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Nappe du Continental Terminal et de l’Oligo-Miocène

Système aquifère du bassin sénégalo-mauritanien

2.3 Nappe du Continental Terminal et de l’Oligo-Miocène

Le niveau sableux, attribué à l’Oligo-Miocène, s’imbrique à la base du Continental Terminal dans le Sud du Sénégal et en Guinée-Bissau. Nous le regroupons avec le Continental Terminal car il constitue avec lui un complexe relativement uniforme. Son épaisseur moyenne est d’une vingtaine de m.

Il sera décrit en fin de chapitre, après le Continental Terminal lorsque sera abordé le Sud Sénégal et la Guinée-Bissau.

EnMauritaniecette nappe est identifiée dans trois zones distinctes :

• Boulanouar (ou Tirerzioum),

• Bénichab et

• Trarza.

La « nappe du Trarza »est la plus importante en étendue, la plus régulière ce qui fait qu’elle est la plus connue et la plus sollicitée.

La continuité de cette nappe est liée à la perméabilité des formations aquifères constituées de sables, de grès bigarrés tendres ou argileux avec des intercalations lenticulaires d’argiles bariolées,

La puissance du Continental Terminal s’accroît dans la zone subsidence littorale, 30 m au sondage d’Aleg et 37 m au sondage de Légat. Le Continental Terminal couvre la quasi-totalité du bassin sédi-mentaire mauritanien.

A Boulanouar, cette nappe couvre une superficie de 5 000 km2. Elle continue dans des formations argileuses et sableuses formant un aquifère bicouche:

• une nappe phréatique à eau douce (0,5 g/l), présente une épaisseur de l’ordre 30 m et sa réserve totale est estimée à 187 millions m3 pour une réserve exploitable de 157 millions m3;

• une nappe sub-phréatique a une eau relativement chargée (0,9 g/l) et son épaisseur est de l’ordre de 70 m avec une réserve totale de 185 millions m3pour une réserve exploitable de 131 millions m3. Ces deux aquifères, principalement exploités pour l’alimentation en eau potable de la ville de Nouadhibou, sont séparés par un niveau argileux d’une puissance de 20 m environ.

A Bénichab, la nappe du CT offre une eau exceptionnellement douce qui couvre une superficie de 4 000 km2 contenue dans formations de grés argileux du Continental terminal, son épaisseur très variable est comprise entre 90 et 200 m en direction Nord – Est. Sa minéralisation est de l’ordre 0,2 g / l et elle est mise en bouteille pour la commercialisation.

Les réserves totales sont estimées à 1 125 millions m3 pour une réserve exploitable de 450 mil-lions m3.

L’aquifère de Bénichab est en contact avec une nappe salée à l’ouest et un biseau sec à l’est dû à la remontée du socle.

Au niveau de la plaine de Trarza, la nappe est logée dans des d’alternances sablo argileuses du Continental Terminal formant un aquifère multicouche menacé par l’intrusion salée sur la façade atlantique et la basse vallée du fleuve Sénégal. La fraction à eau douce du réservoir occupe une sur-face de l’ordre de 20 000 km2, représentant la réserve d’eau souterraine la plus importante de la Mauritanie.

Trois niveaux aquifères ont été identifiés sur une épaisseur de 170 m environ.

Dans la région d’Idini, un forage (SE4P) de 481 m « Idini SE4P » réalisé en 1964 a traversé toutes les formations du complexe hydrogéologique du CT et a atteint la nappe du Maestrichtien présente une salinité assez élevée de l’ordre de 17 g / l.

Cette nappe d’eau douce est en contact avec une nappe salée à l’ouest et la nappe du Brakna à l’est.

Elle est séparée de la nappe du Bénichab par une zone salée résultant de la transgression marine de Tafarit.

Au Sénégal,comme en Mauritanie, la nappe du Continental Terminal est constituée par des forma-tions de sable, de grès bigarrés tendres ou argileux avec des intercalaforma-tions lenticulaires ; d’argile bariolées.

Dans la région de Podorle Continental Terminal a été reconnu par des puits sous une couche aqui-fère à 45 m, constituée d’un amas conglomératique d’argile lie-de-vin, de sables ocre à dents de pois-sons et d’autres fossiles d’origine marine au sein des formations du Continental Terminal.

Dans la zone de Pété Olé, à environ 51 m de profondeur, se trouvent des grès rouge sombre au-des-sus des argiles jaunes à ossements phosphatés ou grès ocre ferrugineuse.

Dans le Ferls, cette nappe présente un niveau souvent très profond (jusqu’à 80 m). Aussi, le Conti-nental Terminal est surtout exploité au sud dans la zone de Casamance ainsi qu’en Gambie.

Au droit de la route Kaolack – Tambacounda, se développe le niveau sableux oligo-miocène que l’on retrouve jusqu’en Guinée-Bissau.

En Guinée-Bissau, le Continental Terminal est constitué des formations de sable, de calcaire/grès, de calcaire en avec des marnes, qui s’individualisent en deux unités aquifères :

L’aquifère inférieur (P3) est formée de couches sableuses oligocènes avec des intercalations d’hori-zons d’argileux et couvre une superficie de près de 13 000 km2. A l’Est de la ligne Ingoré – Bula – Biombo, un seul aquifère du CT plus ou moins continu, est localement interrompu par des profils argileux. Son épaisseur à cet endroit est de l’ordre de 10 à 20 m. A l’Ouest de cette ligne, l’aquifère P3 est divisé en deux horizons aquifèresP3 (I) et P3 (II) séparés par des intercalations argileuses, qui disparaissent par endroits. L’épaisseur de ces couches peut atteindre 20 à 25 m chacune.

La cote du toit de l’aquifère du P3 varie de –20 à –40 m et –100 m dans la zone du littoral. Il est cap-tif sur toute son extension, excepté la zone comprise entre ou Nhacra - Mores – Farim où il est libre ou semi-captif. En certains endroits la couche argileuse du quaternaire inférieur qui constitue la cou-verture a subi une altération superficielle. L’eau de cette nappe est de bonne qualité, elle est utilisée pour l’alimentation en eau potable des centres secondaires et plusieurs autres villages.

L’aquifère supérieur N1 (2). Cette unité aquifère couvre une superficie de l’ordre de 12 000 km2. Elle est composée par des calcaire gréseux et des calcaires francs qui alternent avec des marnes en séquence. Ces marnes deviennent très argileuses vers le Nord -Ouest et l’Est de Barro – Bula.

Le Miocène moyen est constitué à l’Est d’un seul horizon N1 (2) (I + II), et de deux horizons N1 (2) (I) et N1 (2) (II) à l’ouest. L’horizon inférieur N1 (2) (I +II) et N1 (2) (I) semble continu. Son épaisseur augmente de 5 à 10 m de Bissau à Bula jusqu’à 25 m dans la zone du littorale. Par contre l’horizon N1 (2) (II) est discontinu et son épaisseur peut atteindre 10 à 25 m.

Le mur de cet aquifère est constitué d’argiles. la cote du toit de l’horizon inférieur est de 0 m à Bissau- Binta et –60 m dans la zone du littorale tandis que celle des autres horizons à l’ouest de Caio-Cacheu, se trouve à –25 m. Cet aquifère est capté par des forages équipés de pompe manuelle pour l’hydraulique villageoise.

Le niveau piézométrique de la nappe du Continental Terminal s’élève progressivement en Mauritanie (nappe du Trarza) de la mer vers l’intérieur du pays et atteint plus de 70 m en certains points.

Cette nappe en creux, a fait l’objet de plusieurs hypothèses à propos de son invasion la mer à partir d’un biseau salé. Selon ces hypothèses cette invasion n’est pas compensée par la réalimentation à partir de la nappe alluviale du fleuve Sénégal. Observé depuis près de 3 ans de suivi, le niveau pié-zométrique de cette nappe semble stationnaire.

Au Sénégal dans la zone du Ferlo, dans les formations du Continental Terminal, davantage en creux par rapport à celle du Trarza, la surface piézométrique dessine une vaste cuvette, avec des bords rele-vés le long de la vallée du fleuve Sénégal atteignant +40 m vers le Sud-Est près du Bakel et avoisi-nant la cote 0 m au Nord. Ce niveau descend – 40 m entre le fleuve et la vallée du Boundoum et par-fois à –50 m au Sud-Ouest de Linguére.

Au vu de la pluviométrie de cette zone, l’alimentation de cette nappe semble se faire uniquement sur ses bordures par les crues des fleuves. Un apport direct des eaux de pluies par la surface n’est guère négligeable qu’au Sud du Sénégal et en Guinée-Bissau. Dans la zone de Quesaque près de Man-soa, le niveau piézométrique montre une variation de 4,5 m qui reflète l’évolution recharge / étiage typique pour une zone de recharge. Le minimum est atteint en juin et le maximum en octobre.