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Les subventions du Ministère de l’Élevage

CHAPITRE 3 : MODALITES D’INTERVENTION FACE AUX CHOCS

3.5 Transferts non alimentaires

3.5.3 Les subventions du Ministère de l’Élevage

Le Gouvernement (Ministère de l’Élevage) à travers de ses projets et programmes (ZEPESA, PROFIL, initiative PPTE, etc…) et la FAO ont initié, au cours de ces 15 dernières années, au moins une vingtaine de projets avec des activités en élevage pour l’appui aux ménages vulnérables avec des animaux à cycle court (ovins, caprins, porcs, volaille) communément appelé Projets «Petit élevage»83.

De plus, chaque année, le Ministère de l’Élevage met à disposition différents types d’appui pour les ménages vulnérables dans le cadre de sa contribution aux Plans de soutien. Entre 2011 et 2015, il a coordonné la mise à disposition, auprès des éleveurs, de plus de 62 000 tonnes de SPAI (12 milliards 400 millions de franc CFA) et de 730,8 tonnes de semences fourragères (621 180 000 F CFA). Ce qui donne une moyenne de 12 500 tonnes de SPAI par an avec un apport du budget national qui peine à dépasser le seuil de 5 000 tonnes par an, soit à peine 1 milliard de F CFA par an. Aussi, 146,16 tonnes de semences fourragères ont été entièrement

83Selon le rapport de la FAO, le principe de ces projet consiste à mettre à la disposition des ménages des petites unités de petits ruminants composées d’environ 4 femelles et 1 mâle reproducteur pour l’élevage naisseur, ou des unités d’embouche de 3 à 6 animaux. Des noyaux de porcs ou de volailles sont également remis en raison de 1 verrat et 2 à 3 truies, ou 1 coq et 7 à 10 poules. Les services techniques déconcentrés du MRA et les vétérinaires privés, dans certains cas, sont mis à contribution pour les aspects sanitaires des noyaux placés. Ceci au travers de protocoles d’ententes. Un appui en SPAI et en formations sur l’alimentation (rationnement, production fourragères) est également donné aux bénéficiaires. Cette opération est rendue possible au moyen de fonds de roulement logés, la plupart du temps, dans les IMF au profit des organisations professionnelles d’éleveurs.

Dans le cadre de la mise en œuvre des projets OSRO/FAO « Petit Elevage », ce sont 29 260 reproducteurs de petits ruminants, 4200 ovins pour l’embouche et 2029 tonnes d’aliments bétail qui ont été mis à la disposition des bénéficiaires (environ 14000 ménages).

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fournies par le MRAH, soit 124 236 000F CFA par an. Le reste est l’œuvre des partenaires au développement et des projets et programmes.

Tableau 4 Distribution d’intrants zootechniques par le Ministère de l’Élevage de 2011à 2015

Années 2011 2012 2013 2014 2015

Semences 50 800 101 763 300 000 345 000 35 000 fourragères

(kg) Foins et résidus de récolte (T)

7 000 000 2090000 15 000 000 904 023

SPAI (tonnes) 617 23000 23 000 11 342 4047

Source : Bilan de la SCADD, secteur développement rural, 2016

Les plans de soutien incluent chaque année des contributions du Ministère de l’Élevage telles que :

 En 2013, il était prévu de distribuer des intrants zootechniques et vétérinaires (d’une valeur estimée à 160000 FCFA par ménage) ainsi qu’un appui à la capitalisation des troupeaux (deux femelles et un male de petit ruminant d’une valeur de 120 000 FCFA/ménage) ainsi que le distribution à prix subventionné de 21 753 tonnes de sous- produits agro-industriels84.

 Pour 2014, il était prévu des ventes à prix subventionné de 15 000 tonnes de SPAI à la période de janvier à juin 2014 afin de permettre la préparation des noyaux de reproduction et de production pour traverser la période difficile d’alimentation du bétail, de même que 324,65 tonnes de semences fourragère (estimé à 1 662 325 000 F CFA).

Dans le Soum et l’Oudalan, les femmes de 13853 ménages vulnérables devaient recevoir un noyau reproducteur de petits ruminants (un mâle, deux femelles). Le Plan mentionne aussi des appuis aux éleveurs (1300 faux et faucilles, 1000 botteleuses, 100 hache-pailles, 160 charrettes).

 En 2015, l’appui prévu portait sur la vente à prix subventionné85 de 15000 tonnes de SPAI pour soutenir 332 357 bovins, et 11000 tonnes pour 720 000 ovins (20% de l’effectif exposé) dans les zones à risque dans le domaine pastoral (régions du Sahel, du Nord, du Centre-Nord et de l’Est, avec gratuité pour la Province du Soum), ainsi qu’un appui en fourrage grossier 50 000 tonnes (soit 5 000 bottes de 10 kg) afin d’améliorer le coefficient d’encombrement des ruminants. Outre la collecte au niveau local, il est à envisager le transfert de fourrages des zones de grande production, notamment les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est et de l’Est pour un coût de 3 820 000

84 CNSA, Plan de soutien 2014

85 3000 FCFA par sac de 50kg

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000 de francs CFA. Aussi 2300 ménages essentiellement dirigés par des femmes ont été ciblés pour recevoir un noyau de volaille (deux poules et un coq) tandis que 3700 autres recevront chacun un noyau de petits ruminants (deux femelles et un mâle). Ainsi, 81 300 têtes de volailles et 11 100 têtes de petits ruminants seront fournies sur la période allant de mars à juin (pour un coût total estimé à 521 400 000 F CFA). De plus 7 000 ménages éleveurs vulnérables devaient recevoir 35 tonnes de semences certifiées dont 7 tonnes en sorgho et 28 tonnes en niébé (dont le coût est estimé à 47 279 000 F CFA).

La Direction Générale des Productions Animales (DGPA) avait également conçu un programme

« un ménage, une vache » inspiré d’un programme semblable au Rwanda, destiné aux ménages vulnérables. Ce projet visait aussi à améliorer le potentiel génétique des bovins en utilisant des vaches sélectionnées et renforcer la filière lait autour de Ouagadougou. Les bénéficiaires avaient été sélectionnés en concertation avec l’Action sociale et plusieurs autres acteurs selon des critères de vulnérabilité couplés avec des critères techniques.

D’autre part, la FAO à chercher à mesurer l’impact des petits élevages en expérimentant quatre combinaisons d’appui sur 500 bénéficiaires (1) distribution de caprins uniquement, (2) distribution de caprins+ Cash, (3) distribution de volailles, (4) distribution de volailles +Cash.

L’analyse des résultats révèle que la «Distribution de volailles +Cash» génère plus de revenu au ménage soit 27% par rapport aux autres combinaisons et c’est elle qui a le plus de ménages ayant augmenté leur revenus (46,1%). Dans toutes les combinaisons, on constate une diminution de la vente des récoltes comme source de revenu, une amélioration de 9,1% des ménages ayant un régime alimentaire minimum acceptable. La malnutrition aigüe est en baisse dans deux combinaisons sauf celles de la « Distribution de caprins+Cash » « Distribution de volailles +Cash 86 ».

De plus, le Ministère de l’Élevage développe un programme de prévention et de gestion des crises de vulnérabilité dans le sous-secteur de l’élevage qui prévoit la mise en place d’un Système d’Alerte Précoce (SAP) propre aux pasteurs. Un SAP pastoral à base communautaire est en cours d’expérimentation dans quelques localités des régions du Sahel, du Centre-Nord, du Nord et de l’Est. Cette initiative est à ses débuts et a permis pour le moment, en fin 2014, de renforcer les capacités des éleveurs en terme de développement de leur résilience face aux catastrophes et à leurs conséquences et à gérer de manière durable les ressources pastorales. A terme, il est attendu de ce SAP pastoral à base communautaire (i) la détection de signes précurseurs de crises alimentaires du cheptel, et (ii) la prise de mesures pour endiguer ces crises en mettant à profit les pratiques endogènes des pasteurs et agro-pasteurs, ainsi que d’éventuel appuis extérieurs.

Contraintes :

- Ces programmes n’arrivent pas couvrir tous les besoins des ménages vulnérables. Ces appuis passent à travers des groupements d’éleveurs, d’où l’importance « d’être organisés ».

86L’étude ne mentionne pas les causes de ces résultats mais rappelle que l’émaciation résulte de problèmes conjoncturels d’alimentation dus à des déficits alimentaires ponctuels et/ou de des maladies. Le programme ne comportait pas aussi d’activités précises liées à la malnutrition.

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- La fourniture d’animaux comporte des difficultés logistiques, on note des retards dans les livraisons ; cependant les achats locaux sont favorisés auprès des groupes d’éleveurs d’acquisition des animaux.

- Les animaux ont besoin d’une diète équilibrée, les SPAI doivent être complétés par des fourrages, qu’il faut aussi prévoir.

- Le projet « Un ménage, une vache » a connu des difficultés de financement et n’a pas pu être mené à terme87.

Opportunités :

- Chaque année le Ministère de l’Élevage apporte un appui budgétisé aux ménages d’éleveurs vulnérables. Il s’est doté en 2014 d’un magasin de stockage de 10,000 tonnes en vue de constituer, chaque année, un stock de sécurité destiné à l’alimentation du cheptel pour pallier à toutes éventualités (à l’image de la SONAGESS).

- Les études d’impact effectuée par la FAO88 sur les appuis en animaux ont mis en évidence que (i) avec un peu d’appui pour l’amélioration des habitats, plus de 80% des ménages arrivent à améliorer les habitats de leurs animaux ; (ii) les thèmes de fauche et conservation du fourrage sont bien adoptés par les bénéficiaires; (iii) les projets de «Petit Elevage» ont confirmé leur rôle majeur dans la réduction de la pauvreté des ménages ruraux et dans l’amélioration de leur résilience ; (iv) la méthode d’intervention permet d’atteindre des masses critiques de bénéficiaires et surtout les plus vulnérables ; (v) l’appropriation des animaux par les bénéficiaires a été générale ; (vi) 80% des bénéficiaires estiment que l’appui des projets leur ont permis d’améliorer les revenus utilisés pour des achats d’aliments surtout pour les plus pauvres ; (vii) les actions FAO d’ appui au « Petit Élevage » ont permis à tous les groupes « Très pauvres » « Pauvres » et « Moyens » de démarrer des élevages

« naisseurs» et ils les conservent longtemps ; (viii) la constitution de ce « capital animal » est à leur disposition pour résister aux chocs ultérieurs ; il y a eu amélioration des moyens de survie dans le court terme : amélioration des revenus, l’amélioration de l’estime de soi et du statut social des ménages bénéficiaires qui contribuent à augmenter leur « capital social ».

- La démarche a été adoptée par plusieurs partenaires sur le terrain ces dernières années ; certaines ONGs développent les achats à travers les « bons d’animaux » et l’organisation de foire à bétail.

- L’élevage constitue l’AGR par excellence développée même spontanément même lorsque les ménages ne sont pas appuyés spécifiquement dans ce sens.

- L’outil de l’appui des ménages pauvres par le « petit élevage » mérite d’être mieux documenté et évalué afin d’en faire un moyen de lutte contre la pauvreté au Burkina Faso et dans les pays sahéliens en général.

87Ce concept consiste à mettre à la disposition d’un ménage vulnérable, une vache laitière à 7 mois de gestation. Logiquement après placement, chaque vache met bas 2 mois plus tard et produit du lait qui est utilisé aussi bien pour améliorer le bol alimentaire du ménage, mais aussi vendu en vue de se procurer des ressources financières pour l’entretien de la vache et palier à d’autres besoins. Chaque ménage est sélectionné selon une démarche participative et bénéficie d’un ensemble de mesure d’accompagnement (diverses formation, équipement en petits matériel d’élevage, dotation en semences fourragères et SPAI, suivi sanitaire, appui pour la réalisation d’étable et d’impluvium, etc…), le tout étant totalement subventionné.

88FAO, Rapport d’Étude rétrospective des effets des anciens projets de petit élevage de la FAO financés par ECHO au Burkina Faso de 2007 à 2011, mars 2014

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- Le développement de banques de fourrage communales c’est-à-dire de granges de grande capacité dans chaque commune avec un appui aux éleveurs pour la production de fourrages (culture fourragère, collecte des résidus de récolte, fauche et conservation du fourrage naturel) pourraient être réalisées en travaux HIMO. Ces activités créeront des emplois auprès des jeunes des communes et permettront de mettre à la disposition des animaux, ce dont ils ont véritablement besoin, en période de soudure (soit l’herbe pour compléter les SPAI); la contribution de l’État serait d’acheter, chaque année, les quantités produites pour les rétrocéder, à prix subventionnés aux éleveurs. Ce mécanisme pourrait faire l’objet d’une expérimentation au Burkina Faso.

3.5.4 Les subventions

Ces subventions concernent les subventions de carburant, du gaz, de l’électricité et de l’eau (branchement social).

Contraintes :

- La subvention du carburant, du gaz, du carburant et de l’électricité sont des mesures coûteuses qui n’ont pas bénéficié de ciblage précis, mais bénéficiant à toutes les couches sociales. Il est donc difficile d’en mesurer l’impact sur la protection sociale.

- Ces mesures ont eu un intérêt marginal pour les populations rurales qui regroupe pourtant l’essentiel des vulnérables.

Opportunités :

- Les programmes de branchement social pourraient être améliorés avec le développement d’une méthodologie de ciblage visant à atteindre les plus vulnérables, notamment en milieu urbain.

3.5.5 L’assurance santé

Le régime d’assurance maladie universelle (Loi N° 060-2015/CNT portant régime d’assurance maladie universelle au Burkina Faso) a été adopté en septembre 2015 et ses décrets d’application sont en cours d’élaboration. Cette loi s’appuie sur la participation de chaque assuré social au financement des charges du régime d’assurance maladie universelle dans la mesure de ses ressources, et l’accès effectif et équitable de chaque bénéficiaire du régime d’assurance maladie universelle aux prestations de soins de santé. La mise en œuvre de cette loi pour les travailleurs/ses du secteur informel et agricole (la majorité des personnes vulnérables) passe à travers les mutuelles de santé. Ces mutuelles de santé sont en voie d’installation89. Plusieurs études et analyses sont en cours pour déterminer quelles seront les modalités d’accès à ce régime

89Lors du passage de la mission, 47 mutuelles seraient fonctionnelles et 250 sur 350 communes auraient des mutuelles. Ce programme financé par la Banque mondiale (Projet de santé reproductive) a développé des cartes pour les personnes indigentes.

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pour les personnes les plus vulnérables. Les études de faisabilité réalisées évaluent à environ 8 % la population des indigents qui devrait être subventionnée (ASMADE, 2015). Cette estimation ne tient pas compte des ménages vulnérables qui atteignent parfois jusqu’à 30 à 40% de certaines province selon les années. Les études continuent pour trouver les meilleures combinaisons de subventions et cotisations requises pour assurer l’accès des soins aux moins nantis.

Par ailleurs, le Gouvernement a approuvé en Conseil des Ministres, la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans, qui sera mise en vigueur à compter du 2 avril 2016.

Contraintes

- La gratuité des soins pour les vulnérables n’est pas encore acquises mais nécessite des études complémentaires pour déterminer les niveaux de subventions et les modalités nécessaires.

- La gratuité des soins nécessite des investissements au niveau des centres de santé, pour compenser leur perte de revenus et il est nécessaire de trouver des solutions aux habitudes de paiements informels aux agents de soin qui touchent les plus vulnérables.

Opportunités

- Les bases de données qui seront développés pour enregistrer les personnes indigentes

pouvant bénéficier de gratuité au niveau de la santé constituent une base qui pourrait s’élargir aux autres types de personnes vulnérables pour le développement d’un registre unique.

- Dans le cadre des études pilotes pour la mise en place du RAMU, l’ONG ASMADE a mis en place des mutuelles de santé. Dans le district sanitaire de Garango, l’adhésion à la Mutuelle est de 1000 FCFA avec des cotisations annuelles variables (entre 3900 et 4300 FCFA). Ces mutuelles prévoient des fonds rotatifs de soutien aux AGR des femmes de façon à ce qu’elles puissent réunir les sommes nécessaires à leur cotisation90 . Cette ONG a également

développé tous les outils et guides pour la mise en place de mutuelle de santé.

3.5.6 L’assurance agricole

L’assurance agricole est une mesure préconisée depuis quelques années dans la majorité des programmes ciblant la résilience climatique. La PNSAN entre autres, préconise de développer l’assurance en (i) mettant en place une centrale de gestion des risques unique; (ii) mettant en place un mécanisme fiduciaire de gestion des risques agro sylvo-pastoraux et (iii) en mettent en place un référentiel et un cadre législatif adapté à la mise en place d’une assurance agro sylvo pastorale. Ces mesures ne sont pas encore très élaborées et ne ciblent pas nécessairement les ménages vulnérables. Deux types d’initiatives sont en cours de développement au Burkina Faso soient :

90Au niveau du District sanitaire de Garango, un montant de 10 MCFA a été mis à disposition de 257 femmes pour financer 30 projets (financement PADS de la Banque mondiale).

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 L’assurance climatique ARC, soutenue par l’Union Africaine, qui propose au pays tout entier de s’assurer. Les primes sont calculées selon des indices climatiques, et les indemnisations sont payables au pays qui en dispose selon un Plan préalablement établi au niveau national.

Pour le Burkina, ce Plan d’utilisation piloté par le SAP s’apparente au Plan de soutien effectué chaque année. Le Burkina a réalisé toutes les analyses préalables91 pour se qualifier pour cette assurance et déterminer les seuils de déclenchement. La prime est établie à 1.5 M$US par année pour une couverture d’environ 10 M$US.

 L’assurance récolte indicielle92 qui assure déjà des producteurs de coton, mais, sorgho et mil depuis 2011 au Sahel93. Un projet pilote a aussi testé les filières mil et bétail contre le principal risque que constitue la sécheresse dans la région du Sahel94. Les individus s’assurent à travers une institution de microfinance. Ces IMF sécurisées, peuvent par ailleurs accorder plus facilement du crédit. En cas de déclenchement de l’indice, les agriculteurs/trices sont automatiquement indemnisés sur la base des investissements faits ou déclarés.

.

Contraintes :

- En 2015, le Burkina Faso n’a pas été en mesure de payer sa prime annuelle pour

l’assurance ARC à cause de la situation politique qui a prévalu, et ne peut donc pas tirer profit de cette assurance.

- Les primes de l’assurance récolte varient selon les risques climatiques (ex la prime au Centre Nord est de 11% des coûts des investissements) et pour les céréales, et ne garantit que les coûts de production (main d’œuvre, intrants) et non pas le revenu attendu (il n’existe pas encore de méthodologie pour l’estimer). Même si les opérations tests ciblaient les petits exploitants pauvres, les coûts demeurent encore assez élevés à moins qu’ils ne soient subventionnés.

- Au niveau du projet pilote au Sahel, les participants ont exprimé des réticences à payer leur prime. Aussi les IMF sont pratiquement absentes de la région du Sahel.

- L’assurance récolte demande encore quelques études d’appoint pour valider l’outil comme instrument de protection sociale.

Opportunités :

- En cas de choc, l’assurance ARC permettrait de couvrir les frais d’une partie du Plan de soutien. Pour assurer une protection sociale, un certain nombre d’activités prioritaires pourrait être ciblées pour les plus vulnérables. Cette assurance offre l’avantage de la

91African Risk Capacity (ARC) Rapport sur le processus de personnalisation Africa Risk Review, Burkina Faso, 16 avril 2015

92Cette assurance se base sur le développement d’indices objectifs tes que la pluie, le vent, les températures et détermine des seuils de déclenchement correspondant aux baisses substantielles de rendement.

93 Selon Planet garantee, depuis cinq ans au Sahel, 18500 agriculteurs se sont assurées, 144 MFCFA de primes ont été payées, et 81 700 000 FCFA ont été versés pour des sinistres.

94 Ce projet pilote a été réalisé dans le cadre du TICAD.

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célérité dans la mobilisation des ressources pour une réponse immédiate au choc, en attendant que les autres interventions s’organisent.

- L’expérience pilote d’assurance récolte sur les céréales (superficies d’en moyenne 2 ha) est prometteuse et pourrait s’étendre à plus de ménages si un encadrement de proximité pouvait être assuré dans le cadre de programme ou de projets.

- D’autres tests pourraient porter sur la possibilité de subventionner totalement et

partiellement (dégressivement) la prime pour les ménages vulnérables qui pourrait être prise en charge par des PTF, les parents plus nantis des ménages pauvres, ou le

Gouvernement.

3.5.7 Les activités génératrices de revenus

Les AGR sont identifiées comme une mesure de protection sociale dans les Plans de soutien du CNSA depuis 201495. Cependant les modalités de leur mise en œuvre ne sont pas précisées. Les AGR sont soutenues par une grande variété de partenaires principalement des ONGs nationales et internationales. Elles sont aussi proposées dans les programmes de résilience climatique et complètent les programmes de filets sociaux développés ailleurs96. En 2017, le programme Burkin-Naong Sa ya a prévu de commencer des activités complémentaires qui visent à engager les bénéficiaires dans les AGR. Des études préparatoires pour identifier les activités et les filières porteuses ont commencé en 2015. L’analyse de plusieurs programmes de transfert monétaires démontre que les bénéficiaires, principalement les femmes, investissent spontanément une partie de leurs transferts dans « de petits commerces » afin de s’assurer des revenus à plus long terme.

Ces AGR portent en général sur le petit élevage, ou la petite transformation agro-alimentaire. Le Plan de soutien 2014 proposait d’orienter les AGR vers les produits forestiers non ligneux et les jardins nutritifs. Les ONGs et projets mettent en place toute une variété d’AGR pour le milieu rural et urbain. Ces AGR contribuent principalement à la valorisation des filières agropastorales dont certaines sont orientées sur la valorisation des produits locaux à travers le renforcement d’organisations de productrices97.

Contraintes :

- La mise en place d’AGR demande de la formation, de l’accompagnement et du suivi; les structures décentralisées faute de personnel ou de moyens, n’arrivent pas toujours à assurer un suivi adéquat.

95Dans le cadre du Plan de soutien 2014, le Gouvernement prévoit un budget de 1950 360 000 à réaliser par le SP CONASUR, le Ministère de l’Élevage et les ONGs partenaires.

96 Au Niger, le Projet Filet Sociaux développe appui la formation de groupements qui développent des AGR.

97Asmade, Capitalisation des pratiques organisationnelles des groupements féminins et mixtes de la restauration et de la transformation des produits locaux accompagnés par l’ONG ASMADE, juillet 2014.

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- Elles ont rarement de l’appui pour faire une étude de faisabilité, afin d’identifier des filières porteuses. Les promoteurs se retrouvent à plusieurs exerçant la même activité, avec les risques de concurrences que cela comporte.

- L’accès au crédit n’est pas toujours disponible, aussi l’ouverture d’un compte bancaire est toujours une première étape nécessaire dans ce sens.

- Les performances de ces AGR sont souvent limitées par l’absence d’alphabétisation financière des participants.

Opportunités :

- Plusieurs ONGS et projets sont présents et appuient les AGR. Une meilleure cartographie des interventions, qui pourrait être réalisée au niveau communal avec l’aide des structures de l’action sociale permettrait de mieux harmoniser les modalités, le ciblage et l’affectation prioritaire des ressources disponibles pour assurer le suivi (agents d’agriculture ou d’élevage) de ces AGR. Une analyse par la Banque mondiale sur les activités potentielles est en cours.

- Les AGR sont souvent mis en œuvre à travers des associations. Ces associations fournissent un cadre pour sortir de l’isolement, avoir accès à l’information et à la solidarité du groupe.

- Plusieurs institutions peuvent offrir du crédit aux groupements dont la FAARF ou les tontines en milieu rural; les projets peuvent s’assurer que la connexion est opérationnelle.

En conclusion, un certain nombre de programmes de filets sociaux existent et peuvent prendre en charge les chocs à court terme, notamment à travers les dons et subventions de vivres, les bons alimentaires, les distributions de farines infantile. Ces programmes sont développés en réaction aux chocs et non pas sur une base préventive et souffrent souvent de retards dans leur mise en œuvre. La prise en compte de la malnutrition infantile est encore limitée à certaines initiatives alors qu’il s’agit d’un problème dont les impacts sont majeurs sur les futures générations.

D’autres programmes à plus long terme (cantines scolaires, emplois jeune, Brigade Verte, subventions agricoles et pastorales) pourraient être améliorés à travers un ciblage et une évaluation plus systématique comme ce fut le cas avec le programme ECHO de 2013. Une évaluation systématique, harmonisée et coordonnée permettrait entre d’autres de mesurer leur impact sur la pauvreté et la résilience des ménages. Des programmes qui prendraient en compte les déterminants de la pauvreté à long terme pourraient être utilisés et mis à l’échelle pour répondre aux chocs ponctuels plus efficacement, dans la mesure où leur dispositif d’intervention est déjà en place.