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Aquifères du sous-bassin d’Iullemeden

Système aquifère du bassin d'Iullemeden-Irhazer

3. Systèmes aquifères

3.2 Aquifères du sous-bassin d’Iullemeden

Ce bassin essentiellement situé en territoire nigérien et au Mali, se prolonge au Nigéria à travers le bassin de Sokoto. Les principales formations aquifères de ce bassin s’échelonnent entre le Continen-tal Intercalaire : ContinenContinen-tal hamadien à la base et le Quaternaire en surface. On y distingue les niveaux aquifères du Continental Intercalaire, à la base, surmontés de ceux du Continental Terminal dont deux en charge et le troisième libre, mais plus étendu.

3 . 2 . 1 L e C o n t i n e n t a l i n t e r c a l a i r e / C o n t i n e n t a l H a m a d i e n

Le Continental Intercalaire/Continental Hamadien regroupe toutes les formations d’origine conti-nentale postérieures aux argiles de l’Irhazer. Ces formations se sont constituées essentiellement au Crétacé, dans un bassin de sédimentation limité par les affleurements du socle cristallin.

Le Continental Intercalaire comprend de bas en haut les Grès du Tégama, les argiles de Farak et le Continental Hamadien. Dans l’Ouest du sous-bassin d’Iullemeden, le Continental Intercalaire est recouvert par les formations marines du Crétacé Supérieur ou par celles du Continental Terminal ; l’aquifère est alors mis en charge.

C’est le plus grand système aquifère multicouche dans le bassin. Il est libre dans sa bordure et captif au centre. La nappe est radiale convergente vers le fleuve Niger au Sud-Ouest ; dans cette zone, l’aquifère est captif artésien (28 m au-dessus du sol, 1967), et le fleuve est drainant.

Le niveau piézométrique dans la partie libre est en général, assez profond, entre 40 et 60 m. Ailleurs, il est nettement moins profond, souvent à moins de 20 m.

Une couche sableuse très transmissive (en moyenne 1 x 10–2m2/ s) occupe la partie centrale de l’aqui-fère avec son équivalent dans le bassin de Sokoto au Nigéria (Guindumi formation). Au Niger, le débit spécifique varie de 0,1 à 26 m3/ h /m. Dans la couche transmissive, il est en moyenne de 13 m3/ h /m

avec des extrêmes de 7 m3/ h/ m et 26 m3/ h /m. Dans les zones captives, les débits sont presque tou-jours supérieurs à 50 m3/ h et peuvent dépasser 100 m3/ h.

La salinité varie de 0,1 m / g à 1 g / l vers l’exutoire. La température de l’eau est élevée dans les dépar-tements de Tahoua et de Dosso où elle peu dépasser 50°C. Ce paramètre ne doit pas être négligé

Carte schématique des aquifères du sous-bassin d’Iullemeden

pour l’utilisation en irrigation. Les teneurs en 14C varient de 96 % PCM dans l’extrême Nord où l’aqui-fère est à nappe libre, à 1 % PCM au centre et au Sud de l’aquil’aqui-fère.

Les volumes emmagasinés dans cet aquifère sont très importants. Un rabattement général de la nappe de 1 m libérerait entre 13 et 15 milliards de m3.

Le taux de réalimentation de l’aquifère est très faible, mais les volumes emmagasinés sont tels que les prélèvements actuels sont insignifiants.

La contrainte majeure du point de vue économique est la grande profondeur des ouvrages de cap-tage, surtout dans la partie captive de l’aquifère : elle varie de 100 à 800 m. La profondeur de pom-page n’est pas une contrainte puisque le niveau piézométrique est à faible profondeur et parfois artésien surtout au Sud.

Au Mali, il est localisé dans la partie nord-ouest du sous-bassin de Tamesna. Dans le secteur nord où affleure la formation aquifère, le niveau de la nappe est à des profondeurs supérieures à 40 m. Vers le Sud, elle est mise en charge par les couches du Crétacé supérieur et le niveau piézométrique devient moins profond et localement jaillissant (vallée d’Azouak). La profondeur des couches aqui-fères dépasse 300 m.

3 . 2 . 2 A q u i f è r e s d u C r é t a c é S u p é r i e u r M a r i n e t d u P a l é o c è n e

Cet aquifère est captif d’assez grande extension, est reconnu dans les calcaires blancs du Turonien : Le niveau piézométrique varie entre 20 et 60 m de profondeur. Ses paramètres hydrogéologiques sont très mal connus. Il fournit un débit de plusieurs m3/h,avec une eau peu chargée en sels. L’intérêt de cet aquifère réside dans le fait d’être capté par des ouvrages moins profonds que ceux du Continental intercalaire (200 - 300 m, au lieu de 400 - 600 m).

Un autre niveau aquifère, d’extension plus limitée mais beaucoup plus facilement accessible, est identifié dans la région d’Ibeceten. Il se trouve dans un mince horizon sableux du Turonien Inférieur.

Avec un niveau piézométrique vers 35 m, il fournit un débit au moins égal à 5 m3/h d’une eau douce.

Cet aquifère est capté par plusieurs puits traditionnels pastoraux de 40 à 50 m de profondeur.

Au Sud-Est de Tahoua, trois aquifères à nappe captive logée dans les couches du Sénonien au Maestrichien ont été reconnus. Ces aquifères deviennent à nappe libre sur les flancs des vallées qui entaillent le plateau de l’Ader Doutchi. Bien que quelques forages donnent ponctuellement des débits de 20 m3/ h, ces aquifères fournissent des débits souvent faibles, inférieurs à 5 ; le taux d’échec avoisine 40 % à cause de la nature silto-argileuse du réservoir. De plus, l’eau est fréquemment de mauvaise qualité avec des salinités de plusieurs grammes par litre.

L’aquifère du Paléocènen’existe que dans le département de Tahoua. Il est contenu dans une che de calcaire d’origine marine d’une quarantaine de mètres d’épaisseur, intercalée entre deux cou-ches imperméables de schistes papyracés, d’une vingtaine de mètres d’épaisseur chacune.

Ses caractéristiques hydrogéologiques sont très médiocres ; le débit est de quelques centaines de litres/heure avec des rabattements de plusieurs dizaines de mètres. De plus, l’eau est chargée en sels.

Dans sa partie captive, l’aquifère est inexploitable.

En revanche, dans la partie à nappe libre, l’aquifère a subi une certaine karstification. Des puits ont

fourni des débits de plusieurs m3/ h avec des rabattements inférieurs à 10 m. L’eau est assez chargée en sels, mais demeure en général acceptable pour la consommation.

Plus à l’Ouest dans le sous-bassin d’Iullemeden, le Paléocène marin disparaît en se biseautant ou en passant latéralement aux sédiments du sommet du Continental Hamadien.

3 . 2 . 3 L e C o n t i n e n t a l Te r m i n a l

Le Continental Terminal (CT) est un système aquifère multicouche qui s’étend dans le Sud-Ouest du pays, sous les départements de Tillabéri, Dosso et Tahoua. Il occupe une superficie de 102 000 km2. Le Continental Terminal est contenu dans les sédiments continentaux qui se présentent en alternan-ces de sables et d’argiles avec variations latérales et verticales de faciès. Trois niveaux sont identifiés dans le Continental terminal :

• la série sdérolithique ou série sableuse inférieure (CT1),

• la Série argilo-sableuse à lignite ou série des argiles et silts verdâtres (CT2),

• la série des grès argileux du Moyen Niger correspondant à deux ou niveaux sablo-silteux (CT3).

Le Continental Terminal 1 (CT1)s’étend sur une superficie de 76 000 km2. L’aquifère est à nappe cap-tive sauf dans sa partie périphérique. Le niveau piézométrique est toujours à faible profondeur ou artésien, sauf dans l’Ouest du département de Tahoua où il peut dépasser 35 m de profondeur. Dans les dallols Bosso et Maouri, ainsi qu’au Sud de Ouallam, l’aquifère est artésien, avec des hauteurs de jaillissement qui peuvent atteindre 20 m. Dans le département de Dosso, la profondeur est presque toujours inférieure à 10 m.

Les eaux sont en général douces (0,5 g / l) sauf à l’Ouest de la discontinuité (1,4 g / l). Des teneurs fré-quentes assez importantes en CO2sont enregistrées, ce qui rend l’eau corrosive.

Les réserves exploitables sont estimées à 7,6 km3.

L’exploitation de cet aquifère présente un inconvénient majeur qui est la profondeur excessive des ouvrages de captage.

Le Continental Terminal 2 (CT2)s’étend sur une superficie de 52 km2. A l’Ouest du méridien 2°30’, les sables moyens deviennent argileux et l’aquifère est alors logé dans la formation de grès à ooli-thes ferrugineuses qui les surmonte.

La nappe est captive avec des écoulement orientés NW-SE et NE-SW. Un dôme piézométrique de direction NNE-SSW, est observé dans la partie SE de l’aquifère. Les niveaux piézométriques sont assez profonds (30 à 60 m) sauf dans les dallols où la profondeur peut être inférieure à 10 m. Sur les pla-teaux, elle peut être supérieure à 80 m.

Les eaux sont douces (salinité moyenne de 0,4 g / l) sauf dans sa partie occidentale où la salinité atteint 1,2 g / l. Les teneurs de l’eau en CO2 sont importantes et imposent l’installation d’équipements de captage et de pompage adéquats pour éviter la corrosion.

Les réserves exploitables en artésianisme sont estimées à 52 000 km3. L’exploitation de cet aquifère présente l’avantage de meilleurs débits et d’une profondeur moindre des ouvrages (80 - 150 m), mais

la profondeur du niveau piézométrique est souvent une limite d’accessibilité pour les pompes à motricité humaine.

Le Continental Terminal 3 (CT3) s’étend sur toute l’étendue de l’aquifère du CT, sauf à l’Ouest de Tahoua et dans le Nord-Est du département de Tillabéri. Sa superficie est d’environ 102 000 km2. Il se présente sous forme d’une nappe libre dont les l’écoulement s’effectue vers le NW-SE et le NE-SW.

Le niveau piézométrique est généralement à une profondeur de 20 à 50 m. Dans les bas dallols, il est très proche du sol. De nombreuses mares permanentes sont liées à la surface piézométrique. Sur les plateaux, le niveau est presque toujours au-delà de 60 m.

Les fluctuations saisonnières du niveau piézométrique ont une amplitude moyenne de 65 cm et atteignent localement les 4m. Les eaux sont douces (salinité < 0,4 g / l). Cependant, dans le centre et au SW de l’aquifère, elles deviennent minéralisées (>1 g / l).

Les volumes exploitables sont évalués à 5 000 km3pour des besoins annuels évalués à 27 hm3. L’exploitation de cet aquifère est envisageable par puits. En dehors des dallols, les puits doivent être assez profonds, jusqu’une cinquantaine de mètres en général. L’aquifère est donc accessible par les captages villageois, mais l’exhaure n’est pas toujours aisée.