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1.1 Structure complexe très compartimentée à ressources en eau

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tation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’UNESCO aucune prise de position quant au statut jurudique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant à leurs frontières ou limites.

Published in 2005 by the United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

7, Place de Fontenoy, 75352 Paris 07 SP (France) Composed by Marina Rubio, 93200 Saint-Denis

© UNESCO 2006

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Avertissement

Cette synthèse a été menée en collaboration avec J. Margat, chargé par l’UNESCO de superviser cette activité et avec des experts nationaux, notamment :

- Salem O.M pour les bassins des grès de Nubie et du Murzuk,

- Abidi B. (Tunisie) et Ayed A. (Algérie) pour le bassin du Sahara septentrional, - Dodo A. (Niger) pour les bassins d’Iullemenden et du Lac Tchad,

- Diagana B. (Mauritanie)pour les bassins de Taoudéni et sénégalo-mauritanien, - Zaryouhi I. (Maroc) pour les bassins de Tindouf et Errachidia-Béchar,

- Ben Baccar B. (Tunisie) et Baruni S. (Libye) pour le bassin de la Djeffara

La synthèse indroductive et l’harmonisation de la partie monographique est menée par A. Mamou (OSS). Le texte élaboré est revu et amélioré à différentes phases, par J. Margat.

L’information spécifique aux ressources en eau est vérifiée en se référant aux dernières études dispo- nibles et elle n’engage en rien les pays concernés. Elle ne doit pas faire l’objet d’une interprétation politique.

La représentation des frontières sur les extraits de cartes utilisés comme illustrations, est faite dans le seul objectif de mieux faire ressortir le caractère transfrontalier du système aquifère en question.

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Préambule

Dans le cadre du projet UNESCO/IHP « Internationally Shared (Transboundary) Aquifer Resources Management (ISARM) », l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) a organisé et a coordonné l’in- ventaire des aquifères transfrontaliers et les analyses de situation dans la région relevant de sa com- pétence, en Afrique.

Des monographies et des réponses au questionnaire ad hocont été établies pour chaque aquifère par des experts nationaux des pays concernés, en partenariat, en 2003 et 2004.

Le présent rapport expose une synthèse de ces analyses, complétée par un tableau récapitulatif et illustrée par une carte générale de situation des aquifères transfrontaliers de la région de l’OSS.

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Sommaire

Première partie : Ressources en eau et gestion des aquifères transfrontaliers

de l’Afrique du Nord et du Sahel - Analyse globale 7 Deuxième partie : Principaux systèmes aquifères transfrontaliers

de l’Afrique du Nord et du Sahel - Analyse monographique 15 1. Système aquifère du Sahara septentrional (SASS) 17

2. Système aquifère nubien (NSAS) 29

3. Système aquifère de Murzuk 39

4. Système aquifère du bassin de Taoudéni - Tanezrouft 47

5. Système aquifère du bassin d’Iullemeden 59

6. Système aquifère du bassin du Lac Tchad 81

7. Système aquifère sénégalo-mauritanien 93

8. Système aquifère de Tindouf 109

9. Système aquifère de la Djeffara 117

10. Système aquifère d’Errachidia- Béchar 125

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1. Répartition géographique

Les conditions climatiques arides et semi-arides qui règnent dans la plus grande partie de la région de l’Afrique du Nord et du Sahel font durer le déficit hydrique du sol pendant plusieurs mois de l’année. Les ressources en eau y sont non seulement inégalement réparties en quantité, mais elles dif- fèrent par leur nature et leur structure. Ces conditions rendent les ressources en eau renouvelables superficielles non seulement très irrégulières dans le temps, mais souvent non conservées dans l’es- pace. Beaucoup d’écoulements fluviaux sont soumis à des fortes déperditions par évaporation. Une partie des apports locaux ou affluents de pays voisin échappe au chiffrage des écoulements trans- frontaliers ce qui minimise l’estimation globale de ces ressources. Trois grands types de structure de ressources en eau s’offrent dans cette région et créent chacun des conditions d’évaluation et de ges- tion spécifiques.

1.1 Structure complexe très compartimentée à ressources en eau

renouvelables internes prédominantes, principalement superficielles mais à composante souterraine appréciable possible

La maîtrise de ces ressources est subordonnée non seulement au conditions climatiques semi-arides (variabilité saisonnière et interannuelle sensible) et aux structures hydrographiques et hydrogéologi- ques, mais également aux types d’aménagements et à leurs localisation. La complexité et la pluralité des acteurs de maîtrise et de l’aménagement de ces ressources impliquent une gestion où la complé- mentarité de la « grande » et de la « moyenne et petite hydraulique » va de pair avec celle des eaux de surface et souterraines. Cette gestion ne peut être optimisée qu’à condition d’être indépendante par rapport aux pays voisins et d’assurer un certain équilibre dans la répartition régionalisée de la ressource.

Ce type de ressource domine en Afrique du Nord, dans les massifs anciens du Sahara (Hoggar, Aïr et Tibesti) et dans les zones de socle des pays sahéliens.

P re m i è re p a r t i e

Ressources en eau

et gestion des aquifères transfrontaliers de l’Afrique du Nord et du Sahel

Analyse globale

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1.2 Structure centralisée sur un fleuve majeur (Nil, Niger, Sénégal, Chari) à forte composante d’origine externe, souvent générateur

de ressources « secondaires » en eau souterraine (aquifère alluvial subordonné)

Ce type de ressource est caractérisé par une forte dépendance par rapport aux pays émetteurs de l’amont doublée parfois d’astreinte par rapport aux pays receveurs en aval. Il en résulte un rôle majeur de la « grande hydraulique » et de la puissance publique dans la maîtrise, l’aménagement et la gestion des ressources en eau. Ce type de ressources domine en Égypte, au Niger, au Mali, au Tchad, au Sénégal et en Mauritanie.

1.3 Structure profonde de grand bassin hydrogéologique à ressources en eau souterraines non renouvelables prédominantes

et à ressources en eau de surface négligeables

Ce type de ressources abrité par de grandes structures géologiques sédimentaires et s’étendant assez souvent au delà des frontières nationales, exige une concertation entre les pays se partageant ces grands réservoirs aquifères, ce qui est le cas de la totalité des pays de l’Afrique du Nord et de la ma- jorité des pays sahéliens. Un rôle majeur revient à la puissance publique dans la reconnaissance et l’exploitation de ces ressources. L’importance de ce type de ressources dans la région et au sein de certains pays en fait une composante de base de la gestion des ressources en eau dans leur globalité.

C’est à ce titre que ces ressources sont une caractéristique principale de la région et méritent une analyse spécifique.

2. Principales caractéristiques des aquifères transfrontaliers

2. 1 Dimensions et localisation

Les grands systèmes aquifères se localisent dans le domaine de l’OSS, sur le pourtour du Sahara. Ils correspondent à des bassins sédimentaires de large extension (500 000 à plus de 2 000 000 km2) et constituent ainsi la majeure partie des aquifères transfrontaliers tant par la superficie de leur exten- sion que par l’importance de leurs ressources (Tableau de synthèse et Figure 1). C’est le cas particuliè- rement de :

• au Nord du Sahara : Système des Grès de Nubie (Nubian Sandstone System), Système du Sahara Septentrional (SASS), bassin de Murzuk ;

• au Sud du Sahara : Système sénégalo-mauritanien, bassin de Tindouf, bassin de Taoudéni, bassin d’Iullemeden et bassin du Lac Tchad.

D’autres structures de dimensions plus réduites, se présentant en bassins sédimentaires de quelques centaines de km2 (cas de la plaine de Maghnia) à quelques dizaines de milliers de km2 (cas de la Djeffara et Errachidia-Béchar), abritent également d’autres aquifères transfrontaliers. Ces aquifères ne sont partagés dans la plupart des cas, que par deux pays. Ils présentent des ressources plus modes- tes ainsi que des interférences transfrontalières de moindre ampleur. Dans la mesure où une partie des ressources en eau de ces systèmes est partiellement renouvelable, les impacts transfrontaliers

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sont plus atténués. Dans ce cas, la pollution peut être le principal problème de dégradation de la res- source à travers la frontière.

Les grands systèmes aquifères se présentent en multicouches au sein de vaste structures sédimen- taires avec souvent, des séries épaisses (quelques centaines à quelques milliers de mètres d’épaisseur) et de nature lithologique variée. Certaines de ces séries plus perméables que d’autres, constituent des formations aquifères principales du système dont le rôle dans l’emmagasinement et l’écoulement horizontal est prépondérant. Elles se caractérisent par leur fonction d’emmagasinement qui fait de ces systèmes au des réserves énormes. Comparées au flux et au renouvellement actuels du système (taux de renouvellement de 10–3 à 10–5), ces réserves sont de loin, plus importantes et justifient ainsi l’option d’une exploitation minière du système, capable de produire pendant plusieurs dizaines d’années des quantités d’eau très supérieures à celle obtenue par le captage du flux (sources, gale- ries captantes, puisage local), même au prix de réduction de celui-ci : c’est déjà le cas dans le SASS et le système nubien.

Les niveaux aquifères secondaires et les aquicludes peuvent à la longue, jouer un certain rôle dans les conditions d’exploitation du système dans la mesure où ils peuvent être une source de dégrada- tion de la qualité chimique. De même que la proximité de la mer ou des dépressions fermées et salées (Chotts) constituent des risques potentiels de salinisation de ces aquifères.

Les liaisons hydrauliques au sein du système aquifère sont largement facilitées entre les différents niveaux aquifères, par leur configuration tectonique et structurale du bassin. La communication entre niveaux aquifères est activée à la suite de sollicitation intensive. Cette situation confère au sys- tème, un comportement d’ensemble qui finit par l’homogénéisation de la qualité chimique de l’eau.

L’état de connaissance de ces systèmes aquifères est inégal et varie énormément entre ceux situés au Nord du Sahara et ceux qui sont au Sud. En fait, l’état des connaissances disponibles doit beaucoup à l’exploration pétrolière qui a permis à travers l’exploration géophysique et les sondages, d’attein- dre des profondeurs excessives pour les forages d’eau (1 500 à 2 500 m). L’exploration de ces systèmes est dans la plupart des cas, onéreuse, ne peut être entreprise que dans les zones d’exploitation potentielle. De même que la mise en place de réseaux de suivi piézométrique, revient chère vu les profondeurs élevées des ouvrages. De ce fait, la connaissance physique de ces systèmes ne peut être exhaustive et seules certaines zones prioritaires au développement, sont ainsi reconnues, étudiées et contrôlées. La modélisation se présente dans ce cas comme un outil permettant d’avoir une concep- tion du fonctionnement d’ensemble et de localiser les zones de lacunes d’informations.

Le suivi de ces aquifères est plus développé dans les pays de l’Afrique du Nord qu’au Sahel du fait que ces ressources en eau y sont intensivement exploitées tant pour les usages domestiques que pour le développement agricole.

2.2 Recharge, exutoires et fonctionnement hydrodynamique

La recharge actuelle des grands systèmes aquifères presque partout faible, n’est perceptible que dans les niveaux superficiels (cas du système des grès de Nubie au Tchad et au Soudan) où sur les zones d’affleurement des couches profondes aquifères (cas du SASS, du Sénégalo-mauritanien, d’Iullemeden et du lac Tchad). D’une manière générale, les zones de recharge se situent sur les bor- dures du bassin (SASS, sénégalo-mauritanien et Lac Tchad) et elles sont relativement éloignées des aires d’exutoire. Il est assez fréquent que la zone d’alimentation de ces systèmes aquifères soient situées dans un pays tandis que son exploitation se fait ailleurs (Grès de Nubie).

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Les niveaux confinés offrent ainsi des ressources dont la part en eau moderne est modeste comparée à la réserve géologique qui est prépondérante (cas du SASS, des Grès de Nubie, de Taoudéni et d’Iullemeden). Ces systèmes aquifères sont donc à ressources dominantes non renouvelables.

Leur exploitation se fait davantage dans la perspective d’une réserve minière épuisable que celle de nappes à ressources renouvelables.

Les limites de ces systèmes aquifères sont parfois difficiles à matérialiser vu que les aires de recharge peuvent se situer très en amont par rapport aux zones d’exploitation et aux exutoires (cas de Taoudéni et des Grès de Nubie). Seule une bonne conceptualisation du système est de nature à bien préciser ses conditions aux limites et d’expliquer sa dynamique interne. Dans ce sens, la modélisation est un bon outil d’intégration de l’information et de sa harmonisation à l’échelle du bassin.

Le fonctionnement hydrodynamique de ces systèmes aquifères est celui d’un ensemble interconnecté dont les niveaux profonds sont à charge plus élevée que le niveau superficiel. Ces systèmes subissent, à mesure que leur exploitation s’intensifie, une décompression graduelle et une vidange continue. Il en résulte une baisse piézométrique pouvant aboutir à la disparition de l’artésianisme et au taris- sement des sources (cas du SASS), ainsi que l’activation de la communication verticale entre leurs différents niveaux aquifères. L’exploitation intensive de ces systèmes est de nature à faire apparaître des zones à haut risque de baisse piézométrique ou d’altération de la qualité chimique de l’eau dont les zones d’influence peuvent se propager à grande distance, dans les conditions de nappe captive, et déborder les frontières des pays. Ceci entraîne des changements radicaux dans les conditions d’ex- ploitation (passage au pompage) dont l’influence est davantage ressentie dans les zones situées en aval du système. Seule une exploitation contrôlée basée sur la minimisation des interférences locales et transfrontalières est de nature à assurer une gestion optimiser de ces systèmes.

2.3 Exploitation

Les ressources en eau des grands systèmes aquifères non renouvelables sont vouées à une gestion de stock sans contrainte de conservation d’exploitabilité de flux. L’exploitabilité de ces ressources dépend des conditions physiques (productivité des aquifères)et des critères technico-économiques d’utilisation, ainsi que de la stratégie d’exploitation adoptée. L’exploitation de ces ressources se fait préférentiellement, en fonction de l’accessibilité des nappes (nappe phréatique avant nappes pro- fondes) des modes d’exploitation les moins onéreux (eaux jaillissantes avant pompage) et des options d’utilisation (eau douce pour l’approvisionnement domestique, avant l’eau saumâtre).

En Afrique du Nord (SASS, Djeffara et Grès de Nubie), la mobilisation graduellement croissante des ressources en eau depuis près d’un siècle, a fait qu’ils se trouvent actuellement, à un stade d’exploi- tation avancé et plus généralisée comparativement aux systèmes aquifères similaires de la zone sahé- lienne où les prélèvements sont encore faibles. Il en est résulté un impact plus prononcé de l’activité humaine sur le fonctionnement hydrodynamique (baisse piézométrique aboutissant à la disparition de l’artésianisme et de l’écoulement des sources) et la qualité chimique de l’eau (intrusion saline et dégradation de la qualité de l’eau et des sols irrigués). Cette situation a fait apparaître des interfé- rences transfrontalières engendrant des risques généralisés dont la maîtrise passe inévitablement par une gestion optimisée à l’échelle de l’ensemble du bassin. Une telle gestion n’est possible que dans la mesure où la connaissance est partagée et que la mobilisation des eaux est faite sur la base d’une planification concertée.

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3. Gestion et concertation

La gestion des aquifères à ressources en eau transfrontalières se fait en situation d’interdépendance vu que ces ressources sont partagées avec d’autres pays et qu’assez souvent les pays en aval sont tri- butaires de l’exploitation en amont. Elle est à ce titre également, une gestion des risques causés par les uns et partagés par l’ensemble des partenaires. Cette gestion passe avant tout, par une bonne connaissance des réactions physiques du système aquifère vis à vis des pressions qu’il subit en même temps qu’elle implique une révision permanente de la planification d’utilisation de l’eau.

Le suivi de l’évolution du système exige un minimum de contrôle des réactions naturelles des aqui- fères. Ce suivi s’impose pour les prélèvements, la piézométrie et la qualité de l’eau. A chacun de ces aspects hydrogéologiques, est adaptée une périodicité de mesure propre et une densité spatiale des points de contrôle.

Ce suivi local ou régional, est la plupart du temps, absent dans les bassins où l’exploitation est encore faible et où les impacts transfrontaliers ne se sont pas encore faits ressentir (cas des principaux bas- sins sahéliens). Assurer ce suivi à posteriori, limite la liberté d’agir et les usages de ces ressources.

La concertation pour l’optimisation ou la préservation des ressources en eau transfrontalières est ainsi une option qui s’impose dès la planification de leur développement et qui doit se traduire par une harmonisation des stratégies et des plans à moyen et long terme.

4. Conclusion

Les aquifères transfrontaliers de la région de l’OSS offrent pour l’essentiel des ressources en eau non renouvelables. L’exploitation minière de celles-ci contribue dès à présent, à être une source d’appro- visionnement appréciable ou même majeure dans les pays d’Afrique septentrionale. La répartition équitable des influences transfrontalières sur les niveaux et les salinités, beaucoup plus que le par- tage des flux, doit être l’objet de concertation entre les pays voisins.

S’il n’y a pas à présent de conflit patent de gestion de ces aquifères, il pourrait en survenir à plus ou moins long terme, en l’absence d’harmonisation des politiques de développement socio-économique basé sur l’utilisation de ces ressources, au Nord en premier lieu où des exploitations intensives sont en cours et en croissance, au Sud plus tard si des développements similaires s’engagent.

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Tableau de synthèse sur les ressources en eau souterraine partagées en Afrique du Nord et au Sahel Taux de renouvellement moyen annuel Flux transfrontalierExploitation Etat de connaissances Coopération inter-étatsInstitutions inter-états Dénomination

Superficie (103 km²)PaysPourcentage extensionType d'aquifère%(m3 /s) Date(m3 /s) % pays FaibleMoyen Elevé Système aquifère du Sahara septentrional (SASS) 1.000 Algérie (DZ) Tunisie (TN) Libye (LY) DZ : 70 % TN : 8 % LY : 22 % Multicouche (Continental intercalaire et Complexe terminal) 1,4 x 10–5 SD-EG: 0,091 LY-EG: 1,51–2,26

2000 2000 2000

DZ : 46,1331 TN : 16, 9802 LY : 12,513 Total : 75,6 61,00 % 22,40 % 16,60 %

* Prospections géophysiques * Sondages d'exploitation * Réseaux de suivi * Exploitation dynamique Echange d’infor- mations

Commissions bilarales Mécanisme de concertation (2002) Aquifère du système nubien (NAS)

EG: 828 LY: 760 SD : 376 TD : 235 Total: 2.199

Egypte (EG) Libye (LY) Soudan (SD) Tchad (TD) EG : 37,6 % LY : 34,6 % SD : 17,1 % TD : 10,7 % Multicouche (Post-Eocene -Mésozoïque Continental- Combro- Ordovicien) 1,3 x 10–51998 1998 1998

EG : 16,04 LY : 26,35 SD : 26,41 Total : 68,80 23,30 % 38,30 % 38,40 %

* Prospections géophysiques * Sondages d'exploration * Réseaux de suivi * Exploitation dynamique Echange d’infor- mations

Commissions bilarales Mécanisme de coopération (2001) Système aquifère de Murzuk

LY : 435 NE : 15 Total : 450 Libye (LY) Niger (NE) LY: 97% NE : 3 % Bicouche (Mésozoïque Continental- Combro- Ordovicien et Dévonien) 0,7 x 10–5 2002 2002 LY : 55,63 NE : 00,0 Total : 55,6

100 % 0 %* Prospections géophysiques * Sondages d'exploration * Réseaux de suivi Bassin de Taoudéni - Tanezrouft

DZ: 360 MR : 500 ML : 1.140 Total : 2.000 Mali (ML) Algérie (DZ) Mauritanie (MR) DZ : 18 % MR : 25 % ML : 57 % Multicouche (Continental Terminal + Continental Intercalaire) 3,1 x 10–4 1996 2000 MR : 1,7 Ml : 1,1 Total: 2,8

61% 39 % * Faible exploration * Exploration localisée * Pas de suivi

Système aquifère d'Iullemeden- Irhazer (SAI)

DZ : 25 ML : 27,5 NE : 390 NG : 55 TD : 3 Total : 500 Algérie (DZ) Mali (ML) Niger (NE) Nigeria (NG) Tchad (TD) DZ : 5 % ML : 5,5 % NE : 78 % NG: 11% TD : 0,4 % Multicouche (Continental terminal + Continental intercalaire) 5 – 8 x 10–5 2003 DZ : 0,0 ML : 1,22 NE : 1,1 NG:4,8 TD:0,0 Total: 7,12

17 % 15 % 66 %

* Exploration faible * Exploitation localisée * Pas de suivi Cadre de Coopération (2004)

Commission du fleuve du Niger (1963) Autorité du bassin du Niger (ABN, 1980) 1 Possibilité de transfert de 108 m3 /s à partir du Bassin du Grand Erg Occidental (Réf : ANRH (2003) : Système aquifère du Sahara Septentrional : mise en valeur des ressources en eau du bassin occidental, 2003, ANRH-Alger, 15 p). 2 Possibilité de transfert du bassin de Kufra : Champ de Tazerbu : 19.5 m3 /s et Sarir : 11.63 m3 /s (Projet du made Man River). 3 Transfert à partir de Jabel hassawna vers la zone côtière de 28,9 m3 /s déjà opérationnel.

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essources en eau souterraine partagées en Afrique du Nord et au Sahel (suite) stème ifère in chad

TD : 795 NE : 420 CF : 140 NG : 115 CM : 30 Total : 1.500 Tchad (TD) Niger (NE) R. Centra- fricaine (CF) Nigeria (NG) TD : 53 % NE : 28 % CF : 9,2 % NG : 7,5 % CM : 2,2 %

Multicouche (Plio- Quaternaire + Continental Terminal + Continental intercalaire)

1,0 x 10–4 à 4,8 x10–5

2002 TD : 3,36 4 NE : 1,1 CF : 0,31 NG : 2,7 CM : 0,48 Total : 7,95

42 % 14 % 4 % 34 % 6 %

* Exploration faible * Exploitation localisée * Pas de suivi Cadre de coopération (2004)

Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT, 1977) in négalo- uritanien

GW : 20,1 GB : 9,9 MR : 111 SN : 159 Total : 300 Guinée- Bissau (GW) Gambie (GM) Mauritanie (MR) Sénégal (SN) GW : 6,7 % GM : 3,3 % MR : 37 % SN : 53 % Multicouche (Quaternaire + Continental terminal + Maestrichien) 9 x10–5 2003 GW : 0,47 5 GM : 1,27 MR : 0,96 SN : 5,70 Total : 8,4

5,6 % 15,10 % 11,40 % 67,80 %

* Exploration localisée * Exploitation faible * Pas de suivi in de

DZ : 85 MA : 121 MR : 4 Total : 210 Maroc (MA) Algérie (DZ) Mauritanie (MR) DZ : 40 % MA : 58 % MR : 2 % Multicouche (Cambro- Ordivicien + Dévonien)

* Exploration localisée * Pas de suivi

stème ifère ffara

LY : 20 TN : 23 Total : 43 Libye (LY) Tunisie (TN) LY : 49 % TN : 51 % Plio- Quaternaire + Tertiaire + Mésozoïque 3,4 x 10–42003 LY : 52,9 TN : 5,2 Total : 58,1

91% 9 %* Prospections géophysiques * Sondages d'exploration * Réseaux de suivi * Exploitation dynamique in idia- char

MA : 40 DZ : 20 Total : 60 Maroc (MA) Algérie (DZ) ML : 50 % DZ : 50 % Multicouche (aquifères du Crétacé et alluvions quaternaires) MA : 5,7 DZ : 1,5 Total : 7,2

* Exploration partielle * Suivi localisé * Exploitation en croissance ia

DZ : 0,35 MA : 0,46 Total : 0,81 Algérie (DZ) Maroc (MA) DZ : 43 % MA : 57 % Alluvial Plio- quaternaire

1 1970 1990 MA : 0.6 DZ : 0,5 4 OSS (1996) : Atelier sur les aquifères des grands bassins de l’Afrique de l’Ouest. 5 Inussa Baladé (1996) : Description schématique de l’état des connaissances des ressources en eau de la Guinée- Bissau.

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Figure 1. Aquifères transfrontaliers de l’Afrique du Nord et du Sahel (OSS, 1995)

1. Système des grès de Nubie (NAS) 2. Système Aquifère du Sahara

Septentrional (SASS) 3. Bassin de Angad-Maghnia 4. Bassin d’Errachidia-Béchar 5. Bassin de Taoudéni-Tanezrouft

6. Bassin de Tindouf

7. Bassin Sénégalo-Mauritanien 8. Bassin d’Iullemeden-Irhazer 9. Bassin du Lac Tchad 10. Bassin de la Djeffara 11. Bassin de Murzuk

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Deuxième partie

Principaux aquifères transfrontaliers de l’Afrique du Nord et du Sahel

Analyse monographique

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1. Connaissances de base

Le Système Aquifère du Sahara Septentrional (SASS) occupe une superficie dépassant le million de km2dans la partie occidentale du Sahara de l’Afrique du Nord : environ 700 000 km2 en Algérie, 80 000 km2 en Tunisie et 250 000 km2 en Libye. Il est constitué de formations sédimentaires où s’intercalent des dépôts continentaux avec des séries marines s’étendant entre le socle paléozoïque en Libye et le sommet du Jurassique en Algérie et en Tunisie. Dans cet ensemble sédimentaire, on distingue de bas en haut, deux principaux aquifères multicouches (Fig. 1) :

• le Continental Intercalaire(Jurassique supérieur – Crétacé inférieur) ou son équivalent « la forma- tion Kikla » (équivalent des Grès de Nubie et allant du Cambro-Ordovicien au Crétacé inférieur),

• le Complexe Terminal groupant des formations carbonatées du Crétacé supérieur, du Paléocène et de l’Eocène ainsi que les séries détritiques du Miocène (ERESS, 1972).

Étant données les conditions du climat saharien, ces formations sont faiblement alimentées : environ 1 Milliard m3/an au total, infiltrés essentiellement aux piedmonts de l’Atlas Saharien en Algérie et Tunisie, ainsi que sur le Dahar et le Dj. Nefoussa en Tunisie et Libye. Cependant, l’extension du sys- tème et l’épaisseur des couches ont favorisé l’accumulation de réserves considérables.

La mise en place des réserves aquifères de ce système s’est effectuée durant les périodes humides du Quaternaire. Depuis, ce système fonctionne avec un écoulement souterrain vers les dépressions (sebkhas et chotts) situées le long de la bordure septentrionale du Sahara et vers les sources dont le débit n’a cessé de décroître à mesure que s’intensifie l’exploitation et que et diminue la pression de la nappe. Ces exutoires naturels traduisent la lente vidange du réservoir aquifère (quelques milli- mètres par an) et expliquent l’écoulement souterrain actuel essentiellement orienté Sud/Nord.

Des écoulements de surface épisodiques le long du piedmont sud-atlasique et sur le versant du Dahar, contribuent à l’alimentation actuelle des nappes, mais de façon très limitée. Comparée aux prélèvements actuels et surtout aux réserves géologiques, la recharge actuelle est relativement faible. Les réserves en eau de ce système sont loin d’être illimitées, mais en fait, une partie seulement du volume total stocké est techniquement et économiquement accessible à l’exploitation. La clé d’une utilisation optimale de cette ressource souterraine est à rechercher dans l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies de développement, maximisant les bénéfices attendus et minimisant les effets négatifs.

Le SASS contient une ressource essentiellement en eau non-renouvelable. Son exploitation inconsi- dérée équivaudrait au lent épuisement des réserves dans le long terme. Ceci ne signifie cependant pas que l’utilisation de l’eau souterraine doit être limitée à l’alimentation actuelle des nappes. Dans ces zones sahariennes où l’eau est facteur primordial de développement de l’économie rurale, il était

Système aquifère

du Sahara septentrional

1 .

A l g é r i e – L i b y e – T u n i s i e

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logique d’utiliser cette ressource à condition que son utilisation soit régie par le principe de la ratio- nalité.

Figure 1. Nappes du Continental Intercalaire et du Complexe Terminal du bassin saharien septentrional

Aquifère Continental Intercalaire (CI)

Aquifère Complexe Terminal (CT)

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2. Situation de l’exploitation

Le Système Aquifère du Sahara Septentrional(SASS) est reconnu et exploité par près de 8 000 points d’eau, forages et sources : 5 000 en Algérie, 2 000 en Tunisie et près d’un millier en Libye. L’évolution de cette exploitation indique des croissances sensibles au cours des vingt dernières années.

L’exploitation des eaux de ce système se faisait jusqu’à la fin du XIXesiècle à travers les sources et foggaras pour répondre aux besoins en eau de la population des oasis. L’usage agricole mobilisait plus de 90 % des prélèvements. Avec le développement des techniques de forage, la création de son- dages hydrauliques a largement contribué au changement de la localisation des zones de prélève- ment en permettant la création de nouvelles oasis.

Cette exploitation s’intensifie il y a plus d’un siècle, dans le Sahara algéro-tunisien et plus tardive- ment en Libye (1970-80), avec la création des forages profonds qui étaient au départ jaillissants et sont devenus pompés par la suite. Cependant la pression démographique croissante et l’absence de ressources renouvelables dans le territoire saharien ont entraîné un intérêt grandissant pour les dif- férents usages de l’eau en irrigation, alimentation en eau potable, industrie, tourisme, etc.

Actuellement, les prélèvements totaux sur les ressources du SASS sont estimés à 2.5 milliards m3/an (soit 1,45 milliards m3en Algérie, 0,55 en Tunisie et 0,5 en Libye (Fig. 2)). Ces prélèvements ont plus que doublé depuis le début des années 80. La majeure partie de ces prélèvements (85 à 90 %) est destinée à l’agriculture sur laquelle les trois pays entendent encore intensifier leurs efforts dans les années à venir.

3. Impacts sur les aquifères

L’intense évolution de l’exploitation des aquifères du SASS et les observations dont ils ont fait l’ob- jet au cours des trente dernières années, ont profondément modifié la vision que l’on peut désor- mais se faire de cette exploitation, laquelle se trouve confrontée à un certain nombre de risques majeurs du simple fait de son développement : fortes interférences entre pays, disparition de l’ar- tésianisme, tarissement des exutoires, hauteurs de pompage excessives, salinisation des eaux …

Figure 2. Exploitation des nappes du SASS en m3/s (1950 - 2000)

(20)

Les trois pays concernés par le devenir du ce système aquifère se sont trouvés amenés, à court terme, à rechercher ensemble une certaine forme de gestion concertée des ressources en eau du bassin saharien.

3.1 Artésianisme

L’artésianisme qui était le principal mode d’exploitation du système aquifère durant la première moitié du XXesiècle n’a cessé de s’affaiblir sous l’effet de la multiplication des sondages et puits et de l’accroissement des prélèvements. Le passage progressif au pompage, suite au tarissement des sources et des forages jaillissants, n’a fait qu’accélérer la baisse de l’artésianisme.

Un exemple frappant de cette baisse est donné par l’évolution du débit des sources du Complexe ter- minal (Fig. 3) qui accusent depuis le début des années 90, un tarissement quasi complet. La dispari- tion de l’artésianisme entraîne l’augmentation du coût de l’eau et ce à travers la nécessité de créer un nombre supplémentaire de forages et le recours systématique au pompage. D’autre part, elle a changé la répartition des zones d’exploitation en permettant l’extension des anciennes oasis vers les zones limitrophes et la création de nouvelles oasis dans des zones où le pompage est en mesure de répondre à la demande en eau. De même qu’est apparue la notion de véhiculer l’eau sur de longues distances (quelques dizaines à quelques centaines de kilomètres) vers les zones où la présence de l’homme et des terres justifie économiquement cet aménagement hydraulique.

3.2 Piézométrie

La piézométrie du système aquifère du Sahara septentrional est celle d’un système multicouche lar- gement commandée par l’évolution de l’exploitation. Les différents niveaux aquifères rattachés au Continental intercalaire accusent peu de différence piézométrique ne permettant pas de distinguer chaque niveau à part. Une situation identique caractérise les aquifères du Complexe terminal.

La piézométrie de ces deux nappes permet de distinguer les zones d’alimentations sur les bordures du bassin à l’occasion de l’affleurement des couches aquifères avec un écoulement souterrain vers les

Figure 3. Historique du débit des sources captant le Complexe terminal en Tunisie (1950-2000)

(21)

zones basses où se localisent les exutoires naturels. La configuration structurale de ce bassin sédimen- taire fait que suite à une tectonique cassante, certaines failles importantes (faille de Gafsa en Tunisie et celle de Graben de Hun en Libye) sont à l’origine d’un décalage vertical des couches géologiques se traduisant en aval, par « l’abouchement » de la nappe du Continental intercalaire dans d’autres niveaux aquifères adjacents.

La baisse piézométrique comme celle des débits jaillissants, est la conséquence de l’intensification de l’exploitation. Elle devient plus accentuée à partir du début des années 80 correspondant à une aug- mentation sensible des prélèvements suite à la multiplication des forages et à la généralisation du pompage (Fig. 4). Elle de est relativement accentuée (45 – 65 m en 50 ans ) dans les zones où la nappe est captive et fortement exploitée, moins élevée (15 à 30 m en 50 ans) là où elle est libre ou en dehors des oasis.

S a l i n i t é

La salinité de l’eau des aquifères du Sahara septentrional traduit l’effet de l’écoulement souterrain lent favorisant les échanges ioniques entre l’eau et la roche encaissante, ainsi que l’effet de la forte exploitation localisée ayant entraîner une drainance entre les différents niveaux aquifères.

Les échanges ioniques se manifestent clairement au sein des aquifères du Continental intercalaire dont la salinité de l’eau accuse un accroissement depuis les bordures du bassin vers les exutoires.

L’effet de drainance est davantage mis en évidence au sein du Complexe terminal, particulièrement dans les aires de l’exploitation intensive proches des chotts algéro-tunisiens.

Figure 4. Évolution de la piézométrie du Continental intercalaire

Algérie Tunisie

Secteur OULED DJELLAL

250 270 290 310 330 350 370

1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005

Menchia CI 6 (N˚19412/5)

150 160 170 180 190 200 210

1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Secteur Tin Bouzid - Badriane

392 394 396 398 400 402 404 406

1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

C F 1 + C F 1 B i s

0 50 100 150 200

1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

NP (m)NP (m) NP (m)NS (m)

Date Date

Année Date

(22)

Assez souvent une stratification chimique s’observe au sein des aquifères du Sahara septentrional avec des plus faibles salinités dans les niveaux inférieurs et des valeurs élevées dans les niveaux supé- rieurs. Au sein du même niveau aquifère, la stratification chimique est de haut en bas sous l’effet de la densité de l’eau.

La nappe du Continental intercalaire, souvent à forte charge artésienne, ne cours pas le danger d’inversion d’écoulement.

P e r s p e c t i v e s e t d e v e n i r d e l a r e s s o u r c e

L’ensemble de l’information hydrogéologique disponible (plus de 6 000 forages avec près de 600 sources et foggaras avec des mesures de piézométrie, débit et salinités qui s’étalent sur plus de 50 ans) sur le bassin saharien, n’a été maîtrisé pour assurer un diagnostic actualisé de l’état du système aquifère, qu’à l’aide d’une base de données performante et d’un traitement informatisé des don- nées. La construction d’un modèle hydrodynamique numérisé intégrant les différents niveaux aqui- fères du système, a permis d’actualiser le bilan en eau et les échanges de ce système (SASS, 2003). Il a servi également pour faire des simulations exploratoires de la réaction des nappes envers une aug- mentation des prélèvements durant les 50 prochaines années sur la base des planifications nationa- les.

La base de données du SASS est conçue comme un moyen pour harmoniser et faciliter le traitement de l’information disponible et sa représentation graphique. Sa mise en place a facilité l’élaboration de modèles mathématiques simulant le fonctionnement hydrodynamique des aquifères du système saharien. Le modèle qui lui est associé est du type numérique avec maillage régulier et uniforme. Il a pour objectifs en plus de l’actualisation du bilan du système, de déterminer les conditions favora- bles pour:

• un développement basé sur la durabilité de la ressource,

• l’élaboration des meilleurs scénarios d’exploitation des ressources en eau,

• la mise en place d’indicateurs assurant la préservation des ressources en eau et la durabilité de leur utilisation.

Les simulations prévisionnelles réalisées ont permis la vérification de certaines composantes du bilan en faisant varier les entrées et les sorties du systèmes, de même qu’elles ont servi pour tester certains scénarios extrêmes de prélèvements et leurs impacts localisés durant une période donnée. En tenant compte des plans de développement économique élaborés par les pays et de l’accroissement démo- graphique, elles ont traduit la réponse des nappes aux prélèvements envisagés.

Les résultats obtenus ont montré que l’accroissement des prélèvements sur les réserves des nappes sahariennes au cours des trois dernières décennies, accélère la décompression du système et occa- sionne de nouveaux état d’équilibre basés sur l’inversion des écoulements et l’accroissement de la drainance au sein du système.

Ainsi, il est apparu que la durabilité de l’exploitation de ces nappes, passe par une optimisation des prélèvements ce qui nécessite une concertation étroite entre les pays se partageant le système saha- rien. La mise en place d’un mécanisme de concertation au niveau du bassin en vue d’assurer une ges- tion harmonieuse de ces ressources en eau par les trois pays s’est imposée comme une nécessité d’ac- tualité.

(23)

Ce mécanisme est basé sur un suivi à l’aide d’un réseau intégrant l’ensemble du bassin, de l’exploita- tion et des caractéristiques hydrogéologiques des nappes (artésianisme, baisse piézométrique et sali- nités) et sur l’évaluation périodique des impacts de l’exploitation dans les trois pays. La minimisation des impacts passe par l’harmonisation des prélèvements dans le cadre des politiques adoptées par les trois pays.

4. Bibliographie

PNUD. 1983. Actualisation de l’étude des ressources en eau du Sahara septentrional. Projet RAB 80/011.

PNUD. 1987. Ressources en eau dans les pays de l’Afrique du Nord. Projet RAB 80/011.

UNESCO. 1972. Étude des ressources en eau du Sahara septentrional. Nappe de la Djeffara. Projet ERESS.

UNESCO. 1972. Étude des ressources en eau du Sahara septentrional. Nappe du Continental Inter- calaire. Projet ERESS.

UNESCO. 1972. Étude des ressources en eau du Sahara septentrional. Nappe du Complexe Terminal.

Projet ERESS.

OSS. 2003. Le système aquifère du Sahara septentrional. 3 vols. : Hydrogéologie, Base de données et Modèle mathématique. Projet SASS.

(24)

Annexe 1. Questionnaire préliminaire sur les aquifères transfrontaliers Cas du bassin du Sahara septentrional

• Type d'aquifère

(à nappe libre / captive ; monocouche / multicouche)

• Longueur de frontière

internationale de partage (km)

• Flux moyen traversant la frontière (hm3/an ou m3/s)

• Gradient au droit de la frontière

• Étendue (km2)

• Constitution lithologique

• Age stratigraphique

et symbole géologique sur carte

• Prélèvements actuels (2000) (hm3/an)

• Évolution estimée

des prélèvements (1990 -2000) et évolution projetée

• Impacts sur la recharge

ou la dynamique de l'aquifère (en sus d'exploitation)

• Impacts sur les qualités de l'eau

• Changements de niveau modernes observés, tendance en m/an (période de référence à indiquer)

Multicouche

770 km

717 000 Sables, grès et calcaires CI : Jur - Crétacé inf (CI) CT : Crétacé sup - Tertiaire (CT) CI : 940 CT : 834 CI : 776 (1990) CT : 680 (1990)

CI : limités CT : limités

CI : inexistants CT : limités CI : baisse

1,5 - 2 m/an CT : limités

Multicouche

839 km

70 000 Sables, grès et calcaires

CI : Jur - Crétacé inf (CI)

CT : Crétacé sup - Tertiaire (CT) CI : 80 CT : 455 CI : 64 (1990) CT : 406 (1990)

CI : inexistants CT : limités

CI : inexistants CT : limités CI : baisse

1 - 2 m/an CT : limités

Multicouche

457 km

232 000 Sables, grès et calcaires CI : T - J - Kl (Kikla)

CT : Crétacé sup.

Ter. (CT) CI : 106 CT : 147 CI : 165 (1990) CT :189 (1990)

CI : inexistants CT : limités

CI : inexistants CT : limités CI : baisse

1 - 2 m/an CT : limités Données sur l'aquifère transfrontalier

Pays A (Algérie)

Pays B (Tunisie)

Pays C (Libye)

(25)

Données sur l'aquifère transfrontalier

Pays A (Algérie)

Pays B

(Tunisie) Pays C

(Libye)

• Principales utilisations [1]

actuelles

• Tendance d'évolution de qualités de l'eau observée

CI : IRR -AEP -IND CT : IRR - AEP CI : stable CT : dégradation

CI : IRR-AEP-IND CT : IR - AEP CI : stable CT : dégradation

CI : IRR-AEP-IND CT : AEP - IRR CI : stable CT : dégradation

• Nombre de stations de mesures - Piézométrie [2]

- Jaugeages de source [3]

- Contrôle des prélèvements

• Périodicité des mesures

• Densité des points de mesures des prélèvements rapportée à l'étendue de l'aquifère (par 10 3km2)

CI : Pas de réseau CT : Pas de

réseau CI : Pas de suivi

(Foggaras) CT : Pas de

sources CI : Pas de suivi CT : Pas de suivi

CI : inventaire chaque 10 ans CT : inventaire

chaque 10 ans 2,4 x 10–3

CI : 30 Forages CT : 25 Pz + 65 For.

CI : suivi annuel CT : suivi annuel

CI : Suivi forages et sources CT : Suivi forages

et sources CI : 1 fois /an CT : 1 fois/an

10,5

CI : Pas de réseau CT : Pas de

réseau

CI : Pas de suivi CT : Pas de suivi

CI : Pas de suivi CT : Pas de suivi

CI : pas de périodicité CT : pas de

périodicité 0,7

Observation des variables de quantité

[1] IRR : Irrigation, AEP : Alimentation en eau potable, IND : Industrie.

[2] L'Algérie et la Libye ne disposent pas de réseau de surveillance piézométrique et les mesures piézométriques sont faites lors de certaines compagnes espacées dan,s le temps. En Tunisie, cette surveillance se fait à partir d'un réseau de piézomètres (Pz) et de forages d'exploitation (For) et un annuaire piézométrique est édité depuis 1992.

[3] Le suivi des sources et foggaras n'est assuré annuellement qu'en Tunisie où un annuaire d'exploitation des nappes profondes est édité depuis 1972. Dans les deux autres pays, certaines compagnes de jaugeage (Foggaras du bassin occidental en Algérie, jaugées en 1932, 1950, 1960 et 1998 et source de Taourgha en Libye, jaugée en 19972, 1978 et 2001).

(26)

• Nombre de points d'échantillonnage (qualité chimique)

• Périodicité des prélèvements et analyses

• Densité des points rapportée à l'étendue de l'aquifère (10 3 km2)

• Paramètres suivis : - ions majeurs - métaux lourds - pesticides - composés azotés

- matières organiques industrielles

CI : 257 CT : 834 CI : Aucune CT : Aucune CI : 0,4 x 10 –3 CT : 1,2 x 10 –3 CI : Salinité CT : Salinité

CI : 84 CT : 508 CI : Annuelle CT : Annuelle CI : 1,0 x 10 –3 CT : 6,3 x 10 –3 CI : Ions majeurs CT : Ions majeurs

CI : 249 CT : 113 CI : Annuelle CT : Annuelle CI : 1,0 x 10 –3 CT : 0,5 x 10 –3 CI : Ions majeurs CT : Ions majeurs

• Un traité ou un accord international formel et ratifié existe-t-il?

• Objet (partage de ressource, règlement des transferts d'influence, prévention de propagation de pollution, etc.)

• Des agréments ou conventions informels existent-ils?

• Des échanges périodiques d'informations sur l'état de l'aquifère et de son exploitation sont-ils organisés? (Banque de données commune?)

• Organismes et institutions responsables, autorités de gestion

Non

Non

Non

Oui

BD du SASS

Agence Nationale des Ressources Hydrauliques (ANRH)

Non

Non

Non

Oui

BD du SASS

Direction Générale des Ressources en Eau

(DGRE)

Non

Non

Non

Oui

BD du SASS

General Water Authority (GWA) Observation des variables de quantité

Données sur l'aquifère transfrontalier

Pays A (Algérie)

Pays B (Tunisie)

Pays C (Libye)

(27)

Questionnaire rempli par (*)

(*) Cette information est exploitée à partir de la base de données du SASS à laquelle ont contribué les techniciens de l'Administration dans les trois pays, principalement :

Pays A (Algérie)

Ali LARBES Fatma BIOUT Ingénieurs à l'ANRH

Institution et mode de

Communication:

- ANRH - Fichiers

Pays B (Tunisie)

Brahim LABIDI Brahim BEN BACCAR Lahmadi MOUMNI Hydrogéologues, Chefs d'Arrondissements des ressources en eau à Gabès, Kébili et Tozeur (relevant de la DGRE)

Institution et mode de communication : - DGRE

- Fichiers

Pays C (Libye)

Mahdi EL MAJREBI Hydrogéologue et Directeur

des eaux souterraines à la GWA

Institution et mode de

communication : - GWA

- Fichiers

(28)
(29)

1. Introduction

Le système aquifère nubien (NSA) est constitué d’une série de couches aquifères qui sont latérale- ment et verticalement interconnectées et qui s’étendent sur plus de 2 000 000 km2à travers l’Est de la Libye (760 000 km2), l’Égypte (828 000 km2), le Nord-Est du Tchad (235 000 km2) et le Nord du Soudan (376 000 km2) (Fig. 1). L’essentiel du système aquifère nubien est constitué par (Fig. 2):

• les dépôts continentaux paléozoïques ;

• les dépôts continentaux mésozoïques qui précèdent le Cénomanien supérieur ;

• les dépôts continentaux post-éocènes qui sont en continuité hydraulique avec les formations à faible perméabilité qui les précèdent.

Système aquifère nubien

2.

L i b y e – É g y p t e – T c h a d – S o u d a n

Figure 1. Système aquifère nubien

(30)

Ce système aquifère s’étend à travers le bassin nubien, bien que son eau devienne très salée dans la partie nord. Au Sud du 26eparallèle, l’aquifère est libre et sa productivité est la meilleure dans cette partie, de même que les rabattements dans les champs d’exploitation ne sont pas étendus.

La majeure partie de la recharge du système aquifère s’est produite durant la période pluviale tar- dive et depuis, le système est en vidange lente, conformément aux conditions climatiques arides actuelles.

2. Géologie et système aquifère

Le système aquifère nubien se présente sous forme d’une épaisse série sédimentaire continentale dont l’extension est régionale. Ces sédiments d’une épaisseur de plusieurs milliers de mètres, sont assez perméables pour constituer un système aquifère qui est subdivisé en deux niveaux qui sont :

• l’aquifère ancien qui est le plus étendu, formé par des sédiments détritiques continentaux dépo- sés depuis le Paléozoïque jusqu’au au Cénomanien. La majeure partie de cet aquifère se localise au Sud du 26e parallèle et a le comportement d’un aquifère libre. Cet aquifère englobe plusieurs niveaux gréseux du Paléozoïque, du Dévonien et du Cambro-Ordovicien dont la continuité hydraulique est admise. Il est connu sous le nom de l’aquifère des grès de Nubie (NSAS),

• l’aquifère récent qui englobe en Libye et en Égypte, des sédiments continentaux détritiques et tertiaires ainsi qu’en Égypte, des formations carbonatées du Tertiaire. Il est connu sous le nom de l’aquifère post-nubien (PNAS).

Figure 2. Bloc-diagramme du Système aquifère nubien

(31)

Ces deux niveaux aquifères sont séparés par des couches à faible perméabilité datées du Crétacé supérieur et du Tertiaire.

On considère comme limites de ce système aquifère les affleurements du socle localisés dans le désert oriental en Égypte et dans le Nord du Soudan ainsi que ceux d’Ennedi, Er Redis et Tibesti. La struc- ture du système aquifère nubien est sous forme d’une cuvette monoclinale dont le substratum est constitué par les formations du socle tectonisé. L’épaisseur de ces formations s’accroît de quelques mètres au Nord du Soudan pour atteindre près de 1 000 m dans l’oasis de Kharga en Égypte, près de 1 800 m à Bahrya, 2 000 m à l’Ouest de Farafra et 2 500 m près de l’oasis de Siwa.

Ce système aquifère contient de l’eau de bonne qualité sur la majeure partie de son extension, mais cette qualité se dégrade en allant vers le Nord en s’approchant de la méditerranée, particulièrement dans l’aquifère post-nubien. On estime l’aire à eau de bonne qualité à 1,8 millions de km2pour une extension totale de 2,2 millions km2.

2.1 Évaluation des ressources en eau du système nubien

Deux approches ont été utilisées pour l’évaluation des ressources en eau globales et exploitables à partir du système nubien : l’approche géométrique et par modélisation.

L’approche géométriquese base sur le volume en eau emmagasiné dans le système aquifère et sur la proportion susceptible d’être extraite en se référant à certains paramètres comme la superficie d’ex- tension de l’aquifère, l’épaisseur des formations saturées en eau et leur porosité ou coefficient d’em- magasinement.

Cette méthode a permis d’évaluer le volume d’eau exploitable à partir de ce système, à près de 14 459 km3se répartissant à raison de 8 889 km3dans l’aquifère des grès de Nubie et 5 570 km3dans l’aquifère post-nubien.

Sur la base de l’exploitation actuelle de ce système aquifère qui est de 2,17 km3/an, la durée de vie théorique de cet aquifère serait de quelques milliers d’années (Bakhbakhi, 2002).

La modélisation du système aquifère des grèsde Nubie prend en considération sa vidange lente, mais continue depuis 8 000 ans ainsi que l’arrêt depuis, de sa recharge dans le partie où il est libre. Les rabattements calculés pour toute la période de sa vidange jusqu’en 1960, coïncident avec les obser- vations faites sur la régression des paléo-lacs depuis le dernier pluvial.

Les sorties du système sont évaluées à 18 m3/ s en 1960 et 49 m3/ s en l’an 2000. L’accroissement enre- gistré rentre ces deux dates revient en grande partie, aux prélèvements effectués sur les champs d’ex- ploitation.

Les échanges de flux à travers les frontières entre les pays sont évalués comme suit :

• aquifère post-nubien

- flux de la Libye vers l’Égypte : 1,17 m3/ s durant toute la période de simulation (1960 - 2060),

• aquifère nubien

- flux du Soudan vers l’Égypte : 0,091 m3/ s (en 1960), 0,086 m3/ s (de 2000 à 2060),

- flux de la Libye vers l’Égypte : 0,376 m3/ s (de 1960 à 2000), 1,092 m3/ s (en 2010), 1,064 m3/ s (en 2060).

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