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OCCUPATION DES TERRES DANS LA ZONE CENTRALE ET TERROIRS RIVERAINS DE LA FERME A AUTRUCHE DE DASSARI AU NORD BENIN

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Academic year: 2022

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OCCUPATION DES TERRES DANS LA ZONE CENTRALE ET TERROIRS RIVERAINS DE LA FERME A AUTRUCHE DE

DASSARI AU NORD BENIN

*******

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI

***********

DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT

*****************

Option : Aménagement et protection de l’Environnement

*************************

Rapport de Fin de Formation pour l’Obtention de la Licence Professionnelle

Présenté par :

Brice Epiphane JOURDAN

ANNEE ACADEMIQUE : 2017-2018 11ème promotion

Maîtres de stage :

Ir. Olivier AHOUANDJINOU Ir. Eudes DAI TOMETIN

Conseillers scientifiques à la ferme de Dassari

Superviseur :

Dr. Ir. Vincent Isidore TCHABI Maître de Conférences des Universités du CAMES Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

Soutenue le 02 avril 2019 devant le jury composé de :

Président : Daniel TCHOUGOUROU, Professeur Titulaire UAC/EPAC Rapporteur : Vincent I. TCHABI,

Maître de Conférences UAC/EPAC

Examinateur : Sylvie HOUNZINME, Enseignante UAC/EPAC

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

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REMERCIEMENTS

Au terme des travaux du présent rapport, il m’échoie de remercier tous ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à sa réalisation. Ma gratitude s’adresse à :

- Prof. Dr. Ir. Vincent Isidore TCHABI, enseignant d'écologie et de gestion de la faune à l'Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi (EPAC), qui a suivi ce travail avec abnégation, malgré ses multiples occupations. Sa rigueur scientifique et ses précieux conseils ont permis d'améliorer la qualité scientifique de ce travail;

- Au couple Michel et Monique LE CORNEC, promoteur de la Ferme à Autruche de Dassari, à qui il est adressé infinies reconnaissances pour l’accueil, l’hébergement et les soins prodigués

;

- A Monsieur KIATTI Bagari, Chef personnel de la Ferme à Autruche de Dassari qui n’a ménagé aucun effort pour le bon déroulement des activités lors de ce stage ;

- A monsieur AHOUANDJINOU Olivier, conseiller scientifique de ladite ferme pour tous les sacrifices consentis et pour son sens de travail bien fait ;

- A monsieur TOMETIN Eudes, également conseiller scientifique pour son assistance durant nos travaux et pour ses conseils ;

- A monsieur MICHOZOUNOU Franck, attaché scientifique pour son soutien ;

- A tous les enseignants de l’EPAC en particulier ceux du Département de Génie de l’Environnement pour la qualité de l’enseignement reçu ;

- A tous mes frères et sœurs pour leur soutien inconditionnel ;

- A tous mes camarades de la 11ème promotion, en particulier BIO SOROGOU Nadjath, SAHGUI Frédéric, AYIDOTO Epiphane, DURAND Francis, ACCLOMBESSI Joël, ALOWANOU Kpêminado pour l’ambiance fraternelle et pour leur soutien ;

- A tous mes amis : Victoria CAPO-CHICHI, Joël KPATCHIA, Wakilou et Razack nous n’oublierons jamais ses bons moments passés ensemble.

- A tous les membres du jury pour le temps consacré à l’évaluation de ce travail.

Tous ceux et celles qui, de près ou de loin, ont contribué d'une manière ou d'une autre, à la réalisation de ce document et que nous n'avons pu citer, le Créateur le leur rendra au centuple.

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TABLES DES MATIERES

DEDICACE ... ii

REMERCIEMENTS ... iii

TABLES DES MATIERES ... iv

LISTE DES TABLEAUX ... vi

LISTE DES FIGURES ... vi

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES ... viii

RESUME ... ix

ABSTRACT ... x

INTRODUCTION ... 1

CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ET CADRE D’ETUDE ... 3

1.1. Synthèse bibliographique ... 4

1.1.1. Occupation des terres ... 4

1.1.2. Unités physionomiques ... 4

1.1.3. Espèces dominantes ... 4

1.1.4. Degré d'artificialisation ... 5

1.2. Cadre de l’étude ... 5

1.2.1. Localisation ... 5

1.2.2. Climat et Relief ... 6

1.2.3. Sols et végétation ... 6

1.2.4. Réseau hydrographique ... 6

1.2.5. Milieu humain ... 7

1.2.6. Structure d’accueil ... 7

1.2.6.1. Présentation sommaire ... 7

1.2.6.2. Infrastructures ... 8

1.2.6.3. Personnel et organigramme ... 9

CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES ... 10

2.1. Matériel ... 11

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2.2. Méthodes ... 11

2.2.1. Phase de la revue documentaire ... 11

2.2.2. Phase exploratoire ... 12

2.2.3. Collecte des données ... 12

2.2.3.1. Méthode de cartographie de l’occupation des terres ... 12

2.2.3.2. Méthode d’évaluation de l’état de la biodiversité végétale ... 12

2.2.4. Traitement des données ... 13

2.2.4.1. Méthode de Cartographie diachronique de l’occupation des terres ... 13

2.2.4.2 Méthode d’évaluation de l’état de la biodiversité végétale ... 14

CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION ... 16

3.1. RESULTATS ... 17

3.1.1. Dynamique de l’occupation des terres au niveau de la ferme et de ses terroirs riverains ... 17

3.1.2. Dynamique des faciès de végétation en 2000 et en 2015 ... 18

3.1.2.1. Au niveau de la ferme ... 18

3.1.2.2. Au niveau des terroirs riverains ... 19

3.1.3. Synopse des formes de végétation dans la ferme et dans les terroirs riverains ... 21

3.1.3.1. Synopse des formes de végétation dans la ferme ... 22

3.1.3.2. Synopse des formes de végétation au niveau des terroirs ... 25

3.2. DISCUSSION ... 28

CONCLUSION ET SUGGESTIONS ... 30

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 31

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I:Infrastructures et matériel de la ferme TATAGTOU ... 9

Tableau II: Matrice de transition de l’occupation des terres de la ferme en 2000 et 2015 .... 18

Tableau III: Occupation des terres au niveau de la ferme en 2000 et 2015 ... 19

Tableau IV: Matrice de transition de l’occupation des terres des terroirs riverains en 2000 et 2015 ... 20

Tableau V: Occupation des terres des terroirs riverains en 2000 et 2015 ... 21

Tableau VI: Liste des espèces recensées sur les placettes de la ferme ... 36

Tableau VII:Liste des espèces recensées sur les placettes des terroirs riverains ... 37

LISTE DES FIGURES Figure 1:Carte de l’Arrondissement de Dassari ... 5

Figure 2:Carte de la ferme de TATAGTOU ... 8

Figure 3:Organigramme de la ferme ... 9

Figure 4:Répartition des placeaux sur la ferme ... 13

Figure 5: synopse de l’occupation des terres de la ferme et de ses terroirs en 2000 et 2015 17 Figure 6:Carte des faciès de végétation de la ferme et de ses terroirs riverains ... 22

Figure 7:Proportion des types biologiques dans la ferme ... 22

Figure 8:Différentes familles recensées au niveau de la ferme ... 23

Figure 9:Indice de diversité de SHANNON des espèces au niveau de la savane arbustive et de la forêt galerie de la ferme ... 24

Figure 10:Equitabilité de PIELOU des espèces au niveau de la savane arbustive et de la forêt galerie de la ferme ... 24

Figure 11:Courbes d'évolution des espèces ligneuses par rapport à leur fréquence de représentativité au niveau de la forêt galerie de la ferme ... 25

Figure 12:Courbe d'évolution des espèces ligneuses par rapport à leur fréquence de représentativité au niveau de la savane arbustive. ... 25

Figure 13:Proportion des types biologiques au niveau des terroirs ... 26

Figure 14:Proportion des familles au niveau des terroirs ... 26

Figure 15:Indice de diversité de SHANNON des espèces au niveau de la savane arbustive des terroirs ... 27

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

Figure 16:Equitabilité de PIELOU des espèces au niveau de la savane arbustive des terroirs ... 27 Figure 17:Courbe d'évolution des espèces ligneuses par rapport à leur fréquence de

représentativité au niveau de la savane arbustive des terroirs ... 28

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LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur CDB : Convention sur la Diversité Biologique

CENATEL : Centre National de Télédétection et de Suivi Ecologique DGFRN : Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

FAO : Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation et l’Agriculture GPS : Global Positioning System

IGN: Institut Géographique National ONG : Organisation Non Gouvernementale RBP : Réserve de Biosphère de la Pendjari

RGPH4 : Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2013 RN : Ressource Naturelle

SIG : Système d’Information Géographique UAC : Université d'Abomey-Calavi

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

RESUME

Les pressions anthropiques sur les ressources naturelles se sont exacerbées ces quatre dernières décennies au point de susciter des solutions alternatives. C’est ainsi que Dassari, un des villages riverains de la RBP, a perdu de vastes surfaces forestières au profit des aires culturales. L’objectif de la présente étude est d’évaluer la diversité floristique des formes et faciès de végétation de la ferme TATAGTOU et de ses terroirs riverains. Pour y parvenir, la cartographie diachronique de l’occupation des terres ainsi que les inventaires phytosociologiques et forestiers ont été utilisés. Les résultats obtenus ont révélé une réduction de 49,89% de la savane arbustive en 15 ans (entre 2000 et 2015) au profit des champs et jachères, avec 49,74% au niveau des terroirs riverains. L’aire centrale de la ferme a connu une faible anthropisation ; toutefois il est noté l’apparition de deux nouvelles unités d’occupation des terres : les mares et agglomérations. La caractérisation de la biodiversité a permis de recenser 56 espèces dans l’aire centrale de la ferme, réparties en 20 familles et 47 genres. Au niveau des terroirs riverains, il est recensé 22 espèces réparties en 11 familles et 17 genres. Les valeurs de l’indice de diversité de SHANNON et l’Equitabilité de Pielou traduisent l’état de dégradation des terroirs riverains et l’effort louable de conservation du couvert végétal fait au niveau de la ferme à Autruche.

Mots clés : Pressions, Faciès de végétation, TATAGTOU, Autruche, Dassari

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

ABSTRACT

Anthropogenic pressures on natural resources have been exacerbated over the last four decades to the point of creating alternative solutions. Thus Dassari, one of the riparian villages of the RBP, has lost large areas of forest to the benefit of the cultural areas. The objective of the present study is to evaluate the floristic diversity of the forms and facies of vegetation of the TATAGTOU farm and its riparian lands. To achieve this, diachronic mapping of land use as well as phytosociological and forest inventories were used. The results obtained revealed a 49.89% reduction in shrub savanna in 15 years (between 2000 and 2015) in favor of fields and fallow lands, with 49.74% in riparian lands. The central area of the farm has undergone a slight anthropization, however, it is noted the appearance of two new units of land use: the ponds and agglomeration. Characterization of biodiversity identified 56 species in the central area of the farm, divided into 20 families and 47 genera. At the level of riparian lands, there are 22 species divided into 11 families and 17 genera. The values of the SHANNON diversity index and the Pielou equitability reflect the state of degradation of the riparian lands and the laudable conservation effort of plant cover done at the farm level in Autruche.

Key words: Pressures, Facies of vegetation, TATAGTOU, Ostrich, Dassari

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Le domaine tropical abrite une diversité biologique importante et assez remarquable.

Cette abondante biodiversité se retrouve dans différents écosystèmes qui ont subi depuis des années, l’impact des changements climatiques passés et actuels (Souleymane et al., 2008).

Depuis quelques décennies, les pressions anthropiques sur les ressources naturelles de la zone tropicale précarisent ces écosystèmes. Selon un rapport sur l’état des forêts dans le monde, entre 2000 et 2016, les écosystèmes tropicaux ont perdu le plus de superficies forestières, et sont de ce fait les seuls écosystèmes où l’on constate un accroissement impressionnant des emblavures agricoles (FAO, 2016). Sur cette période, on estime que les régions tropicales ont perdu 7 millions d’hectares de forêts par an et gagné 6 millions d’hectares de terres agricoles par an.

Au Bénin, la diversité biologique est également composée d’écosystèmes essentiellement pyroclimaciques (CDB, 2014). La situation au Bénin en termes de contraintes environnementales est donc symptomatique de celle décrite supra. En effet, cette biodiversité est sujette à d’innombrables menaces qui sont essentiellement : la déforestation (Ali et al., 2014), l’extension des aires culturales (Akognongbe et al., 2014), les feux de brousse (Kouagou et al., 2015), l’introduction d’espèces exotiques envahissantes (Maroun, 2017), la transhumance (Toko et al., 2014), le réchauffement climatique (Souleymane et al., 2008) et le surpâturage (Avakoudjo et al., 2014).

En outre, malgré les efforts de reboisement et d’aménagement des forêts, les savanes sont encore les plus importantes catégories d’occupation des terres, surtout au Nord-Bénin (Agbanou et al., 2016). Ce sont des pyroclimax fragiles reposant sur la coexistence entre strate herbacée et strate ligneuse (Jacquin, 2010), et regorgent de ressources naturelles rares et uniques (Orekan et al., 2010). Ces ressources subissent de fortes pressions à cause de l’explosion démographique et de l’extension des aires de cultures, entraînant une diminution spectaculaire des surfaces forestières (FAO, 2016).

Par ailleurs des études récentes au Bénin ont révélé que la région Nord-Ouest du département de l’atacora est la plus touchée par cette perte de biodiversité (Okou, 2017). Pour cet auteur, la commune de Pehunco est la plus touchée par la perte de la végétation avec plus de 45% de sa superficie totale atteinte. On retrouve ensuite les communes de Tanguiéta (35.5%), Kérou (35.1%), Kouandé (33.8%), Natitingou (30.6%), Toucoutouna (28.4%), Matéri (27.9%) dont fait partie l’Arrondissement de Dassari et Kobli (27.4%). L’occupation des terres prend aujourd’hui une proportion croissante et est à l’origine de la réduction du couvert végétal dans la commune de Matéri.

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

L’une des agglomérations riveraines de la Réserve de Biosphère de la Pendjari, l’Arrondissement de Dassari, est impactée par la perte de sa couverture forestière. Face à de telles menaces et sous la pression conjointe d’une opinion publique de plus en plus sensible aux problèmes environnementaux, d’ONG et de personnes-ressources très engagées, la nécessité de créer des sites de conservation ex-situ, des fermes et ranchs à gibiers a acquis l’adhésion de certaines populations. C’est dans ce contexte propice de conservation de la faune que s’inscrit la ferme d’élevage d’Autruche ou ferme TATAGTOU (appellation de l’Autruche en langue Biali) pour pallier les déficits protéiques et diversifier les ressources fauniques, qui regorge de nombreuses espèces aussi bien fauniques que floristiques. Le problème principal qui se pose actuellement aux alentours de cette réserve et qui pourrait impacter négativement cette noble initiative est la déforestation, liée à une forte démographie des populations qui lui sont riveraines. C’est pour pallier à ce phénomène que cette étude intitulée « Occupation des terres dans la zone centrale et terroirs riverains de la ferme à autruche de Dassari au nord-Bénin» a été conduite. L’objectif global visé est de connaître la diversité floristique, les formes et faciès de végétation de la ferme TATAGTOU et de ses terroirs riverains afin de proposer des solutions nobles d’utilisation durable des écosystèmes à la population locale. Il s’agit de façon spécifique :

- D’évaluer les changements intervenus dans l’évolution spatio-temporelle de l’occupation des terres depuis l’installation de la ferme Tatagtou

- Réaliser la carte des faciès de végétation

- Caractériser la biodiversité de la ferme et ses terroirs riverains

- Proposer des approches de solutions pour pallier la dégradation environnementale locale dans les conditions de changements climatiques.

Les hypothèses de cette étude sont les suivantes :

 L’ampleur de l’occupation des terres résulte des pressions anthropiques ;

 La ferme présente un potentiel floristique plus élevé que les terroirs riverains ;

 Des possibilités de reconstitution de l’écosystème existent.

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ET CADRE D’ETUDE

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

1.1.

Synthèse bibliographique

1.1.1.

Occupation des terres

C'est un thème qui désigne la couverture biophysique de la surface terrestre regroupant les formations végétales, les cours d’eau et plans d’eau, les champs, les jachères et les installations humaines a un instant donné (Avokoudjo et al., 2010). Du point de vue de la procédure, c'est la carte de faciès de végétation à laquelle on ajoute le caractère « degré d'artificialisation » (Tchabi, 1986).

L'état actuel d'un terroir quelconque se décrit commodément grâce à trois caractères : les formations végétales, les espèces dominantes et le degré d'artificialisation (Tchabi, 1986).

La combinaison de la formation végétale et de l'espèce dominante correspond aux faciès de végétation. Les critères de reconnaissance de chaque formation végétale sont définis comme suit :

1.1.2.

Unités physionomiques

Elles expriment l'agencement dans l'espace (structure) et l'importance des différents types de végétation. Les unités concernées ici sont celles définies lors de la conférence de YANGAMBI en 1956, relatives à l'Afrique intertropicale, à savoir :

+ Galerie forestière : formation forestière fermée retrouvée sur les rives d'un cours d'eau, dans une savane. Elle se localise dans les vallées tandis que la savane occupe les interfluves. Elle est dominée par des arbres qui forment un couvert continu.

+ Savane boisée: la densité des arbres est importante, mais ils ne forment par un couvert continu. Le recouvrement ligneux est supérieur à 40% (Amahowe, 2003). La strate herbeuse est dense et haute en saison pluvieuse. La strate arbustive (2 à 5m) est beaucoup moins dense que dans la savane arborée et sous le couvert des arbres, la visibilité est bonne.

+ Savane arbustive : formation où les arbres sont rares (couvert inférieur à 5%) ou absents.

Les arbres de 2 à 5 m, dominent la strate ligneuse. La strate herbacée y varie selon les conditions du sol.

+ Savane herbeuse : Type de végétation de moins de 80 cm de haut constituée de graminées à feuilles étroites enroulées ou pliées.

1.1.3.

Espèces dominantes

Pour caractériser globalement la végétation de chaque unité, on note les espèces qui contribuent soit le plus à donner à la végétation son aspect, soit elles ont une fréquence élevée que les autres groupements (Amahowe, 2003). La notion d'espèces dominantes correspond tout à la définition

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

qu'en a donné (Tchabi, 1986) : «certaines espèces sont dominantes, soit parce qu'elles sont caractéristiques du paysage végétal par la taille, le nombre, la forme et la durée des individus, soit par l'action qu'elles exercent sur l'habitat en créant pour ainsi dire la station ».

1.1.4.

Degré d'artificialisation

Le degré d'artificialisation n'est rien d'autre que l'appréciation des modifications que l'homme a apportées aux milieux naturels. Associé aux unités physionomiques et aux espèces dominantes, il permet de caractériser l'occupation des terres.

1.2.

Cadre de l’étude

1.2.1.

Localisation

L’Arrondissement de Dassari (figure 1) est situé à l’extrême Nord-Ouest de la République du Bénin dans la commune de Matéri. Il est compris entre 10°81'58.33"et 10°48'56"de latitude Nord, 1°14'05.56" et 1°8'26" de longitude Est. Dassari fait partie des villages riverains de la RBP et est situé sur l’axe Tanguiéta-Porga (Route Inter-Etat3 Bénin- Burkina-Faso).

Figure 1 : Carte de l’Arrondissement de Dassari

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

1.2.2.

Climat et Relief

Le régime pluviométrique est du type unimodal avec deux saisons bien distinctes. Une saison sèche de durée variable qui s’étend de novembre à avril (Adomou et al., 2006). Elle est marquée par l’alizé continental, vent sec et frais ou harmattan qui souffle de novembre à février d’une part et par une période de forte chaleur en mars et avril. La température maximale journalière varie entre 34 et 40°C. La saison pluvieuse est le second épisode climatique de la zone qui détermine pour l’essentiel le calendrier agricole local. Les précipitations s’étendent de mai à octobre. Elles s’installent réellement en juillet et la forte pluviosité s’observe au cours des mois d’août et de septembre. La moyenne pluviométrique se situe autour de 1000 mm/an.

Mais il faut noter une mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace. La température moyenne est d’environ 27°C avec les variations de 17°C à 35°C. L’amplitude thermique annuelle est de l’ordre de 18° C. Le relief est caractérisé par la plaine de Gourma qui est un grand bassin versant drainé par la rivière Pendjari et s’étend à la Commune de Matéri, vaste glacis de faible altitude (150-200 m) formé sur des grès de schistes voltaïen (Houinato, 2016). Le relief est donc peu accidenté avec un climat de type soudanien.

1.2.3.

Sols et végétation

Les sols sont surtout hydromorphes sur matériaux alluviaux finement sableux dans les plaines à inondation temporaire. On observe également les sols lessivés à concrétion et des sols lessivés indurés sur plateau et terre ferme (Houinato, 2016).

La végétation est surtout composée de savanes arborées et arbustives. Dans les plaines d’inondation, elle est très boisée et on peut y rencontrer quelques rares espèces géantes telles que : Vitallaria paradoxa (Karité), Bombax costatum (faux kapokier), Ceiba pentandra (fromager ou kapokier), Borassus aethiopum (palmier rônier), Hyphaene thebaica (palmier doum), Adansonia digitata (baobab), Parkia biglobosa (néré) qui sont des espèces utilisées à but médicinal, alimentaire et constituent d’énorme source de revenu pour la population locale.

1.2.4.

Réseau hydrographique

Le réseau hydrographique est essentiellement constitué de rivières et de cours d’eau. La plupart de ces cours d’eau sont temporaires et tarissent avec des retenues d’eau par endroits qui servent de lieux d’abondance de la faune en période sèche. La rapidité de l’assèchement des points d’eau dans la zone est déterminée par la durée de l’harmattan (Adatin, 2015).

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

1.2.5.

Milieu humain

La population localisée dans cette partie du Bénin est essentiellement des berba. On y rencontre aussi des Peulhs. L’effectif de la population en 2013 est estimé à 27648 habitants (RGPH4, 2013). L’agriculture est la principale activité dans la localité, elle repose essentiellement sur un système de cultures itinérantes sur brûlis dominé par les plantes à racines et tubercules et par les céréales. Les principales cultures sont : le mil (Pennisetum glaucum), le sorgho (Sorghum bicolor), le maïs (Zea mays), le niébé (Vigna unguiculata), l'igname (Dioscorea spp), le coton (Gossypium hirsutum), l'arachide (Arachis hypogea) et le riz (Oryza sativa). L’élevage est la seconde activité de l’arrondissement de Dassari. Les bovins sont généralement confiés aux peulhs tandis que les autres espèces sont élevées par les propriétaires eux-mêmes. La volaille, les porcins, les ovins, les caprins et les bovins sont les animaux couramment élevés. Au niveau du secteur tertiaire, les échanges se font avec les marchés des autres localités environnantes. Les principaux marchés sont : Tantéga, Matéri, Gouandé, Tanguiéta, Tchahoun-Cossi et Porga. Ce sont des marchés primaires constitués de céréales, de volailles, et de gros ruminants.

1.2.6.

Structure d’accueil

1.2.6.1.

Présentation sommaire

La ferme TATAGTOU (qui signifie autruche en Biali) est située à l’extrême Nord-Ouest de la République du Bénin entre 10°48'26.61"et 10°49'46.80"de latitude Nord, 1°6'56.47" et 1°8'21.43"de longitude Est. Elle est installée dans l’arrondissement de Dassari, commune de Matéri dans le département de l’Atacora. La ferme se situe au bord de la Route Inter-Etat3 Bénin-Burkina-Faso. Elle est limitée au nord par le village Nagasséga, à l’est par la route inter- Etat, à l’ouest par le hameau de Pontchitéga, au sud par le village de Dassari.

D’une superficie totale d’environ 305 ha, elle est subdivisée en quatre grandes zones : un Parc animalier de 64 ha, réservé au « game ranching », une zone dédiée à la l’élevage et au suivi de l’autruche, une zone viabilisée où sont installées les infrastructures nécessaires au fonctionnement de la ferme et une zone entièrement couverte par la végétation naturelle (figure 2). La ferme TATAGTOU a été créée le 18 août 1999 par le couple Michel et Monique LE CORNEC après avoir découvert le domaine le 02 février 1999. En Biali, TATAGTOU signifie autruche, langue parlée dans le milieu. Parti du constat que le développement ne se concentrait qu’autour des grandes villes en général, et particulièrement au sud du Bénin, le couple LE CORNEC, dans l’optique d’un développement rural et de création d’emplois, a pris l’initiative

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

de créer cette ferme des espèces élevées dont figure l’autruche, qui en constitue l’emblème.

Après de longues négociations avec les autorités et la population locales, le domaine a été attribué au promoteur sous forme de don, car selon la population «on ne vend pas la terre». En contrepartie, la ferme doit contribuer au développement de la localité de Dassari. Après des travaux de délimitation par l’Institut Géographique National (IGN) en 2002, la ferme a vu ses activités démarrer en octobre 2003 avec l’accueil de 15 autruches reproductrices achetées au Ghana. En créant cette ferme, Monsieur Le CORNEC avait pour objectif principal de créer un refuge pour les espèces menacées et un centre international de recherche scientifique pour traiter des questions de variabilités climatiques.

1.2.6.2.

Infrastructures

Elles comprennent des fournitures, le stock et autres éléments consommables utilisés pour accomplir l’alimentation des animaux et le bon fonctionnement de la ferme (cf. tableau I) Figure 2 : Carte de la ferme de TATAGTOU

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

Tableau I : Infrastructures et matériel de la ferme TATAGTOU

Infrastructures Matériels

- 02 centres d’hébergement - 01bloc administratif - 01grand parc animalier - 08parcs reproducteurs - 04parcs tampon - 03mini parcs - 02incubateurs - 01magasin - 03marres - 02forages

- 06loges de chevaux - 01écurie

- 01jardin - 01école

- 01camion - 02tracteurs

- 02groupes électrogènes - Des bottes

- Des imperméables - Des uniformes

- 02 véhicules de services - 08 charrettes

- Un moulin électronique

1.2.6.3.

Personnel et organigramme

La ferme dispose d’un personnel de 37 personnes. La surveillance, l’aménagement, et l’élevage sont les principales activités autour desquelles s’organise ce personnel. Le personnel est coordonné par un responsable qui reçoit les ordres du promoteur (figure 3.) Une réunion hebdomadaire est tenue tous les vendredis afin de faire le point des activités de la semaine, les difficultés rencontrées et la planification des activités de la semaine à suivre.

Figure 3 : Organigramme de la ferme

Promoteur

Responsable

Chargé scientifique Chargé de

l’élevage Chargé de

l’aménagement Chargé de la

surveillance

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice 2.1. Matériel

Il est composé de:

- GPS pour relever les coordonnées géographiques ; - Penta décamètre pour dimensionner les placettes ;

- Boussoles - clinomètre de marque SUUNTO pour prendre l’azimut de marche ; - Appareil numérique pour la prise de photos d'illustration ;

- Cartes (topographique, d'occupation des terres) de la zone d’étude ; - Fiches de relevé floristique pour le recensement des espèces ;

- Papiers journaux, une bande adhésive, des feuillets de carton, une paire de ciseaux, pour faire l'herbier des espèces végétales recensées ;

- Machette pour chercher des piquets et ouvrir des layons ; - Sécateur pour la récolte des échantillons de plantes ; - Carnet de notes pour la prise de notes ;

- Guides d'identification des espèces végétales : La flore analytique du Bénin Akoegninou et al. (2006) et le guide des Arbres, arbustes, et lianes des zones sèches d’Afrique de l’Ouest de Michel Arbonnier ont permis de connaître les noms scientifiques.

- Scènes d’image Landsat 8 scène (Path192 Row56) de 2015 et Image Landsat 7 scène (Path192 Row56) de 2000 téléchargées sur le site earthexplorer.usgs.gov au format GEOTIFF

2.2.

Méthodes de travail

La démarche méthodologique utilisée est transversale, et consiste en trois phases : phase de revue documentaire, phase exploratoire, phase de collecte et de traitement des données.

2.2.1. Phase de la revue documentaire

Au cours de cette phase, les documents relatifs au thème ont été consultés dans plusieurs centres de documentation. Il s'agit notamment des centres de documentation de l'Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), de la bibliothèque centrale de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) et aussi de la bibliothèque de la ferme Tatagtou. Par ailleurs, ces informations sont complétées par celles recueillies sur divers sites internet. Cette revue bibliographique nous a ainsi permis de faire une synthèse des résultats des recherches antérieures sur le sujet d'étude et d'élaborer le protocole théorique de recherche.

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice 2.2.2. Phase exploratoire

Elle a permis de prendre connaissance du milieu d’étude. Dans ce cadre, l’évaluation in-situ de la surface explorée a été faite à l’aide d’images Landsat.

2.2.3. Collecte des données

2.2.3.1. Méthode de cartographie de l’occupation des terres

Les différentes cartes d’occupation des terres ont été réalisées avec le logiciel ArcGis 10.5. Les données utilisées sont issues des images satellitaires. Plus précisément il s’est agi des scènes d’image Landsat 8 scène (Path192 Row56) de 2015 et Image Landsat 7 scène (Path192 Row56) de 2000 téléchargées sur le site earthexplorer.usgs.gov au format GEOTIFF.

2.2.3.2. Méthode d’évaluation de l’état de la biodiversité végétale Relevés phytosociologiques et inventaire forestier

Les relevés phytosociologiques et l’inventaire forestier ont permis de caractériser l’état de la biodiversité végétale de la ferme et ses terroirs riverains. Ils ont été réalisés sur des placeaux d’un hectare en tenant compte de l’orientation perpendiculaire sur l’azimut topographique. Sur chaque placeaux, des placettes de 50 m de large et 200 m de long ont été inventoriées selon la méthode de Tchabi (1986). L’assiette totale à inventorier, la surface de la ferme y compris celle des terroirs est de 400 ha. Ainsi, pour un taux d’échantillonnage de 10%, le nombre de relevés à réaliser sera au total de 40 ; 30 au sein de la ferme et 10 aux alentours de la ferme (terroirs riverains) de la ferme. Les 30 placettes ont été réparties de façon systématique suivant un écartement de 250 m sur l’ensemble de la ferme grâce au logiciel ArcGis 10.5. Six (6) transects orientés Est-Ouest et interceptant les deux longueurs de la ferme (Figure 4) ont été répartis sur toute la longueur de la ferme. Des placettes de 50 m x 200 m ont été installées le long de chaque transects à des intervalles réguliers de 250 m, de manière à prendre en compte toute la portion de terres couverte par la végétation.

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

Figure 4 : Répartition des placeaux sur la ferme 2.2.4. Traitement des données

2.2.4.1. Méthode de Cartographie diachronique de l’occupation des terres Etapes de la méthode de traitement des images satellitaires :

 Composition colorée

La composition colorée permet de produire des images en couleurs en tenant compte de la signature spectrale des objets. Elle sert avant tout à distinguer les différents objets présents dans les images et ainsi faciliter l'interprétation des images. Dans ce traitement, les bandes 4-3-2 de Landsat 7 et 5-4-3 de Landsat 8 ont été respectivement utilisées.

 Extraction de la Zone d’étude

L’extraction de la Zone d’étude consiste à extraire le secteur d’étude sur la scène d’image grâce à la limite du secteur d’étude.

 Interprétation visuelle

L’interprétation visuelle a consisté à identifier les objets, et juger de leur signification et de leur importance afin de dégager les grandes unités de l’occupation

 Choix des aires d’entrainement

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Les aires d’entraînement sont des sites représentatifs des caractéristiques numériques des classes (unités de l’occupation dégagées) qui permettent de définir les signatures spectrales de chaque unité paysagère. La taille de l’aire d’entraînement doit être supérieure à l’erreur de localisation et inférieure à l’objet à détecter.

 Classification supervisée par maximum de vraisemblance

Dans la classification supervisée, nous avions catégorisé les pixels en spécifiant à l'algorithme informatique des descripteurs numériques de divers types d'occupation des terres présents dans la scène. Ainsi, des échantillons représentatifs des sites connus dans l'occupation des terres (parcelles d'entraînement) ont été utilisés pour établir une caractéristique numérique clé pouvant décrire au mieux les attributs spectraux pour chaque type de classes. Dans ce cas, l’algorithme paramétrique choisi est le maximum de vraisemblance. Après la classification, chaque image interprétée a été exportée vers un Système d’Information Géographique (Arc Gis 10.5).

- Cartographie des changements

Les images classifiées sont exportées dans le logiciel ArcGis 10.5 pour les différentes manipulations cartographiques et l’élaboration des différentes cartes et la réalisation de la matrice de transition.

- Matrice de transition

La matrice de transition met en évidence les mutations qu’ont subies les unités paysagères entre deux années (2000 et 2015). Elle est constituée de x lignes et de y colonnes. Le nombre x de lignes de la matrice indique le nombre d’unités paysagères présentes en 2000 tandis que le nombre y de colonnes de la matrice indique le nombre d’unités paysagères converties en 2015.

Quant à la diagonale, elle contient les superficies des unités paysagères restées inchangées.

Dans cette matrice, les transformations se font des lignes vers les colonnes. Les superficies de ces différentes classes d’unités paysagères ont été calculées à partir du croisement des cartes d’occupation des terres de 2000 et de 2015 à l’aide de la fonction « Intersect » de l’interface « Arctoolbox » du logiciel ArcGis 10.5.

2.2.4.2 Méthode d’évaluation de l’état de la biodiversité végétale

L’inventaire floristique a permis de réaliser un bilan floristique des espèces végétales. La diversité floristique des placeaux situés sur différents sites a été étudiée à l’aide d’indices. Ces indices sont calculés à partir des fréquences des espèces recensées lors des relevés floristiques.

Il s’agit plus précisément de :

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 la richesse floristique (S), qui représente le nombre total d’espèces ;

 l’indice de Shannon ;

En effet, la diversité spécifique a été évaluée à travers l'indice H' de Shannon (1948) cité par Hermann (2007) :

𝐻= − ∑ 𝑃𝑖𝑥𝑙𝑜𝑔2𝑃𝑖

𝑛

𝑖=1

Avec Pi = ni/N

Pi = abondance de l'espèce ; ni = effectif des individus de l'espèce i ; N = effectif total des individus.

D'après Sokpon et al. (1998), au sein des phytocénoses, le milieu est peu diversifié quand H' est faible (H' < 3) et relativement diversifié en espèces quand H' est fort (H'>3,5).

Cet indice indique quand il est élevé, un nombre important d’espèces ou des fréquences peu différentes entre les espèces rencontrées dans une végétation.

(n= effectif total des individus, ni= effectif des individus de l’espèce i);

L’Equitabilité E= H / log2S, correspond au rapport entre la diversité observée et la diversité maximale possible étant donné le nombre d’espèces S. sa valeur maximale est 1. Plus les espèces rencontrées ont des fréquences similaires, plus ce rapport se rapproche de zéro. Il s’éloigne de zéro si l’ensemble des relevés renferme des espèces dominantes ou très rares.

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CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice 3.1. Résultats

3.1.1. Dynamique de l’occupation des terres au niveau de la ferme et de ses terroirs riverains L'étude de la dynamique de l'occupation des terres en 15 ans (2000-2015) a révélé l'existence de plusieurs unités (Cf. Fig. 5).

Figure 5 : synopse de l’occupation des terres de la ferme et de ses terroirs en 2000 et 2015 L’analyse de la figure 5 révèle que, au niveau de la ferme TATAGTOU, on a noté une dominance de savanes arborée arbustive et de forêt galerie vers les années 2000. Par contre, au niveau des terroirs riverains, on note une dominance des formations végétales (notamment les savanes arborées arbustives et les forêts galeries) suivies par les mosaïques de champs et jachères.

En outre, en 2015, la physionomie de ce territoire a subi de profondes mutations surtout au niveau des terroirs riverains. En effet, au niveau des terroirs, on observe majoritairement les mosaïques de champs et jachères qui deviennent l’unité d’occupation dominante. Par contre au niveau de la ferme la savane arbustive demeure l’unité d’occupation dominante. Toutefois on note la présence de nouvelles unités d’occupation des terres au niveau de la ferme : quelques constructions et trois mares. Les terroirs riverains sont donc devenus de véritables zones agricoles où la surface agricole connaît une extension spectaculaire.

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

3.1.2. Dynamique des faciès de végétation en 2000 et en 2015 3.1.2.1. Au niveau de la ferme

Les changements observés au niveau des formations végétales entre 2000 et 2015 sont exprimés par les différentes formes de conversion analysées à partir de la matrice de transition (Tableau II). Dans les cellules des lignes et des colonnes se trouvent respectivement les unités d’occupation des terres de 2000 et de 2015. Les conversions se font des lignes vers les colonnes.

Les cellules de la diagonale correspondent aux superficies des unités d’occupation des terres qui sont demeurées stables de 2000 à 2015. Les unités qui sont en dehors de la diagonale représentent les changements des unités d’occupation des terres.

Tableau II : Matrice de transition de l’occupation des terres de la ferme en 2000 et 2015 (superficie en hectare)

Année 2015

2000

Unités FG SAA MCJ PLANT MAR AGG Total

FG 11,02 0,45 0,18 0,63 0 0 12,28

SAA 14,13 240,01 14,89 10,08 1,53 1,44 282,08

MCJ 0,36 6,77 0,72 0,63 0,72 0 9,2

AGG 0 0,18 0,27 0 0 0,99 1,44

Total 25,51 247,41 16,06 11,34 2,25 2,43 305

FG : Forêt galerie ; SAA : Savane arborée arbustive ; MCJ : Mosaïque de champs et jachère ; PLANT : Plantation ; MAR : Mare ; AGG : Agglomération

L’analyse de la matrice de transition permet de retenir que les 4 classes d’occupation des terres observées en 2000 sont maintenues en 2015. En 2015, on a noté l’apparition de deux nouvelles unités d’occupation des terres, à savoir plantations et mares. Cependant, il est remarqué que les superficies de ces différentes classes d’occupation des terres ne sont pas restées identiques entre les deux années. Elles ont connu des changements moins significatifs.

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

Tableau III : Occupation des terres au niveau de la ferme en 2000 et 2015

Unités 2000 2015 Evolution

Proportion en

%

Etat

FG 12,28 25,51 13,23 19,07

Progression

SAA 282,08 247,41 -34,67 50

Régression

MCJ 9,2 16,06 6,86 9,89

Progression

PLANT 0 11,34 11,34 16,35

Apparition

MAR 0 2,25 2,25 3,24

Apparition

AGG 1,44 2,43 0,99 1,42

Progression

Total 305 305 00 100

Légendes : le signe négatif (-) signifie qu’il y a régression, le signe positif (+) signifie qu’il y a augmentation.

A la lumière du tableau III, il ressort que, entre 2000 et 2015 :

- la superficie de la forêt galerie est passée de 12.28 à 13,23 ha ce qui correspond à une progression de 13,23 ha soit une progression de 19,07%

- la savane arborée arbustive est passée de 282,08 ha à 247,41 ha ce qui correspond à un recul de 34,67 ha

- les mosaïques de champs et jachères sont passés de 9,2 ha en 2000 à 16,06 en 2015 soit une progression de 9,89%

- Les plantations et mares passent respectivement de 0 ha à 11,34 ha et de 0 ha à 2,25 ha - L’agglomération a connu une progression de 1,42% en passant de 1,44 ha à 2.43ha.

3.1.2.2. Au niveau des terroirs riverains

Les changements observés au niveau des formations végétales en 2000 et en 2015 sont exprimés par les différentes formes de conversion analysées à partir de la matrice de transition (Tableau IV). Dans les cellules des lignes et des colonnes se trouvent respectivement les unités d’occupation des terres de 2000 et de 2015. Les conversions se font des lignes vers les colonnes.

Les cellules de la diagonale correspondent aux superficies des unités d’occupation des terres

(30)

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

qui sont demeurées stables de 2000 à 2015. Les unités qui sont en dehors de la diagonale représentent les changements des unités d’occupation des terres.

Tableau IV : Matrice de transition de l’occupation des terres des terroirs riverains en 2000 et 2015 (superficie en hectare)

Année 2015

2000

Unités FG SAA MCJ PLANT AGG Total

FG 12,87 7,92 27 0 0 47,79

SAA 32,76 338,31 1023,48 0,09 5,58 1400,22

MCJ 0 24,39 255,6 0 0,63 280,62

AGG 0 0 0,99 0 5,58 6,57

Total 45,63 370,62 1307,07 0,09 11,79 1735,2

FG : Forêt galerie ; SAA : Savane arborée arbustive ; MCJ : Mosaïque de champs et jachère ; PLANT : Plantation ; AGG : Agglomération

L’analyse de la matrice de transition permet de retenir que les 4 classes d’occupation des terres observées en 2000 sont maintenues en 2015. En 2015, on a noté l’apparition d’une nouvelle unité d’occupation du sol, à savoir : plantation. Cependant, il est remarqué que les superficies de ces différentes classes d’occupation des terres ont connu d’importants changements. Globalement, il est remarqué une forte conversion des classes naturelles vers les classes anthropiques et des classes naturelles entre elles. Des formes de stabilité ont été aussi observées.

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

Tableau V : Occupation des terres des terroirs riverains en 2000 et 2015

Unités 2000 2015 Evolution

Proportion en % Etat

FG 47,79 45,63 -2,16 0,10

Régression

SAA 1400,22 370,62 -1029,6 49,89

Régression

MCJ 280,62 1307,07 1026,45 49,74

Progression

PLANT 0 0,09 0,09 0,00043

Apparition

AGG 6,57 11,79 5,22 0,25

Progression

Total 1735,2 1735,2 00 100

A la lumière du tableau V, il ressort que, entre 2000 et 2015 :

- la superficie de la forêt galerie est passée de 47,79 à 45,63 ha ce qui correspond à une régression de 0,10%.

- la savane arborée arbustive est passée de 1400,22 ha à 370,62 ha ce qui correspond à un recul spectaculaire de 49,89% en 15 ans

- les mosaïques de champs et jachères sont passés de 280,62 ha en 2000 à 1307,07 en 2015 soit une progression de 49,74%

-

Les plantations et agglomérations passent respectivement de 0 ha à 0,09 ha et de 6,57 ha à 11,79 ha.

3.1.3. Synopse des formes de végétation dans la ferme et dans les terroirs riverains

La carte de faciès de la végétation (figure 6) et les données recueillies nous montrent deux types de formation végétale au niveau de la zone d’étude : la galerie forestière et la savane arbustive.

(32)

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

Figure 6 : Carte des faciès de végétation de la ferme et de ses terroirs riverains 3.1.3.1. Synopse des formes de végétation dans la ferme

Toutes les espèces recensées dans les différentes formations végétales figurent au tableau 6 (cf. annexe). Elles sont toutes des phanérophytes.

Figure 7 : Proportion des types biologiques dans la ferme

MP 3%

mP 46%

mp 37%

np 14%

Types biologiques

MP mP mp np

(33)

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

MP = mégaphanérophyte ; mP = mésophanérophyte ; mp = microphanérophyte ; np = nanophanérophyste

Au niveau de la ferme on a noté la dominance des mésophanérophytes (46%) (arbres dont la hauteur est comprise entre 15 et 30 m), suivie des microphanérophytes (37%) (arbres dont la hauteur est comprise entre 8 et 15m), une rareté des mégaphanérophytes (3%) (arbres dont la hauteur dépasse 30 m) et des nanophanérophystes (14%) (arbres dont la hauteur est comprise entre 0.5 et 8 m).

Au total 20 familles, 47 genres et 56 espèces ont été recensés par cette étude. Les familles les plus représentées en nombre d'espèces sont: Fabacées (21), Combrétacées (06), Anacardiacées (06) et Rubiacées (06).

La diversité spécifique (H') est évaluée à travers l'indice de Shannon :

0 5 10 15 20 25

Effectifs

Figure 8 : Différentes familles recensées au niveau de la ferme

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

Figure 9 : Indice de diversité de Shannon des espèces au niveau de la savane arbustive et de la forêt galerie de la ferme

L’Equitabilité de PIELOU

Figure 10 : Equitabilité de Pielou des espèces au niveau de la savane arbustive et de la forêt galerie de la ferme

Les résultats révèlent que la ferme d’élevage d’autruche est assez diversifié en flore, car H' (au niveau de la forêt galerie et la savane arbustive) est moyen. L’Equitabilité de Pielou est faible pour les deux types de formations. D'après la courbe d'évolution des espèces ligneuses par rapport à leur fréquence de représentativité (figure 11), les espèces les plus abondantes au niveau de la forêt galerie dans l'ordre décroissant de par leurs abondances sont : Anogeissus leiocarpa, Acacia sieberiana, Terminalia macroptera. Les espèces assez abondantes sont : Lannea microcarpa, Ficus ingens, Mitragyna inermis, Tectona grandis, Combretum

3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 3,8 3,9

S arbustive F galerie 3,392702295

3,879509062

INDICE DE Shannon

S A R B U S T I V E F G A L E R I E

0,31206143

0,472286139

Equitabilite DE Pielou

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

glutinosum, Prosopis africana, Sarcocephalus latifolius, Sclerocarya birrea, Stereospermum kunthianum.

Au niveau de la savane arbustive, les espèces les plus abondantes sont : Terminalia macroptera, Acacia sieberiana, Lannea microcarpa. Les espèces assez abondantes : Pterocarpus erinaceus, Entada africana, Azadirachta indica.

Figure 11 : Courbes d'évolution des espèces ligneuses par rapport à leur fréquence de représentativité au niveau de la forêt galerie de la ferme

Figure 12 : Courbe d'évolution des espèces ligneuses par rapport à leur fréquence de représentativité au niveau de la savane arbustive.

3.1.3.2. Synopse des formes de végétation au niveau des terroirs

La liste floristique dans les différentes formations végétales est présentée dans le tableau 7 (cf.

annexe).Ces espèces sont toutes des phanérophytes.

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

Acacia Anogeissus Bombax Crossopteryx Dombeya Flueggea Lannea Mitragyna Piliostigma Pseudocedrela Sarcocephalus Spondia Tectona Vitex

Fréque nce s%

Espèces

Série1

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

Acacia Anacardium Bombax Crossopteryx Dombeya Ficus Gmelina Khaya Mitragyna Piliostigma Pterocarpus Securidaca Strychnos Terminalia Vitex

Fréque nce s%

Espèces

Série1

(36)

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

Figure 13 : Proportion des types biologiques au niveau des terroirs

MP = mégaphanérophyte ; mP = mésophanérophyte ; mp = microphanérophyte ; np = nanophanérophyste

Au niveau des terroirs, on a noté la dominance des mésophanérophytes (45%), suivie des microphanérophytes (32%), une rareté des mégaphanérophytes (5%) et des nanophanérophystes (18%).

Figure 14 : Proportion des familles au niveau des terroirs

Au total 11 familles, 17 genres et 22 espèces ont été recensés par cette étude. Les familles les plus représentées en nombre d'espèces sont: Fabacées (08), Combretacées (03), Anacardiacées (02) et Rubiacae (02).

mP 45%

mp 32%

np 18%

MP 5%

Effectifs

mP mp np MP

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Effectifs

(37)

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

Figure 15 : Indice de diversité de Shannon des espèces au niveau de la savane arbustive des terroirs

Figure 16 : Equitabilité de Pielou des espèces au niveau de la savane arbustive des terroirs L’écosystème qui est majoritairement une savane arbustive au niveau des terroirs riverains de la ferme est un milieu assez diversifié (H’=3,08). De plus cet indice est inférieur à celui observé au niveau de la même formation végétale observée au niveau de la ferme. Par ailleurs l’Equitabilité de Pielou est faible au niveau de la formation végétale présente dans les terroirs riverains et au niveau de la ferme. D’après la courbe d'évolution des espèces ligneuses par rapport à leur fréquence de représentativité (figure 17), les espèces les plus abondantes dans l'ordre décroissant de par leurs abondances sont : Terminalia macroptera, Acacia sieberiana,

1

3,087920173

Indice de Shannon

S arbustive

1

0,429484774

Equitabilite de Pielou

S arbustive

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

Azadirachta indica. Les espèces assez abondantes sont : Sclerocarya birrea, Mitragyna inermis, Parkia biglobosa.

Figure 17 : Courbe d'évolution des espèces ligneuses par rapport à leur fréquence de représentativité au niveau de la savane arbustive des terroirs

3.2. DISCUSSION

La carte d’occupation de la ferme et de ses terroirs riverains représente ici l'unité spatiale de base pour l'étude. Les différentes cartes obtenues rendent compte de l’utilisation faite des terres, non seulement au niveau de la ferme mais aussi au niveau de ses terroirs riverains entre deux périodes différentes (2000 et 2015). Pour l’analyse de l’état de la biodiversité, l’étude s’est concentrée uniquement sur la ferme et ses terroirs. De ce fait, le taux d'échantillonnage mérite d'être élargi. Aussi dans la présente étude seuls les ligneux ont été pris en compte. La strate herbacée est en train d’être étudiée (Bio Sorogou, 2018).

La caractérisation de la diversité biologique a montré que les paramètres de diversité spécifique enregistrés au niveau de la ferme sont supérieurs à ceux des terroirs riverains. En effet, au niveau de la savane arbustive de la ferme l’indice de diversité de Shannon est de 3.39 par contre au niveau des terroirs riverains il est de 3.08. Il y a plus d’action de conservation de la biodiversité floristique dans la ferme qu’au niveau des terroirs. Ce qui révèle l’utilité et l’efficacité des actions de conservation de la ferme. Au niveau des terroirs, il y a eu une décroissance de l’indice, une perte de la diversité entre 2000 et 2015. Cela montre que le milieu est en proie à de fortes perturbations (Sounon et al., 2007). Les terroirs riverains sont alors

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

Fréquences %

espèces Série1

(39)

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

perturbés à cause des pressions anthropiques. L’indice de diversité de Shannon au niveau des terroirs, même s’il décroît, il est encore moyen (3.08). Une action d’envergure peut encore aider au maintien, à la conservation de cette diversité.

L’évaluation de la dynamique de l’occupation des terres dans le secteur d’étude a révélé une régression des formations naturelles au profit des formations anthropiques au niveau des terroirs riverains où on observe une extension spectaculaire des aires culturales. Il s’y produit une déforestation et une dégradation du couvert végétal qui méritent une attention particulière rimant avec les constats de plusieurs études, qui ont signalé une perte du couvert végétal au Nord-Ouest du Bénin au détriment des champs et jachères. En effet, Agbanou et al (2016) ont montré que le paysage au Nord-Ouest (secteur Natitingou-Boukombé) initialement dominé par les forêts claires et les savanes arborées et arbustives (en 1987) a été remplacé (en 2016) par les savanes arbustives arborées et les mosaïques de cultures et jachères. Située au Nord-Ouest du Bénin la commune de Matéri a perdu 27.9% de sa superficie forestière en 16 ans de 2000 à 2016 (Okou, 2017). La pratique obsolète de l’agriculture est à l’origine de cette dégradation.

En effet, l’agriculture est la principale activité dans l’arrondissement de Dassari. Le coton et le maïs sont les principales cultures. Le type d'agriculture fréquent est la culture itinérante sur brûlis pour la culture du coton et du maïs (do-REGO, 2012) ce que confirme Lokossou (2018) qui a montré que les producteurs de l’axe Tanguiéta-Porga ont largement adopté le coton et menacent la diversité en convertissant l’écosystème forestier en terres agricoles. La population en quête de terres pour accroître le rendement se voit dans l'obligation de détruire la végétation.

A cela s’ajoute l’explosion démographique et ses corollaires d’augmentation des besoins en terres culturales et de besoins alimentaires sans cesse croissants. A cette allure il faut craindre une raréfaction des espèces caractéristiques de cette région.

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CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Ce milieu a connu une dynamique spatiale importante entre 2000 et 2015. De façon générale, ce milieu a vu ces formations végétales naturelles notamment les savanes arbustives, les forêts galeries, les forêts claires se réduire au profit des formations anthropiques comme les mosaïques de cultures et jachères, les plantations et les agglomérations. Cette dynamique spatiale du paysage s’explique surtout par les pressions anthropiques. L’expansion des terres agricoles a contribué à modifier profondément le paysage. Toutefois, l’indice de diversité de Shannon de la ferme est supérieur à celui des terroirs riverains. Cela traduit l’effort sans cesse entrepris par le promoteur de la ferme TATAGTOU afin de conserver la diversité floristique au sein de la ferme. Au niveau des terroirs riverains, les valeurs des paramètres de diversité spécifique sont faibles ce qui explique une dégradation du couvert végétal. Il est indispensable de mettre en place des stratégies de gestion durable des ressources de ce milieu.

Pour cela, il faut :

- Installer des plantations de bois de chauffe et de bois d’œuvre ;

- Limiter la consommation du bois en utilisant les foyers améliorés dans le but de freiner la déforestation et d’éviter les maladies et affections courantes liées aux dégagements des fumées ;

- Créer une unité de transformation des déchets agricoles (déchets du maïs et d’autres cultures) en briquettes combustibles ;

- Eviter les feux de végétation

- Ne pas laisser le sol nu et ne pas couper tous les arbres en défrichant un champ ; - Reboiser ;

- Pratiquer la rotation des cultures et/ou l’association des cultures ; - Respecter la période de jachère nécessaire ;

- Prévenir les érosions ;

- Installer des brise-vent. Il s’agit de planter des arbres autour d’un champ pour réduire la force du vent.

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Réalisé par JOURDAN Epiphane Brice

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Références

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