du W à travers l’exécution d’activités d’éducation environnementale et de formation.

La SDRF cède place au Centre National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF) en 1996 par décret N°96-73 du 02 avril 1996 qui définit son statut selon la loi 94-009 portant création des offices à caractère social, culturel et technique. Ce décret constitue aux yeux des conservateurs une avancée remarquable vers une décentralisation certaine de la gestion des aires protégées qui reste du ressort exclusif des seuls forestiers.

En 2002, conformément au Journal Officiel de la République du Bénin, sous le N° 2002-142 MISD/DC/SG/DAI/SAAP-Assoc, fut créé l’Association villageoise de gestion des réserves de faune (AVIGREF) à partir des acquis des Associations Villageoises de Chasse (AVC) instituées par le Projet de Gestion des Ressources Naturelles (PGRN) (Yoa, 2014). En 2007, la zone autour de la vallée de la rivière Pendjari est reconnue comme « zone humide d'importance internationale » dans le cadre de la convention de Ramsar.

Le 31 mars 2009, le ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature du Bénin dépose auprès de l'UNESCO un dossier de candidature en vue de l'inscription du PNP sur la liste indicative du patrimoine mondial. La gestion des parcs nationaux dans le monde entier est de plus en plus confiée à des Offices, des ONG internationales et même des structures privées (PAG, 2009 cité par YOA 2014). Le 7 juillet 2017, le parc est inscrit au patrimoine mondial. Le jeudi 24 Août 2017, African Park Network a pris les rênes de la direction du Parc National de la Pendjari des mains de la DPNP. L’APN est une organisation à but non lucratif qui a pour mission de conserver et valoriser la réserve.

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1.1.9 Cadre juridique de gestion et d’utilisation des fertilisants et pesticides chimiques au Bénin

Au Bénin, il existe des conventions internationales et des lois qui réglementent l'utilisation des intrants chimiques comme le rappellent les éléments du tableau 1.

Tableau I : Accord et conventions relatifs à l’environnement ratifiés par le Bénin

No Conventions / accords

Date de

ratification (ou de signature) 01 Convention de Stockholm (1972) : débarrasser le monde des POPs 30 juin 1994

02 Convention-Cadre des Nations Unies sur la Désertification 30 juin 1994

03 Convention sur la diversité biologique 30 juin 1994

04

Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques 30 juin 1994

05 Protocole de Kyoto 25 février 2002

06 Convention sur les zones humides, habitats des oiseaux d’eau – Convention Ramsar

20 janvier 2000

07 Convention sur la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel 14 septembre 1982 08 Convention relative à la conservation des espèces appartenant à la faune

sauvage

1er avril 1986

09 Convention phytosanitaire pour l’Afrique 1er avril 1974

Au plan national, la constitution du 11 décembre 1990 a conféré à l'Etat la responsabilité de veiller à la protection de l'environnement. Pour appliquer ces conventions, un ensemble de textes juridiques ont été promulgués, avec comme objectif la protection et la gestion pérenne des ressources environnementales et du cadre de vie. Il s’agit entre autres de :

-la loi n°030-98 du 12 février 1999 portant loi-cadre sur l’environnement en République du Bénin : Elle comprend des dispositifs relatifs à la clarification des concepts, aux sanctions, à la

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protection et la mise en valeur des milieux récepteurs, à la protection et la mise en valeur du milieu naturel et de l’environnement humain, à la pollution et nuisances, aux études d’impact, aux audiences publiques sur l’environnement, aux plans d’urgence et aux incitations.

- la loi no.91-004 du 11 février 1991 portant réglementation phytosanitaire en République du Bénin : ses dispositions concernent la protection sanitaire des végétaux et produits végétaux, par la prévention et la lutte contre les organismes nuisibles tant au niveau de leur introduction qu’à celui de leur propagation sur le territoire national, en vue de sauvegarder et de garantir un environnement, propice à un développement durable.

1.1.10 Agriculture et protection des écosystèmes

L'agriculture a pour vocation première de nourrir la population. Avec l’augmentation de la population, les producteurs augmentent aussi les terres cultivables et/ou intensifient l’usage des produits chimiques de synthèse pour répondre à la demande croissante. L’augmentation des terres cultivables réduisent les milieux naturels et des milliers des espèces sont sommées à disparaitre.

A côté de cette problématique du foncier, nous pouvons déplorer que l'agriculture productiviste n'ait pas contribué à prendre en compte et à valoriser l’environnement. Ainsi, on peut constater dans la ZOC des pratiques culturales qui s’avèrent couteuses pour l’environnement. Des feux de brousses comme moyens de préparation des terres pour la culture, l’utilisation incontrôlée des intrants chimiques, le déboisement ‘sauvage’ du couvert végétal, entrainent une baisse drastique de la fertilité des sols de la ZOC.

L’écosystème souffre à cause des excès de fertilisants chimiques et de produits phytosanitaires utilisés en agriculture à des fins de rentabilité économique qui n’est même pas avérée. La notion de rendement par hectare est longtemps restée assimilée (et persiste encore) à un critère de mesure de performance. Nous ne pourrons pas cependant remettre en cause la demande exponentielle du besoin de produits agro-alimentaires. Mais ce type de production met en péril le développement durable.

Le développement durable a été défini par la Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement (1992) comme un développement qui répond aux besoins du futur sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.

La conservation des écosystèmes dans ce cas demande des stratégies de gestion qui tiennent compte à la fois de la conservation de la biodiversité et de générer des avantages directs pour les paysans et les communautés rurales, qui vivent dans ou près des aires protégées.

L'agriculteur, dans une volonté de promouvoir le développement durable, se trouve confronter à deux ou trois défis : l’environnement, l’indépendance alimentaire et la sécurité alimentaire.

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CHAPITRE 2 : MILIEU D’ETUDE 2.1 Situation géographique

La Réserve de Biosphère de la Pendjari (figure 1), est située à l'extrême Nord-Ouest de la République du Bénin. Elle est comprise entre 10°30 et 11°30 latitude Nord et entre 0°50 et 2°00 longitude Est (CENAGREF, 2009). Elle fait partie du complexe WAP, qui est l'un des plus grands ensembles d'Aires Protégées de l'Afrique de l'Ouest. A cet ensemble s'ajoute les aires protégées du Togo (Oti, Kéran) pour constituer le WAPOK.

Elle comporte :

une aire centrale : le Parc National de la Pendjari (275.000 ha);

les zones cynégétiques : Pendjari (175.000 ha) et de Konkombri (122.000 ha);

une Zone d'Occupation Contrôlée ceinturée par les villages riverains et qui fait l’objet notre étude.

Figure 1 : Carte de la Réserve de biosphère de la Pendjari Source : Direction APN

2.2 Climat

Le climat de la RBP est de type soudanien caractérisé par :

une saison pluvieuse de mi-mai à octobre sous l'influence des alizés maritimes;

une longue saison sèche à deux variantes:

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une saison sèche fraîche marquée, de décembre à février, sous l'influence de l'harmattan (baisse de la température, pluies rares, humidité minimale),

une saison sèche chaude de février à mi-mai avec des températures moyennes mensuelles élevées variant entre 30° et 33°C.

2.2.1 Pluviométrie et température

La pluviométrie moyenne annuelle est de 1100 mm et 60% du total annuel des précipitations tombent durant les mois de juillet, août et septembre. Depuis quelques années, Il faut noter une tendance à la baisse de la pluviométrie (elle ne dépasse guère 1100 mm de pluie) dans la RBP.

Figure 2 : Diagramme climatique de Natitingou de 1986 à 2010 (ASECNA)

En ce qui concerne la température moyenne mensuelle (figure 3), elle varie de 30 à 34°C selon les localités et les mois. Les températures les plus élevées sont observées en mars-avril et les plus faibles en décembre-janvier.

Figure 3 : Variations mensuelles des maxima et minima de la température et de leur moyenne à Natitingou de 1986 à 2010 (ASECNA)

2.2.2 Vents

La situation météorologique est influencée par deux types de vent qui se succèdent:

l'alizé maritime qui souffle d'avril à novembre et de direction sud-ouest à nord-est. La vitesse moyenne est de l'ordre de 12 à 14 m/s avec des maxima oscillant entre 23 et 30 m/s suivant le mois. Il apporte la pluie.

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l'harmattan, qui provoque l'assèchement des mares, souffle de décembre à mars. C'est un vent sec, froid, très fortement chargé de poussière, de direction nord-est à sud-ouest, avec une vitesse moyenne de 2 m/s et des maxima de 12 à 14 m/s. Par son caractère très desséchant, il est l'un des principaux facteurs de l'assèchement des points d'eaux et du déficit hydrique des sols de la RBP.

2.2.3 L'insolation et humidité relative

Le mois de novembre est le plus ensoleillé avec une durée pouvant atteindre 281 heures tandis que le mois d'août est celui le moins ensoleillé, avec 195 heures de soleil. L'insolation a une durée annuelle moyenne de 2483 heures et de 2681 heures respectivement au nord et au sud de la zone.

Quant à l'humidité relative, elle varie entre 13% et 85% au nord de la zone et 10% et 73% au sud.

Elle varie suivant la localité, le mois et la période de la journée. Elle est maximale en saison des pluies et minimale en saison sèche. Les moyennes mensuelles varient de 20% en février et de 99%

en août à Tanguiéta.

2.3 Relief et Sols

Le complexe de la Pendjari est établi sur une pénéplaine au relief plat dont l'altitude varie de 105 m à 200 m (CENAGREF, 2009) qui est bordée au sud par la chaîne de l'Atacora, orientée sud- ouest - nord-est en partant de Konkombri jusqu'à Tanguiéta et d'altitude variant entre 400 m et 513 m. Une seconde chaîne de collines, plus réduite, parallèle à la première, au sein même du parc traverse la ZCP. D'après Djogbenou (2008) ; on distingue quatre types de sol :

les sols ferrugineux tropicaux plus ou moins lessivés des plateaux ; les sols peu évolués d'érosion et peu profonds ;

les sols ferrugineux tropicaux lessivés des plaines alluviales ; les sols hydromorphes d'apports alluviaux colluviaux.

2.4 Réseau Hydrographique

La rivière Pendjari, qui a donné le nom à la Réserve, est le seul cours d'eau permanent de la RBP.

D'une longueur totale de 300 km dont 200 km dans le PNP, il connaît un faible débit en saison sèche et tarit à plusieurs endroits. Il reste cependant de nombreuses mares dans son lit principal et du fait de la faible dénivellation de la rivière dans le Parc, d'autres mares permanentes occupent les bras secondaires. Des mares circulaires peu profondes existent également dans les bas-fonds mais ces points d'eau tarissent généralement dès le mois de janvier à l'exception de la mare Bali, située en savane sur terrain exondé, qui retient l'eau pendant la plus grande partie de la saison

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sèche. Elle constitue de ce fait un pôle d'attraction pour les animaux et donc pour les touristes. Le réseau hydrographique du Parc est généralement contrôlé par les affluents de la Pendjari que sont Magou, Yatama, Yabiti, Tandjali, Podiéga, Bonkada. Plusieurs autres mares sont remarquables dont principalement: Mali Lomomou, Pigliga, Cougedigou, Diwouni, Sacrée, Tiabiga, Fogou, Yangouali, dans le PNP et les mares Bori, Kèkè, Lokedi, Yobiath, dans la ZCP.

2.5 Végétation

La ZOC de la Pendjari et le Parc étant deux écosystèmes contigus, on ne saurait faire une discrimination entre la végétation de ces deux milieux compte tenu du fait qu'ils sont dans la même région phytogéographique (GAOUE, 2000). La végétation est caractéristique de la zone soudanienne avec une mosaïque de savanes herbeuses, arbustives, arborées et boisées ainsi que des forêts claires abritant une strate herbacée dominée par les graminées (CENAGREF, 2009). A ces formations bien réparties sur l'ensemble de la Réserve, viennent s'ajouter deux formations strictement limitées à la proximité de la rivière Pendjari : la galerie forestière et la forêt ripicole de la Bondjagou, à l'Est du Parc.

2.6 Flore

Les savanes arborées sont dominées dans des zones périodiquement inondées par des espèces telles que Acacia sieberiana, Pseudocedrela kotschyi et Terminalia macroptera et ailleurs par Detarium microcarpum, Burkea africana, Afzelia africana et Vitellaria paradoxa, (CENAGREF, 2009). Dans les savanes boisées, ce sont Isoberlinia doka, Anogeissus leiocarpa et Daniellia oliveri qui se rencontrent le plus. Dans les savanes herbeuses de dépression, on rencontre surtout Mitragyna inermis, (CENAGREF, 2009). Il faut noter, concernant la strate arborescente la présence de peuplements remarquables de Adansonia digitata et de Borassus aethiopium et la présence à certains endroits de termitières cathédrales surmontées quelquefois de Diospyros mespiliformis et Tamarindus indica. Les graminées dominent toute la strate herbacée à l'exception des galeries forestières. Les plus rencontrées sont celles des genres Andropogon et Hyparrhenia (Sinsin, 2000). La végétation des secteurs habités est une savane à néré (Parkia biglobosa) et à karité (Vitellaria paradoxa).Cependant, comme déjà évoqué par Gaoue (2000), certaines spécificités peuvent être notées au niveau de la végétation de la ZOC en raison du fait que cet écosystème est fortement sous l'influence des activités anthropiques (agriculture, transhumance, braconnage et chasse sportive, etc.).

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2.7 Faune

La végétation du PNP constitue l'habitat d'une faune variée et composée d'espèces aquatiques, terrestres et aviaires. Ainsi, nous avons :

La faune aquatique constituée de poissons (poisson chat : Clarias gariepinus), de reptiles (crocodile de Nil: Crocodilus niloticus; Varan du Nil : Varannus nilothicus). Plusieurs espèces d'amphibiens y ont été antérieurement signalées, principalement : Hyperolius nitidulus, Phrynomantis microps, Kassina fusca.

La faune terrestre quant à elle regroupe un nombre important de mammifères. On en a dénombré plus de 25 espèces (Sinsin, 2001) dont les plus représentées sont: le cobe de Buffon (Kobus cob); l'hippotrague (Hippotragus equinus).

Trois des «animaux phares» peuvent assez aisément être observés dans le Parc : le lion (Penthera leo), l'éléphant (Loxodonta africana) et le buffle (Syncerus caffer), ce qui classe la réserve dans la bonne moyenne des Parcs africains. Le quatrième, le léopard est présent mais difficile à observer. Comme le léopard les espèces moins communes sont le guépard (emblème du PNP), et le lycaon.

L'avifaune avec près de 378 espèces d'oiseaux y est également représentée avec des espèces plus fréquentes notamment Ignicolore (Euplectes orix);

Tourterelle à collier (Streptopelia semitorquata); Bergeronnette printanière (Motacilla flava), (CENAGREF, 2009).

Pour les sauterelles, papillons diurnes et libellules, qui sont des insectes, de premières études réalisées par Grell (2002) ont relevé une diversité considérable (CENAGREF, 2009).

En somme, la PNP bénéficie d'une diversité d'habitats et d'un réseau hydrographique relativement développé qui justifie la diversité biologique qu'elle abrite. De ce fait, elle offre des opportunités pour de multiples activités de grande importance économique (GAOUE, 2000) et favorise ainsi l'installation des populations en bordure de cet écosystème.

2.8 Population et Activités socio-économiques 2.8.1 Population

La population localisée dans les terroirs riverains de la RBP est répartie en 13 ethnies. Les ethnies les plus représentées sur l'axe Tanguiéta-Batia sont les Gourmantché, les Takamba et les boulba tandis qu'on note une certaine homogénéité linguistique sur l'axe Tanguiéta-Porga représentée par les Bialbe (Berba). Les peulhs quant à eux se rencontrent pratiquement dans tous les villages. On y

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note aussi des formes d'organisations socio-économiques représentées par des groupements de producteurs et des groupements de femmes, mais aussi des formes de coopération et de solidarité (groupes d'entraide). On note également des organisations (AVIGREF) pour la cogestion de la RBP.

2.8.2 Agriculture

Elle est la principale activité économique mais demeure une agriculture de subsistance. Elle s'est développée avec la régression de la chasse dès les années 70-80. Les principales cultures sont le sorgho (Sorghum bicolor), le mil (Pennisetum glaucum), le maïs (Zea mays), le niébé (Vigna unguiculata), l'igname (Dioscorea spp), le manioc (Manihot esculenta). Le coton (Gossypium hirsutum), l'arachide (Arachis hypogea) et plus récemment le riz (Oryza sativa) sont les cultures de rente. L'agriculture itinérante sur brûlis consommatrice d'espace est plus courante. Malgré l'introduction de la culture attelée, la majorité n'y a pas accès faute de moyens financiers. Le système de culture est extensif. Le maraîchage (tomate, piment, légumes feuilles, carotte, chou) est également pratiqué dans certains villages. Le manque de terre et l'infestation des champs par Striga hermonthica sont plus évoqués par les populations. Alors l'installation progressive des champs sur les formations montagneuses de la chaîne de l'Atacora autrefois marginalisée, est désormais une réalité.

2.8.3 Elevage

C'est la seconde activité économique qu'exercent les populations riveraines de la réserve. La volaille, les porcins, les ovins, les caprins et les bovins sont les animaux couramment élevés. Les petits ruminants sont généralement nourris à domicile au fourrage ligneux. Les bovins sont un symbole de richesse, une forme d'épargne. Les animaux sont souvent élevés par leur propriétaire.

Mais il arrive que l'animal élevé soit le fruit d'un contrat de confiance. Ce type concerne surtout les bovins dont l'élevage est souvent confié aux peuhls sédentaires. D'une manière générale, l'élevage est de type extensif avec une faible intégration à l'agriculture et pendant la saison sèche c'est la ZCP qui sert de pâturage.

2.8.4 Autres activités

D'autres activités comme le commerce notamment des produits de transformations agroalimentaires (transformation du karité et du mil) sont aussi pratiquées par les riverains. Le transport à motos ou véhicules (Zémidjans ou taxis), et les activités salariales sont aussi menés dans la ZOC. Par ailleurs, la zone d'étude connaît un développement sans précédent des activités touristiques. Ceci est sans doute dû, aussi bien à la proximité de la REP qui abrite une faune

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abondante et diversifiée qu'à l'existence le long de la chaîne de nombreux sites attractifs tels que les cascades de Tanongou, la route aux éléphants, etc. Ces atouts touristiques ont favorisé aussi le développement de l'artisanat.

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CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES DE TRAVAIL

3.1 Matériel

Le matériel suivant a été utilisé tout au long du travail : Logiciels de traitement des données statistiques;

GPS: Il s'agit d'un système de navigation par satellite qui utilise des signaux d'un certain nombre de satellites pour déterminer une position à la surface du globe. Il servira à relever les coordonnées de certains endroits repères et s'orienter sur le terrain;

Un appareil photo numérique : il a servi pour la prise de vue du paysage de certains champs et d’autres occupations du sol

Une Fiche d’enquête ; Les écritoires

Des moyens de locomotion pour se déplacer dans la zone.

3.2 Méthodes

3.2.1 Choix des villages et Collecte des données

L'enquête s’est déroulée dans dix (10) villages riverains de la RBP repartis sur les deux axes. Trois villages (Batia, Tanongou, Sangou) sur l’axe Tanguiéta-Batia et sept villages sur l’axe Tanguiéta- Porga (sépounga Kourou, Kani, Wantehoun, Pouri, Dassari, Sétchéndiga). Le choix de ces villages est fait en tenant compte des critères suivants :

la proximité avec la réserve : elle se traduit par la proximité des champs par rapport à la réserve. Seuls les villages adjacents à la ZOC ont été retenus ;

l'existence d'une Association Villageoise de Gestion des Réserves de Faune;

l'importance démographique du village.

Des enquêtes sont menées sur un échantillon de 100 producteurs répartis en 2 groupes selon le mode de production (50 producteurs conventionnel dont 40% de femmes et 50 producteurs biologiques dont 40% de femmes) autour de la RBP et des personnes ressources de l’AVIGREF et APN pour comparer :

l’impact économique des spéculations pendant les 3 dernières années dans la zone d’étude,

l’impact écologique selon les superficies emblavées et les intrants utilisés dans la zone d’occupation contrôlée de la RBP.

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Une proposition de solutions et d’actions dans le sens d’améliorer la gestion de la ZOC et les conditions de vie des producteurs riverains de la RBP pour les prochaines années sera ensuite faite.

Pour ce faire, une fiche d’enquête dûment élaborée à servir la collecte des données qualitatives et quantitatives auprès de chaque groupe indiqué ci-dessus. Ces données seront traitées par le logiciel EXCEL.

3.2.2 Traitement des données

Elle a consisté à dépouiller les fiches d'enquête, à saisir et à analyser les données à l'aide du logiciel Excel (données numériques) et du logiciel Word (traitement de texte). Les données secondaires obtenues à l’issue des analyses précédentes sont traduites sous forme de graphiques et de tableaux indiqués dans la partie résultat.

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CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION 4.1 Résultats

4.1.1 Données relatives à l’agriculture conventionnelle

4.1.1.1 Liste des produits chimiques agricole utilisés dans la ZOC

NPKSB, Urée,

primagram500, Deltamethrine, Zinebe,

Manebe, Mancozebe, Carbofuran, Dimethoate, phosethyl-AL, Cyfluthrine, Sherlone, L'orthen.

4.1.1.2 Superficies emblavées en intrant chimiques

La figure 4 nous présente la somme des superficies emblavées en fonction du producteur visité.

Les producteurs sont codés suivant leur sexe, provenance (village) et les types de production dans lesquels ils se sont investis.

0 2 4 6 8 10 12

f.BT.c21 f.DS.c30 f.KR.c12 f.PR.c42 f.SP.c16 f.SP.c6 f.TN.c70 f.TN.c72 f.TN.c74 m.BT.c19 m.DS.c31 m.DS.c33 m.DS.c97 m.DS.c99 m.KN.c52 m.KN.c58 m.KN.c60 m.KR.c14 m.PR.c44 m.PR.c46 m.PR.c48 m.PR.c50 m.PR.c52 m.SG.c23 m.SP.c2 m.SP.c4 m.SP.c7 m.SP.c9 m.TN.c67 m.TN.c69

superficies en ha

producteurs

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Figure 4 : Superficie en hectare emblavée par producteur Légende :

f ou m : sexe féminin ou masculin ;

deux lettres en majuscule : village d’origine ; c : producteurs conventionnels ;

De la figure 4, il ressort que les producteurs conventionnels emblavent de vastes superficies (1,5ha à 10ha) par producteur durant des campagnes agricoles. La superficie emblavée par un producteur est fonction de la taille de sa famille. Mais, ces grandes superficies emblavées ici trouvent leur origine dans l’avènement de l’engrais chimique et de l’herbicide pendant ces dernières années dans la zone. Avec ces intrants chimiques, les producteurs déploient de moins d’énergie physique dans les cultures. Ce qui amène des producteurs à dévaster des grandes superficies à des fins agricole. C’est ce qu’illustrent les graphes suivants.

4.1.1.3 Point de l’utilisation de l’engrais chimique par les producteurs

La figure 5 présente la quantité d’engrais utilisé en fonction du producteur.

Figure 5 : quantité d’engrais utilisée par producteur Légende :

f ou m : sexe féminin ou masculin ;

deux lettres en majuscule : village d’origine ; c : producteurs conventionnels ;

0 500 1000 1500 2000 2500

f.BT.c21 f.DS.c30 f.KR.c12 f.PR.c42 f.SP.c16 f.SP.c6 f.TN.c70 f.TN.c72 f.TN.c74 m.BT.c19 m.DS.c31 m.DS.c33 m.DS.c97 m.DS.c99 m.KN.c52 m.KN.c58 m.KN.c60 m.KR.c14 m.PR.c44 m.PR.c46 m.PR.c48 m.PR.c50 m.PR.c52 m.SG.c23 m.SP.c2 m.SP.c4 m.SP.c7 m.SP.c9 m.TN.c67 m.TN.c69

quantité en kg

produc- teurs

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La figure 4 mise en relation avec la figure 5 attestent que la quantité d’engrais utilisée est proportionnelle à la superficie emblavée. Cela est dû au fait qu’aujourd’hui, l’utilisation de l’engrais s’est généralisée sur toutes les emblavures de la ZOC.

4.1.1.4 Point de l’utilisation de l’herbicide et insecticide

La figure 6 présente la quantité d’herbicide et d’insecticide utilisée par spéculation au cours de la campagne 2017-2018 par les producteurs échantillonnés.

Figure 6 : quantité d’herbicide et d’insecticide utilisée par spéculation

Elle montre d’une part, que le coton est la première spéculation consommatrice d’insecticide, suivi du niébé et du sésame ; et d’autre part, que la grande partie d’herbicide est employée sur les champs de maïs puis de coton. Le maïs et le coton étant les deux premières spéculations de la ZOC (comme le mentionne la figure 5), cela confirme l’emploi excessif de l’herbicide et de l’insecticide dans la ZOC. Cet état de chose s’explique selon certains producteurs par l’exode rural auquel les jeunes de la région s’adonnent. Ces jeunes qui devaient accompagner leurs parents dans les durs travaux tempêtres, ont déserté les villages. Les producteurs, la plupart d’une moyenne d’âge de 45 ans, font alors usage d’herbicide avant et après les labours afin de se réduire les tâches d’entretien.

4.1.1.5 Données économiques

La figure 7 rend compte des coûts des différents intrants utilisés dans la ZOC.

De cette figure, il est retenu que l’engrais chimique est l’intrant qui pèse le plus sur les producteurs dans ensemble. Il est suivi par l’herbicide puis de l’insecticide. Ces grandes quantités d’engrais expliquent le lessivage atroce des sols de la ZOC. En effet, les intrants sont accessibles

0 20 40 60 80 100 120 140 160

Somme de Herbicides (l) Somme de Insecticides (l)

quantité en litre

spéculations

(36)

sur les marchés locaux. Cela motive les producteurs à s’en approvisionner et le souci d’une agriculture durable est relégué au second plan.

Figure 7 : sommes des coûts des intrants

4.1.1.6 Ampleur des superficies emblavées

La figure 8 présente les superficies des emblavures par spéculation au cours de la campagne 2017- 2018.

9,25 86,23

0,12 8,8 121,3

0,25 14,85 0,21 18,5 13 23,9 44,75

0,245 0,6 0

50 100 150

Total

Total

Figure 8 : Superficies emblavées par spéculation

Il en ressort que 121,3 ha sont alloués à la culture du maïs cette année-là et 86,23 ha pour le coton.

Viennent ensuite le sorgho (44,75 ha) ; le soja (23,9 ha) ; le riz (18,5 ha) ; le niébé (14,85 ha) et le sésame (13ha). Le maïs et le coton étant des spéculations dépendantes des intrants chimiques, on prend leur usage excessif dans la zone. Soit au total une superficie de 418,535ha exploitée en mode conventionnel par les cinquante producteurs approchés (2,26% de la population totale).

Cette superficie représente les 5,39% de la superficie totale exploitée dans la ZOC.

0 1000000 2000000 3000000 4000000 5000000 6000000

Total

Somme de Coût de l'engrais (fcfa)

Somme de Coût de l'herbicide(fcfa)

Somme de Coût de l'insectide (fcfa)

coût en f cfa

intrants chimiques

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