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IMPACTS DES ACTIVITÉS ANTHROPIQUES SUR LA GRANDE FAUNE DU PARC NATIONAL DE LA PENDJARI :

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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i

UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI (UAC)

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY CALAVI (EPAC)

CENTRE AUTONOME DE PERFECTIONNEMENT (CAP)

Rapport de fin de stage pour

L’OBTENTION DU DIPLÔME DE LICENCE PROFESSIONNELLE EN GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

THEME :

IMPACTS DES ACTIVITÉS ANTHROPIQUES SUR LA GRANDE FAUNE DU PARC NATIONAL DE LA PENDJARI : CAS DE LA STRATE

BALI

Réalisé par : Boniface Pinda KIATTI

Sous la direction de :

Prof. Dr. Jacques Boco ADJAKPA Maître de Conférences,

Enseignant-Chercheur à l’EPAC / UAC

Maître de stage :

Méryas Dègbémabou KOUTON Directeur du Parc National de la Pendjari

Année académique : 2013-2014

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DEDICACE

A mon feu père Kiatti KABANDI et ma mère Saba SAMBIENI.

(3)

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, je tiens à témoigner ma profonde gratitude à l’endroit de :

 Pr. Dr. Jacques Boco ADJAKPA, Maître de Conférences à l’Université d’Abomey Calavi Enseignant Chercheur et Chef de Département du Génie de l’Environnement (GEn) de l’École Polytechnique d’Abomey Calavi (EPAC) qui, malgré ses multiples occupations, a su bien m’encadrer au cours de ce travail. Il a suscité en moi l’esprit de la recherche scientifique grâce à sa rigueur et son sens aigu d’obligation

 Tout le corps professoral ainsi que le personnel administratif de l’EPAC puisse le Seigneur vous accorder une santé de fer, longévité et prospérité afin que les générations à venir puissent bénéficier de vos nombreuses expériences.

 Nos illustres membres du jury pour l’honneur qu’ils nous font en acceptant d’examiner et de juger ce travail en vue de son amélioration ;

 Monsieur Méryas KOUTON Directeur du Parc National Pendjari (DPNP)

 Son excellence Barthélémy D. KASSA, Ministre de l’Énergie de la Recherche Pétrolière et Minière de l’Eau du Développement des Énergies Renouvelables (MERPMEDER) pour son soutien matériel.

 Monsieur Denga SAHGUI et son épouse Cherifa LOMPO, pour leur sens d’humilité et leur soutien indéfectible.

 Mon épouse Angèle S. KPOMAHO et mes enfants Bellerica, Promise, Kigélia et Phébus à qui j’ai privé ma chaleur pour cette d’étude.

 Tous les stagiaires de la Direction du Parc National Pendjari qui ont participé à l’élaboration de ce document, spécialement Elodiade HOINDOTE et Marie-michaire LIMA

 Tous ceux qui de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce document, je leur dis merci.

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TABLE DES MATIERES

DEDICACE ... ii

REMERCIEMENTS ... iii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ... ix

RESUME ... x

ABSTRACT ... xi

INTRODUCTION ... 1

I. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ... 3

1.1. Situation géographique ... 3

1.2. Climat ... 4

1.3. Géologie et sols ... 4

1.4. Hydrographie ... 4

1.5. Végétation et flore ... 4

1.6.1. Mammifères... 5

1.7. Population ... 7

1.7.1. Activités Socio-économiques ... 7

1.7.2. Agriculture ... 8

1.7.3. Élevage ... 9

1.7.4. Chasse ... 9

1.7.5. Pêche ... 9

II. MATERIEL ET METHODES ... 10

2.1. Matériel ... 10

2.1.1. Moyens logistiques ... 10

2.1.2. Moyens humains ... 10

2.2. Méthodes ... 11

2.2.1. Recherches bibliographiques ... 11

2.2.2. Collecte de données ... 12

2.2.3. Traitement des données ... 12

III. RESULTATS ET DISCUSSION ... 13

3.1. Résultats ... 13

3.1.1 État actuel de la faune de la Strate Bali ... 13

3.1.3. Braconnage ... 15

(5)

3.1.4. Transhumance ... 21

3.1.5. Causes du braconnage et de la transhumance ... 22

3.1.6. Activités anthropiques menées dans le Parc qui peuvent avoir des effets positifs ou négatifs sur la Faune ... 23

3.1.6.1. Tourisme ... 24

3.1.6.2. Feux de végétation ... 25

3.1.6.3. Recherche scientifique ... 26

Figure 8: Carte de couverture des patrouilles du mois de mars 2014 ... 27

Source, KIATTI (2014) ... 27

3.1.6.5. Organisation de la surveillance ... 27

3.1.6.6. Déroulement d’une patrouille ... 28

3.2. Discussion ... 29

Conclusion ... 32

Suggestions : ... 33

Référence bibliographique……….………...………..37

(6)

LISTES DES FIGURES

Figure 1: Réserve de Biosphère de la Pendjari ... 3 Figure 2: Carte des transects parcourus sur la Srate Bali ... 11 Figure 3: Comparaison du nombre d’observation et d’individus par espèces lors du

dénombrement sur les transects linéaires ... 14 Figure 4: Comparaison de l’abondance et de la densité ... 15 Figure 5: Comparaisons des activités illégales dans la Réserve de Biosphère de la Pendjari

17

Figure 6: Comparaisons des activités illégales à la Strate Bali Bali ... 18 Figure 7 : Carte de couverture des carcasses d'éléphants de janvier à août 2014...…21 Figure 8: Carte de couverture des patrouilles du mois de mars 2014………...27

(7)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Composante faunique directement observée lors de l’inventaire du 25 avril au 04

mai 2014 ... 13

Tableau 2: Densité des espèces recensées ...

14

Tableau 3: Rapport carcasses d’éléphants de Janvier à août 2014 ... 20

Tableau 4: Causes de la transhumance dans le Parc Pendjari ... 22

Tableau 5 : Situation du tourisme de vision par nationalité et par poste d’entrée 2012- 2013………..23

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LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Cobes de Buffon (Kobus kob ou Adenota kob) à la Mare Bali ... 7

Photo 2: Trophées des animaux abattus par un groupe de braconnier ... 19

Photo 3: Transhumance sur la Strate Bali ... 23

Photo 4: Mirador de la Mare Bali ... 25

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 ... 36

Annexe 2 ... 37

Annexe 3 ... 38

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AP Aire protégée AT Aire de Transition

AVIGREF Association Villageoise de Gestion des Réserves de Faune C/SE Chef Service Écologie

C/SSA Chef Service Surveillance et Aménagement CENAGREF Centre National de Gestion des Réserves de Faune CPL Chasseurs Professionnels Locaux

DF Distance de fuite

DPNP Direction du Parc National de la Pendjari EPAC École Polytechnique d’Abomey- Calavi IK Indice Kilométrique

PAG Plan d’Aménagement et de Gestion

PGRN Projet de Gestion des Ressources Naturelles PNP Parc National de la Pendjari

RBP Réserve de Biosphère de la Pendjari RBT Réserve de Biosphère Transfrontalière SIG Système d’Information Géographique SMART Outil de Suivi Spatial et de Rapportage

UICN Union International pour la Conservation de la Nature ZC (A) Zone Cynégétique de l’Atacora

ZC (P) Zone(s) Cynégétique(s) Pendjari

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RESUME

La présente étude porte sur les conséquences des activités anthropiques sur la grande faune du Parc National de la Pendjari : cas de la Strate Bali. Ayant une portée sociologique et environnementale, vise globalement à : Contribuer à la conservation par l’évaluation des impacts des différentes activités humaines et d’en apprécier les conséquences sur la grande faune mammalienne de la Strate Bali. Pour se faire, on a réalisé un inventaire pédestre de la grande faune de la Strate Bali. On a exploité les fiches de collecte de données relatives aux activités illégales du Parc National Pendjari (PNP) pour évaluer l’impact du braconnage. Les résultats obtenus ont montré que le braconnage demeure la principale activité qui détruit la faune du Parc National Pendjari (PNP) en général et celle de la Strate Bali en particulier. Les causes du braconnage évoquées par les différents contrevenants arrêtés par les équipes de surveillance du PNP puis auditionnés à travers des fiches de constat de délit sont : la pauvreté ; la recherche de la survie ; la famine ; le manque d'emploi ; pour des fins culturelles.

Cependant, la pauvreté est la principale cause conduisant au braconnage même si les riverains constituants les principaux acteurs, sont impliqués à la cogestion. Il y a donc urgence à agir pour attirer l’attention de l’opinion publique et du gouvernement sur les menaces qui pèsent sur la Strate Bali.

Mots clés : Impacts ; activités anthropiques ; Grande faune ; Strate Bali

(11)

ABSTRACT

This study focuses on the impact of human activities on the large fauna of the National Park of Pendjari Case Stratum Bali. Having a sociological and environmental significance, overall aims: To contribute to the conservation of the evaluation of the impacts of various human activities and to assess the impact on the large mammalian fauna of Strate Bali. To do so, we realized a pedestrian inventory of large fauna of Strate Bali. We used data collection sheets relating to illegal activities of the Pendjari National Park (PNP) to assess the impact of poaching. The results obtained showed that poaching remains the main activity that destroys wildlife Pendjari National Park (PNP) in general and that of the Strate Bali in particular. The causes of poaching evoked by different offenders arrested by the PNP monitoring teams then auditioned through tort finding sheets are: poverty; seeking survival; famine; lack of employment; for cultural purposes. However, poverty is the main cause leading to poaching although constituents bordering the main players are involved in co-management. So it is urgent to act to draw the attention of the public and the government on threats to the Strate Bali.

Keywords: Impacts; human activity; Large animals; Strate Bali

(12)

INTRODUCTION

Dans toute l'Afrique, la chasse et l'utilisation de la faune sauvage ont fait partie intégrale du mode de vie de la majorité des peuples. La chasse était traditionnellement régie par des pratiques sociales, des normes, des sanctions et des tabous qui accordaient le respect et la protection requise à la faune sauvage. Dans la majorité des cultures, quelques espèces étaient considérées comme des totems sacrés et n'étaient chassées que dans des occasions particulières, (Dalgue DUMAZA, 2003)

La satisfaction de la subsistance de la communauté était effective grâce aux chasseurs qui étaient respectés comme le groupe qui jouait un rôle vital à travers les coutumes sociales.

Aujourd’hui, la conservation de la faune est devenue un impératif pour toute société s’inscrivant dans l’optique du développement durable. Cette conservation doit reposer sur une bonne connaissance de la diversité biologique pour être efficiente et mener des actions adéquates. La convention sur la diversité biologique de Rio de Janeiro en 1992 a souligné la nécessité de prendre des mesures adéquates pour la protection et la conservation des écosystèmes. Plusieurs États africains ont ainsi entrepris de créer de nouvelles aires protégées sur leur territoire (UICN, 1994). Au Bénin, la nécessité de conserver les ressources naturelles remonte à l’époque précoloniale avec les aires sacrées, présentées comme des stratégies locales de conservation de la biodiversité.

La Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP) est la partie la plus intacte du grand ensemble transfrontalier. Il est nommé Réserve de Biosphère en 1986. Néanmoins, Il n’avait pas non plus échappé dans son ensemble à la dégradation progressive essentiellement anthropogène, provoquée par un manque de moyens de conservation, par l’absence d’une stratégie appropriée de gestion et par l’implication des populations riveraines (PAG, Parc Pendjari 2004-2013) dont l’aménagement participatif mal négocié par les différents acteurs ou trop opportun pour la population riveraine.

Par la suite, l’avènement de la colonisation et du mouvement démocratique a favorisé la mise en place des Aires Protégées. Ainsi, créées à partir des années 50 avec l’objectif initial de servir les zones de chasse à l’administration coloniale, les parties de l’ensemble du PNP ont connu des sorts différents selon leurs statuts, leurs modalités de gestion, leurs réalités socio- économiques et anthropologiques dans les zones riveraines. (PAG, Parc Pendjari 2003-2014) Favorisé par ces facteurs qui empêchaient une utilisation soutenue par l’homme, le PNP est aujourd’hui une source de revenue à travers les activités éco touristiques (chasse sportive), commerciales (vente du produit de la chasse), des produits artisanaux locaux (tels que le cuir et les peaux), des produits de consommation ( viande, poisson) et d’autres produits utiles aux communautés rurales. Cependant, la protection de plusieurs aires protégées est compromise principalement par la croissance démographique (MENGUE-MEDOU, 2002).

Qu’est ce que le braconnage et sa typologie ?

Quels sont les foyers du braconnage, les moyens utilisés et les destinations des produits ?

(13)

Quelles sont les conséquences du braconnage sur la grande faune mammalienne de la Strate Bali ?

Quelles sont les initiatives et les moyens de lutte contre le braconnage à la Direction du Parc National de la Pendjari ?

Autant d’inquiétudes qui nous ont conduits à la réalisation de cette étude sur cette zone très sensible du Parc National Pendjari (PNP) compte tenu de son statut de noyau central, avec des conséquences qui se font remarquer au quotidien.

En effet, cette étude intitulée « impacts des activités anthropiques sur la grande faune du Parc National Pendjari : cas de la Mare Bali », ayant une portée sociologique et environnementale, vise globalement à :

Contribuer à la conservation par l’évaluation des impacts des différentes activités humaines et d’en apprécier les conséquences sur la grande faune mammalienne de la Strate Bali

Enfin, elle vise spécifiquement à :

-Inventorier tous les animaux qui fréquentent la Strate Bali,

-Identifier les causes du braconnage afin de proposer des mesures idoines pour une gestion efficiente et durable,

-Essayer de trouver les approches de solutions.

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I. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

1.1. Situation géographique

La Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP), souvent appelée « Parc National de la Pendjari » (PNP) est située à l’extrême Nord-Ouest de la République du Bénin. Ses limites géographiques sont comprises entre 10° 30’ et11°30’ de latitude Nord, 0° 50’ et 2° 00’ de longitude Est.

Figure 1: Réserve de Biosphère de la Pendjari Source : Promotion du tourisme, DPNP

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1.2. Climat

La RBP est relativement bien arrosée avec des précipitations annuelles moyennes de 1000 à 1100 mm, (IUCN-PAPACO, 2011). La saison des pluies va de mi-mai à octobre, suivie d’une saison sèche et fraîche de novembre à février, marquée par l’harmattan, et d’une saison sèche et chaude, avec des maxima de 40°C, de mars à mi-mai.

En période d’harmattan, vent sec et froid venant du nord-est, la température peut descendre jusqu’à 12°et la visibilité peut être réduite à cause de la poussière. Il entraîne l’assèchement de la végétation et des mares.

1.3. Géologie et sols

Le complexe de la Pendjari est établi sur une pénéplaine au relief plat dont l’altitude varie de 105 m à 200 m. Cette pénéplaine correspond à la série sédimentaire formée de grès et de schistes, appelée le « Voltaïen » ou « zone argileuse du Voltaïen ». Une caractéristique de ces gisements schisto-gréseux est d’être imperméable. La plaine est bordée au Sud par la chaîne montagneuse de l’Atacora formée de quartzites et dont l’altitude varie de 400 m à 513 m. Ses bordures Nord et Est sont occupées par la rivière Pendjari.

Une seconde chaîne, le Buem, plus réduite et parallèle à la première, se trouve au sein même du Parc. En raison de l’imperméabilité, la pénéplaine est soit inondée en saison pluvieuse, soit encore gorgée d’eau rendant toute circulation impossible en véhicule hors des pistes chargées en latérite. A l’instar des autres parcs de l’Afrique, la Réserve ne présente pas des reliefs et paysage impressionnants. La présence des montagnes lui confère tout de même une certaine attraction, (Sinsin, 2000).

1.4. Hydrographie

La rivière Pendjari, qui a donné le nom à la Réserve, est le seul cours d’eau permanent de la RBP. D’une longueur totale de 300 km dont 200 km dans le PNP, il connaît un faible débit en saison sèche et tarit à plusieurs endroits. Il reste cependant de nombreuses mares dans son lit principal mais du fait de la faible dénivellation de la rivière dans le parc, d’autres mares permanentes occupent les bras secondaires, (KOUNDE, 2001).

1.5. Végétation et flore

La végétation est caractéristique de la zone soudanienne avec un mosaïque de savanes herbeuses, arbustives, arborées et boisées ainsi que des forêts claires abritant une strate herbacée dominée par les graminées. A ces formations bien réparties sur l’ensemble de la Réserve viennent s’ajouter deux formations strictement limitées à la proximité de la rivière Pendjari : la galerie forestière et la forêt ripicole de Bondjagou, à l’Est du parc.

La végétation du PNP et de ses Zones Cynégétiques (ZC) est dans l’ensemble une savane plus ou moins boisée, entrecoupée de formations forestières dont le couvert va de 5 % (savane arbustive) à 80 % (forêt claire). Au total, 241 espèces végétales réparties en 53 familles ont été recensées (DPNP, 2005). A plusieurs endroits, notamment le long de la rivière Pendjari et

(16)

de la falaise de l’Atacora, une végétation spécifique et anthropogène témoigne la présence de nombreux villages qui étaient installés avant la création de la Réserve, tel sont les cas du très caractéristique baobab Andansonia digitata et Bouleau d’Afrique Anogeissus leiocarpa trahissent les friches sur anciens villages. La présence de nombreux karités Vitellaria paradoxa et de nérés Parkia biglobosa indique les traces des anciens champs, (Delvingt, Heymans et Sinsin, 1989).

1.6.

FAUNE

1.6.1. Mammifères

La faune de la RBP représente la plupart des espèces de grands mammifères typiques pour cette région de l’Afrique de l’Ouest. Elle compte plus de 25 espèces de mammifères (Sinsin et al., 2002). Nombreuses sont les espèces de la famille des Bovidae qui sont rencontrées le Buffle (Syncerus caffer brachyceros),Hippotrague (Hyppotragus equinus), Bubale(Alcelaphus buselaphus major), Damalisque (Damalicus korrigum), Cobe defassa (Kobus defassa), Cobe de Buffon (Kobus kob), Redunca (Redunca redunca), Guib harnaché (Tragelaphus scriptus), Céphalophe de Grimm (Sylvicapra grimmia), Céphalophe à flancs roux (Cephalophus rufilatus), Ourébi (Ourebia ourebi). Les trois dernières espèces citées sont de taille modeste et le Redunca est souvent confondu avec le Cobe de Buffon.

Il n’empêche que cette faune soit bien représentative des mammifères d’Afrique de l’Ouest.

Le Phacochère (Phocochoerus africanus), l’Hippopotame (Hippopotamus amphibius), Babouin (Papio anubis) et Patas (Erythrocebus patas) contribuent également à cette diversité de la grande faune.

Bien que les animaux ne soient pas en grand nombre comme en Afrique australe et en Afrique de l’est, le choix des pistes principales qui touchent les points d’eau où la concentration des animaux est parfois très élevée, à la Mare Bali notamment, donne une impression de bonne densité, tout au moins en pleine saison sèche.

Contrairement aux autres animaux (bovidés et primates), les Carnivores ne sont pas faciles à observer. Une série de recensements depuis 2002 a permis de mieux connaitre leur situation.

Lion (Panthera leo) : en 2012, au moins 113 lions sont dénombrés dans la RBP, (Phillipp Henschel et al., 2012). Ils sont fréquemment observés aux alentours des points d’eau permanents (Entre Batia et la Mare Bali par exemple) qui rassemblent assez de proies (buffles, Cobes de Buffon, Hippotrague).Le lion est très important pour le marketing de la chasse sportive et c’est l’une des raisons pour les quelles le quota d’un lion par zone de chasse a été accordé de nouveau après sa suspension entre 2002 et 2004.

Guépard (Acinonyx jubatus) : Animal phare et emblématique de la réserve. Un nombre moyen de 15 guépards dans la RBP a été signalé dans l’étude, ce qui équivaut à une densité de 0,003/Km². Leur population est assez fragile et se trouve à la limite de l’effectif critique pour une reproduction saine. Il se nourrit essentiellement de petites proies telles que Ourébi, céphalophes, jeunes antilopes, lièvres, pintades et francolins. C’est un animal très craintif et

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extrêmement sensible aux changements de milieu et donc très vulnérable. La protection de ses habitats est une nécessité absolue.

Léopard (Panthera pardus) : Son comportement (élusif, nocturne) et son habitat (forêt galerie, le long des cours d’eau) rendent difficile son observation. Sa présence est confirmée par des indices et des contacts, mais son nombre n’est pas estimé.

Hyène tachetée (Crocuta crocuta) : Environ 90 individus ont été dénombrés dans la RBP en troupeaux en 2012. Leur densité est en moyenne de 0,023 / km2

Lycaon (Lycaon pictus) : Sans territoire fixe, il se déplace d’habitude sur de longue distance.

Moins recherché par les braconniers, il est beaucoup plus victime de la rage ou de la maladie du carré, ce qui explique la rareté de l’espèce. Il est probable qu’aucune meute ne soit présente en permanence dans la RBP malgré les observations sporadiques faites annuellement. Dans l’ensemble, une plus grande densité de carnivores dans la réserve serait possible compte tenu de la disponibilité en proie. Une attention particulière devra leur être attribuée pour un développement de leur population, (Di Sylvestre, février 2002)

En outre, des petits et moyens carnivores d’une moindre importance pour le tourisme mais important pour l’écosystème sont présents dans la Réserve. Au nombre de ces derniers, on peut citer la loutre, qui est menacée par la pêche dans la rivière Pendjari.

Les carnivores présentent un intérêt particulier pour les touristes. Ils sont aussi un bon indicateur biologique étant donné qu’ils se trouvent au bout de la chaîne alimentaire.

Dès les premières pluies, la distribution de la faune devient plus homogène, ce qui réduit considérablement la possibilité d’observation des animaux, l’impression étant que ces derniers seraient disparus. Si la diversité des espèces de la RBP atteint celle de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique Australe, les densités des animaux ne sont cependant pas comparables.

Dans ces régions la biomasse peut être 5 à 10 fois plus élevée qu’ici. Ce qui explique en partie par la spécificité de l’écosystème soudano-guinéenne caractérisé par une saison sèche importante et une flore herbeuse moins productive.

Des informations sures par rapport à la capacité de charge de l’écosystème et la densité optimum ne sont pas encore disponibles. Il paraît cependant certain, que la capacité de charge n’est pas encore atteinte.

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1.7. Population

1.7.1. Activités Socio-économiques 1.7. Population

1.7.1. Activités socio-économique

L’aire protégée de la Pendjari est partiellement habitée à la périphérie de la Zone Cynégétique. Les populations qui y vivent sont comptées parmi les plus pauvres du Bénin selon les indices disponibles. Il s’agit d’environ 30000 riverains directs ou 5000 familles, qui exploitent régulièrement les ressources de la réserve. Avec 14 habitants au km², la densité [PNUD, 1997-2000] est plutôt faible par rapport à l’ensemble du pays. La croissance démographique se situe autour de 3 %, (PAG Pendjari 2004-2013). La zone riveraine abrite les villages et ethnies suivants:

– Batia : Tanguiéta, Bourgniessou, Nanébou, Tchanwassaga, Pessagou, Tanougou,Tchafarga, Sangou, Kolégou et Batia.

– Porga : Tanguiéta, Sépounga, Tiélé, Mamoussa, Kani, Wantéhoun, Copendri, Toumséga, Dassari, Nagasséga, Pouri, Nodi, Setchéndiga, Daga et Porga.

D’autres villages et hameaux sont plus éloignés mais exercent également une influence sur les ressources de la réserve. On peut citer entre autres Gouandé, Tchahoun Kossi Matéri, Nodi, Tétonga, Tantéga, Tankouari, Pingou (Nouriahoun et Mounsahou),Tchatingou.

Les villages riverains de la Zone Cynégétique de l’Atacora (ZCA) sont coupés de ceux de la Zone Cynégétique de la Pendjari (ZCP). L’accès se fait à partir de Natitingou. Il s’agit notamment de Kaobagou, situé directement sur la limite de la zone de chasse de la Mékrou

Photo 1: Cobes de Buffon (Kobus kob ou Adenota kob) à la Mare Bali Source, KIATTI (2014)

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(complexe« W »). Ce village exerce une influence stratégique sur la RBP car historiquement lié à Konkombri et Batia. L’espace entre les agglomérations et les limites de la zone de chasse, peu exploité pour l’agriculture, se prêterait bien à la création d’une zone de chasse rationnellement gérée.

es Bialbe (65%), qui parlent le Biali, sont installés dans le bassin de l’Oti dans les communes de Tanguiéta et Matéri, le long de la piste Tanguiéta-Porga;

Commune de Tanguiéta et le long de la piste Tanguiéta-Batia, ainsi qu’à Kaobagou dans la Commune de Kérou située à l’Est de la chaîne de l’Atacora ;

es Wama (7%) dans la Commune de Tanguiéta.

A ces principaux groupes s’ajoutent les éleveurs Peulh, plus ou moins sédentaires, auxquels les autres ethnies confient Le gardiennage de leurs bovins. Tanongou est un centre majeur d’échanges entre les Peulhs et les autres ethnies. A Tanguiéta et dans d’autres centres ruraux, on trouve en plus les commerçants Dendi dont la langue devient de plus en plus la langue vernaculaire de la zone.

Les communautés autochtones riveraines de RBP n’ont pas une structure d’organisation traditionnelle hiérarchisée.

Les chefs de lignage et les chefs de cultes sont les personnalités les plus influentes de leurs sociétés. Toutes ces ethnies, à l’exception des Peulh, ont de fortes traditions cynégétiques qui jouent toujours un rôle important dans la société et dans la socialisation de l’homme. De nombreux lieux de croyance de la religion traditionnelle se trouvent à l’intérieur de la réserve.

En dehors des religions traditionnelles, on note une forte adhésion au christianisme (environ 40%), tandis que l’islam est relativement peu représenté avec environ 10%de la population.

1.7.2. Agriculture

L’agriculture constitue la base économique de la population et doit assurer la sécurité alimentaire. Les principales cultures sont le sorgho, le mil, le maïs, le niébé, l’igname, le manioc. Le coton, l’arachide et plus récemment le riz sont les cultures de rente. La sécurité alimentaire peut devenir précaire pendant la période de soudure (juillet à septembre). Il s’agit essentiellement d’une agriculture de subsistance où les échanges et la monétarisation sont faibles. Les produits vivriers sont vendus ou échangés au niveau des marchés locaux, dont notamment le riz et l’arachide.

Les espaces sont partout limités pour la reproduction des systèmes extensifs de l’agriculture et de l’élevage. La culture de coton, grande consommatrice des espaces cultivables, ne fait qu’aggraver cette situation. D’une manière générale, les sols ont perdu leur fertilité et le système de production a été progressivement étendu dans la ZCP. L’attribution par l’Administration du Parc de la bande appelée ZOC aux villages immédiatement riverains était donc une nécessité et tenait compte d’une réalité socio-économique qu’on ne pouvait plus ignorer.

(20)

Quelle que soit la zone d’exploitation, les pratiques culturales extensives sont partout les mêmes. L’agriculture traditionnelle n’a pas connu des améliorations significatives et ce n’est qu’avec l’extension de la culture de coton que des actions de vulgarisation ont été menées.

L’extension du coton perturbe l’organisation interne et traditionnelle des exploitations et aggrave le problème de disponibilité des terres car chaque année, de nouvelles superficies doivent être emblavées. L’utilisation massive d’engrais et d’insecticides constitue en plus un problème sérieux de pollution à l’intérieur de la ZOC avec des conséquences négatives sur l’écosystème. Tous ces facteurs, couplés avec la croissance démographique, perpétuent et aggravent le problème de terre, et la seule réaction à la portée des familles paysannes durant les dernières décennies était l’avancement de l’espace cultivé dans la Zone Cynégétique.

Le problème de disponibilité de terre est donc réel pour les populations, mais demeure relatif à cause d’une gestion inadaptée des exploitations, du gaspillage du capital foncier par la culture de coton et de la non-exploitation des ressources agricoles par manque de capital d’investissement. Des bas-fonds à haut potentiel productif restent inexploités ainsi que le potentiel pour la culture de contre-saison par un meilleur captage et une meilleure gestion des eaux de surface.

1.7.3. Élevage

L’élevage est la seconde activité économique qu’exercent les populations riveraines de la réserve. Son mode d’exploitation est également extensif avec une faible intégration à l’agriculture. Son rôle principal est l’épargne et les animaux ne sont vendus qu’en cas de besoin urgent en argent liquide. En général, ils ne sont consommés que lors des cérémonies, des réceptions et jours de fête. Toutes les familles essayent d’élever quelques petits ruminants et de la volaille. L’élevage du gros bétail demeure la spécialité des Peuhls.

1.7.4. Chasse

La chasse constitue la principale source de protéine animale. Dans la plupart des villages riverains, existent des personnes qui s’adonnent uniquement à cette activité et alimentent les villages et les villes voisines en viande. Équipés d’arme généralement perfectionnée, de divers pièges, ils choisissent les zones giboyeuses et s’y rendent à bicyclette. La viande des animaux abattus est boucanée, transportée et vendue clandestinement dans les villages et villes proches.

1.7.5. Pêche

La pêche est pratiquée principalement par des étrangers à la région (Ghanéens, Nigériens, Maliens etc.). La Pendjari et ses affluents sont riches en poisson. Les poissons sont généralement fumés et commercialisés pour la plupart du temps hors des villages riverains. La pêche commerciale était tacitement autorisée que dans la portion de la ZC du Bénin et était pratiquée dans le Parc National de Arli au Burkina Faso.

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Aujourd’hui c’est tout autre chose, que ce soit à Arli qu’à la Pendjari, elle se pratique dans le Parc.

II. MATERIEL ET METHODES

2.1. MATERIEL

2.1.1. Moyens logistiques

Les moyens logistiques comportent :

-02 motos, tout terrain pour le déplacement;

-01 boussole pour s’orienter et déterminer l’angle de vision ; -01 GPS map 62 pour prendre les coordonnées géographiques;

-8 fiches de collecte de données;

-Une carte thématique du dispositif de dénombrement ; -01 crayon, une gomme pour prendre note;

-50 litres d’essence avec le carburant et lubrifiant non quantifié au moment des inventaires ; -01 calibre 12.

2.1.2. Moyens humains

-03 personnes ont été mobilisées lors du dénombrement

(22)

2.2. METHODES 2.2.1. Recherches bibliographiques

On a pris connaissance des divers travaux déjà réalisés sur le Parc National de la Pendjari et susceptibles d’apporter des informations utiles. Pour cela, les principaux centres de documentation visités sont : la Direction du Parc National de la Pendjari (DPNP), l’École Polytechnique d’Abomey Calavi (EPAC).

Également, on a utilisé des différents rapports de patrouilles des Eco-gardes dont les informations sont compilées dans la base de données à la DPNP et des braconniers arrêtés de 2009 à ce jour disponible, les rapports de dénombrements de 2009 à 2013.

De façon spécifique, les données qu’on a recueillies sont:

- Dénombrement de la faune à travers les principes de la méthode de « line transect », - Point récapitulatif des carcasses d’éléphants,

- Activités illégales : braconnage, transhumance,

- les causes probables de la dynamique régressive de la grande faune mammalienne à mare Bali.

- Rapport de constat de délit : nature et but du délit.

Figure 2: Carte des transects parcourus sur la Strate Bali Source : Service Écologie de la DPNP, 2004

(23)

2.2.2. Collecte de données

 Organisation et exécution de l’inventaire

C’est un inventaire pédestre de la faune qu’on a réalisé sur la strate de la mare Bali. Le réseau de pistes touristiques et de surveillance ont servi pour accéder à la strate de dénombrement et aux transects d’observation. Une équipe composée d’un chef d’équipe et de deux observateurs. Parmi les observateurs, on a un auxiliaire du village et un Chasseur Professionnel Local (CPL) relevant de l’Association Villageoise de Gestion des Réserves de Faune (AVIGREF). Ceci, pour répondre à l’implication des communautés locales dans le monitoring écologique de la RBP.

Dans la pratique, on a choisi s’installer dans un bivouac proche de notre strate à inventorier et tenant aussi compte de la proximité d’un point d’eau pour notre alimentation. Au réveil à 6 heures dans le bivouac, on prend soin de garder tout le matériel nécessaire à l’inventaire.

Le dénombrement débute aux environs à 7 heures le matin. La méthode appliquée est celle du transect linéaire (line transect) à largeur de bande illimitée (Burnham et al., 1980;

Buckland et al., 2001). L’équipe marche sur le du long transect linéaire et observe devant, à gauche et à droite avec attention afin de faire respecter les principes de la méthode de « line transect », pour les 9 jours de collecte des données sur le terrain. Un effort de 12 km/ jour était fourni soit une moyenne de 108km pour les 9 jours de terrain dans la période allant du 25 avril 2014 au 4 mai 2014

2.2.3. Traitement des données

L’analyse des données est orientée pour comprendre les effets occasionnés par les activités humaines et d’évaluer leurs conséquences sur la faune et son habitat. Il s’agit non seulement de les décrire, mais aussi de juger ces pratiques en termes de gestion durable des ressources naturelles de conservation.

Pour effectuer la réalisation du traitement des données collectées lors du dénombrement, on a préalablement saisie ces données dans l’ordinateur à l’aide du logiciel Excel 2007. Ensuite, on a pu traiter les données sur les coordonnées géographiques à l’aide du logiciel Arc Gis. Le logiciel Smart à été utilisé pour la réalisation de la carte de couverture de la strate et d’autres.

Et enfin la rédaction de se rapport fût fait par le Word 2007.

Pour connaitre et comprendre les différentes menaces qui pèsent sur les animaux, il a été déterminé la fréquence de citation :

Le nombre d’observation des espèces animales étant largement suffisant, les densités ont été calculées selon la formule suivante (Gaillard et al., 1993) :

D=n/2Lw

Ou D est la densité de l’espèce, n le nombre d’individu observé pour l’espèce, L l’effort de collecte des données et w la largeur du transect.

Photo 2: l’équipe du dénombrement Source : KIATTI

(24)

III. RESULTATS ET DISCUSSION

3.1. Résultats

3.1.1 État actuel de la faune de la Strate Bali

Le tableau 1 présente le nombre de contacts et d’individus observé au cours du dénombrement pédestre. Les résultats montrent que le Buffle est l’espèce la plus rencontrée et la plus abondante.

Nom commun

Nombre

d'observations Nombre d'individus

Babouin 1 19

Bubale 3 12

Buffle 15 336

Céphalophe de

Grimm 6 9

Cobe de Buffon 23 189

Cobe défassa 2 9

Eléphant 1 2

Guib hanarché 6 6

Hippotrague 6 35

Ourébi 11 15

Phacochère 6 24

Redunca 10 16

Total 90 672

Source, KIATTI (2014)

Tableau 1 : Composante faunique directement observée lors de l’inventaire du 25 avril au 04 mai 2014

(25)

Du point de vue abondance, le Buffle vient largement en tête avec 50%, suivi de Cobe de Buffon avec 28,12%, puis l’Hippotrague 5,2% et le Phacochère 3,57%.

Tableau 2 : Densité des espèces rencontrées Zone et surface

km2 Nom commun

Nombre

d'individus Densités (n/km2)

Bali 103,24

Babouin 19 0,184

Bubale 12 0,116

Buffle 336 3,254

Céphalophe de

Grimm 9 0,087

Cobe de Buffon 189 1,83

Cobe défassa 9 0,087

Éléphant 2 0,019

Guib harnaché 6 0,058

Hippotrague 35 0,678

Ourébi 15 0,145

Phacochère 24 0,232

Redunca 16 0,154

Source, KIATTI (2014)

0 10050 150200 250300 350400

Nombre d'observations Nombre d'individus

Espèces

Effectif

Figure 3: Comparaison du nombre d’observation et d’individus par espèces lors du dénombrement sur les transects linéaires

(26)

La figure 4 présente l’abondance et la densité des individus. Les Buffles sont plus nombreux que les autres espèces ensuite viennent les cobes de Buffon. Plus l’espèce n’est en grand nombre, plus la densité est élevée. La densité est donc fonction de l’abondance.

3.1.2. Richesse spécifique

La Réserve de Biosphère de la Pendjari par sa richesse spécifique et l’abondance de sa faune (Hippopotame, Lion, Guépard, Léopard, Hyène tachetée, Lycaon, Caracal, Chacal, Serval, Eléphant, Buffle, Hippotrague, Bubale, Cobe de Buffon, Cobe defassa, Redunca, Céphalophe de grimm, Céphalophe à flancs roux, Ourébie, Guib harnaché, Damalisque, Phacochère, Babouin, Vervet, Patas etc), de son paysage et de ses peuples, constitue aujourd’hui, à n’en point douter, un site d’expérimentation de la conservation de la biodiversité, de la recherche, de la formation et du développement durable.

3.1.3. Braconnage

Le braconnage demeure l'activité anthropique illégale à plus grand impact négatif sur la faune de la Mare Bali. Elle se fait aussi bien par les populations locales, bergers transhumants que par les braconniers internationaux. Ce braconnage à dimension internationale est celui qui met en cause la pérennité des espèces fauniques cas des grands mammifères. Mais l’on ne peut identifier avec exactitude le nombre de personne qui s’adonne à cette activité. C’est exclusivement les individus de la tranche d’âge 25 à 45 ans qui le font. Il est pratiqué à l'aide d'armes lourdes, parfois des explosifs et la confrontation avec les Eco gardes est fréquente, parfois sanglante.

0 100 200 300 400

Babouin Bubale Buffle phalophe de grimm Cobe de buffon Cobe defassa Eléphant Guib hanarché Hippotrague Oubi Phacochère Redunca

Bali 103,24

Nombre d'individus Densités (n/km2) E

f f e c t i f

Espèces

Figure 4: Comparaison de l’abondance et de la densité

(27)

Certains braconniers sont souvent accompagnés des chiens. Alors que la présence de ceux-ci dans une aire protégée peut bien développer la transmission de zoonose (rage aux mammifères carnivores).

Outre la zoonose, les chiens font fuir les moyens et les petits mammifères qui se blessent et meurent parfois après la fuite. Ce comportement fait naître la méfiance entre les animaux et les agents, lois des inventaires la distance de fuite s'agrandie de plus en plus.

L'usage des pièges est très fréquent et dangereux non seulement pour la faune, mais également pour les équipes de patrouille qui courent le risque de se faire prendre. Les animaux blessés (cas d'un lion ou un guépard) peuvent devenir très dangereux ou même aller mourir très loin en dehors de son aire de distribution naturelle après un long moment de douleur. Sur le plan touristique, les animaux souvent menacés s’éloignent de plus aux bords des pistes et au tour des points d'eau ou les salines.

A cause de la prolifération, la circulation des armes et insuffisance des moyens de contrôle, la faune de la Strate Bali et par ricocher celle du Parc Pendjari est exposée à un braconnage lucratif sans merci. L'utilisation constante des armes à feu se traduit par une réduction de la faune de toutes les espèces confondues, un changement dans le comportement (mœurs) des animaux (qui deviennent de plus nocturne). Ce fléau a contribué d’une part à la diminution considérable de la population des antilopes et celle des pachydermes d’autre part, à la Strate Bali d’après les résultats comparés des dénombrements.

La figure 5 présente les activités illégales causées par différents contrevenants enregistrés sur toute la Réserve par les équipes de surveillance. Dans l’ordre, il y a plus d’animaux abattus que tous autres actes illicites ensuite viennent les campements de braconniers, suivi de vélos saisis.

(28)

0 50 100 150 200 250 300 350

Effectif

Activités illégales

Figure 5: comparaisons des activités illégales dans la RBP

(29)

Les figures 5 et 6 présentent tous les mêmes activités illégales mais, la figure 6 les situe au niveau de notre zone d’étude. Il ressort de ces deux tableaux que, sur l’ensemble d’actes illicites orchestrés dans la Réserve, la Strate Bali, à elle seule reçoit environ un tiers alors qu’elle n’a que 103,24 km2 (Service Écologie DPNP) vue la superficie totale de la Réserve de Biosphère Pendjari, la menace est très grande, donc une forte pression anthropique et les animaux en sont les premières victimes. Il faut cependant noter qu’il y a pas un seul cas enregistré d’exploitation forestière à la Mare Bali jusqu’à ce jour.

Figure 6: Comparaisons des activités illégales à la Strate Bali

0 20 40 60 80 100 120

Campements de braconniers

Animaux abattus

Braconniers arrêtés

Armes saisies

Vélos saisies Bouviers arrêtés

Exploitants arrêtés

Effectif

Nombres

(30)

Photo 2: Trophées des animaux abattus par un groupe de braconnier (Strate Bali) Photo, KIATTI (2014)

(31)

Code du Site Date dedécouverte Longitude Latitude Age carcasse Age animalCause de la mort Etat viande Etat Pointes Conflit H-E

PE 12/01/2014 001°27 068 11°28 435 Récente Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 23/01/2014 001°16 033 11°22 676 Récente Abattu Enlevé Intact Non

PE 26/01/2014 001°24 420 11°19 478 Très vieille inconnu Enlevé Enlevé Non

PE 29/01/2014 001°25 581 11°05 460 Vieille Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 06/02/2014 001°43 862 11°38 411 Vieille Abattu Enlevé Intact Non

PE 08/02/2014 001°34 021 11°27 181 Fraîche Abattu Enlevé Intact Non

PE 08/02/2014 001°56 732 11°45 500 Fraîche Abattu Enlevé Intact Non

PE 23/02/2014 001°42 181 11°24 329 Fraîche Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 26/02/2014 001°43 071 11°25 275 Fraîche Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 07/03/2014 001°31 821 11°22 328 Vieille Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 18/03/2014 001°45 238 11°25 010 Fraîche Abattu Intact Intact Non

PE 05/04/2014 001°57 343 11°21 491 Récente Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 17/04/2014 001°45 364 11°24 921 Vieille Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 30/04/2014 001°37 836 11°23 404 très vieille inconnu Enlevé Enlevé Non

PE 12/05/2014 001°38 278 11°23 024 Vieille Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 10/06/2014 001°37 426 11°22 108 Vieille Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 16/06/2014 001°37 638 11°22 762 Vieille Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 02/07/2014 001°74 210 11°39 650 Récente Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 22/07/2014 001°62 620 11°38 200 Fraîche Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 05/08/2014 001°74 210 11°39 650 Récente Abattu Enlevé Enlevé Non

PE 28/08/2014 001°62 620 11°38 200 Fraîche Abattu Enlevé Enlevé Non

Source : Base de données à la DPNP

(32)

Figure 7 : Carte de couverture des carcasses d'éléphants de janvier à août 2014

Source, KIATTI (2014)

Le tableau 3 et la figure 7 renseigne sur comment le braconnage s’est intensifié dans le Parc malgré le dispositif de surveillance. Mieux, comment les éléphants sont pris d’assaut par les braconniers, tout ceci à cause de leurs ivoires. Sur 21 carcasses d’éléphants retrouvées puis enregistrées, 19 sont illégalement abattus alors que la mort de 2, reste seulement inconnue, soit une moyenne d’environ 3 éléphants tués chaque mois ou environ 1 éléphant tué tous les 10 jours. Or, l’éléphant est classé dans la catégorie A : animaux intégralement protégés.

3.1.4. Transhumance

Les bergers Mbororos d’origine étrangère (Burkina Faso, Niger, Mali), toujours en quête d'espaces verts, sont les principaux acteurs de cette activité. Vue la couverture luxuriante de la végétation herbacée des aires protégées, celles-ci sont assez convoitées par ces derniers pour la qualité et la quantité de fourrage fournie. Également, les pasteurs utilisent fréquemment les feux de végétation afin de régénérer les pâturages et obtenir un aliment de qualité meilleure pour le bétail. Des incidents majeurs relatifs à cette activité sont, pour cette année,

(33)

l'envahissement par les éleveurs de la PNP ce qui a amené les équipes anti-braconnage de la zone à procéder à un abattage de plusieurs bêtes.

En 2013, la DPNP a enregistré 98 éleveurs contre 104 en 2014, installés soit dans la ZOC ou dans la zone tampon. Il existe des contrats d’abreuvement signés entre la DPNP et les AVIGREF, définissant les conditions d’accès aux ressources suivant des couloires de passages. Malgré tout, la transhumance est loin d’être maitrisée compte tenu du faite que certains chefs Peulhs en complicités avec certains membres AVIGREF hébergent les transhumants.

3.1.5. Causes du braconnage et de la transhumance

La poussée démographique de la population a engendrée de graves conséquences sur la faune en générale et sur les grands mammifères en particulier à cause de la valeur exceptionnelle de leurs produits : viande, ivoire, Peau, os, trophées.

Entre autres raisons évoquées très souvent par les contrevenants au sujet du braconnage, on cite : la pauvreté, la recherche de la survie, la famine, le manque d'emploi, le rituel. De notre part, toutes les raisons citées sont valables mais, il n’en demeure pas moins que la recherche effrénée de l’argent est de loin la cause réelle du braconnage à la Pendjari.

Quant à la transhumance illégale, les raisons sont aussi d’ordres multiples et selon que les transhumants soient étrangers ou locaux. Le tableau 6 ci-dessous récapitule les dites causes.

Causes de la transhumance dans le Parc

Bouviers locaux

-Manque de zone de pâturage -Manque de pâture

-Risque de contamination

-Conflit entre éleveurs et agriculteurs

Bouviers étrangers

-Sécheresse prolongée -Manque d’eau

-Manque de pâture -Risque de contamination

-Conflit entre éleveurs et agriculteurs

Source: Service Contentieux de la DPNP

Tableau 4: Causes de la transhumance dans le Parc Pendjari

(34)

3.1.6. Activités anthropiques menées dans le Parc qui peuvent avoir des effets positifs ou négatifs sur la Faune

Tableau 5 : Situation du tourisme de vision par nationalité et par poste d’entrée 2012-2013 Postes Nationalité Batia Porga Arly Konkombri

Caisse

DPNP TOTAL

Allemagne 346 7 353

Angleterre 28 28

Autriche 17 17

Belgique 233 233

Bulgarie 5 5

Danemark 29 29

Espagne 49 6 55

Finlande 8 8

France 1963 194 4 33 2194 Hollande 56 2 58

Hongrie 2 2

Italie 103 2 105

Pologne 20 3 23

Portugal 2 2

République Tchèque 3 3 Suède 34 2 36

Photo 3: Transhumance sur la Strate Bali Photo, KIATTI (2014)

(35)

Suisse 71 1 72

Algérie 2 2

Bénin 2136 110 66 55 2367 Burkina-Faso 17 2 19

Cameroun 1 1

Côte d'Ivoire 2 4 6

Gambie 4 4

Ghana 10 10

Mali 3 2 5

Maroc 3 3

Niger 19 19

Nigéria 5 5

Sénégal 3 3

Somalie 3 3

Togo 19 1 20

Brésil 8 8

Canada 71 9 80

Colombie 8 8

États-Unis 246 16 262

Mexique 1 1

Chine 33 33

Inde 20 20

Japon 15 15

Liban 22 22

Philippine 1 1

Australie 14 7 21

TOTAL 5635 368 0 70 88 6161

Source : Rapport de fin de saison touristique et cynégétique 2012-2013 (DPNP)

Le tableau 5 présente la situation du tourisme vision la RBP de façon exhaustive pour la saison cynégétique 2012-2023. Sur un total de 6161 touristes enregistrés, le Bénin vient à peine en tête avec 2367 touristes, talonné par la France avec un effectif record de 2194 touristes, puis l’Allemagne avec un effectif de 253, enfin les États- Unis avec 262 touristes.

3.1.6.1. Tourisme

Le tourisme de vision est un facteur déterminant pour le financement de la Réserve. Le PNP disposant d’un fort potentiel en faune et paysage, il est permis de pouvoir envisager tous les produits touristiques existant sur le marché international du tourisme en Afrique.

(36)

L’amélioration des produits existants et la création de nouveaux produits demanderont des investissements et aménagements adaptés. Une meilleure protection du parc permettra une augmentation de la faune et une plus grande facilité d’observation.

En dehors des groupes spécialisés mais en nombre limité comme les observateurs d’oiseaux, les groupes cibles visés sont les éco touristes qui combinent la découverte du pays, des cultures et des populations avec la visite du Parc. Pour atteindre le chiffre de 12.000 visiteurs en 2014, il sera important d’attirer une nouvelle clientèle en diversifiant les produits touristiques et en prolongeant la durée de la saison avec le risque de perturber les femelles en gestation. Le développement d’un tourisme régional (Bénin, Burkina, Niger, Togo, Ghana) devrait également contribuer à l’amélioration des produits par une plus grande diversité et une complémentarité de l’offre.

NB : Environ 98% des touristes enregistres visite la Strate Bali et leur non respect aux prescriptions a fait augmenter la distance de fuite et a perturbé les heures d’abreuvements et même la dégradation du site

3.1.6.2. Feux de végétation

Le service écologique du Complexe de la Pendjari élabore annuellement un plan d’incinération. Il est basé sur le zonage et les expériences acquises au cours des années précédentes. L’objectif principal de l’incinération est d’utiliser le feu comme outil d’aménagement.

Les parcours d’incinération sont déterminés comme suit : Photo 4: Mirador de la Mare Bali

Photo, KIATTI (2014) TTI (2014)

(37)

Dès le début de la saison sèche et à l’ouverture des pistes, les abords des pistes sont systématiquement incinérés. Ce même processus se fait autour des zones sensibles menacées par les feux tardifs notamment les mares fréquentées par les touristes ou les braconniers.

lignes. L’effet souhaité est la séparation des compartiments spatiaux dans la réserve.

s zones humides longeant la Pendjari sont incinérées pour faciliter le renouvellement des pâturages. Les environs de mare Bali sont aussi incinérés aussi bien les environs des mares Diwouni et Fogou plus tardivement non seulement pour la reconstitution des pâturages mais aussi à cause de la fréquentation touristique.

expressément avant le début de la saison des pluies.

Le feu de contre saison à ces endroits doit diminuer la vigueur des plantes ligneuses.

 Méthodes de suivi

Suivi des incinérations: Toutes les mises à feu font l’objet d’un enregistrement GPS. Une banque de données particulière est entretenue dans le SMART de la DPNP. Les feux d’origine inconnus et observés par le Service de surveillance font partie de la banque de données constitue une menace pour la survie du Parc.

3.1.6.3. Recherche scientifique

La Mare Bali située en plein cœur du Parc National de la Pendjari présente un écosystème particulier avec une faune bien diversifiée, ce qui lui confère une grande importance pour la recherche appliquée et fondamentale. Elle constitue un cadre d’observation et de formation pour les spécialistes et les chercheurs de même que les stages de terrain. Les travaux de notre étude ont été faits sur cette strate compte tenu du fait de sa valeur universelle exceptionnelle.

Il faut reconnaitre que la recherche scientifique à la Mare Bali revêt une importance capitale pour sa conservation d’autant plus qu’elle éveille la conscience écologique et permet sa meilleure connaissance.

(38)

Figure 8: Carte de couverture des patrouilles du mois de mars 2014 Source, KIATTI (2014)

3.1.6.5. Organisation de la surveillance

Le schéma du mouvement des équipes de surveillance varie selon qu’on soit en saison des pluies ou en saison sèche.

L’encadrement de la surveillance (DPNP), détermine les secteurs prioritaires pour une période donnée. Pour faciliter la répartition des groupes sur le terrain, la réserve est divisée en secteurs qui peuvent varier en nombre et en taille. Un plan détaillé est élaboré et prend en compte non seulement les équipes mais aussi l’encadrement et les véhicules. Le plan est coordonné avec

(39)

les AVIGREF et les CPL pour connaître les participants désignés à l’avance et intégrer leur transport dans le dispositif logistique.

Le schéma de patrouille ne prend en compte que 5 équipes de terrain. Un Eco garde en position d’attente sert au remplacement des éléments malades ou permissionnaires.

3.1.6.6. Déroulement d’une patrouille

L’équipe de patrouille se rend sur le terrain pour y monter le bivouac selon le danger concret ou potentiel de braconnage ou d’autres activités illicites. En outre, il faut prévoir assez d’eau potable.

Les membres AVIGREF communément appelés Auxiliaires montent le camping, cherchent de l’eau, préparent les repas et assurent le confort de l’équipe en général. Ils veillent à la sécurité, la propreté, et l’intégrité du matériel. En l’absence d’indice ou d’information qui oriente les patrouilles, elles suivent un itinéraire triangulaire de 5 km de côté.

Le secteur de surveillance est occupé pendant huit jours par une équipe. Cette équipe quitte le secteur uniquement au cas où elle doit venir en renfort à une autre équipe. Un secteur donné peut ne pas être occupé par une équipe comme il peut l’être au besoin par toutes les équipes à la fois.

(40)

3.2. Discussion

Le braconnage demeure l'activité anthropique illégale à plus grand impact négatif sur la faune de la Strate Bali. Il se fait aussi bien par la population locale, les transhumants que par les braconniers internationaux. Les braconniers évoluent en bande de plus d’une dizaine d’éléments et utilisent les moyens les plus sophistiqués. Ils sont à la solde de réseaux recherchant soit les défenses d’éléphants ou les dents d’hippopotames, soit la viande de chasse pour les maquis des villes voisines des Parc ou ceux des grandes villes du pays ou de la sous région. Ce braconnage à dimension internationale est celui qui met en cause la pérennité des espèces fauniques (cas des éléphants). Du 1er janvier au 31 août 2014, 21 carcasses d’éléphants ont été retrouvées soit une moyenne de 3 éléphants environ tués chaque mois ou 1 éléphant tués environ tous les 10 jours. Or, l’éléphant est classé dans la catégorie A : animaux intégralement protégés. Courant mars 2014, plus d’une dizaine d’hippopotames ont été retrouvés morts à la Mare aux Canards pour des raisons encore sujettes à polémique.

Mais l’on ne peut identifier avec exactitude le nombre de personnes qui s’adonnent à cette activité. Cependant, il existe des données relatives aux activités illégales (braconnage) mais qui ne sont pas exhaustives. Ce sont exclusivement les individus de la tranche d’âge 25 à 45 ans issus des populations riveraines qui s’adonnent à cette activité (Base de données DPNP).

Le braconnage est pratiqué à l'aide d'armes lourdes et de grenades. La confrontation entre les braconniers et les Eco gardes est fréquente et provoque souvent des heurts très durs et parfois sanglants. Le dernier cas est encore d’actualité et les enquêtes sont en cours afin d’identifier les auteurs. Les Eco gardes sont souvent victimes des attaques de toutes sortes provenant des populations riveraines lors des arrestations des contrevenants en leur sein, alors que ceux-ci se disent membres AVIGREF. Tout ceci met en cause la cogestion.

Ce conflit présente une première menace pour la faune et affaiblit le système de surveillance mis en place ; ce qui démotive les agents. Ensuite, l’implication des Chasseurs Professionnels Locaux (CPL) vient crucifier la surveillance dans son dispositif, alors que le rapport des AVIGREF de la DPNP parle d’une cogestion à citer en exemple dans la sous région : illusion. La cogestion est en panne et la prolifération de la viande boucanée en est la preuve tangible. Enfin, il est toujours démontré que la pression du braconnage constitue toujours un danger pour la conservation des aires protégées, (Hassan, 1998).

En 2013, il s'est avéré que la transhumance est aussi l'activité anthropique prépondérante à la Mare Bali, le cœur du PNP. Les heurts avec le service surveillance en charge de la protection de la faune et de son habitat deviennent de plus en plus récurrents et provoque souvent des conflits sanglants. Des décisions doivent être rapidement entérinées par l'État (à travers les différents ministères impliqués) afin de freiner ce fléau en coordonnant les textes qui régissent l'exploitation des ressources naturelles en général et leur vulgarisation en particulier.

Du point de vue sanitaire, les conservationnistes incriminent le bétail domestique d'être vecteur de maladies pour la faune sauvage. A l'exemple des Buffles du Parc W qui auraient péri de la peste bovine introduite par les troupeaux de Zébus (Toutain et al., 2004).

Également, il y aurait compétition entre faune sauvage et bétail pour les pâturages. Déjà en conflit avec les agriculteurs, les éleveurs se trouvent une nouvelle fois refoulés hors des aires protégées. Sournia (1998) propose également comme alternative à ces conflits, la création d'aires protégées de « troisième génération » qui permettraient la cohabitation entre le bétail

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et la faune sauvage sans rupture spatiale. Boutrais (2008), parle de « nature ordinaire qui ménagerait bétail et faune sauvage ». Une étude qui montre que les troupeaux ne représentent pas forcément une source de conflits avec la faune sauvage pour les pâturages pourrait parvenir à atténuer cette tension bergers-éco gardes. La méthode pourrait se baser sur le suivi de deux troupeaux, déterminer les espèces les plus appétées et estimer les quantités. Ensuite ces données pourraient être comparées à celles d'une ou deux espèces d'herbivores sauvages de la zone. De même, un essai de cohabitation avec délimitation des passages des troupeaux serait judicieux.

En référence aux différents dénombrements antérieurs et comparés à celui effectué par les travaux de nos recherches, la tendance de la densité évolue pour la plupart entre les espèces en dents de scie. L’heure est si grave puisque la situation s’empire d’années en années. Par exemple: de 2000 à 2008, le Parc Pendjari a connu un braconnage local au niveau des villages par des communautés locales pour usage familial utilisant des moyens rudimentaires (Câbles d’acier, les arcs et flèches, les fusils de traite de fabrication locale, les appâts empoisonnés) et de 2008 à 2011 un braconnage national ayant pour but le commerce hors de la localité de chasse. Ce braconnage national vise plus les antilopes et les hippopotames pour la qualité de viande produite, avec beaucoup plus de technicité cette fois-ci (les fusils modernes de chasse, les fusils de guerre, les grenades). Enfin, de 2011 à 2014, un braconnage transnational dont les principaux acteurs dont la plupart sont professionnels et qui sont à l’intérieur et à l’extérieur des frontières, ayant pour cible les éléphants compte tenu de la route de l’ivoire et sa valeur monétaire sur les différents marchés nationaux et internationaux.

A partir des résultats obtenus sur le rapport des activités illégales orchestrées ça et là, et surtout le rapport des carcasses d’éléphants enregistrés (Base des données de la DPNP, 2014), des feux de végétations incontrôlés et tardifs, il est légitime de formuler des inquiétudes sur la faune en générale et celle de la Mare Bali en particulier.

Dans toute l'Afrique, la chasse et l'utilisation de la faune sauvage ont fait autrefois partie intégrale du mode de vie de la majorité des peuples. De ce fait, certaines familles et même certains clans sont jusqu’à nos jours réputés comme braconniers.

Cependant, certains individus semblent comprendre et s’abstiennent parfois de s’adonner à la chasse, surtout les nobles, car disent-ils « celui qui a pour activité la destruction des richesses de la nature ne peut jamais s’enrichir. Il mourra dans la misère, qu’il soit chasseur ou

exploitant forestier ». Mais aujourd’hui, avec l’importance du pouvoir monétaire et la dégradation des mœurs, certains chasseurs, quelle que soit leur provenance se livrent à un braconnage pour des fins économiques.

D’où l’importance de toujours associer les chefs traditionnels et les populations aux actions d’aménagement des aires protégées.

Il paraît alors nécessaire de prendre en compte les besoins locaux dans les lois. Loi jugée trop discriminatoire ou inéquitable : les populations riveraines comprennent mal comment on leur interdit la chasse pour se nourrir et paradoxalement autorise aux touristes pour s’amuser.

(Rapport constat de délit DPNP, 2014)

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En dépit des dispositions prises par le CENAGREF pour assurer la protection des Parcs Nationaux, le braconnage (un fléau), loin d’être éradiqué, bat son comble, malgré son autonomisation, ses outils de gestion, et sa politique d’implication les populations riveraines.

Au regard des données sur les menaces qui pèsent sur la faune de la Strate Bali et l’inadaptation du dispositif de surveillance, on peut dire que la faune subit une forte pression et par voie de conséquence risque une perte de son équilibre.

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Conclusion

Les impacts anthropiques sur la grande faune de la Strate Bali sont plus négatifs que positifs.

Dans l’ordre : le braconnage, la transhumance, les feux de végétations incontrôlés sont les principales menaces qui pèsent sur la survie de cette faune.

Pour pallier ces cas, la DPNP, hormis les Forestiers, les Eco gardes, a renforcé la surveillance du Parc à travers un troisième acteur : Chasseurs Professionnels Locaux (CPL). Ceux-ci, malgré l’effort que la DPNP déploie pour la satisfaction de leurs besoins, se retournent contre elle. Ce sont donc eux qui font le braconnage et restent redoutables puisqu’ils maîtrisent le système de surveillance.

Quant à la transhumance, elle est transfrontalière et est difficile à maitriser malgré les centaines de bœufs abattus chaque année dans le Parc.

La Strate Bali, dotée d’un mirador en bois avec un écosystème particulier, malgré les multiples menaces, demeure encore un point d’attraction par excellence du tourisme pour le Parc National de la Pendjari.

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