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DISTRIBUTION SPATIO-TEMPORELLE DES POPULATIONS D’ELEPHANTS (Loxodonta africana) ET DE BUBALES (Alcelaphus buselaphus) DANS LE PARC NATIONAL DE LA PENDJARI AU BENIN.

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

**********

ECOLE POLYTECNIQUE D’ABOMEY-CALAVI

*****************

DEPARTEMENT DU GENIE DE L’ENVIRONNEMENT

**************

Option : Aménagement et Protection de l’environnement

**************

Rapport de Fin de Formation pour l’Obtention du Diplôme de Licence Professionnelle

THEME :

DISTRIBUTION SPATIO-TEMPORELLE DES POPULATIONS D’ELEPHANTS (Loxodonta africana) ET DE BUBALES (Alcelaphus buselaphus) DANS LE PARC NATIONAL DE LA PENDJARI AU

BENIN.

Réalisé par : Elie Migeal TOLLO

Maitre de stage : Superviseur :

Ir. Meryas KOUTON Dr. Ir. Vincent Isidore TCHABI

Directeur du PNP/ Tanguiéta Enseignant chercheur à l’EPAC/UAC

7

ème

Promotion

Année académique : 2013-2014

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page i DEDICACE

A mon père Etienne TOLLO et à ma mère Joséphine ADIKPETO pour l’éducation qu’ils m’ont donnés et leurs soutiens pour la réussite de mon avenir. Que ce travail constitue le couronnement de vos sacrifices. Je vous aime.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page ii REMERCIMENTS

L’aboutissement de ce rapport est le fruit d’un travail collégial. J’ai le plaisir d’adresser mes sincères remerciements à l’endroit de ceux qui ont d’une manière ou d’une autre contribué à la réalisation de ce travail :

Dr. Ir. Isidore Vincent TCHABI, Maître-Assistant des Universités du CAMES, Enseignant- Chercheur à l’EPAC/UAC, mon superviseur de mémoire, pour m’avoir guidé dans l’accomplissement de ce travail à travers son assistance personnelle malgré ses multiples occupations, son ouverture d’esprit, sa rigueur au travail et son souci pour l’évolution de la recherche scientifique.

Ir. Méryas KOUTON, Directeur du Parc National de la Pendjari, mon encadreur sur le terrain pour son assistance et ses conseils tout au long de ce travail malgré son programme chargé.

Monsieur Parfait N’SERA, Chef Service Ecologique de la Direction du Parc National de la Pendjari, pour l’encadrement technique qu’il m’a apporté au cours des travaux de terrain et de traitement des données.

Prof. Dr. Ir. Jacques Boco ADJAKPA, Maître de Conférences des Universités du CAMES, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC, pour nous avoir gratifiés de ses compétences immenses.

Prof. Dr. Daniel CHOUGOUROU, Maître de Conférences, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC, Chef du Département de Génie de l’Environnement et à tous les Enseignants- Chercheurs du Département de Génie de l’Environnement de l’EPAC/UAC.

Illustres membres du jury pour l’honneur qu’ils nous font en acceptant d’examiner et de juger ce travail en vue de son amélioration.

A tous mes frères et sœurs TOLLO et HONTIFINDE en particulier Jacques, Philippe, Félix, Oscar, Gérald, Lambert, Léonce, Amédée, Honorine, Félicienne et Ambroisine pour les multiples effort fournis dans la réussite de mon avenir.

Monsieur Marie Gabriel DJIMADJA pour son soutien financier dans la réalisation du travail.

Aubierge ADJAGAN KINDO pour son soutien moral et financier tout au long de notre formation.

Ivette Paula ADJAGAN KINDO épouse DJAKPO pour son aide financier.

Ornella KUADJO pour son aide dans la réalisation de mon travail.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page iii A tous mes camarades de la 7ème promotion du Département de Génie de l’Environnement à l’EPAC en particulier Loïc, Ronel, Etienne, Brusqué pour leur soutien.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page iv TABLE DES MATIERES

DEDICACE ... i

REMERCIMENTS ... ii

TABLE DES MATIERES ... iv

LISTE DES TABLEAUX ... vi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ... vii

RESUME ... viii

ABSTRACT ... ix

INTRODUCTION ...1

1. CADRE DE L’ETUDE ...3

1.1. Situation géographique ...3

1.2. Caractéristiques physiques ...4

1.2.1. Climat ...4

1.2.2. Pluviométrie et température ...4

1.2.3. Vents ...5

1.2.4. Insolation et humidité relative...5

1.2.5. Géologie et géomorphologie ...5

1.2.6. Hydrographie ...7

1.3. Végétation ...7

1.4. Faune ...9

1.5. Milieu humain ... 10

2. REVUE DE LITTERATURE ... 12

2.1. Systématique... 12

Pour L’Eléphant ... 12

Pour le Bubale ... 12

2.2. Morphologie Externe des Espèces du Bénin ... 12

Pour L’éléphant ... 12

Pour le Bubale ... 13

2.3. Répartition en Afrique ... 13

Pour L’éléphant ... 13

Pour le Bubale ... 13

2.4. Degré de Menace et Abondance ... 13

Pour L’éléphant ... 13

Pour le Bubale ... 14

2.5. Mode de vie ... 14

Pour L’éléphant ... 14

Pour le Bubale ... 15

2.6. Principaux Facteurs Influant sur la Distribution Spatiale des Grands Mammifères ... 16

2.7. Importances de L’éléphant et du Bubale ... 16

3. Matériels et Méthodes ... 18

3.1. Matériels ... 18

3.2. Méthodes ... 18

(6)

Réalisé par Elie M. TOLLO Page v

3.2.1. Recherche documentaire ... 18

3.2.2. Méthodologie de la collecte des données ... 18

3.2.3. Méthodologie d’Analyse et de Traitements des Données ... 19

4. RESULTATS ET DISCUSSION ... 20

4.1. Résultats ... 20

4.1.1. Différentes zones de prédilection des éléphants et des bubales suivant les saisons dans le Parc National de la Pendjari ... 20

Pour les bubales... 20

Pour L’Eléphant ... 22

4.1.2. Richesse spécifique des bubales et les éléphants au niveau du Parc National de la Pendjari 24 4.1.2.1. Nombres d’individus et de contacts de chaque espèce au niveau des différentes strates du Parc National de la Pendjari ... 24

4.1.2.2. Indice kilométrique d’abondance et de contact au niveau des différentes strates du Parc National de la Pendjari ... 25

4.1.3. Evolution inter- annuelle des effectifs de bubales et d’éléphants dans le Parc National de la Pendjari... 27

4.2. Discussion ... 29

CONCLUSION ... 31

SUGGESTIONS... 31

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES... 32

ANNEXES ... 35

Annexe 1 : Loxodonta africana (Eléphant) ... 35

Annexe 2 : Alcelaphus buselaphus (Bubale) ... 35

Annexe 3 : Fiche de patrouille ... 35

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page vi LISTE DES FIGURES

Figure 1:Carte de la Réserve de Biosphère de la Pendjari...3 Figure 2: Pluviosité moyenne mensuelle (Station synoptique de Natitingou 1951- 2010) ...4 Figure 3: Variations saisonnières des températures (Station synoptique de Natitingou 1951- 2010) ...4 Figure 4: Carte de répartition des points GPS des bubales sur la végétation en saison sèche de 2003 à 2011 dans le PNP ... 21 Figure 5: Carte de répartition des points GPS des bubales sur la végétation en période humide de 2003 à 2011 dans le PNP... 22 Figure 6: Carte de répartition des points GPS des éléphants sur la végétation en saison sèche de 2003 à 2011 dans le PNP ... 23 Figure 7: Carte de répartition des points GPS des éléphants sur la végétation en période humide de 2003 à 2011 dans le PNP ... 24 Figure 8: Indice kilométrique d’abondance des bubales et des éléphants au sein des

différentes strates du PNP ... 26 Figure 9: L’évolution de l’effectif des bubales au fil des années dans le PNP ... 27 Figure 10: L’évolution de l’effectif des éléphants au fil des années dans le PNP ... 28

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Richesse spécifique des bubales et éléphants dans diverses strates du Parc

National de la Pendjari... 25 Tableau 2: Indice kilométrique d’abondance et de contact au niveau des différentes strates du Parc National de la Pendjari ... 25 Tableau 3: Effectifs des bubales et des éléphants suivant les années au sein du Parc National de la Pendjari ... 27

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page vii LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ASCECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et au Madagascar

AVIGREF : Association Villageoise de Gestion des Réserves de Faunes CENAGREF : Centre National de Gestion des Réserves de Faune CITES: Convention on International Trade in Endangered Species CPL : Chasseurs Professionnels Locaux

DPNP : Direction du Parc National de la Pendjari

ENGREF : Ecole Nationale de la Gestion des Ressources d’Eaux et de la Forêt EPAC: Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

FAO: Food and Agricultural Organization FSA: Faculté des Sciences Agronomiques GPS: Global Position System

PAG: Plan d’Aménagement et de Gestion

PAPE : Programme d’Appuis aux Parcs de l’Entente

PCGPN : Programme de Conservation et de Gestion des Parcs Nationaux PNP : Parc National de la Pendjari

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement RBP : Réserve de Biosphère de la Pendjari

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la nature

UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization WWF: World Wild Found

ZC: Zone Cynégétique

ZCA : Zone Cynégétique d’Atacora ZCP : Zone Cynégétique de la Pendjari

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page viii RESUME

La Réserve de Biosphère de la Pendjari fait partie des réserves les plus riches en faune en Afrique de l’Ouest. Mais, l’exploitation abusive que subissent certaines populations de mammifères comme les bubales et les éléphants pourrait annihiler les efforts de conservation consentis. Au sein de cette réserve de référence, l’éléphant est en régression et aucune étude spécifique n’a été faite depuis 1994 sur les bubales. Il est donc nécessaire que des études soient menées en vue de contribuer à la conservation des éléphants et des bubales à travers la maîtrise de leurs mouvements au sein du Parc National de la Pendjari (PNP). Pour ce faire, la méthode utilisée a consisté à l’enregistrement des données des fiches de suivi écologique de ces deux espèces, à savoir les données de dénombrement. Ces données ont été traitées par les logiciels Excel et ARC MAP. Les résultats y afférents montrent que les bubales vivent dans les galeries forestières ; savanes arborées et arbustives ; les forêts claires et savanes boisées et les formations marécageuses que fréquentent également les éléphants. Les éléphants désertent les formations marécageuses en saison de pluies. La population actuelle des éléphants et des bubales est estimée à 119 et 226 individus respectivement, selon les recensements de 2013.

Les courbes de tendance évolutive montrent que l’éléphant est en régression et le bubale connaît une légère augmentation dans le PNP. Pour une meilleure conservation de ces populations, plusieurs suggestions ont été proposées telles que le renforcement de la surveillance dans les zones habitées par les éléphants et les bubales et la mise en œuvre des comités de suivi des espèces menacées du PNP.

Mots-clés : Eléphant ; Bubale ; Réserve de Biosphère de la Pendjari ; Bénin

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page ix ABSTRACT

The Reserve of Biosphere of Pendjari is part of the richest fauna reserves in West Africa. But the abusive exploitation that some populations of mammal undergo as the western hartebeest and the elephants could ruin the efforts of conservation agreed. Within this reserve of reference, the elephant is in regression and no specific survey has been made since 1994 on the western hartebeest. It is therefore necessary that some survey may be led in order to contribute to the conservation of the elephants and western hartebeest through the mastery of their movements within the PNP. So, the used method consisted to the registration of the cards of ecological follow-up of these two species, such as the data of numbering. These data have been treated by the software EXCEL and BOW MAP. The results there pertaining prove that the western hartebeest sare living in the galleries forests; raised and shrubby savanas; the clear forests and wooded savannas and the swampy formations the elephants also frequent.

The elephants desert the swampy formations in rainy seasons. The present elephants’

population and western hartebeest is respectively estimated to 119 and 226 individuals, according to the censuses of the year 2013. The curves of evolutionary tendency show that the elephant is in regression and the western hartebeest has known a light increase in the PNP.

For a better conservation of these populations, several suggestions have been proposed such as the backing of the supervising in the areas lived in by the elephants and the western hartebeest and the setting in work of fellow-up committees of the threatened species of the PNP.

Keys words: Elephant; Western hartebeest; Reserve of Biosphere of the Pendjari, Bénin.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 1 INTRODUCTION

La faune est un précieux patrimoine indispensable pour l’homme et son environnement. Dans les réserves naturelles où elle subsiste encore, elle constitue souvent le principal attrait touristique (Sournia, 1998). La conservation de la nature et l’exploitation rationnelle de ces ressources constituent des problèmes qui remontent à l’apparition de l’homme sur la terre (Dorst, 1976).Cette situation a conduit à la création des aires protégées dont l’exploitation rationnelle et judicieuse contribue au développement des pays qui en font une priorité. La recherche écologique en vue de leur pérennité est donc nécessaire. Elle contribue à la gestion durable de la diversité biologique des écosystèmes des pays en voie de développement en général et de l’Afrique de l’Ouest en particulier (Téhou, 2001). Les aires protégées les plus attrayantes de la planète sont celles qui présentent une richesse et une diversité faunique élevée (Bousquet, 1992). En Afrique de l’Ouest la Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP) au Bénin, constitue l’une des réserves de faune les plus riches et les plus diversifiées. Mais, les récentes recherches sur la connaissance de la faune, sur ses aspects quantitatifs et qualitatifs ont révélé une régression de certaines populations, notamment celle des mammifères (PNUD/FAO, 1981) dont l’éléphant. Une telle régression pourrait conduire si l’on n’y prend garde à une perte de la richesse spécifique (Dajoz, 2000). Les éléphants contribuent dans une large mesure à assurer la dispersion spatiale et la régénération naturelle des arbres fruitiers par zoochorie quand leur densité est inférieure à la capacité de charge du milieu (Téhou & Sinsin, 2000). Quant aux bubales, ils participent au transport des graines de pollen dans les forêts et jouent un rôle très important dans la chaîne trophique en servant de nourriture aux carnivores. La présence de ces herbivores dans le Parc National de la Pendjari (PNP) est donc bénéfique car ils contribuent largement à l’équilibre de la flore et de la faune, garantissant une diversité spécifique de la RBP. Ces espèces constituent également une ressource économique pour notre pays : en effet, le Bénin à travers le tourisme de vision et les safaris de chasses, contribuent au développement des zones riveraines très pauvres. C’est dire que leurs disparitions pourraient engendrer, non seulement une perturbation des écosystèmes, mais aussi une perte inestimable de la biodiversité et surtout de la faune qui justifie l’existence de ce sanctuaire.

En 1987, il était indiqué une population de 850 individus d’éléphants au sein du PNP (PAPN, 1987) mais en 2000, on en dénombrait que433 individus (Sinsin, 2000). La population de bubales qui en 1990 étaient de 7000 individus (ENGREF, 1990) au sein du

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 2 PNP, est passée à 1491 individus (Sinsin, 2000). Par ailleurs les inventaires de 2008 ont indiqué que de 2000 à 2008, la densité des populations d’éléphants était en régression avec un effectif de 355 individus tandis que celle du bubale était stable avec un effectif de 651 individus (CENAGREF, 2008). Toutes ces données montrent que malgré les efforts consentis, la situation démographique de ces deux populations demeure toujours inquiétante au sein du PNP. Aujourd’hui, puisqu’on n’a pas pu encore atteindre le pic de 1987 pour les éléphants et celui de 1990 pour les bubales, on peut avancer que les conditions favorisantes d’une croissance soutenue en nombre de ces deux espèces ne sont pas encore réunies. Il est alors important que l’étude de la distribution spatio-temporelle des éléphants et des bubales soit faite au sein du PNP afin d’identifier les facteurs qui annihilent les efforts de protection. La présente étude vise donc essentiellement à proposer des solutions sur la sauvegarde et l’évolution de ces deux espèces au sein de la RBP.

L’objectif global est de contribuer à la conservation des éléphants et des bubales dans le PNP à travers la maîtrise de leur mouvement dans l’espace et dans le temps.

Les objectifs spécifiques de l’étude se présentent comme suit :

 identifier les types de formations fréquentées par les éléphants et les bubales ;

 recenser la population actuelle des éléphants et des bubales ;

 Comparer la dynamique des populations des éléphants et des bubales dans le temps ; Dans ce cadre, les hypothèses suivantes ont été formulées :

 les bubales et les éléphants préfèrent les formations ouvertes, ce qui les exposerait aux contingences environnementales ;

 La population des éléphants et des bubales varie suivant les différentes strates des formations et faciès de végétation ;

 La dynamique de la population d’éléphants et de bubales fluctue constamment, ce qui expliquerait leur déclin ;

Le présent rapport s’articule autour de cinq parties que sont : la revue littéraire, la présentation du milieu d’étude, la méthodologie de travail, les résultats et la discussion.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 3 Figure 1: Carte de la Réserve de Biosphère de la Pendjari

1. CADRE DE L’ETUDE 1.1. Situation géographique

L’étude a été menée dans la Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP) souvent appelée

« Parc National de la Pendjari » (PNP) . Cette réserve est située à l’extrême Nord-ouest de la République du Benin dans le Département de l’Atacora. Elle est à cheval sur les communes de Matéri, Tanguiéta et de Kérou. Ses limites géographiques sont comprises entre 10°30’ et 11°30’ latitude Nord, 0°50’ et 2°00’ longitude Est (figures 1). La Réserve de Biosphère de la Pendjari couvre une superficie de 4844km² :

le Parc National de la Pendjari (2761km²) ; la Zone Cynégétique de la Pendjari (1823km²) ; la Zone de Chasse de Komkombri (260 km²) ;

La Réserve de Biosphère de la Pendjari, désignée comme telle le 16 juin 1986, est l’aire la mieux aménagée au Benin (UICN, 1994). Elle est située au sud-ouest d’un ensemble écologique de 2,5 millions d’hectares d’un seul tenant, couvrant trois pays à savoir : le Benin, le Burkina Faso et le Niger (UICN, 1994). Elle fait partie du plus grand ensemble d’aires protégées de l’Afrique de l’ouest, à savoir, l’écosystème W-Arli-Pendjari. Ce grand ensemble regroupe outre la RBP, la Réserve de Biosphère Transfrontalière « W » partagée par le Benin, le Burkina Faso et le Niger ainsi que les Aires Protégées de statuts divers au Burkina Faso (Pama, Arli, Singou), voire du Togo (Oti, Keran, Mandouri).

(source: PAG 2009)

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 4 1.2. Caractéristiques physiques

1.2.1. Climat

Le climat est de type soudanien caractérisé par :

une saison pluvieuse de mi-Mai à Octobre sous l’influence maritimes ; une longue saison sèche à deux variantes ;

 une saison sèche fraiche de Décembre à Février sous l’influence de l’harmattan (baisse de la température, pluies rares, humidité minimale).

 une saison sèche chaude de Février à mi-Mai avec des températures moyennes mensuelles élevées variant entre 30°C et 33°C.

1.2.2. Pluviométrie et température

La pluviométrie moyenne annuelle est de 1100mm et 60% du total annuel des précipitations tombent les mois de juillet, août et septembre. Depuis quelques années, il faut noter une tendance à la pluviométrie (elle ne dépasse guère 1100 mm de pluies) dans la RBP.

Mois

Figure 3: Pluviosité moyenne mensuelle (Station synoptique de Natitingou 1951- 2010) Source : ASCENA, 2010

Figure 2:Variations

saisonnières des températures (Station synoptique de

Natitingou 1951-2010) Source : ASCENA, 2010

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 5 1.2.3. Vents

La situation météorologique est influencée par deux types de vent qui se succèdent (Sinsin 1993).

l’alizé maritime qui souffle d’Avril à Novembre et de direction sud-ouest à nord- est. La vitesse moyenne est de l’ordre de 12m/s à 14m/s avec des maxima oscillant entre 23 et 30m/s suivant le mois. Il apporte la pluie.

l’harmattan, qui provoque l’assèchement des mares, souffle de Décembre à Mars.

C’est un vent sec, froid, très fortement chargé de poussière, de direction Nord-Est à sud-ouest avec une vitesse moyenne de 2m/s et des maxima de 12m/s à 14m/s.

par son caractère très desséchant, il est l’un des principaux facteurs de l’assèchement des points d’eaux et du déficit hydrique des sols de la RBP.

1.2.4. Insolation et humidité relative

Le mois de novembre est le plus ensoleillé avec une durée pouvant atteindre 281 heures tandis que le mois d’août est celui le moins ensoleillé, avec 195 heures de soleil. L’insolation a une durée annuelle moyenne de 2483 heures respectivement au nord et au sud de la zone.

Quant à l’humidité relative elle varie entre 13% et 85% au nord de la zone et 10% et 73% au sud de la zone. Elle varie suivent la localité, le mois et la période de la journée. Elle est maximale en saison des pluies et minimale en saison sèche. Les moyennes mensuelles varient de 20% en février et 99% en août à Tanguiéta.

1.2.5. Géologie et géomorphologie

Le complexe de Pendjari est établi sur une pénéplaine au relief plat variant de 150 m à 200 m.

Cette pénéplaine correspond à la série sédimentaire formée de grés et de schistes, appelée le « Voltaien » ou « Zone argileuse voltaienne ». Une caractéristique de ces gisement schisto- gréseux est d’être imperméable. La plaine est bordée au Sud par la chaine montagneuse de l’Atacora formée de quartzites et dont l’altitude varie de 400 m à 513 m. Ses bordures Nord et Est sont occupées par la rivière Pendjari. Une seconde chaîne, le Buem, plus réduite et parallèle à la première, se trouve au sein du même Parc. En raison de l’imperméabilité, la pénéplaine est inondée en saison pluvieuse, soit encore gorgée d’eau rendant toute circulation

(16)

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 6 impossible en véhicule hors des pistes chargées en latérite. Selon Fievet et Pierret (1993) cités par Kossou (2007), les types de sols de la RBP sont :

- les sols minéraux bruts ou peu évolués sur les affleurements rocheux du massif atacorien ;

- les sols ferrugineux tropicaux lessivés sans concrétions ni éléments rocheux ; - les sols ferrugineux tropicaux lessivés indurés ;

- les sols ferrugineux tropicaux lessivés à concrétions ; - les sols hydromorphes.

(17)

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 7 1.2.6. Hydrographie

La rivière Pendjari qui a donné son nom à la réserve, est le seul cours d’eau permanent de la RBP. D’une longueur totale de 300 Km dont 200 km dans le PNP , elle connaît un faible débit en saison sèche et tarit à plusieurs endroits. Cependant, elle laisse de nombreuses mares dans son lit principal, et du fait de la faible dénivellation de la rivière dans le parc, d’autres mares permanentes occupent les bras secondaires. Des mares circulaires peu profondes existent également dans les bas-fonds mais ces points d’eaux tarissent généralement dans le mois de Janvier à l’exception de la mare Bali, située en savane sur terrain exondé, qui retient l’eau pendant la plus grande partie de la saison sèche. Elle constitue, de ce fait, un pôle d’attraction pour les animaux et pour les touristes. Le réseau hydrographique du parc est toujours contrôlé par les affluents de la Pendjari (Magou, Yatama, Yabiti, Tangjali, Podiéga, Bonkada, etc. Les berges de ces rivières sont abruptes et constituées de blocs et gravillons rocheux pauvres en argile et donc perméables. D’où la faible rétention en eaux de surface et la non pérennité des écoulements. En pleine saison sèche, seule la rivière Yatama venant de la cascade de Tanongou, a un écoulement pérenne. Elle alimente la mare Bori qui constitue un écosystème à part, déconnecté du système hydrique de la Pendjari et ses affluents. Les autres rivières retiennent de l’eau en Chapelet et particulièrement au voisinage de la Pendjari.

La zone argileuse du voltaien est pratiquement dépourvue de nappes phréatiques ; les régions où le schiste domine ces nappes sont complètement absentes. Les formations cristallines du Buem et de l’atacorien sont aussi imperméables sauf dans la couche d’altération et de fissuration qui n’excède jamais quelques dizaines de mètres à la naissance des vallées. Les villages se situent en bordure de la chaîne ou se trouvent les nappes les plus importantes ou dans les formations gréseuses le long de la route Tanguiéta-Porga qui renferment également une certaine quantité d’eau.

Source : PAG, 2009.

1.3. Végétation

La végétation est caractéristique de la zone soudanienne, avec une mosaïque dominée par la savane arbustive. Les savanes boisées et forêts claires sont les moins étendues et couvrent environ 19,9% de superficie de la réserve, soit 940767 ha alors que les forêts dense sèches n’occupent que 0,6% de cette réservent (28651 ha). La strate herbacée qui recouvre

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 8 plus de 70% de l’ensemble de cette formation ouvertes est dominée par des graminées. Les galeries forestières couvrent environ 198092 ha. Les savanes marécageuses et prairie des zones humides dominent la plaine d’inondation, habitat préférentiel du Cobe defassa pendant les rudes moments de la saison sèche. Les cultures et jachères installées au niveau de la ZOC occupent 2,1% de la superficie de la réserve, soit 101369 ha.

Les différentes formations végétales sont :

 les forêts riveraines de la Pendjari dominées par congensis spp. et Pterocarpus santalinoides ; en bordure de la Pendjari ;

 les forêts galeries à Kaya senegalensis et Vitex chrysocarpa et la forêt galerie à Cola laurifolia le long des cours d’eaux semi-permanents ;

 la forêt dense à Anogeisus leiocarpa et Diospyros mespiliformis ; dans les pleines d’inondation sous-jacentes aux forêts riveraines et forêts galerie ;

 la forêt claire à Anogeissus leiocarpa formant une bande discontinue parallèle à la forêt claire a Daniella oliveri formant une bande discontinue parallèle à la rivière Pendjari et localisée dans quelques plaines périodiquement inondées ;

 La savane boisée à Combretum spp. et Pterocarpus erinaceus ; se différencie de la forêt claire par sa surface terrière relativement faible ;

La végétation du PNP et de ses zones cynégétique (ZC) est dans l’ensemble une savane plus ou moins boisée, entrecoupée de formations forestières dont le couvert va de 5% (savane arbustive) à 80% (forêt claire). Au total, 241 espèces végétales réparties en 53 familles ont été recensées.

A plusieurs endroits notamment le long de la rivière Pendjari et de la falaise de l’Atacora, une végétation spécifique et anthropogène témoigne la présence de nombreux villages qui étaient installés avant la création de la réserve.

Le très caractéristique est Adansonia digitata et Anogeissus leiocarpa traduisent les friches sur anciens villages. La présence de nombreux pieds de Karité (Vitellaria paradoxa) et de néré (Parkia biglobosa) indique les traces des anciens champs.

Source : PAG, 2009.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 9 1.4. Faune

Deux types de faune s’observent dans la réserve de la Pendjari :

- une faune aquatique représentée par diverses espèces de poissons, d’amphibiens, de reptiles, etc. On trouve par exemple dans les plans d’eau les ciprinidea, les bagridea et les ciluridea (Delving et al., 1986 cité par Assédé, 2006). Les poissons comptent 67 espèces provenant de 21 familles. Le crocodile du Nil (Crocodilus niloticus) est bien présent dans le parc, les agames arboricoles et les tortues sont largement répandus. Plusieurs amphibiens ont été répertoriés dans une étude préliminaire réalisée dans la RBP ;

- une faune terrestre fortement représentée par les mammifères. L’avifaune y est aussi représentée. On distingue les groupes tels que les canards, les hérons, les pintades, les cigognes, les francolins, les vautours, etc.

La faune de la RBP représente la plupart des espèces de grands mammifères typiques pour cette région de l’Afrique de l’Ouest. On y retrouve 10 différents types d’antilopes ainsi que d’éléphants (Loxondonta africana), de buffle (syncerus caffer), de guépard (Acinonyx jubatus) et de lycaon (Lycaon pictus). De plus sans être vraiment abondantes, les antilopes sont assez variées, du moins pour la région. D’après le dénombrement pédestre de 2013 au sein du parc National de la Pendjari le buffle est l’espèce la plus abondante pour les grands ongulés. L’abondance totale estimée des buffles est de 14450 individus pour une densité de 14,22 individus/km². En ce qui concerne les petits ongulés, le cobe de buffon reste largement dominant dans le Parc avec une abondance totale de 8270 individus pour une densité de 8,14 individus/km². Il est suivi du redunca qui présente une abondance de 5635 individus pour une densité de 5,55 individus/km² et du phacochère qui a une abondance de 11737 individus avec une densité de 5,54 individus/km. En outre les résultats du dénombrement aérien de 2008, nous montre que l’effectif des éléphants s’élèvent à 669 avec un intervalle de 617 à 721(DPNP Tanguiéta). Au total, 374 espèces d’oiseaux ont été identifiées dont 101espèces d’eau, 120 forestières, 158vivants en campagne ouverte et trois espèces vivant dans les roches et montagnes. 163 espèces sont migratrices dont 63 d’origine paléarctique (PCGPN, 2005 cité par Assèdé, 2006). La RBP a donc une importance pour les oiseaux de passage hivernant en provenance d’Eurasie.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 10 1.5. Milieu humain

La zone humaine est définie comme l’espace périphérique de la réserve où résident les populations dont les activités ont une influence sur la réserve, notamment dans l’exploitation des ressources naturelles. Cette « aire de transition », selon la terminologie de MAB- UNESCO, est alors constituée de l’ensemble des villages limitrophes, élargi aux localités voisines si des raisons d’ordre historique, culturel et politique leur confèrent également des droits sur les ressources.

Autour de la réserve, vivent les populations qui comptent parmi les plus pauvres du Benin selon les indices disponibles il s’agit d’environ 30000 riverains directs ou 5000 familles, qui exploitent régulièrement les ressources de la réserve. Avec 14 habitants au km², la densité est plus faible par rapport à l’ensemble du pays. La croissance démographique se situe autour de 3%.

La zone riveraine abrite, juste en bordure de la réserve, les villages suivants :

 axe Tanguiéta-Batia : Tanguiéta, Bourniessou, Nanebou, Tchanwassaga, Pessagou, Tanongou, Tchafaga, Sangou, Kolegou et Batia ;

 axe Tanguiéta- Porga : Sépoungatiélé, Mamoussa, Toumséga, Dassari, Nagasséga, Pouri, Firihium, Daga et Porga ;

D’autres villages et hameaux sont plus éloignés mais exercent également une influence sur les ressources naturelles de la réserve : Tétonga, Tantéga, Tankouari Setchentiga, Pingou (Nouarihou et Mousanhou), Tchatingou ;

Les villages riverains de la zone cynégétique de l’Atacora (ZCA) sont coupés de ceux de la ZCP. L’accès se fait à partir de Natitingou. Il s’agit notamment de Kaobagou situé directement sur la limite de la zone de chasse de Mékrou (Complexe « W »). Ce village exerce une influence considérable sur la RBP car historiquement lié à Komkombri et Batia.

Les autres villages de la zone appelés communément :

 les Bialbes (65%) parlent Biali, installés dans les bassins de l’Oti dans la commune de Tanguiéta et Matéri, le long de l’axe Tanguiéta- Porga ;

 les Gourmanchés (23%) à Tanguiéta et le long de l’axe Tanguiéta- Batia, ainsi qu’à Kouabagou dans la commune de Kérou situés à l’Est de la chaîne de l’Atacora ;

 les Waaba (7%) dans la commune de Tanguiéta ;

A ces principaux groupes s’ajoutent les éleveurs Peulh, plus ou moins sédentaires à qui les autres ethnies confient leurs bovins pour gardiennage. A Tanguiéta et d’autres centres ruraux,

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 11 on trouve plus de commerçants Dendis, dont la langue devient de plus en plus la langue vernaculaire de la zone.

Outre le village de Kaobagou qui est dirigé par un roi, les communautés autochtones riveraines de la RBP n’ont pas une structure d’organisation traditionnelle hiérarchisée. Les chefs de lignage et les chefs de cultes sont les personnalités les plus influentes de la société.

Toutes ces ethnies, à l’exception des Peulhs, ont de fortes traditions cynégétiques qui jouent un rôle important dans la société et dans la socialisation d’un homme. De nombreux lieux de croyance de la religion traditionnelle, se trouvent à l’intérieur de la réserve.

En dehors des religions traditionnelles, on note une forte adhésion au christianisme (environ 40%), tandis que l’islam est peu représenté avec environ 10%de la population.

Si la chefferie traditionnelle joue un rôle important, par exemple dans l’attribution des terres, les institutions administratives modernes sont également présentes et se trouve renforcées avec la décentralisation. Les conseils communaux ont désormais un rôle important à jouer dans le développement socio-économique des communes, et par conséquent, dans la zone de transition de la réserve.

Dans le cadre de ce développement, d’autres formes d’organisation sociale ont émergé sur l’initiative de projets de coopération divers et sont présentes dans pratiquement tous les villages.

Parmi ces organisations socioprofessionnelles, on note les comités villageois de développement, les groupements villageois, les groupements féminins, divers comités de gestion, les groupements des pêcheurs, et surtout les Associations Villageoises de Gestion des Réserves de la Faune AVIGREF). Ces dernières sont les principaux partenaires de l’administration du Parc dans la gestion des zones cynégétiques. L’opérationnalité de toutes ces structures dépend des activités réellement menées et du profit que les membres peuvent en tirer. Comme principales activités menées autour de la RBP, nous pouvons citer l’élevage, l’agriculture, le commerce, la pêche et la chasse.

En ce qui concerne l’infrastructure sociale, la zone est relativement bien couverte avec des services sociaux (santé, éducation). C’est le seul niveau de retenue qui limite l’accès à ces services.

Toutes ces populations riveraines utilisent, à des degrés divers des ressources naturelles de la réserve ou plus précisément des zones cynégétiques.

Source : PAG, 2009.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 12 2. REVUE DE LITTERATURE

2.1. Systématique

 Pour L’Eléphant

Les éléphants de l’ordre des Proboscidiens, appartenant à la famille des Eléphantidés sont les plus grands animaux terrestres. Ils sont appelés pachydermes à cause de leurs peau épaisses.

Au moins dix espèces existaient il y a un million d’année mais un grand nombre a disparu depuis la période glaciaire. Seul trois espèces sont connues de nos jours, une en Asie communément appelée l’éléphant d’Asie et de nom scientifique, Loxodonta maximus ; deux espèces africaines : L’éléphant de la savane (Loxodonta africana) et celui des forêts (Loxodonta cyclotis). L’éléphant de la savane est le plus grand et toutes les savanes de l’Afrique au Sud du Sahara constituent son aire de répartition. Quant à l’éléphant de forêt, il est plus petit et plus rond, avec des défenses plus petites et moins courbées, qui est généralement mal connu et difficile à observer dans les forêts de l’Afrique Centrale et de l’Ouest.

Source : Sinsin & Kampmann, 2010

 Pour le Bubale

Appartenant à la famille des Bovidae, de l’ordre des Artiodactyles, le Bubale est une grande antilope assez fine mais peu élégante. Il existe une seule espèce en Afrique qui est connue sous le nom scientifique, Alcelaphus buselaphus major communément appelée antilope. Son dos est fortement incliné vers l’arrière et son corps est bien musclé (DPNP, 2005).

2.2. Morphologie Externe des Espèces du Bénin

 Pour L’éléphant

Il est le plus grand mammifère terrestre. Sa taille au garrot est de 2,5 à 3m et le poids du mâle adulte varie entre 3500 Kg à 6000 Kg puis celui de la femelle varie entre 2500Kg à 4500 Kg.

L’éléphant a le dos concave et la troupe convexe, ce qui lui donne une silhouette ensellée. Ses larges oreilles plates, ses pattes semblables à un tronc d’arbre et sa trompe munie d’une forme de doigt à son extrémité varient entre 2 m à 3 m, sont bien connues par toutes les légendes. Les défenses sont des molaires modifiées à des croissances indéfinies qui peuvent atteindre plus de 3 m de long et un poids de 100 Kg. D’une couleur variant entre du gris au brun, sa peau fripée est parsemée de poils sensitifs et peut avoir une épaisseur de 3 m. La

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 13 queue de l’éléphant est terminée par un toupillon de crin noir assez long. La femelle est plus petite avec ses défenses plus courtes (DPNP, 2005).

 Pour le Bubale

Il est une grande antilope assez fine mais peu élégante. Sa taille au garrot est 1,25 m et le poids du mâle adulte est 150 Kg puis celui de la femelle adulte est 120 Kg. Son dos est fortement incliné vers l’arrière et son corps est bien musclé. La couleur de sa robe varie du fauve sable au fauve rougeâtre suivant l’habitat. Elle s’éclaircit cependant légèrement au niveau de l’animal. La queue pour sa part est plus foncée et l’animal porte un chevron blanc entre les yeux.

Portées sur une tête très allongée, les cornes sont épaisses, fortement annelées à la base pour finir lisse à l’extrémité. Vues de face, elles forment un U. La femelle est légèrement plus petite que le male et ses cornes sont plus fines et plus courtes (35 cm) (DPNP, 2005).

2.3. Répartition en Afrique

 Pour L’éléphant

Les éléphants d’Afrique vivent au Sud du Sahara, dans les savanes et les forêts, et parfois dans les régions semi-désertiques. En fonction de son habitat, l’éléphant de savane, vit principalement dans les plaines d’Afrique et les dépressions boisées de la savane, et l’éléphant de forêt, de plus petite taille, habite les régions boisées d’Afrique occidentale et dans le bassin du Congo. L’éléphant de l’Atlas, en Afrique du Nord, autrefois une espèce apprivoisée et domestiquée, n’existe plus de nos jours (DPNP,2005).

 Pour le Bubale

Les bubales habitent les galeries forestières à la forêt claire jusqu’à la savane herbeuse de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est, une partie de l’Afrique du Sud et de l’Afrique centrale mais sont pratiquement absents en Afrique du Nord (DPNP, 2005).

2.4. Degré de Menace et Abondance

 Pour L’éléphant

Les éléphants en bonne santé n’ont pas d’ennemis naturels, bien que les lions puissent capturer un petit ou un individu faible.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 14 Les chasseurs et les braconniers tuent de milliers de ces magnifiques bêtes pour leurs ivoires.

La population des éléphants africains a été décimée, passant de plusieurs millions d’individus au début des années 1970 à quelques centaines de milliers 30 ans plus tard.

De nos jours l’éléphant d’Afrique est classé sur la liste rouge des espèces en danger : VU (A2a) (Sinsin & Kampmann, 2O10). VU signifie vulnérable, ce qui veut dire qu’elle est face à un risque majeur d’extinction dans la nature à moyen terme. A2a signifie une prévision d’une diminution supérieure ou égale à 30% estimée, déduite ou supposée, depuis 10 ans ou trois générations.

Les causes principales sont le dérangement et le braconnage. L’éléphant est maintenant une espèce protégée à travers le monde , la capture, l’utilisation domestique et le marché de ces produits comme l’ivoire sont interdits ou très réglementés par le CITES depuis 1989. La chasse des éléphants est interdite au Bénin et ce pays compte aujourd’hui environ 1500 à 2000 individus dans la partie Nord plus précisément dans la RBP (DPND, 2005).

 Pour le Bubale

Les bubales ont besoin d’habitats bien conservés pour s’abriter et une disponibilité de ressources alimentaires pour se maintenir dans un milieu donné. Ainsi, il est important de conserver la diversité des habitats mais aussi et surtout la qualité des milieux en évitant toute forme d’exploitation non rationnelle des ressources naturelles et toute pollution avec des contaminants surtout d’origine chimique. Mais de nos jours, l’utilisation intense des produits chimiques en agriculture comme les engrais et les pesticides à grande rémanence qui sont lessivés et transportés dans les cours d’eau et mares par le biais des bassins versants laissent des résidus dans l’environnement qui ont des conséquences directe (abreuvement) ou indirecte (feuilles, fleurs, fruits etc.) sur ces animaux. Les causes principales sont les actions anthropiques comme la contamination des mares, le braconnage et le manque de la biodiversité. Le Bénin compte au niveau de sa RBP environ 1800 à 2500 individus (DPNP, 2005).

2.5. Mode de vie

 Pour L’éléphant

Diurnes et nocturnes, l’éléphant se repose à l’ombre des grands arbres aux heures les plus chaudes et il peut dormir quelques temps à cette occasion. L’éléphant est grégaire et très sensible aux appels et aux mouvements de ses congénères ; seul les vieux mâles sont

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 15 quelquefois solitaires (ou vivent dans des groupes de célibataires quand ils sont plus jeunes) car ils sont chassés de la famille à la puberté. Les éléphants d’Afrique vivent en groupes familiaux de quinze à trente animaux ou plus, ils sont organisés en société matriarcale ou c’est la plus vielle éléphante du groupe qui décide des déplacements. Les groupes familiaux sont composés de femelles et des jeunes menés par une femelle dominante plus ou moins âgée. Les femelles aident à l’éducation des petits. Ils communiquent par des grondements sourds, ou des infrasons produits au fond de la gorge, du nez et de la trompe. Ce cri est un barrissement. Des cris de colère en trompette si l’individu est menacé (rare sont les animaux qui ignorent ces signaux).

L’éléphant est un végétarien strict. Il consomme aussi bien l’herbe des savanes que les feuilles, le bois, les bulbes, les racines et même les plantes aquatiques et les fruits. L’efficacité de sa digestion est très inférieure à celle des ruminants, ce que témoignent les nombreuses fibres contenues dans ces crottes. Il consacre 16 à 18 heures à la recherche de la nourriture et consomme plus d’une centaine d’espèces de végétaux, ce qui évite la destruction des milieux qu’il fréquente.

Cette phytophage, pour peu que l’éléphant trouve ses 200 Kg de végétaux quotidiens (150 à 170 Kg en saison sèche, 200 à 280 Kg en saison humide), lui a permis de s’établir dans tous les milieux (forêt, savane, marais, etc.) et de s’adapter aux transformations de son habitat, occasionnées par les hommes ou le climat.

La recherche de l’eau (70 à 100 litres par jour) l’amène à parcourir plusieurs kilomètres pour arriver chaque soir à un point d’eau. Il utilise sa trompe pour se nourrir et mâche la nourriture avec ses quelques dents. Lorsqu’un éléphant perd ses dents, au bout du sixième remplacement, il ne peut plus se nourrir et meurt de faim (vers 70 ans généralement).

 Pour le Bubale

Diurne, le bubale est actif le matin et dans la soirée. Il prend deux ou trois période de repos, dont les heures chaudes de la journée. Le bubale est un animal grégaire qui vit en petites hardes ou groupes familiaux de 5 à 15 individus organisés autour d’un mâle dominant âgé d’au moins 3 à 4 ans. Ce dernier conduit 3 à 10 femelles et des jeunes. Les mâles subadultes sont souvent regroupés en clan de célibataires. Les vieux mâles peuvent être solitaires. Le bubale est souvent associé à d’autres antilopes. Herbivore essentiellement paîsseur, il consomme des herbes avec une nette prédilection pour les repousses après brûlis ou après les

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 16 premières pluies. Il mange rarement les feuilles et fréquente très régulièrement les salines. Le bubale boit une fois par jour quand il trouve de l’eau, mais peut s’en passer pendant des périodes pouvant aller de plusieurs jours à plusieurs mois. Pour anticiper le danger, des sentinelles veillent dans chaque groupe et donnent l’alarme à l’approche du moindre danger ou ennemi au moyen d’un sifflement nasal à la manière d’une toux ou un éternuement.

Source : DPNP, 2005.

2.6. Principaux Facteurs Influant sur la Distribution Spatiale des Grands Mammifères

Nous pouvons citer, entre autres facteurs et indicateurs :

 Les zones de végétation et les préférences d’habitat qui servent de pâturage pour ces animaux ;

 La disponibilité de l’eau ;

 Les feux de brousse qui favorisent la repousse d’herbes, bien appréciée par plusieurs herbivores ;

 La pression humaine comme le braconnage qui a une influence majeur sur la population des grands mammifères ;

 Les barrières naturelles comme par exemple la rivière Pendjari qui limite les mouvements de la plupart de ces espèces bien que peut être toutes soient capables de nager ;(FAO/ PNUD, 1979).

2.7. Importances de L’éléphant et du Bubale

Les éléphants et les bubales parcourent de vastes étendues de forêts et de savanes. En protégeant ces habitats, nous les protégeons de fait. Par ailleurs, la préservation de ces espèces est un moyen de maintenir la biodiversité en général car elles jouent un rôle très important dans la dissémination et la perpétuation des espèces végétales.

L’éléphant est une espèce d’une grande importance économique ; qui réside entre autres dans la quantité et la qualité de l’ivoire qu’il peut produire et les importantes devises qu’il rapporte aux braconniers et autres acteurs de commerce international de l’ivoire. Quant au bubale, il participe au développement de la population riveraine du PNP à travers le tourisme et les safaris de chasses.

L’éléphant et le bubale ont donc une importance au plan socio- culturel. Selon l’UICN/WWF (1999), les produits dérivés de l’éléphant sont également utilisés par les guérisseurs

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 17 traditionnels pour soigner beaucoup de maladies telles que les oreillons et la jaunisse. Il constitue aussi une source d’inspiration pour la sculpture et la peinture et demeure une espèce de référence pour de nombreuses cérémonies. Il apparait dans les contes et légendes qui constituent des fondations de l’éducation de bases des enfants. En raison de sa force et de son charisme, des organisations politiques, des sociétés commerciales et même des individus s’identifient à cette espèce contrairement au bubale dont la peau sert surtout à faire des tambours. La viande de cet antilope est plus appréciée que celle des animaux domestiques en Afrique de l’Ouest parce qu’elle est plus riche en protéine.

Ainsi l’extermination de ces animaux pourrait engendrer des perturbations des écosystèmes et une perte pour l’économie et la culture de nos sociétés. Il est donc important que des études soient menées pour les conserver.

Source : Sinsin & Kampmann, 2010.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 18 3. Matériels et Méthodes

3.1. Matériels

 un véhicule 4×4.

 un GPS Garmin 62 pour enregistrer les coordonnées géographiques des animaux.

 un appareil photo caméra numérique de marque Samsung pour la prise des vues sur le terrain.

 des fiches de patrouilles des années 2002 à 2014.

 un ordinateur portable pour la saisie et le traitement des données.

 en fin un carnet, des crayons et stylo pour la prise des notes.

 la carte de végétation de la RBP.

3.2. Méthodes

3.2.1. Recherche documentaire

Les centres de documentation du CENAGREF, de l’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi (EPAC), de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) etc. ont été parcourus pour prendre connaissance des divers travaux déjà réalisés dans le domaine de l’étude et susceptibles de nous apporter des informations utiles puis d’éviter la répétition des travaux d’autres avaient auteurs. La station (ASECNA) de Natitingou pour l’exploitation des cartes qui a permis d’avoir un aperçu général sur les caractéristiques topographiques, pédologiques et climatiques de la commune de Tanguiéta.

3.2.2. Méthodologie de la collecte des données

Pour une bonne lecture géographique, nous avons pris part à des patrouilles, à compter du 18 juin au 20 juillet 2014 organisées par le chef service de surveillance du CENAGREF Tanguiéta. Ces patrouilles ont été effectuées dans les zones de Bondjagou, Porga et Arly de la RBP. Chaque patrouille dure huit jours (4 jours de travail et 4 jours de repos) et se fait en équipe. Notre équipe était composée de neufs agents dont un forestier, trois éco-gardes, cinq chasseurs professionnels locaux (CPL) tous armés, deux stagiaire, le chauffeur et moi-même.

Le premier jour était consacré à l’installation des bivouacs. Le second jour très tôt le matin à 6 heures nous nous sommes lancés dans la recherche des indices de mouvements des braconniers qui fut le point de départ de notre patrouille. A base du GPS nous enregistrons les coordonnées géographiques de ce point, l’heure du départ et les coordonnées étaient aussi marquées sur les fiches de patrouilles. Nous entrons dans la brousse à pieds en faisant parfois

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 19 40 à 50 Km de marche par jour en suivant des traces des braconniers. Pendant notre parcours, tout animal, toutes empruntes et traces de braconniers observés étaient marqués sur les fiches de patrouilles (les coordonnées géographiques prises à base de GPS, l’heure, l’observation, le type d’observation, le nombre, le sexe et la remarque). Le soir à la fin de la patrouille, les coordonnées géographiques du point d’arrivé et l’heure ont été marquées sur cette fiche.

Des fiches de patrouilles des années 2003 à 2011 qui avaient été collectées par d’autres équipes de surveillances, ont été également mises à contribution.

3.2.3. Méthodologie d’Analyse et de Traitements des Données

Le logiciel Excel, a été utilisé après la saisie des informations révélées par les fiches de patrouilles. Le logiciel ARC MAP a permis de réaliser la carte de distribution spatiale de chaque animal au sein du PNP suivant les saisons depuis l’année 2003 à 2011.L’étude approfondie de la carte de végétation de la RBP et des cartes de distribution nous a permis d’identifier les différents habitats des bubales et des éléphants dans les formations ouvertes au sein du PNP suivant les saisons.

Des données du dénombrement de l’année 2013, nous avons pu établir à partir des logiciels Excel et World respectivement l’histogramme et les tableaux. Afin de mieux connaître la population actuelle de bubales et d’éléphants, l’estimation des densités par la méthode d’indice kilométrique d’abondance (IKA) et d’indice kilométrique de contacts (IKC) est utilisée pour rendre compte de l’abondance de ces espèces :

A partir des données de dénombrements pédestres de cobes de buffon et des phacochères, le tableau des effectifs et les courbes de tendances évolutives des bubales et éléphants à partir du logiciel EXCEL ont été établis.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 20 4. RESULTATS ET DISCUSSION

4.1. Résultats

4.1.1. Différentes zones de prédilection des éléphants et des bubales suivant les saisons dans le Parc National de la Pendjari

Les cartes 4, 5, 6 et 7 présentent la distribution spatiale des bubales et des éléphants indiquée par le GPS dans les formations ouvertes et plus ou moins fermées du PNP suivant les saisons.

La lecture suivante peut être faite :

 Pour les bubales

La superposition des cartes de répartitions à la carte de la végétation de la RBP, a permis d’obtenir quatre groupements de formations (deux formations ouvertes et deux autres plus ou moins ouverte) habitées par les bubales dans le PNP que sont :

formations ouvertes ;

o Les savanes arborées et arbustives o Les forêts claires et savanes boisées formations plus ou moins ouvertes ;

o Les galeries forestières o Les formations marécageuses

Nous constatons que les bubales restent au sein de la même formation en saison sèche comme en saison des pluies au sein du PNP. Le nombre de contacts de ces animaux dans les forêts claires et savanes boisées suivant les saisons est infiniment petit devant celui des autres formations. Nous dirons alors que ces formations offrent un fourrage important pour l’alimentation des bubales tandis que celles dans lesquelle les contacts sont rares, représentent un lieu de repos pour ces animaux. Beaucoup de contacts ont été également observés en saison sèche qu’en saison humide. Ainsi nous pouvons dire que l’espace utilisé par le bubale en saison sèche est plus vaste que celui utilisé en saison humide.

(31)

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 21 Figure 4: Carte de répartition des points GPS des bubales sur la végétation

en saison sèche de 2003 à 2011 dans le PNP.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 22

 Pour L’Eléphant

De l’analyse des cartes, les éléphants fréquentent les mêmes formations que les bubales en saison sèche. En période humide les bubales vivent dans leurs mêmes formations d’habitude mais les éléphants deviennent absents dans les formations marécageuses et sont aussi moins concentrés au niveau de la plaine d’inondation de la rivière Pendjari. Le constat fait pour les bubales par rapport à l’utilisation de l’espace et leur faible présence dans les forêts claires et savanes boisées est aussi fait au niveau des éléphants.

Figure 5: Carte de répartition des points GPS des bubales sur la végétation en période humide de 2003 à 2011 dans le PNP.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 23 Figure 6: Carte de répartition des points GPS des éléphants sur la végétation en

saison sèche de 2003 à 2011 dans le PNP.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 24 4.1.2. Richesse spécifique des bubales et les éléphants au niveau du Parc National de la

Pendjari

4.1.2.1. Nombres d’individus et de contacts de chaque espèce au niveau des différentes strates du Parc National de la Pendjari

Sur un total de 716,4 km parcourus lors du dénombrement pédestre de 2013 dans le PNP, 34 contacts ont été faits, soit 22 pour les bubales et 12 pour les éléphants sur un total de 226 bubales et 119 éléphants comptés (Tableau 1).

Figure 7: Carte de répartition des points GPS des éléphants sur la végétation en période humide de 2003 à 2011 dans le PNP.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 25 Espèces

Bali (LT = 166 km)

Bondjagou (LT = 135 km)

Hôtel (LT

= 193,5 km)

Piste aux éléphants (221,9 km)

Total contact

Total individu Nbr

cont.

Nbr ind.

Nbr cont.

Nbr ind.

Nbr cont.

Nbr ind.

Nbr cont.

Nbr ind.

Bubale 6 40 6 92 5 44 5 50 22 226

Eléphant 3 38 4 32 4 41 1 8 12 119

Total 9 78 10 124 9 85 6 58 34 345

Nbr cont. = Nombre de contacts, Nbr ind. = Nombre d’individus, LT = Longueur totale Source : Rapport du dénombrement total de 2013 des mammifères au sein de la RBP.

4.1.2.2. Indice kilométrique d’abondance et de contact au niveau des différentes strates du Parc National de la Pendjari

Pour mieux connaitre la dynamique de répartition actuelle de la population de ses deux espèces nous avons réalisés à base du tableau 1 le tableau des indices kilométriques d’abondance et de contact au niveau des différentes strates du Parc National de la Pendjari.

Espèce Bali Bondjagou Hôtel Piste aux éléphants

Parc au total

IKA IKC IKA IKC IKA IKC IKA IKC IKA IKC Bubale 0,24 0,04 0,68 0,04 0,23 0,03 0,23 0,02 0,32 0,03 Eléphant 0,23 0,02 0, 24 0,03 0,21 0,02 0,04 - 0,17 0,02 Total 0,47 0,06 0,92 0,07 0,44 0,05 0,27 0,02 0,49 0,05 - = Espèce non contactée dans la zone, IKA = Indice Kilométrique d’Abondance, IKC = Indice kilométrique de contacts

Source : Rapport du dénombrement des mammifères en 2013 au sein de la RBP (CENAGREF, 2013).

Pour les Indices Kilométriques d’Abondance (IKA), les deux espèces confondues montrent que la strate de Bondjagou est la plus fréquentée avec un Indice Kilométrique d’Abondance de 0,92 individus/km et un taux de contact de 0,07 contact/km alors que la strate de la piste Tableau 1: Richesse spécifique des bubales et éléphants dans diverses strates du

Parc National de la Pendjari

Tableau 2: Indice kilométrique d’abondance et de contact au niveau des différentes strates du Parc National de la Pendjari

(36)

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 26 aux éléphants reste la moins pourvue en faune avec un Indice Kilométrique d’Abondance de 0,27 individu/km et un taux de contact de 0,02 contact / km. L’abondance de la faune dans la strate de Bondjagou s’explique par les facteurs favorables à la faune tels que la présence de mares permanentes et de pâturages, ainsi que son faible degré d’artificialisation du fait de son enclavement.

A partir du tableau 2 est construit l’histogramme figure 8 afin d’avoir une vue synoptique des IKA par strate.

De l’analyse de l’histogramme, il ressort que le bubale a une abondance homogène au sein des différentes strates sauf dans la strate de Bondjagou où il est très abondant avec un IKA de 0,68 individu / Km pour un IKC de 0,04 contact / Km. Cela s’explique par l’abondance des points d’eau et de pâturages diversifiés. Par contre l’éléphant présente une homogénéité dans toutes les strates, à l’exception de la piste aux éléphants où il est moins abondant, avec un IKA de 0,04 ind / Km pour un IKC nul. Cela s’explique par la position de cette piste qui sépare la ZCP du PNP. Il y a donc des empruntes anthropiques avérés dans ce secteur.

0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7

Bali Bondjagoun Hôtel Piste aux Eléphants

Parc national

indice kilométrique d'abondance

Bubale Eléphant

Figure 8: Indice kilométrique d’abondance des bubales et des éléphants au sein des différentes strates du PNP

Source : TOLLO, 2014

(37)

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 27 4.1.3. Evolution inter- annuelle des effectifs de bubales et d’éléphants dans le Parc

National de la Pendjari

Le tableau ci-dessous présente les effectifs des bubales et des éléphants au sein du PNP, obtenus lors du dénombrement pédestre des cobes de buffon et des phacochères au sein de la RBP de 2005 à 2013.

Années 2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Espèces Bubale 21 185 100 277 153 91 126 45

Eléphant 66 210 149 116 61 82 106 92

Source : Base de données de CENAGREF/ Tanguiéta 2005 à 2013

L’analyse de ce tableau, permet de dire que le nombre de bubales et d’éléphants fluctue suivant les années au sein du PNP. Cette fluctuation serait due aux importants déplacements qu’ils effectuent à la recherche des ressources alimentaires.

Les figures 9 et 10 présentent les courbes d’évolution des effectifs de ces deux espèces.

Le Bubale

0 50 100 150 200 250 300

2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

EFFECTIFS

Bubale

Log. (Bubale)

Figure 9: L’évolution de l’effectif des bubales au fil des années dans le PNP Source : CENAGREF/ Tanguiéta, 2014

Tableau 3: Effectifs des bubales et des éléphants dans le Parc National de la Pendjari de 2005 à 2013

(38)

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 28 L’observation de la courbe de tendance du bubale montre qu’à l’exception de l’année 2006, sur 8 ans il y a une légère augmentation du nombre de bubales, soit 30 individus environ après projection de la courbe des tendances sur l’axe des effectifs. Ce qui est trop faible pour un grand Parc comme le nôtre.

L’Eléphant

L’analyse de la courbe de tendance de l’éléphant indique qu’à l’exception de l’année 2006, sur 8 ans, la tendance est régressive avec une diminution de 50 individus environ après projection de la courbe des tendances sur l’axe des effectifs.

0 50 100 150 200 250

2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

EFFECTIFS

Eléphant

Log. (Eléphant)

Figure 10: L’évolution de l’effectif des éléphants au fil des années dans le PNP Source : CENAGREF/ Tanguiéta, 2014

(39)

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 29 4.2. Discussion

L’étude des cartes de répartitions des bubales superposées à la carte de la végétation de la RBP, a permis d’identifier quatre différentes formations végétales fréquentées par les bubales au sein du PNP en saison sèche comme en période humide : les savanes arborées et arbustives ; les forêts claires et savanes boisées ; les galeries forestières et les formations marécageuses. Ce résultat est conforme aux résultats de FAO/PNUD (1979) qui indiquaient que les bubales sont surtout présents dans les savanes arborées et arbustives puis dans les zones d’inondation de la RBP. Cela est aussi vérifié au niveau de la brochure de la RBP (DPNP, 2005) qui confirme que l’habitat des bubales varie des galeries forestières jusqu’aux forêts claires. Le faible contact des bubales dans les forêts claires et savanes boisées pendant les deux saisons serait dû à la prédominance de la strate arborée des forêts et formations boisées, réduisant considérablement les strates herbacées, très appréciées par le bubale et autres ongulés paîsseurs (TCHABI, 1994).La forte concentration de contacts des bubales dans les formations qui sont à proximité de la rivière Pendjari en saison sèche est due à la recherche de l’eau et du pâturage parce que cette saison est celle la plus rude où la majorité des mares semi permanentes du parc tarissent, alors que la plaine d’inondation de la Pendjari se regorge de nombreuses mares permanentes et aussi la rivière qui ne tarit jamais ,ce qui offre un fourrage important pour l’alimentation de ces animaux durant cette saison. Le faible contact des bubales au sein du PNP en période humide pourrait s’expliquer par l’abondance de l’eau et de pâturage, ce qui se traduit par la sédentarisation du bubale : au demeurant, les bubales utilisent plus l’espace en saison sèche qu’en période humide comme l’a fait remarquer Kidjo (1992a, 1992b).

Les éléphants, quant à eux, exploitent les mêmes formations végétales (savanes arborées et arbustives, forêts claires et savane boisées, les galeries forestières et les formations marécageuses) que les bubales mais désertent les formations marécageuses en saison des pluies, comme l’indique Téhou (2001). En saison pluvieuse l’absence des éléphants dans les formations marécageuses ainsi que leur faible concentration dans la plaine d’inondation de la rivière Pendjari est remarquable, parce qu’en ce moment tous ces groupements de végétaux sont inondés, ce qui risque de les enliser. Le choix des habitats fréquentés par les éléphants est donc fonction de la saison, ce qui est conforme aux résultats de Kidjo (1992a, 1992b).

Les IKA des deux espèces confondues, montre que la strate de Bondjagou est la plus fréquentée par les éléphants et les bubales à cause de la présence des mares permanentes et de pâturages diversifiés. La strate aux pistes aux éléphants reste moins abondante en espèces

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