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L i b y e – É g y p t e – T c h a d – S o u d a n

Figure 1. Système aquifère nubien

Ce système aquifère s’étend à travers le bassin nubien, bien que son eau devienne très salée dans la partie nord. Au Sud du 26eparallèle, l’aquifère est libre et sa productivité est la meilleure dans cette partie, de même que les rabattements dans les champs d’exploitation ne sont pas étendus.

La majeure partie de la recharge du système aquifère s’est produite durant la période pluviale tar-dive et depuis, le système est en vidange lente, conformément aux conditions climatiques arides actuelles.

2. Géologie et système aquifère

Le système aquifère nubien se présente sous forme d’une épaisse série sédimentaire continentale dont l’extension est régionale. Ces sédiments d’une épaisseur de plusieurs milliers de mètres, sont assez perméables pour constituer un système aquifère qui est subdivisé en deux niveaux qui sont :

• l’aquifère ancien qui est le plus étendu, formé par des sédiments détritiques continentaux dépo-sés depuis le Paléozoïque jusqu’au au Cénomanien. La majeure partie de cet aquifère se localise au Sud du 26e parallèle et a le comportement d’un aquifère libre. Cet aquifère englobe plusieurs niveaux gréseux du Paléozoïque, du Dévonien et du Cambro-Ordovicien dont la continuité hydraulique est admise. Il est connu sous le nom de l’aquifère des grès de Nubie (NSAS),

• l’aquifère récent qui englobe en Libye et en Égypte, des sédiments continentaux détritiques et tertiaires ainsi qu’en Égypte, des formations carbonatées du Tertiaire. Il est connu sous le nom de l’aquifère post-nubien (PNAS).

Figure 2. Bloc-diagramme du Système aquifère nubien

Ces deux niveaux aquifères sont séparés par des couches à faible perméabilité datées du Crétacé supérieur et du Tertiaire.

On considère comme limites de ce système aquifère les affleurements du socle localisés dans le désert oriental en Égypte et dans le Nord du Soudan ainsi que ceux d’Ennedi, Er Redis et Tibesti. La struc-ture du système aquifère nubien est sous forme d’une cuvette monoclinale dont le substratum est constitué par les formations du socle tectonisé. L’épaisseur de ces formations s’accroît de quelques mètres au Nord du Soudan pour atteindre près de 1 000 m dans l’oasis de Kharga en Égypte, près de 1 800 m à Bahrya, 2 000 m à l’Ouest de Farafra et 2 500 m près de l’oasis de Siwa.

Ce système aquifère contient de l’eau de bonne qualité sur la majeure partie de son extension, mais cette qualité se dégrade en allant vers le Nord en s’approchant de la méditerranée, particulièrement dans l’aquifère post-nubien. On estime l’aire à eau de bonne qualité à 1,8 millions de km2pour une extension totale de 2,2 millions km2.

2.1 Évaluation des ressources en eau du système nubien

Deux approches ont été utilisées pour l’évaluation des ressources en eau globales et exploitables à partir du système nubien : l’approche géométrique et par modélisation.

L’approche géométriquese base sur le volume en eau emmagasiné dans le système aquifère et sur la proportion susceptible d’être extraite en se référant à certains paramètres comme la superficie d’ex-tension de l’aquifère, l’épaisseur des formations saturées en eau et leur porosité ou coefficient d’em-magasinement.

Cette méthode a permis d’évaluer le volume d’eau exploitable à partir de ce système, à près de 14 459 km3se répartissant à raison de 8 889 km3dans l’aquifère des grès de Nubie et 5 570 km3dans l’aquifère post-nubien.

Sur la base de l’exploitation actuelle de ce système aquifère qui est de 2,17 km3/an, la durée de vie théorique de cet aquifère serait de quelques milliers d’années (Bakhbakhi, 2002).

La modélisation du système aquifère des grèsde Nubie prend en considération sa vidange lente, mais continue depuis 8 000 ans ainsi que l’arrêt depuis, de sa recharge dans le partie où il est libre. Les rabattements calculés pour toute la période de sa vidange jusqu’en 1960, coïncident avec les obser-vations faites sur la régression des paléo-lacs depuis le dernier pluvial.

Les sorties du système sont évaluées à 18 m3/ s en 1960 et 49 m3/ s en l’an 2000. L’accroissement enre-gistré rentre ces deux dates revient en grande partie, aux prélèvements effectués sur les champs d’ex-ploitation.

Les échanges de flux à travers les frontières entre les pays sont évalués comme suit :

• aquifère post-nubien

- flux de la Libye vers l’Égypte : 1,17 m3/ s durant toute la période de simulation (1960 - 2060),

• aquifère nubien

- flux du Soudan vers l’Égypte : 0,091 m3/ s (en 1960), 0,086 m3/ s (de 2000 à 2060),

- flux de la Libye vers l’Égypte : 0,376 m3/ s (de 1960 à 2000), 1,092 m3/ s (en 2010), 1,064 m3/ s (en 2060).

Le système aquifère nubien partagé par le Soudan, le Tchad, la Libye et l’Égypte, s’avère à ressources largement partagées par ces quatre pays malgré une utilisation de ces ressources qui est actuelle-ment beaucoup plus développée en Libye et en Égypte. Les flux trans-frontaliers restent relativeactuelle-ment faibles (0,1 à 1,1 m3/ s) comparativement à l’exploitation qui se pratique dans chacun de ces trois prin-cipaux pays (1 à 26 m3/ s). Le développement de ces prélèvements est de nature à rendre plus sensi-bles les influences trans-frontières particulièrement entre la Libye et l’Égypte.

3. Ressources en eau et leurs utilisations

Les données qui ont pu être rassemblées dans le cadre de l’étude FIDA (1998 - 2002), a permis d’esti-mer le volume d’eau douce stockée dans les deux niveaux aquifères du système. Les résultats de cette étude montrent qu’il est possible d’envisager différents scénarios en fonction de différentes options de développement des ressources en eau. Les principaux résultats pour la gestion de ces ressources en eau douce sont donnés par le Tableau 1.

La majeure partie de l’eau exploitée actuellement à partir du système aquifère des grès de Nubie est utilisée pour l’irrigation et ce à travers plusieurs projets de développement agricole en Libye sous forme de périmètres irrigués privés, l’irrigation d’anciennes oasis en Égypte (New Valley). Toutefois,

Tableau 1. Principales données du système aquifère nubien

Notes :

[1] En considérant un coefficient d'emmagasinement de 10– 4dans la partie captive des aquifères et 7% comme porosité effective dans la partie libre.

[2] En considérant un rabattement maximum acceptable de 100 m dans la partie libre de l'aquifère et 200 m dans la partie captive.

Source :CEDARE/ IFAD (Programme for the Development of a Regional Strategy for the Utilisation of the Nubian Sandstone Aquifer System). 2002.

[3] Bakhbakhi M. (2002). Hydrogeological framework of the Nubian Sandstone Aquifer System. CEDARE, 2002, 35 p.

Total 2 175 838 372 960 920 520 169 220 542 180 15.340 0,911 1 376 2,288

un grand projet prévoit le transfert d’eau de l’aquifère des grès de Nubie vers la partie côtière de la Libye en vue d’assurer le développement agricole de ces régions et assurer la desserte en eau pota-ble avec 70 hm3/an de la ville de Benghazi et de la plupart des villes côtières situées à l’Ouest d’Ajdabyia.

Il apparaît des données exposées sur le Tableau 1, que les prélèvements annuels actuels ne représen-tent que 0,01 % du volume total en eau douce récupérable de ce système aquifère.

4. Principales problématiques