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4. RESULTATS ET DISCUSSION

4.1. Résultats

4.1.2. Richesse spécifique des bubales et les éléphants au niveau du Parc National de la

4.1.2.2. Indice kilométrique d’abondance et de contact au niveau des différentes strates du

Pour mieux connaitre la dynamique de répartition actuelle de la population de ses deux espèces nous avons réalisés à base du tableau 1 le tableau des indices kilométriques d’abondance et de contact au niveau des différentes strates du Parc National de la Pendjari.

Espèce Bali Bondjagou Hôtel Piste aux - = Espèce non contactée dans la zone, IKA = Indice Kilométrique d’Abondance, IKC = Indice kilométrique de contacts

Source : Rapport du dénombrement des mammifères en 2013 au sein de la RBP (CENAGREF, 2013).

Pour les Indices Kilométriques d’Abondance (IKA), les deux espèces confondues montrent que la strate de Bondjagou est la plus fréquentée avec un Indice Kilométrique d’Abondance de 0,92 individus/km et un taux de contact de 0,07 contact/km alors que la strate de la piste Tableau 1: Richesse spécifique des bubales et éléphants dans diverses strates du

Parc National de la Pendjari

Tableau 2: Indice kilométrique d’abondance et de contact au niveau des différentes strates du Parc National de la Pendjari

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 26 aux éléphants reste la moins pourvue en faune avec un Indice Kilométrique d’Abondance de 0,27 individu/km et un taux de contact de 0,02 contact / km. L’abondance de la faune dans la strate de Bondjagou s’explique par les facteurs favorables à la faune tels que la présence de mares permanentes et de pâturages, ainsi que son faible degré d’artificialisation du fait de son enclavement.

A partir du tableau 2 est construit l’histogramme figure 8 afin d’avoir une vue synoptique des IKA par strate.

De l’analyse de l’histogramme, il ressort que le bubale a une abondance homogène au sein des différentes strates sauf dans la strate de Bondjagou où il est très abondant avec un IKA de 0,68 individu / Km pour un IKC de 0,04 contact / Km. Cela s’explique par l’abondance des points d’eau et de pâturages diversifiés. Par contre l’éléphant présente une homogénéité dans toutes les strates, à l’exception de la piste aux éléphants où il est moins abondant, avec un IKA de 0,04 ind / Km pour un IKC nul. Cela s’explique par la position de cette piste qui sépare la ZCP du PNP. Il y a donc des empruntes anthropiques avérés dans ce secteur.

0

Bali Bondjagoun Hôtel Piste aux Eléphants

Figure 8: Indice kilométrique d’abondance des bubales et des éléphants au sein des différentes strates du PNP

Source : TOLLO, 2014

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 27 4.1.3. Evolution inter- annuelle des effectifs de bubales et d’éléphants dans le Parc

National de la Pendjari

Le tableau ci-dessous présente les effectifs des bubales et des éléphants au sein du PNP, obtenus lors du dénombrement pédestre des cobes de buffon et des phacochères au sein de la RBP de 2005 à 2013.

Années 2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Espèces Bubale 21 185 100 277 153 91 126 45

Eléphant 66 210 149 116 61 82 106 92

Source : Base de données de CENAGREF/ Tanguiéta 2005 à 2013

L’analyse de ce tableau, permet de dire que le nombre de bubales et d’éléphants fluctue suivant les années au sein du PNP. Cette fluctuation serait due aux importants déplacements qu’ils effectuent à la recherche des ressources alimentaires.

Les figures 9 et 10 présentent les courbes d’évolution des effectifs de ces deux espèces.

Le Bubale

2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

EFFECTIFS

Bubale

Log. (Bubale)

Figure 9: L’évolution de l’effectif des bubales au fil des années dans le PNP Source : CENAGREF/ Tanguiéta, 2014

Tableau 3: Effectifs des bubales et des éléphants dans le Parc National de la Pendjari de 2005 à 2013

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 28 L’observation de la courbe de tendance du bubale montre qu’à l’exception de l’année 2006, sur 8 ans il y a une légère augmentation du nombre de bubales, soit 30 individus environ après projection de la courbe des tendances sur l’axe des effectifs. Ce qui est trop faible pour un grand Parc comme le nôtre.

L’Eléphant

L’analyse de la courbe de tendance de l’éléphant indique qu’à l’exception de l’année 2006, sur 8 ans, la tendance est régressive avec une diminution de 50 individus environ après projection de la courbe des tendances sur l’axe des effectifs.

0 50 100 150 200 250

2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

EFFECTIFS

Eléphant

Log. (Eléphant)

Figure 10: L’évolution de l’effectif des éléphants au fil des années dans le PNP Source : CENAGREF/ Tanguiéta, 2014

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 29 4.2. Discussion

L’étude des cartes de répartitions des bubales superposées à la carte de la végétation de la RBP, a permis d’identifier quatre différentes formations végétales fréquentées par les bubales au sein du PNP en saison sèche comme en période humide : les savanes arborées et arbustives ; les forêts claires et savanes boisées ; les galeries forestières et les formations marécageuses. Ce résultat est conforme aux résultats de FAO/PNUD (1979) qui indiquaient que les bubales sont surtout présents dans les savanes arborées et arbustives puis dans les zones d’inondation de la RBP. Cela est aussi vérifié au niveau de la brochure de la RBP (DPNP, 2005) qui confirme que l’habitat des bubales varie des galeries forestières jusqu’aux forêts claires. Le faible contact des bubales dans les forêts claires et savanes boisées pendant les deux saisons serait dû à la prédominance de la strate arborée des forêts et formations boisées, réduisant considérablement les strates herbacées, très appréciées par le bubale et autres ongulés paîsseurs (TCHABI, 1994).La forte concentration de contacts des bubales dans les formations qui sont à proximité de la rivière Pendjari en saison sèche est due à la recherche de l’eau et du pâturage parce que cette saison est celle la plus rude où la majorité des mares semi permanentes du parc tarissent, alors que la plaine d’inondation de la Pendjari se regorge de nombreuses mares permanentes et aussi la rivière qui ne tarit jamais ,ce qui offre un fourrage important pour l’alimentation de ces animaux durant cette saison. Le faible contact des bubales au sein du PNP en période humide pourrait s’expliquer par l’abondance de l’eau et de pâturage, ce qui se traduit par la sédentarisation du bubale : au demeurant, les bubales utilisent plus l’espace en saison sèche qu’en période humide comme l’a fait remarquer Kidjo (1992a, 1992b).

Les éléphants, quant à eux, exploitent les mêmes formations végétales (savanes arborées et arbustives, forêts claires et savane boisées, les galeries forestières et les formations marécageuses) que les bubales mais désertent les formations marécageuses en saison des pluies, comme l’indique Téhou (2001). En saison pluvieuse l’absence des éléphants dans les formations marécageuses ainsi que leur faible concentration dans la plaine d’inondation de la rivière Pendjari est remarquable, parce qu’en ce moment tous ces groupements de végétaux sont inondés, ce qui risque de les enliser. Le choix des habitats fréquentés par les éléphants est donc fonction de la saison, ce qui est conforme aux résultats de Kidjo (1992a, 1992b).

Les IKA des deux espèces confondues, montre que la strate de Bondjagou est la plus fréquentée par les éléphants et les bubales à cause de la présence des mares permanentes et de pâturages diversifiés. La strate aux pistes aux éléphants reste moins abondante en espèces

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 30 compte tenue des pressions anthropiques que subissent cette zone. Ce qui est conforme aux résultats du PNUD/ FAO (1979) qui indiquaient que la disponibilité en eaux et en pâturage, ainsi que les pressions anthropiques, sont des principaux facteurs influant sur la distribution spatio- temporelle des mammifères du PNP. Les courbes de tendances évolutives des deux différentes populations d’espèces, montrent que de 2005 à 2013 (excepté l’année 2006), la population d’éléphants du PNP est en régression et le bubale a eu une faible augmentation en nombre. Ces situations seraient dues à la technique d’inventaire utilisée (Tchabi & al, 2011).

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 31 CONCLUSION

De cette étude, il ressort que les habitats des bubales sont les forêts galeries ; les savanes arborées et arbustives ; les forêts claires et savanes boisées et les formations marécageuses que fréquentent également les éléphants pendant la saison sèche. En période humide, ces éléphants désertent les formations marécageuses. Il faut aussi retenir que la strate de Bondjagou est plus fréquentée par ces deux populations d’espèces, compte tenu de son abondance en points d’eau et en des pâturages diversifiés. La strate aux pistes aux éléphants est la moins pourvue en faune à cause des pressions anthropiques dues à la position de celle- ci, qui sépare la ZCP du PNP. La tendance évolutive des éléphants est régressive, avec un faible taux de diminution tandis que chez les bubales il y a une légère augmentation de leur nombre au fil du temps. Cette variation de ces espèces serait due aux déplacements qu’elles effectuent à la recherche des ressources alimentaires.

Des suggestions sont formulées à l’endroit des gestionnaires de la RBP dans le but d’améliorer la conservation de ces espèces.

SUGGESTIONS

Afin d’assurer une meilleure sauvegarde de ces deux espèces dans leurs milieux naturels, les suggestions suivantes sont proposées :

 mener plus d’études écologiques sur les bubales ;

 renforcer la surveillance dans les zones habitées par les éléphants et les bubales ;

 améliorer la surveillance du Parc National de la Pendjari, par la création des postes de surveillance en haute altitude ;

 créer des mares dans la strate de la piste aux éléphants ;

 mise en place de comités de suivi des espèces menacées du Parc National de la Pendjari ;

 Faire un inventaire pédestre des populations d’éléphants et de bubales chaque deux ans pour un meilleur suivi écologique;

Réalisé par Elie M. TOLLO Page 32 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 33 Kidjo F. C., 1992b. Ecodéveloppement rural d’Alfakoara (Djona). Eco-éthologie des éléphants (Loxodonta africana). SEAPA/PGRN/DFRN. 28p.

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Réalisé par Elie M. TOLLO Page 35 ANNEXES

Annexe 1 : Loxodonta africana (Eléphant)

Annexe 2 : Alcelaphus buselaphus (Bubale)

Annexe 3 : Fiche de patrouille

d'ordre Date Heure

Localisation GPS

Observation

Type

d'observation Total

Adultes Jeune

Remarques Northing/

LAT

Eastng/

Long F M INC

1

2

3

4