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de Taoudéni-Tanezrouft

3. Formations aquifères

Le système aquifère du bassin de Taoudéni s’étend depuis les formations primaires jusqu’à celles du Quaternaires. Les formations sédimentaires primaires souvent recristallisées et largement affectées par la tectonique, ne sont aquifères qu’à proximité des affleurements où elles sont fracturées. Celles affectées au Secondaire, Tertiaire et Quaternaire donnent lieu à des aquifères continus plus étendus et de meilleures caractéristiques hydrogéologique qui s’étendent en Mauritanie et au Mali. Les nap-pes logées dans ces dernières formations sont différenciées en quatre principaux niveaux aquifères généralisés qui sont :

• le Continental Intercalaire individualisé,

• le Continental Intercalaire et terminal indifférenciés,

• le Crétacé supérieur-Eocène inférieur,

• le Continental Terminal-Quaternaire.

Dans sa partie nord, le mur du bassin est constitué par les séries schisto-gréseuses de l’Infra-Cambrien et par des formations calcaires et des argiles du Carbonifère. Les aquifères sont constitués de sables et grès localement grossiers avec des intercalations d’argiles plus ou moins sableuses. C’est un ensem-ble d’aquifères multicouches subissant des variations latérales et verticales d’épaisseur et de faciès.

Le centre du bassin est caractérisé par une anomalie structurale sous forme d’un fossé d’effondre-ment en gradin qui se localise entre la ville de Nara et le lac de Faguibine. Dans cette partie du bas-sin, l’épaisseur du CI dépasse les 500 m. Le débit moyen obtenu est de l’ordre de 30 m3/ h avec un niveau statique de 45 m, mais avec un rabattement pouvant atteindre 70 à 90 m.

3.1 Les aquifères des terrains sédimentaires anciens

Sur plus de la moitié de la surface du bassin située en Mauritanie, les formations sédimentaires pri-maires sont fortement consolidées et très peu perméables. Dans le Hodh et l’Assaba, les ouvrages donnent des eaux de bonne qualité. Les niveaux de grès d’El Ayoun qui affleurent largement dans l’Affolé, sont exploités par nombreux points d’eau. Ceux d’Aguini ont donné des résultats encoura-geant dans l’Adrar. Ceux de Khat et de Hank restent peu reconnus et ne semblent pas contenir des réserves importantes.

L’ensemble de ces aquifères ne présente pas de bonnes caractéristiques hydrogéologiques sauf dans les zones où ils sont en contact avec les nappes superficielles des vallées, mais ils restent à ressources limitées et n’ont qu’un intérêt local.

Ces aquifères sont exploités par quelques centaines de puits et forages peu profond (<100 m). les débits ponctuels sont généralement compris entre 0,2 et 2 m3/ h et ne dépassent que rarement 5–10 m3/ h.

Au Mali, les formations du Primaire sont indifférenciées et s’étende sur une superficie de près de 113 000 km2. Elles englobent un seul niveau aquifère dont la profondeur est de 300 à 400 m avec une puissance de même ordre de grandeur.

3.2 Les aquifères des terrains sédimentaires récents 3 . 2 . 1 C o n t i n e n t a l i n t e r c a l a i r e ( C I )

Les formations du Continental intercalaire affleurent dans la région d’El Hodh en Mauritanie et sur la bordure septentrionale du bassin de Taoudéni au Mali. Ces formations se prolongent se prolon-gent dans le bassin d’Iullemeden-Irahzer (Mali-Niger). Elles sont représentées par des grès conglomé-ratiques à dragées de quartz qui reposent sur une puissante série d’argiles imperméables.

Compte tenu de sa constitution lithologique et sa texture, le Continental intercalaire présente au Mali, moins d’intérêt que les formations du Continental terminal, car il n’englobe que des nappes de faibles puissance et réserves dont l’exploitation n’est adéquate qu’à l’aide de puits à gros diamètre pour de faibles débits. Les ouvrages d’exploitation donnent des débits variant entre 1 et 10 m3/ h avec une moyenne de 4 m3/ h pour un niveau statique n’excédant pas 10 m de profondeur.

En Mauritanie, le Continental intercalaire est faiblement exploité. Il a été atteint à l’Est de Nema à l’aide de quelque puits et forages (60 – 80 m). Ses caractéristiques hydrogéologiques sont médiocres à cause de la prédominance des argilites et des schistes. La nappe y est captive.

3 . 2 . 2 C o n t i n e n t a l i n t e r c a l a i r e e t t e r m i n a l ( C I T )

Le Continental terminal s’étend dans la partie malienne du bassin de Taoudéni sur une superficie de près de 210 000 km2. Il couvre les parties centrale, septentrionale et occidentale de ce bassin. Ce

Aquifère

Superficie

(km²) Type

Profondeur (m)

Puissance (m)

Adrar 4 120 Fracturé 40 14

Tagant 2 720 Fracturé 50 20

Grès d’El ayoun 5 500 Monocouche 80 15

Assaba 8 700 Monocouche 40 15

Pélites du Hodh 13 470 Fracturé 50 20

Caractéristiques des aquifères discontinus des sédiments anciens du bassin de Taoudéni en Mauritanie

niveau aquifère est logé dans des séries principalement gréseuses tendres avec des niveaux sablo-argileux. La ressemblance des faciès des formations du CI et du CT ne permet pas toujours de les dis-tinguer l’un de l’autre.

L’épaisseur de la formation aquifère est en moyenne de 150 à 200 m et elle se réduit par endroits vers le Nord, en bordure du plateau de Khenachich, à moins de 100 m. Par contre, elle se développe vers l’Ouest du Mali et en Mauritanie où elle dépasse les 500 m.

Ce niveau aquifère est caractérisé par une piézométrie déprimée qui contribue davantage à son dénoyage. Les débits obtenus dans les ouvrages d’exploitation varient de 9 à 12 m3/ h avec des valeurs maximales de 34 à 50 m3/ h pour un niveau statique maximal de 58 à 92 m de profondeur.

3 . 2 . 3 C r é t a c é - E o c è n e

L’aquifère crétacé-éocène est en fait une série de formations datées du Crétacé à l’Eocène avec des niveaux spécifiques au Maestrichtien et au Paléocène. Ces formations contiennent plusieurs horizons aquifères dont l’identification singulière n’a pu être faite. Cet aquifère est localisé à l’Est du bassin, au Mali, en bordure de l’Adrar des Iforas et se prolonge dans le bassin d’Iullemeden-Irhazer. Son épaisseur est variable de 100 à plus de 400 m. Il présente une lithologie relativement complexe. Ce sont des formations d’origine marine qui sont constituées d’argilites, de schistes et de grès argileux, avec des intercalations calcaires et des couches phosphatées admettant par endroits, du lignite. Cette série repose directement sur le socle. Les valeurs du débit moyen obtenues dans les ouvrages de cap-tage présentent un maximum de 35 m3/ h pour un niveau statique profond au maximum de 100 m.

3 . 2 . 4 C o n t i n e n t a l t e r m i n a l ( C T )

Le Continental terminal (CT) est souvent indifférencié du Quaternaire. Il couvre au Mali une superfi-cie de 200 000 km² et se localise essentiellement en zone climatique saharienne et désertique.

Vu la grande extension de cette formation, la diversité des structure et des conditions morphologi-ques et structurale, le Continental terminal se répartie en plusieurs zones dont :

• le delta intérieur du Niger où cet aquifère est directement alimenté par les alluvions du fleuve Niger et constitue par cette influence, la plus grande réserve en eau souterraine du bassin. Dans cette zone, l’épaisseur des formations aquifères varie de 30 à 80 m et dépasse par endroits les 100 m. Pour un niveau statique de 10 m de profondeur, les valeurs du débit maximum oscillent autours de 50 m3/ h.

• le Nord du delta intérieur du Niger (Azaoued) où l’épaisseur du CT croît sensiblement, notamment dans les compartiments affaissés où elle dépasse les 300 m. L’aquifère est constitué par des forma-tions sablo-argileuses avec des horizons gréseux. Les niveaux sableux, plus fréquents, admettent des horizons à sable grossier et graviers. Plus de 10 % des forages réalisés dans cette zone, ont donné plus de 50 m3/ h pour un niveau statique moyen de l’ordre de 17 m.

• la partie orientale du delta du Niger (détroit soudanais ou fossé de Gao) où le faciès de la for-mation aquifère du CT est essentiellement argileux. Ailleurs, le CT est épais de plus de 200 m et repose sur les couches de l’Eocène. Les horizons aquifères associés aux lentilles sableuses sont d’une épaisseur variable. Les profondeurs d’investigation se situent entre 10 et 100 m. Les ouvra-ges réalisés dans cette zone, donnent des débits moyens de 25 m3/ h avec un niveau statique de 30 m.