MPSI B 11 février 2020
Énoncé
Pour tout entier naturel n , on dénit le polynôme Q
nà coecient complexes par
1: Q
n= 1
2i (X + i)
n+1− (X − i)
n+1.
1. a. Déterminer le degré de Q
net son coecient dominant.
b. Quel est le polynôme obtenu en substituant −X à X dans Q
n? Que peut-on en déduire pour l'ensemble des racines de Q
n?
2. Soit r ∈ N
∗et p ∈ J 0, r K. Préciser le coecient de X
2r−2pdans Q
2rpuis un polynôme S
r∈ R [X] permettant d'écrire
Q
2r= c S
r(X
2).
Le chapeau traduit la substitution de X par X
2dans S
r.
3. En utilisant l'ensemble U
n+1des racines n + 1 -ièmes de l'unité, déterminer les racines de Q
ndans C. En déduire la décomposition de Q
nen facteurs irréductibles de R [X ] . 4. Soit r ∈ N
∗. Prouver les égalités suivantes :
r
X
k=1
cotan kπ 2r + 1
2= r(2r − 1)
3 ,
r
X
k=1
1
sin
2r+1kπ 2= 2r(r + 1)
3 .
5. Établir les inégalités
∀x ∈ i 0, π
2
h : (cotan x)
2≤ 1
x
2≤ 1 (sin x)
2.
6. Soit r ∈ N
∗. Déduire de la question précédente un encadrement de
r
X
k=1
1
kπ 2r+1 2.
7. Pour tout entier naturel non nul n , on pose S
n= P
n k=11
k2
. Montrer la convergence de (S
n)
n∈N∗et préciser sa limite.
1pour les origines de cette idée, voir le chapitre de Raisonnements divins de M. Aigner et G.M. Ziegler (Springer)
Corrigé
1. a. En écrivant les deux termes de plus haut degré de la formule du binôme, on montre que Q
nest de degré n et de coecient dominant n + 1 .
b. En substituant −X à X dans Q
non obtient (−1)
nQ
n. On en déduit que Q
nest de même parité que n et que l'ensemble des racines de Q
nest symétrique (si z est racine alors −z l'est aussi).
2. Écrivons cette fois la formule complète : Q
2r= 1
2i
2r+1
X
k=0
2r + 1 k
1 − (−1)
k.(i)
kX
2r+1−kDe plus 1 − (−1)
kest nul si k est pair, il vaut 2 si k est impair. Les entiers impairs k entre 1 et 2r + 1 sont de la forme 2p + 1 avec p ∈ J 0, r K. Alors i
k= (−1)
pi d'où
Q
2r=
r
X
p=0
2r + 1 2p + 1
(−1)
pX
2(r−p).
On retrouve bien le fait que Q
2rest pair. Il est clair que S
r=
r
X
p=0
2r + 1 2p + 1
(−1)
pX
r−p.
3. Les racines de Q
nsont les complexes z tels que (z + i)
n+1= (z − i)
n+1.
Comme i n'est pas solution de cette équation, celle ci est équivalente à z + i
z − i
n+1= 1 ⇔ z + i
z − i ∈ U
n+1\ {1} .
Il convient d'enlever 1 car
z+iz−i6= 1 pour tout z ∈ C. On en déduit que z est une racine si et seulement si
∃k ∈ J 1, n K tq z + i
z − i = e
2ikπn+1. Il faut exclure k = 0 car
z+iz−iest toujours diérent de 1.
En transformant la relation (homographique) précédente, on obtient que z est racine si et seulement si
∃k ∈ J 1, n K tq z = −i 1 + e
2ikπn+11 − e
2ikπn+1= −i 2 cos
n+1kπ−2i sin
n+1kπ= cotan kπ n + 1 .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
1
Rémy Nicolai Api2sur6MPSI B 11 février 2020
Ces racines sont distinctes car l'application
2z →
z+iz−iest bijective de C − {i} dans C − {1} . Avec le coecient dominant, l'expression des racines conduit à la factorisation
Q
n= (n + 1)
n
Y
k=1
X − cotan kπ n + 1
.
4. Lorsque k ∈ J 1, r K, l'entier 2r + 1 − k décrit K r + 1, 2r K avec cotan (2r + 1 − k)π
2r + 1 = cotan(π − kπ
2r + 1 ) = − cotan kπ 2r + 1 .
Pour tout k ∈ J 1, r K, on regroupe les racines opposées associées à k et à 2r + 1 − k . On obtient
Q
2r= (2r + 1)
r
Y
k=1
X
2− cotan
2kπ 2r + 1
.
En développant, il apparait que le coecient du terme de degré 2r − 2 de Q
2rest
−(2r + 1)
r
X
k=1
cotan
2kπ 2r + 1 .
D'autre part, l'expression de S
r, ce coecient est aussi
− 2r + 1
3
= − (2r + 1)(2r)(2r − 1)
6 .
On en déduit
rX
k=1
cotan
2kπ
2r + 1 = r(2r − 1)
3 .
En remplaçant cotan
2par
sin12− 1 dans la formule précédente, il vient
r
X
k=1
1
sin
22r+1kπ= r + r(2r − 1)
3 = 2r(r + 1)
3 .
5. Dans
0,
π2, sin et cotan sont strictement positifs. Les inégalités demandées se dé- duisent donc de sin x < x < tan x . Celles ci se démontrent très rapidement en formant les tableaux de variation de x − sin x et de tan x − x .
2une telle application est dite homographiqe
6. Écrivons les inégalités de la question précédente avec x =
2r+1kπ∈ 0,
π2pour tous les k ∈ J 1, r J et additionnons les en tenant compte de 4. Il vient
r(2r − 1)
3 ≤
r
X
k=1
1
kπ 2r+1 2≤ 2r(r + 1)
3 .
7. L'encadrement précédent s'écrit encore
π 2r + 1
2r(2r − 1)
3 ≤
r
X
k=1
1 k
2≤
π 2r + 1
22r(r + 1) 3
π
23
r(2r − 1) (2r + 1)
2≤
r
X
k=1
1 k
2≤ 2π
23
r(r + 1) (2r + 1)
2.
Quand r → +∞ , les suites à droite et à gauche convergent vers
π62. On en déduit (
r
X
k=1
1
k
2)
r∈N→ π
26 .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/