FACULTÉ LE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE BORDEAUX
AISTISTEE 1898-1899
CONTRIBUTION A
L'ÉTUDE
No 40
MATIÈRES RÉDUCTRICES DO SANG
THÈSE POUR LE DOCTORAT M MÉDECINE
présentée et soutenue publiquement
le 14 Décembre 1898
par
Jean CHASSAIGNE
Pharmacien de lre classe,
Ancien Préparateur du cours de Chimie médicale,
Lauréat du prixde la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux
(Médaille d'argent),
Lauréat du Concours des travaux pratiques.
Né àSainte-Croix-du-Mont(Gironde), le25avril1872.
Examinateursde laThèse
MM. DENIGÈS,
BLAREZ, BARTHE, CANN1EU,
professeur... Président.
professeur... i agrégé IJuges.
Le Candidatrépondra aux questions qui lui serontfaites sur les diverses
parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
Al RHUMERIE Y. CADORU
17 — rue montméjan — 17 1898
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. de NABIAS Doyen. | M. PITRES. Doyenhonoraire.
PROFESSEURS :
MM. MICE AZAM DUPUY MOUSSOUS.
Professeurs honoraires.
Cliniqueinterne.
Clinique externe
Pathologie etthérapeu¬
tique générales Thérapeutique
Médecineopératoire...
Clinique d'accouchements
Anatomiepathologique
Anatomie
Anatomie générale et histologie
Physiologie Hygiène
MM.
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PITRES.
DEMONS.
LANELONGUE VERGELY.
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Médecine légale Physique
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section de médecine (Pathologie interneet Médecine légale).
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Physique MM. SIGALAS. | Pharmacie. M. BARTHE.
COURS COMPLEMENTAIRES Cliniquedes maladiescutanéesetsyphilitiques.
Cliniquedes maladiesdes voies urinaires Maladies dularynx, des oreilles etdu nez Maladies mentales
Pathologie externe Pathologieinterne Accouchements Chimie
Physiologie Embryologie Pathologieoculaire
Conférenced'hydrologie etminéralogie
Le Secrétaire de la L'acuité
MM. DUBREUILH.
POUSSON.
MOURE.
REGIS. ,
DENUCE.
RONDOT.
CHAMBRELENT.
DUPOUY.
PACHON.
CANNIEU.
LAGRANGE.
CARLES.
• LEMAIRE.
Pardélibérationdu 5 août 1879, la Facultéaarrêté queles opinions émises dans les Ihèses qui ui sont présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs, et qu'elle n'entend
eurdonnerni approbationni improbation.
A mon Présidentde Thèse
Monsieur le Docteur G. DENIGÈS
Professeurcle Chimie biologique àla Faculté demédecine deBordeaux,
Officier del'Instructionpublique.
PRÉFACE
Arrivé au terme de nos études, il est
naturel
que nous jetions un coupd'oeil
enarrière
surle chemin parcouru,
et que nous
remerciions
ceuxqui
nousont aidé dans ce
voyage plein
de difficultés. Nous devons songer à ceux
qui nous ont
appris à aimer la science et qui ont bien
voulu mettre leur savoir à notre portée en
oubliant dans
leurs rapports
quotidiens la distance qui sépare le maître
de l'élève.
C'est un antique et
excellent
usagequi
vousoblige à
revivre le passé déjà
si loin; c'est
unplaisir de se revoir
àsa première année,
mais c'est
avectristesse que l'on se
voit ensuite laissant ses maîtres et ses
camarades;
ce regret si souventexprimé
par nosprédécesseurs, nous
l'éprouvons à notre tour.
Nous sommes heureux de pouvoir
remercier bien sincè¬
rement ici nos maîtres dans les hôpitaux :
MM. Vergely,
Arnozan, Cassaët, Dubourg,
André Moussous, Piéchaud,
Badal; comme élèvenous avons pu
profiter de leurs leçons
et deleur bienveillance.
M. le professeur
agrégé Cannieu est
pournous plus
qu'un maître, un
ami. Nous voudrions pouvoir lui prouver
notre sympathie et notre
reconnaissance autrement que
par des paroles.
Mais à côté de l'hôpital, de
la clinique, il
y ale labora¬
toire, la science pure. Nous ne
devons
pasoublier
ceux qui nous ontfacilité l'accès des laboratoires, et qui y ont
guidé nos
premiers
pas.— 12 —
M. le professeur agrégé Barthe voudra bien agréer nos remerciementspourl'accueil que nous avons trouvéauprès
de lui.
M. le professeur Blarez et M. le professeur Denigès,
dont nous avons été le préparateur, nous ont donné une
hospitalitéaussi large que nous pouvions le désirer; nous n'oublieronsjamais leur inépuisable complaisance.
Nous ne savons comment remercier M. le professeur Denigès des marques d'intérêt qu'il n'a cessé de nous
témoigner; deux années passées dans son laboratoire,
nous ont appris ce qu'on peut attendre d'un maître aussi convaincu, aussi bienveillant. Nous sommes heureux d'avoirété son élève. 11 nous fait aujourd'hui le très grand
honneur d'accepter la présidence de notre thèse, qu'il dai¬
gne recevoir l'expression de notre gratitude et de notre très sincère admiration professionnelle.
Nous quittons nos camarades, nous aurions désiré
demeurer plus longtemps au milieu d'eux; leur souvenir
restera des meilleurs parmi nos souvenirs.
A tous ceux dont l'amitié nous est chère, nous adres¬
sons ici l'assurance de notre sympathie et de notre affec¬
tion.
J.-R. C.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DES
INTRODUCTION
Le dosage du glucose ou
plus
exactementdes principes
réducteurs du sangprésente une
grande importance dans
l'étude physiologique
de la fonction glycogénique du foie
et surtout si l'on veut suivre avec quelque rigueur
les
pro¬cessus relatifs à la glucosurie
expérimentale
oupatholo¬
gique.
11 nous a semblé que les
procédés mis
en œuvrejusqu'à
cejourpoureffectuerce
dosage étaient longs, compliqués
et parfois peu sûrs.
A la suite d'un grand nombre
d'essais,
nous sommesarrivé à établirun modeopératoire précis,
facile dans
son applicationet pouvantêtreemployé aussi bien à la clinique
qu'au laboratoire.
C'est cette nouvelle méthode que l'on trouvera
déve¬
loppée dans ce mémoire
qui comprendra trois chapitres.
— 14 -
L'un consacré à l'exposition de l'état
actuel de la
ques¬tion;
Un second où sera minutieusement décrite la technique
que nous préconisons ;
Un dernier qui comprendra quelques
applications de
notre méthode.
$
CHAPITRE PREMIER
MÉTHODES ACTUELLES POUR LE DOSAGE DU GLUCOSE DU SANG
Les divers procédés
décrits
pourle dosage du glucose
du sang se ramènent à peu
près
tousà utiliser les proprié¬
tés réductrices de ce sucre sur les solutions
cupro-tartri-
ques alcalines ou
leurs succédanés et, par suite, à faire
agirlesérum
sanguin, convenablement traité, sur la liqueur
de Felding ou l'une
des modifications de
ceréactif.
Ce dosage
comprend donc deux parties bien distinctes :
1° La préparation
du sérum sanguin;
2°L'action du produit
obtenu
surles différentes liqueurs
cupro-tartriques.
C'est ce que nous
étudierons
endeux paragraphes sépa¬
rés.
§ I. Procédés depréparation
du sérum
en vuede la détermination
du sucre contenu dans le sang.
C. A. Ewald (1) enlève
les matières albuminoïdes du
sang avec de
l'alcool, du sulfate de soude ou de l'acide
acétique.
ClaudeBernard (2), continuant son
étude critique
surla
glycémie, traite tout
d'abord des conditions physico-chi¬
miques de la
recherche du
sucredans le sang, et conclut
(1) C. A. Ewald, Berlin. Klin. Wochens., 1875, n.
51
et52, 20 et 27 dée.
1875,p.689 et 701.
(2)ClaudeBernard, Glycémie.Critique supérieure de
la recherche du
sucre.(Compte-rendu de l'Académie des sciences,12juin
1876).
— 16 —
en recommandant le procédé suivant : ajouter au sang un
poids égal de sulfate de soude en petits cristaux, mêler
le tout dans une capsule et faire cuire sans ajouter d'eau
en remuant le mélange. 11 se produit un caillot noir et
spongieux nageant dans un liquide alcalin. On filtre le
tout à chaud et l'on obtient un liquide transparent, inco¬
lore, ne renfermant plus d'albumine. Dans cette dissolu¬
tion de sulfate de soude est contenu le sucre, dont on constate la présence et dose la proportion par la réduc¬
tion des sels de cuivre, sans qu'aucune réaction étrangère
masque ou dénature le phénomène.
Nous avons essayé ce procédé et nous avons remarqué
que la coagulation était assez longue à se produire ; il
faut chauffer dix minutes à un quart d'heure avant d'at¬
teindre la coagulation complète, il survient un boursou¬
flement considérable de la masse spongieuse etil s'ensuit
des projections provoquant une perte de substance ; de plus, il faut une grande attention obligeant l'opérateur à
surveiller constamment.
Dans ce sérum il reste encore quelque peu de matières
albuminoïdes qui gênent la réduction quand on opère avec la liqueur de Fehling ordinaire.
Il faut aussi se hâter de faire le dosage du sucre, car le
sulfate de soude cristallise dans la capsule, et plus sou¬
vent dans la burette graduée. Si on a opéré par exemple
sur 60 cc. de sang, on ne peut évaporer le sérum sul¬
faté au-dessous de 60 cc., car la cristallisation ne tarde
pas à se produire. 11 n'en est pas de même avec le sérum préparé avec le métaphosphate de soude ; on peut pous¬
ser plus loin l'évaporation, à 30 cc. par exemple, et dans
ce cas le dosage se fera beaucoup plus rapidement et plus
exactement, puisque la solution sucrée est deux fois plus
concentrée.
Bleiie (1) s'est servi d'acide phosphotungstique qui a (1) Bleile, Arch.f. anat. u. physiol., phys., Abtheil., p. 59-77, 1879,
l'avantage, dit-il,
de précipiter toutes les peptones qui
peuvent
exister dans le
sang.Cependant les dosages faits
après la
précipitation des peptones par l'acide phospho-
tungstique ne
diffèrent
pasbeaucoup des dosages faits
sans cette opération
préliminaire.
L'auteur a essayé de
déterminer si le sérum contient
autant de sucre que le
caillot
; eneffet, si tout le sucre
était contenu dans le sérum, il
suffirait de laisser
coagu¬ler le sang et de
doser le
sucredans le sérum. Malheu¬
reusement les recherches de Bleile ne
donnent
pasde
résultats positifs, puisque sa
conclusion est que dans le
sang coagulé le sérum
contient
engénéral tout le sucre
du sang, quoique,
dans certains
cas, unepetite partie du
sucre soit fixée aux globules.
Waymond
Reid (1) emploie,
pourprécipiter les albumi¬
noïdes, l'acide
phosphotungstique. Le précipité, chauffé
puis refroidi, présente
le caractère d'une poudre minérale
qui peut être
pulvérisée
etdont
onpeut extraire avec une
faible quantité
d'eau la totalité du
sucre.F. Schenck (2) précipite
les albuminoïdes par l'iodhy-
drargyrate de mercure et
l'acide chlorhydrique. On (iltre.
On se débarrasse du mercure par
l'hydrogène sulfuré. On
filtre de nouveau, on chasse l'hydrogène
sulfuré
par uncourant d'air. La liqueur est
neutralisée puis réduite par
évaporation,de manière à atteindre une teneur en sucre
d'environ 5 0/00 et on fait
le titrage. Cet auteur prétend
qu'une partie
du
sucre secombine ou se fixe sur les albu¬
minoïdes coagulés. En
effet, lorsqu'on ajoute du glucose
au sang, au sérum ou aux
albuminoïdes du sérum, on ne
le retrouve pas tout
entier après coagulation et filtration.
Si on lave le coagulum avec
l'eau et l'alcool jusqu'à ce que
le filtrat ne contienne plus trace
de substance réductrice,
(1) Waymond Reid, Amelliod for tlie
estimation of
sugarin blood. The
Journ. ofphys., XX, p.316.
(2) F. Schenck, Archiv. furdiegesammte
fhysiol., XLYII,
p.621.
Chassaigne
2
que l'on
chauffe ensuite le coagulum
avecde l'acide chlo-
rhydrique
étendu,
on retrouvele déficit.
Abeles (1) dit que les
diverses méthodes employées
jusqu'à ce jour pour priver
le
sangdes albuminoïdes
ontl'inconvénient d'exigerde nombreux lavages
du coagulum,
et par suite d'augmenter
considérablement le volume du
liquide danslequel
on a àdoser de très petites quantités
de sucre. C'est ainsi que 50 cc. de sang contenant
50
à70 milligr. de sucre, traités par
exemple
parla méthode
de Claude Bernard, donnent finalement, si on effectue
convenablement les lavages, plusieurs litres
de liquide.
L'auteur se sert d'une solution d'acétate de zinc dans
l'alcool absolu, dans laquelle il fait
couler le
sang à ana¬lyser. Il précipite le zinc
parle carbonate de soude, filtre
et évapore au volume
du
sangprimitif. Il
ne resteplus
qu'à faire le dosage.
J. Seegen (2) compare
les méthodes de Abeles (préci¬
pitation par une
solution alcoolique d'acétate de zinc)
;de Schenck (précipitation par
l'acide chlorhydrique
et l'iodbydrargyrate de mercure;de Weyert (précipitation par une
grande quantité
d'alcool à 96°);
de Claude Bernard (ébullition en présence
d'un poids
de sulfate de soude égal au poids
du
sang);et de Scbmidt-Mulbeïm-Hofmeinster (précipitation par l'acétate de fer).
L'auteur rejette la méthode de Weyert,
admet celles
de Schenck et de Claude Bernard pour certains cas, mais préfère, en général,
celle de Schmidt-Mulheïm.
(1) Abeles, Zeilscliriftfurphysiologischeclieinie, XV, p. 495-505.
(2) Seegen, Centralblattfurphysiologie, VI, p. 501, 1892.
— 19 —
II. Modes opératoires employés pour faire agir le sérum
obtenu
sur les liqueurs cupro-alealines ou leurs succédanés.
On sait depuis longtemps que
la réduction des liqueurs
de Fehling ou de
Barreswill
etde leurs modifications
parles sucres dits réducteurs est un phénomène complexe, correspondant
toutefois
à un rapportsensiblement
cons¬tant entre les doses de cuivre réduit et celles des subs¬
tances sucrées employées.
La liqueur bleue se
décolore
peuà
peu;il
seforme
un précipité rouged'oxyde cuivreux, Cu20, qui vient
setas¬
ser au fond du ballon sans se mêler au liquide surnageant lorsque l'opération est
bien conduite. Ce résultat est
obtenu facilement par un chimiste exercé,
mais il
peutprésenter certaines
difficultés
pourles cliniciens et
pourtous ceux qui ne sont pas
complètement
rompus aux pra¬tiques du
laboratoire. En effet, lorsqu'on opère trop rapi-
ment la réduction par les sucres,
l'oxyde cuivreux
pro¬duit est, en grande partie au
moins, à l'état d'hydrate
Sous cette forme, il est extrêmement ténu, peu
cohérent
et reste en suspension
dans le liquide
enlui communi¬
quant une teinte
jaune verdâtre, qui
nepermet pas de
juger les progrès
de la décoloration. Si l'opération est
bien conduite, l'hydrate cuivreux est
remplacé
parde
l'oxyde
anhydre Cu20, lourd et cohérent, qui se tasse
bien vite au fond du ballon. Lorsque la réduction est complète, la liqueur
bleue de Fehling est devenue inco¬
lore et si cette réaction finale est dépassée, une
colora¬
tion jaune survient.
Toutes
cesindications réunies don-
Procédé volumélrique (pardécolora-
Procédé pondéral.
lient pleine satisfaction,
sauf dans les liquides renfermant
de l'albumine, ce qui est le cas
du
sérum.Nous
verronsque l'emploi de la liqueur
ferrocyanurée supprime
cegravé inconvénient et donne des résultats d'une exacti-
o
tude remarquable. C'est un
procédé de dosage simple,
commode, pouvant être mis à
la
portéede
tous.Dans le réactil proposé par
Feliling, la
crèmede
tartrelut remplacée par le
sel de Seignette, le carbonate de
soude par la soude caustique. Les
nombreuses formules
quiont étéindiquéespour
fournir
uneliqueur
cupro-potas- sique réputée inaltérable n'ont pasrépondu
à cebut. La
plupart des liqueurs
s'altèrent
sousl'influence de la
lumière solaire ou même spontanément.
On arrive au contraire au but cherché, en employant
deux solutions séparées, isolément
inaltérables, l'une de
sulfate de cuivreacidulée, l'autre de sel de Seignette et de
soude. Au moment de l'emploi on mélange ces
deux
liquides, on a ainsi un réactif toujours récent ettoujours
bien titré (1).
C'est avec de semblables solutions que nous avons fait nos essais; voici d'ailleurs la manière de les pré¬
parer.
lre Liqueur : Solution cuivrique C.
Dissoudre : 35 grammes de sulfate de cuivre cristallisé chimique¬
ment pur (2) dans undemi-litre d'eau tiède;
Ajouter après dissolution etrefroidissement: 10 cc. de SCOIP pur- Compléter le volume à 1 litre à-j- 15«.
(Cette liqueur est
absolument inaltérable).
(1)G. Denigès, Coursde chimie médicale, 1893-1894, p. 156.
(2)Nous employons 35 grammes de sulfatede cuivre, etnonlechiffre théo¬
rique 34 gr. 65,parce que lesulfate de cuivre, même réputé pur, ne litre
presquejamais plus de 99 0/0 de sel pur,il estdonc bon de prendre l/100e
desulfateen plus de la dose théorique etmême 1 1/2 0/0.
2e Liqueur : Solution laririquealcaline T,
Dissoudre : 150 grammesde sel de Seignette cristallisé pur
dans
undemi-litred'eau tiède.
Ajouter,après dissolution et refroidissement:300ce.
deiessive de
soude à36».
Compléter le volumeà 1 litre à-f- 15°.
10 cc. de la première
solution cuivrique G, additionnés
de 10 cc. de solution tartrique-alcaline
T,
sontdécolorés
par 0gr.05
de glucose.
Pourvérifierce titre, on prépare une
solution réductrice
dont 10 cc, correspondant à
0
gr.05 de glucose,
ou1 litre à 5 grammes
de glucose.
Lorsque la
solution sucrée à analyser est forte, on pro¬
cède chaque lois par
allusion de 5 gouttes de cette solu¬
tion.
Mais, plus la
dilution sucrée est grande, plus il faut
augmenter le
nombre de
gouttes queTon ajoute à la fois.
Ce fait est très important surtout avec
la liqueur cuprique
ferrocyanurée. Que
la solution sucrée soit forte ou faible,
il ne faut pas mettre
plus de
temps pourl'opération dans
l'un ou l'autre cas. On se place
ainsi dans des conditions
identiques, et on
évite
uneréoxydation fatale de l'oxyde
cuivreux en suspension dans
la liqueur de Fehling, qui ne
manqueraitpasde
seproduire, si la réduction durait trop
longtemps.
Dans le dosage du sucre
dans le sérum sanguin, nous
avons procédé chaque
fois
paraffusion de 20 gouttes. 11
est cependant bien
entendu
quelorsqu'on suppose la réac¬
tion près de se
terminer,
ondiminue insensiblement le
nombre des gouttes pour
arriver progressivement à ne
plus les ajouter
qu'une
à une.G, A. Ewald, en 1875, fit agir le sérum
sanguin
surla
liqueur cupro-tartrique
alcaline. Il
trouvachez des indi¬
vidusparfaitement
bien
portants unesubstance réductrice
r
— 22 —
de l'oxyde de cuivre, mais dont la quantité est en général trop faible pour permettre de s'assurer, par différentes épreuves, qu'il s'agit vraiment de sucre.
Peu de temps avant la mort (d'après les expériences d'Ewald, dans les six ou huit heures qui précèdent), cette
substance disparaît complètement et on ne la retrouve
jamais dans le sang des cadavres à moins que l'on n'ait
affaire à des personnes décédées en pleine santé, comme c'est le cas pour les exécutions capitales, les suicides, les
accidents.
C'est dans ces circonstances que Claude Bernard a découvert la présence de ce corps réducteur.
Ewald relate deux faits qui lui ont permisd'établir d'une façon certaine que la substance qui transforme en oxydule l'oxyde de cuivre est réellement du sucre.
Le premier fait montre que 36 heures après la mort subite de gens en parfaite santé on trouve encore cette substance réductrice.
Le deuxième fait est encore plus démonstratif. Un jeune *
ouvrier de chemin de fer succombe brusquementà la suite,
d'un coup de tampon. Autopsie 40 heures après le décès
par une température peu supérieure à 0 degré. Entre
autres blessures, fractures de nombreuses côtes, épanche-
ment sanguin dans la plèvre gauche par déchirure de l'ar¬
tère pulmonaire correspondante.
Ewald put examiner 500 gr. de ce sang privé au préala¬
ble de son albumine; 7 gr. traités par la chaleur et addi¬
tionnés d'une liqueur cupro-alcaline la réduisirent nette¬
ment. Mais il ne faut jamais oublier que dans toutes ces
expériences, la quantité d'oxydule esttoujours trop petite
pour devenir immédiatement manifeste.
Par l'ébullition, on n'obtient qu'une décoloration de la liqueur bleue; ce n'est qu'après un repos prolongé que
l'oxydule rouge se dépose sous forme d'une couche mince
ressemblant à une goutte de cire à cacheter.
Les 433 gr. de sang restant furent soumis à la ferm en-
tation et à l'épreuve rotatoire. La
proportion de
sucreconstatée au polarimètre
0,051 0/0, concorde sensiblement
avec les résultats obtenus chez les animaux.
Ainsi se trouve infirmée de nouveau l'opinion
de Bou¬
chardat (i) qui
déclare
quelorsqu'on laisse séjourner le
sang, le sucre
qu'il contient
setransforme
enacide lacti¬
que. La température
à laquelle le
sang aété soumis paraît
devoir compliquer les
résultats de Bouchardat. Ewald
seprocura, par une
saignée, 25
gr.de
sangd'un homme
atteint d'une légère
angine. La portion de
celiquide
aussitôt examinée contenait laquantité
habituelle de
sucre.11 en fut de même pour une autre
portion conservée
48 heures à la température de quatre ou
cinq degrés. Au
contraire, la dernière portion, exposée
pendant le même
temps à une température
de 20 à 22 degrés, ne donna
plus la
réaction caractéristique. Ewald répéta les mêmes
expériences, avec
le même succès,
surdu sang de chien.
Claude Bernard (2), dans ses
études
surla glycémie,
s'est aussi servi de la liqueur de
Fehling
etil insiste
surles conditions physiologiques
indispensables à connaître
pour la
recherche du
sucredans le
sang :le sucre se dé¬
truit rapidement dans
le
sangextrait des vaisseaux; chez
l'animal vivant, la richessedu sang en sucre
oscille inces¬
samment. L'expérimentateur
doit donc réaliser et préciser
les conditions
physiologiques de
sesrecherches avec
autant de soins que les
conditions purement physico¬
chimiques.
Bleile (3), en 1879, a
exposé diverses séries de recher¬
ches, qui sont souvent en
contradiction
avecles opinions
généralement reçues.
11
a cruqu'on pouvait sans inconvé¬
nient laisser le sang abandonné à
lui-même pendant quel-
(1) Bouchardat, MémoiresAcad. sciences, XVI,1852.
(2)Claude Bernard, Glycémie. Critique expérimentale de la
recherche du
sucre.(Compte renduAcadém. des sciences, 12 juin 1876).
Conditions phy¬
siologiques de larecherchedu sucredans le sang (19juin 1876).
(3) Bleile,Arch. f.anal. u.pliysiol.phys, ,Abtheil, p,
59-77, 1879.
_ 24 —
ques heures après son
extraction (contrairement
auxexpé¬
riences de Claude Bernard).
Le procédé volumétrique pour
le dosage du
sucredans
le sang a été
combattu
parWeyert
et surtout parPavy.
Weyert (1) agite le sang au
sortir de Tarière
avec15
à20 fois son volume d'alcool. Le coagulum finement gra¬
nuleux est conservé pendant 3 ou 4jours
dans l'alcool
àune basse température, puis séparé par
filtration
etlavé
dans un mortier avec de nouvelles quantitésd'alcool. Les
extraits alcooliques sont lavés au
bain-marieet
repris parl'eau. L'extrait aqueux concentré et
filtré
aubesoin
esttraité par la liqueur de
Fehling. L'oyde cuivreux produit
est recueilli sur un filtre d'asbeste et réduit à l'état de
cuivre métallique dans un courant
d'hydrogène
sec. Le poids du cuivre permetde calculer celui du
sucre.Pavy (2), après avoir critiqué
le
systèmevolumétrique
de Bernard, qu'il regarde comme
dépourvu de
précisions, susceptible de tromper etfondé
tout entier surdes
er¬reurs, Pavy expose son propre système, qui peut être
résumé de la manière suivante :
On prend environ 20 cc.
de
sang, onmêle
à 40gram¬mes de sulfate de soude, on ajoute au mélange placé dans
un verre d'une capacité de 200 cc., environ 30 cc.
d'une solution chaude concentrée de sulfate de soude, et
on chauffe le tout jusqu'à formation de coagulum. On
filtre alors, et le caillot est lavé de façon à enlever toute
trace de sucre. Ayant ainsi passé et subi une pres¬
sion à travers une mousseline, le liquide obtenu de cette
manière est légèrement trouble et doit être soumis à une ébullition nouvelle, puis à un filtrage au papier pour de¬
venir parfaitement clair. On peut alors faire intervenir le
réactif cuprique. La liqueur étant bouillante, on ajoute
environ 10 cc. de tartrate cupro-potassique, soit une
(1) F. Weyert, Archiv. f. Physiologie,p. 187.
(2) Pavy, The Lancet, p.13, 7juil. 1877,
quantité
suffisante
pour quele réactif soit certainement
en excès, et l'on poursuit
activement l'ébullition pendant
une minute, mais pas davantage.
De
cettefaçon, la trans¬
formation de l'oxyde en
sous-oxyde de cuivre est
accom¬plie par
l'action du
sucreprésent dans la solution. On
filtre à travers de l'asbeste ;
l'oxydule
ayantété recueilli
et débarrassé par le lavage
de l'excès de réactif cuprique
liquide est
de
nouveaudissous dans quelques gouttes
d'acide azotique, après
addition préalable d'un peu d'eau
oxygénée pour
effectuer l'oxydation et faciliter la solution
subséquente.
Lecuivre présent
dans la liqueur est alors précipité par
électrolyse. Le
pôle positif
estformé d'un fil de platine
contourné en spirale autour
duquel, constituant le pôle
négatif, est
disposé
uncylindre fait d'une feuille de pla¬
tine ; le cuivre se dépose
lentement
surcelle-ci
avecl'ap¬
parence
métallique. L'opération est poursuivie jusqu'à ce
qu'un
réactif convenable montre que tout le cuivre s'est
déposé, ce
qui réclame
auplus 24 heures.
On enlève, à ce moment, le
cylindre de platine et
onle plonge aussitôt,
d'abord dans de l'eau distillée, puis
dans l'alcool. Après
dessiccation
aubain-marie, on pèse,
et la différence du poids du
cylindre
avantet après l'opé¬
ration donne la quantité
de cuivre précipité, d'où l'on dé¬
duit par le
calcul celle du
sucredans le sang.
M. Dastre (1) fait voir que
les critiques et la méthode
de Pavy sont
complètement rejetées par Cl. Bernard et
ses élèves. Les critiques sont au
nombre de trois. Le
premier vice de
la méthode française résulte, selon Pavy,
de l'influence qu'exerce
la matière organique échappée au
sulfate de soude pour
empêcher le dépôt d'oxydule. Le
deuxième vice, de ce que la
quantité de
sangqui répond
à une quantité
donnée de liquide sulfaté est variable. Le
(1) Dastre,Pragrèsmédical, il août 1877,
troisième défaut résulterait de ceque Cl. Bernard néglige
la pertepar évaporation de la liqueur sulfatée pendant le
traitement par la chaleur. M. Dastre a démontré que, de
ces trois objections, la dernière est purement imaginaire, puisque l'on ne néglige point lapertepar évaporation. La
deuxième est une erreur de fait, puisque les expériences
directes établissent un rapport constant de 4/5 entre la liqueur sulfatée et le sang. La troisième, une méprise for¬
melle, puisque la solution du dépôt d'oxydule est préci¬
sément la condition même de la méthode.
Le procédé que Pavy propose pour parer à ces incon¬
vénients imaginaires est défectueux. Il tombe précisément
dans le défaut qu'il reproche faussement à Claude Ber¬
nard. Il croit recueillir ledépôt cuivriquesans s'apercevoir
que la partie dissoute à la faveur de la matière organique
lui échappe. De là les nombres invariablementtrop petits
que Pavy trouve dans ses déterminations. A cevice fonda¬
mental, le procédé joint le défaut d'une complication
excessive. Critique, méthode et résultats doivent être
absolument repoussés.
b) Cas delaliqueur de Causse.
Dans un article paru en 1889 « M. Causse constate que le dosage du sucre par la liqueur de Fehling a été l'objet
des recherches de plusieurs chimistes et notamment de
Sonhlet et Allihn. Elles ont eu surtout pour résultat de préciser les conditions dans lesquelles s'effectue le mieux
la réduction de l'oxyde cuivrique par le glucose. Malgré
ces travaux, dit-il, il persiste encore l'une des causes les plus gênantes dans ce dosage, c'est-à-direla précipitation
de l'oxyde de cuivre. En effet, vers la fin du dosage, cet
oxyde provoque des soubresauts qui obligent d'opérer à
une température inférieure à l'ébullition, et, partant, dif¬
férente de celle du point de départ. En outre, ce précipité, d'aspect et
de cohésion
variable, setrouve disséminé dansle liquide, et pour
juger si la décoloration est complète,
il convientd'attendre qu'il se soit
déposé. Tous
cesretards
entraînent avec eux des causes d'erreurs
(1).
C'est pour y
remédier
quel'auteur
proposed'ajouter à
la liqueur
cupro-potassique du ferro-cyanure de potas¬
sium, en se basantsur les laits
suivants
:1° Le ferro-cyanure
de potassium
est sansaction
surla
liqueur de
Fehling, aussi bien à froid qu'à l'ébuliition ;
2° Si dans une liqueur de
Fehling bouillante et addi¬
tionnée de ferro-cyanure, on
laisse couler
unesolution
sucrée, chaque goutte
détermine,
aupoint de contact des
deux liquides, un
précipité d'oxyde de cuivre qui se re¬
dissout, en même temps la
teinte bleue s'affaiblit. Si les
proportions
de ferro
cyanureet d'oxyde sont convenables,
on obtient sans trace de dépôt une
liqueur entièrement
incolore.
Seul M. Arthus (2) signale
le procédé
auferro-cyanure
sans toutefois l'attribuer à M. Causse et
donne
commeréaction finale la décoloration de la liqueur.
Le docteur Bonnans (3) a repris cette
réaction
etil
a vu qu'elleprésentait
unesérie de phénomènes successifs non
signalés par son auteur.
Il a observé les faits suivants :
1° Peu à peu le
réactif
sedécolore,
sateinte bleue va en
s'affaiblissant, chaque goutte
de liqueur sucrée détermi¬
nant, au point de contact
des deux liqueurs, un précipité
d'oxyde cuivreux
qui
seredissout dès
saformation ; ce der¬
nier phénomène
chimique n'est d'ailleurs pas perceptible;
2° La couleur bleue s'affaiblit de plus en
plus
pourfaire
place à une
jolie couleur vert nickel
;3° Cette coloration disparaît elle-même à son tour,
à la
(1) Nous voyons que tous ces obstacles s'évitentfacilement si l'on a
soin
d'opérer rigoureusement commenous l'indiquons.
(2) M. Arthus, Chimiephysiologique, p. 44.
(3)Bonnans, thèse de doctoratenmédecine. Bordeaux, 1895,
suite d'affusions réductrices, pour être remplacée par une couleur franchement jaune.
4° Enfin, par l'affusion d'une seule goutte de solution
sucrée, il se forme brusquement une coloration brune
assez intense, s'accompagnant aussitôt d'un trouble gris
verdâtre qui marque d'une façon extrêmement nette le
terme final de la réaction.
L'aspect de la réaction finale varie un peu suivant le degré de dilution de la liqueur sucrée.
Si cette solution sucrée renferme une proportion supé¬
rieure ou égale à 5 gr. de glucosepar litre, les différentes phases de la réaction bien définies sont celles que nous
avons indiquées plus haut.
Il en de même avec des solutions réductrices plus fai¬
bles, du moins pour les trois premières périodes : dimi¬
nution de la teinte bleue, passage au vert, puis au jaune.
Tout cela se produit identiquement, mais là où existe
une légère différence, c'est dans le quatrième temps.
Avec des dilutions correspondant environ à 2 gr. 50
par litre de glucose, la coloration brune se produit aussi brusquement, mais le précipité gris verdâtre est beau¬
coup moins abondant et n'existe même pour ainsi dire
pas, c'est plutôt une coloration vert gris que l'on voit
succéder à la coloration jaune.
Dans les dilutions équivalant à 1 gr. 25 par litre de glucose, le terme final est une coloration rouge brun, rappelant la couleur d'une solution de caramel un peu étendue et qui vient remplacer la teinte jaune.
Le docteur Bonnans a remarqué que, pour produire la réduction, la dose de liqueur sucrée estsensiblement pro¬
portionnelle à la dilution, soit dans le cas de liqueur de Fehling ordinaire, soitdans celui du réactif ferrocyanuré;
on constate cependant une tendance à employer, pour avoir la réaction finale, plus de solution sucrée que n'en exige la théorie avec la première de ces liqueurs, moins
au contraire avec la deuxième.
— 20 —
De plus, il fait remarquer un
avantage précieux de la
liqueur
cupro-alcaline ferrocyanurée. Les dosages à la
liqueur de
Fehling ordinaire réclament la lumière natu¬
relle et sont très difficiles, sinon impossibles, à
effectuer
à la lumière artificielle. 11 n'en est plus de même avec
la
liqueur
ferrocyanurée qui
seprête également à l'analyse
avec tous les éclairages. Tout
le monde sait
quedans les
urines à la fois diabétiques et
albumineuses, le dosage
au Fehling ordinaire sefait mal. Lorsqu'on le pratique d'une
manière directe, on obtient une
coloration violette qui
gêne beaucoup pour
apprécier la fin de la réaction. Au
contraire, avec la liqueur ferrocyanurée,
la présence des
albuminoïdes ne gêne nullement et ne masque en
rien les
différentes phases.
11
en estbien de même
avecle sérum
sanguin qui contient
des substances albuminoïdes qui ont
échappé à la
coagulation.
c) Casdubleu deméthylène.
?
Williamson (I) ajoute à
20 millim. cubes de sang
40 millim. cubes d'eau, puis 1 cc.
d'une solution de bleu
de méthylène à 1 p.
6,000
et40 millim. cubes de liqueur
potassique. On
chauffe pendant 4 minutes le tube dans
l'eau bouillante. S'il s'agit de sang
diabétique, la colora¬
tion bleue devient d'un jaune
pâle. B. Lyonnet
avérifié
l'exactitude de la réaction de Williamson, et
il
apensé
qu'on pourraitpeut-être,
aveccette solution de bleu de
méthylène, arriver au
dosage du
sucrecontenu dans le
sang. Toutefois
le bleu de méthylène,
ensolution alcaline,
est susceptible
d'être réduit
partant de substances qu'il
est difficile de déterminer la part qui
revient
au sucredans sa réduction par
le
sérumsanguin et
enoutre la fin
de la réaction est malaisée.à constater exactement.
(1) Williamson,Réaction du sang diabétique, Lyon
inéJ., 24 janv. 1896,
CHAPITRE II
NOUVELLE MÉTHODE POUR DOSER LE GLUCOSE DU SANG
§ I. Préparation du sérum sanguin.
Nos premières expériences n'ont porté que sur le sang de bœuf. Nous nous sommes servi du métaphosphate de
soude et de l'acide chlorhydrique ou acétique, pour coa¬
guler les albuminoïdes du sang. Ce réactif a été employé
par M. G. Denigès pour coaguler les substances albumi¬
noïdes du lait et le procédé est indiqué dans sa thèse sur les lactoses (1).
Ce réactif se prépare en prenant 50 cc. d'eau que l'on porte à l'ébullition, on ajoute 5 p. 70 de métaphosphate
de soude concassé, on fait bouillir 5 minutes et la disso¬
lution estcomplète; on ajoute aussitôt 50 cc. d'eau froide,
ou refroidit rapidementsous un filet d'eau et on complète
à 100 ce.; 12 0/0 de ce sel sont transformés en ortho¬
phosphate; il en reste donc dans la liqueur 5 grammes
non transformés.
Pour préparer le sérum nous mettions 25 cc. de cette solution de métaphosphate pour 100 cc. de sang et nous
ajoutions 5 cc. d'acide acétique ou chlorhydrique. Cepen¬
dant nous avons donné la préférence à l'acide chlorhydri-
(1) M. G. Denigès, Thèse pourle dipl. de pharm, sup. Paris, Contribu¬
tion à l'étude des lactoses.