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RENFORCEMENT DE LA PROTECTION SOCIALE EN RÉPONSE AUX CHOCS AU BURKINA FASO

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RENFORCEMENT DE LA PROTECTION SOCIALE EN RÉPONSE AUX CHOCS AU BURKINA FASO

Rapport final

Chantal Lewis et Mahamoudou Niodgo, consultants Mai 2016

Public Disclosure AuthorizedPublic Disclosure AuthorizedPublic Disclosure AuthorizedPublic Disclosure Authorized

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2 Table des matières

Résumé exécutif ... 4

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS ... 8

QUELQUES DEFINITIONS ... 11

INTRODUCTION ... 13

OBJECTIF ET JUSTIFICATION DE L’ÉTUDE ... 13

MÉTHODOLOGIE UTILISÉE ... 15

CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE LA VULNERABILITÉ ET DE LA PAUVRETE AU BURKINA FASO ... 16

1.1 Contexte socio-économique ... 16

1.2 Vulnérabilité, pauvreté, sécurité alimentaire et nutritionnelle ... 17

1.3 Principaux type de choc et réponses apportées ... 21

CHAPITRE 2 : MÉCANISMES DE RÉPONSES APPORTÉS AUX CHOCS ... 25

2.1. Principales politiques ... 25

2.2 Principales institutions ... 27

2.3 Principaux instruments ... 29

2.3.1 Les plans de soutien et de contingence ... 29

2.3.2 Les stocks nationaux de sécurité ... 30

2.3.3 Les outils de ciblage géographique ... 31

2.3.4 Les outils de ciblages des ménages vulnérables ... 32

2.3.5 Les programmes de résilience ... 33

CHAPITRE 3 : MODALITES D’INTERVENTION FACE AUX CHOCS ... 34

3.1 Transferts monétaires non conditionnels ... 34

3.2 Les distributions et subventions alimentaires ... 36

3.3 Bons alimentaires et monétaires ... 41

3.4 Argent contre travail (Cash for Work) ... 43

3.4.1 Cash for Work en milieu rural ... 43

3.4.2 Travaux HIMO d’infrastructures ... 46

3.4.3 Programmes d’emplois pour les jeunes ... 48

3.5 Transferts non alimentaires ... 51

3.5.1 Dons de matériel ... 51

3.5.2 Intrants agricoles du Ministère de l’Agriculture ... 51

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3

3.5.3 Les subventions du Ministère de l’Élevage ... 53

3.5.6 Les subventions ... 57

3.5.7 L’assurance santé ... 57

3.5.9 Les activités génératrices de revenus ... 60

CHAPITRE 4 : ANALYSE DES MECANISEMES EN PLACE EN FONCTION DES BESOINS ... 62

4.1 Au niveau des politiques ... 62

4.2 Au niveau des institutions ... 62

4.3 Au niveau des instruments ... 63

4.4 Au niveau des programmes ... 68

CHAPITRE 5 : CONCLUSIONS, RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS ... 71

5.1 Conclusions ... 71

5. 2 Recommandations stratégiques ... 73

5.2.1 Renforcement du suivi-évaluation ... 73

5.2.2 Renforcement du ciblage ... 74

5.2.3 Amélioration des connaissances ... 75

5.2.4 Capitalisation et référentiels techniques ... 75

5.2.5 Capitalisation des pratiques innovantes ... 75

5.2.6 Institutionnalisation des rubriques HIMO dans les marchés de travaux publics ... 76

5.2.7 Intégration des farines infantiles locales dans tous les programmes de protection sociale/filets sociaux ... 76

5.3 Propositions d’interventions ... 76

5.3.1 Développement d’un programme de renforcement des communes en protection sociale adaptative ... 77

5.3.2 Développement d’un programme national pluriannuel Argent contre travail (Cash for Work)79 Annexe 1 Termes de références ... 88

Annexe 2 Liste des documents consultés ... 96

Annexe 3 Liste des personnes rencontrées ... 99

Annexe 4 Liste des Communes vulnérables développée par l’USAID ... 105

Annexe 5 Synthèse des contraintes, opportunités et pistes d’intervention ... 106

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Résumé exécutif

Cette étude se situe dans le cadre de l’appui technique de la Banque mondiale (2015-2018) au Burkina Faso pour améliorer la Protection Sociale Adaptative et contribuer à harmoniser les programmes filets sociaux qui répondent au mieux aux chocs et crises alimentaires. Elle a comme objectifs de (i) faire un état des lieux des pratiques en cours, (ii) d’identifier les lacunes et les pistes de synergies/passerelles entre les différentes interventions, et (iii) de faire des propositions pour la mise en œuvre de programmes complémentaires.

Elle a été réalisé par une équipe de deux consultants qui ont (i) collecté et analysé une documentation abondante avant pendant et après la mission terrain, (ii) rencontré les principaux intervenants de la protection sociale dont la liste apparait en annexe 3 afin de recueillir leurs points de vue, (iii) présenté leurs conclusions préliminaires lors d’une rencontre au bureau de la Banque mondiale à Ouagadougou (iv) rédigé un rapport qui tient compte des observations des parties prenantes.

Au niveau du contexte institutionnel, le CNPS, le CNSA et le CONASUR jouent un rôle majeur dans la protection sociale adaptative et constituent une base opérationnelle de concertation, notamment au niveau de la planification des réponses à apporter. Ce rôle pourrait être amélioré par l’évaluation des documents produits (plans de résilience et de soutien, plans de contingence) ainsi que par une meilleure capitalisation des expériences réalisées. La PNSP, la PNSAN, le PNA ainsi que la loi portant sur la gestion des chocs et catastrophes constituent les principaux documents d’orientation pour la protection sociale dans le contexte des chocs mais ne disposent pas de mécanismes opérationnels qui permettraient de faire des synergies.

Les plus grand chocs sont ceux produits par (i) la sécheresse qui se manifeste chaque année selon différentes amplitudes et distributions géographiques à travers le territoire et conduit chaque année le Gouvernement et ses partenaires à prendre des dispositions; ce choc est pratiquement prévisible et saisonnier, il est suivi de (ii) la fluctuation des prix qui est étroitement corrélée à la sécheresse, et, (iii) de la maladie qui affecte plus particulièrement les ménages vulnérables. Les autres chocs (inondations, attaques de déprédateurs, conflits) sont de moindre ampleur et disposent de mécanismes propres (dispositifs de prévention régionaux des attaques de déprédateurs, les secours d’urgence distribués par le CONASUR, les partenaires et les ONGs).

Concernant la sécheresse et l’augmentation du coût des aliments, les principales réponses tiennent compte de l’urgence (distribution de vivres et d’argent en nature ou sous forme de coupons) et de la résilience (transferts d’argent à long terme, travaux Cash for Work, programmes HIMO d’infrastructure, de salubrité). La majorité des opérations sont planifiées à

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court terme et les régions d’intervention peuvent varier selon les années, ce qui demande un niveau d’effort important pour leur déploiement en cas de chocs.

En ce qui concerne la maladie, les nouvelles dispositions du Régime de l’Assurance Maladie Universelle (RAMU) et de la gratuité des soins des enfants de 0 à 5 ans constituent des avancées prometteuses et des analyses sont en cours pour prendre des dispositions favorisant les plus démunis. Aussi, compte tenu de l’importance de la prévalence de la malnutrition, de l’orientation des mesures en particulier sur les femmes et les jeunes enfants, et du potentiel des expériences en cours, l’intégration de la dimension nutritionnelle dans toutes les opérations est incontournable.

Les principales contraintes de modalités de mise en œuvre des réponses sont :

- L’absence de méthode de ciblage harmonisé et de banque de données des ménages vulnérables pour éviter les doublons et mesurer les progrès accomplis.

- Un taux de couverture en deçà des besoins avec une faible prévisibilité financière même dans les cas de programmes inscrits au budget de l’État.

- Le faible niveau de capitalisation, d’évaluation d’impact et d’harmonisation des modes opératoires et l’absence de ressources pour le suivi et l’évaluation.

- Les retards de paiements et de livraison dans les opérations de l’État et de certains partenaires.

- La nécessité d’effectuer des études de marché préalables ainsi que le suivi des marchés pendant les opérations de transfert monétaire.

- La faiblesse de la logistique et du stockage de proximité.

- Le caractère court terme des opérations d’urgence qui ne permet pas de consolider les acquis pour une meilleure résilience.

Les principales opportunités sont :

- Le fort engagement technique et financier du gouvernement autant dans les activités d’urgence (vivres et matériels) que de résilience (travaux HIMO, programmes d’agriculture, d’élevage, de salubrité, cantines scolaires); ce qui n’empêche pas les partenaires notamment les ONGs et institutions internationales, d’apporter chaque année une contribution technique et financière importante pour couvrir une bonne partie des besoins.

- Une bonne variété d’expertises développées par les ONGs et les partenaires (cash transferts, cash for work, coupons, farines infantiles, AGR).

- Les bénéfices à long terme de certains programmes (petit élevage, filets sociaux, bas-fonds).

- Des programmes ancrés dans le milieu urbain (Brigades vertes, programmes emploi jeunes) et compte tenu de l’urbanisation rapide du Burkina Faso, pourraient être rapidement améliorées par un meilleur ciblage et des activités d’accompagnement.

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- De nouvelles pistes sont en développement avec l’Assurance ARC pour le pays et pour l’assurance récolte qui pourraient s’étendre aux ménages vulnérables moyennant quelques ajustements/subventions.

- La loi portant régime d’assurance maladie universelle (RAMU) est adoptée et les textes d’application sont en bonne voie d’élaboration pour offrir une couverture sanitaire des populations surtout les plus pauvres.

Cette étude recommande plus spécifiquement au gouvernement et ses partenaires : Au niveau stratégique :

 L’évaluation d’impact de certains plans et programmes en cours (Plans de soutien et de résilience du CNSA, de distribution d’intrants du Ministère de l’Agriculture, programmes d’appui aux éleveurs du Ministère de l’Élevage, la Brigade Verte, le projet sachets

plastiques) afin de pouvoir les recentrer sur les besoins des ménages vulnérables en collaboration avec les services sociaux.

 Le renforcement du ciblage à travers le développement de méthodologie consensuelle et le développement d’un registre unique afin (i) d’améliorer la pertinence des

interventions, (ii) de mieux utiliser les ressources humaines et financières de l’État et de ses partenaires.

 Une amélioration des connaissances sur : (i) les AGR comme outil de protection sociale, (ii) l’harmonisation des modalités d’interventions des programmes urbain (iii) l’accès subventionné aux soins de santé des ménages vulnérables (iv) le développement d’un référentiel technique national par domaine d’activités éligibles au HIMO, (iv) la capitalisation des pratiques innovantes en matière de préparation aux chocs.

 L’institutionnalisation d’un volet HIMO dans les marchés des travaux publics.

 L’intégration des farines infantiles locales dans tous les programmes de protection sociale Au niveau opérationnel

Les recommandations ciblent prioritairement deux programmes pour le milieu rural, et les zones à plus grande vulnérabilité chronique face au risque permanent et majeur que constitue la sécheresse.

Développement d’un programme de renforcement des capacités des communes en protection sociale adaptative compte tenu du rôle central des communes (i) dans la prévention et la gestion des catastrophes et dans la protection sociale, (ii) dans la coordination et le suivi des interventions au niveau local et de leur intégration dans la planification locale, (iii) de l’Initiative de Yako « Une commune, un service social » qui demande à être renforcée et mise à l’échelle, (iv) de l’avènement de méthodologies plus raffinées de ciblage et le développement d’un registre, (v) des capacités croissantes des communes et des ressources potentielles qu’elles peuvent aussi utiliser pour la protection sociale. Ce programme aurait comme objectif de renforcer les capacités des communes à

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prendre en charge la protection sociale adaptative dans le développement local et améliorer la préparation et la réponse aux chocs ponctuels et latents.

Ce programme pourrait agir au niveau national à travers une composante qui renforcera les outils de ciblage, les modalités de mise en œuvre du registre unique et habilitera les services sociaux à jouer leur rôle dans la planification et le suivi des ménages bénéficiaires d’activités d’urgence et de résilience et au niveau local à travers des fonds d’investissements qui permettraient de mettre en œuvre des activités de protection sociale (ex : distribution gratuite ou subventionnées de vivres, cash transferts, cash for work, AGR, blanket feeding (prévention de la malnutrition), subventions agricoles ou pastorales) permettant aux communes d’exercer leur capacité à répondre aux urgences et construire la résilience de leurs populations.

- Développement d’un programme national d’argent contre travail (Cash for Work), compte tenu du fait que (i) le CFW constitue une mesure importante préconisée comme mesure d’urgence et de résilience chaque année et qu’il existe des lacunes à combler pour une couverture des besoins, (ii) qu’un programme à plus long terme permet d’assurer une prévisibilité du financement et de mieux consolider les acquis, (iii) que ces activités permettent une synergie des intervenants pour la mise en œuvre de différentes politiques (PNPS, PNSAN, la Politique de l’Emploi, le PRP-AGIR, le PNA, le CSI-GDT). De plus le CFW permet de réinjecter des fonds dans l’économie et de construire des actifs qui consolident la résilience des ménages vulnérables face aux chocs. Les travaux permettent aussi de rendre disponible une main d’œuvre auprès des villages et communes qui peut contribuer à consolider les efforts d’éducation (construction de latrines, de murs d’école, écoles, cuisine des cantines) ou de santé (jardins nutritifs, cases de santé, clôtures, latrines) tout en créant des emplois temporaires; ces ressources humaines et financières contribuent au développement de l’emploi et le Burkina Faso a développé une expertise dans ce genre de travaux notamment avec le PAM et plusieurs ONGs.

Ce programme pourrait avoir comme objectif de développer un outil d’intervention de protection sociale prévisible et polyvalent qui renforce les capacités des ménages vulnérables à l’insécurité alimentaire face aux chocs. Il pourrait cibler jusqu’à 25 000 travailleurs/ses par année, répartis dans les provinces et communes prioritaires, et permettre d’investir dans les activités de gestion des ressources naturelles, des infrastructures socio-économiques et de production agro-sylvo-pastorale. L’intervention s’étendrait sur au moins deux années afin de consolider les groupements de travailleurs/ses, les comités d’entretien, la sécurité foncière avec ses règles de gestion locale, le renforcement de capacité et les AGR qui seraient développées. Ces microprojets n’auraient que des impacts négatifs mineurs sur l’environnement qui pourraient être facilement mitigés. Ce programme pourrait utiliser les capacités des ONGs et celles des IMF pour l’encadrement des chantiers et le paiement des travailleurs et des partenariats peuvent être envisagés pour des réalisations de plus grande ampleur (bas-fonds, bassins-versants).

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LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

ACF Action contre la Faim

AGIR Alliance globale pour la résilience – Sahel et Afrique de l’Ouest AGR activités Génératrice de Revenue

AGVSAN Analyse globale de la vulnérabilité, de la sécurité alimentaire et de la Nutrition ASMADE Association songui manégré aide au développement endogène

CCLA Comité de Coordination de la Lutte Antiacridienne

CES/DRS Conservation des eaux et des sols, Défense et restauration des sols

CFW Cash for Work

CGES Cadre de gestion environnementale et sociale

CILSS Comité Inter États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel CNPS Conseil National de la Protection Sociale

CNSA Conseil National pour la Sécurité Alimentaire

CODESUR Conseil Départemental de Secours d’Urgence et de Réhabilitation COGES Comité de Gestion

CONASUR Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation COPROSUR Conseil Provincial de Secours d’Urgence et de Réhabilitation CORESUR Conseil Régional de Secours d’Urgence et de Réhabilitation CRED Center for Research on the Epidemiology of Disasters CREN Centre de Récupération Nutritionnelle

CRS Catholic Relief Service

CVD Comités Villageois de Développement

DAMSE Direction des Allocations de Moyens Spécifiques aux Écoles DGPER Direction Générale de la Promotion de l’Économie Rurale

DOPAIR Direction de l’Organisation et des Producteurs et de l’Appui aux Institutions Rurales DGPSA Direction Générale des Prévisions et des Statistiques Agricoles

DGPV Direction Générale de la Production Végétale EEN Enquête Nationale de Nutrition

EICVM Enquête Intégrée sur les Conditions de Vie des Ménages

FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FCFA Franc des Colonies Françaises d’Afrique

FICR Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge

HEA Household Economy Analysis

HIMO Haute intensité de main d’œuvre

IDH Indice de Développement Humain

INSD Institut National de la Statistique et de la Démographie LNSP Laboratoire national de santé publique

MAM Malnutrition aigüe à modérée

MARH Ministère de l’Agriculture et des Ressources Hydrauliques MARP Méthode accélérée de recherche participative

MAS Malnutrition aigüe sévère

MASSN Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale

MATDS Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité

MCA Millenium Challenge Account

MEDD Ministère de l’Environnement et du Développement Durable OCADES Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité

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ODE Organisation de Développement des Églises Évangéliques1 P4P Purchase For Progress (Achat pour le Progrès)

PAM Programme Alimentaire Mondial

PANA Programme d’Action National d’Adaptation

PAPSA Projet d’Amélioration de la Productivité agricole et de la Sécurité Alimentaire PNSAN Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnel

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PIB Produit Intérieur Brut

PCD Plan communal de développement

PDVM Programme de développement des villes moyennes PNSA Politique nationale de sécurité sociale

PMT Proxy Mean Test

PNGT2 Deuxième projet de gestion des terroirs PST2 Deuxième programme sectoriel des transports RAMU Régime de l’assurance maladie universelle

RGPGH Recensement Général de la Population et de l’Habitation SNS Stock National de Sécurité

SAP Système d’Alerte Précoce

SCR Stock Commercial de Régulation

SI Stock d’Intervention

SIM Système d’Information sur les Marchés SMIG Salaire minimum interprofessionnel garanti

SONAGESS Société nationale de Gestion des Stocks de Sécurité Alimentaire

SP-CONEDD Secrétariat Permanent du Conseil National pour l’Environnement et le Développement Durable

SPAI Sous-produits agro industriels ZOME Zone des moyens d’existence

1Les photos de la page titre illustrant les demies-lunes et l’aménagement d’un bas-fond rizicole ont été fournies par ODE

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10 Remerciements

La mission tient à remercier toutes les parties prenantes à cette étude qui ont fourni leur disponibilité ainsi qu’une documentation permettant une meilleure analyse du sujet ; il s’agit notamment des institutions internationales, des services gouvernementaux, des ONGs, des services communaux et des participants aux différents programmes rencontrés sur le terrain.

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QUELQUES DEFINITIONS

Protection sociale

Selon la PNPS du Burkina Faso, la protection sociale est définit comme « un ensemble d’interventions publiques qui aident les ménages et individus à mieux gérer les risques et à réduire leur vulnérabilité et leur pauvreté en leur assurant un meilleur accès aux services sociaux et à l’emploi. La PS est un investissement soutenant le développement du capital humain et la croissance économique et non une forme d’assistance ou de secours ».

Protection sociale adaptative

La protection sociale adaptative cible des interventions qui aideront les ménages vulnérables et les communautés à améliorer leur résilience aux chocs climatiques et autres ou encore à réduire leurs impacts néfastes dans le milieu.

Ménages

Le ménage est un groupe de personnes, généralement unies par des liens de sang ou de mariage, logeant habituellement ensemble (sans que ce soit forcément sous le même toit physique), produisant et consommant ensemble, et dont l'autorité budgétaire relève, au moins théoriquement, d'une seule personne appelée chef de ménage.

Moyens d’existence

Selon l’Humanitarian Charter and Minimun Standards in Disaster Response, « the Sphere Project, Geneva, 2004 », les moyens de subsistance se composent des capacités, des biens (y compris les moyens matériels ainsi que sociaux) et des activités requises pour se donner un moyen de gagner sa vie qui soit propice à la survie et au bien‐être futur.”

Résilience

Selon l’UNISDR2, la résilience peut être définie par « la capacité d’un système, d’une communauté ou d’une société exposés à des risques à résister, absorber, s’adapter à et se remettre des effets d’un risque de manière opportune et efficace, y compris à travers la préservation et la restauration de ses structures et fonctions essentielles ».

Vulnérabilité

Un ménage est dit vulnérable quand il est exposé à un ou des facteurs risquant de mettre ses membres en situation d’insécurité alimentaire ou de les exposer à la malnutrition, y compris les facteurs affectant leur capacité de survie. La vulnérabilité mesure le degré de risque auquel les membres d’une famille ou d’une communauté sont exposés lorsqu’ils se trouvent face à des situations menaçant leurs vies et leurs moyens de subsistance.

2United Nations Office for Disaster Risk Reduction

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12 Sécurité alimentaire

Selon la définition de la FAO, La sécurité alimentaire est assurée quand tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. L’insécurité alimentaire existe lorsque des êtres humains n’ont pas un accès sûr à des quantités suffisantes de nourriture saine et nutritive leur permettant de croître et de se développer normalement et de mener une vie saine et active.

Indigence

L’indigence est l’état d’une personne qui vit dans la misère, dans une grande pauvreté, sans revenu ». L’indigent est un individu qui vit dans une situation d’indigence. De façon opérationnelle, l’indigent est une personne qui vit dans une pauvreté chronique, qui est dépourvue de moyens d’existence et qui a besoin de l’assistance d’une tierce personne pour subvenir à ses besoins vitaux.

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INTRODUCTION

Cette étude se situe dans le cadre d’analyses lancées dans le cadre de la protection sociale adaptative et a pour objectif de compléter les connaissances sur la dynamique en cours sur la protection sociale au Burkina Faso. Elle complète les informations recueillies dans le cadre d’autres consultations menées parallèlement dont les résultats seront consolidés3. Elle servira entre autres à :

- Approfondir la compréhension de la vulnérabilité au Burkina Faso et en apportant une base d’information et d’expériences à partir de laquelle des programmes de filets sociaux adaptatifs pourront être élaborés;

- Améliorer et étendre la coordination des institutions, systèmes/outils et plates-formes nécessaires à la gestion des programmes adaptatifs de protection sociale;

- Renforcer la capacité des programmes de protection sociale à améliorer la résilience des ménages pauvres et la réponse aux crises ou chocs.

Les études et enquêtes planifiées aideront à soutenir le processus de transformation rurale; à inciter les ménages à s’engager dans des activités productives et des investissements (notamment dans les actifs communautaires); à accroître le pouvoir d’achat des ménages et le développement des marchés; à atténuer les effets à moyen et long termes des chocs et à court terme de l’insécurité alimentaire.

Compte-tenu des événements socio-politiques qui se sont produits au Burkina Faso, cette étude s’est déroulée en deux temps soit en septembre 2015 et mars 2016.

L’étude regroupe trois sections principales soient :

(i) Une brève analyse du cadre politique et institutionnel, avec les outils d’interventions développés pour prévenir et faire face aux chocs

(ii) Une analyse plus détaillée des principales mesures de réponses apportées aux différents chocs et termes de contraintes et opportunités

(iii) Des conclusions et recommandations d’ordre stratégiques et opérationnelles

OBJECTIF ET JUSTIFICATION DE L’ÉTUDE

Cette étude se situe dans le cadre de l’appui technique de la Banque mondiale (2015-2018) au Burkina Faso pour améliorer la Protection Sociale Adaptative et faire harmoniser les programmes filets sociaux qui répondent au mieux aux chocs et crises alimentaires. Cet appui va se réaliser parallèlement au Projet de Filets Sociaux en vigueur depuis septembre 2014 et mis en œuvre à travers le Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale (MASSN). Les objectifs spécifiques de l’étude, selon les termes de référence (annexe 1) sont :

3Ces autres études portent sur les aspects institutionnels, les dépenses publiques de protection sociale et la typologie des AGRs à développer.

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- D’analyser (i) les activités principales existantes qui visent à répondre aux chocs et crises environnementaux et améliorer la résilience de la population aux chocs climatiques (sècheresses, inondations, infestations etc.), menées par des ONG ou par des organismes gouvernementaux, dans les zones rurales et urbaines du pays (ii) les programmes principaux existants qui visent à répondre aux chocs non-environnemental (problèmes de santé, perte d’emploi, hausse de prix de produits alimentaires, crises de gouvernance) menées par des ONG ou par des organismes gouvernementaux (les bons d’achats, vente à prix réduits, exemptions de frais de service sanitaire, etc.) dans les zones rurales et urbaines du pays, (iii) de prendre en compte le design, l'expérience, et les impacts des activités similaires dans d’autres pays (Projet Filets Sociaux du Niger, PNSP de l’Ethiopie, PNSP de Tanzanie, etc.). L’objectif est de disposer d’un diagnostic rapide des opérations existants HIMO/CFW (et autres) afin de capitaliser sur les bonnes pratiques, d’identifier, d’améliorer les points faibles prioritaires et d’initier d’éventuelles approches innovantes.

- De faire des recommandations pour proposer des programmes qui pourrait être conçu (ou qui existe déjà mais qui pourront être adaptés) pour atténuer les chocs saisonniers sur les ménages pauvres; protéger les ménages vulnérables contre les pertes temporaires/l’insécurité alimentaire ; et renforcer la capacité d’adaptation au climat et la productivité.

- De proposer des modalités de mise en œuvre d’un nombre réduit d’activités viables et de présenter des simulations sur la couverture potentielle, les paramètres techniques, des programmes proposés selon différents scénarios. Ces modalités de mise en œuvre comprendront notamment : (i) la typologie des activités éligibles par scénario et les zones d’intervention prioritaires, (ii) les paramètres « filets sociaux » comme les méthodes de ciblage des ménages pauvres et vulnérables, les groupes cibles, les niveaux de revenu (pour les CFW), les heures de travail, les nombre de jours ouvrables par ménages pauvres, le calendrier des travaux, etc. ; (iii) la compatibilité des activités proposées avec les programmes et politiques nationaux, ainsi qu’avec le développement local; (iv) les types de partenariats à développer ; (v) les mesures sensibilisation/information/formation/encadrement à mettre en œuvre ; (vi) les mesures d’accompagnement à mettre en œuvre (petit matériel et autres) ; (vii) les mesures de pérennisation à mettre en œuvre pour une meilleure durabilité (plan d’action, comité d’entretien, AGR, aspects fonciers); (viii) les synergies avec d’autres intervenants, les aspects institutionnels et le rôle des différents acteurs dont les ONG; (ix) les dispositions à prendre en matière de suivi-évaluation (indicateurs, suivi technique) ; (x) les principales dispositions à prendre en matière de sauvegardes environnementales et sociales.

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MÉTHODOLOGIE UTILISÉE

Cette étude a été conduite par une équipe de deux consultants en septembre 2015 et en mars 2016. L’analyse s’appuie sur le principe du partenariat et de la participation. Ainsi chaque acteur intervenant dans la mise en œuvre du projet a reçu les termes de références et été invité à s’exprimer afin de recueillir son expérience pratique et le rapport favorise la capitalisation des opinions des différentes parties prenantes. La démarche s’est appuyée sur les étapes suivantes : a) Une revue documentaire avant et pendant la mission sur : (i) les documents de base et les

évaluations des projets et programmes de protection sociale; (ii) les documents de politique du Gouvernement concernant la protection sociale, la sécurité alimentaire, la gestion des risque et des catastrophes et la gestion des ressources naturelles; (iii) ainsi qu’une revue de certains sites web correspondant à ces préoccupations.

b) Des entretiens semi structurés et des visites de sites avec des interlocuteurs clefs suivants (i) les institutions/programmes/projets liées à la protection sociale (ii) les institutions/programmes/projets liés aux opérations d’urgence/gestion des catastrophes (iii) les organisations expérimentées dans les travaux HIMO (iv) quelques institutions/programmes/projets liées à la sécurité alimentaire et à la résilience climatique, (v) les principaux partenaires techniques et financiers œuvrant sur ces questions; (v) quelques bénéficiaires/intervenants impliqués dans les travaux HIMO. La liste des personnes rencontrées apparait en annexe 3.

c) Une présentation/discussion des principaux constats préliminaires au niveau du bureau de la Banque mondiale à Ouagadougou; la rédaction d’un rapport préliminaire, puis final prenant en compte les observations des parties prenantes.

La phase de collecte d’information s’est déroulée en deux temps (septembre 2015 et mars 2016) compte tenu des événements politiques qui se sont déroulés au Burkina Faso (coup d’État, élections et attaques terroristes). Aussi certaines rencontres de partenaires et visites de terrain prévues en région n’ont pas pu avoir lieu compte tenu du renforcement du niveau de la sécurité suites aux attaques terroristes de janvier 2016.

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CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE LA VULNERABILITÉ ET DE LA PAUVRETE AU BURKINA FASO

1.1 Contexte socio-économique

En 2015, la population du Burkina Faso est estimée à 18 450 494 habitants. Cette population habite majoritaire dans les zones rurales et est composée de 51,7% des femmes selon le RGPH (INSD, 2006) et 45,$ % de personnes de moins de 15 ans (UNICEF, 2013). Au regard des superficies, les régions de fortes densités de population sont respectivement celles du Centre, du Centre-Est, du Plateau Central et du Nord. Les régions de l’Est et du Sahel sont les moins denses.

Avec un Indice de Développement Humain (IDH) de 0,388, le pays était classé 183 sur 187 en 2014 (PNUD, 2014). De 2009 à 2014 le nombre de personnes vivant au-dessous du seuil absolu de pauvreté est passé 46,7 2009 à 44,4 en 20144. Cette pauvreté est majoritairement féminine et rurale. Par ailleurs, le Burkina présente un taux d’urbanisation en forte croissance (3%) et la population urbaine est passé de 12,2% en 1980 à 30,3 % en 20105 avec une croissance du secteur informel, une diminution de la population occupée par le secteur agricole, et une insécurité alimentaire urbaine plus liée aux approvisionnements sur les marchés6.

Sur la période 2001-2010, le taux de croissance du PIB au prix constant a été en moyenne de 5,3% et sur la période 2011-2013, le taux de croissance du PIB au prix courant a été de 5,9% en moyenne principalement dû au secteur minier et aux bonnes récoltes de coton mais sans retombée sur la majorité de la population. Par ailleurs, selon le bilan de la SCADD, le taux de croissance annuel du PIB agricole pour la période 2011-2014 a beaucoup fluctué pour atteindre le pic de 7,9% en 2012 et évolué à la baisse, passant de 3,5% en 2013 à 1,7% en 20147. Cette fluctuation est en rapport avec l’évolution en dents de scie de la production agricole qui est largement influencée par les aléas climatiques, particulièrement la pluviométrie. A titre d’illustration, le PIB agricole a été de -3,4% en 2011 et le taux d’accroissement de la production céréalière a été de -11,61%. En 2012, le taux d’accroissement de la production céréalière a été de 33,61% et le PIB agricole s’est accru de 7,9%. Le secteur agricole, principalement l’agriculture, demeure toujours la principale occupation des hommes et des femmes (69% en 2013) malgré une croissance du secteur informel.

4Burkina Faso, SCADD, Rapport annuel de performances 2015, Développement rural, sécurité alimentaire et environnement, mars 2016

5OCDE/Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, Peuplement, marché et Sécurité alimentaire, 2013

6Selon l’AGVSAM 2014, dans les zones urbaines, le % de ménages avec une consommation pauvre ou limite est passé de 12% en 2008 à 30% en 2012.

7Idem

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En termes de santé, le taux de fécondité de 5,86 enfants par femmes avec une légère tendance à la diminution, une mortalité infantile en baisse mais toujours 102/1000 enfants de moins de 5 ans (UNICEF, 2012) et une espérance de vie de 58 ans en 2013. Le taux de prévalence du VIH- SIDA était de 0,9 % des adultes en 2013 (110 000 personnes) mais serait en diminution (84000 personnes) selon le PAM.

Le taux d’alphabétisation des adultes était de 29% en 2013 (UNICEF) et les inscriptions à l’école primaire estimée à 87% des enfants en 2013.

1.2 Vulnérabilité, pauvreté, sécurité alimentaire et nutritionnelle

Les enquêtes sur les conditions de vie des ménages régulièrement conduites dans le pays font apparaitre qu’une grande proportion de la population, notamment rurale, est pauvre et souffre d’insécurité alimentaire chronique. En effet, selon l’EMC 2014, 40,1% de la population burkinabè est en situation de pauvreté monétaire (analyse basée sur une faible consommation des ménages) et constitue de ce fait la frange la plus vulnérable à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle même en cas de bonne campagne agricole. Cette pauvreté est plus rurale (taux de 47,5 %) qu’urbaine (taux de 13 %). L’incidence de la pauvreté est plus forte dans la région du Nord (70%), suivi de la Boucle du Mouhoun (59%), du Centre Ouest (51,6%), de l’Est (50%) alors que les moins pauvres sont le centre (9,6%) suivi du Sahel (20,6%). L’écart de pauvreté est également important au Burkina Faso et une grande partie des ménages pauvres se trouve en pauvreté extrême et très loin du seuil de pauvreté.

En plus de la pauvreté chronique, la récurrence des aléas climatiques (inondations et/ou sécheresses) conjuguée à la volatilité des prix des produits alimentaires accentuent la vulnérabilité de ces ménages pauvres8.

Le taux de couverture des besoins céréaliers par la production nationale s’est fortement dégradé durant la période 2011-2014. Tout comme le taux du PIB agricole annuel9, il est largement influencé par les aléas climatiques. Il est passé de 121% en 2010 à 115,5% en 2015. La proportion de la population n’atteignant pas le niveau minimal d’apport calorique au niveau national (H/F) devrait cependant baisser pour passer de 32,80% en 2010 à 23% en 201510.

Selon l’AGVSAN 2014, 18% des ménages étaient en insécurité alimentaire et nutritionnelle modérée dont 1% en insécurité alimentaire sévère et 43 % étaient en sécurité alimentaire limite c’est à dire qu’ils peuvent accéder à une consommation alimentaire adéquate sans recouvrir à des stratégies d’adaptation irréversibles, mais ne peuvent faire face convenablement aux dépenses essentielles comme la santé, l’éducation et le logement. 43 % de ces ménages appartiennent à des catégories pauvres 19% et très pauvres 24%. Les principales causes relevées de l’insécurité alimentaire étant une agriculture à faible productivité, des chocs climatiques récurrents, la

8Burkina Faso,Politique de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle, 2013

9Burkina Faso, SCADD, Rapport annuel de performances2015, Développement rural, sécurité alimentaire et environnement, mars 2016

10Idem

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dépendance des marchés et des prix alimentaires ainsi que la pauvreté des ménages. Toujours selon cette enquête, l’insécurité alimentaire est plus élevée dans les régions du Plateau central (43% des ménages), du Centre sud (36%), Centre ouest (33%), Centre (28%), et Centre nord (26%). Cependant, les régions affectées par l’insécurité alimentaire varient selon les années et même au sein d’une même année comme le démontre l’exercice du Cadre harmonisé faite par le SAP deux fois par année, avec pour illustration ceux de 2016 ci-dessous.

Figure 1 : Carte de l’insécurité alimentaire en février 2016

Source : SAP, fiche de communication du cadre harmonisé 2016

Figure 2 : Situation de l’insécurité alimentaire projetée en août 2016

Source : SAP, fiche de communication du cadre harmonisé 2016

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Cette insécurité amène les ménages à utiliser des stratégies d’adaptation dont la réduction des dépenses non alimentaires non essentielles, la vente de biens productifs, moyens de transport ou retrait des enfants de l’école. Pour les ménages urbains, ils ont recours à des travaux occasionnels. 54 % des ménages n’arrivent pas à couvrir leurs besoins avec leur propre production. 40% des ménages cultivent moins de trois hectares et 40% des ménages en insécurité alimentaire cultivent moins d’un ha de sols peu fertiles.

D’autre part, toujours selon l’AGVSAN 2014, la situation de la malnutrition demeure préoccupante avec des taux de malnutrition qui restent proches des seuils critiques de l’OMS (30%). En 2013 le taux de malnutrition chronique était de 31,5 %, celui de malnutrition aiguë de 8,2% et celui de l’insuffisance pondérale de 21%.

Entre 2009 et 2012, les régions avec les plus forts taux de malnutrition aigüe étaient le Sahel, le Nord, l’Est, mais aussi le Centre-Nord. En 2014, le retard de croissance est le plus prévalent dans le Sahel, l’Est, le Sud-Ouest, les Cascades et le Nord, et l’insuffisance pondérale a la plus forte prévalence dans le Sahel, le Nord, l’Est et le Sud-Ouest11. De façon générale les principales causes en sont (i) les pratiques alimentaires inadaptées de l’enfant - accentuées par les mauvaises pratiques d’allaitement, l’insuffisance des aliments de compléments, la sous-alimentation et les maladies (diarrhées et fièvres) (ii) une alimentation pauvre en vitamines et micronutriments, (iii) la prise en charge tardive de la malnutrition et (iv) la faible fréquentation des structures sanitaires; il n’y pas de programme spécifique pour traiter la malnutrition chronique au Burkina12.

La situation s’est généralement améliorée depuis 2009 notamment grâce au traitement de la malnutrition aigüe, le renforcement des interventions nutritionnelles des partenaires et des ONGs le renforcement des structures sanitaires décentralisées, et l’amélioration générales de la sécurité alimentaire13.

Malgré des progrès pour la réduction des retards de croissance des enfants, selon l'Enquête démographique et de santé de 2010, environ 34% des enfants de moins de 5 ans au Burkina Faso souffraient de retard de croissance (faible taille pour leur âge) ce qui représente une réduction significative par rapport aux 42,4% estimés en 2006. La prévalence de l'insuffisance pondérale des enfants s’est aussi améliorée, passant de 37% à 25% sur la même période. Néanmoins, ces deux indicateurs restent sous le seuil « haut » sur la base de la catégorisation des niveaux de la sous-nutrition chez l’enfant de l’OMS. Pour cette même période, le niveau de la prévalence du faible poids à la naissance des enfants est resté stable, à environ 13,9%. Cette situation se présente différemment selon les régions. Selon l’analyse effectuée par la FAO et le PAM14 la sous nutrition de l’enfant se chiffrerait à environ 409,664 milliards de FCFA qui ont été perdus au cours de l’année 2012. Ceci correspond à 7,7% du PIB. Cette étude mets aussi en évidence

11PRP-AGIR, 2015

12AGVSAN, 2014

13 AGSAN, 2014

14PAM, Burkina Faso, Le coût de la Faim au Burkina Faso, 2012

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qu’il y a plus d’enfants qui souffrent d’un retard au Burkina Faso qu’il y a 10 ans avec des conséquences importantes sur la santé et l’éducation et l’emploi15.

En termes d’eau potable, selon le bilan de la SCADD, les réalisations et les réhabilitations faites en 2015 ont fait passer le taux d’accès de 64,1% en 2014 à 65,0% en 2015. Cette progression reste relativement faible et s’explique entre autres par l’accroissement annuel de la population qui absorbe une grande partie des investissements. Quant à l’assainissement en milieu rural, le taux d’accès a progressé de 9% en 2014 à 11,9% en 2015 à travers la réalisation de latrines familiales améliorées.

Le type d’alimentation varie entre les zones rurales et urbaines. Le sorgho, le maïs et les haricots constituent 85 % à 90 % de l’alimentation de base. Chiffre qui peut avoisiner les 100 % dans les zones rurales. Les achats de céréales en zones rurales et urbaines sont eux aussi différents. Pour un foyer urbain, le riz correspond à 47 % des dépenses totales de céréales, le maïs à 30 %, le mil et le sorgho à 11 % chacun. Quant aux foyers ruraux, où même les familles productrices sont des acheteurs nets d’aliments, les principales dépenses concernent le mil et le sorgho, avec 39 % et 36 % respectivement. Pour ces foyers, le riz et le maïs ne représentent que 13 % et 12 %, respectivement, des dépenses totales en céréales (SAPAA, 2013a). La consommation de riz a augmenté ces dernières années, et ce, particulièrement dans les zones urbaines. Pourtant, il est moins abordable et la production locale ne répond qu’à 30 % de la demande. C'est pourquoi le riz importé joue un rôle significatif sur les marchés14.

L’insécurité alimentaire au Burkina Faso se caractérise par sa saisonnalité. En effet, selon l’envergure des récoltes annuelles de céréales, les ménages pauvres couvriront plus ou moins leurs besoins alimentaires annuels et traversent chaque année une période où les réserves de céréales sont épuisées, les prix se trouvent à leur plus haut niveau et les nouvelles récoltes ne sont pas encore disponibles. Cette période dite « de soudure » s’étale de façon générale entre Mai et Septembre mais peut être précoce ou tardive en fonction du niveau de production de la campagne agricole écoulée comme signalée plus haut. Elle est très sensible dans la mesure ou les stratégies de survie des ménages s’orientent souvent vers l’endettement ou l’exode d’un ou plusieurs membres du ménage partis chercher du travail pour combler les besoins alimentaires.

C’est durant cette période que démarrent les travaux champêtres pour la prochaine campagne et que les bras valides sont nécessaires. C’est durant cette période que les enfants courent le plus de risque de souffrir de malnutrition. Il s’agit d’un choc chronique, prévisible et pour lequel il existe un besoin de protection accrue des ménages pauvres. Plusieurs types de filets sociaux en tiennent d’ailleurs compte.

Au Burkina Faso, comme dans la plupart des pays de la région, les prix alimentaires de base oscillent fortement au cours de l’année. En accord avec le calendrier agricole, les prix se trouvent à leur plus bas niveau à la fin des récoltes, autour des mois de septembre et d’octobre. À partir de janvier, ils commencent à augmenter jusqu’à atteindre leur plus haut niveau durant les mois de

15 Ces enfants ont un taux de redoublement de 11,5 % contre seulement 8,5 % pour ceux qui n’en en ont pas souffert, et achèvent en moyenne 0.3 années en moins de scolarité. La mortalité infantile associée à la sous-nutrition a réduit de 13,5% la population active du Burkina Faso.

52% de la population adulte au Burkina Faso a souffert de retard de croissance durant leur enfance.

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soudure, juste avant la récolte suivante. Dans les zones connaissant une disponibilité alimentaire plus réduite, que ce soit pour des raisons de production, de difficulté d’acheminement ou de distribution, les marchés peuvent s’avérer plus sensibles à ces variations des prix.

1.3 Principaux type de choc et réponses apportées

Les sécheresses qui occasionnent des famines : Le plus grand choc anticipé est sans aucun doute la menace de sécheresse, déjà endémique au Burkina Faso, dont des épisodes plus sévères et l’occurrence pourraient se reproduire plus fréquemment dans les prochaines années dans un contexte de changements climatiques16.

Selon la FAO17les régions du Nord, du Sahel et du Centre-Nord ont un risque de sécheresse très élevé. Celles de l’Est et de la Boucle du Mouhoun présentent une situation également inquiétante.

Toujours selon cette dernière étude, les principaux risques naturels généralement signalés dans les focus group ont été la sécheresse, les vents violents et les inondations. La sécheresse se manifeste par les baisses des cumuls pluviométriques, la diminution significative du nombre de jours de pluie, les poches de sécheresse, les débuts tardifs et les fins précoces de la saison des cultures. Elle entraine en cascade, l’échec de semis, le flétrissement des cultures ; la baisse rendement ; la baisse de la production ; la baisse des stocks, la rupture précoce des stocks ; le rallongement de la période de soudure ; la hausse des prix des céréales, la baisse des prix des animaux surtout des petits ruminants. La sécheresse affecte aussi les éleveurs en provoquant un flétrissement du pâturage ; la baisse de la qualité du pâturage ; le fleurissement précoce du pâturage ; des pâturages rabougris ; un assèchement du pâturage ; une absence des SPAI ; hausse des prix des SPAI sur le marché ; augmentation des ventes des animaux.

Pour anticiper et répondre à ce choc, plusieurs dispositions institutionnelles ont été prises (CNSA, CONASUR, SONAGESS) et les principales réponses portent sur :

- La distribution gratuite de vivres (urgence)

- La vente à prix subventionnés de céréales (Boutiques témoins) - Les opérations de Cash transferts (urgence et résilience)

- Les distributions d’argent ou de vivres contre travail (Cash for Work) - La distribution d’intrants agricoles et d’animaux avec intrants zootechniques - Le stockage de proximité (banque de céréales, greniers de sécurité

alimentaire, coopérative de commercialisation) - Le développement d’AGR

16 Le rapport « Agriculture Ouest africaine et changement climatique. Analyse exhaustive : le Burkina Faso», IFPRI, 2012. Met en évidence les impacts suivants (i) Une baisse des rendements, même dans un scénario de pluviométrie constante voire en augmentation, suite au manque d’infrastructures d’irrigation ; (ii) Une augmentation de la température maximale moyenne, qui devrait toutefois être supportée par les céréales s’il y a de l’eau ; (iii) Une perte générale des zones cultivées dans le nord (désertification); (iv) Une augmentation du prix des principaux produits agricoles et du fourrage (qui aura un impact sur la disponibilité en alimentation pour le bétail et le prix de la viande).

17FAO, Rapport de synthèse du profil national des risques agricoles au Burkina Faso, 2015

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La fluctuation des prix à la consommation : Ce choc affecte plus particulièrement le prix des céréales et aliments (baisse ou hausse de plus de 30%). Ce choc est vécu différemment par les régions excédentaires, qui perdent un important revenu dans le cas de baisse (Boucle du Mouhoun, des Cascades et des Hauts-Bassins comme des zones de production18). A l’inverse, les chocs causés par la hausse de prix sont observées dans la région de l’Est pour les prix du mil (29,72%) et du sorgho (29,72%). En considérant les chocs de prix liés aux fortes hausses, ces chocs de prix ont été plus fréquents dans les régions de l’Est, du Nord et du Centre-Nord. Ce choc s’est particulièrement illustré en 2012 lors de la crise alimentaire, et a touché plus particulièrement le milieu urbain, plus dépendant des importations alimentaires. Il s’agit d’un choc ponctuel quand l’amplitude des prix s’élève brusquement, mais qui peut se reproduire à tout moment en fonction des variations de l’économie mondiale. Il a donné lieu à plusieurs types de réponses dont les principales ont été :

- Les distributions gratuites (céréales, bons, cash transferts) surtout pour les régions rurales affectées par l’insécurité alimentaire (selon les résultats du SAP)

- Les ventes de céréales à prix subventionné (Boutique témoins) à travers tout le pays

- Les subventions diverses (carburant, électricité, eau) à travers tout le pays - Les programmes spéciaux d’emploi urbain (Brigade verte, projets sacs de

plastique, programmes emploi jeunes, VADS)

D’une façon générale, tous les programmes qui contribuent à accroitre les revenus des ménages vulnérables renforcent la résilience des ménages vulnérables face à ce type de choc.

Les problèmes de malnutrition, et de santé de la famille : Considéré comme un problème central dans l’économie des ménages urbains et ruraux, il s’agit d’un choc permanent qui affecte surtout les ménages les plus pauvres. Les principales réponses apportées sont :

- L’assurance maladie universelle (développement des Mutuelles) - Les programmes d’appui spécifiques à certaines maladies (VIH-IST) - Les programmes de prévention de la malnutrition infantile (blanket feeding,

éducation nutritionnelle) et de prise en charge des enfants malnutris (appui aux CREN).

- Les programmes de récupération des enfants malnutris notamment la malnutrition aigüe modérée (MAM)

- Les programmes de traitement de la malnutrition aigüe sévère (MAS)

Les inondations : Ce choc touche encore un nombre encore relativement faible de personnes (32 348 personnes sinistrées en 2015, selon les rapports du CONASUR), mais dans le cadre des changements climatiques, il est prévu que l’occurrence et le gravité de ce choc ira en

18Selon le rapport de la FAO sur les risques agricoles (ref no.29), plus de 13% des années ont été marquées par des chocs de prix.

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augmentation19. Ce choc affecte les milieux urbains et ruraux ainsi que les moyens d’existence des ménages (destruction d’habitations, de commerces, de champs et d’infrastructures scolaires).

Selon le rapport 20 de 1983 à 2014, selon la base des données du « Centre for Research on the Epidemiology of Disasters (CRED) », le Burkina Faso a subi une quinzaine d’inondations, pouvant être considérée comme des catastrophes dont dix (10) entre 2000 et 2013. Deux causes ont généralement entrainé ces inondations : (i) les fortes précipitations et (ii) les défaillances des ouvrages d’assainissement ou des ruptures de barrages. Les populations affectées ont été en moyenne plus de 38 000 personnes par catastrophes. Selon la FAO, le risque de fortes pluies pouvant causer des inondations est très élevé dans les régions des Hauts-Bassins, des Cascades et du Centre-Ouest. Le Burkina a élaboré une carte des risques d’inondations, plusieurs études sont en cours pour la mise en place d’un SAP fonctionnel pour les principaux cours d’eau. Il n’existe pas de schéma national d’aménagement des terres en fonction de l’inondation; cette tache relève des Agences de l’Eau à travers l’élaboration de Schémas Directeurs d'Aménagement et de Gestion de l'Eau (SDAGE); des Schémas d'Aménagement et de Gestion de l'Eau (SAGE) sont également prévus au niveau des Comités locaux de l’Eau (CLE) qui regroupent les collectivités locales au niveau des sous-bassins. Le SDAGE du Nakembé est fonctionnel et ceux du Sourou et des Cascades en voie d’approbation.

Les inondations de 2012 au Burkina Faso ont donné toute la mesure de ce phénomène. Les réponses apportées à ces chocs sont de diverses natures dont la mise en place de mesures d’aménagement des zones inondables, et d’alerte précoce. En termes de protection sociale, les principales mesures expérimentées sont :

- Les distributions de vivres et d’argent

- Les distributions de produits non alimentaires (vêtements, matériel de survie) - Les travaux HIMO de réhabilitation des infrastructures et des champs affectés.

Les autres chocs (conflits, déprédateurs, vents violents, épidémies et épizooties) : Ces types de choc peuvent avoir des effets néfastes sur la résilience des ménages vulnérables. Il s’agit entre autres des attaques de déprédateurs, de conflits, des épidémies et épizooties.

Les attaques de déprédateurs concernent principalement celle des oiseaux et des acridiens. Selon la FAO, les campagnes agropastorales marquées par des invasions acridiennes pouvant être considérées comme des chocs sont principalement celles de 1996 et 2004. Les régions concernées par ces invasions sont la région du Centre-Nord, la région du Sahel et celle de la Boucle du Mouhoun. Ces invasions ont généralement lieu entre mai et novembre, celles des mois d’août et septembre étant plus critiques. Aussi, les régions du Sahel, des Cascades, du Sud-Ouest et dans une moindre mesure de la Boucle du Mouhoun ont un risque très élevé d’attaques phytosanitaires. Des mesures de prévention et de réponse sont en place pour gérer ces chocs :

19Selon les analyses du PNA, les conséquences prévisibles du réchauffement climatiques sont entre autres, des inondations plus fréquentes et plus graves qui sont à craindre, avec leurs effets destructeurs sur les infrastructures et l’habitat précaire, les pertes de récoltes et la destruction de la biodiversité dans les bas-fonds, ainsi que la recrudescence de maladies hydriques telles que le choléra et autres maladies parasitaires.

20 FAO, Rapport de synthèse du profil national des risques agricoles au Burkina Faso, 2015

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- Pour les criquets pèlerins, le Comité de Coordination de la Lutte Antiacridienne (CCLA) qui regroupe le Gouvernement et ses partenaires est chargé de la

mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières requises pour la lutte et du suivi de l’évolution des ravageurs sur le terrain. Il apporte aussi un appui

technique aux équipes sur le terrain la coordination régionale est assurée par la FAO à travers notamment le système EMPRES (Système de Prévention et Réponse Rapide contre les Ravageurs et les Maladies Transfrontalières des Animaux et des Plantes) coordonné au niveau régional par la Commission de Lutte contre le Criquet Pèlerin dans la Région Occidentale), et au niveau sous régional par le CILSS en collaboration avec l’Autorité du Liptako-Gourma.

- La DGPV assure chaque année la formation des producteurs et des agents

d’encadrement, des brigades au niveau des villages (paramètres des traitements, le dosage, l’entretien des appareils, mesures de sécurité dans la manipulation des

pesticides et le respect de l’environnement, les premiers soins en cas d’intoxication) ; des stocks de matériels (dont des filets pour les oiseaux) sont également disposés en région. Ce matériel est cependant insuffisant en cas d’attaque à grande échelle21. Les conflits interviennent généralement autour des enjeux de ressources naturelles. Durant les deux dernières années ces conflits sont en augmentation et ont concerné 853 personnes en 2014 et 2 732 personnes en 2015 selon les rapports d’activités 2014 et 2015 du CONASUR. Ces personnes ont été appuyées par des distributions de vivres et du matériel de survie par le CONASUR et d’autres partenaires. Cependant une attention particulière doit être portée à ce risque lors de la mise en place d’investissement en matière de gestion des ressources naturelles;

la sensibilisation et l’élaboration de règles de gestion locale constituent des instruments incontournables

Les crises politiques, et les réfugiés constituent également des chocs recensés et gérés par le CONASUR, le CONAREF et d’autres partenaires, apportent des mesures de soutien (distribution de vivres et de matériel). Pour les réfugiés, les distributions alimentaires et non alimentaires mobilisent les organisations internationales pour des dotations en vivres et matériel de survie.

Cependant, lorsque les camps s’installent pour de longues périodes (actuellement 5 années dans le cas des réfugiés du Mali), les opérations Cash for Work et les AGR sont envisagées principalement avec l’appui des organisations internationales.

21Selon le bilan de la SCADD 2015, dans le cadre de la protection des végétaux, le Gouvernement a (i) mis à disposition des producteurs de 10 820 litres de pesticides (dont 820 litres de fenthion pour la lutte anti-aviaire) sur une prévision de 10 000 litres soit 108%; (ii) mis à disposition des producteurs de 240 appareils de traitements, (iii) former 814 producteurs et 452 agents d’appui-conseils sur des thèmes spécifiques de protection des végétaux et des denrées stockées; (iv) former 70 inspecteurs/contrôleurs phytosanitaires sur des thèmes spécifiques ; (v) contrôlé 2 481 tonnes de pesticides sur une prévision de 5 000 soit un taux de 49,62% ;(v) assurer le contrôle sanitaire et phytosanitaire de 1 598 190,6 tonnes de produits végétaux à l'importation, à l'exportation, en transit et à l'intérieur du pays sur une prévision de 2 756 451 tonnes soit un taux de réalisation de 57,98%, (vii) équipé 10 postes de contrôles phytosanitaires (plaque solaires, matériels informatiques, …) ;( viii) mis en place de 13 centres régionaux de toxicovigilance des pesticides pour renforcer le système de contrôle.

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Concernant les épizooties, selon la FAO, deux évènements épidémiologiques importants ont été notifiés par l’Organisation Internationale de Santé Animale (OIE) en 2015 (22 foyers) et en 2006 (6 foyers). Les régions généralement concernées ont été la région du Centre et la région des Hauts-Bassins exposant ainsi celles du Plateau Central et des Cascades. La maladie notifiée est l’Influenza aviaire hautement pathogène, communément appelée la grippe aviaire. L’année 2007 se caractérise également par un évènement épidémiologique important à savoir la peste porcine africaine avec deux foyers. Les attaques zoo sanitaires les plus craintes surviennent généralement entre décembre et mai pour toutes les régions excepté la région du Sahel où elles ont lieu entre mars et septembre. Pour ce type d’attaque, un système de de surveillance est en place mais des mesures de prophylaxie (vaccination) doivent accompagner toutes les distributions d’animaux (volailles, petits ruminants) car l’expérience de ce type de projets prouve qu’une partie des animaux est souvent perdue pour cause de maladie, limitant ainsi l’impact des ressources investies.

Concernant les épidémies (VIH-SIDA, EBOLA), ces épisodes sont surveillés par le Ministère de la Santé et en cas d’épidémies, des mesures d’urgence sont mise en place avec l’appui de organisations internationales.

En conclusion, il existe plusieurs facteurs qui contribuent à la pauvreté et à la vulnérabilité au Burkina Faso et une grande partie des ménages se retrouvent dans une pauvreté chronique et profonde. A cela s’ajoutent les chocs dont le plus fréquent est celui de la sécheresse et la saisonnalité chronique de l’insécurité alimentaire qui fragilisent encore plus les ménages pauvres. Une grande partie de la population est confrontée à des périodes de soudure difficiles qui sont prévisibles D’autres chocs sont plus ponctuels et affectent indifféremment les régions et les types de populations et pour lesquels différents types de réponses ont été mises en place. Un système de filet social efficace devrait tenir compte à la fois de la pauvreté chronique, de la saisonnalité et demeurer assez souple pour prendre en compte les chocs ponctuels particulièrement ceux qui affectent les personnes vulnérables de façon à contribuer à bâtir leur résilience.

CHAPITRE 2 : MÉCANISMES DE RÉPONSES APPORTÉS AUX CHOCS

2.1. Principales politiques

En matière de protection sociale en relation avec la sécurité alimentaire et les chocs, le Burkina dispose des principales politiques suivantes :

La Politique Nationale de Protection Sociale (PNPS 2013-2022, 2012) dresse un état des lieux en matière de protection sociale et fixe le cadre d’intervention à travers les principes de base dont celui de l’anticipation des chocs, ainsi que les grandes orientations stratégiques dont une a pour objectif le développement de mécanismes de prévention des chocs afin de prévenir les chocs de toute nature (sécheresse, inondations). Cette politique traite de la protection sociale dans toutes ses dimensions (prévention, protection, promotion, transformation) avec les principaux instruments (programmes sociaux, assurance sociale, services sociales, législation et

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