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CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION

4.2 DISCUSSION

La présente étude a montré qu’il existe les producteurs conventionnels et biologiques dans la ZOC de la Pendjari. Au niveau de ces deux types de producteurs, les spéculations suivantes sont observées : le maïs (Zea mays), le coton (Gossypium barbadense), le riz (Oryza sativa), le sorgho (Sorghum bicolor), le soja (Glycine max). Ces cinq spéculations sont aussi reconnues comme les principales spéculations de la ZOC par les travaux de Sabi et al (2017). La plupart des champs sont cultivés en mode conventionnel avec des vastes superficies. Ces superficies sont dénudées lors des défrichements. Cela entraîne une déforestation sans précédent de la ZOC ainsi que la destruction des écosystèmes. Contrairement aux producteurs conventionnels, les producteurs biologiques emblavent les superficies beaucoup plus restreintes. Ces superficies sont utilisées modérément dans le but de les exploiter à long terme. Cela permet aussi comme la souligné Gareau et al (1999), de réduire et/ou de contrôler les sources de pollution du système agricole.

Les producteurs conventionnels mobilisent des grandes quantités d’intrant chimiques pour maximiser le rendement tandis que les producteurs biologiques se contentent de mobiliser du fumier organique et de l’entretien physique de leurs champs. Les intrants chimiques se sont manifestés par un agrandissement continuel de la taille des exploitations agricoles. Les intrants chimiques mettent en péril la faune qui peuple les champs, et plus loin ceux des mares de la ZOC et de la RBP. La présence de ces intrants dans les mares a été déjà prouvée et signalée par les travaux de l’UREEQ (2004), qui a stigmatisé la présence des produits dérivés des intrants dans les mares à des taux anormaux. Donc la diversité de la RBP est menacée par l’utilisation extensive des produits chimiques. C’est cette menace de la production extensive que met en exergue Gareau et al (1999), la surexploitation des terres agricoles dans le but de demeurer compétitif en produisant toujours d’avantage et sans tenir compte des réalités environnementales est contraire à l’éthique de la conservation. do-Rego et Tohoun (2012) vont dans ce sens en disant que l’occupation des terres dans la ZOC n’est pas conforme à l’esprit des initiateurs de la ZOC. Cet état des choses a suscité l’avènement de l’agriculture biologique dans la ZOC de la Pendjari en 2008 (Yoa, 2014). En effet l’agriculture de la ZOC utilise les produits organiques pour les divers traitements des cultures. Ces produits organiques à savoirs le fumier et les biopesticides sont préparés par les producteurs eux même. Les déchets organiques sont utilisés pour la préparation du compost tandis que les graines de neem, les bulbes d’ail ou le piment sont utilisés pour préparer les biopesticides à effet répulsif. Ces produits organiques permettent de réduire la pollution du sol et les intoxications dont sont victimes des populations riveraines de la RBP.

La production conventionnelle nécessite assez de dépense liée surtout à l’achat des intrants contrairement à la production biologique. D’après nos résultats, les producteurs conventionnels

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dépensent tous leurs économies au début de chaque campagne pour s’approvisionner en intrant gage d’un meilleur rendement. Pour les producteurs biologiques, les dépenses se trouvent dans la bonne préparation du fumier et du biopesticide. En effet, c’est ceux qui maitrisent bien les itinéraires techniques qui réalisent les meilleurs résultats en production biologique. C’est dire que les producteurs biologiques n’ont pas de dépense lié à l’achat des intrants. Outre d’être exonéré des coûts dus aux intrants, le prix par kg du coton biologique est largement supérieur à celui du conventionnel sur le marché.

CONCLUSION ET RECOMMENDATION

Une bonne gestion et conservation des ressources de la RBP passe par l’exploitation rationnelle des terres de la ZOC. Ainsi, l’étude menée sur l’utilisation des intrants dans cette zone se justifie bien au bout de cette hypothèse. Il est ressorti de cette étude que les grandes superficies sont défrichées par les producteurs conventionnels chaque année contrairement aux producteurs biologique. Ces grandes superficies conventionnelles sont sujettes à l’emploi excessifs des produits chimiques de synthèse à savoir l’herbicide, l’engrais, l’insecticide. Cela contribue à une régression drastique du couvert végétal de la ZOC voire de la Zone Cynégétique, et, se révèle être une potentielle source de pollution du sol et des points d’eau de la Reserve ; ce qui n’est pas conforme à l’esprit des initiateurs de la ZOC. Signalons aussi que la production conventionnelle n’est pas autant rentable puisque l’étude a révélé que les producteurs dépensent plus au cours d’une campagne agricole. Ces dépenses sont liées à l’achat des produits chimiques supra cités.

En ce qui concerne la production biologique, elle utilise les résidus post-récoltes pour la fabrication des intrants organique. L’étude a montré que ce type de production à un large avantage économique sur la production cotonnière. Mais, les difficultés liées à la vente des autres produits biologiques sur le marché biologique entrave l’adhésion d’autres riverains. Les efforts des gestionnaires de la Reserve dans le contrôle des activités de la ZOC ne semblent pas produire des résultats escomptés. Donc, il urge de changer des paradigmes dans la gestion de la ZOC.

Face à tout ce qui précède, plusieurs suggestions ont été faites pour mieux réguler l’utilisation des intrants chimiques en agriculture dans la ZOC en vue d'une meilleure conservation de la faune et de son habitat.

Les organisations en charge de la protection de RBP doivent promouvoir une éducation à la protection et à la sauvegarde de l’environnement par la gestion participative de la Reserve.

Initier des colloques et de veiller à les perpétuer dans le temps pour exposer le rôle des riverains dans la conservation de la réserve et les idées devants les accompagner dans la production écologique ;

Valoriser les pratiques agricoles favorables à l’environnement comme l’agriculture intégrée ; Allouer aux producteurs une prime de production biologique ;

Veiller à l’écoulement de tous les produits biologiques à des prix raisonnable et incitateur ;

Mettre en place une entreprise pouvant approvisionner les producteurs des intrants biologiques à des prix fortement subventionnés ;

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Financer des projets de reboisement d’espèces à croissance rapide pour réduire la pression qu’exerce le riverain sur la flore de la ZOC.

Références bibliographiques

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ANNEXES

2.1. Quels produits cultivez-vous chaque année? (numéroté par ordre d’importance)

Riz Mil Sorgho Coton Maïs sésame Arachide Soja Igname Niébé Autres à préciser

2.2. Quels produits cultivez-vous occasionnellement? (par ordre d’importance).

2.2.1. ……….

2.2.2. ……….

2.2.3. ……….

2.2.4. ………

2.3. Quelles sont les autres activités pratiquées? (énuméré par ordre d’importance).

2.3.1. ………..………

2.3.2. ………..

2.3.3. ……….

2.3.4. ……….

3. Techniques / pratiques agricole.

3.1. Comment apprêtez-vous les champs jusqu’au semis ?………..….………

………..………

………..………

Quels produits utilisez-vous ? (désinfectant ou fertilisant des cultures ?...

………..………

………..

3.2. Citez ces produits par ordre d’importance et sur quelles cultures ?…………

Estimation des coûts

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3.3. Main d’œuvre des opérations culturales ? (défrichage à la récolte).

………

…………..………

Achats des produits de traitement pour une campagne par culture………

………

………

4. Impressions de l’enquêté

4.1. Quel est votre impression en termes de rendement par culture………

……….………

……….

5. Impacts perceptibles

5.1. Quels sont selon vous les impacts (positifs et négatifs) découlant des produits utilisés sur :

 vos économies propres…….………...………

………..

………..

 la santé de la population dont vous-même………

……….……….

 l’eau (entendez santé des poissons et autres amphibiens)………

………..…………

……….………….

6. Perspectives

Expliquer succinctement selon vous qu’il faut faire pour éviter les dérives ?...

………..………

………..………

………..………

………..

Annexe 2 : Cliché de quelques insecticides rencontrés dans la ZOC

Figure 19 : Epis de maïs bio

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Figure 22 : Les quatre principaux herbicides utilisés dans la ZOC

Codes relatifs aux producteurs

B : Biologique BT : Batia

C : Conventionnel F : Féminin KN: Kani KR : Kourou M : masculin PR: Pouri SG : Sangou SP : Sépounga

ST: Sétchendiga TN : Tanongou

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