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d’Errachidia - Béchar

3. Principaux aquifères

Le bassin sédimentaire d’Errachidia-Béchar à structure synclinale englobe trois niveaux aquifères pro-fonds surmontés par un système de nappes phréatiques en relation avec les sous-écoulements et les

Figure 3. Coupes géologiques N - S dans le bassin d’Errachidia- Béchar, partie occidentale (d’après J. Margat)

Figure 4. Coupe géologique N O- SE du Haut Atlas à Meski suivant la vallée du Ziz (d’après J. Margat)

cours d’eau de surface, ainsi qu’avec les formations encaissantes du Crétacé. Ces aquifères profonds sont :

• la nappe des grès de l’Infra-Cénomanien,

• la nappe des calcaires du Turonien,

• les horizons continentaux rouges et gréseux du Crétacé supérieur (Sénonien).

On distingue dans la partie atlasique, les formations plissées du Jurassique au sein desquelles se différencient deux aquifères secondaires dans les calcaires fissurés du Lias inférieur et les calcaires de l’Aalénien-Dogger. Ces deux aquifères sont séparés par le niveau Toarcien imperméable et ils ne communiquent qu’à la faveur des failles. A ces deux aquifères se superposent des nappes phréatiques du Quaternaire et de sous-écoulements des oueds fournissant des débits importants évalués entre 500 et 700 I/ s le long des vallées du Guir et de Ait Aïssa.

Ces formations atlasiques sont le siège d’une circulation en profondeur des eaux qui s’y infiltrent et qui rejoignent par la suite, les différentes parties du bassin versant. L’infiltration des eaux météo-riques dans les hauts bassins sur les reliefs atlasiques, assure l’alimentation des aquifères des bassins du Guir, de Bouanane, du Ziz et du Rhériss. Cette alimentation est évaluée à 6,4 m3/ s.

3.1 Nappes du quaternaire

La nappe logée dans les formations quaternaires est la mieux connue parce qu’elle est la plus acces-sible. Elle constitue un aquifère qui s’étend de part et d’autre de la frontière, mais son exploitation est plus intensive au Maroc. Dans le moyen Guir et ses affluents, cette nappe est alimentée par les eaux de surface ainsi que par les formations encaissantes aquifères du Sénonien dont les ressources sont importantes mais de qualité chimique (salinité) se dégradant en direction du bas Guir. Les apports à ces nappes sont évalués à 0,47 m3/ s à partir des eaux de surface et 1 m3/ s par abouche-ment avec la nappe du Sénonien.

Dans le bassin du Rhéris-Ziz, l’aquifère plio-quaternaire est logé dans des conglomérats et des allu-vions dont l’épaisseur ne dépasse pas généralement 20 m. Cet aquifère constitue la nappe phréatique des palmeraies du Todrha, de Tinjdad, de Goulmima, de Fezna-Jorf et à l’aval sur les formations du Primaire, la nappe du Tafilalt.

Les prélèvements en eau souterraine atteignent dans ces palmeraies, 2,7 m3/ s répartis comme suit :

• Palmeraies du Todrha : 0,82 m3/ s

• Palmeraies de Tinjdad : 1 m3/ s,

• Palmeraies de Goulmima : 0,2 m3/ s,

• Palmeraies de Jorf-Fezna : 0,67 m3/ s.

Ils enregistrent des variations liées à leur recharge dépendant notablement de l’écoulement des eaux de surface.

Dans les palmeraies de Bouanane, la nappe phréatique est proche de la surface du sol (moins de 5 m) et fournit de l’eau à salinité élevée (4 à 5 g/ l) due à l’évaporation.

Dans le moyen Guir, les formations plio-quaternaires (conglomérats et alluvions) sont le siège de

nappes phréatiques exploitées par puits, forages et rhettaras au débit de 1,1 m3/ s dans les palme-raies entre Boudenib et Sahli.

3.2 Nappe des grès du Sénonien

L’aquifère du Sénonien a commencé à être reconnu par sondages (100 - 150 m de profndeur) au Maroc, à partir du début des années 1980. C’est particulièrement la partie occidentale du bassin (ouest de Errachidia-Erfoud) qui est intéressée par ces ouvrages.

Le Sénonien consiste en des grès tendres ou durs, des sables fins, des argiles et des marnes plus ou moins gypseuses. Les sables et les grès sont généralement séparés de la base du Quaternaire par un niveau d’argiles sableuses. L’épaisseur maximale du Sénonien est de près de 600 m.

Les forages captant cet aquifère ont donné les meilleurs résultats dans la partie centrale du bassin, au Sud-Ouest d’Errachidia avec des débits spécifiques de 1,5 à 2,0 l/ s et des salinités de 1 à 2 g / l. Plus à l’est, à Bouanane, les résultats des sondages sont médiocres et les eaux plus salées (3 à 6 g / l).

3.3 Nappe des calcaires et dolomies du Turonien

Le Turonien est formé de calcaires blancs massifs ou récifaux qui se présentent en plusieurs faciès : calcaires, calcaires dolomitiques, dolomies … Ces formations carbonatées admettent des marnes et des argiles rouges avec du gypse et de l’anhydrite.

Les premières prospections par sondages de l’aquifère des calcaires et dolomies du Turonien ont concerné les principaux exutoires naturels qui sont les sources de Tifounassine, Tarda et Meski.

L’épaisseur de l’aquifère turonien semble se situer entre 50 et 120 m. Le substratum de la nappe est constitué par les argiles et marnes du Cénomanien. Son toit est formé par le Sénonien. Dans la région de Meski, les alluvions quaternaires reposent directement sur les calcaires turoniens.

La productivité des forages est extrêmement variable en fonction de leur fissuration et cet aquifère présente une karstification bien développée.

Le débit global des trois sources qui constituent l’exutoire de cette nappe est de 1 à 2 m3/ s dont près de la moitié sourd au niveau de Aïn Meski.

L’aquifère du Turonien est généralement en charge sous les formations du Sénonien, mais il semble que par endroits (Nord de Aïn Meski), la nappe du Quaternaire contribue à l’alimentation du Turonien.

Sous la Hamada du Guir, la nappe du Turonien constitue la bordure sud du bassin d’Errachidia-Béchar. Elle est le principal aquifère de cette région. Son gradient est de 4 %. Sa piézométrie sug-gère un écoulement du NE vers le SW jusqu’à Djorf-Torba. Cette nappe reçoit une bonne partie de son alimentation directement, à travers l’infiltration des eaux superficielles et à partir des nappes superficielles. Ses deux principaux exutoires sont les sources de Boukais (17 l/ s) et de Djorf-Torba (10 l / s). Les débits obtenus dans les sondages peuvent aller jusqu’à 35 l / s. La salinité de l’eau varie entre 0,6 et 3,3 g / l.